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Agression à Combani : “J’avais peur de perdre ma main”

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Encore convalescent, Ismaël Bacar a conscience que sa vie ne tenait plus qu'à un fil, le 19 février dernier.

Sauvagement agressé le 19 février dernier, Ismaël Bacar est une victime collatérale du conflit entre des jeunes de Combani et Miréréni. L’instituteur de 25 ans raconte cette matinée où, sans un moment d’inattention de ses agresseurs, il pense qu’il aurait perdu la vie.

Les douleurs sont encore présentes et les bandages encore impressionnants, Ismaël Bacar revient de loin et il le sait. Ce jeune homme sans histoires, bien impliqué dans la vie de Vahibé où il habite, se souvient précisément de ce samedi 19 février. Avant cinq heures du matin et après l’appel à la prière, il prend la route de Combani avec sa femme pour se rendre à Acoua. « On a passé le pont entre Miréréni et Combani. J’ai vu le barrage et des silhouettes. J’ai pensé qu’il s’agissait des bouénis qui protestaient comme à Vahibé (voir Flash Infos du vendredi 25 février). C’est en allumant les feux de route que j’ai vu des hommes cagoulés », raconte celui qui est connu via le surnom de « Soumax ».

« Vous allez venir chercher votre mort ! »

Un autre homme, lui aussi cagoulé et armé, sort de l’ombre et se place à côté de la place du conducteur avant qu’Ismaël Bacar ne réagisse. « Il m’a demandé d’où j’étais. J’ai répondu : “Vahibé”. Il a crié : “Vahibé !” aux autres. Une vingtaine de jeunes sont arrivés sur moi. J’ai essayé de retenir la portière et fermer les vitres », détaille-t-il. Alors qu’il est encore attaché sur son siège, deux ou trois agresseurs « de 17, 18 ans » le frappent avec des coupe-coupe, pendant que les autres cassent les vitres et prennent les affaires du couple sur la banquette arrière. « J’ai essayé de me protéger en mettant mes bras et mon genou en opposition », se souvient-il.

Alors que les agresseurs se tournent vers les habitants de Miréréni qui se rassemblent de l’autre côté du pont, l’un d’eux lance : « Vous allez venir chercher votre mort ! » Un bref moment d’inattention qui permet à Ismaël Bacar de prendre la fuite. « C’est l’adrénaline sûrement », estime l’instituteur. « Touché à la cuisse, j’avais l’impression de je ne pouvais plus marcher. »  De l’autre côté du pont, « les habitants de Miréréni ont appelé les secours. Je leur ai demandé de m’emmener à Vahibé ou d’aller chercher des cousins à Miréréni, mais ils n’ont pas voulu prendre de risques », poursuit-il avant de compter « environ trois quarts d’heure ou une heure d’attente » avant que les pompiers n’arrivent. « J’avais peur de perdre ma main », fait-il remarquer. Entretemps, sa femme, « frappée au dos », a pu le rejoindre, tandis que les agresseurs ont mis le feu à sa voiture. Amusé, il préfère prendre à la légère les rumeurs sur sa mort qui ont circulé ensuite.

Un garçon sans rancœur vis-à-vis de ses agresseurs

Après une semaine à l’hôpital, l’instituteur est dorénavant en convalescence dans sa famille à Vahibé. Il n’a pas encore retrouvé toute la mobilité de ses doigts. Son poignet gauche, le plus touché, a été en partie sectionné, comme son auriculaire. Sur l’autre main, une coupure balaie sa paume et l’un de ses doigts. « Je voyais l’os cassé », décrit-il. Arrêté, il ne pourra retrouver ses CE1 qu’à partir du 15 mai. Il devra également attendre avant de revenir sur les terrains de football ou de handball. Arbitre dans cette dernière discipline, il est également président du club de handball de Vahibé qu’il tente de remonter pour les jeunes de son village.

Garçon plutôt optimiste, il dit avoir été en colère « pas longtemps » contre ceux qui l’ont attaqué. « Ça ne sert à rien. Les mecs qui ont fait ça, je les ai laissés de côté. Il faut être optimiste, je respire », résume celui qui admet ne pas comprendre « pourquoi ils se sont acharnés sur moi ». Pieux, il estime que « c’est Dieu qui l’a sauvé » et qu’au moment de reprendre la route, il repassera sans appréhension par Combani.

Le réseau mobile Orange passe à la vitesse supérieure à Bambo Est

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Jeudi 3 mars 2022, l’opérateur Orange inaugurait dans la commune de Bandrélé une nouvelle antenne mobile 4G+. L’occasion pour le nouveau directeur d’Orange Réunion-Mayotte, André Martin, d’effectuer sa première visite sur l’île aux parfums et de rappeler les objectifs de l’entreprise dans le 101ème département.

“Qui, parmi nous ici, n’a jamais connu ce moment de solitude où le réseau est perdu ?”, s’amuse Ali Moussa Moussa Ben, le maire de Bandrélé. En effet, si le réseau mobile est devenu indispensable à nos vies, le débit n’est quant à lui pas toujours satisfaisant au sein du 101ème département. Nécessaire au développement du territoire à tout niveau, cette nouvelle antenne 4G+ installée à Bambo Est va faciliter la vie de plus de 10.000 habitants du sud de l’île. “Ce pylône de téléphonie mobile répond à la problématique du manque de couverture sur certaines zones du département, associé parfois au problème de saturation des réseaux”, explique André Martin, le nouveau directeur d’Orange Réunion-Mayotte. Une innovation donc pour un territoire en plein développement.

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En route vers la connexion haut débit

“Je suis fier de pouvoir inaugurer cette nouvelle antenne 4G+ qui permet d’améliorer la couverture mobile de l’île”, s’exclame André Martin, au pied de l’édifice avant d’indiquer que “cette réalisation traduit la volonté d’Orange de continuer à investir à Mayotte”. Si selon l’opérateur le taux de couverture du réseau mobile 4G+ Orange dépasse à ce jour les 90% du territoire, des efforts restent à faire ! Le nouveau dispositif permettra de multiplier par six le nombre de personnes à pouvoir bénéficier d’une bonne couverture réseau en extérieur sur l’ensemble de la commune. Un progrès nécessaire car, “la consommation de data est multipliée par deux tous les ans”, détaille le directeur technique de l’entreprise à Mayotte, Guy Lentini.

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Un pari sur l’avenir

Regarder Netflix, des tutos YouTube ou encore Tiktok sans patienter, quel pied ! Mais l’objectif premier n’est pas là. Avec l’antenne mobile 4G+ de Bambo Est, la municipalité de Bandrélé espère propulser sa population vers une nouvelle dimension. “L’accès au numérique participe au développement de notre commune, contribue à l’égalité des chances et des territoires. C’est donc dans ce sens que la commune de Bandrélé a équipé toutes ses écoles d’un accès à Internet. Nous avons également tenu à mettre en place plusieurs plateformes numériques, notamment à la MJC de Nyambadao, ou encore à l’espace emploi”, affirme Ali Moussa Moussa Ben. Un nouvel outil qui participera à la continuité territoriale, au désenclavement des collectivités, mais aussi aux abonnés mahorais d’Orange.

Des centres de vacances à Acoua pour former des ambassadeurs de l’environnement

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L’association Hippocampe 976 profite des vacances scolaires pour offrir à une soixantaine de jeunes âgés de 7 à 17 ans et originaires des communes de Kani-Kéli, d’Ouangani, de M’Tsangamouji, d’Acoua et de Bandraboua une immersion grandeur nature et en faire des ambassadeurs de l’environnement. Un dispositif détaillé par son directeur général Maoulida Saïd.

« Lors d’une sortie sur la place des galets, un jeune a pris la parole avec une grande émotion pour arrêter de jeter n’importe quoi n’importe où. » En partageant cette anecdote, Maoulida Saïd, le directeur général de l’association Hippocampe 976, salue avant tout la prise de conscience du garçon. Depuis le 26 février, une trentaine d’enfants âgés de 7 à 12 ans prennent part à une expérience grandeur nature : vivre en communauté dans le village vacances de la structure situé dans le quartier d’Antsirka-Boira à Acoua et composé de neuf bangas traditionnels.

Dans le cadre du projet « Jeunesse citoyenne et ambassadeurs de l’environnement », toute la troupe vit au rythme des découvertes et des sensibilisations à la préservation de la biodiversité, telle que les coraux et les animaux marins. « À Mayotte, encore beaucoup de monde utilise de l’Ourouva alors que cette plante est interdite par la loi. Donc nous nous rendons dans le lagon à marée basse pour que chacun voit de ses propres yeux les dégâts qu’elle cause. » L’idée ? En faire des citoyens éco-responsables ! À la veille de la fin de cette aventure pédagogique, la mission semble pour le moment plus que réussie. « J’avais un peu peur qu’ils n’accrochent pas », confie Maoulida Saïd, ravi des différentes activités proposées au cours de la semaine par les cinq animateurs.

« Nous défendons le vivre-ensemble »

Et à partir dimanche, place à un nouveau groupe. Des adolescents (12-17) cette fois-ci. Au programme : une séance de natation, une journée de nettoyage de la rivière d’Acoua et sur la plage de Hapondra, mais aussi une randonnée dans les hauteurs de la commune pour insister sur les méfaits de la déforestation. La force de l’association est de réussir à faire cohabiter des jeunes issus « de milieux différents ». « Nous défendons le vivre-ensemble pour diminuer les conflits inter-villageois », précise le directeur général de l’association créée en 2013 à Aurillac, dans le Cantal. « S’ils apprennent à se connaître et à devenir amis, cela diminuera les violences. »

Financés à 75% par la caisse de sécurité sociale de Mayotte et à 23% par la préfecture, ces centres de vacances sont une opportunité inédite pour ce public venu de Kani-Kéli, d’Ouangani, de M’Tsangamouji, d’Acoua ou encore de Bandraboua. « Les parents ont juste à payer une cotisation de vingt euros », insiste Maoulida Saïd, impatient d’accueillir ses nouveaux bénéficiaires pour en faire des citoyens avertis.

Un salon de l’étudiant au plus proche de ceux qui cherchent leur voie

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Du 28 février au 4 mars 2022, l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte (AEJM), en lien avec le conseil départemental, organise un salon à destination des collégiens, des lycéens et des bacheliers de l’île. Jeudi 3 mars, l’événement itinérant a posé ses valises à Mamoudzou pour une journée de conférences, de débats et d’ateliers portant sur l’orientation professionnelle.

L’orientation ? Quel parcours du combattant ! À Mayotte comme partout ailleurs, collégiens, lycéens et étudiants se retrouvent désœuvrés dès lors qu’il est question de leur avenir. Pour pallier le manque d’informations et les difficultés administratives auxquelles peut être confrontée la jeunesse, l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte (AEJM), avec le soutien du conseil départemental, organise en ce début de vacances un salon de l’étudiant à destination de tous ceux qui cherchent leur voie. “Notre objectif c’est l’orientation. Rencontrer des jeunes et leur présenter les différents corps de métier existants et les aides auxquelles ils peuvent prétendre sur le territoire”, explique Natacha Assani, la responsable du service association de l’AEJM.

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La nouvelle génération à pied d’œuvre

De 8h à 16h ce jeudi 3 mars, dans les locaux du stade de Cavani, plus de 200 écoliers se rendent au deuxième salon de l’étudiant de Mayotte. Parmi eux, les jeunes de l’union départementale de la confédération syndicale des familles de Mayotte (UD-CSFM). “Nous avons tous des âges différents et nous sommes venus découvrir les activités de cet événement”, s’exclame Andjiza, porte-parole autoproclamée du petit groupe. Après une visite studieuse et la tête pleine de perspectives, la jeune bachelière affirme voir plus clair pour son avenir. “J’aimerais devenir secrétaire. Si je suis venue aujourd’hui, c’est pour découvrir la diversité des possibilités qui s’offre à moi et affiner mon projet professionnel », confie-t-elle, ravie de sa demi-journée.

