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Marine Le Pen remporte la bataille à Mayotte, Emmanuel Macron celle des reports de voix

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La candidate du Rassemblement national, Marine le Pen, a obtenu 59.1% des voix à Mayotte, au second tour de l’élection présidentielle. Elle progresse même de seize points entre les deux tours. De son côté, le président réélu Emmanuel Macron fait un peu mieux en termes de report avec presque 10 000 suffrages de plus (+165%) par rapport au premier tour.

La carte des résultats électoraux à Mayotte n’a finalement pas affiché une couleur uniforme, dimanche soir. Si Marine Le Pen est arrivée à nouveau en tête beaucoup des communes, elle en a perdu un petit peu au second tour. Chiconi ou Dembéni ont finalement donné une très courte majorité de leurs voix à Emmanuel Macron. Dans la deuxième, ça s’est même joué à huit voix près. Outre Dzaoudzi qui a déjà voté en faveur du président réélu, Mamoudzou a basculé dans son sens, après avoir plébiscité Jean-Luc Mélenchon au premier tour. La bataille pour la plus grosse ville de l’île s’est d’ailleurs jouée sur le report des voix. La candidate du Rassemblement national en a eu 1.000 de plus entre les deux tours, 1.077 pour être exact. Alors que le président de la République en a empoché 2.228, lui permettant de l’emporter avec 56% des suffrages.

Sur toute l’île, il n’y a d’ailleurs pas photo. 15.707 électeurs ont choisi de glisser un bulletin de vote Emmanuel Macron dans l’urne. Ils n’étaient que 5.936, deux semaines avant. Soit une augmentation de 165% de sa réserve de voix ! Une tendance qui s’explique facilement par l’envie d’électeurs déçus par les résultats du premier tour de voter contre l’extrême-droite. D’ailleurs, la participation a été plus importante qu’il y a quinze jours avec 45.5% de taux de participation, contre 40.3% au premier tour.

…mais Marine Le Pen aussi bénéficie de reports

Le barrage à Mayotte, d’habitude, on connaît. Celui mis en place contre le Rassemblement national a pourtant montré ses limites. Plusieurs villages ont même accentué son avance, dans le sud notamment. A Bouéni, par exemple, où elle a fait son meilleur score mahorais avec 77.6% des voix, elle en gagne même 459 entre les deux tours (314 pour le président élu). A Sada, c’est le même constat, les deux candidats ont convaincu plus de 500 électeurs chacun entre les deux échéances, permettant à Marine Le Pen d’y atteindre les 63%.

Sur l’ensemble de l’île, « Tata Mariama » augmente d’un tiers son électorat, ce dimanche, ce qu’elle avait déjà réussi à faire en 2017. Un résultat insuffisant au niveau national bien sûr, Emmanuel Macron étant élu grâce au soutien de 58.5% des Français. Mais il montre que la popularité du président de la République est en recul à Mayotte. Et même en profitant d’un report des voix, il n’a pas empêché son adversaire de bien se renforcer.

 

Réaction de Daniel Zaïdani, soutien de Marine Le Pen

marine-le-pen-remporte-bataille-mayotte-emmanuel-macron-reports-voixÉvidemment, la défaite de Marine Le Pen est une grande déception. Surtout par rapport au besoin de changements exprimés par les Mahorais. Emmanuel Macron n’a pas convaincu les territoires d’ultra-marins. Leur vote lui est totalement défavorable. Mais maintenant qu’il est élu, nous attendons des échanges, du respect. On peut ne pas être d’accords, mais il faut qu’il garde une capacité d’écoute.

Je pense à la loi Mayotte où les Mahorais se sont concertés pendant deux ans et quand le conseil départemental a donné un avis défavorable, c’était la fin des échanges. Il faut plus de considération.

Concernant le vote à Mayotte, Marine Le Pen a été jugée sur ce qu’elle propose. En outre-mer, les électeurs voient bien que les revenus sont minimes, il y a des inégalités de salaires, de retraite, voire même des indemnités pour les handicapés.

Vous avez vu ce lundi matin, dans les rues de Mamoudzou, les gens faisaient la gueule. Les Mahorais ont exprimé un besoin de changement, ils ont donné une vraie orientation politique qu’il faudra prendre en compte.

 

Réaction de Mounayat Ahamada, référente des Jeunes avec Macron

marine-le-pen-remporte-bataille-mayotte-emmanuel-macron-reports-voixLes Français viennent de renouveler le mandat d’Emmanuel Macron, avec 58.54% des voix ! C’est avec une immense joie et un soulagement que les JAM Mayotte accueillent les résultats de cette élection présidentielle. Au regard des résultats dans les Outre-mer et à Mayotte (avec 59.10 des voix en faveur de Marine Le Pen), malgré les divisions, nous sommes confiants sur le fait qu’Emmanuel Macron saura rassembler pour bâtir une action commune au service de notre Nation.

Avec ambition, il saura être un président qui répond aux attentes et aux aspirations des Français, pour une France qui porte des progrès pour chacun, pour nos aînés, pour notre jeunesse, pour nos enfants. Une France qui protège les Français, qui s’inscrit dans une Europe forte et qui garde une place forte dans le concert des Nations.

Nous tenons à remercier tous les électeurs qui nous ont accordés leur confiance et les militants qui ont œuvré sans relâche dans tous les territoires. Avec détermination, le combat continue notamment pour les échéances prochaines où il faudra offrir une majorité à Emmanuel Macron, à l’Assemblée nationale…

Solidarité : 80 familles aidées grâce à un groupe d’amis

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Dans notre édition du 7 avril dernier, nous avions parlé de l’initiative du jeune Oirdi Anli, habitant de Cavani, de créer une cagnotte Leetchi pour aider les familles les plus démunies pendant le ramadan. Avec une somme de 4.000 euros, il a permis à 80 familles de recevoir des produits de base.

« L’année dernière, nous avions déjà récolté 1.000 euros. Cette année, les gens ont été beaucoup plus généreux en voyant le sérieux de notre action et nous avons atteint les 4.000 euros », lance le jeune Oirdi Anli. Cet habitant de Cavani, issu d’une famille défavorisée, connaît les problèmes liés à la pauvreté et a décidé de relier plusieurs de ses amis pour mettre en place une cagnotte Leetchi afin d’aider les familles les plus précaires du territoire.

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« À l’origine, nous ne distribuions qu’à Mamoudzou, mais avec la somme que nous avons récoltée, nous avons pu élargir l’action », explique celui qui a donc réuni une dizaine d’amis pour réaliser son projet et distribuer une aide alimentaire à de nombreuses familles de Mamoudzou, de Koungou et de Tsingoni. Une tournée de distribution est aussi prévue à Petite-Terre ce mercredi. À raison de 50 euros le colis, c’est environ 80 familles qui seront aidées cette années grâce à cette initiative personnelle.

Une nouvelle distribution ce mercredi

solidarite-80-familles-aidees-grace-groupe-damisAvec cette organisation « les premiers arrivés sont les premiers servis », mais le natif de Mayotte sait à peu près quel type de famille est dans le besoin sur le territoire. Tous salariés sur l’île, mais se rappelant « d’où ils viennent », les jeunes ont passé tout le week-end dernier à distribuer les colis aux familles démunies et y passeront encore ce mercredi férié.

Pourquoi une telle initiative seulement pendant le mois de Ramadan ? « Les gens ont tendance à être plus généreux que d’habitude. Évidemment, cette aide serait nécessaire toute l’année, mais il nous faudrait alors monter une structure, ce qui est différent », déroule le familier de Facebook, Instagram, Tik-Tok et Snapchat. En tout cas, les premiers bénéficiaires ont déjà pu recevoir de nombreux produits de base tels que du riz, de la farine, de l’huile, du sel et du sucre ! Une preuve de la générosité du peuple mahorais… Quand l’argent est utilisé à bon escient !

Les grands projets du Département

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Une commission permanente du conseil départemental s’est tenue le jeudi 21 avril dans la salle du Cinéma Alpa Joe, sous l’égide du président Ben Issa Ousséni, avec 36 rapports à l’ordre du jour et 3 rapports complémentaires, tous adoptés.

Parmi eux, un rapport de la commission aménagement du territoire, infrastructures et foncier, relatif à la construction de la salle polyvalente de type « Arena » à Ouangani, qui répond à plusieurs ambitions : permettre l’équilibrage du territoire en infrastructures sportives, améliorer et accompagner la performance des sportifs et athlètes mahorais vers l’excellence et le haut niveau, et dans la perspective de l’organisation des Jeux des Iles de l’océan Indien (JIOI) en 2027, répondre favorablement aux attentes des scolaires et de la population, offrir un équipement capable d’accueillir de nombreux événements culturels à l’abri des intempéries et permettant l’organisation de congrès dans cette zone de l’océan Indien et du Canal du Mozambique. Ainsi, Mayotte pourra se positionner comme un lieu d’accueil pour de grands colloques, séminaires et congrès. Avec une enveloppe prévisionnelle de 27.782.330 euros, le projet est livrable en janvier 2026.

D’autres projets d’infrastructures sportives ont été adoptés, comme la construction de la salle des arts martiaux – dojo à Koungou et la construction d’un plateau couvert sportif à Acoua.

L’accompagnement d’un projet de maison de santé dans la commune de M’tsangamouji a également été adopté, par la mise à disposition du conseil départemental de Mayotte de l’ancien local du Cadi de M’tsangamouji.

Pour la commission des finances et affaires européennes, est adopté le rapport relatif à la participation du conseil départemental à la subvention d’équilibre de l’office culturel départemental (OCD) à hauteur de 500.000 euros et celui relatif à la participation du conseil départemental à la subvention obligatoire de la maison départementale des personnes handicapées pour un montant de 600.000 euros.

S’agissant de la commission administration générale, transports et transition écologique, un avis favorable a été donné au projet relatif à la dénomination des deux navires en commande pour le service des transports maritimes : Chatouilleuse et Imâne (en référence de l’hospitalité des mahorais). Un projet de décret relatif à l’extension de la retraite progressive, à l’aménagement de fin de carrière pour se rapprocher du droit commun a aussi été adopté.

Concernant la commission sports, culture et jeunesse, parmi les projets adoptés, figure un rapport relatif à la signature d’une convention de partenariat entre le Département de Mayotte et celui de la Réunion concernant le projet « Appropriation du patrimoine iconographique de l’océan Indien par les populations », ainsi qu’un rapport relatif à la validation du projet portant sur l’élaboration d’une encyclopédie de Mayotte, dont l’objectif est de promouvoir la connaissance de l’histoire de l’île aux parfums.

Au sein de la commission développement économique et coopération décentralisée, figure le projet relatif à la participation financière du conseil départemental au programme promotionnel 2022 autour de « Miss excellence Mayotte », piloté par l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM), pour une enveloppe de 250.000 euros dans le but d’offrir une visibilité du territoire au niveau national, voire internationale, lors de la prochaine élection de Miss Excellence France en métropole, qui diffusera des images de Mayotte pour l’accueil des Miss.

Pour la commission formation professionnelle, éducation et insertion, les projets concernent l’accompagnement professionnel et social, au niveau de la mission locale, l’accompagnement de l’association national des apprentis de France (ANAF) pour l’ouverture d’une antenne ANAF à Mayotte.

Concernant la commission solidarité, action sociale et santé, un rapport relatif à la création d’un service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (SAMSAH) a été adopté, comprenant 16 places sur le Département en partenariat avec l’agence régionale de santé. Un avis favorable a également été donné par l’assemblée aux rapports portants sur l’alignement au niveau national de deux sujets : la revalorisation du montant forfaitaire du revenu de solidarité active (RSA) à Mayotte au 1er avril 2022, et la revalorisation du montant forfaitaire de la prime d’activité.

Nourdine Dahalani, nouveau président de la caisse de sécurité sociale de Mayotte

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Le conseil de la caisse de sécurité sociale de Mayotte s’est réuni le jeudi 21 avril dernier pour installer ses 25 nouveaux conseillers, suite aux arrêtés de nomination du 1er avril (arrêté initial), des 11 et 19 avril 2022.

Nourdine Dahalani (CGT-FO) a été élu président pour les quatre prochaines années. Il succède ainsi à Salim Nahouda, président de la CSSM depuis 2012. En effet, après dix années à la présidence de la CSSM, le conseil du 21 avril 2022 ferme les chapitres d’une histoire commune. Cet événement marque la fin de son mandat, arrivé à terme le 31 mars dernier, en qualité de président de la CSSM. Cependant ce dernier reste membre du conseil.

Le Président du conseil est entouré de trois vice-présidents : Ali Nizary (UNAF), Ousséni Balahachi (CFDT) et Laini Mogne Mali (FNSEA). Cadre de la fonction publique à la direction régionale des douanes de Mayotte depuis 2006, Nourdine Dahalani connaît bien la CSSM du fait de ses anciennes responsabilités de président de la commission de recours amiable (CRA) de janvier 2018 au 31 mars 2022, au titre des organisations syndicales des salariés. Il est également président du comité local de la mutuelle des finances. Il a débuté sa carrière dans la fonction publique, au rectorat de Mayotte de 1994 à 1996. Ensuite, en tant qu’inspecteur de douanes en région parisienne de 2001 à 2006. Le nouveau président du conseil aura à cœur d’œuvrer pour la convergence des droits sociaux en négociant les moyens nécessaires, tout en s’assurant de l’accompagnement des entreprises.

La caisse de sécurité sociale de Mayotte est un organisme multi-branches qui recouvre les cotisations sociales et verse des prestations sociales sur le territoire. La CSSM est depuis sa création en 1977, l’organisme unique de sécurité sociale du régime général et gère cinq branches depuis le 1er janvier 2015, ainsi qu’une partie du front-office du régime agricole (dont la gestion est confiée à la MSA d’Armorique). La nouveauté du conseil de la CSSM à compter de 2022 est d’intégrer le droit commun quant à sa gouvernance. Le conseil comporte dorénavant en son sein des représentants des employeurs et des représentants des salariés et un troisième collège associant les représentants de la société civile.

Nourdine Dahalani a pour objectif d’être le président de l’ensemble des représentants des trois collèges, dans un souci de cohésion et d’efficacité collective. Il prévoit également une collaboration étroite avec la direction de la CSSM et son personnel. Dans les prochaines semaines, le président du conseil sera amené à rencontrer les différents partenaires locaux et nationaux de la CSSM.

345kg d’ossements et 9 carapaces ramassés par le REMMAT

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Le réseau échouage mahorais de mammifères marins et tortues marines (REMMAT) assure depuis 2010 la prévention, le suivi et la gestion des échouages de tortues marines et de mammifères marins à Mayotte. Le samedi 16 avril 2022, le réseau a organisé une vaste opération de recensement et ramassage de carapaces et d’ossements de tortues marines, dans un objectif de sensibilisation et de facilitation des recensements ultérieurs de cadavres de tortues.

Près de quarante membres du REMMAT se sont retrouvés sur les plages de Petite-Terre les plus touchées par le braconnage : Papani, Poudjou, Moya 1, Moya 2 et Aéroport Est Océan. Au total, 9 carapaces et 345 kg d’ossements (dont 61% sur la plage de Papani) ont été ramassés, pour une évacuation ultérieure en haute mer. Pour compléter ces chiffres, une opération similaire aura lieu en Grande-Terre en fin d’année 2022. Cet événement fait suite à des ramassages organisés en 2013, 2015 et 2016 qui avaient permis de recenser plus de 223 carapaces sur une vingtaine de plages du Nord-Ouest, du Sud-est et de Petite-Terre.

Depuis la création du réseau en 2010, près de 2.000 carapaces de tortues ont été recensées à Mayotte par le REMMAT. Dans 83% des cas en moyenne, la cause de mortalité de ces tortues est liée au braconnage. À noter que ces chiffres ne reflètent que la partie visible du braconnage, révélée par les traces et carapaces laissées sur les plages. Ils ne sont donc qu’une estimation minimale du nombre réel de tortues mortes et d’actes de braconnage sur l’île.

En ramassant les ossements sur les plages, le REMMAT souhaite communiquer à travers des chiffres concrets auprès du grand public et des institutions pour sensibiliser à la problématique du braconnage, véritable pression pesant sur les tortues marines de Mayotte. Cette journée aura d’ailleurs permis de sensibiliser plus de 40 personnes sur leur passage vers la plage de Moya, dont 8 qui ont souhaité devenir membres du réseau.

L’opération de ramassage de carapaces était organisée à l’occasion des rencontres du REMMAT, un évènement de fédération des membres du réseau. Cette mobilisation du réseau échouage mahorais permettra d’améliorer la remontée d’alertes sur le territoire et de fluidifier les interventions sur des tortues en détresse ou mortes. Pour rappel, les tortues marines étant des espèces protégées, seuls les membres du REMMAT ayant suivi une formation spécifique et étant inscrits sur un arrêté préfectoral sont autorisés à manipuler des restes de ces spécimens.

Un concours de la police municipale le mardi 3 mai

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Le centre de gestion de la fonction publique territoriale de Mayotte informe les candidats que le concours de la police municipale aura lieu le mardi 3 mai au lycée polyvalent de Sada. Ils doivent se présenter sur les lieux à 14h munis de leurs convocations et carte nationale d’identité ou passeport. Ceux n’ayant pas reçu leurs convocations sont priés de se présenter dans les locaux de la CDG976, situés au 10, rue de Cavani à Mamoudzou.

Présidentielle 2022 : à Bouéni, Marine Le Pen encore largement en tête

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Avec presque un vote pour cinq, le ratio des votes entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen à Bouéni était déjà très haut au premier tour de l’élection présidentielle. C’était encore le cas, ce dimanche soir, pour le second. Elle obtient 77.6% des voix dans la commune du sud de l’île.

Après une dernière cigarette prise sur la terrasse de la mairie, le président du quatorzième bureau de vote de Bouéni descend dans la salle du conseil où se déroule le dépouillement. Vers 19h10, les premières enveloppes sont ouvertes. « Marine Le Pen », « Marine Le Pen », « Marine Le Pen », « Marine Le Pen », « Emmanuel Macron », l’issue ne fait guère de doutes. Au premier tour, la commune avait déjà voté à 62.5% pour la candidate du Rassemblement national. Cette fois, face au président sortant qui avait fait 9.4% dans la commune du sud, elle n’a aucun mal à dépasser les 70%.
Un plébiscite qui parait toujours un peu surprenant dans ce coin tranquille de Mayotte, qui connaît moins de violence que ses voisines du nord. « Ici, les gens ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas », fait observer l’une des fonctionnaires de la municipalité, qui supervise l’élection.


« Et ça fait combien en pourcentage ? »

Et ce soutien envers la candidate, qui certes est l’une des rares candidats à avoir fait le déplacement à Mayotte, ne se traduit pas de manière spontanée. Peu d’électeurs sont par exemple au bureau centralisateur, ce soir-là, encore moins affichant publiquement leur vote. « Emmanuel Macron : 39 voix, Marine Le Pen : 122 voix ». Le résultat du bureau 14 n’émeut personne, tant il était attendu.

Ni tristes ni contents, les agents qui travaillent à la collecte des chiffres venant des 13 bureaux de Bouéni n’attendent qu’une chose maintenant, c’est de pouvoir rentrer chez eux une fois le travail fini.
« Ça fait combien en pourcentage ? » demande un assesseur. Dans le quatorzième bureau, le score du Rassemblement national atteint les 76.7%, ce soir-là. Il est de 77.6% à l’échelle de la commune.

 

Des électeurs bien matinaux à Dzaoudzi-Labattoir

8h. Le bureau de  vote  numéro  159  à  Dzaoudzi-Labattoir  ouvre  ses  portes.  Assesseurs, délégués,   secrétaires,   tout   le   monde   se   tient   prêt   pour   accueillir   les   votants.   En   rang discipliné, les électeurs mahorais se dirigent vers les urnes. « Nous avons vu des personnes de toutes les générations venir voter »,  affirme   Sitti,   la  secrétaire  du   bureau. Dans  une ambiance apaisée, tour à tour les habitants de la commune se rendent dans l’isoloir.  « Je trouve ce second tour très calme et agréable. Il se déroule sans excitation particulière et sans  pression »,  constate  le directeur  du bureau de vote, Saïd  Salim, élu  à  la mairie de Dzaoudzi-Labattoir. Une enveloppe bleue dans une main et les deux billets blancs dans l’autre, Nassim, s’apprête à accomplir son devoir de citoyen. « Il est important pour moi de voter aujourd’hui », avance le   trentenaire.   Soucieux   de   faire   le   bon   choix,   il   n’a   rien   laissé   au   hasard. « J’ai lu les différents programmes des candidats. Ce dimanche, l’enjeu est différent car ils ne sont plus que deux, mais il reste de taille. »  Pouvoir d’achat,  liberté,  démocratie, il  espère  voir des changements à la suite de ces élections en France et en particulier à Mayotte.

L.G

 

A Tsingoni, les électeurs de Marine Le Pen étaient les plus motivés

La chaleur est écrasante, et le soleil au zénith ne permet même pas au minaret de la mosquée de Tsingoni de projeter son ombre sur le bureau de vote de l’école primaire. Là-bas, alors que les panneaux électoraux sont vides d’affiches, seule une petite cinquantaine d’âmes s’y était déplacé en début d’après-midi. « On s’ennuie parce qu’il n’y a personne », déplore l’une des assesseurs. « En même temps, il fait chaud, et puis c’est difficile avec le ramadan, il faut comprendre les gens. » Les rares courageux qui se déplacent pour glisser leur petite enveloppe bleue dans l’urne semblent également être ceux ayant les plus fortes convictions. « Mika », la vingtaine, est disposé à évoquer son vote sans filtre : « On est là, parce qu’il faut virer Macron, faut changer ! » clame-t-il à la sortie de la salle de classe. « Moi, c’est Mariam, toujours », lance un cinquantenaire en proie aux suées.

Pour rappel, la commune de Tsingoni avait placé la candidate d’extrême-droite en tête lors du premier tour, à 40.6%, un peu moins que la moyenne mahoraise. Suivaient Jean-Luc Mélenchon (30.7%) et Emmanuel Macron (11.8%). Le vote de contestation, comme dans beaucoup d’autres villes de l’île, est donc bel et bien au coeur de la réflexion des Tsingoniens cette année. Aux horizons de 20 heures, le couperet tombe : Marine Le Pen est plébiscitée par les habitants de la commune de l’ouest à hauteur de 63.3%. Tout cela sous les lumières de la plus ancienne mosquée en activité de France.

Axel Nodinot

 

Emmanuel Macron réélu président de la République française

Cinq après, et toujours suivant le même duel, Emmanuel Macron conserve son poste de président des Français. Ce dimanche 24 avril, il s’impose face à Marine Le Pen avec 54.2% des voix (selon les résultats partiels à 23 heures, heure à Mayotte).

Le candidat de La République en marche dispose toutefois d’une marge moins importante qu’en 2017 où il comptait 66.1% des suffrages. L’abstention est annoncée également plus importante avec 26.5% de personnes qui ne sont pas allées voter (toujours selon les résultats partiels), contre 25.4% en 2017.

Ce résultat révèle peu de surprises pour cette élection présidentielle 2022 où les partis traditionnels (comme le Parti socialiste et Les Républicains) ont laissé leurs places à trois forces politiques, la gauche derrière Jean-Luc Mélenchon, l’extrême-droite de Marine Le Pen et le courant centriste libéral du gagnant, Emmanuel Macron.

Affrontements Combani/Miréréni : condamné pour avoir tiré au fusil sur deux jeunes

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Un homme de 27 ans a été condamné, vendredi 22 avril, à trois ans de prison par le tribunal de Mamoudzou. Le 14 janvier et le 21 février, il a blessé des jeunes de Miréréni avec son fusil de type airsoft, au cours de conflits inter-villages. L’un d’eux, âgé de 17 ans, a été grièvement blessé à l’œil.

Dix ans séparent les victimes et Amjad M’Daoma, ce vendredi, au tribunal de Mamoudzou. En comparution immédiate, ce dernier est jugé pour trois faits différents, mais qui prennent place dans le même cadre,  la guerre que se livrent jeunes de Combani et Miréréni. En effet, les deux mineurs, de 17 ans et 16 ans, habitent tous les deux à Miréréni. Le prévenu, plus costaud et plus âgé, est un jeune homme de Combani où il gère un cybercafé avec sa compagne. De temps en temps, celui qui se décrit lui-même « bagarreur » tourne des clips de rap avec les jeunes du quartier. Une activité dans laquelle il s’affiche parfois avec des armes de type airsoft.

Cet élément joue clairement en sa défaveur. Et quand la première victime est interrogée par le tribunal, elle l’identifie clairement. « Je l’ai reconnu à son casque de moto », confirme-t-il, un pansement sur son œil gauche depuis qu’il a été pris pour cible le 14 janvier. Le deuxième, âgé de 16 ans, a eu encore moins de mal à reconnaître celui qui l’a croisé le 21 févier, au pont de Miréréni, avant d’être touché par des plombs au niveau du visage et du bras gauche. « Il n’avait pas de cagoule ce jour-là. Et je le connais bien, puisque je suis de Combani », affirme-t-il. Lors d’une audition, un autre témoin, de Combani cette fois, a confirmé la réputation du prévenu au sein de son village. « Tout le monde sait qu’il a des armes », a-t-il raconté aux gendarmes.

Son avocat plaide la relaxe

Malgré ces trois témoignages contre lui, Amjad M’Daoma continue de nier à la barre. Une attitude qui met en colère le président du tribunal, Laurent Ben Kemoun. « À vous entendre, c’est comme si vous ne savez pas ce qui se passe à Combani », fulmine-t-il. « Je ne sais pas qui leur a tiré dessus, mais ce n’est pas moi », se contente de répondre le prévenu. Présenté comme le chef d’une bande à Combani, même si son avocat Yanis Souhaïli rappelle qu’il n’a aucun casier judiciaire, il a pour sa défense l’absence de preuves matérielles. La relaxe est même demandée par son défenseur.

Dans sa réquisition, le procureur Yann Le Bris s’appuie sur les versions de jeunes. « Les deux victimes décrivent le même comportement », fait-il remarquer, avant de demander une peine de cinq ans de prison. Le troisième fait, un incendie volontaire, est moins facile à prouver pour l’accusation. Si l’éducateur venu témoigner assure qu’il a entendu des jeunes essayer de dissuader un « Amjad » de mettre le feu au poteau électrique, il reconnaît qui ne l’a pas vu.

Le tribunal de Mamoudzou a reconnu Amjad M’Daoma coupable des blessures volontaires à l’aide d’une arme et en réunion et l’a condamné à trois ans de prison avec un maintien de détention. Des expertises médicales ont été demandées pour évaluer le préjudice des deux jeunes. En attendant, il doit indemniser de 5.000 euros la victime de 17 ans et de 1.000 euros la deuxième, ainsi que de 500 euros chacun pour les frais d’avocats. Concernant l’incendie volontaire, il a été relaxé.

La société Miss France renvoie la balle au comité mahorais…actuellement en stand-by

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À la suite d’une apparition publique de Miss Mayotte affublée d’un pin’s aux couleurs des Comores, une lettre a été envoyée par des Mahorais mécontents en vue de destituer Anne Ousseni. La société Miss France, par l’intermédiaire de sa présidente Alexia Laroche-Joubert, leur a répondu que la procédure est du ressort des comités locaux. Cependant, celui de Mayotte n’est plus actif, n’ayant plus de délégué régional.

societe-miss-france-renvoie-balle-comite-mahorais-actuellement-stand-byFaute de personne en capacité de lui enlever, Anne Ousseni conserve son écharpe de Miss Mayotte. La jeune représentante de l’île a été très critiquée quand elle s’est affichée, lors d’un vernissage à Kawéni en mars, avec un pin’s représentant le drapeau de l’Union des Comores. Un geste mal interprété par des Mahorais en raison de l’histoire tumultueuse entre les îles de l’archipel. Des politiques ont même pris position pour demander au moins des excuses, voire sa destitution. Confuse, la miss avait répondu sur les réseaux sociaux : « Ma démarche était maladroite, mais n’avait d’autre but que de marquer cette rencontre d’un esprit d’ouverture, de respect et d’hospitalité. Je tiens à m’excuser en vous priant de croire dans ma volonté de continuer de toujours faire de mon mieux pour représenter la beauté de notre île et promouvoir sa richesse, ses spécificités culturelles et son patrimoine ».

Un aveu qui ne suffit pas à calmer certains esprits, qui ont fait part de leur mécontentement directement auprès de la société Miss France et notamment sa présidente, Alexia Laroche-Joubert. La célèbre productrice de télévision leur a répondu par une lettre datée du 12 avril. Alors qu’elle dit qu’elle « partage, bien entendu, votre surprise », elle rappelle que « l’utilisation par une miss régionale de son titre auquel est associé « Miss France » à des fins de propagande ou de militantisme politique est parfaitement contraire aux valeurs véhiculées par « Miss France » ».

Aucun délégué régional actuellement

Ce n’est pas tout, puisque la présidente évoque également la destitution de la miss. Cependant, elle se retranche derrière le fait que « celle-ci ne peut pas être décidée par la société Miss France qui n’est pas l’organisateur de l’élection de Miss Mayotte 2021 ». Pour rassurer ces interlocuteurs, elle ajoute : « Nous ne manquerons pas de nous rapprocher de la société Miss Mayotte afin de lui faire part de vos préoccupations. » Une intention louable, mais vaine, le comité mahorais étant actuellement en stand-by (voir ci-dessous). Aziz Patel, le délégué de La Réunion, qui fait office de relais actuellement pour Mayotte, assure que cela ne le concerne pas non plus. « J’ai déjà bien à faire avec l’élection de Miss Réunion », préfère-t-il répondre, laissant à la société Miss France le soin de gérer la suite de l’affaire.

Dans sa réponse, Alexia Laroche-Joubert dédouane cependant l’une des tenues de la candidate au cours de l’émission du 11 décembre 2021, que les protestataires jugeaient trop proche des couleurs de l’Union. « Sachez que Miss Mayotte n’a pas choisi elle-même son costume. Ce costume et son créateur ont été sélectionnés à l’occasion d’un concours », tient-elle à justifier.

Contactée, la société Miss France n’avait, pour le moment, aucune réponse à apporter sur la suite des événements dans ce cas très particulier. Celle-ci ne peut que constater le fait que la polémique ne devrait pas se renouveler, cette année, l’élection de Miss Mayotte 2022 étant compromise.

 

L’île sans représentante en 2022

Non liée à cette récente polémique, l’absence de Miss Mayotte au futur concours Miss France tient davantage à des questions d’organisation. En effet, le comité mahorais ne dispose plus de délégué régional. Franck Servel, qui en assurait la fonction depuis des années, a présenté sa démission en janvier. Le comité n’ayant pas trouvé de successeur adéquat pour l’instant, il est donc peu probable qu’une miss aux couleurs de Mayotte soit présente à la future soirée Miss France organisée d’habitude en décembre.

Le « coup de cœur du jury collège » du concours VideoDiMaths pour 13 élèves de Zakia Madi

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Dans le cadre du concours VideoDiMaths, 13 élèves de quatrième du collège Zakia Madi d’Iloni ont reçu la mention « coup de cœur du jury ». Ils ont été plébiscités ce vendredi 22 avril par le recteur, Gilles Halbout, qui leur a remis plusieurs cadeaux symboliques.

« On aime les maths ! » Élève de quatrième au collège Zakia Madi d’Iloni, Eliass ne cache pas sa joie au moment de recevoir sa calculette des mains du recteur, Gilles Halbout. « À Paris, on m’a dit tout le bien de votre projet, c’était normal que vous soyez récompensés », rétorque le responsable de l’académie, en déplacement ce vendredi 22 avril au sein de l’établissement scolaire pour plébisciter les 13 collégiens, qui ont remporté la mention « coup de cœur du jury » du concours VideoDiMaths 2021-2022.

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Tout remonte en fin d’année dernière lorsque Paul Nieto, leur professeur de mathématiques, se voit proposer par son inspecteur académique de candidater à cette expérience proposée par le centre national de la recherche scientifique (CNRS). Une démarche qui s’inscrit dans la stratégie nationale de la culture scientifique, technique et industrielle. Fraîchement inscrite en décembre, la troupe débute alors l’écriture du texte un mois plus tard avant de procéder au tournage. « J’ai choisi d’aborder la question du Covid-19 », relate l’enseignant. « Dans les médias, on ne dit jamais combien de personnes sont vraiment protégées. On l’a démontré avec un raisonnement de classe de sixième. »

La notion de pourcentage

Que ce soit derrière ou devant la caméra, les jeunes s’impliquent dans ce projet durant leurs heures creuses. « C’était en plus des cours, on bossait dessus lorsqu’on avait des profs absents », confie Hamilati, convaincue par la thématique choisie. « Les calculs, c’était quand même dur. Et ce n’était pas si simple que cela de trier toutes les informations sur ce sujet », poursuit Eliass. Pour arriver à leur démonstration, à savoir le chiffre de 44.400.000 de Français totalement vaccinés, les camarades de classe mettent alors en lumière la notion de pourcentage. « L’idée était de rechercher de nouveaux acquis et d’apporter une nouvelle vision des mathématiques », résume Paul Nieto.

Un cheminement qui ravit Gilles Halbout, mathématicien de profession. « Vous êtes la fierté de ce territoire », leur lance-t-il. Avant de les pousser à poursuivre en cette direction. « En France, nous avons besoin de beaucoup d’ingénieurs. Mais pas seulement. Vous pouvez aussi travailler dans la finance ou les assurances en suivant la voie des mathématiques. » Si certains élèves s’imaginent déjà intégrer une filière bien précise dans l’enseignement supérieur, d’autres se montrent plus dubitatifs… Quoiqu’il en soit, tous font preuve d’une appétence indéniable pour cette matière !

Carburants : l’usine à gaz de l’inflation

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Crise ukrainienne, reprise d’activité post-Covid, ruée sur les bouteilles de gaz… Chacune de ces propositions est valable pour expliquer la hausse exceptionnelle des prix du gaz et des carburants à Mayotte ces derniers mois. Les foyers du 101ème département, qui ne peuvent se contenter que d’une remise de l’Etat sur l’essence, n’ont désormais qu’à prier pour que le prix des produits bruts baisse.

D’aucuns soutiennent que les Mahorais sont résignés face à la relative pénurie de gaz et l’augmentation – bien moins relative – de la hausse des prix des carburants. Que nenni ! Sur les réseaux sociaux, les internautes semblent adeptes du dicton « mieux vaut en rire qu’en pleurer ». Des dizaines de mèmes et d’espiègleries viennent fleurir le web mahorais au sujet de l’explosion des prix du gaz et de l’essence. Si le second degré est de rigueur en ligne, la population s’est néanmoins enflammée sur une potentielle hausse des prix. En se ruant sur les bouteilles de gaz disponibles sur l’île au lagon, les consommateurs ont provoqué une pénurie temporaire qui n’aurait jamais dû exister, à l’image des comportements observés dans les grandes surfaces lors des premiers confinements liés à la crise sanitaire. Le manque éphémère a donc été dû à un certain instinct grégaire, et non pas à une quelconque pénurie faisant suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. À Mayotte, les bouteilles ne sont pas les mêmes que celles de métropole. Quand l’Hexagone doit compter en partie sur le gaz naturel de Russie, l’île au lagon tourne au butane importé des pays membres de l’OPEP, qu’il s’agisse de l’Inde ou de pays d’Amérique du Sud. Cependant, les hausses de prix, elles, sont bien réelles.

+ 25% pour le sans plomb, + 31% pour le gazole

En tout juste 14 mois, de janvier 2021 à avril 2022 plus exactement, les carburants et le gaz ont atteint des hauteurs inouïes. Alors que les prix de vente maximum du sans plomb et du gazole étaient respectivement de 1,39€ et 1,15€ le litre au début de l’année dernière, ils sont désormais à 1,74€ et 1,51€, d’après les publications de la préfecture de Mayotte. Cette explosion représente une hausse de 25% pour le sans plomb et de 31% pour le gazole. « La structure de prix est la même tous les mois, on prend le prix du pétrolier sur les 15 premiers jours du mois précédent, explique Karine Poisson, directrice générale de TotalEnergies Mayotte. Ce qui veut dire qu’à partir du moment où le marché augmente, le prix de base du produit également. Tout est formalisé de façon claire, que ce soit les taxes qu’il peut y avoir au niveau de l’Etat et du fret, ainsi que des marges, qui sont validées par la préfecture et qui sont fixes d’un mois à l’autre. »

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Seulement, si l’on observe les courbes, elles sont en hausse exponentielle depuis quelques semaines. Même sur le petit caillou de l’hémisphère sud qu’est Mayotte, la guerre menée par la Russie en Ukraine depuis le 24 février a donc un effet, que l’on pourrait qualifier de papillon. « La crise en Ukraine pèse évidemment beaucoup sur le cours du pétrole mondial, continue Karine Poisson. Cela nous met dans une situation où la parité euro-dollar nous est aussi moins favorable, puisque le dollar augmente. Mais il y a aussi le post-Covid qui provoque une reprise d’activité, et donc beaucoup plus de demande, face à moins d’offre de l’autre côté. » Quant à la bouteille de gaz de 12 kilos, elle est passée de 22,50€ en janvier 2021 à 29€ en avril 2022, ce qui correspond à une hausse de 29%. Des dépenses superflues pour les Mahoraises et les Mahorais qui, faut-il le rappeler, vivent avec un PIB par habitant de 9380€ en moyenne (Insee, 2015) contre 32967€ en France, et dont 77% se situent au-dessous du seuil de pauvreté.

Ressentiment réunionnais

La situation est donc dramatique pour les ménages de l’île aux parfums, qui doivent faire face à « l’odeur de l’essence » ces derniers mois. Autre motif de grogne sociale : les différences de tarifs existant entre Mayotte et le département voisin de La Réunion. De l’autre côté de Madagascar, « au 1er février 2022, le prix de la bouteille de 12 kg était de 20,33 euros à La Réunion et de 25,43 euros à Mayotte, soit un surcoût à Mayotte de +25,43 %. Au 1er avril, le prix de la même quantité de gaz est de 22,96 euros à La Réunion et de 29,00 euros à Mayotte, soit un surcoût de +26,31 % », comme le rappelait Mansour Kamardine dans une publication du Journal officiel datée du 12 avril. Le député mahorais a notamment demandé au gouvernement « ce qui explique une augmentation plus importante des prix à Mayotte qu’à La Réunion. Il lui demande également ce qu’il entend mettre en œuvre pour réduire les différences de prix de plus de 26% au détriment des habitants de Mayotte. Il lui demande enfin s’il va décider d’une inspection des services de l’État sur les coûts d’importation des hydrocarbures par les opérateurs économiques ainsi que leurs marges sur ses produits. »

Quant aux différences de tarifs à la pompe entre l’île Bourbon et celle au lagon, Karine Poisson les résume en une « question de coût d’accès au produit ». « Les lignes de fret maritime ne sont pas du tout les mêmes pour La Réunion et Mayotte, déclare-t-elle. Nous avons un pétrolier par mois, qui vient pour remplir les stocks, mais ce coût d’approvisionnement est beaucoup plus élevé qu’à La Réunion. Sur le reste, c’est-à-dire les taxes et les marges, elles sont globalement les mêmes. » Bien que les explications de TotalEnergies, en situation de monopole à Mayotte, paraissent logiques, il est compliqué pour un ménage qui voit son budget diminuer de les admettre. Fort heureusement, les Mahorais ne semblent pas encore décidés à fouler le pavé comme ce fut le cas en 2011, lors des manifestations contre la vie chère, ayant en partie dégénéré en émeutes. Mais, alors que la France est sur le point d’élire son prochain président de la République, il faudra que ce dernier se retrousse les manches au sujet des carburants, et plus généralement du pouvoir d’achat. Au risque de voir les ronds-points refleurir en jaune, et les rues s’embraser une nouvelle fois de la colère populaire.

 

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à l’inflation dans le Mayotte Hebdo numéro 996.

Des éducatrices et des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse recrutés

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Le ministère de la Justice recrute par concours des éducatrices et des éducateurs pour sa direction de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Leur mission : accompagner les jeunes en conflit avec la loi et les aider à s’insérer dans la société. Au cœur de la mise en œuvre du code de la justice pénale des mineurs, son action s’inscrit dans les principes consacrés par cette réforme pour garantir une réponse éducative plus rapide et plus lisible et améliorer la prise en considération des victimes.

Au tribunal, l’éducateur a une mission d’aide à la décision du magistrat et rencontre le jeune avant son passage devant le juge des enfants. Il évalue la situation et formule des propositions éducatives.

Acteur de terrain, il est affecté au sein des services et établissements de la PJJ où il met en œuvre les mesures éducatives, les mesures de sûreté ou les peines prononcées par le juge. Cette intervention peut être menée soit à partir du lieu de vie habituel du jeune, soit dans un foyer (établissement de placement éducatif, centre éducatif renforcé, centre éducatif fermé, famille d’accueil…), soit en détention. L’éducateur travaille avec la famille du mineur dans une démarche de soutien et de respect de l’autorité parentale.

L’éducateur intervient également dans les procédures civiles afin d’évaluer la situation du jeune, son contexte familial, et apporter ainsi un éclairage au juge des enfants afin qu’il prenne les décisions adaptées, notamment en cas de situation de danger pour le mineur. La principale voie d’accès au métier d’éducateur de la PJJ est un concours de la fonction publique, accessible aux titulaires d’un diplôme de niveau bac +3. Les inscriptions au concours sont ouvertes jusqu’au 23 mai prochain. Les épreuves écrites auront lieu le 15 septembre, tandis que les épreuves orales d’admission se dérouleront à partir du 28 novembre.

À l’issue du concours, les futurs éducateurs et éducatrices bénéficient d’une formation rémunérée à l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse pendant 18 mois. La rentrée de la nouvelle promotion aura lieu le 1er mars 2023. D’autres voies d’accès sont possibles : concours externe sur titres (être titulaire d’un diplôme d’État d’éducateur spécialisé), concours 3ème voie (avoir exercé pendant cinq ans une ou plusieurs activités au cours des dix dernières années, avec un contrat de droit privé), concours interne (être fonctionnaire ou agent public depuis au moins quatre ans). Pour s’inscrire, rendez-vous sur lajusticerecrute.fr.

Une ordonnance relative à la chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte

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Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a présenté une ordonnance à l’occasion du conseil des ministres de ce mercredi 20 avril relative à la chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (CAPAM). Prise sur le fondement de l’article 79 de la loi n°2020-1525 du 7 décembre 2020 d’accélération et de simplification de l’action publique, cette ordonnance a pour objet de redéfinir le périmètre d’action de cet établissement, au regard de sa situation actuelle, et de clarifier les dispositions qui lui sont applicables. Elle a pour effet, d’une part, de conforter le régime juridique particulier de cet établissement insulaire, en lui réattribuant une compétence dans les domaines de la pêche et de l’aquaculture et, d’autre part, de sécuriser son action dès lors qu’elle dispose d’élus représentant ces secteurs d’activité.

Elle tire ainsi les conséquences de l’absence de mise en place, à compter du 1er janvier 2019, d’un comité régional des pêches maritimes et des élevages marins d’une part, et d’une chambre d’agriculture de droit commun d’autre part. Pour ce qui est du champ d’action et des missions exercées par la chambre, un alignement avec ceux d’une chambre départementale d’agriculture de droit commun est recherché, moyennant des adaptations liées à ses attributions spécifiques.
L’ordonnance vise aussi à prendre en considération les capacités humaines et financières de l’établissement, afin de l’accompagner dans son redressement. Elle ne rend ainsi pas applicable à cette chambre certaines dispositions susceptibles de l’exposer ou de la fragiliser et fait en sorte de la recentrer sur des missions de représentation, de consultation et d’appui.

Un espace d’échange expérientiel sur l’héritage du contexte post-colonial

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L’association Fikira de Mayotte et d’Ailleurs vous invite à participer à un espace d’échange expérientiel donnant voix aux histoires individuelles, sociales, familiales, dans la langue de son choix. Comment l’intime s’entremêle à l’histoire collective de Mayotte ? Comment celle-ci résonne en chacun d’entre nous ?

La journée du mercredi 18 mai organisée à la MJC de M’Gombani est le fruit d’une réflexion initiée il y a deux ans à la suite d’un ciné-débat, autour de la thématique de l’héritage du contexte post-colonial de Mayotte. Les participants se sont largement saisis de cet espace pour prendre la parole et témoigner. Animés par ces échanges, l’association a souhaité continuer à travailler autour de ces sujets. Au programme : restitution des témoignages, ateliers d’expériences groupales, interventions théoriques, table ronde, propositions artistiques. Comment l’art et la littérature peuvent permettre d’exprimer ce qui relève encore de l’indicible ? Qui est légitime à prendre la parole et à la donner ? Comment aborder le sujet de l’histoire de Mayotte sans tomber dans un débat politique enflammé, ni des considérations théoriques qui viennent mettre à distance le grand tourbillon d’émotions que ce sujet provoque ? La journée invite à réfléchir, professionnels et habitants, aux effets de la rencontre avec l’altérité.

Informations via Facebook ou par email à assofikira@gmail.com. Inscriptions sur https://www.helloasso.com/associations/fikira-de-mayotte-et-d-ailleurs/evenements/petites-histoires-et-grands-recits-journee-d-echange.

Les volailles Mon Pouleti certifiée « halal » par Le Grand Cadi

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Les représentants du conseil cadial ainsi que Le Grand Cadi, Hamada Saanda Mahamoudou, se sont rendus sur le site de l’abattoir de volailles à Kahani le jeudi 21 avril, afin de certifier que la composition et les procédés utilisés rendent les produits Mon Pouleti licites en vertu de la loi islamique. « Nous sommes particulièrement attentifs aux attentes des consommateurs mahorais et la question de la certification halal nous a souvent été posée. Bien que nous ayons toujours appliqué le même procédé de production, nous avons décidé d’officialiser les choses pour que chacun puisse manger en toute confiance nos volailles. À ce titre, nous remercions chaleureusement le conseil cadial et Le Grand Cadi de Mayotte pour leur regard avisé, sans eux, nous n’aurions pas pu valider cette certification localement », a précisé Elhad-Dine Harouna, le président d’AVM. Pour la société, c’est une réelle volonté de mettre à disposition des consommateurs des produits en adéquation avec les rites religieux très ancrés sur le territoire.

Présidentielle 2022 : pas le même débat, mais le même résultat ?

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Huit thèmes ont été abordés pendant les trois heures de débat.

Ce mercredi soir, avait lieu le traditionnel et extrêmement attendu débat de l’entre-deux tours, opposant les deux candidats à la présidence de la République française pour les cinq prochaines années. Si Emmanuel Macron a attaqué cet exercice tambour battant, se posant en donneur de leçons vis-à-vis d’une Marine Le Pen hébétée, la discussion s’est ensuite équilibrée, ce qui a permis aux deux finalistes d’exposer leurs idées, visions et désaccords.

En cette soirée du mercredi 20 avril 2022, nous étions plus de seize millions de personnes devant un écran. Bien plus que le nombre de voix amassées par les deux personnalités que nous regardions. Emmanuel Macron, candidat de La République en marche et accessoirement président de la République sortant, faisait face pour la deuxième fois en cinq ans à Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national. L’on annonçait un débat plus serré qu’en 2017, marqué par les gesticulations de Mme Le Pen, au point que les finalistes aient dû avoir recours à des sparring-partners. La cordialité des débuts laissait ainsi bien vite place au combat.

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Emmanuel Macron n’a pas fait que défendre son bilan. Il a aussi attaqué celui de la députée Marine Le Pen et son programme.

D’entrée de jeu, ce dernier est pour le moins déséquilibré. Emmanuel Macron arbore un doute méprisant lorsque Marine Le Pen se qualifie de « porte-parole des Français » et de « présidente du régalien ». Le président sortant sait que son quinquennat souffre de multiples critiques. Il parle donc de ses erreurs, recroquevillé dans son siège. Au fur et à mesure de sa minute trente d’introduction, l’homme se redresse, comme il compte redresser la France et continuer son fameux projet. Ce jeu particulièrement bien rôdé sert le rôle de donneur de leçons que prend M. Macron, se moquant quand Mme Le Pen affirme qu’elle souhaite « restituer aux Français leur argent ». Cette dernière torpille sa prime de 6.000 euros, car, « dans la vraie vie, un propriétaire ou une banque vous demande votre salaire ». Et, alors qu’Emmanuel Macron lui tient tête, en n’ayant pas toujours raison, mais en appuyant son propos, Marine Le Pen ne rétorque pas, laissant apparaître son adversaire comme le meneur du débat, le plus compétent pour la fonction qu’ils briguent tous les deux.

« La France est un pays mondial, pas continental »

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Un peu hébétée par le répondant de son adversaire, Marine Le Pen a quand même pu s’attarder un peu plus sur le fond par rapport à sa prestation en 2017.

Tout cet apparat aura pris place dans la partie réservée au pouvoir d’achat, préoccupation majeure des Français, qui attendent encore des propositions sur les minima sociaux ou les salaires. Quand vient le tour de l’international, inévitablement relégué à la crise ukrainienne, le président sortant lève le voile sur sa stratégie. Sa concurrente a elle aussi un bilan. « Vous parlez à votre banquier quand vous parlez de la Russie », lance-t-il en référence aux prêts de campagne du RN contractés auprès de banques russes. Au jeu de trouver celui étant le plus complice avec Vladimir Poutine, Mme Le Pen rappelle le faste de la réception du président russe à Versailles en 2017. Mais aussi la supposée « préférence étrangère » du pensionnaire de l’Elysée, qu’elle n’hésite pas à taxer de complotiste au sujet de la sortie de l’Union européenne. « Venant de vous, je trouve ça séduisant », rétorque M. Macron, passablement agacé car se battant « pour la changer, cette Europe ». C’est lors de cette séquence internationale que les Français ultramarins auront la seule miette qui leur sera jetée. « La France est un pays mondial, pas continental », y a affirmé la candidate du Rassemblement national. Pour Mayotte, il faudra attendre un autre débat.

Vient ensuite la question des retraites, qu’Emmanuel Macron voudrait repousser à 65 ans, « une injustice absolument insupportable et injustifiée sur le plan budgétaire » pour Marine Le Pen. Titulaire d’une écrasante majorité chez les plus de 60 ans, le candidat en Marche ne se démonte pas, affirmant qu’il faut « travailler plus » pour « financer beaucoup de progrès » et « rembourser la dette ». Son interlocutrice ne se prive donc pas de lui rappeler plusieurs fois qu’elle a augmenté de 600 milliards durant son quinquennat : « Celui qu’on vous avait présenté comme le Mozart de la finance a un bilan économique très mauvais et un bilan social encore pire ». Sur la crise du Covid-19, le « Comment vous auriez fait ? » d’Emmanuel Macron restera une fois de plus sans réponse.

« Votre programme n’a ni queue ni tête »

Alors que minuit approchait sur l’île au lagon, c’est la question de l’environnement qui est abordée. Marine Le Pen se lance immédiatement dans une opération séduction de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon (l’Union populaire), arrivé troisième à quelques voix de la candidate RN. Face caméra, celle-ci déblatère des mesures à la pelle. C’était la donner à Emmanuel Macron pour se faire enterrer, ce dernier lui lançant un acerbe : « Votre programme n’a ni queue ni tête », lors d’une énième leçon du président sortant sur le mix énergétique français. « Je ne suis pas climatosceptique, mais vous êtes climato-hypocrite », contre-attaque Mme Le Pen. Son interlocuteur n’est en effet pas tout blanc, et encore moins vert. Après s’être alerté d’un ton solennel du rapport du GIEC ne nous laissant plus que trois ans pour garder une planète vivable, M. Macron enjoint son adversaire à « ne pas aller trop vite » dans la planification écologique.

Si le thème du numérique cher au candidat LREM voit ce dernier survoler le débat, Marine Le Pen retombe bien sur ses pattes en dénonçant l’ubérisation des emplois et le besoin urgent d’une « couverture parfaite » de la fibre pour mettre en place l’e-médecine. Mais Emmanuel Macron se targue du nombre de start-ups créées durant son quinquennat, et prône « l’ouverture » et « le marché, le marché, le marché ». L’écologie ? C’était il y a cinq minutes.

« La jeunesse française a tellement souffert », introduit la candidate RN sur le thème de l’éducation, proposant la gratuité des trains pendant les heures creuses aux 18-25 ans, les primes d’Etat aux étudiants qui travaillent, et la fin de la réforme du baccalauréat, très décriée. Même quand elle pourrait avoir raison, par exemple lors d’une pique sur l’affaire McKinsey, Marine Le Pen a tort, restant coite face à un Emmanuel Macron insistant quoi qu’il arrive. « Vous ne vivez que de la peur et du ressentiment », déplore-t-il, usant de son attitude un poil arrogante pour déstabiliser la candidate d’extrême-droite, après avoir rappelé que la revalorisation des salaires des enseignants était entamée et qu’elle continuerait.

Séduire la gauche et les abstentionnistes

La salle devient ensuite le terrain de Marine Le Pen pendant trois thèmes, que les rédactions sollicitées ont cru bon de mettre à la suite : la sécurité, la laïcité et l’immigration. L’occasion pour la candidate du Rassemblement national de dire que « l’immigration anarchique aggrave l’insécurité », et de lâcher les mots « barbarie » et « ensauvagement ». Elle qui déclare « aimer » les policiers oppose dangereusement police et justice, deux pôles que le candidat de La République en marche réunit sur la question des féminicides. Mme Le Pen propose ensuite « sa loi sur la lutte contre l’idéologie islamiste », avec notamment l’interdiction du voile sur la voie publique et la fermeture de 570 mosquées aux prêches dits radicaux. « Vous allez créer une guerre civile », lui répond M. Macron, la taxant de « trahison à l’esprit français » sur la laïcité. « J’ai combattu l’islamisme comme un aucun autre avant moi », s’emporte-t-il.

Dernier thème, qui conclura ces trois longues heures de débat, les institutions. Le président de la République sortant n’a jamais eu recours au référendum ? « Cela doit pouvoir être une option », répond-il. Un changement de constitution ? Hors de question pour le pensionnaire de l’Elysée, qui avoue avoir « échoué » sur la proportionnelle. M. Macron promet en outre « une commission transpartisane » qui aurait pour but de proposer des réformes institutionnelles. « Ça s’appelle l’Assemblée nationale, Monsieur Macron, vous feriez mieux de vous reposer dessus un peu plus », attaque Mme Le Pen. Cette dernière souhaite « une renaissance démocratique », en donnant plus de pouvoirs à la chambre basse française, et en instaurant son fameux RIC à partir de 500.000 signatures.

Alors que les yeux des plus vaillants observateurs clignotent, Emmanuel Macron termine son propos en dépeignant le second tour comme « un référendum pour ou contre » l’Europe, l’écologie, la laïcité, la fraternité. Pour Marine Le Pen, qui fait du pied aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon en taclant son adversaire sur la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF), il faut lutter « en haut et en bas », contre l’optimisation fiscale et les petits délinquants, et imposer « une identité, des valeurs, des traditions, sans complexes ». Aura-t-elle séduit au-delà de son camp ? Emmanuel Macron n’aura-t-il eu qu’à prendre de haut son adversaire pour s’assurer la victoire ? Les réponses seront dorénavant ce dimanche soir.

Dr Youmna Mouhamad : « Nyfasi peut créer une différence dans le monde entier »

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le docteur Youmna Mouhamad a lancé une levée de fonds pour mener à bien son projet de peigne révolutionnaire.

Fondatrice de Nyfasi Deluxe Detangler, une technologie brevetée qui permet aux femmes aux cheveux afros d’appliquer un après-shampoing tout en démêlant, le docteur Youmna Mouhamad vient de lancer une levée de fonds pour récolter 162.000 euros et ainsi pouvoir fabriquer et mettre sur le marché son peigne révolutionnaire. La chercheuse devenue aujourd’hui entrepreneur revient sur son projet, ses objectifs financiers et personnels. Entretien.

Flash Infos : Après avoir reçu une bourse de près de 60.000 euros pour bénéficier d’un accompagnement pendant 18 mois, qui vous ont permis de peaufiner votre produit, votre packaging et votre marque, vous venez de lancer votre levée de fonds avec Olive Crowd. Dites-nous en plus…

Youmna Mouhamad : Je me suis associé à Olive Crowd, une société spécialisée dans le financement participatif permettant aux particuliers comme aux investisseurs professionnels de prendre des parts collectivement dans une entreprise. Plus concrètement, cela veut dire que toute personne intéressée peut devenir actionnaire à partir de 100 euros.

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L’invention permet un démêlage facile.

FI : Que diriez-vous à de potentiels investisseurs pour les convaincre de sauter le pas ?

Y.M. : Nyfasi Deluxe Detangler n’est pas simplement une innovation, mais une invention qui répond à une problématique qui n’a pas encore été résolue. Elle a été développée et testée avec 50 femmes. Toutes les participantes reconnaissent qu’il n’existe pas de produit sur le marché qui leur apporte les mêmes bénéfices, c’est-à-dire une application rapide, une répartition uniforme, un démêlage facile… C’est un problème qui touche des millions de femmes, aussi bien aux États-Unis qu’à Mayotte. Donc il s’agit d’un investissement avec une espérance de rentabilité très élevé.

De plus, notre technologie est brevetée, ce qui signifie que les concurrents ne pourront pas nous copier, ce qui nous donne un vrai avantage compétitif. Aujourd’hui, 2.600 femmes de France, du Canada, d’Afrique du Sud ont manifesté leur intérêt pour acheter le Deluxe Detangler ainsi que de nombreux distributeurs, tels que Tesco, l’équivalent de Carrefour en France.

FI : De quel budget avez-vous besoin pour mener à bien votre projet ?

Y.M. : Je réalise une levée de fonds de 162.000 euros dans l’océan Indien. Cette somme permettra de financer les premiers produit, de payer le brevet à l’international… Le Deluxe Detangler doit quoiqu’il en coûte aller sur le marché parce que l’abandon n’est pas une option.

FI : Pourquoi le choix de lever des fonds dans l’océan Indien ?

Y.M. : Olive Crowd a été fondée par Dhitoimaraini Foundi, un financier mahorais. C’est la seule société de ce genre dans notre région. À travers cette levée et ma collaboration avec Dhitoi, je souhaite que les jeunes Mahorais sachent qu’ils sont capables, qu’ils osent libérer leurs talents pour créer des entreprises qui contribueront au développement de Mayotte et qui façonneront le monde.

Nyfasi Deluxe Detangler va potentiellement se retrouver sur le marché international et créer une vraie différence ! Au-delà de cette aventure, le monde entier saura qu’il s’agit d’une belle histoire portée par deux jeunes Mahorais, soutenus par leur communauté.

FI : À travers ce projet, vous avez également un objectif plus personnel…

Y.M. : La raison d’être de ce business consiste à redéfinir les soins capillaires comme ce qu’ils devraient être depuis toujours : un moment de soins personnels où nous nous connectons à nous-mêmes et aux autres.

L’objectif est aussi d’impacter positivement la jeunesse. Il y a quatre ans, j’étais dans un trou noir. J’étais dans un tel mal-être, j’avais un manque de clarté et de confiance en moi. Pour toutes ces raisons, je souhaite reverser 5% des bénéfices dans l’accompagnement des jeunes, via un coaching personnel. Ce volet social me tient particulièrement à cœur.

 

La procédure à suivre pour investir

Si vous êtes intéressé par le produit développé par Youmna Mouhamad, il faut vous rendre sur olive-crowd.com, cliquer sur l’onglet « Commencer à investir » puis sur Nyfasi. Vous devrez vous inscrire en tant qu’investisseur avant que l’équipe d’Olive Crowd examine et valide votre profil.

Agression de policiers à Doujani : l’un des fonctionnaires blessés témoigne

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Les policiers ont essuyé des jets de projectiles alors qu’ils patrouillaient à Doujani.

Dans notre édition de mercredi, nous avons relaté l’agression dont a été victime une voiture de police, lundi soir, à Doujani. Deux fonctionnaires du groupe de sécurité de proximité (GSP) ont été blessés à la tête, sans trop de gravité toutefois. Le policier qui conduisait la voiture, âgé de 35 ans, a quand même tenu à témoigner dans nos colonnes notamment pour pointer du doigt les agressions récurrentes dont sont victimes les forces de l’ordre à Mayotte.

Flash Info : Tout d’abord, pouvez-vous nous rappeler les faits ?

Le policier : Nous patrouillions mes collègues et moi en direction de Passamaïnty après avoir effectué un contrôle routier à M’tsapéré. Tout à coup, à hauteur du rond-point de Doujani, nous avons reçu de violents jets de pierres et de barres de fer qui ont cassé la vitre côté passager, qui était pourtant blindée. Nous avons été extrêmement surpris par cette agression soudaine, car quelques secondes auparavant, c’était le calme plat. Mon collègue assis côté passager a été touché, et moi, je me suis carrément évanoui sous le choc. Même blessé au visage, mon collègue a eu la présence d’esprit et l’adresse de manier la voiture à ma place pour l’arrêter un peu plus loin. Je l’en remercie d’ailleurs vivement ! Nous avons appelé nos collègues en renfort et une autre patrouille, qui n’était pas loin, est intervenue pendant que les pompiers nous transportaient à l’hôpital. L’autre patrouille est entrée dans Doujani et a essuyé aussi des jets de pierre sans doute de la part de la même bande. Malheureusement, celle-ci était déjà loin et aucune interpellation n’a pu avoir lieu. Nous avons déposé plainte pour « violences sur agents de la force publique » et une enquête a été ouverte.

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L’équipe du syndicat Alternative Police CFDT : Aldric Jamey, secrétaire zonal, Abdel Sakhi, secrétaire zonal
adjoint et Karim Ahamada, représentant PA F.

F.I : Quelle a été la gravité de vos blessures ? Est-ce la première fois que vous êtes blessé dans l’exercice de vos fonctions ?

Le policier : Le chef de bord a eu l’arcade sourcilière éclatée et un hématome au visage. Moi, j’ai écopé d’une plaie au crâne avec hématome et d’une légère commotion cérébrale. Nous avons été transportés au CHM où on nous a fait un scanner de la tête et nous en sommes ressortis la nuit même vers 3h du matin. Je travaille à Mayotte depuis 2018, donc non, ce n’est pas la première fois que je me fais agresser dans l’exercice de mes fonctions ! Cela m’est déjà arrivé plusieurs fois ! Mais là, j’ai vraiment eu chaud ! Pour que la vitre blindée se soit brisée, c’est que le coup a été porté avec une violence extrême ! Sans le blindage de la vitre, j’aurais pu y passer ! Les collègues qui ont examiné les projectiles m’ont dit qu’il y avait notamment de gros morceaux de parpaing et des barres de fer. Depuis le début de l’année 2022, déjà douze policiers ont été blessés lors de patrouilles, essentiellement par des jets de pierre.

F.I : Le nombre d’agressions de policiers est-il en augmentation ?

Le policier : la délinquance en général est en augmentation d’année et année et, nous policiers, le constatons en direct sur le terrain. Les forces de l’ordre sont la cible privilégiée des délinquants qui reconnaissent tout de suite nos véhicules. Il y a une véritable guerre à Mayotte entre les forces de l’ordre et les délinquants qui prennent ça pour un jeu. Ils s’amusent à détruire notre matériel et nous tendent régulièrement des guet-apens. On constate aussi une banalisation des jets de cocktails molotov artisanaux que les délinquants apprennent à fabriquer sur internet. Il y a environ un mois et demi, un collègue a eu le crâne fracturé par un jet de pierre à Tsoundzou. Qu’est-ce que l’Etat attend pour réagir ? Qu’il y ait un mort ? Oui, la délinquance explose à Mayotte, il y a de plus en plus de crimes, de délits et d’agressions sexuelles. Les enquêteurs sont surbookés ! Nous policiers sommes obligés d’être perpétuellement sur le qui-vive, ce qui génère une grosse fatigue physique et psychologique. Beaucoup de collègues ne tiennent pas le coup et rentrent en métropole avant la fin de leur contrat.

F.I : Que répondez-vous aux personnes qui affirment que la délinquance « n’est pas pire à Mayotte que dans certains quartiers de grandes villes comme Marseille » ?

Le policier : Pour moi, les personnes qui affirment cela ne vivent pas à Mayotte ou alors, elles sont complètement « dans leur monde ». Ici, c’est une petite île et il y a une concentration de délinquants énorme par rapport à la taille du territoire. Et puis, ce n’est pas le même type de délinquance qu’à Marseille. Ici, les jeunes vivent dans une misère noire que l’on ne retrouve pas en métropole même dans les quartiers les plus défavorisés. C’est une délinquance « de survie », beaucoup plus dangereuse qu’une délinquance « d’envie » car à Mayotte, les jeunes se disent qu’ils n’ont plus rien à perdre !

 

Le syndicat Alternative Police CFDT demande de nouveaux moyens

Le syndicat Alternative Police, dont le bureau mahorais a été créé en 2018, propose quelques solutions pour lutter contre la délinquance à Mayotte.  Il souhaite mettre en place des opération Slic (structures légères d’interventions coordonnées). Ces opérations « coup de poing » permettent à plusieurs unités de travailler ensemble sur une zone prédéfinie avec l’autorisation du procureur de la république. « Cela fait trois ans que nous demandons la mise en place de ces opérations sur le territoire, sans jamais obtenir de réponse. De la même manière, nous avons demandé à être reçu par le préfet, mais notre demande est restée lettre morte », déplore Abdel Sakhi, le secrétaire de zone adjoint du syndicat. Des véhicules de police mieux sécurisés et plus adaptés au terrain mahorais seraient là aussi bénéfiques. « Nous avons des difficultés à intervenir dans les zones de bangas avec nos véhicules actuels. En attendant, les victimes sont en danger ! » ajoute le secrétaire de zone, avant de pointer le manque d’armement adapté. « Ici, les affrontements entre délinquants et policiers se font la plupart du temps à distance et les flash ball ne sont pas assez efficaces. Il faut donc des lanceurs multi-coups ou des fusils type gomme-cogne. C’est un armement non létal permettant de couvrir une quarantaine de mètres. L’effet serait plus dissuasif et permettrait aux policiers de mieux pouvoir se défendre en cas d’agressions ». Un renfort d’au moins une cinquantaine de policiers supplémentaires serait ainsi souhaité, comme l’organisation de tables rondes entre tous les acteurs de la sécurité à Mayotte : police, gendarmerie et justice. « Tous les acteurs doivent se coordonner afin de trouver une solution viable au problème de la délinquance sur le territoire », conclut Abdel Sakhi.

Miss Excellence : les 22 candidates en lice pour la couronne en semaine d’intégration à Mayotte

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Némati Toumbou-Dani, la présidente du comité de Miss Excellence Mayotte, et Melina Nassur, la directrice, prépare cette semaine d’intégration depuis plusieurs mois.

Faute d’infrastructure, Mayotte ne peut accueillir l’élection nationale du concours Miss Excellence, prévue le 14 mai prochain. Toutefois, l’île aux parfums reçoit pendant une semaine d’intégration les 22 candidates en lice pour le titre. L’occasion pour le 101ème département de mettre en lumière son patrimoine et son histoire au cours d’un programme aussi bien chargé que diversifié aux quatre coins du territoire.

À la suite du succès de Larissa Salime Bé au concours de Miss Excellence 2021, le 12 juin 2021, la tradition veut que la région d’origine de la lauréate chapeaute l’événement l’année suivante. « Faute d’infrastructure, nous ne pourrons pas organiser l’élection nationale ici », regrette Zaounaki Saindou, la présidente de l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte. Face aux faibles capacités d’accueil du 101ème département pour un tel événement, Némati Toumbou-Dani, la présidente du comité, préfère jouer la carte de la transparence. « Nous nous sommes battus, mais il fallait nous rendre à l’évidence : avec nos chapiteaux, cela n’aurait pas été classe… »

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Lauréate du concours 2021, Larissa Salime Bé lancera le jour de la finale, le 14 mai prochain, l’édition 2022 dans une vidéo tournée à Mayotte qui met en valeur les merveilles de l’île aux parfums.

Lot de consolation malgré tout : l’île aux parfums reçoit pendant une semaine d’intégration les 22 candidates en lice pour le titre. « Nous sommes quand même gagnants, c’est une opportunité rare et exceptionnelle. » Une « chance inouïe », même, qui permet de faire la promotion du territoire. En effet, du 28 avril au 7 mai, les cinq intercommunalités vont tour à tour accueillir la délégation et lui faire découvrir « leurs charmes, leur faune, leur flore et leurs spécificités ».

Un séjour riche en émotions et en activités

Au programme : le shooting de la présentation officielle des reines de beauté sur l’îlot de sable blanc, les visites du site archéologique du Ziara de Polé et du centre équestre de Majangua, la cueillette et la distillation d’ylang-ylang, la préparation du riz paddy, la découverte du lac Dziani et des îlots Choizil, la participation à un foutari à la MJC de M’Gombani et à la course de pneus, ou encore l’apprentissage de notions en shimaoré… « Nous avons un programme précis », assure Melina Nassur, la directrice du comité de Miss Excellence à Mayotte. « Il s’agit d’un séjour riche en émotions et en activités pour valoriser notre patrimoine et notre histoire. »

De quoi envisager une belle tournée promotionnelle et des retombées positives pour toutes les entités impliquées dans cette venue. Ce que d’ailleurs ne cache pas Toibrane Mogne Daho, le gérant de Mayan’art Studio, qui s’occupe de la stratégie de communication. « Sur les réseaux sociaux, l’une des miss régionales explique avoir hâte de venir, elle a même bouclé ses bagages depuis un mois », sourit-il au moment de partager cette anecdote. Cerise sur le gâteau : les douze sélectionnées porteront des robes confectionnées localement le 14 mai, jour de la grande finale, en direct de la Pyramide des Métiers d’Art à Saint-Amand-Montrond (Cher). Histoire de définitivement placer Mayotte en haut de l’affiche.

Les Mamas Shingo de Bandrélé récompensées au niveau européen

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La plage d'extraction du sel à Bandrélé.

Connues pour leur travail de saunières à Bandrélé, les Mamas Shingo ou « mamans du sel », sont montées sur la troisième marche du podium lors du prix européen Leader pour l’égalité femmes-hommes, en mars dernier. Ce prix organisé par Leader France, met en avant des réalisations concrètes financées par le programme européen qui participent à la parité au sein des territoires ruraux.

Des grains de sel pour s’émanciper ? Telle est l’histoire des Mamas Shingo. Au sein de la société matrilinéaire et matrilocale mahoraise, les productrices de sel de Bandrélé cultivent jour après jour un savoir-faire ancestral. Ressource naturelle sur l’île de Mayotte, le sel du petit village du sud-est tend à se faire connaître au niveau européen. « Nous avons porté avec le GAL Ouest Grand Sud un projet de valorisation du travail traditionnel des Mamas Shingo », explique Clara Bosznay, coordinatrice du programme Leader à la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) Mayotte.

Depuis l’an 2000, les Mamas Shingo sont organisées autour d’une association. Très fières de leur travail, elles assurent seules, la production, la vente et la promotion de leur précieuse récolte au sein de l’écomusée du sel. À l’aide du projet Leader, l’écomusée a pu acquérir une toute nouvelle enceinte sécurisée, du matériel, ainsi que des pancartes explicatives afin de redynamiser ce lieu et valoriser un savoir-faire qui se transmet de mère en fille.

« Mettre en lumière des actions positives qui se passent à Mayotte »

Grâce au prix européen Leader pour l’égalité femmes-hommes, les Mamas Shingo peuvent désormais se targuer d’une célébrité internationale. « Nous avons présenté l’activité de ces femmes et de l’écomusée du sel devant un public européen qui pour beaucoup ne connaissait rien de Mayotte. Cette présentation a été l’occasion de mettre en lumière des actions positives qui se passent sur l’île », témoigne Clara Bosznay. Leur trophée en main, les Mamas Shingo, vont peut-être enfin obtenir la reconnaissance qu’elles méritent. Femmes, mères et travailleuses acharnées, elles incarnent la force de la femme mahoraise trop souvent reléguée à son rôle d’épouse.

 

Une fabrication qui reste 100 % féminine

L’exploitation et la fabrication du sel de Bandrélé sont pratiquées à partir du limon, une boue argilo-sableuse. Sa récolte est réalisée de A à Z par des femmes, les Mamas Shingo. Une manœuvre qui se déroule en plusieurs étapes : tout d’abord le ramassage du limon, puis la réalisation de monticule de cette matière grâce à un grattoire, ensuite, la filtration du limon dans des bassines trouées pour obtenir un liquide concentré en sel, et enfin l’évaporation du liquide, pour laisser apparaître un sel extrêmement blanc. Réputé pour sa teneur en zinc, fer et magnésium, le sel de Bandrélé est très apprécié des consommateurs.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes