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« Si on connaît les enjeux, on est conscient de la nécessité de protéger le vivant »

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Les professeurs du collège de M’Gombani ont eu droit, ce mardi 19 avril, à une petite conférence sur la biodiversité mahoraise menée par cinq étudiants en 3ème année de la licence Sciences de la vie et de la terre. Cet évènement avait pour but de solidifier les connaissances des professeurs afin qu’ils puissent au mieux les transmettre à leurs élèves et les éduquer ainsi au développement durable.

Vulgariser les connaissances scientifiques en termes de biodiversité : tel était l’objectif des cinq étudiants en L3 de Sciences de la vie et de la terre, qui ont donné une petite conférence d’une heure aux professeurs du collège de M’Gombani, ce mardi matin. En parallèle de leurs études, ils font partie de l’association universitaire Tanitsika (= « notre terre » en kiboushi). Celle-ci a pour objectif de sensibiliser la population mahoraise à la protection de l’environnement. A l’initiative de deux professeurs de géologie, Marin Auger et Sofia El Meknassi, ils ont chacun présenté un aspect de la faune ou de la flore de l’île aux parfums. « Nous avons constaté une certaine méconnaissance de la biodiversité locale chez les enseignants du second degré et même parfois chez les universitaires dont ce n’est pas le domaine », affirme la deuxième. « C’est la raison pour laquelle nous avons soufflé cette idée aux membres de l’association Tanitsika », poursuit-elle.

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Les étudiants ont réalisé chacun une présentation de dix minutes sur un sujet concernant la biodiversité.

Les deux passionnés de géologie jugent la vulgarisation scientifique indispensable à une meilleure protection de l’environnement. « Plus on connaît les enjeux et plus on est conscient de la nécessité de protéger le vivant », assurent-ils de concert. Les cinq étudiants bénévoles ont été laissés libres du choix du thème de leur présentation, mais ils ne pouvaient cependant pas faire l’impasse sur les coraux et la mangrove, les deux écosystèmes les plus représentatifs de la nature mahoraise. Si la biodiversité leur a paru prioritaire pour une première conférence, les deux professeurs n’en oublient pas moins leur passion et comptent renouveler prochainement l’expérience sur des thématiques géologiques.

Des étudiants fortement engagés dans la préservation de l’environnement

L’initiative a, en tout cas, ravi les cinq étudiants qui ont réalisé une présentation de dix minutes chacun sur leurs thèmes respectifs. Djabaoudine, qui souhaite devenir océanographe, s’est logiquement penché sur les coraux. « J’ai grandi à Mayotte et je suis inquiet pour l’avenir des coraux de mon île », nous confie-t-il. La hausse des températures jointe à l’acidification de l’eau provoque en effet leur blanchiment. Il a notamment rappelé aux professeurs présents que les coraux sont des animaux et non des végétaux comme le croit souvent le grand public. Pénielle a, quant à elle, présenté les mangroves et leurs fameux palétuviers, ces arbres capables de respirer même en poussant dans la mer grâce à leurs pneumatophores. Les coraux et la mangrove sont tous deux des écosystèmes fortement menacés par les activités humaines et les étudiants ont rappelé l’importance de limiter les rejets de CO2, les déchets sauvages ainsi que la culture sur brûlis.

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Les cinq étudiants sont en troisième année de licence Sciences de la vie et de la terre.

Mouyna et Farda se sont penchées sur les plantes endémiques de l’île et sa faune terrestre. Si l’île ne comporte que quinze espèces de mammifères dont la roussette et le maki, elle héberge en revanche 140 espèces d’oiseaux et de nombreux insectes. Un premier herbier a été constitué par la direction de l’alimentation, de l’agriculture et des forêts en 1992, mais les scientifiques continuent à découvrir aujourd’hui encore de nouvelles espèces de plantes endémiques dont certaines ne poussent qu’au mont Choungui !

Au-delà de l’aspect purement scientifique, cette conférence a également été l’occasion de créer un pont entre les étudiants du centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) et les professeurs du secondaire. Si ces derniers ne se sont pas bousculés au portillon malgré les aménagements d’horaires proposés par le collège, ceux qui étaient présents ont été ravis par cette présentation et ont affirmé « avoir appris des choses ». Cette conférence a également été l’occasion pour les étudiants d’annoncer leur participation cet été à la prochaine mission scientifiques menée par le Marion Dufresne. Une belle aventure pour ces jeunes passionnés qui seront aux premières loges pour assister à d’éventuelles nouvelles découvertes des scientifiques !

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