L’agence régionale de santé et la caisse de sécurité sociale de Mayotte informent que la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière débute ce mardi 6 septembre et se poursuivra jusqu’au 31 janvier 2023. Les deux institutions rappellent l’importance de renforcer les mesures barrières permettant de limiter la transmission de cette maladie et de se faire vacciner afin de se protéger et protéger son entourage.
Tous les ans, la grippe saisonnière touche de nombreuses personnes à Mayotte. Parmi elles, certaines développent des formes sévères. En 2021, l’épidémie de grippe a été particulièrement virulente. En effet, 17 cas graves ont été hospitalisés en réanimation et parmi eux, une personne est décédée. Si la vaccination ne permet pas toujours d’éviter la grippe, elle réduit le risque de complications graves ou de décès.
Pour rappel, la grippe est une infection respiratoire aigüe, très contagieuse. Les signes de la maladie sont une fièvre supérieure à 39 degrés d’apparition brutale, accompagnée de courbatures, de frissons, de transpiration intense, et de signes respiratoires comme la toux. La grippe se propage par la voie aérienne, lors de la toux, de l’éternuement, ou des postillons, mais aussi par le contact rapproché avec une personne infectée (lorsqu’on l’embrasse ou qu’on lui serre la main) ou avec des objets contaminés par une personne malade (une poignée de porte).
La CSSM et l’ARS invitent toutes les personnes fragiles à se faire administrer le vaccin contre la grippe. La majeure partie d’entre elles est également concernée par l’administration d’une dose de rappel contre le Covid-19. Il est possible de faire les deux vaccinations en une seule séance. À noter que les personnes fragiles bénéficient d’une prise en charge à 100% du vaccin et de son injection par la CSSM.
Préserver la ressource en eau est plus que nécessaire. Compte tenu de la consommation en eau potable de plus en plus importante et afin de limiter la mise en place des tours d’eau sur le département, le préfet de Mayotte, par arrêté préfectoral, a pris la décision de limiter provisoirement certains usages de l’eau à compter de ce lundi 5 septembre 2022.
Les mesures portent sur le lavage – interdiction de lavage des véhicules (voitures et deux roues), hors des stations de lavage professionnelles, sauf obligation en matière d’hygiène et de santé publique, interdiction de lavage des trottoirs, bâtiments, façades, terrasses, cours et murs de clôture avec de l’eau (sauf impératif sanitaire ou de sécurité), interdiction de lavage des bateaux de plaisance de particuliers – l’arrosage – interdiction d’arrosage des pelouses, des espaces verts publics et privés, interdiction d’arrosage des jardins potagers de minuit à 18h – le remplissage des piscines – interdiction de remplissage et de maintien à niveau des piscines privées, sauf pour les établissements touristiques recevant du public – usages non domestiques.
Tout usage d’eau du réseau d’eau potable à des fins d’épreuves réglementaires ou d’exercice d’incendie nécessitant un volume d’eau supérieur à cinq mètres cubes est interdit. Tout contrevenant s’expose à la peine d’amende prévue pour les contraventions de la 5ème classe.
Du 1er au 2 septembre, les quelque 96 policiers, gardiens, gradés et personnels administratifs, nouveaux arrivants au sein de la direction territoriale de la police nationale ont été accueillis par le commissaire général, Laurent Simonin, directeur territorial de la police nationale, qui leur a présenté la DTPN, décliné les objectifs et les difficultés de leurs missions à venir sur la ville de Mamoudzou.
Au cours de ces deux journées d’intégration et d’imprégnation de la direction territoriale de la police nationale, ces nouvelles recrues ont pu se familiariser avec les différents services de soutien et d’accompagnement des personnels ainsi que les services territoriaux (police aux frontières, sécurité publique, police judiciaire, formation). Après avoir satisfait à une séance de tir obligatoire, ces 96 policiers sont opérationnels depuis ce lundi 5 septembre.
Depuis le 29 août dernier, a débuté sur le site du service territorial du recrutement et de la formation à Kawéni, la 136éme promotion des policiers adjoints de la direction territoriale de la police nationale de Mayotte.
Les 10 élèves présents qui constituent cette promotion ont démarré une formation complète dispensée pendant quatre mois, alors que celle-ci durait précédemment trois mois. Leur fin de scolarité est donc prévue pour la fin décembre, avant qu’ils ne soient affectés dans l’un des services de la police territoriale de Mayotte. Pour cette occasion, la GMF était partenaire d’une formation consacrée à la sécurité routière qui était dispensée aux élèves.
Au surlendemain des graves incidents ayant émaillé la 3ème soirée du festival Sanaa à Mamoudzou et ayant entraîné de nombreux actes de délinquance aux alentours, la 4ème vice-présidente en charge de la culture, de la jeunesse et des sports au conseil départemental, Zouhourya Mouayad Ben dénonce et condamne avec force les violences qui ont écourté et terni ce l’événement, « résultat des agissements de petits groupes animés de la triste volonté de semer le trouble ». « J’apporte mon total soutien au maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla et à son équipe, organisateurs de festival, aux forces de sécurité qui ont fait leur travail dans des conditions difficiles et aux bénévoles ayant œuvré sur Sanaa : ce premier festival demeure une excellente initiative, qui devait participer du vivre ensemble, du lien social et le succès de sa fréquentation témoigne de l’intérêt que suscitait ce rendez-vous au sortir de la crise sanitaire. Las, une petite minorité gâche tout », déplore l’élue, « consciente que la seule condamnation ne suffit plus ».
« Je me suis adressé au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour lui exprimer l’inquiétude qui est la nôtre en tant qu’organisateurs de manifestations et de festivals. Que se passera-t-il demain si même ces rassemblements et ceux qui les fréquentent sont pris pour cible ? » L’élue réclame, au nom du Département, une réflexion concrète, partenariale et urgente avec l’État, les organisateurs, les collectivités, les forces de sécurité sur les conditions de l’organisation sécurisée de tels rassemblements culturels ou sportifs, mais surtout sur la sécurité de la population et des biens.
En moyenne, les habitants attendent 7 minutes et 41 secondes avant d’être appelés par un agent.
Depuis le mois d’août, la mairie de Mamoudzou dispose de bornes interactives afin d’améliorer la gestion des files d’attentes, mais aussi de fluidifier l’accueil et le traitement des demandes entrantes des administrés. Inauguré ce lundi 5 septembre, ce nouvel outil doit notamment permettre de rendre homogène chacun des cinq sites communaux pour la délivrance d’actes de naissance.
« À Mamoudzou, 83 administrés ont été pris en charge, 77 demandes ont été traitées, trois sont en attente et trois autres sont en cours. » Les yeux rivés sur le poste de contrôle, Vincent Patouma, le directeur général de Soleil services et assistances, partage les premières tendances de ce lundi 5 septembre, jour de l’inauguration du tout nouveau dispositif de gestion des files d’attente de la mairie de la ville chef-lieu. Depuis son lancement début août, on comptabilise 5.183 passages en seulement 24 jours ouvrés au sein du service état-civil…
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Les agents de sécurité et d’accueil, Hamada Saindou, Chamsidine Yssouf, Bouhati Hakime et Abdou Houmadi Abdou, aident les administrés « qui ne savent pas manipuler la machine ».
« La demande d’actes de naissance est l’une des activités les plus importantes de la mairie », rappelle Ambdilwahedou Soumaïla, l’édile de la ville.
Vincent Patouma, le directeur général de Soleil services et assistances, et Nourainya Loutoufi, l’adjointe au maire en charge de la citoyenneté, de l’état-civil, du recensement, des élections et de la gestion des cimetières, lors de l’inauguration.
Hamada Saindou, la directrice du service à la population, doit gérer les 54 agents répartis sur les cinq sites (mairies annexes de Vahibé, de Passamaïnty et de Kawéni, Hôtel de ville de Mamoudzou et antenne au centre hospitalier de Mayotte).
L’idée de ce nouvel outil 2.0 ? « Fluidifier les flux, connaître le temps réel d’attente et éviter les conflits dans le but de proposer une qualité de service optimale », résume Nourainya Loutoufi, l’adjointe au maire en charge de la citoyenneté, de l’état-civil, du recensement, des élections et de la gestion des cimetières. « Après le lancement de l’espace citoyen, c’est une nouvelle révolution entrant pleinement dans le processus de modernisation de notre administration. »
7min41 d’attente en moyenne
Concrètement, la démarche est simple : le citoyen rentre tactilement ses renseignements personnels avant de recevoir un ticket numéroté. Les écrans lui signalent ensuite le guichet où se présenter. « On gagne du temps dans le sens où l’agent n’a plus besoin de se déplacer », décrypte Vincent Patouma. En moyenne, il faut patienter sept minutes et 41 secondes pour être pris en charge ! Des statistiques synchronisées sur les cinq sites de référence par les administrateurs pour connaître les variations en fonction des demandes.
À titre de comparaison, le délai de traitement peut varier entre quelques secondes et une petite dizaine de minutes. En effet, tout dépend de l’objet de la requête. Un passeport prend généralement 39 minutes tandis qu’un acte de naissance requiert près de vingt fois moins de temps, puisqu’il faut compter deux minutes et 24 secondes. Un écart qui permet – quand cela est possible – de renforcer les effectifs missionnés sur telle ou telle démarche, plus lourde administrativement.
L’accent mis sur la qualité de l’accueil
Les premiers retours sont encourageants selon le premier magistrat de la commune, Ambdilwahedou Soumaïla, qui souhaite aller encore plus loin. Pour cela, il rappelle quelques rudiments, à l’instar du sourire et de l’usage des formules de politesse telles que « bonjour » et « au revoir ». « Si l’administré ne repart pas avec son papier, il reviendra le lendemain car il aura reçu un bon accueil. Les gens viennent avec leurs humeurs… Notre job consiste à les absorber car après tout, ce sont eux les patrons de la collectivité. Sans eux, il n’y aurait pas de service. »
Les étudiantes-infirmières ont pris ou repris le chemin de l’Ifsi de Mamoudzou, ce lundi matin.
C’était le premier jour de classe à l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) de Mamoudzou, ce lundi 5 septembre. En tout, 85 élèves commencent actuellement leur formation, mais 35 seulement le feront à Mayotte. Les autres la suivent en métropole, dans des établissements partenaires.
Dans le centre hospitalier de Mayotte, c’est aussi la rentrée des classes, ce lundi main. Les étudiants de l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) ont le droit à un petit comité d’accueil et des mots d’encouragement, avant de réellement commencer les cours. Au milieu de ses copines, Assoumani, 19 ans, est confiante. Élève en psychologie l’an dernier, elle devrait retrouver une partie de ce qu’elle a appris l’année dernière. « Il n’y a que pour les stages que je suis inquiète. Je n’en ai jamais fait avant », explique celle qui souhaite devenir « infirmière puéricultrice ».
La jeune femme rejoint ici une promotion de 85 élèves. « C’est cinq de plus que l’an dernier », comptabilise Carine Piotrowski. Pour sa première rentrée en tant que directrice de l’Ifsi, elle rappelle que tous ne peuvent être admis sur un site de Mamoudzou limité à 35 places. Ainsi, une partie de la promotion a pris la direction de la métropole et des instituts partenaires que sont Quétigny (Côte-d’Or), Nîmes (Gard) et Grenoble (Isère).
Près de 600 infirmiers nécessaires à Combani
La directrice de l’Ifsi, Carine Piotrowski, compte 85 élèves dans la nouvelle promotion d’étudiants.
Venu féliciter les jeunes hommes et femmes pour cette rentrée, Aynoudine Salime a prévenu : « Mayotte a besoin de vous. Vous serez les premiers à travailler sur le site de Combani ». En effet, le directeur des soins du centre hospitalier de Mayotte fait déjà face à l’urgence. Il doit trouver « 600 infirmiers » pour le second site de l’hôpital prévu à Combani en 2028, et ce, alors que le CHM doit déjà recruter les siens. « Je dois en trouver une centaine par an. C’est impossible », admet-il. En attendant d’essayer de mener sa mission à bien, il compte évidemment sur ce vivier d’infirmiers mahorais pour réduire le turnover fréquent dans les services de l’hôpital.
Encourageant lui-même à la formation, il souligne qu’il n’y a pas que des étudiants sortants du lycée qui rentrent en formation. De plus en plus d’aides-soignants se lancent dans le parcours pour devenir infirmier. « On avait onze personnes qui venaient de l’hôpital, l’an dernier. On en a une vingtaine aujourd’hui », note Carine Piotrowski, qui souhaite atteindre un pourcentage de « 80% de réussite en deuxième session ». Elle n’exclut pas l’apport des personnes en reconversion pour cela. « On a même une professeure d’anglais du rectorat. J’espère qu’elle aidera les autres au cours de leur cursus. »
Déçu d’avoir vu la dernière soirée de son grand festival Sanaa tourner court à cause d’actes de violences perpétrées par des bandes de jeunes, le maire Ambdilwahedou Soumaïla a convoqué ce lundi matin tous les partenaires de la sécurité pour faire un débriefing de la soirée. Ce dernier avait pour but d’analyser précisément la situation et d’évoquer des pistes de solution pour éviter que de tels incidents se reproduisent à l’avenir. Le directeur de la police municipale, Chaharoumani Chamassi, a accepté de nous dresser un bilan de cette réunion.
Flash Info : Quel était le but de la réunion de ce lundi matin à la mairie de Mamoudzou ?
Chaharoumani Chamassi : Le maire de Mamoudzou a réuni tous les partenaires en charge de la sécurité du festival afin, déjà de les remercier pour leur travail, mais également d’analyser exactement pourquoi les choses ont dérapé lors de la soirée de samedi. Je peux vous dire qu’à l’intérieur du périmètre du festival, la sécurité était extrêmement bien organisée. Nous étions une centaine de policiers, de gendarmes et d’agents de sécurités privés tous sous la direction du commissaire général Laurent Simonin qui était lui-même présent sur place.
Une trentaine d’agents étaient chargés de la palpation au niveau de l’entrée et plusieurs « armes par destination » (objets susceptibles de blesser) ont été confisquées, dont une arme blanche et plusieurs coups de poings américains. Nous avons également dispersé une bande de jeunes excités qui s’étaient regroupés dans les hauteurs et avons procédé à quatre interpellations avant même que les choses ne dérapent. Je voudrais également dissiper un malentendu : j’ai vu passer une photo dans un média de jeunes vêtus de T-shirts jaune où il était écrit « sécurité ». Sachez que ces jeunes ne faisaient pas partie du dispositif, mais n’étaient que de simples médiateurs bénévoles en aucun cas chargés de la sécurité du festival. Je ne sais pas qui les a affublés de ce T-shirt, mais cela a créé un quiproquo qui n’avait pas lieu d’être.
FI : Si le dispositif de sécurité était si bien organisé que cela, comment expliquez-vous les actes de violences de ce samedi ?
C.C. : Une bagarre a éclaté au sein de la foule, créant un mouvement de panique généralisé. Nous avons donc ouvert les portes pour laisser sortir les gens puisque de toute façon le festival touchait à sa fin. C’est à ce moment-là qu’un groupe de jeunes, qui s’était amassé du côté de la BFC, a commencé à lancer des cailloux sur les gendarmes. Je précise qu’ils avaient amené ces cailloux avec eux puisque le site avait été entièrement nettoyé en amont par nos soins. Les gendarmes ont donc été contraints de sortir les lacrymo qui ont malheureusement atteint aussi les festivaliers effrayés qui rentraient chez eux.
Il n’y a eu aucun blessé grave, juste une personne qui s’est foulée la cheville en courant et les autres qui se sont senties asphyxiées par les gaz. Toutes ont fait un passage par le centre hospitalier, puis sont rentrées chez elles le soir même. Personne n’a reçu de cailloux ! La cible des délinquants était les forces de l’ordre et un jeu « du chat et de la souris » s’est instauré dans les quartiers périphériques – nous avons réussi à chasser les délinquants du centre de Mamoudzou – jusqu’à environ 4h30 du matin. Quelques poubelles ont été brulées ainsi que « le banga des Africains » à Doujani où se vendent fruits et légumes. Il a été reconstruit dès le dimanche matin. Aucune voiture n’a été brûlée, mais des détériorations ont été constatées.
FI : Quelles solutions ont été évoquées lors de la réunion de ce lundi afin que de tels incidents ne se reproduisent plus ?
C.C. : Plusieurs pistes ont été évoquées : étendre le périmètre de sécurité afin qu’il y ait davantage d’espace pour les spectateurs et que le filtrage se fasse dès la périphérie du centre-ville, se munir d’un drone et, évidemment, renforcer encore les effectifs. Mais ce ne sont là que de premières pistes de réflexion et nous avons un an, jusqu’à la prochaine édition du festival, pour trouver de nouvelles idées. En tout cas, le maire est formel : nous n’allons pas laisser les délinquants de la rue faire la loi dans la ville et avorter toute tentative d’animation culturelle dans Mamoudzou !
Nous allons également éduquer les spectateurs à ne pas céder à la panique si une bagarre éclate, car les mouvements de foule sont très dangereux et peuvent causer beaucoup de dégâts. En métropole, lorsqu’une bagarre éclate, on recommande aux spectateurs de s’écarter un maximum des protagonistes et de filmer la scène avec leurs téléphones pour que la police puisse par la suite les identifier. Nous allons essayer de sensibiliser la population mahoraise à ce type de comportement adapté afin qu’ils évitent de céder à la panique. En tout cas, nous avons tiré les enseignements des évènements de ce samedi et nous ferons mieux l’année prochaine ! Le maire présente ses excuses à la population pour cet incident, mais il ne faut pas que cela serve de prétexte pour ne plus rien organiser à Mamoudzou…
Des chemins plus sûrs pendant les vacances, c’était l’objectif de l’opération « Matébézi ya Ounafassi », aux mois de juillet et d’août. Au final, les gendarmes de Mayotte ont accompagné plus de 7.000 personnes au cours de sorties annoncées à l’avance sur les réseaux sociaux.
La gendarmerie de Mayotte a lancé un dispositif novateur durant les mois de juillet et d’août, qui consistait à accompagner les promeneurs sur les sites touristiques. Une grande réussite qui devrait de nouveau voir le jour à l’occasion des prochaines vacances scolaires.
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7.436. C’est le nombre de personnes qui se sont greffées aux sorties organisées avec les gendarmes de Mayotte. L’opération « Matébézi ya Ounafassi » s’est renouvelée chaque week-end, en juillet et août. À chaque fois, quatre rendez-vous étaient donnés sur la page Facebook de la gendarmerie de Mayotte pour le samedi et quatre autres pour le lendemain. Deux randonnées étaient parfois prévues sur le même site.
40.Une quarantaine de militaires issus de la réserve opérationnelle ont participé à l’opération destinée à sécuriser des sites touristiques souvent ciblés par des voleurs. Ils ont été envoyés sur des zones choisies en fonction des remontées d’information.
9.Sur l’île, neuf sites ont fait l’objet d’une attention particulière et donc étaient au programme de ces sorties. Sur Petite-Terre, plusieurs ont eu lieu au lac Dzani et sur les plages de Moya. Côté Grande-Terre, ce sont les plages de N’gouja, Soulou, Tanaraki et du Préfet qui ont bénéficié de ce dispositif. À l’intérieur de l’île, les monts Choungui et Bénara, ainsi que le chemin des crêtes de Bandrélé, étaient aussi concernés.
0.« L’opération a connu un franc succès, aucune agression n’ayant été enregistrée dans les sites pris en compte. Elle a permis à la population mahoraise non seulement de nouer le nécessaire lien de proximité avec les militaires de la gendarmerie, mais aussi de ré-investir les sites touristiques en étant sécurisée », rapporte la gendarmerie de Mayotte. Mobilisée dorénavant par la sécurisation des établissements scolaires. Elle annonce qu’elle souhaite réitérer ce type de missions pendant les prochaines vacances scolaires.
Fondatrice de l’association Endo Mayotte, Abouchirou Mattoir a transformé sa maladie en une cause noble qu’elle défend bec et ongles. Atteinte d’endométriose, la jeune femme a dû se confronter à une société où ce mal est encore méconnu. Celles qui en souffrent sont parfois incomprises et ne reçoivent pas forcément le suivi qui leur convient. Pour remédier à cela, Abouchirou Mattoir a décidé de venir en aide aux malades mahoraises, et ce, quoi qu’il en coûte.
Aussi longtemps qu’elle s’en souvienne, Abouchirou Mattoir a toujours eu des règles douloureuses, mais elle ne s’est jamais inquiétée car « ma mère me disait que c’était normal d’avoir mal et que ça passerait une fois que je serai mariée », raconte-t-elle. Un discours que tiennent quasiment toutes les femmes de l’île de l’ancienne génération. Pourtant, en grandissant, l’adolescente qu’elle était se rend bien compte que ce n’est finalement pas si normal que ça puisque toutes les femmes ne souffrent pas lorsqu’elles ont leurs menstruations. Mais elle ne fait rien, et continue à vivre avec des maux de ventre et des vomissements au moins une fois par mois. C’est à l’âge adulte, une fois en métropole, qu’elle décide de prendre les choses en main, en consultant un médecin. Le diagnostic tombe et il est sans appel. Abouchirou est atteinte d’endométriose. « Je ne savais pas ce que c’était. Le docteur m’a expliqué mais tout ce que j’ai retenu c’est que je risquais d’être infertile », se souvient-elle. La peur l’envahit, ainsi que le déni, refusant dans un premier temps d’accepter son sort. Mais elle finit par se raisonner, commence à se renseigner et entame un traitement. Il ne la guérira pas complètement puisqu’il s’agit d’une maladie chronique, mais il lui permet de soulager sa douleur.
Elle décide finalement de rentrer à Mayotte et très vite, elle se rend compte que la maladie est complètement méconnue sur l’île. « Même certains médecins qui sont sur le territoire n’ont pas connaissance de tous ses aspects », affirme-t-elle. La jeune femme en a fait les frais puisque lorsqu’elle part voir une gynécologue pour renouveler son traitement, cette dernière lui dit que ce n’est pas nécessaire, car elle n’a pas d’endométriose. Un mauvais diagnostic qui a des conséquences sur elle. « Je n’ai pas pu continuer le traitement que je suivais depuis le début alors que je suis toujours malade. Aujourd’hui, je suis obligée de tout reprendre à zéro. » C’est pour éviter ce genre de situation qu’elle décide il y a trois mois de créer son association, Endo Mayotte, pour aider les Mahoraises qui en ont besoin.
Rendre visible la maladie
Son long parcours personnel, semé d’embuches, l’a incitée à s’engager dans le monde associatif. L’un de ses principaux objectifs est de permettre aux femmes qui souffrent d’avoir un traitement adapté. Pour cela, elle travaille en collaboration avec l’association Karukera Endométriose, qui se trouve en Guadeloupe. Elle la mettra en contact avec les médecins spécialistes de ce problème. « On s’organisera pour avoir les fonds nécessaires afin de les faire venir une à deux fois par mois à Mayotte, pour qu’ils puissent voir les patientes d’ici et leur prescrire un traitement. » Endo Mayotte collabore également avec une psychologue, car la prise en charge psychologique est nécessaire pour ces femmes. « Nous sommes jugées et stigmatisées. Quand on est malade on n’a pas la force de tout gérer, et pourtant on nous traite de fainéante, on nous dit qu’on exagère », dénonce la fondatrice et présidente de la structure. Elle espère que son association permettra de libérer la parole et de sortir l’endométriose de l’ombre.
« Ce n’est pas qu’une cause féminine, c’est aussi une cause humaniste »
Cela fait seulement trois mois qu’elle est active, mais elle reçoit déjà de nombreux témoignages de personnes qui vivent la même chose qu’elle, à sa grande surprise. « Beaucoup de femmes sont venues me voir, et également un homme parce que sa fille souffre de la même maladie. » Preuve que tout le monde peut être concerné par ce sujet. « Ce n’est pas qu’une cause féminine, c’est aussi une cause humaniste qui touche le monde entier. Il est nécessaire d’en parler pour pouvoir faire bouger les choses. » Cela passe aussi par la sensibilisation des plus jeunes. Par le biais de son association, Abouchirou Mattoir souhaite intégrer les collèges et lycées afin de parler de l’endométriose aux adolescents car plus la maladie est détectée tôt, plus le traitement est efficace. « Je veux qu’ils sachent qu’avoir ses règles est naturel, mais en souffrir n’est pas normal. »
Nadia Hai, la ministre chargée de la ville, a lancé en 2022 un fonds d’aide d’un montant global de deux millions d’euros à destination des collectifs de femmes dans les quartiers prioritaires. L’objectif ? Accompagner les associations de femmes qui œuvrent pour leur quartier dans les domaines suivants : la santé, l’éducation, le sport, la culture, le soutien à la parentalité, la lutte contre les violences et la précarité.
Les porteurs du projet doivent remplir le formulaire Cerfa n°12156*05 de demande de subvention, disponible sur Internet et fournir des documents de l’association tels que le RIB, les statuts, la fiche INSEE, ou encore la liste des membres du conseil d’administration. Les projets sélectionnés bénéficieront d’une aide financière ne dépassant pas 30.000 euros et un cofinancement minimal de 20% est attendu. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 30 septembre prochain. Le dossier de candidature doit être adressé, uniquement par voie électronique, à l’adresse suivante drdfe@mayotte.gouv.fr.
27 étrangers en situation irrégulière et en provenance de Madagascar (dont un, de nationalité syrienne), ont été reconduits les 1er et 2 septembre sur un vol commercial à destination de leur pays de départ par les agents de la police aux frontières (PAF). Moins de trois jours se sont écoulés entre l’interpellation et l’éloignement.
Ces personnes étaient toutes à bord d’une embarcation détectée dans la nuit du 30 au 31 août, aux alentours de 3h, aux abords des côtes de Mayotte. Sur l’embarcation se trouvaient 34 personnes, dont 21 femmes et 8 enfants.
Ramenés à terre, deux passeurs ont été placés en garde à vue. Les autres passagers ont été placés au centre de rétention administrative (CRA) de Pamandzi et se sont vus signifier une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Les deux passeurs, jugés en comparution immédiate, ont été condamnés à de lourdes peines. L’un d’entre eux, en état de récidive, s’est vu prononcer une peine de 14 mois de prison ferme, avec incarcération et de dix ans d’interdiction de territoire français. Le second, condamné à six mois de prison avec sursis et trois ans d’interdiction de territoire français, a été reconduit au CRA de Pamandzi en vue de son éloignement.
Depuis le début de l’année, ce sont plus de 300 kwassas qui ont été interceptés par les forces de police et de gendarmerie. Près de 14.500 étrangers en situation irrégulière ont été reconduits dans leur pays d’origine.
L’antenne mobile (Nouwam) de Rédéca propose des consultations itinérantes médicales (gynécologique) et sociales d’information et d’orientation. Chaque semaine, les médiatrices sillonnent les routes et les villages de Mayotte pour aller à la rencontre des femmes âgées de 25 à 65 ans dans le but de les sensibiliser et de leur proposer un dépistage du cancer du col de l’utérus et du sein. Ce mois-ci le camion Nouwam sera présent de 13h30 à 16h30 le lundi 5 sur le parking de la bibliothèque à Dzoumogné, le mardi 6 à la maternité de Pamandzi et au plateau de Tsararano, lev mercredi 7 à la MJC de Mtsangaboua, le jeudi 8 à la maternité de Mramadoudou, le mardi 13 à la maternité de Kahani, le mercredi 14 à la MJC de Mtsapéré, le jeudi 15 sur le parking de la PMI à Mutsamudu, le mardi 20 septembre à l’école maternelle de Ouangani et le mercredi 21 à l’école plateau de Mtsahara.
L’agence régionale de santé indique qu’un deuxième cas d’infection par le virus Monkeypox a été confirmé à Mayotte. À ce jour, cette personne ne présente aucun signe de gravité. La contamination a eu lieu hors du territoire. Les personnes ayant été en contact avec ce patient ont toutes été recensées afin d’être prises en charge et qu’une vaccination leur soit proposée. Elles ont également reçu les informations sur la conduite à tenir afin de limiter la propagation du virus.
L’auto-surveillance est très importante pour identifier rapidement une potentielle contamination, principalement chez les personnes les plus exposées au virus. Les bienfaits de cette surveillance sont de pouvoir mettre en place des mesures barrières dès le début des symptômes, mais aussi de pouvoir bénéficier au plus vite d’un test diagnostique si cela s’avère nécessaire ainsi qu’une prise en charge en cas de positivité. À ce titre, l’ARS a renforcé son dispositif de communication afin de promouvoir les gestes de prévention et les modalités de prise en charge sur le territoire.
En cas de symptômes, isolez-vous et évitez les contacts avec d’autres personnes. Les personnes présentant des symptômes ne doivent pas se rendre chez leur médecin ou aux urgences, mais sont invitées à appeler le 15 pour réaliser un test diagnostique.
Il est rappelé la nécessité pour les personnes à risque de se faire vacciner contre la variole du singe. À ce sujet, l’ARS rappelle que celle-ci est disponible dans le centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic, situé au-dessus du dispensaire Jacaranda, rue Mariazé à Mamoudzou (consultation du lundi au vendredi de 7h à 14h et rendez-vous par téléphone au 02.69.61.86.69 ou par courriel cegidd@chmayotte.fr/monkeypox@chmayotte.fr). Désormais, afin de permettre une pleine transparence, un point hebdomadaire sera transmis sur l’évolution des cas de Monkeypox à Mayotte.
Le centre de secours de Kawéni a fait l’objet d’un acte de vandalisme dans la nuit de samedi à dimanche par « une bande de voyous déambulant le long de la nationale 1 », relate Abdoul Kamardine, le président du conseil d’administration du service département d’incendie et de secours, sur sa page Facebook. Des jets de pierres ont atteint les façades de la caserne : une fenêtre du dortoir des hommes a notamment été brisée. Aucune victime n’est heureusement à déplorer.
« Je tiens à condamner cet acte qui n’avait pas lieu d’être. S’en prendre aux pompiers, c’est s’en prendre à la République. [Ils] sont là pour nous secourir, mais non pour autre chose. S’attaquer à eux, à leurs équipements et à leurs biens est un acte odieux, inadmissible et répréhensible. Mon souhait est que tout soit mis en œuvre pour retrouver les auteurs afin qu’ils répondent de leurs actes devant la justice. Cette situation démontre une fois de plus de la perte du contrôle du terrain par nos forces de sécurité qui sont malmenées par cette horde de voyous qui n’ont pour objectif que de créer le désordre et le chaos. Il est vraiment temps que la sécurité des Mahorais leur soit assurée et garantie par les autorités compétentes. »
Afin d’observer de plus près la rentrée des classes mahoraise, l’union nationale des syndicats autonomes (UNSA) a envoyé deux émissaires sur l’île la semaine dernière. Il s’agit d’Audrey Lalanne, déléguée nationale, et de José Teixeira, conseiller national. « Ils ont pris contact avec la section locale, visité divers établissements et ont eu audience chez le recteur », explique Vital Kuola, secrétaire départemental et académique de l’UNSA à Mayotte. Les deux représentants se sont également rendus au séminaire destiné aux nouveaux enseignants de l’île, organisé samedi dernier à Mtsangabeach. Si elle partage en partie les constats des autres syndicats, l’UNSA déplore surtout le manque de réactivité des communes sur les constructions scolaires. « Il y a un problème démographique, on n’arrive pas à suivre alors qu’il faudrait construire 800 classes », affirme ainsi Vital Kuola.
Ce samedi se clôturait le festival international des arts de Mamoudzou, sur le parking du marché Zakia Madi. Alors que Niska, tête d’affiche du rap français, devait planter le clou du spectacle, des violences ont éclaté dans la foule, poussant la police à intervenir. Les affrontements, qui ont eu lieu alors que des familles avec enfants assistaient à l’évènement, ont donné lieu à des scènes dont tout évènement culturel pourrait se passer. Plusieurs blessés sont à déplorer.
C’était l’évènement culturel de la rentrée. Le festival Sanaa, organisé par la ville de Mamoudzou depuis jeudi dernier, devait réunir des artistes mahorais et internationaux sur scène pour trois jours de fête, accessible à toutes à tous. Si les deux premiers soirs de concerts se sont déroulés normalement (voir encadré ci-dessous), la conclusion de cette belle initiative a été gâchée samedi soir par des jeunes, qui ont avorté la prestation de Niska, dernier artiste du festival. Avant cela, la soirée se passait normalement, avec des passages réussis pour Kim, Meiitod, Nixo ou Reed Blowz, qui rappelaient cependant aux spectateurs de ne pas trop pousser vers l’avant. C’est donc devant un public chauffé à blanc, transporté par le plaisir dû à cette belle fête populaire, que le « Charo » débarque sur scène. Vêtu d’une chemise blanche, le rappeur essonnien interprète son fameux « Freestyle PSG », sans round d’observation.
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Alors que tout se passe encore à merveille, des dizaines de jeunes arrivent en courant de Kawéni vers la barge, afin de contourner les barrières de sécurité. Dans la foule, des échauffourées éclatent, et provoquent bien vite l’arrêt du concert, ainsi que la panique dans la foule, composée de familles et d’enfants. Les gendarmes présents sur place dégainent les grenades lacrymogènes, et l’anarchie commence. « Moi qui suis asthmatique, j’ai porté un enfant en bas âge lui aussi asthmatique, et je ne peux pas vous décrire la peur et l’angoisse que j’ai ressenties pour nous deux », témoigne un spectateur sur les réseaux sociaux. « On était au comité de tourisme, on a vu des dizaines de jeunes courir donc on a couru dans l’autre sens », témoigne Sarienti, encore choquée. « Ils ont tout gâché. Ce triste évènement nous rappelle que sans l’instauration d’un climat de sécurité, rien de grand, de structurant et de beau ne pourra être réalisé chez nous », déplore Yasmina Aouny.
« On ne savait même pas où aller, il n’y avait pas d’échappatoire »
« Les gens n’attendaient que lui », raconte Raïnat, présente dans la fosse lors de la performance express de Niska. Alors qu’il n’entame que son deuxième titre, le rappeur demande à la foule de se calmer. « En même temps, j’entends des gens crier », continue la jeune femme. « Je me retourne et je vois des mouvements de foule, des bousculades, des gens qui courent, donc j’ai dit à ma sœur et mon amie qu’il fallait courir vite. » Dans ce chaos, des parents qui veulent mettre leurs enfants à l’abri, certains pleurent, des adolescents désemparés… « On ne savait même pas où aller, il n’y avait pas d’échappatoire. Des gens tombent, des barrières aussi, mais on arrive à la voiture. C’est là que j’ai vu des gens cagoulés et armés qui arrivaient vers le concert. Nous sommes parties au moment où le gaz lacrymogène arrivait. »
Pour d’autres, qui essaient de se réfugier aux alentours, c’est la panique. Les établissements encore ouverts refusent d’accueillir plus de personnes. Certaines s’évanouissent, d’autres sont victimes des lacrymogènes : plus d’une dizaine de spectateurs sont blessés, et des centaines ont souffert des gaz utilisés pour disperser la foule, y compris des enfants, dans toute la zone autour du marché Zakia Madi. Les échauffourées ont ensuite continué dans le centre-ville de Mamoudzou, avec des jeunes courant du croisement de Ballou au rond-point du Baobab, et allant jusqu’à Mandzarsoa et M’Tsapéré, pourchassés par les forces de l’ordre.
Ce dimanche matin, les clients de l’étal de fruits et légumes dit « des Africains », à Doujani, ont pu découvrir que le stand a été brûlé. À Kawéni, des poubelles en feu ont aussi été signalées au niveau du rond-point SFR. Après des millions de disques vendus, des dizaines d’albums et de hits entêtants, Niska doit donc se contenter de quelques minutes qui auraient dû être mémorables à Mamoudzou. Ou comment gâcher une chance pour Mayotte et sa jeunesse d’accueillir un tel artiste, surtout après deux années plutôt mornes culturellement.
Niska à Mayotte, c’est méchant, méchant !
C’est cette image brute de décoffrage, accentuée par sa voix et son flow pour le moins offensifs, qui a plu au public lors de ses premiers coups d’éclat. L’Évryen accède à la notoriété aux côtés de Maître Gims sur « Sapés comme jamais » en 2015, avant de marquer définitivement nos tympans en 2017 avec « Réseaux », un titre désormais single de diamant [plus de 50 millions d’écoutes, NDLR] et cumulant la bagatelle de 350 millions de vues sur YouTube, la faute à un refrain entraînant – pour ne pas dire entêtant.
Au sein de l’hyper productive scène rap de l’Essonne, qui accouche entre autres de PNL, Koba la D, Zola ou encore Luv Resval, Niska s’impose comme un taulier. L’auteur de Commando, sans pour autant abandonner son énergie contagieuse, parvient même à se diversifier en proposant des sonorités plus douces. Ainsi, l’artiste mêle rap et chant sur des thèmes plus variés ; son titre « Médicament », en featuring avec Booba, en est la preuve, comme le récent « 44 », issu de sa dernière mixtape, Le monde est méchant. Il y a quelques mois, Niska s’établit encore un peu plus, en devenant l’un des jurés du télé-crochet « Nouvelle école » aux côtés de SCH et Shay. C’est celui qu’il prend désormais sous son aile, Fresh la Peufra, qui remporte le concours. Avec une influence qui ne cesse de grandir, le rappeur du 91 aura peut-être la bonne idée de soutenir un jeune artiste mahorais qu’il aura croisé sur scène… S’il en a eu le temps.
Terrell Elymoor, rockstar mahoraise
En ouverture de la seconde soirée du festival, vendredi soir, Terrell Elymoor a enflammé l’audience. Les quelques milliers de personnes présentes ont pu apprécier la performance du rappeur et chanteur mahorais, qui n’a pas hésité à grimper sur les barrières pour se rapprocher de son public. Une bien belle énergie qui prouve que les initiatives culturelles du genre doivent être renouvelées sur l’île.
Déçu que son festival international des arts ne soit pas resté qu’une grande messe populaire, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, ne veut cependant pas laisser gagner la délinquance et enclenchera dès ce lundi une réunion avec différents acteurs ayant pour thème la sécurisation de ces évènements.
Flash Infos : Quel était le dispositif de sécurité pour ce festival, et était-il adapté au nombre de spectateurs ?
Ambdilwahedou Soumaïla : On avait une soixantaine de gendarmes et de policiers mobilisés sur l’ensemble du festival, pendant les trois jours. Mais aussi une vingtaine de policiers municipaux, deux sociétés de gardiennage représentant une trentaine d’hommes, ainsi que des jeunes de Mamoudzou, venus bénévolement prêter main forte, vêtus de gilets jaunes, aux alentours de la scène. Niveau spectateurs, on compte 12.300 entrées jeudi, 14.000 vendredi et à peu près 15.000 samedi. Globalement, c’est positif.
FI.: Quel est le bilan humain et matériel de ces violences ?
A.S. : Le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Mayotte a confirmé à la police nationale qu’une dizaine de personnes avait été prise en charge. Ce n’est pas à cause des affrontements, mais des gaz lacrymogènes qui ont été lancés. Le centre-ville a été sécurisé pour éviter que des magasins soient pillés et que des voitures soient vandalisées. Au centre de la scène, c’est une petite bagarre qui a dégénéré en un mouvement de foule. C’est là que les fauteurs de trouble, que j’appelle aujourd’hui des terroristes, ont profité de ça pour s’attaquer aux forces de l’ordre, qui ont dû riposter pour les disperser hors du centre-ville.
Ensuite, ils s’en sont pris aux biens des gens qui étaient sur leur passage, notamment à Mgombani. Puis ça s’est enchaîné à Passamaïnty, où ça avait commencé, un peu plus tôt, vers 19-20 heures. On se voit demain [ce lundi], avec tous les protagonistes du domaine de la sécurité civile, comme les pompiers, pour tout détailler.
FI : De l’avis général, le festival Sanaa a été une franche réussite, jusqu’aux évènements de samedi soir. Quel est votre sentiment aujourd’hui ?
A.S. : C’est un gros sentiment de gâchis ! Je profite de votre espace pour relayer mes plus plates excuses à l’ensemble des femmes, des hommes et de tous les Mahorais qui ont voulu se déplacer, après ces deux ans où il était impossible de sortir à cause du Covid, qui ont voulu participer à la fête, s’aérer l’esprit… Je ne peux que m’excuser de cette dernière ligne droite qui a été ratée. Mais ce n’est que partie remise. Ce ne sont pas ces terroristes qui nous feront baisser les bras ou changer d’orientation. On veut une ville qui vit, animée, aménagée, et tous ces éléments culturels participent à notre projet de territoire, que nous voulons attractif, et donc sécurisé.
Ce festival international était une opportunité pour nos artistes locaux, qui ont besoin de scènes pour se mettre en valeur, qui ont besoin d’accueillir des artistes internationaux pour échanger, partager leurs expériences. Toutes ces initiatives sont importantes pour faire découvrir Mayotte dans d’autres lieux. C’est la raison pour laquelle nous ne subirons pas, nous ne reculerons pas, nous ne cèderons pas face à ces terroristes. Mayotte, c’est chez nous, et on continuera à défendre notre territoire.
Au cours du mois d’août, le centre pénitentiaire de Mayotte a vu son nombre de détenus monté à plus de 500, alors que sa capacité théorique est de 278 places. Salimou Assani, du syndicat Force ouvrière, ne cache pas son inquiétude concernant les conditions de travail des agents et les risques d’une telle situation.
En mars, quelques semaines après la visite d’Éric Dupond-Moretti, plusieurs détenus s’étaient rebellés et avaient refusé de quitter la cour de promenade (voir Flash Infos du 31 mars 2022). Le GIGN (groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) avait dû intervenir après plusieurs heures de blocage. Cet événement n’avait pas manqué de faire réagir les syndicats de surveillants pour qui la surpopulation carcérale est la première des causes. Et le ministère de la Justice en a bien conscience puisqu’il a annoncé la construction d’une deuxième prison en mars dernier afin de soulager celle vieille de huit ans seulement. « Mais ça va prendre une décennie », estime Salimou Assani, secrétaire Force ouvrière-Justice.
Décrivant « une cocotte-minute prête à exploser », il pointe les problèmes constatés aujourd’hui. D’abord pour les détenus qui se retrouvent à quatre dans des cellules de neuf mètres carrés. « On a près de 140 matelas au sol », comptabilise le syndicaliste. Une buanderie et une restauration pas calibrées pour un tel monde, des pannes régulières du réseau des eaux usées, les bâtiments souffrent de cette situation. Et il en va également de la sécurité des agents. Car si le nombre de détenus augmente, le leur stagne. Conflits entre villages, manque de structure psychiatrique, les problèmes de Mayotte ont une incidence sur ce qui se passe à l’intérieur du centre pénitentiaire. « Avec quatre détenus par cellule, on ne s’est pas ce qu’on peut découvrir en ouvrant les portes. Ce sont les agents qui sont ensuite tenus pour responsable. » Il y a trois semaines, un détenu en a étranglé un autre. C’est grâce à l’alerte du troisième occupant de la cellule que la victime a échappé à la mort.
Des transferts réguliers vers La Réunion
Afin de contrôler un taux d’occupation aujourd’hui à 180%, des prisonniers sont régulièrement envoyés en métropole ou à la prison du Port (La Réunion) depuis 2019. Actuellement, au moins deux détenus par semaine sont ainsi transférés de l’autre côté de l’océan Indien, où les tensions communautaires sont pourtant courantes. Quant aux bracelets électroniques, alternative à la détention, il n’y en a qu’une cinquantaine sur l’île. Pour réduire cette surpopulation, le secrétaire de FO-Justice indique pourtant que la construction « en urgence » d’un bâtiment de « 200 places » est possible sur le terrain de deux hectares adjacents aux locaux actuels*. Il demande aussi « que soit augmenter les mesures alternatives ».
Car la justice ne peut faire autrement que de continuer son travail au vu de l’actualité judiciaire du territoire. Le mois dernier, il y a eu par exemple une cinquantaine de mandats de dépôts. « Ça reflète ce qui se passe à l’extérieur », fait remarquer Salimou Assani.
*La direction territoriale de la mission des services pénitentiaires de l’Outre-Mer, dont dépend la prison de Majicavo, n’a pu répondre dans les temps à nos questions.
Mouslim Abdourahaman, le président du syndicat mixte d’investissement et d’aménagement de Mayotte (Smiam), Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, et Claude Vo-Dinh, le secrétaire général de la préfecture de Mayotte, ont acté un transfert de foncier d’une superficie de près de 45 hectares. Dans cette lignée, le représentant des services de l’État s’engage à transmettre les terrains bâtis et nus à toutes les communes pour faciliter la dissolution du syndicat.
Dissout depuis 2014, le syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte (Smiam) commence enfin la cession de son patrimoine avec la commune de Mamoudzou. Ce transfert va permettre à la ville chef-lieu de récupérer plus de 45 hectares sur lesquels se trouvent la quasi-totalité des groupes scolaires, trois équipements sportifs et deux emprises foncières sur Kawéni et Doujani. La succession de ce type d’actes doit à terme accélérer le développement de Mayotte.
« Ce moment est historique », insiste Claude Vo-Dinh, le secrétaire général de la préfecture de Mayotte. Il faut dire que ce vendredi 2 septembre est à marquer d’une pierre blanche puisque ce jour coïncide avec le premier acte de cession entre le syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte (Smiam) et l’une des communes, en l’occurrence Mamoudzou, depuis la liquidation de l’institution débutée en 2014.
Bourahima Ali Hadhurami, le directeur général des services du Smiam depuis septembre 2021, et Kamal Eddine Abdou Rabi, le responsable du service foncier à la mairie de Mamoudzou, ont travaillé de concert pour aboutir à cette signature.
Avec un patrimoine d’une valeur de 422 millions d’euros, le syndicat constitue le deuxième propriétaire terrien de l’île, après le conseil départemental de Mayotte, avec une réserve foncière évaluée à 1.500 hectares en 2018. L’enjeu est donc de taille dans la mesure où « nous avons construit ce territoire sur des terrains qui n’appartenaient pas vraiment aux collectivités », résume Ambdilwahedou Soumaïla, l’édile de la ville chef-lieu. Bémol : sans titre de propriété, les mairies ne peuvent bénéficier de subventions de l’État et de l’Europe, et par conséquent se développer…
Kawéni et Doujani au cœur de cette signature
À travers cette signature, la municipalité récupère plus de 45 hectares, sur lesquels se situent la quasi-totalité des groupes scolaires (29), trois des quatre équipements sportifs concernés et deux emprises foncières. Celles-ci doivent accueillir le nouveau projet de renouvellement urbain à Kawéni et la zone d’aménagement concerté à Doujani, dont les travaux vont vraisemblablement commencer à la fin de cette année. « Si Mamoudzou avance, ce sera bénéfique pour tout le monde », martèle le premier magistrat, dont la soif de transformation n’est plus à présenter.
Un leitmotiv partagé par le président du syndicat, Mouslim Abdourahaman, en poste depuis deux ans à la suite de sa réélection à Bouéni. « Mayotte est en chantier sur l’ensemble des domaines. » Irrémédiablement, il a conscience de l’urgence. « Nous nous sommes donnés trois ans pour liquider le Smiam, nous sommes dans les délais. » Une course contre la montre dans le but de rétrocéder la totalité du bâti construit (écoles, stades de football et plateaux polyvalents) selon un principe de territorialisation dès 2023. Sur les parcelles publiques, c’est-à-dire celles détenues par le Département (14%) et l’État (6%), un travail de maîtrise foncière est en cours. Par contre, il s’agit d’une autre paire de manches quand plusieurs parties prenantes ou des privés rentrent en ligne de compte.
79% du patrimoine foncier concentré au nord-est de l’île
Après presque une décennie de léthargie, la gouvernance du Smiam, composée de dix-sept élus communaux et de quatre départementaux, semble avoir enfin trouvé son rythme de croisière. Attention toutefois ! Si toutes les communes ont mis la main au pot de façon uniforme entre 1979 et 2014, 79% du patrimoine foncier se concentre aujourd’hui au nord-est de Mayotte (plus précisément à Bandraboua, à Mamoudzou et à Koungou). En raison de cette inégalité territoriale, il n’est pas exclu que de petites guéguerres internes ne viennent redistribuer les cartes à la dernière minute…
Un trop grand besoin d’écoles a sonné le glas
Entre 1979 et 2012, le syndicat mixte d’investissement et d’aménagement de Mayotte a construit 1.600 classes. Toutefois, il n’est plus parvenu à absorber la demande toujours plus croissante à partir de 2007. En interne, la structure a pâti des querelles politiques et d’un manque de projection. Avec seulement 31 salles livrées en moyenne par an sur cette période de cinq ans, le rapport d’inspection de 2013 faisait état d’un besoin de 485 classes à horizon 2015 et de 577 en 2020. Une marche trop importante à gravir qui a précipité la décision de dissolution du Smiam, actée par les élus en 2014.