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Archives [4/5] Recensement : la concentration se confirme autour de Mamoudzou

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En parcourant les pages du hors-série « Mayotte en 2002 », édité par la Somapresse, on se rend compte que certaines choses changent, d’autre pas, malheureusement. Plongée dans l’île au lagon d’il y a deux décennies, avec quelques extraits choisis du Mayotte Hebdo de l’époque : 160.265 habitants… C’est le chiffre de la population légale annoncé en octobre par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Avec le recensement en août 2002, commune par commune, ces données étaient très attendues par les différents acteurs politiques et économiques de l’ile, recouvrant de nombreux enjeux. De la dotation des communes à l’aménagement du territoire, connaître la population légale peut changer la donne au niveau local. En tous cas pour les premières tendances, la concentration se confirme autour de Mamoudzou, au détriment du reste du territoire, et notamment de Sada qui « perd » des habitants.

350 enquêteurs recrutés et formés en l’espace de quelques jours. C’est la vaste entreprise dans laquelle s’est lancée l’Insee pour faire face à un pari majeur : réussir en un seul mois à recenser un à un chaque habitant de notre île qu’il soit français, étranger, en situation régulière ou non. Et ceci pour avoir une photo objective et actualisée de la population légale. Pour cela, un quadrillage minutieux des différents secteurs de l’île a été effectué avant le démarrage de l’enquête de terrain avec le repérage de l’intégralité du bâti, du simple banga à la boutique du quartier.

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Recensement de la population mahoraise par commune selon l’Insee.

Ce travail en amont étant réalisé, celui des 350 enquêteurs et de la quarantaine de contrôleurs embauchés a débouché sur le chiffre tant attendu par tout un chacun : celui de 160.265 habitants contre 131.320 au recensement de 1997. À cette donnée globale, s’ajoutent les résultats commune par commune qui permettent de faire une première analyse, avant les résultats exhaustifs qui seront disponibles à la fin du premier semestre 2003.

Koungou vole la vedette

Ainsi, le territoire de Mayotte accentue ses déséquilibres. On assiste à un renforcement continu du poids démographique des communes à dominante urbaine autour du pôle de Mamoudzou, avec une poussée du centre-ouest. Ainsi, Koungou (15.383 habitants), Dembéni (7.825), Mamoudzou (45.485) et Tsingoni (7.779) concentrent à elles seules la moitié de la population de l’île, voire les 2/3 si l’on rajoute les habitants de Pamandzi (7.510) et de Dzaoudzi (12.308).

Si Koungou crée la surprise en augmentant sa population de plus de 5.000 habitants en cinq ans avec le taux d’accroissement le plus fort de Mayotte (8.6%), Sada se retrouve dans le creux de la vague avec une « perte » de population. De 7.434, elle passe à 6.963 résidents, ce qui n’est pas vraiment signe de bonne forme. On peut juste faire remarquer au passage que les habitants de Sada avaient chassé au mois d’avril 2002 les personnes en situation irrégulière installées sur leur commune, tandis que le maire de Koungou a depuis le début de son mandat dit haut et fort que « les clandestins sont des citoyens comme les autres ».

On se concentre là où est l’activité

Déjà en 1997, la capitale confirmait sa position de premier pôle d’attraction de l’île en matière d’emploi, notamment avec sa forte implantation de services publics. Depuis, la zone industrielle de Kawéni s’est fortement développée et le secteur privé a également choisi de s’établir principalement à Mamoudzou et ses environs. Il faut dire que les employeurs ont trouvé dans cette zone une position stratégique située près de l’aéroport, du port de Longoni et près des salariés.

Cette concentration de l’emploi à Mamoudzou et ses environs continue d’inquiéter les aménageurs qui n’ont pas encore trouvé de solutions aux déséquilibres spatiaux. Un Plan d’aménagement et de développement durable devrait voir le jour avant la fin 2004 en remplacement du SRADT. Le rééquilibrage du territoire restera l’idée conductrice.

Comment désengorger le centre-ville de Mamoudzou ? Pourquoi ne pas lancer une liaison maritime pour soulager l’axe Longoni-Mamoudzou ? Faut-il choisir de faire une voie à travers la montagne, une voie sur le lagon ou des rocades pour contourner les villages ? Comment rendre attractives les communes de l’extrême nord et du sud ? Autant de questions qui devront trouver des pistes de réponses si on ne veut pas assister à l’asphyxie de Mamoudzou et de ses environs dans quelque temps.

Retrouvez l’intégralité du dossier « 2002-2022, Mayotte 20 ans après » dans le Mayotte Hebdo n°1015, à retrouver gratuitement ici.

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