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Le transport scolaire reprend uniquement sur le nord de l’île

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La reprise du transport scolaire ne se fait que dans le nord de Mayotte, une zone où il n'y a pas de barrages liés au mouvement social.

Le réseau HalO’ signale que le ramassage demeure perturbé ce lundi 19 février, en raison de douze barrages sur divers axes routiers de l’île. Néanmoins, certaines lignes fonctionnent dans la zone Nord, permettant à ce jour le ramassage des élèves. En raison de contraintes techniques et de ravitaillement en carburant, Transdev envisageait ce week-end seulement 69% des services opérationnels, ce lundi, jour annoncé de la levée des barrages. La reprise était annoncée comme progressive selon les transporteurs.

Le maintien des barrages dans le sud, le centre et l’ouest de Mayotte a changé les plans.

Athlétisme : pas de médailles pour les Mahorais au championnat de France

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Deux sportifs représentaient Mayotte au championnat national d’athlétisme en salle, ce week-end. Le hurdler du Racing club de Mamoudzou, Raphaël Mohamed, est en forme sur la distance du 60m haies. Le 20 janvier, le jeune homme d’Hagnoundrou avait réalisé son meilleur temps sur un 60m en salle avec 7’’02, à Aubière (Puy-de-Dôme). La semaine d’après, il avait remporté le meeting de Nantes (Loire-Atlantique) en réalisant un temps de 7’’73 sur le 60m haies, égalant son record personnel. A Miramas (Bouches-du-Rhône), ce dimanche, il n’a pas pu faire mieux que 7’’91 dans sa série, soit le treizième temps au cumulé. Le titre a finalement été remporté par Wilhem Belocian (7’’44), champion d’Europe de la distance en 2021, au nez de Just Kwaou-Mathey (7’’45).

Au 60m femmes, Nasrane Bacar n’a pas pu se qualifier pour la finale, ce samedi. La triple championne de l’épreuve (2014, 2019 et 2023) a réalisé un temps de 7’’49, le quatrième de sa série. La première série étant plus rapide, l’athlète originaire de Bandrélé, licenciée à l’Entente bassin athlétisme La Teste-de-Buch/Gujan-Mestras (Gironde), termine au onzième rang au cumulé. Orlann Olière remporte le titre de championne de France, deux semaines avant sa participation aux championnats du monde de la discipline à Glasgow (Écosse).

Des interpellations liées à des callaissages à Mamoudzou, Tsoundzou et Majicavo

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Les affrontements entre bandes de différents villages de Mamoudzou continuent. Le compte X de la police nationale indiquait que, samedi soir à Mamoudzou et M’tsapéré, « les policiers ont dû faire face à plusieurs groupes d’individus violents commettant des exactions dont des caillassages contre les automobilistes et les forces de l’ordre. Malgré leur parfaite connaissance de l’environnement où prendre la fuite, deux d’entre eux ont été interpellés par la brigade anticriminalité ». La veille, des rixes entre Tsoundzou 1 et Passamaïnty avaient également eu lieu.

Vendredi, la gendarmerie a communiqué sur l’interpellation de neuf individus en lien avec des caillassages sur les forces de l’ordre, à Tsararano et Majicavo. Cinq d’entre eux ont été placés en garde-à-vue, tandis que les quatre autres sont des étrangers en situation irrégulière « qui ont fait l’objet de procédure d’éloignement ».

L’association des maires réagit au départ du préfet Thierry Suquet

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L’entente n’était pas si cordiale entre le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, et le président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf. Par courrier interposé, les deux hommes avaient exprimé leurs différends sur fond d’insécurité. Le maire de Pamandzi avait joint sa signature à celles des seize autres maires, le 16 décembre, dans un communiqué rassemblant une série de mesures. Ils estimaient alors que l’État « n’assurait plus totalement » sa mission de protection des biens et des personnes, avant une marche organisée à Mamoudzou, le 18 décembre. Le préfet avait répondu, le 26 janvier, en rappelant que les dispositifs déjà mis en place par les services de l’Etat « recoupent largement les demandes exprimées ». Il indiquait que 1,8 milliard d’euros ont été consacrés à des projets liés à la sécurité à Mayotte en 2023 (dont l’opération Wuambushu). Pour lutter contre la délinquance, il en appelait à la mobilisation des élus « dans toute la mesure de vos compétences et de vos moyens ».

Malgré cette prise de bec, le président de l’association des maires a reconnu que celui qui deviendra préfet du Vaucluse, dans deux semaines, « n’a pas chômé dans ces fonctions. Les défis à relever et les chantiers à poursuivre restaient immenses dans ce département qu’on qualifie, certainement à raison, de département hors normes et de toutes les crises ». Le maire de Pamandzi dit garder « l’image d’un grand serviteur de l’Etat qui nous a le plus souvent associé dans les travaux et les grands dossiers impliquant nos collectivités locales », lui souhaitant « bon vent et pleins de succès et de réussites dans ses nouvelles fonctions ».

Le nouveau préfet à partir du 27 février, François-Xavier Bieuville, a le droit à un message de bienvenue. Madi Madi Souf lui assure « de notre disponibilité à travailler de concert et en bonne intelligence pour l’intérêt de cette île ».

Nadjim Baridoiti échoue à devenir Mister France 2024

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Le samedi 17 février, le théâtre André Malraux de RueilMalmaison (Hauts-de-Seine) s’est illuminé de mille feux pour accueillir l’édition 2024 du concours Mister France. L’événement a réuni 31 candidats venus des quatre coins de la France pour briguer le titre tant convoité. Parmi eux, Nadjim Baridoiti, fier représentant de Mayotte, a défendu les couleurs de son île.

La soirée s’est déroulée sous l’œil attentif d’un jury composé de sept personnalités influentes, présidé par Xavier de Fontenay, fils de Geneviève de Fontenay, figure emblématique du concours Miss France. Les critères de sélection étaient clairs : les participants devaient être âgés entre 18 et 30 ans, au moment de leur inscription avec quelques exceptions, mesurer au moins 1m75, être célibataires et sans enfant.

Au terme d’une compétition féroce où charme, élégance et charisme étaient de mise, c’est finalement Charles Stamper, représentant de la région Rhône-Alpes, qui a été couronné Mister France 2024. Il succède ainsi à Lisandre Van Muylders, qui avait remporté le titre en 2023,

juste devant le Mahorais Djassim Ahamada.

Nadjim Baridoiti, bien que n’ayant pas décroché le titre suprême, a néanmoins su captiver l’attention du public et du jury par sa prestance et sa carrure de 2,08 mètres.

« Je ne suis pas un délinquant, je n’ai jamais blessé personne »

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Dine Omar a été condamné, ce vendredi, pour une série de vols commis sur une période s’étendant du 11 juillet 2023 au 15 janvier 2024. Ce délinquant de Passamaïnty, déjà condamné par le passé, est renvoyé en prison pour trois ans de plus.

Attaque de la gendarmerie : « Je ne m’attendais pas à ce que ce soit à ce point »

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Le procès de « Maddou » et « Alger », les deux barragistes du carrefour Chisa, a été particulièrement suivi, ce vendredi soir, au tribunal correctionnel de Mamoudzou.

Deux habitants de Sada, Maddoudine Abdou et Mohamadi « Alger » Attoumani, ont été condamnés à quatre ans de prison ferme, vendredi soir. Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a jugé que les deux hommes, pourtant membres du collectif de défense de leur village, étaient bien les instigateurs de l’attaque à coups de pierres et de cocktails molotov de la brigade locale, les 28 et 29 janvier.

Les matins des 29 et 30 janvier, les habitants de Sada ont découvert leurs véhicules cassés ou incendiés, des pierres et des restes de poubelles qui jonchaient les environs de la brigade territoriale de gendarmerie, les lieux ont été transformés deux nuits durant en zone de guerre. A chaque fois, entre une cinquantaine et une centaine de jeunes ont participé aux attaques à coups de pierres, de cocktails molotov, de projectiles en fer et de bacs enflammés. Les gendarmes, qu’ils soient mobiles ou départementaux, ont été choqués par la violence de l’attaque.

Depuis, l’enquête de la gendarmerie a déjà permis d’identifier une partie des auteurs. Le plus jeune a 12 ans, d’autres sont majeurs et ont été condamnés, ces dernières semaines par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Au cours de leurs auditions, un élément troublant est revenu à plusieurs reprises, la présence d’hommes plus âgés et des promesses d’argent pour passer à l’acte. Les enquêteurs n’ont alors pas eu de mal à en identifier deux (un troisième a été interpellé, puis rapidement relâché), Maddoudine Abdou et Mohamadi « Alger » Attoumani. Les deux hommes plutôt respectés à Sada, par ailleurs membres du collectif de défense de Sada et actifs sur le barrage de Chisa, ont été interpellés, mercredi matin, dans leur village.

« Sous l’effet de la colère »

Le premier, âgé de 34 ans et CPE au lycée de Kahani, a été désigné par les jeunes comme étant celui qui avait fixé le rendez-vous au niveau de Bandrani. Il était décrit comme porteur d’une cagoule noire et d’une arme de poing. La perquisition, le jour même de son interpellation, permet de retrouver un couteau de chasse, trois pistolets d’alarme, un pistolet à bille, des munitions et deux cagoules. Un autre couteau et un poing américain sont dénichés dans sa voiture. « Il y en avait jusque dans la chambre des enfants », fait remarquer le procureur de la République, Yann Le Bris. Auditionné à cinq reprises, l’homme a nié à chaque fois connaître les assaillants de la brigade. Ce n’est qu’à la sixième fois qu’il a fini par avouer. « J’ai fait ça sous l’effet de la colère. Le préfet venait d’annoncer la levée des barrages », confirme-t-il, à la barre. Le samedi 27 janvier, il s’attendait en effet à voir débarquer les forces de l’ordre, augmentant la tension sur son barrage. En voyant des jeunes qu’il connaissait à proximité, il s’est approché pour discuter. « Si on avait un problème sur les barrages, on aurait besoin de leur aide », indique-t-il, au tribunal. Le journal des appels, tout comme les messages gardés sur les téléphones (alors que les adultes avaient demandé qu’ils soient effacés), confirment son rôle d’organisateur. « Je ne m’attendais pas à ce que ce soit à ce point », regrette-il. Au sujet de l’arsenal utilisé les deux nuits par les jeunes de Sada et Chiconi, il nie avoir demandé qu’ils soient armés, « mais je savais qu’ils n’allaient pas venir les mains vides ». Il conteste cependant les trois témoignages qui affirment qu’il serait lui-même l’un des lanceurs de pierres. Un autre témoignage a aidé les inspecteurs. L’une des gendarmes, il en connait personnellement plusieurs, l’avait trouvé trop bienveillant avant les attaques, lorsqu’ils se croisaient sur les barrages. Surtout, juste après la première, vers 8h, soit cinq heures après les faits, il l’a appelé « angoissé et incohérent » pour dire qu’une rumeur le liait à l’assaut, et que surtout, il ne fallait pas y croire. « J’étais paniqué », reconnaît-il.

Son compère, celui qui est surnommé « Alger » est un peu plus âgé. Solidement bâti, l’homme de 47 ans a toujours nié avoir été là, contrairement à ce que disent les auteurs des violences. Selon plusieurs d’entre eux, il serait arrivé en voiture en début de soirée, aurait changé ses vêtements et mis une cagoule noire avec un liseré blanc. Son rôle a alors été de guider les jeunes assaillants en les prévenant à chaque fois des mouvements des gendarmes. Le chauffeur de camions se défend et affirme que ses fonctions dans le collectif de défense font de lui « une cible » pour ces jeunes. Le soir des faits, il dit être resté avec sa femme. Concernant la cagoule avec le liseret blanc et son pistolet d’alarme apportés par sa famille à la brigade (les habitants de son quartier ont empêché la perquisition de son domicile), il se montre évasif.

« Les conséquences de votre initiative malheureuse »

« Habitants de Sada, sachez que les dégradations de vos maisons et vos véhicules, le bus brûlé, ce n’était pas voulu. Ce n’était que des dommages collatéraux. C’était la gendarmerie qui était visée depuis le début », fait remarquer Yann Le Bris, lors des réquisitions. Plusieurs éléments le convainquent de la culpabilité des deux prévenus. Il y a la téléphonie et les cagoules retrouvées chez les deux hommes. Il rappelle que les différents témoignages sont identiques alors que les jeunes « n’ont jamais eu l’occasion de se concerter ». Comme « Maddou » l’a indiqué lui-même, le mobile se trouverait dans la décision du préfet de lever les barrages. « Le barrage représente un symbole. C’est son barrage. Cela lui fait perdre la raison. » A ce titre et alors qu’une quarantaine de personnes des Forces vives sont dans la salle, il indique qu’il ne « porte aucun jugement sur les barrages. Ce n’est pas mon sujet ». Il a, à plusieurs reprises, tenté de s’adresser au public rarement aussi nombreux. « Ils ont pu constater les conséquences de votre initiative malheureuse », souligne-t-il, par exemple, en s’adressant aux deux pères de famille. Sur le fait de ne pas les poursuivre en tant que complices, il explique qu’ils sont autant responsables que les jeunes auteurs du caillassage des gendarmes, puisqu’ils en sont à l’initiative. Cela aurait pu déboucher sur des réquisitions plus lourdes. Mais en raison de leurs profils et des regrets exprimés par « Maddou », qui passe l’audience avec les mains sur son visage, il demande une peine similaire à la plus lourde déjà prononcée dans ce dossier, à savoir celle d’un jeune de 20 ans envoyé pour quatre ans à la prison de Majicavo-Koropa.

Le défenseur de Maddoudine Abdou, maître Jean-Baptiste Kondé, réplique en estimant qu’il y a « des failles » dans les dires du procureur. L’argent promis par les adultes aux plus jeunes n’a jamais été retrouvé, alors que cela a été évoqué plusieurs fois. Il n’y a pas non plus d’images de vidéosurveillance qui confirme la présence de son client lors de l’attaque. Selon lui, les messages trouvés montrent bien un lien entre « Maddou » et les auteurs du caillassage, mais à aucun moment, les textes ne mentionnent la gendarmerie. Il demande à ce que le tribunal ne suive pas les réquisitions, tout comme il souhaite qu’une possible condamnation ne soit pas inscrite au casier judiciaire et l’empêche de travailler dans l’éducation. Pour maître Askani Moussa, la constance d’« Alger » quand il dit qu’il n’était pas là joue en sa faveur. Selon l’avocat, il « n’y a pas de preuves » contre lui, simplement les déclarations des uns et des autres. Que la réputation de son client n’est plus à faire. « Vous avez parlez des habitants qui sont victimes. Mais comment expliquer que ces habitants sont amenés ici à les défendre ? », questionne-t-il. Il le décrit comme pacifiste et non-violent, oubliant qu’« Alger » se disait, en garde à vue, « prêt à défendre son île, même en utilisant la violence ». Maître Askani Moussa demande sa relaxe.

Le tribunal correctionnel a cependant jugé que la matérialité des faits était constatée et a reconnu les deux hommes coupables des destructions des biens d’autrui et des violences aggravées sur les gendarmes présents ce soir-là. La provocation à un attroupement armé a aussi été retenue contre « Maddou ». Les deux hommes ont été condamnés à quatre ans de prison ferme avec mandat de dépôt. La centaine de soutiens encore présents a quitté alors le tribunal judiciaire de Mamoudzou, vendredi soir, avec un air dépité. Les avocats ont laissé entendre qu’ils pourraient faire rapidement appel.

Le circuit « encrassé » de traitement des déchets doit reprendre ce lundi

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Si les camions poubelles étaient autorisés à passer les barrages, comme ici à Tsararano lundi dernier, ils se retrouvaient néanmoins souvent bloqués.
Le Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam 976) a alerté maintes et maintes fois sur les conséquences qu’ont les barrages sur le ramassage des ordures ménagères. Mercredi dernier, le syndicat et son prestataire, la Star Uruhafu, avaient même pris la décision de suspendre la collecte. Avec l’assouplissement des blocages annoncé ce vendredi, le syndicat a travaillé ce week-end pour permettre à ses camions de reprendre la route dès ce lundi, en espérant que la levée soit bel et bien toujours effective.

Avec la mise en place des barrages il y a quatre semaines, évacuer les déchets des villages mahorais était devenu un réel parcours du combattant, malgré une charte des Forces vives intimant aux barragistes de laisser passer les camions poubelle. Certains prestataires des collectes, après des jours et des jours de trajets semés d’embûches pour essayer de garder le territoire propre, on jeté l’éponge la semaine dernière. On nous confirme ce vendredi matin, que, depuis mercredi, la Star Urahafu avait décidé de suspendre la collecte des ordures, avec le soutien de son commanditaire, le Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam 976), tant que l’île était bloquée. « On est paralysé par ce mouvement, il y a des barrages de partout. On ne nous laisse pas passer, nos collaborateurs ne peuvent pas venir travailler », appuyait Sébastien Suchy, directeur de la Star Uruhafu.

Des engins saccagés, des réparateurs bloqués

« Même si nos camions poubelles passent, ce n’est pas le cas tout le temps. Selon les barrages, il faut négocier, et parfois les véhicules sont trop gros pour traverser les barrières mises en place. Et nos autres collaborateurs, qui eux, ne sont pas à bord de ces camions, ne peuvent pas venir assurer leurs missions. C’est tout l’écosystème du traitement des déchets qui est impacté », justifiait le directeur du syndicat, Chanoor Cassam, qui a tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises depuis le début du mouvement. Les agents qui devaient venir œuvrer sur l’installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND), mieux connu comme le centre d’enfouissement de Dzoumogné, ou sur les quatre quais de transfert de l’île se déplacent à bord de leurs véhicules personnels, ce qui a entraîné leur refoulage systématique aux barrages. Pour rappel, une fois collectés, les déchets sont acheminés vers les différents quais pour être centralisés avant d’être tous rassemblés au centre de Dzoumogné, où ils sont enfouis.

« Si tout le personnel n’est pas là ou en appui, c’est tout le système de gestion des déchets qui se rouille et s’encrasse », insistait le directeur du syndicat. C’est pour cela que le Sidevam a mis en place « des gros moyens » à travers un dispositif de navettes entre chaque barrage pour ses collaborateurs. Mais ça n’a pas suffit à assurer la présence habituelle sur les différents sites de traitement des déchets. Cette désertion a laissé ces différents lieux en proie à des actes de vandalisme et plusieurs engins se sont retrouvés saccagés. « Les centres ont malheureusement été livrés à des délinquants qui sont venus dépouiller les engins, siphonner le carburant ou encore récupérer les batteries », déplore Chanoor Cassam. Les réparations demandaient l’intervention de techniciens, eux-mêmes bloqués jusqu’à ce vendredi par les protestataires en place sur les routes depuis un mois.

Des camions de retour ce lundi

Le syndicat et ses prestataires sont d’ores et déjà prêts à reprendre leur mission, mais la priorité est mise sur le désencombrement des quais de transfert, surchargés depuis plusieurs jours et en incapacité d’accueillir de nouveaux déchets avant d’avoir été évacués vers Dzoumogné et son ISDND. L’assouplissement des barrages annoncé ce vendredi par les Forces vives, s’il est respecté par l’ensemble des barragistes, n’est donc pas synonyme d’un retour sans délais à une fréquence de collectes normale dans l’ensemble des territoires. « Pour Petite-Terre, ce sera encore plus compliqué, car le centre est surchargé. On n’a jamais réussi, pas une fois, à barger un camion de déchets depuis le blocage de la barge. Donc la Petite-Terre ne fait qu’accumuler des déchets et n’a pas pu être soulagée », avertissait Chanoor Cassam, ce vendredi.

Le lendemain, après avoir pris connaissance de l’assouplissement des barrages annoncé ce vendredi par les Forces vives, ce dernier nous indique que le Sidevam s’attèle dès dimanche au commencement de l’évacuation des différents quais de transfert afin que les camions poubelle puisse reprendre la route dès lundi. « On va décharger les quais et reprendre la collecte en même temps. On va mobiliser de plus en plus de moyens. Mais il faudra attendre au moins deux semaines pour retrouver un circuit de gestion des déchets normal », déclare le directeur du Sidevam ce samedi matin. Dimanche, au vue du contexte d’incertitude sur l’effectivité de la levée des blocages, il nous indique qu’une reprise de la collecte ce lundi reste prévue, mais qu’il faudra s’attendre à des complications.

En attendant, le directeur du syndicat a émis plusieurs recommandations en direction de la population. Pour les détritus présentant un risque d’attirer les nuisibles, bien les sceller dans un sac poubelle et les déposer au point de collecte de son village. Mais il est important d’essayer d’en réduire la quantité en privilégiant des repas qui ne laissent pas de résidus et en évitant le gaspillage alimentaire. Pour les déchets emballage, qui, s’ils sont propres, n’attirent pas les insectes ou les rats, il est préférable de les stocker chez soi, le temps que les points de collecte déjà remplis soient vidés et que le ramassage puisse reprendre un rythme de croisière. Chanoor Cassam estime que cette période peut être l’occasion pour tout le monde de prendre l’habitude de bien trier ses déchets, les emballages se retrouvant encore trop souvent au centre d’enfouissement de Dzoumogné au lieu d’être recyclés.

Une école de Sada fermée en raison des déchets

Les parents d’élèves de l’école Sada Bandrani ont eu la désagréable surprise de trouver portes closes, vendredi 9 février et en début de semaine dernière. Les déchets qui s’accumulent à proximité ont poussé l’équipe pédagogique à fermer l’établissement, au grand dam de la mairie qui assure contenir le problème. Car, comme toutes les communes mahoraises, Sada n’est pas épargnée par des montagnes de déchets qui s’accumulent dans ses rues, le ramassage étant perturbé par les barrages dans les quatre coins de l’île. Le maire de Sada, Houssamoudine Abdallah, qui rappelle que la municipalité a souhaité continuer à ouvrir ses écoles en dépit du mouvement social, concède que les riverains se plaignent des odeurs. Toutefois, celui qui est par ailleurs président du Sidevam assure que sa municipalité est au courant du problème et envoie un agent asperger régulièrement les déchets de produits pour éviter qu’ils n’attirent les rats.

« Des temps particulièrement difficiles » reconnaît Nicole Belloubet

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Entre les affrontements aux abords des établissements scolaires ou les barrages empêchant la circulation des élèves et des personnels, l’ambiance est tendue dans l’académie de Mayotte. Alors que les difficultés ont été remontées à Amélie Oudéa-Castéra, éphémère ministre de l’Éducation nationale, sa remplaçante, Nicole Belloubet, a adressé un courrier au recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, ce vendredi 16 février.

« Monsieur le Recteur,

Dans ces temps que je sais particulièrement difficiles, je souhaite m’adresser à vous aujourd’hui, afin de saluer votre engagement et votre mobilisation permanente, ainsi que celle de toutes celles et ceux qui œuvrent chaque jour, à vos côtés, au sein des écoles, établissements et services de Mayotte.

Après une crise de l’eau, qui pendant plusieurs mois a déjà pesé sur leur quotidien, l’ensemble des personnels fait face ces dernières semaines à un épisode inédit de violences dont nos élèves sont, malheureusement, les premières victimes collatérales.

Pourtant, c’est dans de tels moments de crises que nos métiers au service de l’éducation et de la jeunesse prennent tout leur sens. Votre action est essentielle pour aider à construire les conditions d’un retour au calme durable. En effet, l’éducation, la pédagogie et la transmission des savoirs demeurent le principal rempart contre toutes les formes de violences. C’est d’abord l’école qui offre à notre jeunesse de véritables perspectives. Aussi et plus que jamais, l’investissement de tous les enseignants, personnels de direction et agents auprès de nos élèves est et demeure absolument nécessaire. Pour tout cela, je leur suis infiniment reconnaissante.

« Un horizon salutaire, à Mayotte peut-être plus encore qu’ailleurs »

Dans ce contexte grave, soyez certain de pouvoir compter sur ma totale détermination, car je suis et je resterai toujours à leurs côtés. Je suis en effet résolue à poursuivre nos efforts conjoints, en lien avec le préfet de Mayotte, pour la sécurité de tous les personnels, élèves et établissements, et ce dans un seul objectif : faire réussir les élèves, pour que l’école est un horizon salutaire, à Mayotte peut-être plus encore qu’ailleurs.

En sachant pouvoir compter sur votre engagement comme vous pouvez compter sur le mien, je vous prie de croire, Monsieur le Recteur, à l’assurance de ma considération distinguée et très attentive. »

1.000 personnes marchent en soutien aux deux Sadois condamnés ce vendredi

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Ce lundi matin, environ 1.000 habitants marchent depuis Sada en direction du front de mer de Chiconi en soutien aux deux personnes condamnées en comparution immédiate ce vendredi pour le caillassage de la brigade de gendarmerie de Sada qui a eu lieu les 28 et 29 janvier. « C’est une marche blanche pour la paix, pour la solidarité de l’ensemble des habitants de Sada et de Chiconi qui veulent manifester leur soutien à la famille qui est naturellement affectée par cette décision de justice », décrit Saïd Kambi, un des représentants des Forces vives présent à la marche de ce lundi matin. Si ce dernier affirme que la décision de justice est respectée par la population, il est important de témoigner son soutien à la famille qui a souhaité faire appel de la condamnation à quatre ans de prison fermes des deux Sadois.

Ce jugement prononcé vendredi a contribué au maintien des barrages ce week-end, malgré l’annonce d’assouplissement par les Forces vives faite le même jour que le procès. Pour Saïd Kambi, cette décision a miné le moral des barragistes, déjà affectés. « Nous respectons la décision de justice, mais ce n’était pas le meilleur moment », indique celui qui estime que le jugement aurait peut-être dû être différé.

Une seule barge mise en service ce lundi

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La reprise de la barge n'est pas complète, ce lundi matin. Une barge sur deux assure les liaisons entre Petite-Terre et Grande-Terre.
Vers un retour progressif à la normale ? La circulation entre les deux îles principales de l’archipel mahorais a repris, ce lundi matin, de manière chaotique. Après un fonctionnement quasi-normal en début de matinée, une seule barge est désormais mise en service par la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM). Elle fait à la fois l’aller et le retour entre Dzaoudzi et Mamoudzou. Et pour gérer des centaines de passagers – dont une grande moitié revenant de l’extérieur – les bras chargés de valises, l’équipage impose un quotas de personnes à transporter.
Cette gestion a pour effet un agglutinement de femmes, d’hommes et d’enfants, dans une gare maritime non conçue pour cela. Ces derniers n’ont plus qu’à espérer l’arrivée d’une providentielle barge affrétée pour les urgences, pour pouvoir rompre leur longue attente.

Tsingoni pleure la perte de Mohamadi Assinani

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Près de 2.000 personnes ont participé à la marche blanche, ce dimanche, à Tsingoni.

Près de 2.000 personnes étaient rassemblées ce dimanche, à Tsingoni, afin de rendre hommage à Mohamadi « Bamousta » Assinani. Celui qui faisait partie des barragistes du village est décédé des suites d’une agression au couteau, lors d’une dispute sur son terrain, le soir du lundi 12 février.

Six jours après l’agression à l’arme blanche qui a coûté la vie à Mohamadi Assinani, un père de famille de quatre enfants connu à Tsingoni sous le surnom de « Bamousta », près de 2.000 personnes se sont rassemblées dans la commune, ce dimanche. Emmenée par des représentants des Forces vives, des notables de Tsingoni et une délégation d’élus, la marche blanche s’est élancée depuis le rond-point à l’entrée du village à 9h30. Elle s’est terminée une heure plus tard avec une prière et un long moment de recueillement.

Les proches de Mohamadi Assinani pleurent un homme reconnu pour son investissement dans la lutte contre l’insécurité. Électricien au conseil départemental de Mayotte, le père de famille de 39 ans était un « pacifiste », selon ces derniers. Issilamou Hamada, maire de Tsingoni, se rappelle lui aussi d’un homme « qui avait un grand cœur » et qu’il connaissait personnellement. « Il n’a jamais fait de bêtises, que ça soit dans sa commune ou à Mayotte », a souligné l’édile.

« Tout Mayotte est solidaire »

« A notre frère, Mohamadi Assinani, qui nous représentait, que la terre lui soit légère et que sa destination finale soit vers le paradis. Nous avons été tous solidaires, nous avons été forts, nous avons pleuré des larmes de solidarité. Tout Mayotte sera solidaire avec ses enfants et avec sa famille », a déclaré, avec émotion, Badirou Abdou.

Selon le procureur de la République, Yann le Bris, l’homicide est « sans lien » avec le mouvement social en cours depuis un mois à Mayotte. L’auteur présumé du coup de couteau mortel a été déféré devant le parquet avant d’être placé en détention provisoire le jeudi 15 février. L’homme, un habitant de Tsingoni, souffrirait d’une addiction à la drogue et d’importants troubles mentaux.

« La vie normale va reprendre, mais les barrages seront juste à côté »

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Les représentants des Forces vives de Mayotte étaient au marché couvert de Tsararano ce vendredi après-midi pour échanger avec les barragistes sur la suite du mouvement.

« La vie normale va reprendre » annoncent les représentants des Forces vives de Mayotte. Le mouvement social entre dans sa deuxième phase « pour une durée indéterminée » en « mettant de côté » les barrages qui paralysent l’île.

Pas de levée des barrages, ni de maintien. Les Forces vives jouent l’entre-deux, et décident ce vendredi de « mettre de côté » les barrages qui paralysent Mayotte depuis plus de trois semaines. Une suspension temporaire sous forme d’épée de Damoclès : les collectifs vont suivre de près les engagements pris par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. S’ils estiment que les annonces, concrétisées dans un courrier après la visite ministérielle de dimanche dernier, ne sont pas suivies d’effets, ils remettront en place ces mêmes barrages. « Dans un délais donné que je ne vais pas encore communiquer, la base reviendra pour prendre une nouvelle décision », laisse planer comme mystère Abdou Badirou.

La décision de ce vendredi a été prise dans la douleur, à l’issue d’une assemblée générale qui aura duré plus de quatre heures ce même-jour, dans le marché couvert de Tsararano (commune de Dembéni), en présence des « référents des barrages » de l’île et de la « base » du mouvement social. Des participants plus exigeants n’avaient pas l’intention de courber l’échine après réception du courrier ministériel, jugé peu convaincant sur les sujets sécuritaires. « La base ne veut pas lever tant qu’on n’a pas eu au minima l’état d’urgence sécuritaire », a argué un habitant de Dembéni.

Il y aurait d’ailleurs eu un premier vote à main levée, peu avant 16h, à l’issue duquel le vote « pour » le maintien des barrages l’aurait emporté. Mais les dirigeants du mouvement ont décidé de remettre le couvert après de vifs échanges. Entraînant le départ précipité d’une trentaine de personnes.

« La population va pouvoir circuler »

« La population va pouvoir circuler, la vie normale va reprendre, mais les barrages seront juste à côté », a conclu Abdou Badirou, un des porte-paroles du mouvement, à 18h30 devant les journalistes. Le collectif joue l’apaisement après avoir « expertisé » et « décortiqué » ledit courrier.

Abdou Badirou estime que « le gouvernement a pris des engagements », dont celui de l’organisation d’un deuxième déplacement à Mayotte de la nouvelle ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux. Prévu dans « un mois », selon le porte-parole, ce dernier permettra de « voir l’évolution des actions mises en place ». Une attention toute particulière est portée sur le sujet, sensible, du démantèlement du camp au stade Cavani. L’opération est censée se terminer dans quinze jours, si l’on s’en fie aux déclarations de Gérald Darmanin, qui prévoyait un démantèlement en deux mois.

« En tant que responsables, nous sommes conscients que cela ne va pas plaire à tout le monde, mais nous devons aussi faire confiance à ceux qui ont besoin de travailler », a quant à elle souligné Safina Soula, présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018.

Les barrages « mis de côté » : la circulation reprend mais le mouvement continue

Safina Soula au sortir de la réunion de Tsararano ce vendredi.

Les véhicules doivent pouvoir circuler dès à présent. C’est ce qui est déclaré par Abdou Badirou, représentant des Forces vives, vers 18h30 ce vendredi à l’issue de la réunion de près de quatre heures qui s’est tenue avec les barragistes au marché couvert de Tsararano. Les barrages ne sont pas levés, mais « mis de côté », si l’on reprend l’expression du porte-parole. Le mouvement continue à travers la présence de ces barrages sur les routes, mais des barrages désormais ouverts, qui doivent, selon la nouvelle ligne de conduite, laisser passer les automobilistes dès ce vendredi soir.

Pour Safina Soula, le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, Gérald Darmanin, a tenu ses engagements pris lors de sa visite dimanche dernier en envoyant le courrier mettant noir sur blanc son projet pour Mayotte mercredi. La représentante des Forces vives et présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018 estime qu’il est important d’assouplir les barrages, dont la levée devait être la monnaie d’échange de ce courrier. Elle craint, en effet, que si le mouvement ne fait pas ce pas en avant, le gouvernement puisse décider de retirer ces premières promesses, notamment la fin du titre de séjour territorialisé.

Le mouvement va rester « vigilant »

Les échanges ont été musclés cet après-midi, dans le village de la commune de Dembéni. Des barragistes crient leur colère à l’issue de l’assemblée sur le parking du marché couvert. Un désaccord qui laisse craindre que chaque barrage commence à avoir ses propres règles. À cette interrogation, Abdou Badirou répond que le mouvement va rester « vigilant ». Tout comme il restera vigilant à ce que le gouvernement concrétise les mesures annoncées, et prenne en compte les revendications concernant la sécurité, dont la quasi absence dans le courrier à suscité les désaccords de ce vendredi après-midi.

Sada : les commanditaires présumés du caillassage de la gendarmerie jugés ce vendredi

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"Les proches des deux hommes, ainsi que plusieurs membres des "forces vives" étaient rassemblés hier, en soutien, devant les locaux de la section de recherches de Mamoudzou"

Après 48 heures passées en garde à vue dans les locaux de la section de recherches de la gendarmerie, les deux hommes interpellés mercredi 14 février à Sada seront jugés en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Mamoudzou ce vendredi, à 14h. Ils sont tous deux suspectés d’avoir commandité plusieurs actes de dégradation, dont celui de la brigade de gendarmerie de Sada, et des faits de violences, d’après une source proche du dossier. Une nouvelle audience s’ouvre donc, tout juste deux semaines après la condamnation à quatre années de prison ferme d’un des « caillasseurs » impliqué dans l’attaque de la brigade de gendarmerie de Sada, dans la nuit du 28 au 29 janvier 2024.

Et cette fois, le profil des prévenus interpelle : le premier est conseiller principal d’éducation, tandis que le second est un agent du SIDEVAM*, également pompier volontaire. « Ils m’ont expliqué leurs versions pendant leurs gardes à vue, il va falloir que je décortique un peu », fait valoir leur avocat, Me Asskani Moussa, qui estime que ces deux hommes « sont bien insérés dans la société ».

*Syndicat de Traitement des Déchets Ménagers et Assimilés

1,6 tonne de méthamphétamine saisie en mer au large de Mayotte

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Il s’agit de la plus importante saisie de ce type de drogue enregistrée dans l’Océan Indien. Crédits photo : préfecture de la Réunion.

Il s’agit de la plus importante saisie de ce type de drogue enregistrée dans l’Océan Indien, selon les services de l’Etat. Mardi 13 février, un navire de la Marine française a intercepté un « boutre », un bateau traditionnel, à environ 130 km au large de Mayotte. Les suspicions des forces armées dans la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) se sont avérées juste : plus de 1,6 tonne de drogue de synthèse ont été saisies à bord. Il s’agirait de méthamphétamine, une drogue fabriquée à partir d’ingrédients chimiques et dont le trafic est en plein essor en Asie.

« Cette substance a été immédiatement saisie pour destruction », précise la préfecture de Saint-Denis de la Réunion, déléguée du gouvernement pour l’action de l’Etat en mer, dans un communiqué. Il faut rappeler que cette saisie intervient peu de temps après une autre opération similaire, en date du 11 janvier, démontrant l’ampleur des flux illicites dans cette zone de l’océan Indien. En effet, à cette date, les vedettes côtières de surveillance maritime (VCSM) basées à Mayotte avaient identifié une embarcation similaire jugée suspecte. Sauf que cette fois l’équipage avait mis feu au navire, à environ 80 km des côtes mahoraises, souhaitant probablement faire disparaître la cargaison illicite.

« En luttant contre ces activités, les moyens concourant à l’action de l’État en mer viennent porter un coup important aux organisations criminelles transnationales présentes dans la zone qui profitent de ces économies informelles et de l’instabilité générée pour étendre leur influence », estime la préfecture de la Réunion.

En 2023, ce sont près de 5 tonnes de stupéfiants qui ont été saisis en mer dans la zone sud océan Indien, dans le cadre des opérations menées avec la Combined Task Force 150 par la France et ses alliés dans la lutte contre le narcotrafic.

Rassemblement devant la gendarmerie de Mamoudzou suite à l’interpellation de deux hommes à Sada mercredi

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La gendarmerie de Mayotte annonçait ce mercredi 14 février que des « interpellations supplémentaires » avaient été menées à bien sur la commune de Sada dans le cadre de lenquête menée suite au caillassage de la brigade de gendarmerie locale, dans la nuit du 28 au 29 janvier. Des membres des Forces vives, plusieurs habitants de la commune de Sada et des proches de deux des hommes en garde à vue sont rassemblés depuis ce jeudi matin devant les locaux de la section de recherches de la gendarmerie de Mayotte, à Mamoudzou. La plupart des personnes présentes affirme ne pas savoir ce qui est exactement reproché aux deux mis en cause. Maître Askani Moussa, que nous avons pu joindre au téléphone, a été sollicité pour les défendre. « Je ne suis intervenu que ce matin, vers la fin de la matinée », explique-t-il. Lavocat, qui devrait de nouveau sentretenir avec ses clients en fin daprès-midi, dit quil sagirait dun « problème de dégradation de bien public et de caillassage ». 

Soidiki Mroinkodo, un jeune homme de 21 ans condamné à 4 ans de prison pour avoir caillassé la gendarmerie de Sada dans la nuit du 28 au 29 janvier dernier, affirmait lors de son audience quil s’était vu proposer 80 euros pour participer à la violente expédition. Un gendarme, partie civile, estimait également que « lattaque dune grande violence était préparée ». « Il doit nécessairement y avoir des gens qui organisent tout ça, ça ne peut pas être spontané, on touche vraiment le fond », soupçonnait par la même occasion une avocate. « Ils étaient sur les barrages, oui, mais on sait quils nont pas participé à ces actes », a déclaré un des participants au rassemblement devant la gendarmerie de Mamoudzou ce jeudi. La garde à vue des deux hommes pourrait durer jusqu’à vendredi, avant que le parquet ne décide des suites à donner à cette affaire.

Tsingoni : l’auteur présumé du meurtre d’un électricien en détention provisoire

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Lundi soir, un habitant de Tsingoni âgé dune quarantaine dannées succombait à ses blessures après avoir été poignardé par un homme, vers 19h45. Un drame qui a secoué la commune et ému les « forces vives » et collectifs mobilisés depuis près dun mois. La victime, un électricien employé par le Conseil départemental, était souvent présente sur le barrage de Tsingoni. Cependant, lhomicide est « sans lien » avec le mouvement social, selon le procureur de la République Yann le Bris. Lauteur présumé du coup de couteau mortel a été déféré devant le parquet avant d’être placé en détention provisoire ce jeudi 15 février. Lhomme, un habitant de Tsingoni, souffrirait dune addiction à la drogue et dimportants troubles mentaux. Linformation judiciaire ouverte pour « homicide volontaire » ne fait que commencer et pourrait entraîner dautres auditions.

Une cinquantaine de migrants stoppés avant même d’accoster

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Un coup de filet notable pour les agents de la police aux frontières. Dans la nuit du mercredi 14 février, deux kwassas transportant un total de 52 ressortissants comoriens ont été arraisonnés au large de Mtsangamouji et Tsingoni. Transportés au centre de rétention administrative, les passagers seront renvoyés dans les Comores. Le sort des passeurs présumés sera cependant acté sur place, à Mayotte. Deux hommes ont été placés en détention provisoire notamment pour « aide à lentrée et au séjour irréguliers » en vue dune comparution devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou.

Les députés disposés à travailler sur le projet de loi Mayotte 

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Le courrier tant attendu par les Forces vives et la population venue en masse place du Congrès à Pamandzi, mercredi matin, pour en prendre connaissance a appelé de très nombreuses réactions, notamment celles des deux parlementaires mahorais. Mansour Kamardine s’est dit disposé à travailler dans les meilleurs délais avec le gouvernement sur le projet de loi Mayotte et la révision constitutionnelle préalable à la levée du droit du sol sur l’île. Il demande un agenda précis et un cadre clair d’intervention, la nomination d’un médiateur permanent pour le suivi entre les ministères de l’intérieur et des Outre-mer. Sa collègue Estelle Youssouffa a aussi exprimé sa volonté de défendre les revendications des Mahorais en travaillant avec le gouvernement.

Dans une vidéo publiée mercredi sur son compte Facebook, elle a aussi rappelé la promesse faite par les Forces vives, lors de la réunion avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur le sol mahorais dimanche dernier, de lever les barrages en échange de l’envoi du courrier reçu ce mercredi pour des garanties écrites. Elle insiste sur le fait qu’il est écrit « noir sur blanc », dans ce courrier, que la proposition d’abroger le titre de séjour territorialisé pourra être présentée en conseil des ministres le 22 mai en vue de l’inscrire dans le projet de loi Mayotte. Ni ordonnance ni décret ne peuvent acter légalement cette suppression, ajoute-t-elle, demandant à ce que les Forces vives fassent confiance aux élus pour faire leur travail dans cette première phase d’écriture. 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes