Les 21 et 22 février 2022 au pôle d’excellence rurale de Coconi, s’est tenu le premier colloque de Mayotte en Santé. Au programme : le diagnostic territorial pour la mise en œuvre de “Mayotte sans Sida et sans hépatites”, porté par l’organisme Nariké M’sada.
Préservatifs ou encore dépistages, autant de moyens qui ont fait leurs preuves pour prévenir la transmission du virus du Sida (virus de l’immunodéficience humaine). Sur l’île aux parfums, la Croix-Rouge française, Mlezi Maoré, les Apprentis d’Auteuil ou encore Solidarité Sud font partie des onze structures qui ont participé à la réalisation d’un “diagnostic territorial”. L’objectif de ce travail collectif étant de cibler les véritables besoins de Mayotte en matière de gestion de l’épidémie de VIH et d’adapter les politiques publiques aux particularités du territoire.
“Le 1er décembre a été publié un document cadre mettant en avant la stratégie publique adoptée au niveau national en matière de santé sexuelle et reproductive. De cette feuille de route ont été mises en avant 28 actions prioritaires à mettre en place pour lutter notamment contre l’épidémie de VIH”, détaille François Dabis, professeur de santé publique à l’université de Bordeaux et président de la stratégie nationale de santé sexuelle pour le ministère de la Santé.
Passer à l’acte
Informer, communiquer, éduquer, dépister, suivre ou encore promouvoir la contraception se poseront comme les leitmotivs de ces 28 travaux prioritaires mis en place au niveau national sur la période 2021-2024. Par ailleurs, pour “passer à l’acte” et adapter ces mesures aux contextes locaux, deux actions propres aux territoires d’Outre-mer s’additionnent à cette vingtaine de priorités. Elles constitueront la mise en place d’une cohérence régionale en lien avec les pays frontaliers afin de gérer ensemble la propagation de ce virus. Enfin, à Mayotte un programme destiné à démocratiser et augmenter l’usage de la contraception sur le territoire sera la dernière mesure prioritaire du programme.
“Nous sommes bien conscients que le contexte mahorais peut rendre l’exécution de certaines mesures plus difficiles”, s’attriste François Dabis. Difficultés logistiques, manque de qualification, de moyens ou encore de ressources humaines, beaucoup de politiques publiques sont venues se casser les dents sur les côtes mahoraises. “Nous devrons nous adapter, mais je reste optimiste. Notre objectif est avant tout de promouvoir l’équité”, argumente le professeur.
Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin
En amont du colloque, les objectifs du diagnostic partagé étaient de “dresser un bilan à l’instant T de la prévention réalisée par les associations sur le territoire”, explique Vincent Bertrand, responsable développement au sein de l’association Nariké M’sada. De ce constat ont émergé diverses propositions. Parmi elles, la décentralisation des lieux ressources sur l’île, mais aussi le développement de l’offre de formation sur les métiers du médico-psychosocial afin de pallier aux manques de personnel avec des qualifications spécifiques ou encore, la mutualisation des diverses ressources humaines et matérielles dans une logique de collaboration.
Par ailleurs d’après les chiffres de Santé Publique sur l’année 2020-2021, les dépistages du VIH auraient baissé de 20% en France métropolitaine. Un chiffre qui atteint les 30% à Mayotte et une inquiétude qui demeure : comment redonner envie aux gens de se faire dépister ? Une problématique majeure, car si l’épidémie de Covid-19 ralentie, celle de VIH ne cesse de faire des victimes…
Sirel 976, dont le président est El-Farouq Adinani, se cache derrière cette nouvelle plateforme.
Créés par l’association Sirel 976, le site internet et l’application mobile Eh, Co ! viennent d’être lancés officiellement, ce mardi. La plateforme gratuite, soutenue par la préfecture de Mayotte, doit permettre à chaque association mahoraise de communiquer sur ses événements.
Elle est en ligne depuis trois mois, mais les tests n’étaient pas totalement terminés. La version en ligne du site Eh, Co ! a été présentée, mardi matin, à la Casa Rocher. “Les médiateurs nous disaient qu’après avoir établi le contact avec les jeunes, il n’avait rien à leur proposer”, raconte Thierry Suquet, le préfet de Mayotte. L’idée est alors de se reposer sur les associations, dont les activités ne sont pas toujours connues, pour les attirer. Ça tombe bien, l’association Sirel 976 basée à Tsoundzou avait dans ses cartons un projet d’agenda en ligne destiné aux associations. Le but est simple comme l’explique le délégué du gouvernement. “La plateforme va aider familles et usagers à trouver un spectacle ou une activité”, résume-t-il.
L’interface d’Eh Co ! permet de rechercher des événements grâce à un thème, une date, une association ou sa localisation.
Au cours de sa présentation, le président et fondateur de Sirel 976, El-Farouq Adinani, détaille l’interface du site qui fonctionne au départ comme un moteur de recherche. Les visiteurs peuvent dénicher une activité par mot-clé ou par le nom d’une association. D’autres filtres prennent bien sûr la localité ou le thème également. Sur ce dernier point, le site, ainsi que l’application, compte dix-sept domaines. “Il y a la culture, l’environnement, le sport, le lien social, le médico-social, la santé, etc”, énumère Antoine Schwartz, chargé de mission cohésion sociale de la préfecture de Mayotte. Celui-ci a “fortement soutenu” ce projet.
La possibilité d’interagir à tout moment
El-Farouq Adinani défend aussi l’interactivité du site dont le financement est assuré par le fonds de développement social. En effet, n’importe quelle association peut s’y inscrire rapidement et publier un événement. Ce dernier est reporté ou annulé, pas de problèmes. “Les utilisateurs peuvent modifier la publication. Un email est envoyé aux participants s’ils utilisent le site Internet ou ils reçoivent une notification sur leur Smartphone grâce à l’application”, détaille celui qui a mis en point également Garico’Mayotte, le site de covoiturage 100% mahorais.
Le chargé de mission espère que “toutes les associations subventionnées au moins” utiliseront la plateforme. Il dénombre plus de 2.000 associations sur l’île. Pour les convaincre, il rappelle que les financeurs publics pourront être attentifs aux associations intégrant le projet. Pareil pour les communes ! “Je suis sûr qu’un maire qui voit qu’aucun événement de sa commune n’est présent sur le site ira voir ses administrés ou les associations de sa commune pour qu’ils s’y mettent”, prédit Antoine Schwartz.
Site internet :ehcomayotte.yt. L’application mobile est disponible sur l’App Store et Google Play Store.
Les délais pour le dépôt et l’instruction des demandes d’asile à Mayotte seront drastiquement réduits à partir du 1er mai, pour tenir compte des « spécificités » du département, selon un décret paru dimanche dernier au Journal officiel. Nous avons contacté Gérard Sadik, responsable national des questions Asile à la Cimade, pour expliquer cette procédure et ses conséquences.
Voilà une nouvelle qui risque d’en réjouir certains et d’en faire bondir d’autres. Un décret paru au Journal officiel dimanche dernier vise, « pour tenir compte des spécificités de Mayotte […], à réduire les délais de traitement des demandes d’asile aux différentes étapes de la procédure ». À compter du 1er mai, la durée pour remplir et déposer un formulaire en mains propres contre récépissé à l’office français de protection des réfugiés apatrides (Ofpra), qui va implanter une antenne sur l’île aux parfums, passera de 21 à 7 jours, tandis que la période d’instruction se limitera à trois semaines. Un dispositif similaire à celui appliqué en Guyane depuis le 3 septembre 2018.
Et visiblement, cette accélération semble déjà dans l’air du temps ! Depuis un peu plus d’un an, l’État met les bouchées doubles pour combler le retard accumulé : le nombre de dossiers en instance à l’Ofpra se chiffrait à 1.176 en septembre 2021, contre 2.132 au 31 décembre 2020. Face à constat, Gérard Sadik, le responsable national des questions asile à la Cimade, déplore « un effet rattrapage » et une manière de « résorber le stock comme on dit en langage administratif ». Un changement de braquet étonnant tant l’établissement public sous tutelle du ministère de l’Intérieur a de grandes difficultés pour instruire les demandes dans le 101ème département… Les traitements se déroulent soit par visioconférence pour les ressortissants de l’Union des Comores et de Madagascar, soit par mission foraine – tous les deux mois dernièrement – pour les personnes originaires des Grands Lacs (Burundi, Rwanda, République Démocratique du Congo).
Discrimination par nationalité
Si l’Ofpra a pour obligation de convoquer tous les demandeurs, les dés semblent pipés d’avance en fonction des origines des uns et des autres ! « La préfecture de Mayotte demande d’examiner systématiquement les dossiers comoriens et malgaches selon la procédure accélérée – dans un délai théorique de quinze jours – sans la justifier par un motif légal », précise Gérard Sadik. « En outre, alors que les conditions d’accueil sont réduites à leur plus simple expression (des bons alimentaires d’un euro par jour), les Comoriens et les Malgaches n’ont jamais accès aux quelques 170 places d’hébergement existantes, ni même à la domiciliation. D’un point de vue strictement juridique, Mayotte applique le droit européen d’une manière pas tout à fait d’équerre ! »
En résumé, le décret à venir risque de confirmer la tendance actuelle. Inconcevable pour le responsable national des questions asile pour le Cimade. « Il s’agit d’une discrimination par nationalité, cela n’existe nulle part ailleurs en France ». Or, « nous avons tendance à oublier que la situation aux Comores n’est pas bonne ». En d’autres termes, cette « spécificité locale » se résume à « une question de nombre », en aucun cas à « un critère objectif ».
Lundi matin, l’établissement secondaire de Pamandzi s’est retrouvé au milieu de heurts entre une trentaine de jeunes et les équipes de la gendarmerie nationale. Les élèves et le personnel ont dû se réfugier à l’intérieur pour échapper aux callaissages et au gaz lacrymogène. Les militaires ont pu lever barricades sur le boulevard du Général de Gaulle, mais les affrontements se sont transformés en “combats de harcèlement » sur les hauteurs de Pamandzi.
Dans le cadre du webinaire intitulé #Mayottejobs2 « Trouver le bon job à Mayotte – entre méfiance et motivation », cette seconde édition qui s’est déroulée le mardi 15 février a permis au conseil départemental et à différents acteurs de l’emploi et de l’insertion professionnelle d’explorer plus en détails les métiers d’avenir pour l’île aux parfums, en particulier le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle.
Avec un taux de qualification très faible (71% de la population n’a aucun diplôme qualifiant, un habitant sur trois n’a jamais été scolarisé, les taux d’illettrisme et d’analphabétisme avoisinent les 50%), le directeur du centre régional information jeunesse, Mohamed Nassor, a indiqué qu’il est « nécessaire de penser au corps enseignant qui a besoin de professeurs d’école pour faire progresser la maîtrise de la langue française, que ce soit au sein de l’enseignement général ou professionnel ».
Il a ajouté que la réforme des rythmes scolaires a fait émerger le périscolaire. Ce qui nécessite du personnel qualifié (animateurs, agents de restauration collective, chauffeur de transport), sans oublier les postes à responsabilité intermédiaire (coordinateurs d’équipe et de réseaux). Une qualification qui fait aussi défaut au dispositif insertion par l’activité économique, qui est pourtant viable et prometteur à Mayotte (encadrant technique, responsable administratif et financier, assistant comptable, responsable des ressources humaines). Le directeur du CRIJ a également relevé que l’absence de personnels qualifiés dans les organismes de formation rend ces derniers incapables d’émarger sur les budgets européens, faute d’ingénierie interne.
Voici une liste non-exhaustive d’offres d’emploi à pourvoir immédiatement chez Randstad search et Maestria recrutement : responsable de production industrielle, technicien de maintenance industrielle, contrôleur technique automobile, chargé de projet événementiel, chargé QHSE (qualité, hygiène, sécurité, environnement), infirmier coordinateur, infirmier dialyse, chef de projet de digitalisation, responsable de magasin, comptable senior, responsable administratif et financier, conducteur de travaux TCE -MOA , directeur de travaux gros oeuvre, conducteur de travaux génie climatique tertiaire et électricité, chef d’équipe charpente et structures métalliques, infirmier diplômé d’État en cabinet médical, directeur de crèche, responsable des ressources humaines sénior, chargé de mission formation culturelle…
Dans la nuit du 11 décembre 2021 à Pamandzi, une jeune femme rentre à pied à son domicile lorsque le conducteur d’un véhicule lui propose de la déposer. Ce dernier prend une direction opposée et la conduit dans un endroit isolé avant de la violer. Les constations effectuées sur les lieux indiqués ainsi que l’examen gynécologique confortent la déclaration de la victime et conduisent à des prélèvements aux fins d’analyse génétique.
Le 14 janvier 2022, alors qu’elle regarde une chaîne locale de télévision, la victime reconnaît le mis en cause à l’occasion de la diffusion d’une publicité. Les investigations entreprises permettent alors son identification. Placé en garde à vue le 16 février 2022, il nie les faits qui lui sont reprochés mais son profil ADN se révèle identique à celui qui a été prélevé lors des constatations. À l’issue de sa garde à vue, il a donc fait l’objet d’une détention provisoire à la maison d’arrêt de Majicavo dans le cadre de l’information judiciaire ouverte.
Les autorités préfectorales ont confirmé la levée du niveau « Alerte rouge » du plan ORSEC, depuis ce lundi 21 février, 8h00. De ce fait, l’aéroport de La Réunion Roland-Garros peut rouvrir ses portes et redémarrer ses opérations aériennes. Celles-ci ont débuté à partir de 15h conformément aux prévisions établies.
Air Austral a ainsi annoncé la reprise de son activité sur la base d’un programme établi en étroite collaboration avec les autorités et le poste de commandes opérationnelles de l’aéroport. Le premier départ était programmé à compter de 19h30 et ce afin de laisser à ses passagers le temps nécessaire pour rejoindre l’aéroport. Dans la mesure où les prévisions établies restent inchangées, la compagnie prévoit un retour à la normale de son programme des vols, dès ce mardi 22 février.
Pour rappel, le vol UU 274 du lundi 21 février à destination de Mayotte prévu à 14h40, heure locale a été annulé et reporté au mardi 22 février. Décollage prévu à 11h30. Idem pour le vol de 17h20 depuis l’île aux parfums. Les passagers sont reportés sur le vol UU277 de ce jour avec un départ à 14h10. La priorité de la compagnie en veille depuis plusieurs jours pour suivre l’évolution du cyclone tropicale EMNATI et préparer la reprise de ses vols est de pouvoir garantir à ses passagers les meilleures conditions de transport et de les réacheminer vers leur destination le plus rapidement possible. Les voyageurs impactés ont été individuellement contactés par les équipes commerciales de la compagnie Air Austral via SMS et/ou mail.
Aucun autre ajustement à cette heure n’est à noter. Dans tous les cas, il est recommandé avant de se rendre à l’aéroport de vérifier les informations sur les vols opérés, disponibles sur www.air-austral. com.
Le fondateur de Mayotte océan, le club nautique et de plongée de Pamandzi, a trouvé la mort après un accident de la route. La moto de Jean-Jacques Le Guen a percuté l’avant d’une voiture lors d’un dépassement au niveau de la station-service de Petite-Terre, dans la nuit de vendredi à samedi. Agé de 55 ans, le Finistérien est un ex-officier de la Légion étrangère. Il y avait obtenu le grade de lieutenant-colonel, avant de se reconvertir en moniteur de plongée. Il est décédé à l’hôpital de Mamoudzou des suites de ses blessures.
Les habitants de M'tsapéré ont décidé de s'organiser en mettant en place des barrages dans tout le village.
L’insécurité a poussé à bout les riverains de M’tsapéré. Une multitude de barrages ont vu le jour ce week-end et continuent de s’étendre dans le village, provoquant d’importants bouchons à ses abords. Ils ne seront pas levés « tant que des mesures concrètes” ne seront pas données aux habitants.
Dans les rues de Mtsapéré, la colère ne retombe pas. Des caillaissages quotidiens, des agressions et surtout le meurtre de l’un de ses habitants à Cavani, le 31 janvier, rendent la situation de plus en plus tendue. Depuis vendredi, des barrages poussent comme des champignons. Ce lundi, c’est même la paralysie totale dans tout le village, augmentant au passage un peu plus les embouteillages habituels de Mamoudzou. “On a voulu bloquer le rond-point de Doujani vers 4h du matin, mais des policiers sont venus nous dire de lever le barrage”, raconte Saïdani. Ce riverain de M’tsapéré fait partie du collectif à l’origine du mouvement.
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Samedi matin, une marche contre la violence était organisée à Mamoudzou et s'est terminée au comité du tourisme.
Les barrages installés lundi, comme ici au pont situé au centre du village, devraient à nouveau être tenus ce mardi.
La rue nationale est devenu le point névralgique du mouvement de colère.
À midi, il se situe à proximité d’une succession de barricades installées sur la route nationale avec une douzaine d’hommes. Ce n’est pas la première fois que ce boulevard important du village se retrouve complétement bloqué ! C’était déjà le cas le mardi 1er février, après la mort de Maoulida Boinadi la veille. Toutefois, cette nouvelle initiative ne risque pas de se limiter à une journée comme il y a trois semaines. De plus en plus déterminés, les habitants promettent même d’« intensifier » leurs actions. « On tiendra tant qu’il n’y aura pas des mesures concrètes”, justifie Taki. Aux côtés d’autres “barragistes”, le M’tsapérois de 48 ans réclame “l’instauration du couvre-feu pour les moins de 18 ans pendant deux mois”, “la fin des bidonvilles” sur les hauteurs du village et davantage de policiers. “Il faut un drone”, “des militaires armés”, propose-t-il.
Un homme sérieusement blessé à la tête
Face à la montée de la violence, Taki et d’autres se disent prêts “à se faire justice eux-mêmes”. Ce qu’il s’est passé pendant la manifestation pacifique de samedi matin ne fait que confirmer cela. Pour exiger de mettre un terme à l’insécurité chronique qui sévit sur Mayotte, une marche est partie depuis Passamaïnty pour rejoindre le comité du tourisme de Mamoudzou. Au même moment, des callaissages ont éclaté au centre de M’tsapéré. Poussé par le nombre, le groupe de manifestants a pris les devants et s’est présenté face aux jeunes. En réponse, ces derniers ont agressé plusieurs personnes, dont l’une d’elles a été violemment blessée à la tête.
Malgré cet acte, la détermination des habitants ne s’arrête pas. Lundi soir, réunis par centaines, route nationale, ils décident de continuer les barrages dès 3h, ce mardi, sans la présence des mineurs. Ils proposent aussi aux parents d’intervenir auprès des enfants turbulents à l’occasion d’une réunion tenue ce lundi en fin d’après-midi. “Ce n’est pas normal qu’ils ne sachent pas où sont leurs enfants le soir”, constate Omar, éducateur au Football club de M’tsapéré. Peu après son discours, une dame vient d’ailleurs expliquer que son fils, scolarisé au collège, ne rentre pas “avant 2h, 3h du matin”. Applaudie, elle demande de l’aide puisqu’elle avoue ne plus avoir d’autorité sur lui. Autour d’elle, plusieurs hommes se disent prêts à lui faire peur et à le faire rentrer dans le droit chemin. “On n’attend plus rien de l’État”, prévient Taki.
Les insultes “Bande de dégulasses (sic). Tirez la chasse, put… ! Français de Mayotte” ont été inscrites dans les toilettes de la salle de repos des surveillants.
En région parisienne, les agents pénitentiaires de la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy (Yvelines) originaires de Mayotte font part de leur dégoût. Les inscriptions anti-mahoraises découvertes dans les toilettes de leur salle de repos mi-janvier les ont choqués et ont créé un climat de suspicion au sein de l’établissement. Afin d’y mettre fin, la direction aurait décidé de porter plainte contre les auteurs des insultes.
“Bande de dégulasses (sic). Tirez la chasse, put… ! Français de Mayotte”, “les singe de Mayotte retourner [illisible] votre cocotier (sic)”. Ce sont ces mots que des agents pénitentiaires de Bois-d’Arcy ont découverts dans les toilettes de la salle de repos, mi-janvier. Des insultes destinées aux surveillants mahorais, qui forment une majorité dans cette maison d’arrêt des Yvelines accueillant près de 700 détenus. “Lors de notre passage à l’École nationale d’administration pénitentiaire, on se passe le mot pour demander Bois-d’Arcy même si la prison est connue pour être difficile. Avec le bouche-à-oreille, notre nombre a continué d’augmenter”, explique Nipo (1), qui est soumis au droit de réserve. Celui-ci fait partie des agents qui ont remonté la présence d’inscriptions à la direction.
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Un autre tag, “les singe de Mayotte retourner [illisible] votre cocotier (sic)”, est apparu dans les toilettes.
La direction de la prison de Bois-d'Arcy a annoncé vouloir porter plainte pour retrouver les auteurs.
Les agents mahorais, en majorité parmi les surveillants de Bois-d'Arcy, ont noté des actes de racisme ces dernières semaines à l'intérieur même de l'établissement.
Comme ses compatriotes, il est choqué et en colère de voir ces actes de racisme. “On se sent humilié”, confirme aussi Zama (1). “Franchement, ça ne me donne pas envie d’aller travailler. J’ai l’habitude de parler avec tout le monde. Et là, j’ai l’impression d’avoir un ennemi parmi mes collègues.” Le 28 janvier, lui et une partie des autres natifs du 101ème département ont posé un arrêt de travail et ont maintenant l’impression de vivre dans un climat de suspicion envers les collègues non-Mahorais. De son côté, la hiérarchie a tenu à réagir assez vite (2). Dans la même semaine que la découverte des inscriptions, le directeur de la prison a tenu “un discours ferme” devant ses agents et en présence d’un membre de la direction interrégionale des services pénitentiaires. Selon l’auditoire, il aurait rappelé les risques encourus si les coupables se font attraper et qu’une plainte serait déposée. Cela serait fait selon les surveillants.
Des faits déjà vus en 2018 et 2019
La déception des agents est d’autant plus grande que ce n’est pas un problème récent à Bois-d’Arcy. En 2018 et 2019, des tags anti-mahorais avaient déjà été inscrits sur les murs. À l’époque, une remontée d’informations auprès de la direction et un rappel à l’ordre y avaient mis fin. L’ambiance entre les surveillants était revenue à la normale, avant que les tags de janvier ne la plombent de nouveau. Pourtant, le communautarisme est plutôt rare parmi les surveillants. Les équipes, il y en a sept, sont mélangées. Métropolitains, Réunionnais, Antillais, Africains et Mahorais sont ainsi équitablement répartis. Cela évite aussi d’avoir trop d’agents “bonifiables” dans la même équipe.
“Tous les trois ans, on a le droit de repartir sur notre île pour une période de deux mois. En mélangeant, l’administration évite comme ça que les équipes se retrouvent avec d’autres agents en moins”, indique Nipo. En outre, bien intégrés en métropole, de nombreux agents continuent d’y faire carrière. C’est le cas de Zama qui est à Bois-d’Arcy depuis 2019. “Je m'[y] vois rester encore plusieurs années”, admet-il. Dans la maison d’arrêt, les toilettes ont été condamnées rapidement le temps que les inscriptions soient effacées. Les agents mahorais espèrent maintenant ne plus jamais les revoir.
(1) Prénoms d’emprunt
(2) L’administration pénitentiaire n’a pas répondu à nos sollicitations
Le syndicat Ufap-Unsa dénonce “des actes odieux”
“Nous déplorons la récurrence de cette hostilité… Ce n’est malheureusement pas la première fois que de tels actes odieux se produisent au sein de cet établissement pénitentiaire !… Il faut que cela cesse !”, a réagi l’Ufap-Unsa Justice de Paris, la semaine dernière. Ce syndicat présent à la prison de Bois-d’Arcy a dit “se réjouir qu’une action judiciaire soit actuellement en cours pour identifier le ou les auteurs de ces propos racistes et xénophobes”. “Notre organisation syndicale dénonce cette petite haine ordinaire dont les auteurs se cachent derrière le trop entendu « Je ne suis pas raciste… mais… », a-t-il ajouté.
Ce lundi 21 février avait lieu la 22ème édition de la journée internationale de la langue maternelle. Alors que partout en France, les langues régionales s’éteignent les unes après les autres, à Mayotte, les associations Shimé et Marovoanio veulent tenter d’éviter l’irréparable.
“Une langue avec une richesse de ce genre ne se lâche pas !”, affirme Rastami Spelo, président de l’association Shimé. Pour cet amoureux du shimaoré, la préservation du patrimoine linguistique de l’île aux parfums s’avère non négligeable. Après 24 ans de travail acharné, Rastami Spelo garde espoir. “La tâche fut difficile au départ. Nous allions vers une perdition à coup sûr. Puis, nous avons vu l’État et les pouvoirs publics se joindre à notre combat. Aujourd’hui, nous observons une évolution positive et une jeunesse qui revient vers sa langue maternelle”, se réjouit le polyglotte.
En lien avec l’Éducation nationale, l’association Shimé se donne plusieurs objectifs pour structurer le shimaoré, qui comme l’explique Rastami Spelo, récompensé par le conseil départemental pour son investissement, “n’est pas un dialecte mais bien une langue à part entière”. “Depuis deux ans et demi, nous faisons un travail sur la formalisation du shimaoré”, affirme Gilles Halbout. Graphie, orthographe ou encore grammaire, le shimaoré ne veut plus être considéré comme un patois désuet, mais bien une langue en devenir.
Et le kibushi dans tout ça ?
“Dans les années 1980, 50% de la population mahoraise parlait kibushi. Aujourd’hui, il n’est usité que par 20% des habitants”, avance Toumbou Toibib, trésorier et coordinateur de l’association Marovoanio. Créée en décembre 2021, la structure compte bien porter haut et fort la voix des Mahorais qui s’expriment en kibushi. “À l’heure actuelle, nous parlons kibushi dans dix-sept communes de l’île, pourtant aucune information n’est traduite dans cette langue”, se désole l’une des têtes pensantes de l’association. Handrema, Hamjago, M’tsangadoua, Acoua, M’tsangamouji… Autant de villages où la langue d’origine malgache continue à subsister. Sur les traces et avec l’aide de sa grande sœur Shimé, l’association Marovoanio espère sauver de l’oubli cette richesse linguistique.
Une appartenance régionale
“Nous souhaitons défendre notre langue plutôt que de l’écraser sous la prédominance du shimaoré et du français”, argumente Toumbou Toibib. Bien plus qu’une simple lubie, le membre de l’association explique l’intérêt stratégique du kibushi, “Nous voulons lancer une démarche de revalorisation. De part la proximité de Mayotte avec Madagascar, le kibushi peut avoir à la fois un intérêt économique, diplomatique et culturel. Mais pour cela, il va falloir que nous posions un cadre et une méthodologie pour être opérationnels. » L’objectif de la structure étant une “sorte d’affirmation régionale sans pour autant s’écarter de l’identité nationale française”.
Un institut et un conseil académique d’ici juillet
D’ici le mois de juillet 2022, le 101ème département devrait être doté d’un institut des langues et civilisations de Mayotte ainsi que d’un conseil académique des langues de Mayotte. Deux outils qui permettront à l’avenir de structurer et faire perdurer les langues régionales sur l’île au lagon.
En juin 2021, le recteur de Mayotte, Gilles Halbout, signait la convention visant à promouvoir les langues régionales à l'école.
Alors que la journée internationale de la langue maternelle s’est tenue le 21 février, le shimaoré semble être en relative désuétude chez la jeunesse de l’île. Entre manque de rigueur des parents et absence d’enseignement dans le premier degré, les jeunes mahorais doivent faire preuve de volonté pour exercer les langues régionales de leurs ancêtres, héritages irréfutables de la culture et de l’identité de l’île.
« Je parle shimaoré, mais pas bien, je bafouille », avoue Saandati, 24 ans, des regrets dans la voix. Ce constat, loin d’être un cas particulier, culpabilise de nombreux jeunes de la société mahoraise. Si les nouvelles générations sont les héritières de langues plus orales qu’écrites, telles que le shimaoré et le kibushi, les quelques stigmatisations vécues lors de bégaiements sont bien réelles, symboles d’un manque d’apprentissage sérieux des idiomes. « Un jeune était avec des amis, qui l’ont charrié parce qu’il n’a pas su compter », raconte Spelo Rastami, président de l’association Shimé, pour « Shimaoré méthodique ». Un témoignage qui, selon lui, en rejoint beaucoup d’autres : « Les gens viennent très souvent pour pallier un certain nombre de manques. Ils se rendent compte qu’ils font beaucoup d’erreurs, et qu’ils ne sont pas totalement capables de ne parler qu’en leur langue. »
L’association Shimé propose des cours à celles et ceux qui souhaitent apprendre le shimaoré.
Spelo Rastami constate donc un « shimaoré dégradé » chez les jeunes, qu’il impute aux parents, « premiers responsables » de cette baisse de qualité linguistique. « Ils ne pourvoient pas à leurs enfants du vocabulaire ou une correction lorsqu’ils font des erreurs », continue-t-il. « Ils sont laissés à l’abandon et portés par le flot, en quelque sorte. » Des mots forts, qui restent cependant une hyperbole du quotidien des foyers mahorais, ayant peu à peu délégué l’éducation des enfants à l’école. Nassem, heureux papa d’un garçon d’un an, avoue ne pas s’adresser à son fils en shimaoré. « Mais j’aimerais qu’il le parle », rétorque-t-il. « Ce n’est pas volontaire, c’est juste que les parents sont entourés de gens qui parlent français, c’est instinctif. » Mlaili Condro, enseignant et docteur en sciences du langage, confirme : « Il y a moins d’attention portée par les familles sur la transmission. »
Éducation Nationale, contexte régional
Le manque de pratique des langues régionales au sein du foyer, que ce soit à Mayotte, en Bretagne ou en Alsace, semble effectivement logique. Cependant, pour compenser ces lacunes de transmission de la langue, l’Éducation nationale devrait rentrer en piste. Malheureusement, dans le 101ème département français, le compte n’y est pas, ou du moins pas encore. « À l’école, on nous interdisait de parler shimaoré, même pendant la récréation ! », fulmine une jeune Mahoraise. Le même constat se faisait, il y a quelques décennies, dans des départements tels que la Corse, où les jeunes insulaires étaient priés de laisser de côté leur langue, malgré la force et l’enracinement de la culture régionale sur l’île de Beauté.
Mais, d’une île à l’autre, « La langue de la République est le français », précise l’article 2 de la Constitution. « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France », répond l’article 75-1. À Mayotte, ce patrimoine peinait néanmoins à exister, tant la priorité était donnée à la maîtrise du français chez les jeunes Mahorais. Jusqu’au 21 mai dernier, date de la promulgation d’une loi visant à la promotion des langues régionales. En juin 2021, le rectorat de Mayotte signait, avec le conseil départemental, le centre universitaire de formation et de recherche et l’association Shimé, une convention pour l’apprentissage du shimaoré et du kibushi dans le premier degré. Quasiment un an plus tard, Spelo Rastami ne constate que des évolutions « très timides » : « Il n’y a pas de grandes avancées. La balle est dans le camp du département, et du rectorat. »
Promouvoir l’idiome du village
Parole à la défense donc. Gilles Halbout, recteur de Mayotte, détaille les mesures qui ont été prises par l’État et le département quant à cet apprentissage. « Dans le cadre du master MEEF, enseigné au CUFR, les enseignants sont formés pour avoir des notions de shimaoré et de kibushi, et s’acculturer », affirme-t-il. « Cela permet d’avoir un accueil bienveillant en langue maternelle. Un enseignant familiarisé peut aussi faire des ponts entre les deux langues pour que les élèves fassent des progrès en français. » Si cette formation a de multiples avantages, elle est également complétée par un enseignement des langues régionales dès le premier degré et l’école maternelle. « À certains moments de la journée, on travaille le plurilinguisme, afin que l’enfant ait cette pratique même s’il ne parle pas la langue régionale à la maison », continue Gilles Halbout. Enfin, le conseil départemental et l’association Shimé ont aussi planché sur une structuration de la langue, en formalisant sa graphie, « histoire que le shimaoré ne soit pas juste un patois, un créole », conclut le recteur.
Pour Mlaili Condro, cette convention et ses applications dans les établissements scolaires mahorais est « un motif d’espoir ». « Jusqu’à récemment, on a vu une certaine réticence de l’Éducation nationale quant aux langues régionales », explicite-t-il. « Mais depuis quelque temps, on observe un changement de position sur les langues mahoraises, désormais bienvenues à l’école. On vise le plurilinguisme, et des individus qui sont capables d’appréhender le réel, le monde, à travers plusieurs langues. » Le docteur en sciences du langage félicite également « ces jeunes artistes mahorais », qui écrivent « toutes ces chansons en shimaoré » (voir encadré). « Il n’y a plus rien qui ne nous empêche d’aller de l’avant », abonde encore Spelo Rastami. Maintenant que les bases sont posées, en effet, tout est possible. Ce lundi 21 février, à l’occasion de la journée internationale de la langue maternelle, le rectorat s’est rendu au conseil départemental afin d’évoquer le bilan de cette convention. Mais pas seulement, comme nous le glisse un Gilles Halbout ambitieux. « On va aussi tracer des perspectives pour voir où on en est dans la formalisation, parce que je pense que tout le monde a envie d’aller plus loin dans cet apprentissage des langues régionales », affirme-t-il. « Pour qu’un jour, on ait le shimaoré comme option au bac ! »
Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à la jeunesse mahoraise dans le Mayotte Hebdo n°987.
Les langues régionales officielles en France
La France comptabilise pas moins de 17 langues régionales officielles : le basque, le breton, le catalan, le corse, le créole, le gallo, l’occitan-langue d’oc, les langues régionales d’Alsace, les langues régionales des pays mosellans, le francoprovençal, le flamand occidental, le picard, le tahitien, les langues mélanésiennes (drehu, nengone, paicî, ajië), le wallisien, le futunien, le kibushi et le shimaoré.
Les artistes chantent en shimaoré
Nombreuses et nombreux sont les jeunes artistes de l’île à écrire leurs textes en shimaoré. C’est le cas de Terrell Elymoor, fameux rappeur et chanteur mahorais. « C’est important, parce que j’ai l’impression qu’un nouveau créole se crée, et ce serait dommage de perdre notre langue », déclare-t-il.
Si le progressisme du sunnisme chaféite, obédience d’une grande partie de la population mahoraise, permet une pratique modérée de l’islam, force est de constater que la jeunesse de l’île croit moins. Au point d’impacter les relations entre individus ? C’est en tout cas ce que pensent les principaux intéressés, regrettant un manque de respect patenté chez les jeunes générations.
Jeudi matin, comme deux à trois fois par semaine, Combani était la scène de la violence des jeunes de la zone. Cette fois, le barrage enflammé de leur colère s’embrasait sur la route menant à Kahani, à côté de la station-essence. Si l’on peut douter que la délinquance soit un résultat de lacunes religieuses, le manque d’éducation, lui, en est sûrement une cause. C’est en tout cas le constat de Badirou Abdou. Celui qui est directeur de la culture, des associations, de la jeunesse et des sports de Sada est aussi et surtout un Tsingonien fier et engagé pour la jeunesse de sa commune. « Quand je suis passé ce matin, j’ai vu un jeune en train de ramasser une pierre pour caillasser un bus, avec des gens qui lui disaient de ne pas le faire, témoigne-t-il. Il ne les a même pas écoutés ! Il y a 20, 30 ans, ce gamin-là aurait pris des baffes ! Non seulement des adultes qu’il n’écoute pas, mais aussi de ses parents une fois à la maison. »
Le respect est dans le Coran
« L’éducation se fait d’abord par les parents« , confirme Badirou Abdou, qui déplore que des familles ne se fassent plus obéir de leurs enfants. Mais l’augmentation exponentielle de la population et l’occidentalisation de la société mahoraise a aussi effacé la solidarité villageoise, qui permettait un meilleur cadre pour les jeunes de la zone. « Il y avait aussi le tonton, le grand frère, le villageois quelconque qui était là, continue le Tsingonien. À l’époque, ne serait-ce que le kwezi était systématique. C’est l’une des valeurs, des richesses culturelles de Mayotte, qui ne sont pas inscrites dans la religion. » C’est cette dernière qui, selon le sociologue Combo Abdallah Combo, apporte les bases du savoir-vivre à Mayotte. « La socialisation dans la société traditionnelle mahoraise passe par l’école coranique, déclare-t-il. C’est une éducation religieuse mais c’est là où on apprend à l’enfant les règles de base de la vie« .
Badirou Abdou ne peut qu’abonder en ce sens : « À l’époque, un enfant allait à l’école coranique dès l’âge de trois ans. Mes parents sont allés voir le foundi pour lui dire que je viendrai tous les jours et que je serai sous sa responsabilité, il y avait le Fatiha de bienvenue, où l’on est salué par tous les autres autour. Ça commençait par là. » La fraternité d’une mosquée serait donc vecteur de valeurs sociales, au sein d’une communauté, construisant l’individu autour des valeurs, autorisations et interdits du livre saint. Pour les jeunes garçons et filles, c’est l’école coranique qui complète leur enseignement, non seulement religieux mais aussi civique. Une institution en berne, selon l’employé de la mairie de Sada : « J’estime que l’ancienne génération a appris à l’école coranique les valeurs et les principes de la religion musulmane. »
« C’est en éduquant que l’on réussira »
La madrassa, Saïd l’a fréquenté étant petit. Aujourd’hui, l’entrepreneur avoue ne pas axer son quotidien sur les enseignements qu’il y a reçu. « Je crois en Dieu mais je ne pratique pas forcément, affirme-t-il. Je fais tout pour que ma boîte marche bien, je profite, j’essaie juste d’être un mec bien, mais je ne vais pas souvent à la mosquée. » Que les heures passées à l’école coranique semblent lointaines, pour celui qui a pourtant un oncle foundi. « J’ai retenu les bases, se défend Saïd. C’est le principal. » Le jeune homme n’est évidemment pas le seul à avoir quelque peu délaissé la religion au fil des années, malgré une éducation religieuse importante et constante. Pourtant, assure Badirou Abdou, « on apprend beaucoup en lisant le Coran. »
Celui qui a de nombreux projets pour les jeunes des quatre villages de sa commune (Miréréni, Combani, Mroalé et Tsingoni) avoue être désappointé par les nouvelles générations de l’île au lagon. « Le respect est fondamental, déclare-t-il. Maintenant, ça n’existe plus chez la jeunesse actuelle : celle qui est entourée d’une famille qui a appris les fondamentaux, les principes, n’est pas forcément celle qui est dehors dans les embrouilles. » Un discours d’autant plus tangible dans la commune du centre, ravagée par les affrontements des bandes combaniennes et miréréniennes. Nonobstant, Badirou Abdou ne perd pas espoir, loin de là, prônant logiquement l’éducation : « C’est en éduquant que l’on réussira. Mais je suis persuadé que ça se fera en passant par l’école laïque, qui occupe la grande partie du temps de l’enfant, ainsi que par l’école coranique, qui rappelle les valeurs fondamentales de l’humanité. Ce ne sera pas réussi que par la religion, ni par la République. C’est en travaillant ensemble que l’on y arrivera. » Encore faut-il avoir assez de place dans les écoles, qu’elles soient coraniques ou républicaines.
Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à l’identité de la jeunesse mahoraise dans le Mayotte Hebdo n°987, accessible gratuitement en ligne.
Quelques clients ont alerté sur le fait d’avoir reçu un appel provenant d’EDM leur demandant de régler un devis par CB directement au téléphone. « Il s’agit d’une fraude. Nous ne demandons pas à nos clients de nous fournir les coordonnés de leur carte bancaire, quelle que soit la raison invoquée. Que ce soit par téléphone, e-mail ou n’importe quel autre moyen, ne répondez pas à la sollicitation et alertez-nous immédiatement. »
Les moyens de paiement sont le prélèvement automatique (soumis à approbation via la signature du mandat SEPA), les bornes de paiement express, le paiement depuis l’espace client et le site Internet d’EDM. « Lorsque vous effectuez un paiement sur nos sites ou bornes, les données que vous transmettez sont cryptées et entièrement sécurisées. Si vous recevez un appel d’une personne prétendant être un conseiller EDM : demandez des précisions sur votre interlocuteur (nom, fonction, objet de son appel) et ne communiquez jamais vos codes personnels d’accès à votre Espace Client, numéro de carte bancaire, ni aucune autre information bancaire ou personnelle. »
Le 26 janvier dernier à 10h14, le réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines (REMMAT) est alerté par l’opérateur Mayotte Découverte de la présence d’un cadavre de dugong dans le lagon, près de l’îlot Bambo. L’animatrice du réseau active immédiatement celui-ci pour identifier une embarcation permettant d’aller à la rencontre de l’animal et pour constituer une équipe d’intervention pertinente. Rapidement, une équipe de dix personnes membres du REMMAT est mobilisée pour faire des mesures, des photos et des prélèvements sur l’animal mort. Elle est constituée de membres des Naturalistes de Mayotte, du centre universitaire, du Parc naturel marin et de l’animatrice du REMMAT.
Un vétérinaire spécialisé ainsi que le correspondant de l’observatoire Pelagis, spécialiste du dugong, sont restés en appui à distance pour conseiller l’équipe sur site. Mayotte ne disposant pas d’équarisseur pour le traitement de cadavres d’animaux, la carcasse est ensuite évacuée au large par les agents du Parc naturel marin pour garantir la sécurité des habitants et plaisanciers. En complément de l’examen interne et externe réalisé sur site, des spécialistes de l’Observatoire Pelagis en France, de l’université de Liège en Belgique et de la James Cook University en Australie ont été contactés par le REMMAT pour tenter d’identifier les causes de la mort du dugong à partir des photos prises sur site. L’ensemble des spécialistes ont constaté la présence de lésions sur le corps et une anormalité au niveau des poumons. Ces observations ne permettent pas de conclure sur les causes probables de la mort de l’animal : état de santé (infection), conditions météorologiques difficiles (vent et courant forts les jours précédents), causes anthropiques… De prochaines analyses des prélèvements effectués permettront sans doute d’apporter plus de réponses sur les causes de la mort de l’animal.
Le taux de passage aux urgences pour bronchiolite chez les moins de deux ans est en forte augmentation en S06. Au cours de cette sixième semaine de l’année, on comptabilise 47 passages, soit un taux d’activité de 33.1% (contre respectivement 37passages et 27% en S05. Ce taux d’activité dépasse largement la moyenne saisonnière des années précédentes.
Le nombre d’hospitalisations secondaires suite à un passage aux urgences était en hausse avec 23 passages qui ont donné lieu à une hospitalisation secondaire (contre 20 en semaine 5), mais le taux de ces hospitalisations était en baisse (48.9% en S06 contre 54.1% en S05).
L’épidémie de bronchiolite, en avance d’environ un mois sur la saisonnalité classique à Mayotte, avait bien baissé en semaine03, incitant la levée du plan blanc pour la bronchiolite cette même semaine au CHM. Une nouvelle recrudescence des cas est observée aux urgences dès la semaine 05 nécessitant la réouverture de l’unité bronchiolite qui était jusqu’alors fermée après la baisse observée en S03.
L’activité pour bronchiolite des médecins du réseau sentinelle a bien augmenté en semaine 06 et se situe même au-dessus des moyennes observées lors des saisons 2018-2019 et 2020-2021. Avec 11 cas de bronchiolite déclarés, le taux d’activité pour bronchiolite des médecins du réseau sentinelle était de 2.2% en S06 contre 0.2% en S05. En raison des vacances scolaires et de la fermeture de certains centres médicaux de référence du CHM suite à l’activation du plan blanc à l’hôpital, aucune remontée d’information n’a été réalisée en S51 et en S52.
Les données de surveillance virologique montrent un premier pic en S52 avec 19 cas de VRS confirmés biologiquement. Le nombre de cas de VRS avait par la suite diminué au cours des trois premières semaines de l’année2022, puis ré-augmenté dès la semaine 4, dépassant même le pic précédemment observé. En effet, au cours de la cinquième semaine de l’année 2022, 20 cas de VRS avaient été confirmés biologiquement au laboratoire du CHM (contre 16 en S04) et ce nombre de cas s’est stabilisé la semaine suivante avec 19 cas de VRS confirmés en S06. Ce nombre de cas est largement au-dessus des moyennes saisonnières depuis 2017.
L’objet de l’appel à projets 2022-2023 de la direction des personnes âgées et des personnes en situation de handicap est de faire émerger, renforcer et soutenir des projets de prévention de la perte d’autonomie s’inscrivant dans les thématiques prioritaires de la conférence des financeurs mais également de l’agence régionale de santé et de la caisse de sécurité sociale de Mayotte
Les trois axes prioritaires détaillés dans cet appel à projets portent sur les actions de soutien et d’accompagnement aux proches aidants, aux actions de soutien sur le maintien à domicile et au développement des lieux de vie collectifs et partagés.
Peut répondre à cet à projets toute personnalité morale quel que soit son statut (public, privé lucratif/non lucratif). Pour l’année 2022, le dossier de candidature est à consulter sur le site internet du conseil départemental de Mayotte (www.cd976.fr), ou sur le site de l’ARS ou de la CSSM depuis le 10 février dernier. Les dossiers devront être déposés sur la plateforme dédiée aux demandes de subventions sur le site internet du conseil départemental (rubrique « subventions ») au plus tard le 31 mars prochain.
À 68 ans, Josiane Henry tire sa révérence et prend sa retraite après 35 ans de bons et loyaux services au sein du centre hospitalier de Mayotte. Une carrière pleine dédiée à la formation des professionnels de santé locaux et à la direction des soins.
« Ca a été une aventure passionnante ! » Officiellement retraitée depuis la fin de semaine dernière, Josiane Henry troque une carrière longue de 35 ans au centre hospitalier pour un repos bien mérité. « Lors de mon arrivée en octobre 1979, je pensais venir pour deux ans », sourit la provinciale du Berry, au moment de jeter un coup d’oeil dans le rétroviseur. Âgée alors de 26 ans, elle débarque avec son mari, Jean-Claude, et son bébé sous le bras. « Mayotte commençait son chemin singulier après le référendum de décembre 1976 », retrace-t-elle. « Chaque semaine, il y avait quelque chose de nouveau. »
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En charge de l’encadrement des soins sur le site de Mamoudzou le matin et de la formation des infirmiers locaux l’après-midi, elle se confronte à la dure réalité de cette toute récente collectivité territoriale, située à 8.000 kilomètres de la métropole. « Des conditions de vie très rustiques, eau courante et électricité encore rares, deux routes et des pistes, très peu de maisons en dur, sauf les mosquées et les administrations. » Le niveau scolaire de sa première salve d’étudiants varie du CM2 à la 4ème… Chaque sortie de promotion coïncide avec l’ouverture de nouveaux dispensaires. « Nous participions activement à la construction du service de santé », souligne Josiane Henry, entourée de Mariata, Fatima, Habibou, Oussene Saidy jeudi dernier à l’occasion de son pot de départ . Quatre des cent premiers infirmiers formés entre 1977 et 1991. « Une bonne moitié sont déjà à la retraite. »
Une coupure de sept ans
L’année suivante marque le lancement de l’école d’aides-soignants suivie de l’école d’auxiliaires de puériculture en 2016, débouchant toutes les deux sur des diplômes nationaux. Une première étude d’implantation d’un institut de formation en soins infirmiers se réalise en 1996. « J’ai rempli le premier dossier », se remémore-t-elle. Puis vient l’heure de procéder à une coupure. « Il fallait au bout de 16 ans que j’aille voir ce qu’il se passe en hôpital public. » Josiane Henry part à l’école nationale de santé publique de Rennes avant de devenir directrice des soins au centre hospitalier départemental Félix Guyon de Bellepierre à La Réunion pendant cinq ans. « Je voulais vivre cette expérience avant de rentrer. »
À son retour en 2003, Josiane Henry occupe un poste à la direction des soins, comme adjointe pendant sept ans puis en tant que coordinatrice générale durant trois années. Une décennie durant laquelle elle travaille d’arrache-pied pour faire monter l’établissement en compétences. En 2013, elle revient à son premier amour : la formation des professionnels de santé. Elle reprend la coordination de l’IFSI (officiellement ouvert en 2001 et devenu universitaire en 2009), de l’IFAS et de l’IFAP. « En vingt ans, nous avons diplômé 550 infirmiers d’État auxquels il faut ajouter les 100 du début. Je me suis régalée ! »
Un dossier de partenariat noué en 2018 avec les IFSI Croix-Rouge de Nîmes et de Toulouse permet d’y envoyer 15 étudiants. Un autre voit le jour en septembre dernier avec l’IFSI Croix-Rouge de Quétigny en Bourgogne Franche Comté. « Nous en formons 35 infirmiers chez nous et 30 en métropole », se réjouit Josiane Henry. Un quota qui ne cesse d’augmenter au vu des besoins exponentiels dans le 101ème département ! « J’ai l’impression d’avoir posé la première pierre de quelque chose de grand. L’IFSI a pour avenir de s’installer dans le second hôpital à Combani. Aujourd’hui, ce n’est encore que l’embryon de ce qu’il sera demain. » C’est le cœur lourd, mais le sentiment du devoir accompli que cette bâtisseuse acharnée passe le flambeau à Carine Piotrowski.
Zalifa Assani accompagne au quotidien les élèves autistes de Mroalé.
Vendredi dernier, l’Éducation nationale, l’agence régionale de santé, la maison départementale des personnes handicapées et Mlezi Maoré se retrouvaient à l’école de Mroalé, dans la commune de Tsingoni, pour inaugurer la seconde unité d’enseignement en élémentaire autisme (UEEA) du territoire. Cela fait néanmoins quatre mois que les sept élèves fréquentent l’établissement et s’intègrent doucement au gros des troupes.
N’en déplaise à certains candidats à la présidence française, l’inclusion était le mot d’ordre ce vendredi, dans l’enceinte de la petite école de Mroalé, entre Combani et Tsingoni. Les représentants des organismes ayant permis l’ouverture d’une nouvelle unité d’enseignement en élémentaire autisme à Mayotte auront néanmoins dû attendre que le joyeux brouhaha de la cour s’estompe pour débuter leurs discours. « Ce sont des enfants comme les autres, il faut les prendre en compte », lance José Remondière, inspecteur académique de la circonscription. « Aux parents, vous pouvez compter sur mon écoute et ma détermination », ajoute Inchati Bacar, adjointe au maire de Tsingoni chargée de l’éducation. Gilles Halbout, recteur de Mayotte, abonde enfin : « La commune de Tsingoni est toujours en pointe pour l’éducation, l’école de Mroalé en est un exemple. On parle des choses qui ne vont pas bien, mais il faut parler des choses qui marchent. »
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Gilles Halbout et Inchati Bacar inauguraient vendredi dernier la deuxième UEEA de Mayotte.
Si cette cérémonie d’inauguration rendait hommage à l’Éducation nationale, l’agence régionale de santé, la maison départementale des personnes handicapées et Mlezi Maoré, qui ont travaillé de concert pour l’ouverture de cette UEEA, c’est bien de l’autre côté de la cour que le concret se déroulait. Zalifa Assani, l’enseignante de cette unité, dirige sa salle de classe au quotidien, en compagnie d’une éducatrice, d’une conseillère pédagogique, et d’un AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap). « J’ai fait un master sciences du langage, puis j’ai postulé directement à l’AESH », récapitule-t-elle. « C’était une aventure pour moi, je ne connaissais pas du tout ce milieu et je voulais vraiment découvrir ce que c’était de travailler avec des jeunes en situation de handicap. » C’est donc dans le petit village de la commune de Tsingoni que Zalifa peut exercer ses talents, et aider la demi-douzaine d’enfants à s’intégrer, même si c’était loin d’être gagné en novembre, lors de la mise en place de cette unité.
Former pour accompagner
« On a des enfants qui étaient soit scolarisés mais mal accompagnés, soit non-scolarisés », avoue José Remondière. « Le bilan que l’on a de Bandrélé est globalement positif, voire très positif. » Même son de cloche du côté de l’enseignante de Mroalé, heureuse de voir ses jeunes élèves s’épanouir : « Au début c’était difficile, c’est une unité qui vient d’ouvrir. Mais, au fur et à mesure, on voit franchement les progrès des élèves. Ça dépend vraiment des élèves. On en a un autonome, qui se mélange aux autres. Pour les autres, il faut encore un peu de temps. » L’espoir est donc de mise au sein de l’école élémentaire, qui a tout fait pour accueillir au mieux ses nouveaux pensionnaires. « On a fait une formation avec toute l’équipe, pour que chacun puisse accompagner les élèves autistes pendant la récréation », explique Insa Hafidhou, directeur dévoué de l’établissement.
Au total, les quatre membres du personnel dédié à l’UEEA auront suivi cinq formations, dont deux en compagnie de l’ensemble de leurs collègues. « Les formations sont vraiment complètes, donc ce n’est pas compliqué de s’adapter », témoigne Zalifa. « On nous explique comment travailler avec les autistes, comment aménager la salle, faire un emploi du temps adapté à chaque élève… » L’objectif, à long terme, est une « intégration dans les autres classes, selon les affinités des élèves », résume Lucie, psychologue de Mlezi Maoré qui intervient régulièrement au sein de l’unité. Pour rappel, un peu moins de 470 enfants de 6 à 11 ans seraient autistes à Mayotte, en extrapolant les statistiques françaises. Plus largement, la MDPH a recensé en 2021 environ 12.000 personnes en situation de handicap, ce qui représenterait 4% de la population mahoraise, contre 10% au niveau national. Le chemin est donc encore long, même si une volonté de fer anime celles et ceux qui le foulent.
Le président de la Croix-Rouge française, Philippe Da Costa, s'est rendu dans le quartier Gnambotiti à Passamaïnty pour voir le travail des équipes locales.
Le président national de la Croix-Rouge française, Philippe Da Costa, était en déplacement à Mayotte, entre jeudi et dimanche. Visites des locaux de Passamaïnty, sur le terrain dans les quartiers, les centres de vaccination, rencontres avec les élus ou les équipes de volontaires, celui-ci n’a pas eu trop le temps de visiter l’île.
Un comité d’accueil attend la délégation sur les hauteurs de Passamaïnty. Autour de la borne fontaine, les enfants et les bouénis se rassemblent sous une chaleur écrasante, mais dans la bonne humeur. Ils aperçoivent enfin la délégation de la Croix-Rouge française entourant Philippe Da Costa arriver au sommet. Déjà venu en 2010, celui qui est devenu président de l’association en septembre 2021 tenait à revenir. La petite place du quartier Gnambotiti n’a pas été choisie au hasard. Le service eau, hygiène et assainissement de la Croix-Rouge intervient fréquemment sur ce point. “On facilite l’accès à l’eau potable, favorise le respect de l’hygiène et aide à lutter contre les maladies”, explique Boueni Djadi Djaauffar, l’animatrice du service qui vient à la rencontre des habitants “au moins une fois par mois”. Aimable et enthousiaste, le président écoute attentivement les exlications de l’animatrice, puis la pièce de théâtre en shimaroé préparée par les volontaires.
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Les volontaires locaux ont préparé une pièce de théâtre pour rappeler l'importance d'utiliser des bidons avec
bouchons afin d'éviter le développement des moustiques.
Plus de 300 bénévoles de la Croix-Rouge sont présents sur l'île.
Avant la visite de terrain, Philippe Da Costa a rencontré les équipes du siège à Passamaïnty
Un calendrier très chargé sur quatre jours
“La première raison de ma venue, c’est pour remercier les volontaires pour leur engagement sans faille », fait remarquer le président au cours de la visite. “Je tiens à le saluer parce que vous savez que nous sommes le premier acteur privé non lucratif à être engagé aux côtés des services qui déploient la vaccination sur le territoire national. Deuxièmement, c’est l’occasion de rencontrer les autorités et de parler des projets que nous souhaitons développer. » En effet, le calendrier de Philippe Da Costa est particulièrement chargé. Avec Gaëlle Nerbard, la directrice de la Croix-Rouge en Outre-mer, il doit enchaîner les visites sur le terrain et les rencontres avec le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, ou le préfet Thierry Suquet. Sans oublier de passer du temps avec les volontaires, qu’ils soient bénévoles ou salariés. “Il est très important que l ’emblème de la Croix-Rouge soit présent sur l’ensemble des départements. Nous sommes les seuls à être présents sur tous les départements ultramarins”, fait-il valoir.
Une présence de plus en plus forte sur le territoire
Avec 300 bénévoles et pratiquement une centaine de salariés, la Croix-Rouge mahoraise est de plus en plus présente dans les quartiers de l’île. “Nous avons un rôle vis-à-vis de l’ensemble des populations, comme nous le voyons ici, avec des programmes autour de la nutrition infantile, autour de l’eau, de l’éducation à l’hygiène. Ce sont des besoins évidents”, détaille Philippe Da Costa. Selon lui, le rôle de la Croix-Rouge est d’autant plus primordial au vu “des défis et enjeux du moment. Les questions climatiques, cycloniques, y compris les volcans sont un univers auquel les populations doivent être préparées. Et préparer les populations aux risques, c’est une mission que la Croix-Rouge française sait faire”.