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Les vols dans les plantations se multiplient

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De plus en plus de marchandises seraient subtilisées directement sur les exploitations mahoraises. Des vols en bande, souvent armée, qui terrorisent les agriculteurs. Pour se défendre, ils demandent plus de traçabilité et davantage de sécurité.

« Nous perdons au moins 70% de notre production. Sur dix régimes de bananes, sept ou huit disparaissent. » C’est le constat que dresse Soumaila Moeva, le président du syndicat des jeunes agriculteurs, qui représente une cinquantaine d’adhérents. Sur son exploitation d’1.5 hectare, à côté des champs d’Ylang, les fruits sont clairsemés sur les plants d’ananas. « Je n’ai pas eu le temps de les ramasser, on est venu me les voler », assure le producteur de Combani, qui cultive également des bananes ainsi que du manioc et voit une recrudescence des pillages, dans son exploitation comme dans celles de ses confrères.

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Dans les champs d’ananas, sur l’exploitation de Soumaila Moeva, de nombreux fruits, à peine matures, ont disparu.

Le maire de Chiconi en a récemment fait les frais. Jusqu’à violenter avec une arme un individu surpris dans son champ, en janvier dernier. Un acte de violence jugé fin septembre devant le tribunal. Madi Ousséni Mohamadi a été condamné à six mois de prison avec sursis, mais a fait appel de cette décision. « Ce qui m’est arrivé, cela arrive régulièrement aux agriculteurs. Le phénomène n’est pas nouveau, c’est un vrai fléau », estime le premier magistrat. « Les gens se font agresser dans les champs, ils se retrouvent face à des voleurs de plus en plus armés et de plus en plus dangereux. »

« Aujourd’hui, ils se rendent dans les champs en pleine journée »

Des malfaiteurs qui opéreraient en bande, armés de machettes et de chiens. « Auparavant, ils attendaient la fin de journée pour ne pas croiser les propriétaires. Aujourd’hui, ils n’ont plus aucun scrupule. Ils se rendent même dans les champs en pleine journée pour nous provoquer », assure Soumaila Moeva, installé depuis 2016, qui estimait, à l’époque, se faire voler un produit sur deux. « On ne sait plus comment réagir. On ne peut rien laisser à l’extérieur. Même notre matériel est pillé ou vandalisé », poursuit-il. Dans ses plantations, ce sont les bananes, le manioc et les ananas qui disparaissent le plus. Amina Daroussi, agricultrice à Ouangani, constate, elle-aussi, une augmentation des vols sur son terrain. De jacques principalement, mais également de citrons verts.

Selon elle, si les vols s’intensifient, c’est notamment à cause de « l’augmentation de la population ». Pour Soumaila Moeva, les voleurs auraient également « pris confiance, dans la mesure où ils ne sont pas condamnés. Au départ, ils partaient en courant quand je les voyais. Aujourd’hui, ils ne bougent même plus », déplore-t-il. Alors, souvent, les agriculteurs prennent peur et préfèrent se cacher.

Obligés d’avoir une seconde activité

Pour être défendu, le président du syndicat des jeunes agriculteurs affirme avoir déjà contacté les forces de l’ordre. « Personne ne s’est déplacée », indique-t-il. Pour la gendarmerie, aucune recrudescence de vols n’a été constatée. « Nous n’avons pas de dépôts de plainte », précise le lieutenant Ahamada Hambaly. Amina Daroussi n’a, par exemple, jamais osé le faire. « Je n’ai pas réussi à mettre la main sur les voleurs », explique-t-elle. Pour le président du syndicat, les agriculteurs ne se sentiraient pas « soutenus » et n’auraient donc « plus envie d’aller vers la police ».

Pour eux, les conséquences de ces vols à répétition sont pourtant désastreuses. À Ouangani, Amina Daroussi est obligée de faire des ménages chaque vendredi pour avoir un complément de revenu. En parallèle, elle cuisine des gâteaux afin de les vendre à côté de ses fruits et légumes.

Comme elle, les agriculteurs sont souvent obligés d’avoir une seconde activité. Soumaila Moeva s’est, lui, lancé dans l’agrotourisme. « Aujourd’hui, c’est ce qui me fait vivre », insiste le jeune exploitant qui organise des journées culturelles autour de l’Ylang.

« Réguler ce marché parallèle »

Quant aux fruits et légumes subtilisés, ils seraient revendus au bord des routes ou sur les étals des marchés. « Les voleurs proposent des prix plus bas, alors forcément, les revendeurs les achètent », estime le président du syndicat des jeunes agriculteurs, qui demande plus de traçabilité pour réguler ce marché parallèle. Mais aussi plus de sécurité sur les exploitations, grâce à des clôtures par exemple. Pour l’agricultrice Amina Daroussi, « il faut surtout sensibiliser les gens pour qu’ils achètent directement aux agriculteurs ».

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