Un salon itinérant

Après une première édition en 2020, le salon de l’étudiant de Mayotte revient en 2022 dans un nouveau format pour être au plus près des jeunes. « Lundi, nous étions à Dembéni, mardi à Chirongui, mercredi à Mroalé, jeudi à Cavani et vendredi à M’Tsamboro”, détaille Bina Dalilou, la cheffe du service de bourse au sein du conseil départemental. À la rencontre des étudiants, quarante partenaires présentent leurs activités et donnent des pistes de carrière aux visiteurs. “De plus en plus de parents s’intéressent à l’avenir de leurs enfants et les emmènent au salon”, se félicite Natacha Assani. Une évolution positive donc qui permet d’aiguiller les générations futures et de poser des bases solides pour construire la Mayotte de demain.

Création de la direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture

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Le Journal officiel a publié le 1er mars deux décrets portant création de la direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture (DGAMPA), sous autorité de la ministre de la Mer et du ministre de l’Agriculture et de l’alimentation. La DGAMPA fusionne des deux principales directions traitant du maritime au niveau central de l’État, à savoir la direction des affaires maritimes (DAM) et la direction des pêches maritimes et de l’aquaculture (DPMA), mais aussi les personnels des capitaineries des ports d’État.

Cette direction générale d’administration centrale est la première à être intégralement et exclusivement tournée vers le développement durable des activités maritimes, au plus près des usagers de la mer et des territoires littoraux. Elle a pour mission de mieux concilier les différents usages sur un espace maritime de plus en plus convoité, réaffirmant la place de la mer au sein des politiques publiques, tout en veillant à une meilleure protection des ressources et des milieux marins. Un an et demi après la constitution du ministère de la mer, cette décision du gouvernement vient renforcer l’ambition maritime de la France.

Grâce à cette fusion, les 2.800 agents en charge des activités maritimes dans les services déconcentrés de l’État auront une direction unifiée au niveau central, qu’ils soient dans les directions interrégionales de la mer, les délégations mer et littoral des directions départementales des territoires ou encore Outre-mer dans les directions de la mer et services des affaires maritimes. La DGAMPA exercera par ailleurs, pour le compte du ministre de la Mer, la tutelle de l’IFREMER, de FranceAgriMer, de l’établissement national des invalides de la marine (ENIM), de l’école nationale supérieure maritime et des lycées professionnels maritimes. La DGAMPA aura également autorité sur l’école nationale de la sécurité et de l’administration de la mer (ENSAM) et l’armement des phares et balises (APB). La DGAMPA sera structurée en trois services consacrés à la pêche maritime et l’aquaculture durables (économie des pêches et de l’aquaculture, ressources halieutiques, appui scientifique) ; aux flottes et aux marins (emploi maritime, gens de mer, navires, flotte de commerce) ; aux espaces maritimes et littoraux (planification maritime, économie bleue, sauvetage, navigation, et contrôle en mer, capitaineries et police portuaire, nautisme et plaisance).

Lancement de l’enquête 2022 de comparaison spatiale des prix auprès des points de vente

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L’institut nationale de la statistique et des études économiques a lancé le 1er mars son enquête de comparaison spatiale des niveaux de prix entre territoires français (ECSP), dont le but est de comparer les niveaux des prix à la consommation entre la métropole et les départements et régions d’Outre-mer, entre la province et la Corse et entre la province et l’unité urbaine de Paris, à produits aussi proches que possible. Elle s’apparente donc à une enquête sur les parités de pouvoir d’achat (PPA) telle que la pratiquent Eurostat et l’OCDE. Des écarts de niveaux de prix seront calculés par grande fonction de consommation ainsi que pour l’ensemble de la consommation. Les écarts seront calculés pour différents paniers de consommation, notamment ceux des départements et régions d’Outre-mer et celui du territoire métropolitain pour mesurer l’impact des différents modes de consommation entre territoires.

L’enquête de comparaison spatiale des prix couvre l’ensemble des biens et services marchands consommés de manière significative par les ménages sur chaque couple de territoires comparés. Un échantillon de 500 familles de produits consommés à la fois en métropole et dans les départements et régions d’Outre-mer a été défini. Il couvre l’alimentaire (croissant, jambon, banane…), les produits manufacturés (dentifrice, poêle, poupée…), l’habillement (pantalon, tee-shirt, chaussettes, drap housse…), les biens durables (lave-linge, aspirateur, smartphone…) et les services (nuitée dans un hôtel, place de cinéma, bouteille de vin dans un restaurant…). En moyenne, 20 relevés par article seront effectués sur chaque territoire étudié, soit une cible totale de 41.000 relevés effectués dans tous les types de points de vente (hypermarchés, supermarchés, supérettes, grands magasins spécialisés, petits magasins traditionnels, marchés, services…). Ce type d’enquête est ainsi la seule manière de mesurer les écarts de prix entre territoires en étant représentatif de l’ensemble de la consommation des ménages. Cette enquête se déroulera jusqu’au 22 avril 2022.

Lors de l’enquête précédente menée en 2015, il a été relevé que les prix sont plus élevés dans les départements d’Outre-mer qu’en France métropolitaine : de 12% en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane à 7% à La Réunion et à Mayotte. Pour les produits alimentaires, les prix d’un panier métropolitain consommé dans un département ou région d’Outre-mer est de 37% à 48% plus élevé qu’en métropole.

Mansour Kamardine alerte sur la discrimination de milliers d’agents contractuels de droit public

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Dans un courrier adressé aux ministres des Outre-mer, Sébastien Lecornu, des Solidarités et de la santé, Olivier Veran, de l’Éducation national, de la jeunesse et des sports, Jean-Michel Blanquer, et de la transformation et de la fonction publique, Amélie de Montchalin, le député LR Mansour Kamardine alerte sur la discrimination dont sont victimes les agents contractuels de droit public à Mayotte en matière de retraite. « La caisse de retraite « Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques » (IRCANTEC) contraint tous les employeurs publics de Mayotte, depuis août 2021, à cesser les prélèvements sur les salaires des agents contractuels en poste dans le 101ème département. Alors que les Mahorais, leurs représentants sociaux et leurs élus sont en attente active d’égalité sociale et d’un alignement des droits et des prestations sur le droit commun français, le recul des droits à une retraite complémentaire pour les agents contractuels de droit public est ressenti comme une véritable provocation. »

Le parlementaire rappelle que les contractuels sont des rouages essentiels dans les fonctions publiques de l’État, en particulier dans l’Éducation nationale et la Santé et qu’ils sont une ressource humaine indispensable au bon fonctionnement des collectivités territoriales, notamment du conseil départemental et des communes. Et que les articles 23-7 et 23-8 de l’ordonnance n°2002-411 du 27 mars 2002 relative à la protection sanitaire et sociale à Mayotte n’ont toujours pas fait l’objet d’un décret d’application, 20 ans après leur promulgation.

2ème édition d’une journée pour entreprendre

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L’évènement « Journée pour entreprendre » a été initié par la chambre de commerce et d’industrie de Mayotte dans l’objectif de partir à la rencontre des porteurs de projet et des entrepreneurs du territoire. Il s’inscrit dans le cadre du projet de structuration des filières économiques à Mayotte cofinancé par le fonds européen de développement régional.

La CCI Mayotte mobilisera l’ensemble des acteurs de l’accompagnement à la création et au développement d’entreprises afin de créer une synergie permettant de proposer aux entrepreneurs et aux créateurs d’entreprise un accompagnement optimal correspondant à leurs besoins, notamment sur les trois volets suivants : démarches de création/reprise d’entreprise ; financement de projets ; mise en réseau des acteurs.

Pour cette 2ème édition, l’événement est organisé en partenariat avec la communauté de communes du Centre-Ouest (3CO) et la mairie de Tsingoni à la MJC de Mroalé le 15 mars de 8h à 16h. Le public pourra aussi compter sur la participation du GIP l’Europe à Mayotte pour rappeler son rôle, ses outils en faveur des entreprises et son ambition pour le développement du territoire. Pour tout complément d’information, envoyez un email à filieres@mayotte.cci.fr.

Levée de l’état d’urgence sanitaire

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À la suite d’un conseil de défense et de sécurité nationale présidé par Emmanuel Macron, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a annoncé une bonne nouvelle aux Mahorais.  « Nous avons partagé un constat positif : la chute de l’épidémie se poursuit […]. Nous venons de lever l’état d’urgence sanitaire en Guyane et à Mayotte. » Le décret pris en conseil des ministres « met un terme anticipé à cet état d’urgence » sanitaire, qui avait été déclaré le 5 janvier 2022 et prolongé jusqu’au 31 mars 2022. À Mayotte l’état d’urgence sanitaire permet au préfet de prendre des mesures au sein du département. Celui-ci ayant été levé, seules les mesures nationales s’appliquent désormais sur le territoire.

Nouvelle IRM : “En cas de panne, on passe de 72 jours à 72 heures”

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Inaugurée ce mercredi, la nouvelle IRM est en fonction en réalité depuis octobre.

La nouvelle IRM (imagerie par résonance magnétique) du groupement d’intérêt économique comprenant le centre hospitalier de Mayotte et le cabinet d’imagerie médicale du Lagon a été officiellement inaugurée, ce mercredi soir. En service réellement depuis octobre, elle remplace la machine tombée en panne l’an dernier.

Flash Infos : Quel est l’intérêt de ce nouvel équipement ?

Docteur Thierry Pelourdeau, chef du service de radiologie du CHM : Il remplace l’ancien tombé en panne. Il est plus rapide, plus moderne. Surtout, il fonctionne avec une cuve scellée qui n’a besoin que de sept litres d’hélium liquide (N.D.L.R. Contre 1.500 litres nécessaires pour l’ancienne machine). Cette technologie devrait nous permettre d’éviter de grosses indisponibilités dues aux gazages. Comme ordre de grandeur, nous passons à 72 heures d’indisponibilité au lieu de 72 jours. Une longue période qui était liée à la nécessité de faire venir une grande quantité d’hélium.

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Le chef du service de radiologie du CHM, le docteur Thierry Pelourdeau (au centre), explique l’intérêt du nouvel équipement.

FI : De quelle manière l’ancienne IRM est-elle tombée en panne ?

T. P. : Pendant la prise en charge d’un patient en réanimation, un pousse-seringue amagnétique a été sorti par un réanimateur. Il y a eu un effet missile immédiat, le pousse-seringue est parti dans l’aimant. Nous avons dû arrêter l’aimant. Et sur cette technologie là, ça ne pas se faire autrement qu’en faisant un dégazage complet de l’hélium. Nous avons fini par remplacer la machine en octobre-novembre.

FI : Le service s’est retrouvé sans machine pendant combien de temps ?

T. P. : Après la panne, le plus long moment sans IRM a été trois mois d’affilée.

FI : Quelles solutions ont été trouvées pour pallier ce manque?

T. P. : Nous avons dû faire des scanners, ce qui est moins rapide et moins efficace. Pour un accident vasculo-cérébral (AVC) par exemple, nous sommes fixés plus rapidement avec un scanner (N.D.L.R. un autre scanner a été acheté pour compenser en partie l’absence d’IRM). C’est la même chose avec les factures d’os ou de tendons. Nous les voyons plus facilement avec l’IRM.

FI : Y a-t-il une évolution du nombre de patients avec la nouvelle IRM ?

T. P. : Comme la nouvelle machine est plus rapide, elle nous permet de prendre en charge une trentaine de patients par jour. Ce qui est quand même un progrès par rapport aux 20-25 patients sur l’IRM précédente.

FI : Combien coûte la nouvelle machine ?

T. P. : C’est compliqué à chiffrer puisqu’il s’agit d’une location. Mais c’est un investissement à hauteur de 1.5 million d’euros. C’est coûteux, mais indispensable. Je me bats depuis plusieurs années pour la redondance, soit avoir tous les gros équipements technologiques en deux fois (N.D.L.R. une nouvelle demande pour un deuxième IRM est d’ailleurs en cours). À La Réunion par exemple, ils ont quinze IRM. Donc si nous le rapportons à la population mahoraise, nous pourrions en avoir cinq.

“Je voulais défendre la fille”

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L'auteur du tir sur le conjoint violent a été condamné à six mois de prison avec sursis.

Deux hommes ont comparu, ce mercredi, au tribunal de Mamoudzou. L’un pour des violences sur sa compagne, le 16 décembre dernier, l’autre pour être intervenu à l’aide d’une arme. Si la légitime défense vis-à-vis de la jeune femme n’a pas été retenue, le deuxième a été condamné à six mois de prison avec sursis. Le conjoint violent, lui, a écopé de neuf mois de prison ferme.

L’homme de 52 ans n’en démord pas. Pour lui, il n’a fait que son devoir en intervenant dans une dispute du couple voisin. “Je voulais défendre la fille”, répète-il d’un ton las au tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mercredi. Quelques mois plus tôt, le 16 décembre, dans le quartier de Kwalé, à Tsoundzou 1, un énième esclandre éclate. Ivre, le compagnon de 23 ans reproche à sa future épouse de ne pas s’occuper de leur enfant de quelques mois. Alors que le mariage, “arrangé” selon elle, approche, ces moments de tension sont récurrents. Des premiers coups sont donnés. Frappée sur le haut du corps, la jeune femme se réfugie dans les toilettes. Puis, c’est au moment où elle ressort qu’il lui donne un coup avec le manche d’une pelle. La victime aurait alors appelé son voisin selon ce dernier.

Muni de son pistolet à billes, il quitte la terrasse où il s’entraîne (il est membre d’un club de tir de Mamoudzou) pour intervenir. “J’ai vu le compagnon avec une pioche qu’il tenait des deux mains au-dessus d’elle”, explique-t-il aux policiers lors de son audition. “À une dizaine de mètres”, il tire sur le jeune homme au niveau du torse, le blessant légèrement. Ce dernier fuit vers le stade de Kwalé et prévient la police. Quelques minutes plus tard, les forces de l’ordre interpellent le plombier. “Je me suis rendu”, précise-t-il ce mercredi, avant de rappeler qu’il a toujours reconnu les faits.

Le conjoint était-il tenu ?

Si les versions divergent sur le geste ou non avec la pioche, les conditions dans lesquelles le quinquagénaire a appuyé sur la détente ne sont pas claires non plus. Pour les deux membres du couple, un copain de l’homme armé était aussi présent et tenait le futur mari au niveau de la gorge quand le coup est parti. Une version que réfute toujours le prévenu de 52 ans. “Pourquoi j’aurais tiré s’il était maîtrisé ?”, fait valoir le plombier, niant la présence d’un ami à ses côtés. Les deux versions qui s’opposent à la sienne ont été relevées par la substitut du procureur, Sarah Mbuta. “La jeune femme n’avait aucun intérêt à ne pas dire la même chose que vous”, fait-elle remarquer, avant de rappeler “qu’il n’appartient pas au citoyen de se faire justice lui-même”. Maître Luc Bazzanella, pour la défense, lui répond dans la foulée : “Il serait bien que justice soit faite […]. C’est à cause de cet homme que l’agression sur cette femme a été arrêtée. Ne pas intervenir aurait été une non assistance à personne en danger.” En outre, il argue que l’homme est armé depuis la fois où il a dû sauver sa famille de l’incendie volontaire de sa maison en juin 2016 et que la blessure du compagnon “n’est pas bien méchante”.

Alors que la substitut du procureur demande la même peine pour les deux prévenus, soit huit mois de prison ferme, le juge Kamel Souhail décide de ne pas suivre les réquisitions du ministère public. Le tribunal de Mamoudzou condamne finalement le compagnon pour les violences sur sa concubine à neuf mois de prison ferme et une interdiction de port d’arme de cinq ans. L’auteur du tir écope, lui, de six mois avec sursis, ainsi que d’une interdiction de port d’arme pendant trois ans, pour violence avec usage d’une arme.

Les saveurs et senteurs de l’île aux parfums à l’honneur au salon international de l’agriculture

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Du 26 février au 6 mars 2022, l’association saveurs et senteurs de Mayotte anime un stand au sein du salon international de l’agriculture à Paris. L’occasion pour le 101ème département de présenter au grand public ses produits et son savoir-faire uniques.

Vanille, café, chocolat, achards, moringa, ylang-ylang… L’île aux parfums regorge de fragrances et d’arômes uniques. Loin de leurs racines, les agriculteurs mahorais viennent exposer leur savoir-faire et leur terroir dans la capitale. “Il est important pour nous de partager nos produits”, affirme Soumaila Anwar Moeva. “Le salon nous permet de donner de la visibilité à notre travail. C’est une fierté pour Mayotte d’être représenté à Paris et de faire connaître ses productions au plus grand nombre.” Au total, six passionnés soucieux de faire rayonner le 101ème département font vivre le stand du 26 février au 6 mars.

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L’édition des retrouvailles

Après une édition 2021 avortée, le salon international de l’agriculture revient en 2022 pour mettre en avant les acteurs du monde agricole. En effet, avec plus de 600.000 visiteurs en 2019, cet événement s’impose comme le rendez-vous inratable des professionnels du secteur. Au beau milieu des huiles et des épices, Julie Moutet, coordinatrice au sein de l’association saveurs et senteurs de Mayotte, est fière de parler du produit qui fait battre son cœur : la vanille ! “Notre venue à Paris est l’occasion de vendre nos produits, mais aussi de participer à des conférences en marge de l’événement”, explique l’ingénieure agronome. La semaine dernière la délégation mahoraise a pu rencontrer ses homologues guadeloupéens et tahitiens lors de la conférence des vanilles françaises. Une réunion pour réfléchir ensemble à la structuration de la filière et ses objectifs. Par ailleurs, pour promouvoir l’or noir, les exposants mahorais doivent animer ce vendredi 4 mars au sein de leur stand un atelier portant sur “la diversité des vanilles françaises.”

Récompenses et médailles

Si l’on connaît les prix décernés chaque année aux plus beaux bovins du salon international de l’agriculture, nos amies Montbéliardes ou encore Limousines ne sont pas les seules à être primées lors de cet événement. Parmi les nombreuses festivités mises en place pour l’occasion, l’association saveurs et senteurs de Mayotte participe au concours des produits catégorie Vanille Fragans. Une médaille qui pourrait bien propulser la vanille mahoraise sur le devant de la scène si elle venait à grimper sur l’une des troismarches du podium. “Les prix permettent de valoriser les produits aux yeux du grand public et sont un gage de qualité”, affirme Julie Moutet. Alors envie de voir briller votre île ? Verdict demain pour la remise des prix.

Bandrélé s’engage en faveur d’une offre de soins de proximité

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En partenariat avec l’agence régionale de santé, le Département et la préfecture, la commune de Bandrélé a signé ce mercredi 2 mars un contrat local de santé afin d’améliorer et d’adapter les réponses apportées aux besoins spécifiques du territoire en matière de prévention et de politique de soins.

Un dispensaire, deux PMI, un médecin généraliste, deux infirmiers libéraux… Voilà en quelques chiffres la (triste) réalité sanitaire sur Bandrélé, territoire de plus de 10.000 habitants. À travers la signature, ce mardi 2 mars, d’un contrat local de santé, Ali Moussa Moussa Ben espère bien inverser la tendance et redynamiser un secteur de soins, principalement concentré sur Mamoudzou. « Par notre engagement commun, nous confirmons notre volonté de travailler en coordination afin d’améliorer et d’adapter les réponses apportées aux besoins de santé, de manière globale, de la population », se réjouit le maire de la commune. Une griffe en bas de page qui n’est pas non plus pour déplaire au directeur de l’agence régionale de santé, Olivier Brahic, dont la mission prioritaire se résume à la réduction des inégalités de santé et au renforcement de l’accès aux soins.

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La feuille de route du CLS se décompose en quatre axes majeurs et trente-et-une actions, comme structurer et coordonner les réseaux d’acteurs sur la santé sexuelle, planifier des ateliers de théâtre pour prévenir les addictions (tabac, alcool), informer des dangers des constructions d’habitat informel, aménager les BFM (évacuation des eaux, plantations d’arbres, bancs), intervenir dans les quartiers cibles en faveur des enfants non scolarisés, créer un document unique pour promouvoir les offres médico-sociales, organiser un café santé pour dynamiser le partenariat entre les forces vives… Autant de « démarches concrètes au profit de la population », souligne le successeur de Dominique Voynet, avant d’insister également sur « l’attractivité des professionnels de santé libéraux pour que Mayotte rattrape son retard ».

Cohérence entre le local et le régional

Ce nouvel outil vient en complément des projets déjà portés par le centre communal d’action sociale de Bandrélé. Fonctionnel depuis 2016, il promeut la pratique d’une activité physique et l’équilibre alimentaire, le dépistage du diabète dans ses locaux à destination des personnes âgées ou ayant une maladie chronique avec Redyab Ylang mais aussi des cancers via les tournées de l’association Rédéca, ou encore l’organisation d’ateliers autour de la parentalité pour les parents ayant des enfants âgés de zéro à six ans. « Nous allons mettre en cohérence la politique locale de santé avec le schéma régional de santé », dévoile Ali Moussa Moussa Ben, convaincu par l’importance de fédérer l’ensemble des acteurs de prévention.

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Mais toute cette dynamique ne peut se concrétiser sans la responsabilisation des habitants. « Il ne faut pas que cela reste un document papier », insiste pour sa part Olivier Brahic. En ce sens, le conseil départemental entend bien apporter sa pierre à l’édifice, en débloquant « des moyens financiers pour la santé de proximité », assure l’élu du canton de Dembéni, Madi Moussa Velou. Tout comme la préfecture qui compte suivre ce dossier de près. « La santé va enrichir d’autres politiques publiques que nous menons », se félicite Jérôme Millet, le sous-préfet en charge de la cohésion sociale. Ne reste plus qu’à traduire les paroles des quatre signataires par des actes forts.

Visite à Bruxelles pour le 1er vice-président du Département

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Salime M’Dere, le 1er vice-président du Département en charge de l’aménagement du territoire, des infrastructures et du foncier, se rendra avec une délégation de techniciens à Bruxelles courant mars pour mobiliser des fonds européens dans le cadre des projets de transports à Mayotte

Le collectif CIDE fait sa rentrée 2022

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Une trentaine de personnes représentant les 23 associations membres (adhérentes Hakizawanatsa) étaient présentes ce samedi 26 février, sur le site de Mstangabeach. L’occasion de présenter le nouveau bureau de l’association, les anciens et nouveaux référents « Convention Internationale des Droits de l’enfant », les jeunes ambassadeurs des droits auprès des enfants, de revenir sur la campagne #wamitoo (toutes les infos sur le site wamitoo.yt), ses outils, son bilan et son prolongement vers une campagne 2022.

Un rendez-vous aussi pour revenir sur ce mois de février, particulièrement dense, avec le comité de pilotage du nouvel observatoire départemental de la protection de l’enfance le 8, l’invitation au comité de direction de l’aide sociale à l’enfance le 16, les rencontres avec la direction de l’observatoire régional de santé et la dommission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants le 25, sans oublier les diverses sensibilisations en milieu (extra)scolaire.

Une dizaine de groupes de travail sont à nouveau sur pied, le travail de promotion de la charte et de la BD « Des cailloux sur la mer » ainsi que du questionnaire en ligne se poursuit, pendant qu’un effort de remontée d’indicateurs se met en place, en attendant l’enquête professionnelle qui sera menée prochainement sur le territoire.

Une réflexion sur l’adaptation des outils de sensibilisation à destination des personnes en situation de handicap est par ailleurs en cours, de même qu’un focus sur l’outil numérique et l’accompagnement à la parentalité.

Le choix de poursuivre et mutualliser, cette année encore, ses efforts autour de l’article19 de la CIDE (la protection contre toute forme de violence physique et mentale) avec un focus sur les violences sexuelles faites aux enfants lui semble pertinent et fédérateur. L’objectif premier est de prévenir un maximum de drames en amont, en intensifiant, en visibilisant et en mutalisant les outils et actions en lien avec l’ éducation à la vie affective et sexuelle.

Il convient également d’interroger la chaîne allant de l’identification au traitement des informations préoccupantes et signalements, avec un focus sur la prise en charge des personnes victimes et des mis en cause, mais aussi les enjeux de la parole intime à Mayotte (cf. colloque du 20 novembre 2021) dans le but de mieux comprendre les rouages de ce phénomène, à la fois universel et spécifique à chaque société. Le but ? Permettre d’inverser la tendance, pour qu’enfin la peur et la honte changent de camp. Une vaste mission certes, mais qui n’a d’égal que notre détermination.

Prix à la consommation : +0.4% en janvier 2022 et +3.1% sur un an

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Les prix à la consommation augmentent de 0.4% en janvier 2022 à Mayotte. Dans les services, les prix augmentent fortement (+1.1%). À la forte hausse des prix du transport aérien (+3.1%), s’ajoute notamment la hausse des tarifs de la restauration (+0.9%) et des services financiers (+0.3%). Les prix de l’alimentaire croissent aussi (+0.5%), en particulier ceux des produits frais (+1.6%). En revanche, les prix de l’énergie reculent en janvier (-1.3%) : les tarifs des produits pétroliers diminuent (-2.7%), avec la baisse concomitante des carburants et de la bouteille de gaz.

Sur un an, à Mayotte, les prix augmentent de 3.1%, comme en décembre 2021. C’est un peu plus qu’en France hors Mayotte, où les prix augmentent de 2.9% en glissement annuel. La forte hausse des prix de l’énergie ralentit temporairement : +11.7% sur un an, après +14.5% le mois précédent. Les prix des produits manufacturés augmentent également moins vite sur un an que le mois dernier (+0.4% contre +1.1%). À l’inverse, la hausse des prix des services sur un an est plus forte en janvier (+2.6%) qu’en décembre (+1.8%), en lien avec une augmentation des prix plus prononcée dans les transports. Par ailleurs, la hausse des prix sur un an se maintient pour l’alimentaire (+4.4%) et le tabac (+9.1%).

Amélioration des conditions de vie à Mayotte : enregistrement d’une proposition de loi de Ramlati Ali

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L’Assemblée national a enregistré le mardi 22 février une proposition de loi déposée par la députée Ramlati Ali et tendant à l’amélioration des conditions de vie à Mayotte. Les dix articles portés par la parlementaire viennent à répondre à des besoins concrets et concertés. Ils sont le fruit des auditions et réunions engagées pendant cinq ans avec les partenaires socio-économiques et institutionnels mobilisés sur le terrain et portent la voix des concitoyens du 101ème département.

Ladite proposition de loi introduit des mesures complémentaires au projet de loi – avorté – pour un développement accéléré de Mayotte travaillé par le gouvernement. Elle a ainsi pour finalité d’augmenter le pouvoir d’achat, les conditions de travail et de logement des Mahorais et des petites entreprises, tout en recherchant à faciliter les conditions d’accès à la propriété. Il s’agit en outre d’améliorer les conditions de circulation entre Mayotte et la France métropolitaine.

La première partie du texte pose les jalons en faveur d’une égalité sociale et économiques tandis que la seconde porte quelques mesures en faveurs de l’amélioration des conditions et du cadre de vie des populations.

« Il s’agit par exemple de rendre applicable le dispositif du droit au logement opposable (DALO) à Mayotte, mais aussi les différentes conventions collectives non ratifiées, pour sécuriser les salariés. Est également proposée une mesure expérimentale conçue pour lutter contre l’oisiveté de la jeunesse et la délinquance associée. Autre point essentiel, le développement du foncier économique. Il est ainsi proposé d’instaurer un juge foncier pour répondre à la problématique des titrements suite au passage du droit coutumier au droit commun.  Enfin, d’autres dispositions appellent la remise de rapports du gouvernement afin de fournir les données techniques utiles pour prévoir une convergence des droits sociaux dans les meilleurs délais », détaille Ramlati Ali sur sa page Facebook.

Lancement d’une campagne de mobilisation des Français et d’incitation au vote

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Pour inciter massivement les Français à s’inscrire sur les listes électorales et participer aux scrutins de l’élection présidentielle les 10 et 24 avril prochains, le gouvernement a lancé jeudi dernier une grande campagne d’information de proximité et multicanale.

Alors que l’engouement démocratique souffre depuis plusieurs années d’une participation électorale en baisse, le premier ministre a missionné le ministère de l’Intérieur et le service d’information du gouvernement (SIG) pour repenser la communication gouvernementale afin de répondre aux enjeux de mal inscription, mais aussi d’information et de (re)mobilisation des Français.

Pour ce faire, un double dispositif de simplification et d’information a été conçu. Le premier pour proposer un accès simplifié aux démarches et à l’information avec elections.interieur.gouv.fr. Depuis le 24 janvier, cette plateforme permet notamment de vérifier sa situation électorale, trouver son bureau de vote, s’inscrire sur les listes (jusqu’au 2 mars en ligne, 4 mars pour les inscriptions en mairie) et de donner procuration même en dehors de sa commune de résidence. Le second pour s’adresser à tous les Français grâce à une grande campagne d’information de proximité et multicanale, avec un message fort et inclusif : « Les 10 et 24 avril, allons voter ! ». Le gouvernement s’est tourné vers le typographe Tyrsa, pour penser et dessiner cette signature qui accompagnera l’ensemble de la campagne. Quentin Deronzier, artiste visuel de renommée internationale, livrera dans une nouvelle création sa vision de l’engagement qui portera la seconde partie de la campagne gouvernementale.

Un plan média sera lancé en digital (plus de 600 sites internet) ainsi que dans la presse quotidienne nationale et la presse quotidienne régionale, en métropole et dans les territoires d’Outre-mer. Les services de l’État (préfectures, services déconcentrés de l’État, réseau consulaire), mais aussi de nombreux acteurs tels que META, Snapchat, Google, La Poste, ou encore des fédérations professionnelles s’associeront à cette campagne d’intérêt général. Avec ce dispositif, le gouvernement encourage l’ensemble de la société, entreprises, acteurs de proximité, plateformes, médias, associations, individus à se faire le relai de cette grande campagne pour favoriser la participation de tous à la vie démocratique.

Ewa toujours en attente que les portes s’ouvrent pour Madagascar

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Malgré une réouverture des frontières malgaches, le 23 février, les compagnies aériennes sont toujours dans l'attente des conditions à respecter.

L’État malgache a confirmé, le mercredi 23 février, que ses frontières seront de nouveau ouvertes dès samedi prochain. Problème, il n’a toujours pas annoncé dans quelles conditions cette ouverture se fera. Pour la compagnie mahoraise Ewa Air, dont la majorité des vols se fait sur Madagascar, l’impatience se fait sentir.

C’est une bouffée d’air espérée depuis deux ans maintenant. Le 23 février, au sortir d’un conseil des ministres, le gouvernement malgache a déclaré que ses frontières seront ouvertes à partir de ce samedi 5 mars. Un soulagement pour Ayub Ingar, le directeur d’Ewa Air. En effet, 60% du trafic aérien de la compagnie aérienne mahoraise se fait sur les lignes rejoignant Antanarive, Diego et Nosy Be. “On est impatient de reprendre, le personnel dans les aéroports comme celui dans les airs”, indique-t-il.

Toutefois, son enthousiasme est pour l’instant douché par les fameuses “conditions” que Madagascar compte mettre en place avec cette réouverture. ”Dans peu de temps, les détails sur les conditions à respecter par les compagnies de transport étrangères qui transportent des personnes à l’intérieur et à la sortie de Madagascar seront publiés, ce qui sera discuté avec le ministère des Affaires étrangères et celui du Tourisme”, prévient ainsi Madagascar. Les compagnies sont donc dans l’attente des consignes. “On ne sait pas du tout quelles seront les conditions, si elles sont sanitaires ou non”, s’inquiète le directeur. Pour rappel, même si une décrue est observable, le ministère de la Santé malgache annonce, dans son dernier bilan, 208 nouveaux cas et 16 décès en une semaine.

“Je suis harcelé de demandes”

Ce nouveau contretemps s’ajoute à celui de la Tanzanie, où là non plus les vols ne sont toujours pas autorisés. Aux Comores, la situation est un peu différente avec une ligne Dzaoudzi-Moroni qui est la seule active. “Il n’y a toujours pas de vols internationaux pour Anjouan. Il y a que les compagnies comoriennes qui ont le droit d’assurer les vols nationaux”, constate Ayub Ingar.

Il compte donc sur un retour à Madagascar pour que ses avions soient de nouveau opérationnels. Il se dit prêt même si les conditions décidées par le gouvernement malgache arrivent tardivement. ”Je suis harcelé de demandes”, reconnaît-il. Et ce n’est pas le seul, les groupements du secteur privé malgache ont aussi plaidé pour une réouverture totale des frontières, dans un communiqué transmis le même jour que la décision de son gouvernement. Dans celui-ci, le secteur privé avance que “Madagascar a perdu 90% de son trafic aérien international et régional entre 2019 et 2021”.

Pas de couvre-feu pour les mineurs à Mamoudzou

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Demandé par les manifestants de M'Tsapéré, le couvre-feu pour les mineurs ne sera pas en vigueur à Mamoudzou.

C’est l’une des propositions mises sur la table par le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, jeudi 24 février. Les maires ont la possibilité de mettre en place un couvre-feu dans leurs communes respectives. À Mamoudzou, la décision a été prise de ne pas faire appel à une telle mesure. Une déception pour les habitants de M’Tsapéré qui ont porté cette proposition pendant leur semaine de manifestations.

Voilà dix jours que les habitants de M’Tsapéré le demande. Jeudi dernier, Thierry Suquet, préfet de Mayotte l’a expliqué aux premiers magistrats, ils peuvent demander un couvre-feu sur leur territoire s’il est “sectorisé” et soumis à l’aval des autorités. Une proposition qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Le maire de Pamandzi, par ailleurs président de l’association des maires, s’était dit prêt à le mettre en place “dès que possible”. Une parole jointe au geste, dès ce lundi. De 20h à 5h, tous les mineurs non accompagnés d’un parent ou d’un tuteur légal n’ont plus le droit de circuler dehors dans la commune. Dans un communiqué daté de ce lundi, la mairie annonce que la mesure sera appliquée “six mois”. À Mamoudzou, sur les barrages de M’Tsapéré et Vahibé, l’idée d’un couvre-feu pour les plus jeunes était récurrent également au cours de la semaine dernière. Pourtant, après y avoir réfléchi, la commune n’a pas souhaité le mettre en place, l’estimant trop compliqué à faire appliquer.

Une revendication des habitants

À M’Tsapéré, ce couvre-feu, comme d’autres mesures annoncées par Thierry Suquet, trouvait pourtant un écho favorable. “On attend de voir. Mais ça va dans le bon sens”, estimait Taki, devenu l’un des visages du collectif. Omar se dit “dépité” en apprenant que sa commune avait choisi de ne pas appliquer un couvre-feu. “On avait pourtant parlé de quatre secteurs avec le préfet”, rappelle le M’Tsapérois de 48 ans. Ils se contenteront donc dans un premier temps des deux autres mesures “urgentes” annoncées par le délégué du gouvernement. Depuis vendredi soir, la vente à emporter d’alcool et sa consommation sur la voie publique est interdite à partir de 18 h. Et des renforts de gendarmerie et du Raid – pour Recherche, assistance, intervention, dissuasion – sont arrivés ce week-end sur l’île. Taki espère d’ailleurs voir cette unité d’élité “en action” dans son village ces prochains jours.

 

M’Tsapéré et Vahibé : les barrages levés le week-end dernier

Le village de M’Tsapéré, comme celui de Vahibé, ont retrouvé leur calme. Si les stigmates du mouvement de colère sont encore présents, les innombrables barrages de poubelles, d’arbres, de pneus ou de caillebotis ont été enlevés par la municipalité de Mamoudzou, ce week-end. Les habitants, qui estiment avoir été en partie entendus, ont décidé de rendre la rue à la circulation “pour l’instant”. “60% de nos demandes sont satisfaites”, estime un riverain de M’Tsapéré, ce dimanche. La veille, la délégation d’une dizaine de personnes du village a rencontré Thierry Suquet dans les locaux de la préfecture à Mamoudzou. Au cours de l’échange, parfois tendu, l’ensemble des participants s’est accordé sur plusieurs mesures (voir ci-dessus). Cependant, l’ouverture d’un poste de police à M’Tsapéré ou le transport en bus des élèves de Doujani n’ont pas été retenus.

Pour le reste, les habitants veulent donner une chance à l’État de répondre à leurs attentes, mais promettent “d’ouvrir l’œil”. Une nouvelle réunion avec les mêmes parties est prévue dans une semaine et demie.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes