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Grève à EDM : « je ne partage pas du tout ce qualificatif de radicalisation », se défend Salim Nahouda

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Alors que la grève dure depuis deux semaines, Salim Nahouda estime que les coupures d’électricité ne sont pas « imputables au mouvement de grève actuel ».

Secrétaire du syndicat CGT-MA, majoritaire à Mayotte et au sein de la société Électricité de Mayotte (EDM), Salim Nahouda a accordé à Flash Infos un entretien, ce jeudi. Alors que la grève est toujours en cours, il nous explique les causes de ce mouvement, des pratiques discriminatoires ayant cours au sein de l’entreprise selon lui et tacle ceux qui l’accuse de privilégier ses intérêts personnels et ses probables ambitions politiques. Il réfute également la responsabilité des grévistes dans les coupures d’électricité de ces derniers jours et élude la sienne dans la diffusion de tracts ayant choqué des salariés (voir ci-dessous).

Flash Infos : Qu’est-ce qui ne va pas au sein d’Électricité de Mayotte ?

Salim Nahouda : Pour rappel, jusqu’à avril 1997, Électricité de Mayotte (EDM) était un service public appartenant à la collectivité départementale de Mayotte. La réflexion des dirigeants politiques locaux était de faire évoluer cette structure vers une intégration à Électricité de France (EDF), comme dans les autres départements d’Outre-mer. C’est l’État à Paris qui a refusé. EDM a alors poussé vers la création d’une société d’économie mixte (SEM) en y incorporant Saur International et d’autres actionnaires, mais cette proposition n’a pas été validée par EDF, alors même qu’elle prévoyait entre autres un transfert de compétences dans le but de déboucher vers une prise de responsabilités des agents mahorais. Au final, on s’aperçoit qu’il n’en a rien été, au bout de 25 ans, seulement trois individus sur 50 ont été promus, un fait que notre syndicat CGT-Ma et d’autres n’ont cessé de dénoncer. Le pire est que de nombreux ingénieurs mahorais ont été contraints de claquer la porte en raison de cette situation, et leurs compétences n’a jamais été en cause. La preuve, plusieurs d’entre eux ont intégré d’autres banches d’EDF dans l’industrie électrique et gazière. Ils font partie des meilleurs cadres de ces entreprises, avec des hautes responsabilités. C’est le cas à Enedis, également à IEG en Martinique et ailleurs aussi, certains se sont mis à leurs propres comptes et ils gagnent très bien leurs vies. Pour finir, je vais vous citer le cas d’un jeune ingénieur mahorais qui demande à rester un an de plus dans l’entreprise afin de pouvoir, à terme, obtenir sa mutation à Mayotte. EDM s’y oppose alors que cette pratique est courante au sein de l’entreprise au bénéfice d’autres ingénieurs provenant d’EDF. Même le syndicat Force Ouvrière (FO) dénonce également cela.

F.I. : Dans vos tracts, on retrouve également des accusations de discrimination dans les recrutements et les mutations.

S.N. : Vous savez, nos syndicats ne sont pas les seuls à dénoncer ces pratiques, des cabinets d’expertises reconnus au niveau national disposant d’agréments du ministère de l’Emploi le disent également. En 2021, un rapport d’expertise médico-social d’un organisme basé à La Réunion a redit qu’EDM a recours à ce type de méthodes pour pousser à la porte des agents indésirables. Lors de la grande grève de 2018, nous nous sommes élevés contre le nombre trop élevé de missions provenant d’EDF, estimant qu’il était temps de transformer cela en emplois permanents au sein de l’entreprise et cesser de privilégier IEG ou d’autres intervenants externes à la branche. Autre fait qui illustre ces pratiques que nos syndicats dénoncent, l’arrivée à EDM en mai 2022, d’une directrice des ressources humaines précédemment en poste en Guadeloupe. Elle intègre la société en qualité de contrôleur de gestion venue en immersion, aux côtés d’une Mahoraise faisant office de… En octobre, le poste est officiellement publié en interne et cette dernière passe l’audition sans difficultés. Pour l’empêcher d’obtenir le poste, la direction qui ne lui a pas trouvé de défauts professionnels s’est permise de rentrer dans sa vie privée pour lui signifier ouvertement que ce poste ne lui sera jamais attribué, alors même qu’elle est diplômée BAC+5 avec six ans d’ancienneté dans la structure. Des exemples comme cela, il y en a pas mal. A chaque fois, on nous sort la rhétorique du manque d’ingénierie à Mayotte, alors qu’en réalité tout est fait pour fausser le jeu.

Secrétaire de la CGT Mayotte, Salim Nahouda est pressenti comme potentiel candidat aux sénatoriales en fin d’année.

F.I. : Justement, au sein d’EDM, certains affirment que vos revendications sont injustifiées. Que des promotions existent bien mais qu’elles ne bénéficient simplement pas à vos proches.

S.N. : Il faut justement se demander pourquoi toutes ces mesures ne profitent pas à des salariés syndiqués chez nous. La réponse est simple, il a une discrimination syndicale au sein d’EDM. Nous avons des jeunes qui ont depuis un certain nombre d’années contribué à la réussite de l’entreprise mais qui se trouvent placardisés au seul motif qu’ils n’appartiennent pas aux bons syndicats. D’autres se voient refuser des augmentations salariales parce qu’il leur est reproché d’avoir des mauvaises fréquentations, sous-entendu qu’ils appartiennent à des syndicats qui osent revendiquer donc mal vus au sein de l’entreprise. Auparavant, les cadres expatriés pour la plupart, avaient des avantages mirobolants et cotisaient dans des mutuelles et des caisses de retraites pour les Français de l’étranger. Ils sont très gênés à présent que les Mahorais ont les mêmes droits qu’eux. Jusqu’en 2011, ils n’étaient pas engagés syndicalement, ils le sont devenus sur incitation d’un ancien directeur d’EDM qui leur a clairement fait comprendre qu’il n’accéderait pas à leurs demandes s’ils choisissaient de se faire défendre par FO. Nous ne leur en voulons absolument pas. Nous demandons simplement l’équité de traitement quel que soit notre pays de provenance. A compétence égale, salaire égal.

F.I. : Le mouvement actuel va-t-il se radicaliser comme en 2018 ou est-ce qu’une porte de sortie rapide est envisageable comme ce fut le cas pour d’autres syndicats maison ?

S.N. : Je ne partage pas du tout ce qualificatif de radicalisation. FO et CGT-Ma forment une intersyndicale qui a et continue toujours d’œuvrer au service des salariés de l’entreprise. Il y a des accords signés au niveau national dans notre branche professionnelle dont nous demandons l’extension à EDM, s’agissant des mesures salariales. Le directeur a dit « niet », estimant qu’il s’agit là d’un dérapage au niveau national, de la part d’EDF, Enedis et toutes les autres entreprises qui ont accepté de faire évoluer les rémunérations de leurs personnels avec deux niveaux de rémunérations, ce qui correspond à une augmentation de 4,6 %. Dans la mesure où le souhait du personnel a toujours été d’intégrer EDF, nous lui avons demandé d’appliquer ces augmentations salariales et les primes accordées à différents secteurs du groupe aussi bien dans les départements d’Outre-mer qu’en Corse. Sa réponse a été un non catégorique. Il faut qu’il nous dise de quel côté les choses sont malsaines, ici à Mayotte où même le prix d’un pot de yaourt coûte 200 % plus cher que dans l’Hexagone, ce qui justifie aisément ces augmentations salariales, ou plutôt de son côté à lui qui s’oppose à ce que ses salariés bénéficient de ces mesures nationales ? Nous supposons que son refus cache quelque chose. En effet, nous avons appris qu’en interne certains responsables lui ont conseillé cette posture, parce qu’ils estiment que ce serait perdre la main sur les employés qu’ils ne peuvent plus exploiter, saturer, et ne leur distribuer ces avantages que seulement quand ils le jugeront eux-mêmes nécessaires. Il faut savoir qu’au sein d’EDM, énormément de salariés peuvent passer plus de quatre ans sans connaitre des évolutions salariales et cela sans aucun justificatif. Lui peut dire qu’il est anormal que ses salariés puissent bénéficier de ces avancées enregistrées à EDF et ailleurs, c’est son problème. Mais nous, de notre côté, nous disons que ce qui est bon pour nos collègues de métropole et d’Outre-mer est aussi bon pour nous. Il s’agit là juste d’une équité de traitement.

F.I. : Des voix en interne vous accusent de privilégier vos intérêts personnels à l’occasion de ces mouvements de grève que vous conduisez. Est-ce le cas ?

S.N. : Ceux qui disent cela sont des gens malhonnêtes. De 2006 à 2014, je n’ai pas connu d’avancements salariaux. A chaque fois que j’en ai bénéficié, il s’agissait d’une mesure collectivement appliquée à tout le monde. Contrairement à d’autres collègues entrés dans l’entreprise à la même période que moi, devenus cadres supérieurs à EDM. Dès le début, j’ai opté pour l’intérêt général. C’est mon choix pleinement assumé que d’être dans le mouvement syndical et défendre ceux qui en ont besoin et non pour défendre mes intérêts personnels. D’ailleurs, je pense que cette posture est celle de ceux qui n’apprécient pas que je sois mandaté pour représenter la CGT dans des instances nationales. Je ne fais pas que représenter les intérêts des salariés mahorais, je le fais pour l’ensemble des outremers. D’autant plus que ne perçois aucune rémunération particulière, mon salaire m’étant toujours versé par EDM et je n’ai jamais eu qu’un seul bulletin de paie dans ma vie, il est estampillé de cette entreprise. Le reste, ce sont des manifestations de jalousie sur lesquelles je ne m’attarderai pas.

F.I. : Certains croient savoir que vous avez des ambitions politiques et que c’est pour cela que vous aurez incité ce mouvement de grève à EDM, le confirmez-vous ?

S.N. : Oui, il n’est pas exclu que je puisse avoir des ambitions politiques. Il n’y a aucune contradiction à cela, ni en France, ni dans d’autres pays. Parfois, il faut savoir amener le combat syndical dans ces hautes assemblées législatives pour faire aboutir les attentes des salariés. En pareilles circonstances, je saurai dissocier mon engagement dans l’action syndicale actuelle de mon éventuelle candidature à une prochaine élection. Les revendications exprimées en ce moment par les salariés d’EDM sont légitimes et n’ont rien en commun avec mes projets politiques personnels.

F.I. : Des tracts auraient dit-on circulé au sein du personnel d’EDM à l’occasion du mouvement de grève en cours (voir ci-dessous). Est-ce que vous cautionnez leur contenu très dur, pour ne pas dire nauséabond ?

S.N. : Ces éléments concernent une communication interne à la CGT-Ma et n’ont rien à faire dans la presse. Pour ne rien vous cacher, je m’étonne que vous puissiez les mentionner dans cet entretien. Autre chose qui me vient à l’esprit et que j’aimerai clarifier aussi. Les coupures de courant opérées ces deux derniers jours, d’abord dans le sud, ensuite dans le nord avant-hier, ne sont, d’aucune manière, imputables au mouvement de grève actuel. Il s’agit là d’une décision souveraine des responsables d’EDM pour des raisons qu’ils sont seuls en mesure d’expliquer.

Des tracts qui ne passent pas en interne

Certains propos dans les tracts récents de la CGT Mayotte ont choqué des salariés du groupe. Un « journal de bord » par exemple, s’en prend à la direction qui agiterait « le drapeau de la colorisation du comité de direction (passage de blanc à noir, vraiment ?). Mais en regardant de près, certains de ces fameux « locaux » siégeant au codir n’ont aucune attache à Mayotte ! Ils ont créé une secte s’assurant de prendre la direction de l’entreprise, s’assurant d’éliminer tous ceux qui seraient à l’encontre de leurs projets. Ne rentrent dans leur cercle que les béni oui-oui aveuglés ». Des salariés y sont également qualifiés de « nègres de salon, bénéficiant également des promotions, en passant du coq à l’âne : la veille, ils sont techniciens, le lendemain, ils sont ingénieurs ! » Dans un autre communiqué datant de début octobre, ceux qui n’approuvent pas les méthodes du syndicat sont traités de « collabos de la direction ». Enfin, des « chargés de missions » venant de l’extérieur sont visées par la phrase : « la définition du sacrifice pour eux se résumerait à des primes à gogo, des postes en veux-tu en voilà, jouer le rôle de sachant quand bien-même, à regarder de loin comme plus près, n’auraient aucune qualification en la matière, sauf servir de mouchard ! »

De nouvelles coupures recensées ce jeudi 5 janvier

En cette période de grève chez EDM (Electricité de Mayotte), plusieurs actes de malveillance ont été observés. Ces derniers ont causé de nombreuses coupures d’électricité au sein de plusieurs communes dans la journée et la nuit du jeudi 5 janvier. Les interruptions de courant ont eu lieu dans la commune de Mamoudzou entre 14h20 et 16h50. Il y en a eu une autre à Sada, Chirongui, Bouéni et Kani-Kéli, entre 22h01 et 23h, une à Ouangani, Chiconi et Sada entre 22h42 et 23h57. La dernière était relevée à Tsingoni, Ouangani, Chiconi, Bandraboua, entre 22h55 et 0h28. « La direction dénonce ces faits condamnables et déplore les impacts considérables pour les clients », indique EDM dans un communiqué.

L’État français autorisé à sauver Air Austral

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Les comptes de la compagnie aérienne réunionnaise ont été plombés par la crise du coronavirus. En effet, les conditions de voyage entre les îles de l’océan Indien étaient particulièrement drastiques.

En difficulté financière, la compagnie aérienne réunionnaise qui dessert Mayotte avait sollicité une aide pour entamer sa restructuration. La Commission européenne vient de donner son accord, ce jeudi 5 janvier. Presque 120 millions d’euros vont être injectés dans l’entreprise, tandis que 17,5 millions serviront à amortir les conséquences de la pandémie de coronavirus en 2020.

L’enveloppe va réduire la menace qui plane au-dessus de la compagnie aérienne. La Commission européenne a autorisé, ce jeudi 5 janvier, le projet de l’État français « de verser une aide à la restructuration de 119,3 millions d’euros pour permettre à la compagnie aérienne Air Austral de retrouver la viabilité ». La compagnie, qui opère notamment à Mayotte, a connu de graves difficultés financières ces dernières années. Elle a bouclé son exercice 2020-2021, fin mars 2021, sur une perte nette de 76 millions d’euros et un chiffre d’affaires en chute de 55% sur un an à 185 millions d’euros. Elle était déjà endettée fin 2021 à hauteur de 161 millions d’euros, hors prêt des actionnaires. Créée en octobre 1990 et basée à La Réunion, Air Austral opère dans tout l’océan Indien et assure les vols vers la métropole et même l’Asie avec sa flotte de huit avions. Elle employait 848 personnes fin 2021 et est détenue à 99% par une société d’économie mixte rassemblant notamment la Région (73,5%), la Caisse des dépôts (13,6%) et le Département (11,4%).

L’État ne sera pas seul à mettre la main à la poche. Outre les 55 millions d’euros de la France, la Sematra y ajoute 25 millions, dont 15 millions via la Région, cinq via le Département et cinq via la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion. Un consortium d’investisseurs locaux va rajouter 30 millions d’euros. Les dettes de la compagnie seront, en plus, effacées. « Ce plan permet d’assurer la pérennité de la compagnie aérienne et d’éviter ainsi sa liquidation qui porterait un préjudice considérable à La Réunion en tant que région ultrapériphérique et assistée. De plus, le financement public du plan de restructuration respecte le principe de proportionnalité, puisque le bénéficiaire contribuera à son financement par des fonds propres ou privés, il permet à la compagnie aérienne de retrouver une viabilité à long terme et affecte les échanges entre États membres que dans une mesure très limitée », estime la Commission européenne, qui encadre ce genre d’opération (voir encadré).

D’autres aides pendant le Covid

« La Commission a notamment pris en compte les mesures visant à limiter les distorsions de concurrence, à savoir : la limitation du nombre de sièges proposés par Air Austral ; une limitation du nombre de routes exploitées par la compagnie aérienne ; l’interdiction de prendre des participations dans d’autres entreprises ; et la mise en place d’accords commerciaux avec d’autres compagnies aériennes qui en font la demande. Ces mesures continueront de s’appliquer pendant toute la durée du plan de restructuration, qui s’étendra de janvier 2022 à mars 2025 », poursuit l’instance européenne.

Ce n’est pas la première fois que l’État vole au secours d’Air Austral. Le 18 janvier 2022, un prêt de vingt millions d’euros a été octroyé à la société. La compagnie avait déjà été maintes fois soutenue via des prêts garantis par l’État et un prêt direct. Au total, déjà 100 millions d’euros ont été injectés, dont 20 débloqués en août 2021, et sans compter l’aide de janvier 2022. Ce sera encore le cas cette fois-ci, puisque « la France a notifié à la Commission une mesure d’aide d’un montant de 17,5 millions d’euros destinée à indemniser Air Austral pour les dommages qu’elle a subis entre le 17 mars et le 30 juin 2020 en conséquence directe des restrictions de voyage mises en place pour limiter la propagation du coronavirus. »

Air Austral, qui a changé de PDG en juin 2022, doit maintenant tout faire pour redécoller.

Un cadre strict de la Commission européenne

L’article 107, paragraphe 3, point c), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) et les lignes directrices de la Commission concernant les aides d’État au sauvetage et à la restructuration d’entreprises non financières en difficulté « permettent aux États membres de soutenir les entreprises en difficulté, sous certaines conditions strictes », rappelle la Commission européenne. Ainsi, les aides au sauvetage peuvent être accordées pour une période pouvant aller jusqu’à six mois. « Au-delà de cette période, soit l’aide au sauvetage doit être remboursée, soit les États membres doivent notifier un plan de restructuration à la Commission, pour appréciation au regard des règles en matière d’aides d’État ». Elle précise que l’aide à la restructuration doit permettre « une viabilité à long terme de l’entreprise » et sans maintien de l’aide de l’État. La société elle-même doit « contribuer suffisamment aux coûts de sa restructuration ».

C’est sur la base de ce même article, mais son paragraphe 2, que l’aide compensant les pertes liées au Covid-19 a été autorisée.

Les ramasseurs de déchets mobilisés à Kawéni, ce samedi

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Le ramassage débutera à 6h, ce samedi 7 janvier, dans le quartier Mahabourini, à Kawéni. (image d’illustration)

La saison des pluies et ses grosses averses amènent souvent avec elles une descente des détritus présents dans les hauteurs des villages, à l’image de la pluie qui a touché Kawéni, le jeudi 29 décembre. L’averse d’une trentaine de minutes a déversé tous les déchets présents en amont jusqu’en aval du village, là où tout a été récupéré. Pour endiguer ce problème, une opération de nettoyage est organisée, ce samedi 7 janvier, à Kawéni.

Pourquoi est organisée cette opération ?

Cette action de nettoyage et de sensibilisation est organisée pour lutter contre l’insalubrité accentuée par la saison des pluies. Elle était programmée initialement courant janvier, avant le début des précipitations. « L’intense pluie qui a eu lieu jeudi et qui a fait descendre tous ces déchets nous a pris de court », reconnaît Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou. Cette première opération de l’année est une réelle « cause communale » et une « réflexion qui sera complétée à l’avenir avec une répétition de ces actions et potentiellement la mise en place d’un contrat d’objectifs ».

Quels sont les objectifs de cette opération ?

L’événement est coorganisé par la ville de Mamoudzou, la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) et des associations de Kawéni. En plus de nettoyer les hauteurs du village, il a pour but de sensibiliser les habitants des différents quartiers aux enjeux de la propreté urbaine et ainsi, réduire le flux de déchets produits en amont. Cette opération s’ancre dans la préservation de la biodiversité du territoire et de sa préservation. En complément, tout au long de cette semaine, les équipes de la Cadema se sont mobilisées pour mener une action de sensibilisation auprès des habitants des zones situées en amont. « Il faut impliquer les habitants de ces quartiers et insister sur la sensibilisation auprès d’eux », affirme le maire.

Une douzaine d’associations étaient présentes lors de la réunion de travail de ce mardi à la MJC de Kawéni.

Qui est mobilisé ?

Afin de réaliser cette journée de ramassage des déchets, « une douzaine d’associations se mobilisent », confirme le maire de Mamoudzou. Wenka Culture, ABK, Kawéni Nouvelle air, SOP Mangatélé, association des jeunes talents, Bouge-toi pour ta santé, association des producteurs maraichers de Kawéni, étoile bleue de Kawéni, amis des îles, action coup de pouce ou encore ACEKB font partie des associations ayant répondu présentes pour cette action aux côtés des collectivités.

Dans quels secteurs les ramasseurs vont passer ?

La zone de ramassage des déchets s’étend de Mangatélé à Mahabourini. Ce sont donc quatre secteurs qui sont concernés, à savoir Mahabourini Ravine, Mangatélé, Cascade – Haut Ravine et Haut Kakal. L’action débutera justement par la rue Zamantalé, devant le Sénat bleu de Mahabourini.

Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou, a présenté aux associations de Kawéni les modalités d’organisation de l’opération de ramassage.

Comment se déroulera la journée ?

Ce samedi 7 janvier, « tous les habitants sont invités à participer à cette opération. Le rendez-vous est donné à 6h au niveau de la Maison du projet à Kawéni », annonce le premier magistrat de la commune. Pendant plusieurs heures, les habitants présents et quelques 360 bénévoles (adhérents à l’une des associations) s’attelleront à la difficile tâche du ramassage de déchets de tous types.

Aux Comores, la polémique enfle autour du carburant vendu dans les stations

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Des automobolistes ont vu leurs véhicules s'arrêter alors qu'ils venaient de faire le plein.

Sur l’ensemble du territoire des Comores, les automobilistes n’arrêtent pas de pointer du doigt le carburant qui selon eux endommagerait leurs voitures. La société comorienne des hydrocarbures assure elle que ses produits pétroliers sont de bonne qualité. Mais certaines sources internes contredisent cette version.

Depuis deux semaines, l’information circule. Les médias ont même rapporté il y a quelques jours des témoignages d’automobilistes dont les voitures sont tombées en panne après avoir fait le plein dans des stations-service. Mais, l’entreprise nationale de distribution des produits pétroliers avait préféré opter pour le silence jusqu’à ce jeudi. Pointée du doigt, la société comorienne des hydrocarbures (SCH) a tenu un point de presse, ce jeudi 5 janvier, pour défendre son carburant dont la qualité est remise en cause par de nombreux usagers. C’est surtout l’essence qui se trouve sur la sellette. Par exemple, un internaute répondant au nom de Hassane Nourdine a partagé sur Facebook son cauchemar. Résidant sur l’île d’Anjouan, il n’a pas pu terminer sa course car son véhicule s’est arrêté subitement alors qu’il venait de quitter la station. « Je viens de mettre du carburant il y a trente minutes et voilà que ma voiture me lâche au beau milieu de la route », écrivait-il. Ce calvaire, il n’est pas le seul à le vivre. Pourtant, la société nationale en charge de la vente des produits pétroliers continue de soutenir que son carburant est irréprochable. « Nous procédons à des analyses avant la mise en vente. C’est la même méthode si une cargaison arrive. Nous dépêchons sur le bateau des agents pour prélever des échantillons, pour analyse avant le déchargement, une façon de s’assurer que le produit répond à nos exigences », ont défendu les conférenciers, devant la presse.

Les cuves des bateaux impropres ?

En gros, si problème il y a, il est à chercher ailleurs. On pointe souvent les stations-services. « En fait, la présence d’eau dans une cuve de gasoil est quasi-inévitable. Or, certaines stations de la capitale ne sont pas en règle, car ne disposant pas de point de purge, donc l’eau ne parvient pas à sortir, elle s’accumule à l’intérieur. Mais souvent, il se trouve que le propriétaire a les bras longs et notre hiérarchie n’ose pas prendre des mesures », déplore un cadre de la société comorienne des hydrocarbures. Notre source, qui a préféré intervenir sous le sceau de l’anonymat, qualifie de « mensongères » les déclarations de ses collègues qui animaient la conférence de ce jeudi. « Le transfert du carburant entre les îles se fait dans des bateaux pourris et pollués. Même les produits débarqués avant-hier ne seront pas épargnés. Aucun contrôle n’est effectué pendant la livraison du carburant vers les autres îles. Ils savent tous que les cuves de ces bateaux sont dans un sale état, mais personne ne s’en soucie », a conclu notre source. D’ailleurs, par précaution, a-t-elle illustré, la SCH ne livre jamais du kérosène en provenance des îles car il ne serait jamais validé. « Le pilote procède à un test rapide avant le chargement dans l’avion.  Donc on est prudents », a cité à titre d’exemple, notre informateur. En dépit de ces révélations, le fournisseur national de carburant refuse de se remettre en cause ne serait-ce qu’une seule fois. Alors que dans une déclaration rapportée sur les colonnes du quotidien Al-watwan, un responsable d’une station de la capitale confirme que l’essence distribuée dernièrement avait une couleur inhabituelle.

Sur l’île de Moheli, les réservoirs de plusieurs motos sont troués, selon un article de La Gazette des Comores. Tout comme les automobilistes, les motards pensent que l’essence y serait pour quelque chose. A la Grande Comore, depuis juillet 2022, les véhicules de haute gamme sont les plus touchés, à l’instar des 3008, DS7. La panne touche toujours la même pièce : les pompes à injection. L’affaire avait fait un peu de bruit, des annonces d’inspection ici et là. Mais au bout d’une semaine, rien. Six mois plus tard, le problème a refait surface avec des dégâts considérables. Mais personne ne doute que l’affaire s’effritera d’ici quelques jours au grand dam des citoyens qui doivent supporter les dommages.

Randoclean : dernière randonnée des vacances à Dzoumogné, ce dimanche

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À l’occasion de l’événement « Rando du dimanche », mis en place par Randoclean pendant les vacances scolaires, l’association clôture cette action ce dimanche 8 janvier avec une dernière randonnée. Cet événement avait pour but de faire découvrir, au plus grand nombre, les sites naturels et touristiques de l’île aux parfums. Ce dimanche, la randonnée vous fera donc découvrir la retenue collinaire de Dzoumogné, dans la commune de Bandraboua. L’excursion débutera à 9h, pour se terminer aux alentours de 12h. Le parcours de cette randonnée est de 5,61 kms. Les personnes désireuses de participer à cette excursion doivent obligatoirement s’inscrire gratuitement à l’adresse suivante : https://docs.google.com/…/1FAIpQLSeKcAD0Q…/viewform… Les personnes inscrites recevront dès vendredi les informations complémentaires (lieu de rendez-vous, heure de départ, etc.).

Trois événements culturels pour commencer l’année à Chirongui

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Le pôle culturel de Chirongui organise plusieurs événements afin de satisfaire son public en ce début d’année 2023. Le samedi 14 janvier, à partir de 20h30, est organisé une soirée concert à l’extérieur. À cette occasion, les organisateurs mettront en avant non seulement la musique locale, les musiciens amateurs, confirmés ou en vie de professionnalisation, mais également les artistes mahorais. L’occasion pour les spectateurs de découvrir ou redécouvrir ces artistes.

Une semaine plus tard, le 21 janvier, un spectacle de danse « Les chemins du retour », de la compagnie Black Bakara est programmé à 19h30. C’est le dernier acte d’une trilogie portant sur l’exil débuté en 2013 avec « Exilé » puis « Port d’attache ». Il raconte l’histoire d’un homme à la recherche de réponses. Par ailleurs, le spectacle questionne les racines et la filiation. Afin d’assister à cet événement, les spectateurs doivent réserver leur place sur yurplan.com/event/LES-CHEMINS-DU-RETOUR-COMPAGNIE-BLACK-BAKARA/93216

Et pour le dernier événement du mois de janvier, rendez-vous avec « Désobéir », une pièce de théâtre de la compagnie « Les cambrioleurs » le mardi 31 janvier 2023 à 20h30. Cette dernière raconte l’histoire de quatre jeunes femmes clamant leur désir de vies avec une fougue guerrière communicative. Leurs familles sont originaires du Maroc, d’Iran, du Cameroun et de Turquie. Une jeune génération féminine issue de l’immigration qui se confie, témoigne. Il est nécessaire de réserver sa place sur https://yurplan.com/event/Desobeir/93419

La déchetterie mobile du Grand Nord inaugurée le 21 janvier 

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La communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) inaugure sa première déchèterie mobile, le 21 janvier 2023, à Acoua. Très attendu sur le territoire du Grand Nord, ce dispositif comprendra quatre bennes du Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam) mises à disposition des usagers tous les 3èmes samedis du mois, de 7h30 à 11h, dans chaque commune du Nord. Les habitants auront la possibilité de venir déposer les déchets suivants : déchets électroniques, électroménager, ferrailles, encombrants, textiles et déchets verts. Le calendrier de passage est le suivant : le 21 janvier à Acoua, le 18 février à Koungou, le 18 mars à M’tsamboro, le 15 avril à Bandraboua, le 20 mai à Koungou et le 17 juin à Acoua.

L’amélioration de la gestion de déchets et de la salubrité publique sont des enjeux prioritaires du Contrat de Relance et de Transition Ecologique (CRTE) du Grand Nord de Mayotte. Afin de protéger les ressources naturelles et de lutter efficacement contre les dépôts sauvages de déchets, la communauté d’agglomération incite tous les usagers à respecter la réglementation ainsi qu’à faire l’effort du tri : 23% des déchets pourraient être recyclés, ainsi que 31 % pourraient être compostés. C’est autant de déchets qui ne seront pas enfouis dans le sol de Mayotte.

 

A Mamoudzou, la cérémonie des vœux se fera dans le nouveau gymnase de M’gombani

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Pour débuter cette nouvelle année 2023, Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou, ainsi que le conseil municipal invitent les habitants de la commune, les usagers, acteurs économiques, publics et privés à la cérémonie des vœux à la population. Cette dernière aura lieu sur le parvis de la Maison des Jeunes et de la Culture à M’gombani, le 12 janvier, à 13h30. Lors de cette journée, la ville de Mamoudzou en profitera pour mettre en avant le sport. À cette occasion, aura lieu l’inauguration du gymnase Jean-François Hory, en présence de l’ancien athlète international, champion d’Europe et recordman du 4×100 mètres en 1990, Daniel Sangouma. Le Réunionnais participera durant une semaine « à des séquences d’échanges avec les services du sport de la ville afin d’accompagner la montée en compétences des actions sportives à Mamoudzou et la cohésion par le sport », explique la Ville.

Le match FC Ylang de Koungou-TCO Mamoudzou sera joué ce samedi

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Les joueurs du FC Ylang de Koungou (Régionale 3) n’ont pas pu jouer l’avant-dernier match de leur saison à cause d’une erreur de communication.

La saison de Régionale 3 n’a pas totalement pris fin. Un dernier match aura lieu, ce samedi 7 janvier, à Mamoudzou, entre le FC Ylang de Koungou et le TCO Mamoudzou. La rencontre devait se jouer le 10 décembre, mais un imbroglio dans la communication de la Ligue de football avait induit le club de Koungou en erreur. Si la montée en Régionale 2 n’est plus possible, celui-ci a fait valoir devant la commission des statuts et règlements que l’équipe ne devait pas perdre par forfait et le match à rejouer. Leur demande était d’abord vaine, mais l’appel a porté ses fruits. “La commission régionale d’appel sportif vient d’infirmer la décision prise en première instance et la rencontre est reprogrammée ce samedi 7 janvier”, confirme Djamil Abdallah, dirigeant du FC Ylang.

Première séance au cinéma Alpa Joe le 13 janvier !

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La première projection au cinéma Alpa Joe, à Mamoudzou, est prévue le vendredi 13 janvier, à 11h30.

Le conseil départemental de Mayotte et l’Office culturel départemental (OCD) ont annoncé la réouverture du cinéma Alpa Joe, fraîchement rénové. Les spectateurs pourront assister à la projection en 3D du film « Avatar 2 : la voie de l’eau » de James Cameron, le vendredi 13 janvier 2023, à 11h30, pour des tarifs d’entrée compris entre cinq et huit euros.

D’autres films sont prévus à l’affiche, tels que « Le Chat Potté ». Ben Issa Ousseni, président du Conseil départemental de Mayotte, s’est félicité de cette réouverture tant attendue. « Cela permettra aux Mahoraises et Mahorais d’accéder, à nouveau, à des films de qualité à Mayotte », se réjouit-il.

Tout juste inauguré, le plateau sportif de Kawéni vandalisé

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Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou, constate par lui-même l’ampleur des dégâts. La chute du panier a laissé des trous dans le revêtement qui recouvre le terrain.

Le plateau de Kawéni, inauguré le 26 décembre, a déjà été sévèrement endommagé. La ville de Mamoudzou a organisé, ce mercredi soir, une réunion d’urgence pour discuter de la situation et de la possibilité de fermer temporairement l’enceinte. Une plainte a été déposée.

Le nouveau site sportif de Kawéni, ouvert à tous et officiellement livré le 26 décembre, a subi d’importantes détériorations dans la nuit de mardi à mercredi. L’un des paniers de basketball latéraux a été renversé, sa structure dessoudée du sol. Le portail d’accès métallique a été retrouvé à terre, sorti de sa butée ; l’armoire électrique – qui pilote le dispositif d’éclairage et la descente des deux panneaux de basketball principaux – a été forcée et vandalisée. En réponse, la Ville de Mamoudzou a tenu une réunion sur les lieux ce mercredi soir, en présence du maire Ambdilwahedou Soumaïla, des services techniques, et des associations et clubs sportifs de Kaweni. « On ne va pas se laisser décourager par quelques voyoux ! Je vous demande de continuer à être aux côtés des jeunes », déclame-t-il à l’attention de l’auditoire réuni en urgence.

Pour l’heure, la question d’une fermeture complète de l’enceinte se pose : « l’armoire électrique vandalisée, ça peut vite être délicat en termes de sécurité », justifie le maire, dans l’attente de l’état des lieux de ses services techniques. L’estimation des dégâts sera réalisée « dans les deux ou trois prochains jours », assure-t-il, pour permettre une remise en état rapide.

Un nouvel équipement à importer

Face à l’élu, les représentants des clubs qui utilisent le plateau sportif pour leurs matchs et entraînements s’inquiètent des délais de réparation. « Rien que dans notre club, nous sommes dix équipes. L’urgence est là. Quand pourrions-nous récupérer les équipements ? », interroge Mdéré Ali, président du club de basketball de l’Étoile bleue de Kawéni, qui voit disparaître avec cet acte de vandalisme les trois derniers paniers qui étaient encore utilisables. « Ces équipements ne sont pas produits sur l’île. Je peux signer le bon de commande dès demain s’il le faut », assure le maire. « Mais s’il faut faire venir les paniers de métropole ou de la Réunion, on est dépendants des délais de livraison maritime. Nous ferons le plus vite possible. » En attendant, des dispositions devront être prises pour délocaliser les matchs de compétition dans d’autres structures de la commune.

« On va continuer de faire ce qu’on a à faire ! Un tel acte de vandalisme ne nous empêchera pas d’investir pour la jeunesse ! », appuie le premier magistrat de la ville, en rappelant qu’une étude complémentaire doit être menée pour doter l’infrastructure de vestiaires. Une plainte a été déposée par la mairie. La caméra de surveillance située à proximité du portail dégondé livrera peut-être l’identité des malfrats… « Il me semble qu’elle est hors service », soupire l’un des agents municipaux.

Levée de l’interdiction de baignade à Musical Plage

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La plage de Bandrélé était fermée à la baignade depuis le 21 décembre 2022.

Les baigneurs peuvent de nouveau profiter des joies d’une baignade à Musical Plage. En effet, un nouveau contrôle de l’eau de baignade a été effectué par l’agence régionale de santé de Mayotte, le lundi 2 janvier, au niveau de cette plage de Bandrélé. Les résultats d’analyse font état d’une eau qui respecte à nouveau les normes en vigueur, ce qui permet une levée de l’interdiction de baignade à Musical Plage notifiée via un arrêté municipal. La pratique de la baignade est donc de nouveau autorisée sur cette plage depuis ce mercredi 4 janvier.

Pour rappel, la baignade avait été interdite par un arrêté municipal pris par la commune de Bandrélé le 21 décembre dernier. En cause, la présence avérée de bactéries pathogènes, germes de types entérocoques intestinaux qui dépassait le seuil autorisé.

Des nouvelles coupures d’électricité et un poste incendié à Dzoumogné, ce mercredi soir

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Les communes de Tsingoni, M'tsangamouji et Acoua ont été privées d'électricité, ce mercredi 4 janvier.

La grève des syndicats CGT et FO, majoritaires au sein d’Electricité de Mayotte, perdure depuis deux semaines maintenant. Alors qu’un accord a été trouvé avec les autres syndicats, la direction d’Electricité et l’intersyndicale entretiennent toujours des rapports conflictuels. Mardi 3 janvier, les négociations ont pris fin quand la première a accusé l’autre de bloquer le siège situé à Kawéni. Dans la soirée, les communes de Bouéni et Kani-Kéli se retrouvaient sans électricité. C’était encore le cas, ce mercredi soir, cette fois pour Tsingoni, M’Tsangamouji et Acoua. Selon le fournisseur d’électricité, il s’agit de « mises hors
tension de postes par un tiers ». « Par ailleurs, le poste de distribution publique situé à Dzoumogné a été incendié et les gendarmes ont trouvé le cadenas cassé et des cartons
en feu à l’intérieur », poursuit EDM. « La direction dénonce ces actes condamnables et EDM déposera plainte ce jour. Elle déplore les impacts considérables pour les clients. »

La fin de la remise de l’État atténuée par la baisse des prix du carburant

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Fin de la remise sur le prix du carburant à Mayotte, comme en métropole.

Au 1er janvier 2023, l’État a arrêté de donner un coup de pouce aux usagers de la route. A Mayotte, la remise ces dernières semaines était de 8,33 centimes par litre de carburant. Les prix repartiront-ils à la hausse ? Pas à court terme tout du moins grâce à la baisse des cours mondiaux.

Pendant l’hiver austral, le tarif du carburant a connu un coup de chaud à la pompe. En juillet, le gazole avait atteint 1,77 euros par litre et 1,97 euros par litre pour l’essence (voir graphique), en dépit d’une remise de l’État de quinze centimes par litre. Cette flambée, encore importante en août, s’est ensuite estompée. Les autorités ont alors réduit peu à peu la voilure jusqu’à mettre fin à leur remise pour ce 1er janvier. Est-ce que cela veut dire que les prix vont de nouveau augmenter ? Pas tout de suite. Les cours mondiaux ont tellement baissé que les tarifs suivent aussi.

Par exemple, le prix du gazole qui était de 1,61 euros par litre en décembre (en incluant la remise de 8,33 centimes) passe à 1,53 euros par litre en janvier. Pour l’essence, l’automobiliste ou le scootériste gagnent même treize centimes par litre (1,68 euros par litre contre 1,81 euros par litre en décembre et avec la remise incluse). « L’évolution des cours de l’essence : les cotations moyennes de l’essence baissent sur les quinze premiers jours du mois de décembre de 23,9 % », explique, en effet, la préfecture de Mayotte. L’effet sur le gazole est similaire puisque « les cotations moyennes du gazole baissent sur les quinze premiers jours du mois de décembre de 17,2 % ». Cette baisse bienvenue est due aux incertitudes économiques provoquées par la reprise du Covid-19 en Chine.

Le Département et Total à la rescousse cet été

Il n’y avait pas que l’État qui avait décidé d’enrayer les prix du carburant, cette année. Le conseil départemental de Mayotte et Total (qui a un monopole sur l’île) ont aidé aussi à baisser la facture, ces derniers mois. Le premier a voté, le 28 juillet, une baisse de sa taxe spéciale de consommation sur les prix de l’essence et du gazole routier. Cela a entrainé une diminution de 74 euros par mètre cube pour une durée de trois mois. Quant à la compagnie pétrolière, une remise de vingt centimes par litre avait été décidée en septembre, puis poursuivie jusqu’en novembre. Si le conseil départemental a mis fin à sa réduction fiscale, il intervient toujours pour limiter l’inflation des prix des produits de la vie courante (voir encadré). Comme l’État, les deux n’avaient récemment plus d’intérêt à intervenir sur le prix du carburant.

Le tout est de savoir jusqu’à quand.

Un Bouclier Qualité Prix + toujours actif en 2023

A Mayotte, le « Bouclier Qualité Prix + » entraîne le maintien du prix global d’un panier de 74 produits à 200 €, jusqu’en mars 2023 malgré l’inflation. En outre, il y a onze produits pour lesquels le conseil département de Mayotte s’est engagé à diminuer l’octroi de mer, jusqu’à zéro pour certains pendant six mois à compter de décembre et renouvelable une fois.

La taxe appliquée aux ailes de poulet, produit très consommé sur l’île, est ainsi passée de 5% à 0%. L’Oudinot du pouvoir d’achat a permis la mobilisation de nouveaux acteurs dans le domaine du transport et de la distribution pour le « Bouclier Qualité Prix + » aux côtés des signataires historiques : Mayotte Tropic, Somaco, Mayotte Channel Gateway, Tilt et Transit Express Mayotte. En outre, le groupe CMA/CGM s’est engagé à effectuer une remise de 750 € sur les conteneurs 40 pieds à destination des Outre-mer.  De plus, en 2023, la franchise du colis a augmenté dans le cadre de l’application des taxes. En effet, seuls les colis dont la valeur est supérieure à 400 € sont désormais taxés (contre 250 € auparavant).

A Ouangani, « on nous laisse le choix entre nous passer à la machette ou nous brûler vifs »

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La commune de Ouangani a subi une vague de violences ces dernières semaines. Un collectif de riverains s’est créé pour dénoncer cette situation.

Excédé par le degré de violence, un collectif des riverains du lotissement « Sélémani » dans le village de Ouangani a écrit au procureur de la République et aux principales autorités de l’île. Selon nos informations, des interpellations ont eu lieu le 29 décembre (voir encadré), sans lien avec ledit courrier.

« Il ne se passe pas une semaine sans que nous subissons l’assaut d’individus non identifiés qui caillassent nos maisons, vandalisent nos biens, nous agressent physiquement, nous harcèlent moralement et profèrent des menaces de mort à notre encontre, nous laissant le choix de (notre supplice) entre nous passer à la machette ou nous brûler vifs dans nos maisons ». Les mots sont durs, mais reflètent la réalité du désarroi de certains habitants de Ouangani, la commune du centre de l’île. Elle subit depuis plusieurs mois les conséquences des affrontements entre bandes rivales d’adolescents.

Comme dans les centres urbains de l’île, la population se trouve prise au piège d’actes d’incivilités et de vandalisme, devenant la victime des dégâts collatéraux. Alors que le degré de violence monte crescendo jour après jour, les habitants mécontents dénoncent des interpellations (lorsqu’elles ont lieu) non suivies de sanctions judiciaires. Les actes de violence inquiètent au plus haut point les signataires de la plainte collective contre X, adressée au parquet de Mamoudzou, pour actes de vandalisme, harcèlement moral, menaces de mort et trafics de drogue.

Déjà plusieurs victimes

Les signataires énumèrent les victimes connues de ces bandes. Il y a, par exemple, ces deux jeunes personnes agressées et hospitalisées dont un evasané ou ces trois personnes sortant de la mosquée qui ont évité (de justesse) de recevoir des coups de machettes. Une mère de famille a perdu connaissance après avoir reçu un galet à la poitrine, tandis qu’un homme a reçu plusieurs coups de couteau et a échappé de peu à la mort alors qu’il était juste sorti promener son chien.

Les signataires de la plainte évoquent une situation de terreur qui favoriserait un trafic florissant de stupéfiants dans la commune et s’en remettent aux autorités judiciaires, craignant chaque jour pour leurs vies au milieu. Une copie de cette plainte a été adressée au préfet du département, au commandement de la gendarmerie et à plusieurs autorités politiques de premier plan.

Des interpellations ont eu lieu le 29 décembre

Hasard du calendrier, la gendarmerie est intervenue avant même que le courrier n’arrive sur le bureau du procureur. Quatre interpellations ont été effectuées, le 29 décembre, dans ce secteur qui pose problèmes aux forces de l’ordre depuis quelques semaines déjà. Des barrages et des caillassages les visant directement sont réguliers. Cependant, les gendarmes notent que depuis l’action du 29 décembre (il y a eu des expulsions et il y aura des suites judiciaires pour les quatre personnes), ils n’ont pas eu à intervenir.

Moins le fruit du hasard, le 31 décembre, le maire lui-même, Youssouf Ambdi, a pu faire part de ces difficultés en tête à tête avec Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, lors de son déplacement sur l’île.

Les binationaux écartés définitivement de la présidentielle comorienne

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Le nouveau critère pour les candidatures à l’élection présidentielle disqualifie des opposants d’Azali Assoumani installés à l’étranger.

Malgré son caractère discriminatoire et les grincements de dents, le parlement comorien, dont les députés sont acquis au parti d’Azali Assoumani, ont voté la loi sans rechigner. Le texte instaure par ailleurs le rassemblement de 3.000 parrainages pour tout candidat qui souhaite prendre part à une élection présidentielle.

Aux Comores, la nouvelle loi qui interdit aux binationaux de prendre part à l’élection présidentielle a été adoptée sans coup férir, mercredi 28 décembre, par les députés de l’Union. Le texte, proposé par le gouvernement d’Azali Assoumani, empêche définitivement les Comoriens détenteurs d’une autre nationalité de briguer la magistrature suprême de leur pays. Selon l’article 7 de la loi, votée par les 23 élus sur les 24 que compte l’assemblée, si un candidat est titulaire d’une ou plusieurs nationalités autre que la comorienne, il doit alors renoncer aux autres nationalités étrangères. Sans cela, il sera recalé. Pour un pays comme les Comores qui compte une communauté importante installée en France, ce texte est qualifié de discriminatoire, car il marginalise les enfants de la diaspora qui seraient animés par des ambitions politiques.

Le ministre de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud Mradabi, lui réfute cette lecture. « Je crois qu’il n’y a pas d’exclusion de la diaspora. Le candidat peut se présenter à toutes les élections. Il n’est pas exclu de facto. Il faut juste qu’il renonce à sa nationalité étrangère s’il veut devenir président de la République », déclarait-il en conférence de presse, mercredi, quelques heures après l’adoption de la loi. Ce garde-fou vise surtout à protéger la fonction contre les conflits d’intérêts d’un chef de l’État binational. « Pour quelqu’un qui veut devenir président, il doit être capable de faire le choix. Plusieurs pays appliquent cette disposition qui à mes yeux est tout à fait raisonnable. A mon avis, cela n’a rien d’un copier-coller. La renonciation des autres nationalités pour une personne qui aime son pays, ne devrait pas poser un problème », renchérit, pour sa part, Moussa Abdallah Moumine, secrétaire général du parti, Radhi, la formation politique de l’actuel porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie.

Élections de 2024

Ce n’est pas pour autant l’avis du G10, un groupement de partis politiques de la mouvance présidentielle, soutenant la politique du chef de l’État, Azali Assoumani. Lorsque ses leaders avaient été invités par la commission des lois de l’assemblée nationale, ils ont montré les dangers de ce texte. « Nous avons essayé d’expliquer aux parlementaires que le moment était mal choisi pour faire voter une telle loi. D’autant que d’ici un an, le pays compte organiser des élections présidentielles. On a plaidé pour la suspension des travaux et l’usage des textes en vigueur pour les scrutins prévus en 2024, le temps que l’on retrouve une stabilité qui pour nous reste la priorité. Malheureusement, ils ont ignoré nos propositions », regrette, Mohamed Ali Dia, vice-président et porte-parole du G10. La vision de ce courant, présidé par l’ancien gouverneur de l’île autonome de Ngazidja, Mohamed Abdoulhoihabi, se penche beaucoup plus sur une politique visant à attirer les binationaux.  « On devrait plutôt inciter ces ingénieurs et intellectuels à venir investir, apporter les connaissances pour le développement du pays au lieu de les interdire de participer à la vie politique. Car nous voyons comment l’équipe des Cœlacanthes portée par des binationaux, dont certains sont des frères comoriens originaires de Mayotte, rayonne. On ne peut en aucun cas exclure nos jeunes Franco-comoriens qui souhaiteraient devenir président », insiste Mohamed Ali Dia. Même discours pour le parti Orange [la seule formation qui détient deux députés à l’Assemblée nationale]. « Le pays compte un nombre important de Franco-comoriens. Enlever à ces personnes la possibilité de se porter candidat à l’élection majeure de la vie politique comorienne porterait atteinte à un principe cardinal de la démocratie », déplore le parti de l’ancien ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou.

La diaspora ciblée

Depuis que ce projet de loi a fait son apparition, tous les yeux sont rivés vers la diaspora installée essentiellement en France. Estimés à plus de 300.000 habitants, ces Comoriens sont devenus des acteurs économiques incontournables. Selon le dernier rapport annuel de la Banque centrale des Comores, les transferts d’argent ont connu une hausse de 14.8%. Les fonds envoyés par la diaspora via les sociétés spécialisées, sont passés de 84 pour s’établir à 96 milliards de francs, entre 2020 et 2021. Sur le plan politique, le poids de la communauté n’est plus à démontrer. C’est grâce à la mobilisation des opposants restés en France que le monde entier découvre « les dérives dictatoriales » d’Azali Assoumani, qui a modifié la constitution en 2018 pour se maintenir au pouvoir, alors qu’il aurait dû laisser la place à un enfant de l’île d’Anjouan, depuis mai 2021. Ce sont ces mêmes militants qui battent le pavé dans les villes françaises pour dénoncer le rétrécissement de la démocratie aux Comores, où aucune manifestation politique ou citoyenne n’est autorisée depuis maintenant quatre ans. Des prises de position qui dérangent le pouvoir dont la réélection en 2019 est toujours contestée. L’idée de protéger le fauteuil présidentiel a été évoquée pour la première fois lors du dialogue inter-comorien, organisé en février dernier sans l’opposition. Sauf que la proposition remise aux autorités exigeait la renonciation de la nationalité étrangère du candidat élu président, juste avant l’investiture. Force est de constater que cette recommandation n’a pas été prise en compte. Un autre article qui suscite la controverse est celui relatif à l’instauration du système de parrainage (il faudra 3.000 parrainages pour se présenter candidat. Des citoyens ont déjà annoncé leur intention d’attaquer la loi devant la haute cour.

Tribune libre : « La FCPE agira où elle constate que l’intérêt des enfants l’exige »

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L’association de parents d’élèves, à travers la voix d’Haïdar Attoumani Saïd, président de la FCPE 976, tient à rappeler au nouveau recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, que de nombreux défis attendent le système éducatif mahorais dans les mois et les années à venir. 

« A l’heure où partout à travers le monde, les appels à projets pour la numérisation et l’innovation dans tous les secteurs des établissements scolaires, la situation de Mayotte nous interpelle. 2023 s’ouvre nouvellement sur sa population et la FCPE 976 voudrait qu’elle soit une année d’espoir pour relancer la formation de notre jeunesse parce qu’elle représente notre ingénierie de demain. Nous sommes un département jeune avec comme force de sa richesse cette même jeunesse qui mérite l’attention de tous. Lui donner les opportunités nécessaires devrait animer la conscience de tout responsable détenteur de politique publique et qui voudrait le bien-être de ses habitants. Elle ne demande que l’on puisse l’écouter, la valoriser pour mieux la respecter.

Il est temps de mettre l’apprentissage et la réussite au cœur des débats publics. Les derniers résultats d’évaluations nationales ne sont pas favorables sur l’ensemble du territoire national. Et pour Mayotte, c’est beaucoup plus compliqué. Cette réalité doit interpeller le tout nouveau recteur Jacques Mikulovic, la FCPE tient d’ores et déjà à tirer la sonnette d’alarme. Le constat est général partout pour dire que c’est une réalité que nous devons avoir le courage de prendre en compte. Nous avons de plus en plus des jeunes qui sont bien accompagnés au niveau du suivi scolaire et qui ont de très bonnes notes. Seulement, ils sont confrontés au manque de considération pour valoriser leur compétence parce qu’il faut permettre à ceux qui cumulent des retards fondamentaux d’être aussi accompagnés. Malheureusement, ce sont les plus avancés qui perdent peu à peu de niveau et finissent par décrocher. Il faut en finir et leur proposer d’autres alternatives qui permettraient au territoire de mieux préparer son avenir.

Quelle est la situation dans nos écoles primaires et maternelles à la fin du premier trimestre 2022/2023 ? Mayotte, ce sont ses dix-sept communes et ses treize cantons qui la composent et nous devons être informés sur les politiques publiques mises en place pour la formation de notre jeunesse et de la population de façon globale. Ne dit-on pas que « La jeunesse est l’avenir de notre société » ? Malheureusement, on constate que cette dernière l’oublie trop souvent. Dites-moi comment vous traitez votre jeunesse, je vous dirai qui vous êtes au juste. Est-ce que nos écoles répondent-elles aux enjeux du territoire ? Et comment pouvoir bâtir Mayotte de demain si nos collectivités négligent la qualité de nos écoles, l’accueil de nos enfants en leur sein et les constructions font sérieusement défaut ? Pour rappel, à la rentrée 2022/2023, la taille des classes du premier degré devrait continuer à diminuer. Et ce, grâce à la baisse démographique, au dédoublement de classes en éducation prioritaire et au plafonnement à 24 du nombre d’élèves par classe en grande section, CP et CE1 sur l’ensemble des établissements, hors éducation prioritaire, amorcé en 2020. Mais la France reste un élève moyen en matière d’effectifs par classe, par rapport à ses camarades de l’OCDE.

En France hexagonale, l’école primaire anticipe en effet une diminution d’effectifs de 67.000 élèves cette année scolaire (-1,2 %), selon le ministère de l’Éducation nationale. Ce phénomène concernera tout le territoire, à part Mayotte et la Guyane. Une baisse beaucoup moins sensible est prévue dans le privé où les projections pour cette année font état de – 0,8 % d’élèves.

Lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, la priorité a été donnée à l’école primaire et à la maîtrise des savoirs fondamentaux (la lecture, l’écriture, les mathématiques). L’exécutif souhaitait lutter précocement contre les difficultés scolaires pour améliorer le niveau des élèves dans le second degré. Pour estomper les inégalités scolaires dans le premier degré, le gouvernement a entrepris depuis 2017 une politique de dédoublement des classes dans l’éducation prioritaire, avec une limitation du nombre d’élèves à 12 d’abord en CP et en CE1, puis à partir de 2020, en grande section de maternelle. Dans les établissements du premier degré ne faisant pas partie de l’éducation prioritaire, le gouvernement s’est aussi fixé l’objectif de réduire les effectifs des classes de grande section, CP et CE1. Il vise 24 élèves par classe. Une mesure amorcée en 2020.

Au niveau du territoire, la priorité du président Macron ne pourrait pas s’appliquer car la politique de dédoublement a du mal à se mettre en œuvre. Exiger que la politique de dédoublement des classes dans l’éducation prioritaire, avec une limitation du nombre d’élèves à 12 prévu dans un premier temps en CP et en CE1 ensuite généralisé sur l’ensemble des niveaux, c’est laisser sur le carreau plus de la moitié des 61.000 élèves du primaire à la maison. Ramener à Mayotte l’effectif par classe à 24 élèves c’est le rêve que partage toute la communauté éducative du territoire mais lorsqu’il se trouve qu’il manque plus 800 salles classe le compte a du mal à être acceptable.

Souvenez-vous en 2014, l’État avait forcé nos maires à dissoudre le Smiam parce que soi-disant, cette institution n’arrivait plus à répondre aux demandes des communes et cette situation avait été cautionnée par certains syndicalistes des enseignants du primaire. Ce sont donc des centaines d’emplois qui avaient été sacrifiés et la FCPE donne raison à Laurent Canavate de Mayotte Hebdo lorsqu’il écrivait à l’époque en ces termes : « On ne doit pas, sous prétexte d’urgence dans la fin des rotations et pour accueillir 2.600 nouveaux élèves chaque année, sacrifier l’emploi et l’économie locale. Surtout quand on connaît la situation du chômage, la faiblesse du PIB mahorais. ». Neuf ans plus tard, ce sont 3.500 élèves de plus qui doivent être scolarisés. Et le GIP proposé à la place de la structure intercommunale n‘a fait que multiplié les rotations dans nos écoles seulement 135 salles de classe livrées entre 2014 et 2022 même le SMIAM aurait fait mieux si l’arrogance institutionnelle n’avait pas eu raison de lui. C’est normal puisque ces fonds sont en partie pilotés par la préfecture. Cette dernière reste épinglée par le rapport de la cour des comptes de juin 2022, je cite : « La préfecture peine à coordonner l’action de l’État sur le long terme » sur le territoire. Conséquence aujourd’hui, on voit quelques rénovations par-ci et par-là à la place des vraies constructions en dur qui permettraient de scolariser tous les enfants en âge de l’être. Et là encore, beaucoup de Communes connaissent des fermetures à chaque rentrée scolaire parce qu’elles ne semblent pas trop s’en préoccuper ou bien ce sont les moyens qui ne sont tout simplement pas là lorsqu’il faut permettre d’améliorer les conditions d’accueil de nos enfants dans les écoles. Comment comprendre que 500 M€ déployés en 2018 sur cinq ans pour les constructions scolaires et qu’à l’approche de son échéance, on ne puisse pas voir les constructions dédiées ? Cette situation est très frustrante pour tout le monde et les premiers qui subissent ce laxisme caractérisé sont nos enfants. Et lorsqu’en face, les parents ne trouvent pas de répondants comme si la politique publique ici semble être un domaine réservé uniquement aux élus et au pouvoir public de l’état.

Ne soyons pas surpris si à Bandraboua, Koungou, Mamoudzou, Dembéni, Chiconi, Tsingoni, Ouangani, Bouéni, etc. les parents font entendre leur mécontentement par des blocages. Sachez qu’avant chaque mobilisation, il y a toujours des alertes puisque cela devrait être abordé en Conseil d’Ecole mais souvent, l’équipe éducative se retrouve amputer d’un membre essentiel qui n’est autre que le Maire ou son représentant. Sachez aussi Mesdames et messieurs qu’assumer sa responsabilité dans les difficultés est un signe de reconnaissance de vos limites de moyens d’action et les fuir ne vous honore pas non plus mais c’est plutôt un manquez de respect à vos administrés.

A Dembéni, le Maire refuse de rencontrer les parents parce qu’il est le premier Magistrat et c’est lui seul qui décide de qui il compte rencontrer, qui il ne voudrait pas voir or dans cette commune tout est délabré et la FCPE se demande si les ouvertures de ses écoles ont eu l’avis favorable de la commission de sécurité ou pas. Parce que si la commission de sécurité avait refusé l’ouverture avec tout le risque qu’il y a, il faut qu’elle puisse s’expliquer devant la population de cette collectivité mais si au contraire, elle aurait donné un avis défavorable et le Maire serait passé outre, il faut qu’il s’explique. En tout état de cause, la FCPE demande aux parents de ne pas exposer leurs enfants au danger à la rentrée du lundi 9 janvier 2023 prochain tant que la situation ne s’améliore pas sur l’ensemble des écoles de la commune de Dembéni. La FCPE croit vraiment à sa politique de vouloir transformer la ville en cité universitaire. Encore faut-il que les moyens de l’ambition puissent traduire sur le terrain avant de pouvoir chanter la Marseillaise, tous les lundis avec l’accord des autorités compétentes à moins que l’on ne soit pas accusé de d’abus d’autorité. »

Haïdar Attoumani Saïd, président de la FCPE 976

Visite ministérielle suite : Gérald Darmanin et Ben Issa Ousseni se retrouveront en janvier

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Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, a déjeuné avec Ben Issa Ousséni, président du conseil départemental de Mayotte, ce dimanche 1er janvier. « Les échanges, qualifiés par les participants de très constructifs, ont notamment porté sur les propositions formulées par le conseil départemental après le dîner avec les élus des Outre-mer organisé le 7 septembre dernier par le président de la République. Les propositions du conseil départemental ont été construites sur la base des contributions des élus de Mayotte (conseillers départementaux, parlementaires, maires, CESEM, chambres consulaires), après de nombreuses réunions de concertation dont deux en présence du préfet de Mayotte », indique ainsi la préfecture. Les propositions seront réitérées au cours du comité interministériel des Outre-mer organisé au premier semestre 2023. Elles pourront être discutées préalablement lors d’une autre rencontre prévue à Paris, fin janvier, entre Gérald Darmanin, Ben Issa Ousséni et Jean-François Carenco, le ministre délégué chargé des Outre-mer.

Mansour Kamardine ne veut plus des « pompes aspirantes de l’immigration »

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Gérald Darmanin et Mansour Kamardine étaient ensemble au parti Les Républicains. Le premier a rejoint Renaissance (ex-La République en marche).

Anciens camarades au sein du parti Les Républicains, Gérald Darmanin et Mansour Kamardine se sont croisé, ce dimanche, lors des visites organisées à Bouéni et Kani-Kéli. Le deuxième n’a pas manqué de saluer la venue du ministre de l’Intérieur et de l’Outremer comme « un symbole fort adressé aux ultramarins en général et aux Mahorais en particulier ». Il rappelle toutefois que « les territoires les plus éloignés de la métropole le sont aussi les plus de l’égalité des chances, de l’égalité sociale et des libertés publiques », avant de faire référence aux problèmes d’approvisionnement en eau, à l’insécurité et à l’inflation de prix. « Aussi, nos espoirs sont grands que 2023 soit l’année du lancement des travaux de la troisième retenue d’eau collinaire, de la piste longue à l’aéroport, d’une nouvelle base de la marine à même d’accueillir un patrouilleur de nouvelle génération, de décongestion des routes nationales, de l’alignement des droits sociaux sur ceux de droit commun (retraite moyenne de 270 euros, Smic dévalué de 20% par rapport au Smic national, prestations sociales à 50% de ceux des autres départements…), d’aménagement du droit à même de mettre un terme aux pompes aspirantes de l’immigration clandestine issue d’un détournement massif de notre humanisme », espère-t-il. Il demande au ministre présent à Mayotte le week-end dernier « la tâche lourde de faire vivre la République à Mayotte, en premier lieu en évitant, par l’action ferme et résolue, le basculement du territoire dans le chaos ».

Mayotte présente à la 24ᵉ édition du salon de la plongée sous-marine

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Une nouvelle fois, Paris expo à la porte de Versailles accueillera le salon de la plongée sous-marine. Pour cette 24ᵉ édition qui aura lieu du vendredi 6 au lundi 9 janvier 2023, l’Agence d’attractivité et d’enveloppement touristique de Mayotte (AaDTM) y sera présente pour vanter les mérites de l’un des plus beaux lagons au monde. « Étant donné que le tourisme fait partie des facteurs majeurs du développement de l’île, c’est l’occasion parfaite de faire la promotion des espèces marines encore méconnue du lagon de Mayotte. Par ailleurs, ce sera l’opportunité pour les professionnels de secteur de promouvoir leurs prestations, créer des liens avec des partenaires, se tenir informés sur l’actualité de la plongée, échanges avec les autres professionnels, à savoir les plongeurs ainsi que les aider à concrétiser leurs projets de voyages », prévient l’agence, avant l’événement.

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Mardi 24 juin 2025

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