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Périscolaire : la balle dans le camp des communes

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Désigné comme l’une des « priorités de la rentrée » du rectorat de Mayotte, le périscolaire doit permettre aux communes de développer les activités auprès des élèves du premier degré. Avec des centaines de millions d’euros allouées aux municipalités par l’État, les Plans éducatifs territoriaux (PEDT) commencent à fleurir de toutes parts.

Elles sont seize, sur les dix-sept communes que compte l’île, à avoir proposé un Plan éducatif territorial au rectorat de Mayotte. Outre Sada, les projets de toutes les autres collectivités sont soumis en ce moment même aux équipes de Gilles Halbout pour validation. Il faut dire que le recteur avait fait de ce sujet l’objet d’un grand séminaire, mené le 18 août dernier en compagnie du conseil départemental, des communes, de la caisse de sécurité sociale de Mayotte ou encore des associations de parents d’élèves. « Il faut proposer des activités avant la première sonnerie, pendant la pause méridienne et durant les vacances scolaires pour empêcher l’oisiveté », y avait déclaré un responsable de l’académie ambitieux. Le périscolaire, effectivement, n’est jusqu’à présent pas très développé dans le 101ème département français.

C’était sans compter sur la manne financière que représente le dispositif du PEDT. Évalués à 835 millions d’euros par le cabinet Verso consulting, appelé à la rescousse par le conseil départemental, ces plans devraient permettre à chaque commune de développer de nombreuses activités pour les élèves du premier degré. Sorties découverte en nature, activités sportives, manifestations culturelles ou ateliers de sensibilisation à divers sujets, les idées ont rapidement fusé des mairies mahoraises, encouragées par les centaines de milliers d’euros à la clé. Certaines d’entre elles n’avaient cependant pas attendu de se faire prier pour s’occuper des enfants lors de la pause méridienne, un impératif majeur à Mayotte, selon le rapport de Verso consulting.

Pas de périscolaire sans constructions

C’est le cas de la ville de Chiconi, ou encore de Dzaoudzi-Labattoir, qui a mis en place son premier PEDT en 2015. La commune de Petite Terre proposait déjà un encadrement pour les élèves du premier degré de 10h30 à 11h45, à l’aide d’animateurs payés par la municipalité. « Nous leur proposons des ateliers de musique, de danse, et d’autres loisirs », résume Baraka Issoufi, adjointe au maire chargée de l’éducation. Depuis quelques années, le périscolaire de la ville est encore mieux organisé, avec plus de temps d’encadrement et d’activités. « En 2017-2018, après discussion avec les parents, ces derniers ont proposé d’étendre le dispositif sur la totalité de la pause méridienne, c’est-à-dire de 10h30 à 13h30 », continue l’adjointe de Saïd Omar Oili. « On a aussi recours aux associations, comme Oulanga na Nyamba ou Kazyadance, qui interviennent dans le périscolaire. »

Ainsi, Dzaoudzi-Labattoir débute cette année scolaire 2022-2023 avec un nouveau réfectoire, mis en service cette année au sein de l’école de Labattoir 3, « afin d’accueillir les élèves pendant cette pause méridienne », toujours selon Baraka Issoufi. D’autres projets de constructions sont dans les tuyaux, pour faire face à un problème majeur : le dispositif périscolaire ne peut pas s’appliquer dans les établissements dits « en rotation », qui doivent accueillir plus d’élèves que les écoles « en rythme ». Le rapport du cabinet de conseil insiste d’ailleurs – comme les syndicats et les parents d’élèves – sur le besoin d’infrastructures nouvelles à Mayotte, facilitées par l’apport des plans éducatifs territoriaux.

Un plan État-commune gagnant-gagnant

Désormais, de nombreuses municipalités mahoraises reprendront l’exemple de Dzaoudzi-Labattoir, avec le PEDT 2021-2023, le premier pour nombre d’entre elles. « Il y a une petite émulation », reconnaît volontiers Gilles Halbout. « Certaines communes qui ne faisaient pas grand-chose se réveillent et prévoient beaucoup de belles choses. » Ainsi en est-il de l’ancienne capitale de Mayotte, Tsingoni. La commune de l’ouest, qui accueillera à Combani un centre commercial et un hôpital dans quelques années, voit le PEDT comme une aubaine, un moyen de développer sa jeunesse – et donc son territoire. « Un jeune doit s’imprégner de sa culture, de son patrimoine matériel et immatériel », affirme Abdoul Doukaini, directeur général adjoint chargé du social et de l’urbain à Tsingoni.

La commune souhaite ainsi multiplier les ateliers culturels (de 11h à 13h, les lundis, mardis et jeudis), comme la découverte de la mangrove ou du lac Karihani, des ateliers artisanaux, des visites aux mamas chingo de Bandrélé… Pour cela, elle compte bien s’entourer d’associations, qu’elles soient culturelles, environnementales ou sportives. « Nous voulons aussi mettre l’accent sur les valeurs du sport, le respect, l’inclusion, l’égalité, la discipline, la persévérance », continue le DGA de Tsingoni. « Quand on voit ce qu’il s’est passé sur le territoire de la commune, ces affrontements inter-villageois, on se dit que le périscolaire peut aider à résoudre cette situation. »

« Ça ne suffira pas », prévient Tsingoni

Autre projet de ce Plan éducatif territorial : des ateliers d’initiation au numérique et à l’utilisation des médias, afin de les aider dans leur orientation. Mais si l’équipe de la commune ne manque pas d’idées, elle se heurte cependant à un mur financier qui pourrait limiter ses ambitions. Ainsi, elle compte confier d’ici 2023 le périscolaire à une association externe, ce qui reviendrait moins cher que d’embaucher elle-même les animateurs. « Nous avons posé comme condition que l’association embauche les titulaires du BAFA de la commune », détaille Abdoul Doukaini. « Nous souhaitons aussi que le projet des enfants de la commune s’inscrive dans celui du territoire. Il faudrait peut-être que nous ayons une dizaine d’infirmiers issus de la commune, plusieurs puéricultrices… »

Pour cela, la caisse des écoles de Tsingoni, qui porte ce plan éducatif territorial, espère récolter entre 700.000 et 800.000 euros, un montant conséquent qui ne permettra pourtant pas de mener à bien tous les projets imaginés par la commune. « Ce n’est pas l’argent du PEDT qui nous assurera d’appliquer notre PEDT », déclare paradoxalement M. Doukaini. Le directeur général adjoint envisage donc, à terme, de demander une participation financière minime aux parents d’élèves, qui pourrait être plus ou moins indexée sur leurs revenus. De quoi couvrir l’achat de matériel, la location de transports, ou encore le paiement des associations participant aux ateliers. Quoi qu’il en soit, ce dispositif encore tâtonnant promet de se développer rapidement sur l’île au lagon, promettant aux élèves de meilleures activités, et à l’économie mahoraise quelque 8.000 emplois potentiels, toujours selon le rapport sur le périscolaire.

Une délégation du Medef Mayotte à la rencontre des entrepreneurs de France

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Une délégation du Medef Mayotte a pris part à la rencontre des entrepreneurs de France organisée les 29 et 30 août derniers. L’occasion de rencontrer de futurs partenaires et de garder un « lien fort » avec le national, mais aussi de représenter la nouvelle entreprise sociale pour l’habitat AL’MA qui envisage de construire 5.000 logements intermédiaires dans le 101ème département pour les salariés et les jeunes actifs.

Par ailleurs, ce déplacement a été l’occasion de défendre les intérêts de Mayotte tant en matière d’économie que de sécurité. La président, Carla Baltus, a eu l’opportunité durant le comité Outre-mer du Medef de réinterroger le ministre délégué chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco, sur ses inquiétudes économiques, sécuritaires, sociales et sociétales. « Il est plus qu’urgent que des solutions immédiates soient proposées pour la survie du développement de notre île. » Au passage, elle en a profité pour inviter le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, à ne pas oublier l’île aux parfums dans le déploiement des mesures à venir.

Festival Sanaa : l’entrée et la sortie de la barge chamboulées pour les véhicules

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À l’occasion du festival international des arts de Mamoudzou qui se tient sur la place du comité de tourisme du 1er au 3 septembre, le service de transport maritime annonce que la sortie et l’entrée de la barge en Grande-Terre seront fermés de 18h à 1h du matin. Pour les automobilistes désirant se rendre en Petite-Terre, le stationnement se fera au niveau du parking du ponton entre le camion blanc et le camion rouge de manière à ne pas gêner les véhicules qui quitteront le navire par le 5/5.

Un dispositif d’éducation musicale inédit à Chirongui

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Le pôle culturel de Chirongui, en partenariat avec l’office culturel départemental et la philharmonie de Paris, invitent les enfants de la commune âgés de sept à neuf ans à apprendre à jouer d’un instrument de musique au sein du projet DEMOS (dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale).

Des cours, des ateliers, des répétitions, des stages et des concerts sont notamment au programme. Gratuit, ce dispositif est un projet national de de démocratisation culturelle coordonnée par la Cité de la musique-Philharmonie de Paris. Infos et inscriptions au 06.39.72.25.67 ou par email à communication-poleculturel@chirongui.yt.

Destruction de cultures illégales en forêt départementale de Songoro Mbili à Vahibé

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Le mercredi 31 août, dans le cadre du plan d’action établi par la mission inter-service de l’eau et de la nature de Mayotte (MISEN 976), les agents du conseil départemental, de l’office national des forêts et de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt ont détruit dans la forêt départementale de Songoro Mbili à Vahibé, avec l’appui de la police nationale, des cultures illégales d’une surface d’environ 2.5 hectares.

Il s’agit de la septième intervention de ce type depuis le début de l’année pour une surface totale de 14 hectares. Ces actions menées régulièrement par les trois institutions visent à préserver la forêt, l’environnement et la ressource en eau de Mayotte.

L’agence d’attractivité et de développement touristique présente au salon IFTM Top Resa

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L’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte rejoint la liste des professionnels du tourisme participant au salon IFTM Top Resa à Paris. Plus de 34.000 exposants venant de tous les secteurs liés au tourisme seront présents tels que les compagnies aériennes, les résidences hôtelières, les acteurs technologiques, les offices de tourismes, etc. Du 20 au 22 septembre, l’île au lagon brillera au-delà des côtes de l’océan Indien.

Cette année, le thème à l’honneur est le tourisme durable. « Un sujet qui nous touche tout particulièrement à la suite de la mise en place de certains dispositifs liés à cette thématique. Nous pourrons aborder ce sujet avec vous plus en détail lorsque vous viendrez nous rendre visite directement sur notre stand (1-G15). »

Un séminaire d’accueil à destination des personnels arrivants du rectorat

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Comme chaque année, le rectorat organise un séminaire d’accueil à destination des personnels arrivants. Pour cette rentrée scolaire 2022-2023, il aura lieu ce samedi 3 septembre à 8h30 sur le site de M’Tsangabeach en présence du responsable de l’académie, du préfet, du procureur, du directeur territorial de la police nationale, du commandant de la gendarmerie et du directeur de l’agence régionale de santé. Les officiels présents s’exprimeront après le discours d’ouverture de Gilles Halbout prévu à 9h30.

L’objectif est de donner quelques clés de compréhension du territoire et d’amener les participants à contextualiser leurs pratiques pédagogiques pour qu’elles correspondent aux besoins et aux problématiques particuliers de l’académie. Un « Village partenaires » sera accessible et les agents pourront ainsi découvrir Mayotte à travers l’office de tourisme, Taambati, Baobab Tour, avoir des informations sur les différentes structures existantes (démarches administratives, syndicats, caisse de sécurité sociale), et effectuer des achats auprès de certains partenaires (centre de documentation pédagogique, objet artisanal, dessin au henné, etc.).

Baisse du prix du carburant : « Sur un plein de 50 litres, c’est plus de 26 euros de remise »

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L’État accorde une aide de 25 centimes d’euros par litre en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane, à La Réunion et à Mayotte du 1er septembre au 31 octobre, puis de 8.33 centimes d’euros le litre du 1er novembre au 31 décembre.

Depuis ce jeudi 1er septembre, les automobilistes bénéficient d’une remise de 52 centimes d’euros par litre sur le prix du carburant, grâce à des efforts conjugués du conseil départemental, de TotalÉnergies Marketing Mayotte et de l’État. Si cette baisse pour le moins conséquente permet de lutter contre la vie chère, elle ne va pas durer ad vitam eternam.

« Le fait d’être là tous les trois démontrent une volonté commune de maîtriser les coûts au profit des Mahorais. » Réunis à la station-service de Tsoundzou, ce jeudi matin, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, et la directrice générale de TotalÉnergies Marketing Mayotte, Karine Poisson, affichent unanimement leur détermination et leur cohésion. « La conjonction des efforts de chacun apporte une baisse conséquente [sur le prix du carburant] dans la mesure où nous touchons aux réglementaires, à la fiscalité… »

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Karine Poisson, la directrice générale de TotalÉnergies Marketing Mayotte, explique que « les remises cumulées vont nous coûter plusieurs millions d’euros ».

Exemple avec le Département qui accorde une diminution globale de la taxe spéciale de consommation sur les prix de l’essence et du gazole routier de 74 euros par mètre cube pour une durée de trois mois. La mesure exceptionnelle induit une ristourne globale de l’ordre de 1.2 million d’euros, qui n’est pas sans conséquence sur la recette fiscale. « À chaque fois que nous touchons à l’octroi de mer, cela représente moins de recettes pour le CD », confirme le chef de file de la collectivité, qui à travers ce geste financier – de 7.4 centimes d’euros par litre directement intégrés dans la structure de prix – souhaite redonner « un peu de pouvoir d’achat » à la population.

52 centimes d’euros par litre

À cela, s’ajoutent les vingt centimes en moins de Total sur l’ensemble de la France, et qui « s’applique réellement à Mayotte alors qu’on nous reproche d’être en monopole », insiste Karine Poisson. Idem pour l’État qui prolonge son aide exceptionnelle, désormais majorée à 25 centimes jusqu’au 31 octobre prochain. Au total, ce n’est pas moins de 52 centimes d’euros qui sont désormais économisés sur chaque litre par les automobilistes. En réalité, ce chiffre atteint même 60 centimes en raison de la chute drastique sur les 15 premiers jours du mois de septembre des cotations moyennes des produits pétroliers (-19.4% pour l’essence et -9% pour le gazole). « Sur un plein de 50 litres, c’est plus de 26 euros de remise. »

Toujours est-il que Ben Issa Ousseni veut aller encore plus loin et réfléchir à inclure d’autres produits de première nécessité inscrits dans le bouclier qualité prix. « Toute cette démarche va s’inscrire dans un travail d’ensemble avec les autres opérateurs », assure le président du Département. Dans sa ligne de mire : le délégataire du port du Longoni ! « Je compte sur l’État pour assurer les contrôles nécessaires afin que cela se traduise par des baisses réelles. » Et ainsi pouvoir réduire les conséquences de l’inflation sur la vie des Mahorais.

Citéslab : Un nouveau coup de pouce aux entrepreneurs de quartiers prioritaires

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(de gauche à droite) Le chef de projet, Oirdi Andi, accompagné de Ehlad Saïd et Rifka Saïd en service civique, sillonneront la Cadema pour trouver les futurs accompagnés. À leurs côtés, Dhakioine Abdullah, le nouveau directeur opérationnel de la couveuse Oudjerebou.

La couveuse d’entreprise Oudjerebou accompagne depuis deux ans maintenant les entrepreneurs issus des quartiers prioritaires grâce à sa couveuse de proximité. Elle passe dorénavant à la vitesse supérieure en créant Citéslab, un dispositif plus conséquent installé à Iloni.

Créée en 2010, Oudjerebou a développé plusieurs concepts ayant la même finalité, faire émerger un entreprenariat dès sa création ou son développement. Citéslab suit la même veine.

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La couveuse d’entreprises et ses partenaires aussi bien techniques que financiers veulent dynamiser l’économie sur le territoire de la Cadema.

Quels sont les moyens mis en place ?

Des nouveaux bureaux au cœur d’Iloni (partagés avec Émanciper Mayotte), trois employés à temps-plein. Citéslab est maintenant prêt à démarrer. Répondant à un appel à projets de la BPI France (Banque publique d’investissement), la couveuse d’entreprise Oudjerebou a été retenue pour ce qu’elle sait faire, à savoir accompagner les entrepreneurs locaux dans des projets de création ou de développement. Une enveloppe d’environ 104.573 euros y a été affectée et financée par la BPI, la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) et Gal Est (comprenant le conseil départemental de Mayotte et le fonds européen Leader).

À qui ça s’adresse ?

Dhakioine Abdullah, promu directeur opérationnel d’Oudjerebou ce jeudi, indique qu’il n’y a pas d’âge pour faire appel à Citéslab, il faut simplement venir de quartiers prioritaires. Avec « la couveuse de proximité », sa structure a aidé par exemple autant d’entreprises existantes à se régulariser, que la création de commerces ou même de productions audiovisuelles. Trois profils sont recherchés, « il y a les intentionnistes, ceux qui veulent créer, mais ne l’ont pas encore fait. Il y a les entrepreneurs en devenir qui sont au début de leur projet. Enfin, il y a ceux en activité qui ont des besoins de conseils », récapitule le salarié.

Y a-t-il des objectifs ?

Sur les deux ans (qui sont renouvelables) de ce projet, le but est d’aider une centaine d’entrepreneurs locaux à sauter le pas, tout en accompagnant 90 autres déjà en place. Plusieurs partenaires comme Pôle emploi ou la Mission Locale seront amenés « à dénicher les talents ».

Pourquoi s’installer à Iloni ?

Déjà présente à Cavani, la couveuse a voulu s’étendre sur le territoire de la Cadema, l’un de ses financeurs. Les futurs entrepreneurs trouveront ainsi des interlocuteurs autant à Dembéni qu’à Mamoudzou. Et peut-être plus tard sur d’autres territoires, espèrent les membres de la couveuse.

Quel est l’intérêt de passer par Citéslab ?

Selon Nadjima Ahmed, la directrice d’Oudjerebou, « il y a un réel manque d’informations ». Outre le fait d’encourager la création d’entreprises dans un territoire touché par un fort taux de chômage, ce dispositif doit pérenniser celles existantes. Car chercher des financements, régulariser la situation de l’entreprise, faire des études de marché, ce sont des domaines que la structure connaît bien. La responsable rappelle qu’il y a trois ans la couveuse avait réalisé une enquête pour savoir où en étaient les entreprises accompagnées. « 75% étaient toujours en activité aujourd’hui. »

À Coconi, la flore de Mayotte connaît un regain d’attention

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: Au milieu du nouveau laboratoire, la pièce servant au séchage des feuilles est déjà en service.

Le pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi se renforce cette semaine. Une équipe d’universitaires s’y trouve pour un projet financé par le conseil départemental de Mayotte, à savoir développer la pharmacopée et la cosmétopée de l’île. Au cœur du site, un premier laboratoire d’extraction et d’analyses est justement en train de voir le jour.

Les machines arrivées au cours du mois d’août sont encore dans le carton, le temps que les travaux du laboratoire se terminent. « C’est le premier laboratoire qui fera des analyses en cosmétique », présente Yannick Eveno, responsable du laboratoire et détaché de l’Université de Perpignan (Pyrénées-Orientales). Une salle d’extraction, attenante à une autre servant au séchage des feuilles, un local où seront effectuées les analyses, le laboratoire du pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi prend forme, mais ne sera opérationnel qu’à partir de la fin de septembre, l’installation des outils étant très spécifique. « Sans solvant organique », mais avec de l’eau et des alcools, l’extraction de plantes mahoraises « sous tous les formats » va permettre d’isoler des molécules et vérifier l’étendue de leurs vertus. « L’idée, c’est de ne pas faire de la recherche pour de la recherche », prévient l’universitaire. Les producteurs sont ainsi associés pour que le laboratoire puisse contrôler la qualité de leurs produits et également comment ils pourraient être valorisés.

Ce nouvel outil se trouve en tout cas au cœur du projet mené par Cédric Bertrand. Le professeur de l’Université de Perpignan explique qu’il s’agit de la concrétisation d’une réflexion entamée il y a deux ans maintenant. « On va travailler à la fois sur la qualité et l’innovation », ajoute-il. Son équipe de six experts, dont lui, compte revenir (en fonction des financements) faire des missions de plusieurs semaines. « Avec les représentants de la vanille de Mayotte, on veut par exemple protéger cette production, l’aider à l’asseoir. » L’objectif économique est ainsi primordial. Selon Yannick Eveno, leur raison d’être est « de relancer l’ylang-ylang », la fleur jaune qui fait la réputation de Mayotte a subi la concurrence venue des Comores ou de Madagascar.

La pharmacopée mahoraise mise à l’écrit

Dans l’équipe débarquée sur l’île aux parfums cette semaine, deux membres de l’Institut de recherche pour le développement de Toulouse, Mohamed Haddad et François Chassagne, s’intéressent de près à la pharmacopée traditionnelle de Mayotte. Plantes utilisées localement, pratiques des tradi-praticiens, le domaine est large. François Chassagne prévient toutefois que les plantes présentent toujours « des risques allergiques, toxiques en fonction des dosages » et qu’il serait compliqué pour eux de mettre en valeur des vertus de telle ou telle plante, même si elles sont utilisés depuis des siècles localement. Les deux chercheurs ne seront pas là d’ailleurs pour juger de l’efficacité de telle plante ou telle pratique, ils veulent plutôt « mettre à l’écrit » ce qui se transmet d’habitude oralement et qui pourrait, peut-être, tomber dans l’oubli.

Des universitaires déjà sur le pont

Les travaux de l’équipe peuvent déjà s’appuyer sur ceux réalisés par Oumaynou Darouech et Slimane Chaïb. La doctorante et le post-doctorant travaillent sur la cosmétopée de l’île aux parfums. La première, qui a fait son lycée à Mayotte, réalise un inventaire de la flore mahoraise et surtout de ses vertus dans la dermo-cosmétologie. Son collègue planche davantage sur le développement de débouchés, notamment d’une gamme capillaire et de crèmes. « On a sélectionné cinq plantes », révèle-t-il, sans vouloir trop nommer les secrets de fabrication. Mais une fleur emblématique de l’île et déjà connue pour ses vertus en fera définitivement partie.

Gastronomie : « Sahany ya Malavuni », une soirée 100% végétarienne à base de produits locaux

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Ce vendredi 2 septembre se déroule une soirée 100% végétarienne intitulée « Sahany ya Malavuni » au restaurant Le Voulé. Un défi que se sont lancés Paul Tibère, propriétaire de l’établissement, et Djémilah Hasssani, créatrice de contenu sur les réseaux spécialement dédiés au lifestyle végétarien à Mayotte.

Achards créoles à la carotte, au chou blanc et aux haricots verts en entrée, gratin d’aubergines farcies au fromage en plat principal et flan manioc en dessert… Voilà un exemple de ce que vous pourrez déguster ce vendredi 2 septembre au Voulé. Un menu 100% végétarien spécialement imaginé par le propriétaire de l’établissement Paul Tibère et par Djémilah Hassani, créatrice de contenu sur le compte Instagram The Patchwork Life. « Ce sera une cuisine de l’océan Indien qui sera sans viande ni poisson », résume la jeune femme, elle-même végétarienne depuis sept ans. « Quand je suis rentrée à Mayotte [il y a quatre ans], cela a été vraiment compliqué de trouver un restaurant qui proposait des plats végétariens. »

Cerise sur le gâteau, la soirée met également en lumière des produits 100% locaux. Un choix culinaire que l’on retrouve dans le nom donné à cet événement, à savoir « Sahany ya Malavuni », qui peut se traduire par « du champ à l’assiette ». Un leitmotiv cher à Paul Tibère qui s’emploie à travailler avec des agriculteurs de l’île. « Cette démarche correspond totalement à ma ligne de conduite et à mes valeurs. C’est comme cela que cette collaboration entre nous deux est née. »

Ne pas imposer quoi que ce soit

Car oui, en tant que territoire insulaire, Mayotte dépend énormément des importations. Pour autant, il est tout à fait possible de consommer localement. « Nous avons des savoir-faire, nous avons des ingrédients qui peuvent nous permettre d’avoir un mode de vie beaucoup plus sain, de contribuer à l’économie locale et pourquoi pas de payer moins cher », souligne Djémilah Hassani. Pas question pour autant d’imposer quoi que ce soit. Mais plutôt de démontrer qu’il est envisageable de bien se restaurer uniquement avec des fruits et des légumes.

À noter que la soirée « Sahany ya Malavuni » n’est pas uniquement axée sur la nourriture ! Une représentation socio-anthropologique animée par Léa Goujou est prévue pour informer sur les habitudes alimentaires dans la zone et les types de végétarisme qui existent dans l’océan Indien. Maya, bassiste et artiste connue sur le territoire sera également présente avec un pianiste nommé Sergio « pour créer une atmosphère chaleureuse à cette occasion ». Une brillante manière de découvrir les produits locaux de notre île à travers une soirée 100% vegé.

Vendredi 2 septembre de 19h30 à 22h. Tarif unique à 35 euros. Réservation au 02.69.61.46.08.

Des ateliers sur l’aromathérapie, la santé au féminin, la parentalité et prévention à la parapharmacie des Badamiers

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Privée de licence depuis plusieurs jours, l’ancienne pharmacie des Badamiers ne peut plus délivrer de médicaments à sa clientèle. Reconvertie en parapharmacie, la première de Petite-Terre, elle organise des ateliers de formation sous quatre axes : parentalité, santé au naturel, santé au féminin et prévention. Des rencontres interactives qui se dérouleront désormais chaque samedi de 9h à 11h. Le concept plaît et le carnet de réservations est plein jusqu’à la fin de l’année.

C’est par petit groupe d’une dizaine de personnes que les participants seront accueillis dans un espace spécialement aménagé à cet effet. « Au comptoir, nous nous posons beaucoup de questions sur la parentalité et sur la santé de la femme, notamment celles qui viennent chercher des tests de grossesse après des rapports », explique Mirasse Gataa la propriétaire de la toute nouvelle parapharmacie des Badamiers. C’est pour mieux répondre à ce genre d’interrogations (en provenance de la clientèle) que les pharmaciennes ont décidé d’organiser ces ateliers de formation.

La séance inaugurale s’est déroulée samedi 27 août au matin sous la thématique de « la santé au naturel ». Le sujet abordé était le stress et le sommeil. Un moment convivial, de découverte, d’apprentissage, mais aussi de discussions de groupe autour de « l’aromathérapie ». Les personnes présentes ont ainsi appris que les plantes et leurs huiles essentielles permettent de se soigner, de se relaxer et de passer une bonne nuit. Toutefois, il est indispensable de savoir les utiliser en toute sécurité, en limitant les interactions, les contre-indications, etc. Pour se faire, l’assistance a pu ainsi acquérir les notions de bases : qu’est-ce qu’une huile essentielle, quelles sont ses propriétés, les précautions d’emploi, les personnes chez qui il ne faut pas les utiliser ou très peu. Il a également été question des plantes à partir desquelles sont extraites ces huiles essentielles.

Pour rentrer dans la thématique du jour, organisatrices et participants sont passés de l’information à la pratique avec une sélection d’huiles spécifiques au stress et au trouble du sommeil, en développant les cinq sens : dégustation, application sur la peau, diffusion avec un appareil ou ressenti olfactif. Beaucoup d’interactions et d’échange et peu de prise de notes durant cette séance. « Ça renforce chaque individu et ça stimule », confie l’un des participants à la fin de cet atelier.

Déjà trois autres rendez-vous programmés

Pour ce samedi 3 septembre, il sera question de parentalité avec pour thématique la diversification alimentaire ou en un mot « Quoi, quand et comment donner à manger à un bébé ? ». À cette occasion, il sera proposé à l’assistance des recettes adaptées selon les cas. Une partie importante de ces ateliers s’adressent spécialement à la femme, ce sera notamment le cas pour le samedi 10 septembre où le thème retenu sera « la santé au féminin ». Il portera sur le cycle menstruel pour faire comprendre le fonctionnement du corps de la femme. Pour toujours rester sur des questions d’actualité, le premier sujet qui sera traité sous l’axe de la « prévention » le samedi 8 octobre concernera « l’auto-dépistage du cancer du sein » chez la femme.

Outre l’équipe de la parapharmacie des Badamiers, différents intervenants extérieurs de tous bords sont appelés à animer ces ateliers, notamment des médecins spécialistes sollicités en fonction des thématiques choisies. Cette initiative aura le mérite d’éviter « une démédicalisation d’une partie de la ville de Dzaoudzi-Labattoir à très forte densité de population », souligne un professionnel de santé installé dans le quartier.

L’unité de stérilisation de la pharmacie du CHM dans la cour des grands

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L’unité de stérilisation de la pharmacie du centre hospitalier de Mayotte fait peau neuve avec une réorganisation complète de son activité et une révision de l’ensemble de son fonctionnement : des locaux entièrement rénovés et restructurés, une marche en avant respectée, des circuits de traitement d’eau et d’air fortement améliorés, une sécurisation du système d’alimentation électrique, des zones à atmosphères contrôlées qui répondent aux normes. En termes d’équipements : trois nouveaux laveurs, trois autoclaves récemment acquis repositionnés, un nouveau stérilisateur basse température (SBT), une nouvelle cabine lavage, un local panoramique de supervision, un autre pour la traçabilité à l’instrument, des améliorations de la qualité de vie au travail (QVT) du personnel avec un meilleur du confort visuel, auditif et ergonomique et des nouveaux espaces communs (vestiaires, salle de pause, etc.).

Après environ deux années de brainstorming et d’études diverses et variées, la phase sérieuse du chantier a commencé ce lundi 29 août. Les travaux e font en site occupé, avec une stérilisation en activité réduite à 30-40%, dans un contexte d’activité gynéco-obstétrique toujours soutenue et une activité de chirurgie orthopédique et viscérale qui atteint des sommets et des délais à tenir de quelques mois. Un challenge complexe et ambitieux, mais réalisable qui impose aux agents de fortes réorganisations en interne et qui oblige l’ensemble des équipes du chantier investies du projet à travailler nuit et jour pour avancer au plus vite.

« Je remercie le personnel de la stérilisation pour son adhésion au projet et sa résilience face aux contraintes organisationnelles qu’il génère, ainsi que l’ensemble des équipes médico-soignantes pour leur compréhension et leur patience face aux perturbations multiples qui impactent leurs fonctionnements et leurs organisations. Sans oublier l’équipe de direction et les directions fonctionnelles du CHM pour leur soutien constant, et sans qui ce projet n’aurait pas pu avoir lieu.

Nous espérons tenir le cap et être satisfaits d’un rendu de résultat très prometteur et qui rendra service à la population mahoraise pendant des années », confie Makrem Ben Reguiga, le pharmacien chef de service.

Les agents du Muma félicités pour l’inscription du mawlida shenge au patrimoine culturel immatériel

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La récente reconnaissance du mawlida shenge au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco (PCI) a conduit la 4ème vice-présidente du Département Zouhourya Mouayad Ben à organiser un moment convivial de remerciements en direction des agents du MuMa (musée de Mayotte), qui ont déposé et porté avec succès cette candidature départementale.

Plusieurs élus ont pris part à cette réception : le 1er vice-président Salime Mdéré, les conseillers départementaux Echati Issa, Saindou Attoumani et Farianti Mdallah. « Je crois pouvoir dire que c’est une très grande, une très belle nouvelle pour Mayotte et sa population », s’est félicitée la vice-présidente, soucieuse de saluer le travail engagé derrière cette candidature, notant au passage l’investissement de la direction des affaires culturelles. De son côté, le directeur du musée, Adboul Karim Saïd, a souligné que ce travail d’inscription était un travail de longue haleine reposant sur de multiples étapes et de nombreux aller-retour avec le ministère. Un label sera désormais attribué au mawlida shenge, qui devient donc le premier élément du patrimoine du territoire à figurer dans la liste du PCI de l’île de Mayotte. Un samedi public du MuMa sera consacré à fêter cette distinction.

Les raisons pour expliquer la diminution des prix des produits pétroliers

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Comme le prévoit la réglementation, le préfet fixe mensuellement les prix maximums des produits pétroliers suivants : supercarburant sans plomb, gazole routier et maritime, mélange détaxé, pétrole lampant, gaz de pétrole liquéfié… Ces prix maximums (toutes taxes comprises) sont calculés en trois temps. Tout d’abord, les prix maximums hors taxe sont établis à partir d’une méthode de calcul mentionnée dans la réglementation et de données objectivables. Ils prennent en compte les coûts supportés par les entreprises et la rémunération des capitaux ou, le cas échéant, de leur marge commerciale. Dans un deuxième temps, les prix maximums toutes taxes comprises sont déterminés en ajoutant aux prix hors taxe le montant des différentes taxes applicables, notamment la fiscalité indirecte locale, dont les taux et tarifs sont déterminés par le conseil départemental et dont les recettes contribuent au financement des collectivités locales. Dans un troisième temps, la remise forfaitaire de 25 centimes par litre de carburant, financée par l’État, est appliquée aux prix toutes taxes comprises.

Les prix des produits pétroliers enregistrent une importante baisse pour le mois de septembre 2022 en raison de cinq facteurs. La baisse des cours du carburant : les cotations moyennes des produits pétroliers baissent fortement sur les 15 premiers jours du mois de septembre (–19,4% pour l’essence et -9% pour le gazole). La parité euro-dollar : l’euro s’est légèrement apprécié par rapport au dollar (+0,2%). L’évolution de la fiscalité indirecte : par délibération du 28 juillet 2022, le Département a accordé une baisse globale de la taxe spéciale de consommation sur les prix de l’essence et du gazole routier de 74 euros par mètre cube (pour une durée de trois mois). Par conséquent, la fiscalité sur l’essence enregistre une baisse de 13.5% par rapport au mois précédent et celle du gazole enregistre une baisse plus importante (–19%). La prolongation et la majoration de l’aide exceptionnelle financée par l’État. Par décret du 22 août 2022, celle-ci est prolongée jusqu’au 31 décembre 2022, majoré à 25 centimes d’euro par litre jusqu’au 31 octobre 2022. La diminution des frais de passage en dépôt.

Le premier forum des associations « Trouve ton activité »

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L’office municipal des sports de Tsingoni (OMS) et la mairie de la ville organisent le samedi 3 septembre 2022 de 9h à 15h la première édition du forum des associations « Trouve ton activité » (sport et culture) au terrain de football de Combani. Au programme : découverte des associations sportives et culturelles de la commune, démonstration de karaté, de judo, de hand, de VTT, prestation scénique (théâtre, danse, chant), mais aussi châteaux gonflables, trampolines, voitures à pédales avec Loisirs malin 976, vente de boissons et de gâteaux.

Achetez vos tickets de barge avec votre carte bancaire

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Le conseil départemental informe les usagers du service de transports maritimes (STM) que l’achat des tickets par carte bancaire sera désormais possible, à partir de ce jeudi 1er septembre 2022 (à l’exception du Quai Colas). Cette initiative traduit une volonté du Département de simplifier les procédures, et de faciliter le paiement – notamment pour les tickets voitures – afin de rendre ces trajets quotidiens plus fluides pour les usagers.

Le futur stade de Tsoundzou 1, symbole de l’excellence sportive

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La pose de la première du stade municipal de Tsoundzou 1 organisée ce mercredi 31 août 2022 suscite un vent d’optimisme auprès des différents partenaires institutionnels. Non seulement ce futur équipement doit crédibiliser la candidature de Mayotte pour l’organisation des Jeux des Îles de l’océan Indien en 2027, mais il doit également permettre la transmission de valeurs républicaines.

« Là où il y a les deux camions au fond, ce sera la zone pour le saut en hauteur, tandis que le saut à la perche se situera ici sous nos pieds. » Ingénieur chargé d’affaires chez l’Atelier Mahorais d’Architecture, Andria Raharison joue le guide virtuel ce mercredi matin, jour de la pose de la première pierre du futur stade municipal de Tsoundzou 1. Les balais de camions et les bourrasques de poussière rouge témoignent de l’avancement express du chantier, débuté au mois de juillet.

Si le site ressemble actuellement davantage à un champ de patates, les images de synthèse poussent à rêvasser, notamment à la vue de la tribune d’une capacité de 2.000 places assises pour le public, de 40 places pour les personnes à mobilité réduite et de 10 places pour la presse. À ces gradins s’ajoute un parking de 200 places pour accueillir les spectateurs, les officiels et les bus des sportifs. Car oui, en plus des footballeurs, la future enceinte compte bien devenir le prochain terrain de jeu des rugbymans et des athlètes, à l’image de la piste de 400 mètres autour du pré.

Légitimité et crédibilité pour les Jeux des Îles

« Nous avons fait le choix de placer l’excellence sportive au centre de notre politique municipale », rappelle Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de la ville chef-lieu. Une ambition communale qui s’inscrit pleinement dans le projet Mamoudzou 2030, mais aussi et surtout qui tire vers le haut l’ensemble du territoire, comme le souligne Ben Issa Ousseni, le président du Département. « Avec cet équipement, vous donnez de la légitimité et de la crédibilité à la candidature de Mayotte pour l’organisation des Jeux des Îles de l’océan Indien en 2027. »

Quoi qu’il en soit, ce type d’infrastructure sportive doit avant tout permettre le partage d’un certain nombre de valeurs telles que la discipline, l’équité, l’inclusion, la persévérance, le respect de l’autre, l’apprentissage des règles collectives, le vivre-ensemble…  Un enjeu cher à Rachadi Saindou, le président de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, et à Claude Vo-Dinh, le secrétaire général de la préfecture. L’un milite pour « l’épanouissement de la jeunesse mahoraise » tandis que l’autre insiste sur « la solidarité sur et en dehors du terrain » et sur « la promotion sociale ».

Rendez-vous pris pour un match inaugural en 2024

Autres bénéficiaires : les élèves inscrits aussi bien dans le 1er que dans le 2nd degré, puisque l’école primaire Foundi Ade et le collège de Kwalé se situent à proximité (en attendant la construction du lycée). « Le rectorat vous encourage dans la poursuite de vos efforts », indique Anli Bedja, le chef de cabinet du responsable de l’académie, Gilles Halbout. « Votre commune s’inscrit dans l’ère du temps et dans la projection vers l’avenir. » Si l’optimisme règne dans les rangs des différents acteurs institutionnels, il faudra prendre son mal en patience avant de « fouler la pelouse de ce beau joyau », prévient tout de même Ambdilwahedou Soumaïla, puisque la livraison du stade est prévue au premier trimestre 2024. Cela laisse encore 18 mois aux agents de la Cadema et aux « bacocos » des services de l’État de peaufiner leur tactique en prévision d’un match inaugural. La balle est désormais dans le camp des entreprises en charge des travaux pour tenir les délais !

Mariés de Tsimkoura : Trois jeunes du village condamnés à de la prison ferme

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La violente agression d’un couple de jeunes mariés dans la nuit du 15 au 16 juillet, quelques heures avant leur manzaraka, avait marqué toute l’île. Deux des agresseurs, des jeunes du village de Tsimkoura âgés d’une vingtaine d’années, ont écopé de trois ans de prison dont un an avec sursis. Un troisième, 20 ans également, a été condamné à quatre ans de détention dont une année avec sursis.

« J’ai cru voir mon mari mourir », raconte la mariée au tribunal correctionnel de Mamoudzou, un mois et demi après les faits. Dans la nuit du 15 au 16 juillet, vers 3h du matin, alors que le couple était en train de préparer le salon de leur maison pour le manzaraka prévu dans la journée, ils ont entendu un bruit à l’extérieur. Inquiets, ils ont prévenu le frère de la mariée occupé par les mêmes préparatifs au chapiteau installé à Mramadoudou. Rejoignant Tsimkoura en camionnette avec un ami et quelques jeunes, il a fouillé les environs et averti sa sœur que tout allait bien. Le groupe a continué alors à s’affairer sur place. C’est au moment où ils sont sortis de la maison que la soirée a réellement basculé. Les témoins ont raconté aux gendarmes qu’une dizaine de jeunes armés de pierres et de machettes se sont dirigés vers eux. Les plus jeunes, venus aider les mariés, se sont réfugiés à l’intérieur, tandis que les plus âgés dont le frère se sont portés à la hauteur de la bande pour comprendre ce qui se passe. Ils ont très vite dû de fuir face à des jeunes « déterminés à tuer ».

A l’intérieur, le couple, qui habite en Bretagne et n’est à Mayotte que pendant les vacances, n’a pas compris toute de suite ce qu’il se passait. Suivant les jeunes qui entraient, la mariée s’est réfugiée dans une chambre avec deux d’entre eux. Dans le couloir, son compagnon s’est retrouvé seul face à ses agresseurs. « Il y avait cinq personnes à l’intérieur. J’en attrapé un, je me suis débattu avec lui. J’ai vu une machette s’abattre sur moi, j’ai essayé de l’attraper avec la main », se souvient-il, en montrant son bras. D’autres coups, notamment à la tête, l’ont fait vaciller. S’il n’a pas vu le visage de ses agresseurs, il se rappelle que l’un a dit : « il faut le terminer. Un autre a répondu que les voisins allaient arriver ». L’épouse a confirmé avoir entendu son mari crier et est sorti de la chambre. Face à  trois assaillants, elle a vu l’un d’eux porté un coup de machette au genou droit de son mari. « C’est ce coup qui m’a choqué parce qu’il y a eu une éclaboussure de sang », dit celle qui a reconnu le jeune du village. « C’est le fils d’une cousine de ma grand-mère. Je connais bien ses parents. » Elle-même bousculée alors qu’elle était enceinte, elle a eu cinq jours d’interruption temporaire de travail (ITT). Son époux, resté plusieurs semaines à l’hôpital, en a eu 90.

Un réquisitoire aussi à l’adresse des parents

Les raisons de cette violente agression restent floues. Selon les prévenus, dont l’un est un cousin de la mariée, et alors qu’il est établi qu’ils se sont concertés le lendemain des faits, ils avancent l’idée qu’ils ont voulu intervenir contre des voleurs, qui sévissaient régulièrement dans le village. Sans casier judiciaire, de « bonne famille » selon leurs avocats, ils affirment qu’ils voulaient aider. « C’est un malheureux quiproquo », plaide maître Charles Simon, qui défend les deux prévenus qui ont reconnu les faits. Il demande de la prison avec sursis. « Une grosse méprise », renchérit maître Andjilani, conseil du troisième et affirmant qu’il n’y a pas de preuve hormis les déclarations de la mariée. Il demande la relaxe.

L’explication des voleurs provoque la colère du procureur de la République, Yann Le Bris. « Quand on rentre dans la maison avec des machettes, qu’on agresse les occupants, qu’on récupère les téléphones portables. Qui sont les voleurs ? » tempête-t-il. Profitant de la présence nombreuse de proches des prévenus, il s’est abondamment adressé à eux pendant les réquisitions, excédé d’entendre que les familles soient intervenues auprès de celles des victimes. « Il faut que la famille sache, qu’il n’y ait pas d’extrapolations », lance-t-il à l’assemblée, reprenant les faits reprochés aux trois jeunes hommes sur le banc. « Vous avez vu un couple de jeunes mariés, des gens qui viennent demander des explications. A aucun moment, on peut s’imaginer que ce sont des voleurs. Vous y croyez ? Moi, pas du tout. » « Et surtout quelle image renvoie cet homme baignant dans son sang. Et on lui fait quoi ? On lui fait les poches. La grande classe ! »  Il demande deux ans de prison avec six mois de sursis pour ceux qui reconnaissent les faits, et trois ans de détention dont un avec sursis pour celui identifié par l’épouse.

Par décision contradictoire, le tribunal correctionnel a reconnu les trois jeunes coupables des violences en réunion avec arme, des vols, mais également des dégradations sur la camionnette. Pour les peines, les juges ont préféré des sanctions plus sévères que le Parquet en condamnant Iliasse Bamana et Ibrahim Soujda à trois ans de prison dont un avec sursis. Reconnu comme coauteur, Madi Hamada hérite d’une peine de quatre ans de prison assorti du même sursis. En outre, ils ont une obligation de travail, de formation et devront indemniser les victimes (le couple pour qui une audience sur les intérêts civils est prévue l’an prochain, le frère de la mariée et un ami du frère). Deux mineurs liés à cette affaire comparaîtront devant le juge pour enfants au mois d’octobre.

 

Harountazief reste en détention à Majicavo

Prénommé en référence au volcanologue français Haroun Tazieff, un habitant de Kawéni de 25 ans a été présenté en comparution immédiate, ce mercredi après-midi. Le 25 août, il avait mordu les doigts d’un gendarme à Majicavo lors d’un transfert. Tenant des propos incohérents en réponse aux questions de la présidente du tribunal, Julie Vignard, il a déjà été jugé et condamné à dix mois de prison pour des faits similaires en février 2022. Son avocat, maître Soumetui Andjilani, a demandé une expertise psychiatrique au regard des déclarations de l’homme originaire des Comores. Celle-ci a été refusée au motif que le prévenu n’a pas voulu voir de psy et qu’une expertise a déjà été faite en vue du procès aux assises. Comme il n’a pas affirmé clairement qu’il souhaitait être jugé ce mercredi, il le sera le 31 octobre.

Sanaa, le nouveau festival de Mamoudzou, aux ambitions internationales

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Ce jeudi 1er septembre correspond au lancement de la première édition du festival international des arts de Mamoudzou. Il remplace le Fescuma, mis en sommeil depuis trois ans en raison de la crise sanitaire. Ce nouvel événement organisé sur trois jours par la ville chef-lieu affiche des ambitions élevés aussi bien au niveau de la programmation que dans le dispositif de sécurité mis en place.

Disparu des radars depuis près de trois ans, le festival culturel de Mamoudzou revient sur le devant de la scène en cette fin de semaine. « Avec la crise sanitaire, nous n’avions pas pu l’organiser », recontextualise Dhoul-Mahamoud Mohamed, l’adjoint au maire de la ville chef-lieu en charge de la culture. Une période de vache maigre d’un point de vue musical – restrictions sanitaires oblige – qui invite la municipalité à repenser son événement. Et surtout son appellation puisque le Fescuma laisse place au festival international des arts de Mamoudzou, plus communément appelé Sanaa. Une façon de cocher un nom davantage évocateur, dont la traduction en shimaoré signifie « beau ». « Sanaa est beaucoup plus jolie, plus magnifique… C’est aussi plus compréhensible et plus facile à retenir ! », souligne l’élu.

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Des artistes mahorais et internationaux

Au programme : une quinzaine d’artistes, dont certains à l’instar de Lokua ou de Niska sont connus aux quatre coins du globe. Mais l’intérêt d’un tel rendez-vous repose également sur la mise en lumière des talents locaux dans la mesure où le festival nouvellement imaginée se déroule à Mayotte. En effet, ils représentent à leur échelle l’image de Mamoudzou, comme Sourette et Nixo, mais aussi celle du 101ème département. Clairement, la cohabitation et le mélange entre cette jeunesse dorée et ces chanteurs confirmés ont pour ambition d’ouvrir des portes. « Nous avons prévu en mai 2023 d’emmener un jeune mahorais participer au festival Kofa au Bénin », confie Dhoul-Mahamoud Mohamed, conscient que le territoire peut servir de tremplin dans la carrière musicale des uns et des autres.

Avant d’envisager de s’exporter à l’international, chacun doit d’abord faire ses preuves et conquérir le cœur du public. Pour cela, Sanaa leur offre la possibilité de montrer ce qu’ils ont dans le ventre pendant trois jours, de jeudi à samedi. « Nous avons clôturé la dernière édition avec plus de 30.000 spectateurs. Il s’agit du plus grand festival gratuit organisé au niveau de l’île », rappelle Fatou Chauveau, la directrice de la jeunesse culturelle et de la politique de la ville. Une sorte de mise en garde qui a de quoi donner le tournis aux novices pas forcément habitués à un tel chiffre ! D’autant plus que les organisateurs apportent une attention toute particulière sur « la transmission de leur identité musicale et de leur style ». En d’autres termes, « l’idée est de pouvoir s’enrichir ».

Une sécurité plus que renforcée

Question sécurité, les festivaliers peuvent compter sur la présence de l’ensemble de l’effectif de la police municipale et sur le système de caméras de vidéosurveillance aux abords du parking du marché couvert contrôlé depuis le centre de surveillance. « Nous pouvons compter sur la gendarmerie avec qui nous avons mis en place plusieurs règles strictes, mais aussi sur le renfort de 20 membres d’une société privée qui sera sur place et de 35 jeunes issus des différents quartiers qui joueront le rôle de modérateur d’ambiance », prévient Fatou Chauveau. Un dispositif indispensable dans le seul but de partager un moment convivial sans (pour une fois) se préoccuper des éventuels débordements.

 

Informations pratiques

Le festival Sanaa se tient du jeudi 1er au samedi 3 septembre sur le parking du marché couvert de Mamoudzou. Ouverture au public à partir de 15h et présentation des artistes sur scène de à minuit. Entrée libre. Tél : 06.39.09.90.14

 

Quinze artistes vous attendent sur scène

sanaa-nouveau-festival-mamoudzou-ambitions-internationalesZepe est un artiste mahorais qui représente l’avenir de la musique urbaine sur la scène Rap/R&B. Son titre phare, Ma douce, comptabilise plus de 30.000 vues. Gagnant du concours Big Banga saison 1, il confirme sa place en signant le hit de l’été 2022 à Mayotte NUV.

Annice est active depuis cinq ans sur la scène musicale mahoraise et réunionnaise, elle a été finaliste de The Voice Mayotte et de Trace Music Star, vue en première partie de Yemi Alade, Dadju ou encore Aya Nakamura. Elle offre un univers Afro Love parlant d’amour et de ses nuances.

Naïd est un jeune artiste mahorais cumulant des millions de vues grâce à son style afrobeat – afropop – afrolove. Sa musique rencontre facilement l’adhésion du public grâce à des mots simples et percutants.

Patsaou s’est fait connaître en 2012 avec le titre Style. Avec six projets à son actif, il est le rappeur avec le plus de projets dans son domaine. Il cumule dix ans d’expérience dans le milieu musical et ses clips cumulent plus de dix millions de vues sur YouTube.

Sourette baigne dans la musique depuis son adolescence. Avec son producteur, Dj Kader, ils réaliseront ensemble son premier clip officiel « Baki » en 2017 sous une instrumentale de l’artiste Goulam. Grace à cela, il commencera à se faire un public et à travailler avec des artistes mahorais comme Masteur du Nord, Dievil Genius, Sb Nadj, Npro game.

Terrell Elymoor débute sa carrière de rappeur en 2014 au sein du groupe Barbe Noire qui connaît son premier succès en 2015 avec le single Tsi tram- bo, chanté par Terrell. En 2017, il lance sa carrière solo avec le single One thing et le morceau Bam Bam qui lui permettent de gagner en renommée et en popularité en France métropolitaine.

Fanny J est originaire de la Guyane française. En 2006, grâce à Ancrée à ton port, la jeune femme est propulsée sur le devant de la scène. En 2014, son nouvel album Mes vérités remporte un franc succès avec les titres Aucune larme et Dis le moi. En 2017, elle revient avec Toi Et Moi et sort le single Ma Conscience en featuring avec Joyce.

Vano Baby s’est fait un nom dans l’arène musicale béninoise avec son premier succès fulgurant en 2013 intitulé Drague Azonto. Auteur d’une vingtaine de hits, le bad boy se mue en gentleman aux lyrics subtils avec ses titres Madame, Chérie Coco, ou Tu mérites tout.

Staco est un musicien atypique, auteur, compositeur et interprète. Depuis 2013, ses clips rencontrent l’unanimité du public. Il se positionne et fait du bruit dans la sphère musicale de Mayotte et de la région.

Lokua Kanza est un chanteur, multi-instrumentiste, auteur, compositeur, arrangeur et producteur né à Bukavu en République démocratique du Congo. En 1991, il joue avec Manu Dibango, qui l’aide à lancer sa carrière solo. En 2021, Lokua Kanza revient avec son nouvel album Moko qui réunit plus de cent musiciens, invités de renom, dans une dizaine de langues.

All Perla débute le rap dans les années 2000. Il arrive à Mayotte en 2006 et fonde son premier groupe Perlado Regretto puis un second Wararucrew en 2008, avant de s’orienter vers un univers aux influences dance hall et afrobeat. Il travaille actuellement sur de nouveaux projets en collaborations avec plusieurs artistes des Outre-mer.

Reed Blows est l’une des figures montantes de la scène hip-hop Est Africaine. Issu d’une famille de passionnés de musique et ayant grandi dans le quartier cosmopolite de Kawéni, le jeune Blowz est très vite initié à l’art de la narration musicale. Artiste engagé aussi à l’aise sur des rythmes planants que sur des beats plus énergiques, il réussit le pari de faire passer ses messages même sur ses compositions les plus festives.

Kim a fait ses premiers pas sur la scène zouk caribéenne en s’imposant grâce à une voix de velours et ses fameux titres comme Mon ami, Confidence ou Mal à t’oublier. Elle est connue pour sa musique remplie d’histoires et de sentiments, faite de refrains fédérateurs.

Nixo écrit ses premiers textes en 2006. Après un passage en studio en région parisienne en 2014, il sort son premier album Perdu d’avance et enchaîne avec des clips comme Tar-P, Trala Pareni ou encore N’golo Kante qui devient single d’or en 2019 ! Cette même année, il réalise sa première scène à l’Olympia de Paris.

Niska est un rappeur français d’origine congolaise, considéré comme l’un des artistes en puissance du moment. En 2016, son album Zifukoro est rapidement certifié disque d’or puis disque de platine. En 2017, il sort son second album Commando qui sera sacré disque de diamant. Son troisième album studio intitulé Mr Sal est certifié disque d’or dix jours après sa sortie puis double disque de platine quelques mois plus tard.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes