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Le festival de l’image sous-marine de Mayotte fait la une du magazine Subaqua

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C’est avec une réelle émotion que l’agence Angalia, organisatrice du Festival de l’image sous-marine de Mayotte, a pris connaissance du numéro #304 du magazine Subaqua, une revue d’activités subaquatiques éditée par la Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESM) : on y découvre en couverture, un cliché du lauréat 2022 du concours photo amateurs, Pascal Corbel. Le titre « Fascinantes créatures » accompagne subtilement cette photo captivante.

Lorsque l’on ouvre le magazine, une double-page intérieure révèle d’autres merveilleux clichés primés lors de la 27ème édition du festival. Le prochain festival est en cours de préparation. Les inscriptions aux concours photo, film et musique débuteront en début d’année 2023.

La Ville de Mamoudzou durcit le ton

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Saïd Malidi Mlimi, conseiller municipal délégué à la sécurité, et le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, ont annoncé des mesures dont certaines applicables dès le lundi 3 octobre.

Des arrêtés de péril imminent pour les bangas sur les hauteurs de Mamoudzou, des interdictions de la prostitution, des garages clandestins, de la vente à la sauvette ou de la vente de pétrole lampant à Passamaïnty, plusieurs mesures ont été annoncées, ce lundi matin, par le maire Ambdilwahedou Soumaïla.

Le thème de la sécurité, récurrent ces temps-ci, se décline sous bien des formes à Mamoudzou. Entre coup de gueule et fermeture des écoles, visite samedi en compagnie du préfet de Mayotte et le bilan des Assises de la sécurité ce jeudi, la municipalité veut montrer qu’elle est omniprésente. Ce lundi 19 septembre, sur le parvis ensoleillé de l’hôtel de ville de Mamoudzou, de nouvelles annonces ont été faites par Ambdilwahedou Soumaïla, qui s’appuie sur la récente visite des hauteurs de Mamoudzou. « Il y a une insécurité sanitaire. On a vu des situations d’une extrême gravité, qui peuvent conduire à des risques de maladies », argue le maire de la ville. « Les bidonvilles sont suspendus, ils ne sont pas à l’abri d’une catastrophe. Ce qui arrive en ce moment en Guadeloupe peut être ravageur ici (N.D.L.R. la tempête Fiona et ses pluies torrentielles ont emporté de nombreuses habitations). Il faut très vite agir. » La municipalité envisage donc de prendre des arrêtés de péril imminent, même si des doutes existent sur leur légalité (lire ci-dessous). « Au-delà du décasage, c’est la sécurisation qui est en jeu », poursuit l’élu, assurant « qu’il ne veut pas avoir de morts sur la conscience ».

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Les bidonvilles à flanc de collines, comme ici à Cavani, pourront faire l’objet d’arrêté de péril imminent.

Interrogé sur le devenir des personnes concernées par ces arrêtés, il répond que « les services sociaux, notamment engagés par les services d’État, sont là pour faire le travail de relogement pour ceux qui y ont le droit. Pour le reste, les services de l’État feront le travail ».

La vente à la sauvette et les garages clandestins ciblés

Afin de réduire les violences sur les forces de l’ordre, notamment par le jet de cocktails molotov comme récemment à Passamaïnty, la mairie va interdire à partir du lundi 3 octobre la vente de pétrole lampant à la station-service de Passamaïnty. « On s’est aperçu sur des véhicules incendiés qu’il s’agit de pétrole qui était utilisé », confirme Chaharoumani Chamassi, le directeur de la division de la prévention et de la sécurité urbaine (DPSU) de la police municipale de Mamoudzou. En outre, sur cette même station et avec l’accord de Total, le remplissage de bidons d’essence de moins de trente litres sera interdit, tout comme la revente sur toute la commune de Mamoudzou. Une limite pas si anodine puisqu’elle permettra aux pêcheurs de se procurer du carburant.

Pour éviter que les véhicules laissés sur la voie publique soient d’ailleurs pris pour cible, une limite de sept jours est autorisée avant leur enlèvement. Les garages non déclarés, qui laissent régulièrement des carcasses à droite à gauche ne sont pas en reste, puisque la mairie veut « les bannir ». « Nous avons interdit la vente à la sauvette dans le centre-ville, nous allons l’étendre sur tout Mamoudzou au 3 octobre », prévient le maire, qui souhaite faire de même pour la prostitution.

Souvent sur les abords des routes nationales, les vendeurs à la sauvette sont donc priés de remballer leurs marchandises. Et ça pourrait commencer très rapidement. A Tsoundzou 1 par exemple, le marché installé le long de la route nationale 2 devrait fermer dès vendredi pour une durée d’un mois.

Des arrêtés qui ne concernent pas les bangas ?

Est-ce que la mairie peut prendre un arrêté de péril imminent pour évacuer des maisons en tôle ? Rien n’est moins sûr. Selon l’avocate Marjane Ghaem, il s’agit là « d’un détournement de procédure ». Le code de construction et de l’habitation dit « qu’en cas de péril imminent, le maire, après avertissement adressé au propriétaire, demande à la juridiction administrative compétente la nomination d’un expert qui, dans les vingt-quatre heures qui suivent sa nomination, examine les bâtiments, dresse constat de l’état des bâtiments mitoyens et propose des mesures de nature à mettre fin à l’imminence du péril s’il la constate. Si le rapport de l’expert conclut à l’existence d’un péril grave et imminent, le maire ordonne les mesures provisoires nécessaires pour garantir la sécurité, notamment, l’évacuation de l’immeuble ». Mais l’avocate rappelle que l’arrêté ne vise que les éléments bâtis et pas les constructions légères comme les bangas. « Si le maire de Mamoudzou persiste, ses arrêtés pourraient être censurés par le tribunal administratif », prévient-elle. « Je continue de plaider pour l’application de l’instruction du 25 janvier 2018 et l’obligation de réaliser un diagnostic social en amont de chaque opération. »

A la mairie de Mamoudzou, on répond que cet arrêté a déjà utilisé pour des constructions sur le village de Doujani.

Basketball, Kadri Moendadze : « J’ai envie de montrer de quoi je suis capable »

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Titulaire à Aix-Maurienne, le Mahorais retrouve un poste de remplaçant où il devrait avoir quand même du temps de jeu. @Chorale de Roanne

Ce vendredi 23 septembre, en ouverture de la première journée de Betclic Élite, la Chorale de Roanne accueille le promu Blois. Ce match, le M’tsapérois Kadri Moendadze l’attend avec impatience. Après deux années à Aix-Maurienne, l’arrière mahorais retrouve avec détermination le meilleur échelon français. Entretien avec celui qui a hâte également de représenter Mayotte aux Jeux des Îles de l’océan Indien, l’été prochain.

Flash Infos : Est-ce que tu te sens prêt à revenir en Betclic Élite ?

Kadri Moendadze : Ah oui, je suis prêt. Ça fait un moment que j’attends ça. C’est la troisième fois que je joue en Pro A (N.D.L.R. il a découvert l’élite avec son club formateur, Cholet basket, de 2013 à 2016. Puis de nouveau en 2019-2020 avec Orléans). Je me suis préparé pour ça, j’ai envie de montrer de quoi je suis capable.

FI : Quelle est la différence notable entre les deux échelons ?

K.M. : L’adresse. Tu n’as pas le droit à l’erreur en Pro A. Si tu loupes ton attaque, tu te fais punir derrière. C’est aussi beaucoup plus athlétique.

FI : Tu sors d’une très bonne saison à Aix-Maurienne (13.3 points/match). Le passage par la Pro B a été bénéfique selon toi ?

K.M. : J’ai fait le plein de confiance. J’ai pu changer de rôle, avoir plus de responsabilités en attaque. Comme en plus, on a fait une bonne saison, ça aide à faire ce plein de confiance.

FI : Tu as signé à Roanne. Mais est-ce que tu avais d’autres équipes intéressées ?

K.M. : Il y en avait pas mal de Pro B. J’ai dit à mon agent d’accepter la première offre de Pro A. Ça voulait dire que c’était la plus intéressée.

FI : Et que penses-tu de la Chorale ?

K.M. : Je suis très content. Je ne regrette pas mon choix. On a fait une très bonne préparation. Je m’étais entretenu avec le coach et j’avais apprécié l’échange.

FI : Justement, ton coach (Jean-Denys Choulet) a gagné deux championnats de France. Quelles sont tes premières impressions ?

K.M. : Je vois la différence. C’est un coach qui donne beaucoup de responsabilités à ses joueurs. On peut facilement s’exprimer. On sent à travers ce qu’il nous demande qu’il a de l’expérience.

FI : Quel rôle t’a-t-il donné ?

K.M. : On en a parlé brièvement. Je savais en venant ici que je serai le back-up (remplaçant) de Ronald March (N.D.L.R. l’Américain s’est révélé à Aix-Maurienne avant de signer à Roanne en 2020). Je vais apporter mon dynamisme, surtout en défense.

FI : Tu as toujours été un bon défenseur. Est-ce que c’est un point fort que tu améliores toujours ?

K.M. : Ça s’est amélioré avec les années, je pense. Je reste référencé comme un bon défenseur. Mais la saison dernière, j’ai pu prouver que je pouvais apporter aussi offensivement. J’ai pu montrer mon adresse, surtout au tir extérieur (35.7%).

FI : Quel objectif le club s’est-il fixé sachant qu’il a joué le maintien ces dernières années ?

K.M. : Il n’y a rien d’officiel. Toutefois, je pense qu’on peut jouer beaucoup mieux que le maintien. On a un très bon groupe. Je l’ai vu pendant la préparation, il est très humain, très soudé.

FI : Tu connais bien tes coéquipiers ?

K.M. : Il y a Yanis Morin, notre pivot. On était ensemble au centre de formation à Cholet. Je connaissais les joueurs français de vue, mais pas encore les Américains.

FI : Et toi, est-ce que tu t’es choisi un objectif individuel ?

K.M. : Je n’en ai pas encore. Pour l’instant, je suis concentré sur l’équipe. On va d’abord essayer de placer le club le plus haut possible, je verrai ça après.

FI : Les Jeux des Îles auront lieu l’été prochain à Madagascar. Est-ce que tu y seras ?

K.M. : J’espère bien. J’étais vraiment déçu d’avoir loupé les derniers. J’avais des douleurs à la cheville et j’ai eu des problèmes d’organisation. Mon contrat venait de se terminer. Cette fois-ci, j’ai un contrat de deux ans, donc je serai tranquille à ce niveau-là.

FI : En tant qu’ancien joueur du BC M’tsapéré, suis-tu toujours l’équipe ?

K.M. : Bien sûr. Je suis toujours le basket mahorais dans son ensemble, je suis abonné à plein de pages. Je ne m’intéresse pas qu’au BCM d’ailleurs, je regarde ce que font les Vautours de Labattoir. D’ailleurs, j’ai vu leur recrutement et je peux déjà annoncer qu’il y aura des surprises.

Le MuMa forcé d’exister hors les murs

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Fermé depuis deux ans à la suite d’un tremblement de terre, le musée de Mayotte ne cesse de se renouveler pour exister, victime de démarches administratives qui n’en finissent pas. La direction de l’établissement s’est ainsi tournée vers le numérique pour proposer de nouveaux outils de valorisation du patrimoine mahorais, toujours à destination de la jeunesse de l’île.

Portes closes, panneaux rouillés, peinture écaillée… Bienvenue dans l’un des rares établissements culturels de l’île au lagon, le musée de Mayotte, ou MuMa pour les intimes. Inauguré en grande pompe en 2015, le bâtiment de l’ancienne caserne n’aura accueilli que trop peu de visiteurs, après avoir fermé il y a peu ou prou deux ans. « C’est suite à un tremblement de terre que nous avons dû fermer, par mesure de sécurité », explique Abdoulkarime Ben Saïd, directeur du musée de Mayotte. « Comme c’est un monument historique, des études devaient être réalisées sur l’état du bâtiment et sa remise en état, afin qu’il puisse accueillir les visiteurs de nouveau. »

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Si ces études ont été effectuées, les travaux, eux, peinent à débuter. « On n’a pas de programmation pour les travaux, ça devrait être fait », déplore le directeur de l’établissement dépendant du conseil départemental. Les équipes du MuMa sont en fait dépendantes des longues démarches administratives que requiert leur bâtiment. « Nous avons besoin d’un architecte du patrimoine identifié et contractualisé, car il n’y en a pas à Mayotte », ajoute Abdoulkarime Ben Saïd, qui ne peut que regarder son « établissement recevant du public » ne plus en être un, tout cela pour des travaux de sécurisation qui devraient durer… Quatre mois.

Un musée en réalité virtuelle

En attendant cette réouverture qui se conjugue plus au conditionnel qu’au futur, l’établissement a été obligé de se renouveler pour continuer d’exister, et de valoriser le patrimoine mahorais auprès des jeunes générations. Régulièrement, des ateliers organisés par le musée prennent ainsi place dans le parc de la résidence des gouverneurs. Des groupes d’élèves y sont par exemple reçus dans le cadre d’activités culturelles. Le personnel du musée, en collaboration avec la Direction des affaires culturelles (DAC) ou le Conseil en architecture, urbanisme et de l’environnement (CAUE), intervient également dans les classes, comme à Acoua, lors de la semaine de l’archéologie.

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En parallèle, le MuMa a développé sa présence numérique, bien avant d’autres institutions culturelles. Le grand projet des équipes est d’ailleurs un musée virtuel, comme l’explique Djamadar Saindou, chef de service programmation, partenariat et développement. « Ce nouvel outil sera basé sur des images 3D faites avant la fermeture de la caserne, avec les descriptions, les feuilles de salle, des vidéos explicatives, et des objets avec lesquels on pourra interagir pour en saisir tous les détails », explique-t-il. Disponible dans les trois langues de l’île que sont le shimaoré, le kibushi et le français, ce musée virtuel aurait dû être inauguré lors des journées européennes du patrimoine, avortées par l’opération « île morte ».

Transmettre à la jeunesse

« On l’inaugurera dans un mois », pondère Djamadar Saindou. Le MuMa sera donc bientôt disponible sur PC et tablette, avant qu’une version smartphone ne voie le jour. Les équipes du musée travaillent également avec le rectorat et les établissements scolaires afin de proposer cet outil dans les CDI, « et même dans la bibliothèque universitaire du CUFR », espère Abdoulkarime Ben Saïd, conscient que sa révolution numérique passe aussi par les réseaux sociaux. « Dès mon arrivée, j’ai eu une grosse mission communication », confie Djamadar Saindou. « En tant que jeune de Mayotte, je savais qu’il fallait intégrer le MuMa à Facebook, où nous comptons plus de 150.000 vues et 50% de 16-25 ans, et sur Instagram. C’est un premier outil, avant de voir si Snapchat ou TikTok pourraient convenir à notre image. »

Cependant, les deux hommes savent que le numérique ne devrait être qu’un complément d’une offre plus palpable. « Il est indéniable qu’avec une présence physique, on transmet mieux les informations », avoue Djamadar Saindou. « On le voit lors de nos animations hors les murs dans les écoles maternelles, primaires, les collèges de Mgombani ou Mtsamboro, le lycée de Kawéni… Il y a une vraie demande des jeunes concernant les activités culturelles. » Un avis partagé par Abdoulkarime Ben Saïd, qui regrette de ne pas avoir pu mener les activités prévues ce week-end dans le cadre des journées du patrimoine. « Les scolaires travaillent sur des projets en collaboration avec des artistes, et la restitution de ces travaux se fera au musée, affirme le directeur. C’est un lieu d’exposition, mais aussi de ressources. » Ne reste plus qu’à l’ouvrir, ce lieu.

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré au patrimoine mahorais dans le numéro 1011 de Mayotte Hebdo.

Signature d’une convention entre le conseil pour l’architecture, l’urbanisme et l’environnement et la 3CO

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Récemment doté de locaux, le conseil pour l’architecture, l’urbanisme et l’environnement poursuit son implantation. La journée de vendredi se voulait un temps convivial de présentation des activités de cette instance, en présence de son président Salime Mdéré, également premier vice-président du conseil départemental, et du préfet, Thierry Suquet. À l’instar de celle signée le jour même avec le représentant élu de la communauté de communes du Centre-Ouest, Ibrahim Boinahery, le conventionnement CAUE avec les intercommunalités, les communes ou les services déconcentrés de l’État permet de les accompagner dans des missions de conseil en architecture, en urbanisme et en aménagement.

La convention cadre signée entre la 3CO et la CAUE permet de venir à l’appui durant un an sur un grand nombre d’opérations de conseil ou d’accompagnement à la réalisation de cahiers des charges. Dans son propos, Salime Mdéré a insisté sur le fait que le CAUE était désormais un « outil opérationnel », bien installé dans le paysage institutionnel mahorais.

Concours de photo Monument de beauté de l’océan Indien : Les collégiens de la 407 de Boueni M’Titi tout en haut de l’affiche

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Ces journées européennes du patrimoine 2022 conserveront un goût bien particulier pour huit des dix collégiens de la classe 407 et leur enseignante qui ont reçu le premier prix du concours de photo Monument de beauté de l’océan Indien, dans les jardins de la villa Daramond-Barre de Saint-Denis, en présence de la vice-présidente en charge de la culture au Département de La Réunion, Béatrice Sigismeau, et du délégué de Mayotte à La Réunion, Mohamed El Anrif Bamcolo.

Ces collégiens de petites terre âgés de 12 à 14 ans ont choisi la résidence des gouverneurs et le traitement en noir et blanc pour leur image, capturée le 24 mai dernier et qui a fait l’unanimité auprès du jury. Ce concours est organisé par le Département de la Réunion et l’Union européenne. Il vise à porter un autre regard sur le patrimoine local. Les jeunes lauréats mahorais ont été salués pour leur contribution à l’appropriation du patrimoine local.

La vice-présidente du conseil départemental de Mayotte, Zouhourya Mouayad Ben, a tenu à féliciter ces jeunes collégiens pour leur créativité. Un film disponible sur le site de l’iconothèque raconte leur travail. Une belle image de l’île aux parfums et de sa jeunesse, de ses talents !

Trois dugongs observés ensemble jeudi dernier

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Jeudi dernier, trois dugongs, deux adultes et un jeune, se sont donnés en spectacle autour catamaran Mayotte Explo. Tandis qu’un autre dugong a été vu lors d’un vol en ULM dans la matinée.

L’effectif exacte de la population de dugongs à Mayotte est méconnu, mais ne dépasserait pas la dizaine d’individus. La cause majeure de ce déclin a été la surpêche, même si l’utilisation du filet est réglementée dans le lagon depuis 1997. Malgré ces mesures de protection, quelques captures accidentelles ont été recensées au cours de ces dix dernières années et suffisent à les menacer à très court terme. Viennent s’y ajouter des pressions humaines plus récentes mais en expansion : le trafic maritime qui entraîne des risques de collision, la dégradation des habitats de l’espèce dont la diminution de la qualité des eaux côtières et la détérioration des herbiers à phanérogames marines, ainsi que la pollution acoustique.

Depuis 2021, une nouvelle loi nationale s’applique à toutes les aires marines protégées et concerne donc le Parc naturel marin. Pour rappel, celui-ci comprend toutes les eaux mahoraises, c’est-à-dire le lagon, les eaux territoriales et l’ensemble de la zone économique exclusive délimitée autour de Mayotte.

La loi encadre la manière d’approcher tous les mammifères marins en interdisant la perturbation intentionnelle (comprenant la poursuite et le harcèlement) afin de les protéger tout en privilégiant la pérennité de l’activité d’observation. Le dugong est un mammifère marin, plus précisément un sirénien (la famille des vaches de mer).

Développer les outils et connaissances utiles à la préservation et la valorisation du patrimoine culturel dans l’océan Indien

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En tant que partenaire du programme opérationnel INTERREG océan Indien 2014-2020, le conseil départemental de Mayotte informe que la Région Réunion, autorité de gestion du dit programme, lance le présent appel à manifestation d’intérêt afin de favoriser l’émergence de projets collaboratifs visant à développer les outils et connaissances utiles à la préservation et la valorisation du patrimoine culturel dans l’Océan Indien.

Association, acteur public, organisme de recherche, organisme d’espace naturel ou établissement d’enseignement supérieur, répondez au plus tard le 4 octobre avant minuit. Les formulaires et documents utiles sont accessibles sur le lien ci-joint : https://regionreunion.com/actualite/toute-l-actualite/article/ami-patrimoine-culturel-dans-l-ocean-indien. Les dossiers devront être transmis par mail sur : guidde@cr-reunion.fr ou par voie postale en recommandé avec accusé de réception à l’adresse suivante :  conseil régional de La Réunion, service courrier, avenue René Cassin – BP 67190 97801 Saint-Denis Cedex 9.

Rectificatif : la piste longue sera réalisée dans le prolongement de la convergente

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Dans notre article de jeudi dernier sur le projet de piste longue, il était indiqué que celle-ci serait construite en prolongeant la piste actuelle d’une longueur aujourd’hui de 1.930 mètres. Il s’agit d’une erreur puisque, conformément au scénario 2 envisagé, il devrait être question du prolongement dans un deuxième temps de la piste provisoire de 1.840 mètres qui doit voir le jour au nord du site actuel.

Elle devrait faire 2.600 mètres une fois les travaux terminés. Pour rappel, ce mercredi, la préfecture de Mayotte et la direction générale de l’aviation civile ont déclaré que ce projet maintes fois annoncé devrait commencer en 2026 et connaître un surcoût en raison de l’acheminement de matériels plus importants que prévus. La facture est estimée entre « 550 et 700 millions d’euros ».

Malgré la fin de l’« Île morte », les élus continuent de mettre la pression

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Le vice-président du Département, Salime Mdéré, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, et Madi Madi Souf, le président de l’association des maires de Mayotte, ont parlé une nouvelle fois d’une même voix, ce vendredi matin.

Ce lundi 19 septembre, les élèves reprennent le chemin des écoles mahoraises, les mairies ayant décidé de suspendre leurs arrêtés. Cette décision, qui s’accompagne d’un retour du transport scolaire, fait suite aux différentes réunions entre élus locaux. Pas forcément convaincus par leur entrevue avec le préfet Thierry Suquet, ces derniers comptent pousser l’État à en faire davantage.

« On ne voit pas encore les effets sur le terrain, mais les médias nationaux nous sollicitent de plus en plus », constate Madi Madi Souf, le président de l’association des maires de Mayotte, à la fin d’une nouvelle réunion, ce vendredi matin, à l’Hôtel de ville de Mamoudzou. La démarche des élus locaux n’est pas passée inaperçue, se satisfait le Pamandzien. Marqués par un nouveau week-end de violences sur toute l’île, lui et ses collègues-maires avaient pris la décision de fermer écoles et administrations. Le conseil départemental, « par solidarité », a suivi en demandant à son délégataire (Transdev) de stopper le transport scolaire pendant trois jours. Les uns, comme les autres, ont finalement pris la décision d’un retour à la normale, dès lundi. Mais est-ce que le mouvement de protestations est fini pour autant ? Non, estiment les élus. Ils veulent poursuivre leurs efforts en poussant l’État à augmenter la lutte contre les bandes et l’immigration illégale.

Pourtant, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a essayé de les rassurer, jeudi matin. Outre son bilan, il a rappelé que les policiers nationaux allaient être formés à l’utilisation d’armes proches de celles utilisées par le Raid pendant leur court passage à Mayotte à la fin du mois de février (voir interview du préfet de Mayotte, ce jeudi 15 septembre). Il a évoqué le sujet des drones qui serviront à la surveillance maritime dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine.  Un discours que les élus ont écouté, sans forcément en sortir convaincus. « Ce sont toujours les mêmes choses. On veut aller au-delà des mesures proposées », réplique Salime Mdéré, le vice-président du Département. « Notre détermination et notre vigilance restent […] intactes pour avancer différemment et autrement au service de la population. J’ajoute avoir trouvé intéressante et riche la démarche consistant à faire primer l’urgence, à parler d’une seule et même voix », ajoute le président de la même collectivité, Ben Issa Ousseni, absent toutefois vendredi matin.

Une action en justice des élus

Les élus mahorais n’ont d’ailleurs pas hésité à faire part de leurs revendications, au cours de la rencontre de la veille. À Mamoudzou par exemple, le maire Ambdilwahedou Soumaïla veut que la police se rende dans les bidonvilles pour aller chercher les délinquants. « Ils viennent caillasser et repartent aussitôt », estime celui qui a présidé la réunion de vendredi matin. Voulant que l’État « accélère » la lutte contre l’habitat illégal, il indique que plusieurs actions sont déjà décidées. Jeudi prochain par exemple, le préfet de Mayotte est invité à la réunion du bilan des Assises de la sécurité.

Il y recevra un inventaire, « fait par chaque maire », des logements illégaux sur leurs communes respectives. Avec cela, les chefs des 17 communes souhaitent, tout comme le Département qui est le premier propriétaire foncier de l’île, « un schéma directeur de destruction des habitations et un calendrier très précis des décasages ». Ils comptent d’ailleurs saisir la justice pour arriver à leurs fins, Madi Madi Souf confirmant qu’un juriste va être sollicité pour les aider. L’action portera à la fois sur les expulsions et sur les marchands de sommeil. « Beaucoup de nos frères ont permis aux clandestins de s’installer dans leurs bangas contre des sommes d’argent. L’action visera aussi bien les propriétaires fonciers que ceux qui hébergent des personnes sans titre de séjour », prévient le maire de Mamoudzou.

Troisième point nécessaire selon lui, une délégation d’élus arborant l’écharpe tricolore doit également défiler à Paris. La date, peut-être en octobre, n’est pas encore calée. « On doit se faire entendre d’une autre façon. On a déjà des parlementaires qui le font sur place, on doit l’accentuer », poursuit-il.

Les collectifs invités à participer

Dans la salle de réunion du conseil municipal, une vingtaine de personnes ont pris place, un peu en retard, parmi les rangs du public. Les collectifs, mobilisés sur la place de la République depuis jeudi et soutenant la démarche des élus, ont pu participer aux échanges. Lors de prochaines entrevues, leurs représentants seront à chaque fois invités autour de la table, conformément à une promesse des élus. Satisfaits des propos entendus lors de cette rencontre, ils souhaitent aller même plus loin sur les questions d’immigration. « On n’a pas parlé d’éducation, de l’environnement », regrette Safina Soula, la présidente du Collectif des citoyens 2018, qui a réitéré sa demande « d’état d’urgence ».  

Dès la fin de la réunion, elle et les autres membres de collectifs ont rejoint la place de la République pour annoncer les différentes propositions aux passants. Ils ont promis d’être très attentifs à ce que leur ont promis les maires.

L’arrêté du maire de Mamoudzou contesté au tribunal

La fermeture des écoles n’a pas fait que des heureux à Mamoudzou. Un instituteur d’une école située dans le centre-ville de la commune a carrément contesté l’arrêté pris par le maire, devant le tribunal administratif de Mayotte. Cette tentative a provoqué le courroux d’Ambdilwahedou Soumaïla. « Je n’accepterai plus aucun droit de retrait si les professeurs estiment que leur école n’est pas sécurisée », a-t-il prévenu. « Ce n’est pas nous qui prenons les enfants en otage, c’est Mayotte qui est prise en otage. »

Andhounani Saïd a tenté (en vain) de reprendre le poste de maire de Chirongui

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Andhounani Saïd, en compagnie de son avocate, maître Céline Cooper, lors de son procès fin avril 2022.

L’exécution provisoire prononcée par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, le 3 mai 2022, entraînait le départ immédiat d’Andhounani Saïd du bureau du maire de Chirongui. Condamné à de la prison avec sursis pour détournements de fonds, prise illégale d’intérêts et favoritisme, il a déposé un recours pour au moins conserver sa fonction, avant son procès en appel. Le tribunal administratif de Mayotte a rejeté sa requête, le 12 septembre.

Sa condamnation en mai 2022 n’était pas passée inaperçue. Élu deux ans auparavant maire de Chirongui, Andhounani Saïd avait rapidement intéressé la justice pour des soupçons de détournements de fonds, de prise illégale d’intérêts et de favoritisme. Outre l’embauche de proches sans qualifications requises, il avait effectué des voyages en métropole et à Madagascar financés par la mairie qu’il avait bien eu du mal à justifier lors de son procès.

Le délit de favoritisme concernait, lui, des contrats passés avec des soutiens du maire en dépit des règles de marché public imposées normalement aux collectivités. Ayant fait appel de sa condamnation à 18 mois de prison avec sursis, à une amende de 15.000 euros et à une interdiction d’exercer un mandat pendant cinq ans, il aurait pu conserver son poste si l’exécution provisoire de sa peine d’inéligibilité de dix ans n’avait pas été prononcée.

Une requête déposée au tribunal administratif

Déterminé à revenir, il a essayé une nouvelle manœuvre en ce sens au cours du mois de juillet. En effet, dans une requête déposée au tribunal administratif de Mayotte, le maire déchu et son avocat Me Moussa ont demandé les annulations à la fois de l’arrêté préfectoral confirmant qu’il est démis de ses fonctions et de l’élection du nouveau maire, et de « déclarer qu’il demeure toujours maire de Chirongui ». Il soutenait « qu’il n’a pas pu saisir dans le délai imparti par les dispositions légales le tribunal administratif d’une réclamation à l’encontre de l’arrêté préfectoral contesté, ce que ne lui a pas permis de faire valoir son droit à exercer un recours effectif ».

Il clamait également que la décision lui étant notifiée le 13 mai, son premier adjoint « ne pouvait donc légalement assurer l’intérim dès le 4 mai du même mois ». La préfecture de Mayotte, représenté par son secrétaire général Claude Vo-Dinh, a rétorqué que si l’accusé réception de la décision date du 13 mai, l’ex-maire  a « régulièrement reçu notification de l’arrêté ». De plus, sa requête datée du 15 juillet dépasse largement le délai de recours fixe à dix jours.

Le tribunal administratif a conclu que la préfecture était dans son bon droit et a donc rejeté la requête d’Andhounani Saïd qui n’était pas présent lors de l’audience de ce mois de septembre, mais devrait l’être lors de son futur procès en appel.

Rozette Yssouf parmi les 52 nouveaux talents de l’Outre-mer 2021

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Ce jeudi 15 septembre au musée du Quai Branly – Jacques Chirac, à Paris, le comité d’action sociale en faveur des originaires des départements d’Outre-mer en métropole a décerné le diplôme « Talent de l’Outre-mer 2021 » à trois Mahorais*, dont la psychologue et écrivaine Rozette Yssouf. L’occasion pour elle de revenir sur ses combats pour prévenir toutes les formes de violences, mais aussi pour accompagner les enfants abandonnés.

Flash Infos : Ce jeudi 15 septembre, vous avez reçu le prix « Talent de l’Outre-mer 2021 » pour votre excellence et votre parcours méritoire par le comité d’action sociale en faveurs des originaires des départements d’Outre-mer en métropole (CASODOM) ? Que vous inspire cette récompense et que vous rapporte-t-elle ?

Rozette Yssouf : Cela m’inspire une belle récompense de tout le chemin parcouru jusqu’à maintenant ! Je suis partie de très loin, d’abord en étant une mauvaise élève ayant appris à lire très tardivement – vers la classe de CE2, CM1 – à une diplômée de troisième cycle (doctorat). Ce qui prouve que tout est possible, qu’il faut persévérer : tôt ou tard le travail finit par payer. J’ai fait du mieux que j’ai pu pour faire de bonnes études malgré mes origines modestes et malgré le fait que j’ai été élevée par une mère célibataire et que j’ai manqué d’une image paternelle stable.

Être devenue un talent de l’Outre-mer est une opportunité d’en inspirer plus d’un, car mon parcours est atypique et semble réellement « exceptionnel ».

FI : Quelles raisons vous ont poussée à déposer votre candidature ?

R.Y. : Je pense que c’était un défi. Je me suis dit : « Pourquoi pas ? Qui ne tente rien n’a rien ! » et j’étais arrivée à un stade de ma vie où je n’avais plus rien à prouver. J’ai fait du mieux que je pouvais et j’ai réussi à dépasser mes limites, en allant jusqu’au bout de mes rêves même s’il me reste tant à faire, tant à produire et tant à découvrir.

FI : En tant que psychologue clinicienne, vous souhaitez sensibiliser et prévenir de toutes les formes de violences causées aux femmes en particulier et à l’être humain en général. Ce sujet est d’autant plus d’actualité que le 101ème département est actuellement confronté à une vague d’insécurité qui a poussé les maires à fermer les écoles et les administrations publiques en fin de semaine… Pourquoi selon vous ni l’État ni les élus locaux n’arrivent à enrayer ce phénomène qui gangrène l’île aux parfums ?

R.Y. : En effet, c’est l’un de mes plus grands combats : les violences sous toutes ces formes qui ont un impact considérable sur la santé mentale car cela développe des traumatismes graves et difficiles à soigner dans le temps.

Oui, j’ai pu observer qu’en ce moment les violences sont récurrentes à Mayotte jusqu’à la décision des élus de fermer les écoles, etc. La lutte contre l’insécurité s’avère être un enjeu majeur tant au niveau de Mayotte que dans les autres territoires de l’Outre-mer et l’Hexagone. Est-ce à l’État, seul, de trouver les solutions ? Ne faudrait-il pas mettre en place un travail collectif local entre les institutions, les associations, les familles et les jeunes pour identifier des mesures concrètes afin de lutter contre cette insécurité quasi quotidienne ?

Du point de vue personnel, derrière ces violences, se cachent beaucoup de souffrances psychiques ! Peut-être qu’il serait temps de s’en préoccuper et de réfléchir à des dispositifs d’accompagnement individuel et de groupe pour contenir tout ce mal-être palpable, qui semble s’exprimer surtout par la violence. Et si on mettait des mots à ces maux pour mieux les contenir et réguler à court, moyen et long terme. D’accord pour déployer les militaires et les forces de l’ordre et pour installer des caméras pour nous sécuriser, mais mettons-nous des moyens de sensibilisation et de prévention pour calmer ces tensions et ces souffrances aussi bien individuelles que collectives ?

FI : Cela rejoint également votre idée selon laquelle il faut aider les enfants à grandir dans un bon environnement même s’ils ont été abandonnés et les accompagner à devenir des adultes sains et stables dans leur vie. Or, le nombre de mineurs isolés ne cesse d’augmenter d’une année sur l’autre. Difficile dans ces conditions de ne pas tomber dans l’oisiveté et la délinquance juvénile…

R.Y. : Très certainement, le problème des mineurs isolés est à prendre très au sérieux. Il n’y a pas assez de structures pour les accompagner, pas assez d’écoles pour les scolariser, pas assez de familles d’accueil pour les accueillir et les aider à grandir dans de bonnes conditions. Et puis politiquement c’est compliqué, il ne faut pas trop en faire pour [les] protéger de peur de favoriser plus d’immigration, c’est un cercle vicieux qui n’en finit pas… Et même pour les jeunes qui arrivent à obtenir le bac, ils ne peuvent pas continuer leurs études faute de papiers et de visas ! C’est délicat de résoudre tous ces problèmes, il y en a tellement et de tous les côtés que nous ne savons pas par où commencer et en plus, il faut faire attention à ne pas heurter les sensibilités des uns et des autres.

Les enfants ont besoin de nourritures, de soins et d’affection pour bien grandir et ne pas être incité à prendre le mauvais chemin ni à commettre des délits et des crimes. Que fait-on aujourd’hui à Mayotte pour aider [ceux] qui se retrouvent paumés, en perte de repères, délaissés ou abandonnés ? Qu’attend-on d’eux ? Qu’ils deviennent les meilleurs êtres humains du monde ?

Encore une fois, la violence est aussi une expression d’un mal-être profond : sommes-nous conscients de cela à Mayotte ? Je n’en suis pas si sûr… Autrement, c’est pour cela que je suis passionnée par l’écriture, parce qu’elle est pour moi thérapeutique, elle m’aide à m’exprimer et à apaiser tous ces maux en manque de mots et qui font terriblement mal en tant qu’être humain.

* Les deux autres Mahorais récompensés sont Youmna Mouhamad, fondatrice-gérante de la marque Nyfasi Deluxe Detangler, et Kateb Zainouddini, ingénieur conseil et consultant.

Les mammifères marins peuvent compter sur Ceta’maore

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Créée fin 2021, Ceta’Maore est une association à but non lucratif qui vise à protéger et valoriser les mammifères marins de Mayotte, ainsi que leur habitat. Ce mercredi 21 septembre, à l’ACHM-école de voile à Dzaoudzi, aura lieu la soirée du lancement officiel de l’association à partir de 19h. Ce sera l’occasion pour les personnes présentent de découvrir et de soutenir la protection des baleines, dauphins et dugongs de Mayotte.

En tant que présidente, Cyrielle Randrianarivony se réjouit de lancer officiellement Ceta’Maore, ce mercredi 21 septembre. L’association lui tient particulièrement à cœur, elle qui souhaite la développer au fil des années. « À Mayotte, nous avons l’un des plus beaux lagons du monde. L’île a vraiment une richesse et il faut qu’elle soit reconnue », déclare-t-elle. La structure compte déjà une dizaine de bénévoles. « Nous savons que beaucoup de personnes sont intéressées par notre démarche et nous savons que cette soirée sera l’occasion de rencontrer de futurs bénévoles », poursuit la responsable de la structure. Au programme, un temps ludique et festif où les personnes seront familiarisées à cet environnement marin qui fait la beauté de l’île.

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« On veut accompagner les acteurs locaux »

Engagée, Ceta’maore s’appuie sur quatre objectifs principaux : mieux connaître les mammifères marins et leur habitat ; sensibiliser tous les publics notamment en intervenant dans les écoles mais aussi hors de l’école – « nous comptons entreprendre cette dernière action en 2022-2023 » – ; accompagner les acteurs locaux tels que les collectivités, les prestataires, l’office de tourisme ; coopérer avec les différents acteurs de l’océan Indien, mais aussi dans le monde. Sur une île située à quelques kilomètres du Kenya et du Mozambique, la présidente est totalement consciente que collaborer avec l’extérieur sur la protection du lagon de l’île aux parfums est une démarche qui ne peut être que bénéfique. Un rapprochement régional qu’elle envisage fortement.

À la recherche de financements

N’ayant actuellement aucun local, l’association est à la recherche de soutiens financiers. Elle a cependant trouvé un appui récent chez l’office français de la biodiversité. En effet, quelques bénévoles de Ceta’maore sont formés à La Réunion par Globice Réunion dans le but de « connaître pour mieux protéger », déclare Cyrielle Randrianarivony. Dans son engagement de protection des mammifères marins, la structure n’oublie pas ce qui se fait déjà localement. « Les pêcheurs ont un savoir traditionnel et nous sommes persuadés qu’ils ont certaines compétences dont nous avons besoin », estime la présidente. La soirée du 21 septembre permettra ainsi d’échanger ces premières connaissances sur ces animaux rares que Mayotte a la chance de pouvoir regarder.

Mercredi 21 septembre, à 19h, soirée de lancement de l’association Ceta’maore à l’ACHM-école de voile de Dzaoudzi. Page Facebook Ceta’maore. Mail : cetamaore@gmail.com. Possibilité d’adhérer ou de faire un don via la page web.

Comores : vague de licenciements et de suspensions après une grève au port de Moroni

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Selon le syndicat du personnel de la société comorienne des ports, environ 19 employés sont actuellement suspendus pour avoir pris part au mouvement de grève déclenché le 29 août dernier par les agents de sécurité du port. Ces derniers contestaient le recrutement d’une société externe de gardiennage qui viendrait les épauler d’après la version de la direction.

Et la sanction est tombée. Une dizaine d’agents de sécurité du port a été radiée. 19 autres écopent d’une suspension [la durée varie d’une personne à l’autre]. Certains prennent deux semaines, pendant que d’autres ne peuvent pas remettre les pieds avant un mois a-t-on appris samedi. Ainsi en a décidé le patron de la Société comorienne des ports (Scp), Mohamed Said Salim Dahalani, moins d’une semaine après la manifestation du 29 août qui avait paralysé pendant deux heures le port de Moroni. Ces mesures, ont été communiquées le 5 septembre.

Selon Farkri Hachim, chef du département des affaires juridiques et de la coopération au sein du Scp, un autre groupe d’employés a reçu des avertissements. Tous les concernés sont passés devant un conseil de discipline a-t-il précisé. Leur tort ? Ils ont pris part au mouvement de contestation déclenché il y a trois semaines par les agents de sécurité de la maison. Ces derniers avaient observé une grève pour dénoncer l’arrivée d’une nouvelle société de sécurité.

Officiellement, cette entreprise déployée depuis le 1er septembre a été recrutée pour former et renforcer les équipes se trouvant déjà sur place. Toutefois, craignant des licenciements systématiques, le personnel de sécurité soutenu par les autres collègues s’était révolté. Il a fallu l’intervention des gendarmes ce jour-là pour que les activités du port reprennent vers midi. Bilan des courses : un blessé et près de 17 personnes arrêtées, dont une femme. Ils ont été libérés le lendemain après 24 heures de garde à vue.

Aucun préavis déposé en amont ?

Une démarche qui n’a pas du tout était du goût du directeur de la société comorienne des ports, un fidèle du pouvoir actuel accusé déjà à tort selon ses défenseurs de suspendre des employés sans motifs.  « Nous leur avions expliqué qu’aucun agent de sécurité ne serait licencié et que la société en question serait là pour renforcer l’effectif et les manager. Au lieu de cela, ils sont entrés en grève. Vous imaginez les préjudices engendrés après des heures d’arrêt des activités au port, surtout dans un contexte de crise comme celui-ci. Certains insultaient même le directeur, nous avons les vidéos relayées sur les réseaux sociaux. C’était inacceptable, il fallait donc sanctionner pour que de tels actes ne se reproduisent plus. C’est ce qui s’est passé », s’est justifié, Fakri Hachim qui refuse de les qualifier de grévistes. Pour lui, les agents ayant manifesté ne peuvent s’accaparer de ce qualificatif car aucun préavis n’avait été déposé en amont. Problème : cet attachement au respect des textes semble aller dans un seul sens.

Fils du président

Selon la secrétaire générale adjointe du syndicat du personnel, Allaouia, les droits des employés déférés en conseil de discipline ont été bafoués révèle. « L’agent reconnu fautif doit pendant le jugement être assisté par un représentant. Or, aucun délégué du personnel n’a été invité. Ce sont des proches du directeur qui ont siégé pendant la réunion du conseil », a-t-elle déploré, elle aussi suspendue. Cette dernière assure pourtant n’avoir pas pris part à la manifestation. Elle reconnaît seulement s’être mobilisée pour la libération des agents qui se trouvaient à la gendarmerie.

Au sujet des propriétaires de la société de sécurité dont certains l’attribuent au fils du président Azali Assoumani, le chef du département des affaires juridiques jure qu’il n’a pas vu le nom de l’enfant du chef de l’État dans un quelconque document. Lorsqu’on lui a demandé les montants du contrat, Fakri a botté en touche évoquant le secret professionnel. « Il n’y a rien d’alarmant comparé aux factures de prestations présentées par les autres entreprises de sécurité de la place », s’est-il empressé de répondre. Sur les autres revendications mises en avant le jour de la contestation, à l’instar du rétablissement de la mutuelle de santé, ou encore du versement de la cotisation à la caisse des retraites, Fakri a assuré que globalement tout a été réglé. Même s’il avoue qu’il y a des choses à améliorer. Des informations qui restent à confirmer.

Émeute à Kawéni : 12 majeurs condamnés

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Le 17 août dernier, un épisode de violences urbaines très important a eu lieu dans le quartier de Kaweni à Mamoudzou. À cette occasion, les jeunes émeutiers ont créé des barrages sur la chaussée sur une distance d’environ un kilomètre pour interdire toute circulation. Ceux-ci étaient constitués de poubelles enflammées sur lesquelles brûlaient des pneus récupérés, des palettes de bois, des encombrants et des arbres.

Les 200 jeunes de Kawéni ont alors repoussé avec des jets de pierre les forces de l’ordre qui tentaient de réduire les barrages afin de permettre un accès sécurisé aux sapeurs-pompiers. Les émeutiers avaient utilisé principalement des morceaux d’agglo et des fers à béton pour repousser les policiers de la direction territoriale de la police nationale de Mayotte.

De plus, ces mêmes individus se sont attaqués au centre d’affaire Coralium où travaillaient alors plusieurs centaines de personnes, pour y saccager les véhicules en stationnement sur le parking et pour voler une dizaine de scooters. Ils ont également attaqué la façade du bâtiment provoquant ainsi un grand effroi chez les occupants de l’immeuble. Les portes du bâtiment ont été défoncées à coup de barre de fer, mais les forces de l’ordre les ont empêchés de rentrer à l’intérieur.

Des enquêteurs du service territorial de la police judiciaire saisis des faits, ont mis tout en oeuvre pour rassembler les preuves contre ces individus et pour les identifier. Un long travail de recoupement, d’auditions, de transports et de constatations, d’enquête de voisinage a alors commencé.

Moins d’un mois après les faits, ces enquêteurs ont réussi à identifier 21 participants à cet épisode de violences urbaines. À l’issue des mesures de garde à vue prises à leur encontre, douze mis en cause majeurs ont été déférés devant la Justice, présenté à un magistrat de permanence, et sont passés en comparution immédiate.

Tous ont été écroués avec des peines allant de 9 à 18 mois de prison fermes. La plupart d’entre-eux étaient des primo délinquants. Les neuf autres mis en cause, mineurs, ont quant à eux tous été convoqués devant le juge des enfants à une date ultérieure.

Rapprochement en perspective entre les Missions locales de Mayotte et de La Réunion

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La présidente de la Mission locale de Mayotte, Farianti Mdallah est en mission à La Réunion où elle a pris part à des rencontres avec l’association régionale des missions locales (ARML) et avec la mission locale Est. Reçue notamment par le président de la Mission locale Est et maire de Bras-Panon, Daniel Gonthier, sa directrice et la vice-présidente, elle a rencontré le président de l’ARML (qui devrait changer de nom pour un intitulé plus lisible incluant l’océan Indien), Jacques Lowinsky.

Les discussions portent sur les modalités d’un rapprochement avec la mission locale de Mayotte, sur les modalités de soutien à la jeunesse et sur les partenariats possibles. Rappelons que les missions locales soutiennent les jeunes dans leur recherche d’emploi et leurs démarches d’orientation professionnelle, d’accès à la formation, à la santé, au logement, aux droits ou encore à la citoyenneté. Des enjeux dont Farianti Mdallah a rappelé l’importance à l’échelle de Mayotte.

Une réunion de travail sur la transformation de l’économie informelle

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La chambre régionale de l’économie sociale et solidaire de Mayotte et le Département se sont réunis ce mercredi 15 septembre à la MJC de M’Gombani dans le cadre de la continuité des travaux autour de la transformation de l’économie informelle en une opportunité économique.

L’évènement a porté sur le plan d’actions qui permettra la transition des entreprises informelles de Mayotte vers des modèles économiques formels et durables à travers l’ESS. Un travail élaboré à partir d’un diagnostic territorial socio-économique ou encore sur l’analyse des freins et levier de l’économie informelle. Cette réunion a permis aux parties prenantes d’exprimer leur positionnement sur les actions et d’échanger sur les spécificités de leur mise en œuvre. C’est une étape préliminaire à l’intégration du plan d’actions dans le schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation de Mayotte.

Lancement de la 5ème campagne en faveur des Droits de l’enfant sur le territoire

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Porté par l’association Haki Za Wanatsa, le collectif CIDE (pour la promotion de la convention internationale des Droits de l’enfant), qui rassemble 27 associations soutenues par l’ensemble des institutions du département, oeuvre depuis 2018 pour une meilleure protection de l’enfance à Mayotte.

Alors que le phénomène des violences sexuelles sur mineurs est massif, il nécessite l’union et la cohésion de l’ensemble des acteurs de la société pour mettre fin à ces crimes, en brisant les chaînes du silence. Dans le prolongement de la précédente campagne #wamitoo 2021 – qui avait vu les dix personnalités politiques majeures de l’île et les représentants associatifs CIDE signer de concert la charte de l’engagement à lutter contre les violences sexuelles sur mineurs – l’ensemble des maires de Mayotte s’engageront solennellement à leur tour ce samedi 17 septembre pour lancer officiellement la 5ème campagne annuelle en faveur des Droits de l’enfant sur le territoire.

Aux côtés des élus, maillons essentiels des politiques locales, Charlotte Caubel, Secrétaire d’État auprès de la Première ministre, chargée de l’enfance, interviendra à distance pour évoquer avec eux ce combat décisif et commun. La clôture du programme aura lieu le samedi 19 novembre, à l’occasion du 33ème anniversaire de la CIDE, et permettra de valoriser l’ensemble des actions qui seront menées durant deux mois sur le territoire.

Les élus ultramarins rassemblés pour endiguer la crise du logement en Outre-mer

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Sous le parrainage des sénateurs de la Polynésie française et de la Guyane, respectivement Teva Rohfritsch et Georges Patient, l’ensemble des élus des Outre-mer, regroupés au sein d’Interco’ Outre-mer et de l’association des communes et collectivités d’Outre-mer organisent en partenariat avec l’union sociale pour l’habitat Outre-mer le colloque sur le logement social Outre-mer qui se tiendra au Palais du Luxembourg le 26 septembre prochain sur le thème : « les territoires, clé de l’efficience des politiques de l’habitat ».

Ce rendez-vous réunira les élus des Outre-mer, les parlementaires, l’État ainsi que les professionnels du secteur. Il sera l’occasion de traiter des questions liées à la crise du logement avec les impacts sociaux et sociétaux induits. Les perspectives du secteur dans un contexte inflationniste induisant une surenchère sur les coûts de revient des logements, doublé d’une situation sociale particulièrement détériorée par les impacts de la crise Covid et du conflit russo-ukrénien, appellent le soutien de la puissance publique à ce secteur stratégique pour le développement économique et social de ces territoires.

Le dialogue entre l’État et les élus est une première réponse pour pallier aux contraintes structurelles et conjoncturelles qui pèsent sur l’habitat Outre-mer. Le Ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, a d’ores et déjà annoncé sa présence à cet évènement.

« Ile morte » : Sur la place de la République, on attend les solutions

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Safina Soula, présidente du Collectif, demande que soit décrété « l’état d’urgence » à Mayotte.

La fermeture des écoles et des services publics a marqué le départ du mouvement, ce jeudi. Si une manifestation s’est déroulée sur la place de la République, à Mamoudzou, la journée s’est passée de manière très calme. Ce vendredi, les arrêtés des mairies sont toujours en vigueur. Quant au Département, il avait déjà annoncé qu’il n’y aurait pas de transport scolaire jusqu’à samedi inclus.

À voir l’activité continue sur Mamoudzou et le peu d’embouteillages sur ses axes, la journée ressemblait davantage à un samedi qu’une réelle « ville morte ». Ce qui est certain, c’est que les écoliers munis de leurs habituels cartables plus larges que leurs épaules manquaient au tableau. Conformément à la volonté des maires, les parents ont choisi de garder leurs progénitures auprès d’eux. Et si les rues n’étaient ainsi pas encombrées, près de 300 personnes ont rejoint la place de la République où une mobilisation pacifique contre l’insécurité a eu lieu.

Un chiffre un peu en deçà des espérances du collectif des citoyens 2018 qui intervient régulièrement pour dénoncer l’insécurité et l’immigration illégale. Le mouvement, qui « montre depuis des années son impatience » selon sa présidente Safina Soula, approuve totalement l’initiative des élus locaux de fermer écoles et services publics. « La situation devient chaotique. On demande au préfet de Mayotte que l’état d’urgence soit décrété », soutient cette dernière, avant d’arguer « que si la situation ne change pas, ça peut dégénérer rapidement ».

Parmi la série de discours prononcés toute la matinée sur le parvis, le sien a été l’un des plus applaudis, tout comme ceux des conseillers départementaux, Salime Mdéré et Maymounati Moussa Ahamadi. Accompagnés par Laïni Abdallah-Boina, élue de Mamoudzou 2, ils ont fait part des mêmes difficultés dans leurs cantons respectifs et ont aussi appelé une réaction de l’État pour endiguer les faits de délinquance.

Le préfet de Mayotte face aux maires

Quelques minutes après, toujours à Mamoudzou, sous le préau du conseil départemental, le préfet de Mayotte a rencontré élus municipaux et départementaux. Thierry Suquet, qui s’inquiète de ne pas voir les enfants à l’école (voir Flash Infos du 15 septembre 2022), a redit la détermination de l’État à lutter contre la délinquance.

Ses interlocuteurs ont demandé un changement de méthodes. Ambdilwahedou Soumaïla, le premier édile de Mamoudzou, en a profité par exemple pour demander aux autorités un plan de reconquête sur le territoire de sa commune. « Le maire a demandé au préfet de lancer des opérations quotidiennes avec les forces de l’ordre pour aller chercher les délinquants dans les bidonvilles situés dans les zones reculées de Mayotte, notamment dans les hauteurs de Mamoudzou, tout en mettant en place des mesures à l’encontre de tout parent ou personne qui les soutiendraient », a ainsi indiqué la municipalité de Mamoudzou.

En attendant que les élus obtiennent satisfaction, ils ont déjà prévu de maintenir leurs arrêtés de fermeture des écoles et des services, ce vendredi. Le transport scolaire, stoppé par le Département jusqu’à samedi, pourrait faire son retour lundi.

Le plan blanc levé au centre hospitalier

Inquiet de ne pas avoir de personnel suffisant à la fois pour assurer les consultations et les hospitalisations programmées, le centre hospitalier de Mayotte avait décidé d’instaurer son plan blanc pour la journée de jeudi. La démarche exceptionnelle a été rapidement abandonnée par l’hôpital dans la soirée de ce même jeudi. « Constat fait du faible impact sur l’absentéisme au sein de l’établissement suite à la fermeture des écoles et de l’absence de transport scolaire, la cellule de crise du centre hospitalier s’est prononcée en faveur de la levée du plan blanc », indique le CHM via un communiqué.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes