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La mairie de Mamoudzou fait part de son projet de relance

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La relance économique mahoraise passe par de grands projets d’infrastructures, estime la mairie de Mamoudzou, qui a rédigé un dossier sur le sujet.

Crise de l’eau, barrages, insécurité, plusieurs facteurs ont des conséquences sur l’économie mahoraise. Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, a écrit un courrier à la ministre déléguée aux Outremer, pour lui faire part de plusieurs idées de relance économique… qui impliquent que l’État mette la main à la poche.

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Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou, propose une série de mesures pour relancer l’économie mahoraise.

D’abord le diagnostic. « Mayotte se caractérise par l’absence d’atouts économiques significatifs, la faiblesse de la qualification de sa main d’œuvre, une immigration illégale insupportable, une délinquance violente juvénile massive, une dépendance de son économie à la dépense publique, à l’importation, à la consommation tirée par l’emploi public », constate la mairie de Mamoudzou dans un document intitulé : « Relancer l’économie à Mayotte : propositions d’un train de mesures économiques en marge du Ciom (N.D.L.R. comité interministériel des Outremer) ». Le texte, « nourri par des échanges avec des chefs d’entreprises installés dans la commune de Mamoudzou, les instances œuvrant pour le développement économique (Medef, CPME, Umih, CCIM, etc…) », a été envoyé à Marie Guévenoux, ministre chargée des Outremer. « Je suis convaincu que la mise en œuvre de ces recommandations contribuera de manière significative à la relance économique de Mayotte tout en renforçant sa compétitivité et sa résilience à long terme », espère Ambdilwahedou Soumaïla, le maire du chef-lieu mahorais, dans le courrier accompagnant le document transmis au gouvernement. Ce dernier met en exergue la dépendance des collectivités locales à l’octroi de mer, tout comme le poids de l’économie informelle (deux entreprises sur trois à Mayotte) ou les nombreuses sociétés qui ne s’acquittent pas de leurs cotisations sociales.

Développer la zone franche

Six axes sont retenus pour aider le tissu économique local. La plupart sont des propositions déjà existantes. Comme faire de Mayotte une zone franche. En réalité, et comme le rappelle le texte, le département l’est déjà en partie, avec un défaut relevé : « une série de secteurs d’activités dont notamment les secteurs du commerce, des cafés, débits de tabac, de boisson, de la restauration, la navigation de croisière, la réparation automobile, les activités de loisirs, sportives et culturelles, etc. continuent à être expressément écartées du dispositif de faveur fiscale ». La mairie milite donc pour que tout le monde soit sur le même pied d’égalité, avec en plus une zone franche globale de l’activité où il n’y aurait ni cotisations ni contributions sociales. Au moins pour un temps, car le texte milite pour une exonération totale de 2024 à 2027, puis un abattement dégressif (80% en 2028, 60% en 2029 et 40% en 2030). Cela permettrait « d’améliorer la compétitivité des entreprises », réduire le secteur informel, ne pas pénaliser le secteur privé qui peine à se montrer attractif avec les crises successives, et même de rehausser le Smic mahorais au niveau du métropolitain. « L’instauration de la zone franche globale neutralisera en effet la charge financière supplémentaire que l’augmentation désirable et nécessaire du Smic provoque », expliquent les rédacteurs.

L’État à la rescousse

Pas de cotisations, ni contributions sociales, un Smic similaire à la métropole, qui paierait alors ? C’est la troisième recommandation qui nous donne la réponse. Les auteurs du document voient dans le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) la solution pour éviter que ce soient les entreprises qui paient l’addition. « Le taux du CICE, en regard de la situation de Mayotte, pourrait donc être provisoirement et significativement remonté à Mayotte, par exemple à 12%, en complément du dispositif quinquennal d’exonération des charges sociales, qu’il viendrait ainsi utilement doper », estiment-ils, relevant que le CICE ne coûte à Mayotte que « huit millions d’euros seulement ». Le dispositif suivrait un destin parallèle à l’abattement mentionné précédemment puisqu’il serait prorogé « jusqu’en 2020 ». Autre idée lancée pour aider les entreprises locales, résorber les délais de paiement des acheteurs publics. En clair, éviter que les collectivités locales ou l’État ne prennent trop de temps à payer des entreprises déjà fragilisées. « Le Medef milite en faveur de la subrogation des créances publiques », rappelle le texte, le système permettant à une institution de jouer les intermédiaires pour régler les entreprises d’un côté et attendre le financement public de l’autre. « Les créances (y) seraient garanties par l’État ». Pareil pour résorber la vie chère en diminuant l’octroi de mer (sixième recommandation). Cela ne pourrait se faire sans accompagnement « d’une subvention de l’État pour compenser la perte de revenus du Département (N.D.L.R. qui récupère un quart de l’octroi de mer habituellement) ».

Un grand programme d’infrastructures

On retrouve deux priorités de la Ville de Mamoudzou dans la quatrième recommandation, le sport et l’environnement. Sur un territoire où un habitant sur deux a moins de 18 ans, le manque criant d’équipements sportifs est ainsi préjudiciable. Mayotte serait ainsi « le territoire de la République le moins doté en installations sportives ». Là aussi, l’État serait amené à financer les investissements, tout comme les grandes infrastructures du territoire dans différents secteurs (transport, santé, environnement). « Relancer l’économie par la commande publique en investissant dans des équipements prioritaires est essentiel », défend la mairie de Mamoudzou.

Pas sûr que Bercy, qui cherche en ce moment à faire des économies, soit du même avis.

Prostitution : « Elles disent que si elles refusent, elles se font agresser »

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Au total, l’association a rencontré une dizaine de femmes qui se livrent à la prostitution à Mamoudzou. Une dizaine au lieu de la trentaine minimum qu’elle a l’habitude de croiser.

Discuter la nuit avec les prostituées pour espérer les aider le jour, c’est ce que fait l’association Man océan Indien dans ses maraudes nocturnes pour la préfecture. Mais ce jeudi 29 février, leur peur de se faire interpeler par la police complexifie la mission.

Des tables, des chaises, du café, du thé à disposition, et des personnes volontaires, mais quasiment pas de prostituées à l’horizon pour venir discuter. « Elles connaissent les heures de la police aux frontières », relève vers 22 heures, Christine Raharijaona, présidente du Mouvement pour une alternative non violente de l’océan Indien (Man océan Indien), comme l’auront aussi répété les autres membres de l’association toute la soirée du jeudi 29 février. Dimanche dernier, « des filles » auraient été « raflées » par la police aux frontières (Paf). Conséquence, le public visé, encore présent ce soir à Mamoudzou, est plus dur à appréhender, comme l’avaient pressenti ces ambassadeurs de l’opération Luciole. Une mission pourtant mandatée par la préfecture de Mayotte via un appel à projets afin d’aller au contact et l’accompagner.

Qu’importe, une cinquantaine de maraudes de jour (pour détecter les plus jeunes, voire mineures qui rentreraient ensuite à la maison) et de nuits à son actif depuis l’année passée, l’équipe s’installe aux alentours de 18 h 30, ses deux camions garés le long de la rocade (route nationale), près du Rocade café. Après un point sur l’organisation de la soirée et distribution de questionnaires, comme inscrit dans le projet de mission et demandé par le service de l’État qui subventionne, la dizaine de volontaires se répartit en trois groupes. Avec « au moins une femme », rappelle Ashmita Fournier, gestionnaire chargée du projet et animatrice sur le terrain 50 % du temps. Une façon de mettre en confiance les bénéficiaires qui peuvent être plus méfiantes envers les hommes.

Une partie reste sur le point fixe, prête à accueillir les femmes qui, à force, ont « identifié le lieu ». Une boîte en cartons remplie de préservatifs féminins – enlevés de leur contenant par les prostituées – et masculins est posée sur la table. Deux autres groupes partent sur le front de mer, la BFC, la place du Marché et l’avenue Madame Foucault, où il est possible d’y croiser au moins une trentaine de visages familiers. Les Malgaches sur le secteur de la rocade et des Comoriennes plus loin, nous apprennent ces actifs.

« Un suivi de jour plus difficile avec la police »

Une jeune femme aux cheveux bouclés, vêtue d’une robe rose, semble attendre, discrète, sur le muret, le long de la route nationale. Ashmita ne la connaît pas, mais elle a visé juste. Un client un petit peu trop insistant est écarté d’un ton ferme, contrairement à l’habitude de laisser les femmes travailler lorsqu’elles sont avec un client, quitte à venir leur parler plus tard. « Est-ce que tu connais les risques d’un rapport ? », demande l’animatrice, assise près d’elle. La Malgache sans papiers liste quelques infections sexuellement transmissibles (IST). La salariée lui indique qu’elle peut se rendre au Cegidd (centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic), c’est-à-dire le dispensaire de Jacaranda ; aux camions de la Croix rouge ou encore au local de l’association Nariké M’sada. Mais elle lui explique aussi qu’il est possible de venir à leur local, à Kawéni, pour discuter. Même si, « le suivi de jour est plus difficile avec encore la présence de la police. On va parfois les chercher directement. », note Idrisse, coordinateur.

« Est-ce qu’il t’arrive d’être triste après un rapport ? », poursuit Ashmita. « Oui, quand quelqu’un est agressif et que je me force », répond celle qui dit avoir cessé de se prostituer pendant un an, mais avoir repris après son divorce. « Parfois, des personnes sont méchantes, violentes. Ils voient qu’on est des putes et en profitent. J’espère que je vais arrêter », confie l’interrogée, qui explique que sa situation administrative est en train d’être réglée.

Ashmita écrit ses coordonnées (voir encadré). « On leur dit qu’elles peuvent refuser [l’acte sexuel] mais elles disent direct que sinon, elles se font agresser », raconte Idrisse, évoquant le cas où une femme a justement refusé, mais s’est fait suivre jusqu’au stade de Cavani avant de revenir vers la rocade, près des membres de l’association, et eux, de tenter de « résonner le mec ». Ces femmes seraient aussi confrontées, selon lui et ce qu’elles leur rapportent, à des clients alcoolisés ou qui prennent des médicaments pour « tenir plus longtemps », voire ne pas réussir à éjaculer, pour ainsi demander, après la passe, un remboursement. « C’est le problème aussi, avec la police, elles se cachent… », mais s’exposent aussi à plus de risques, sous-entend Idrisse, qui remarque une augmentation des passages de policiers, là où, auparavant, les agents municipaux demandaient seulement de s’écarter de la place du Marché.

« Elles n’étaient pas tranquilles les filles »

Elle et une autre femme déjà connue de l’association seront les seules rencontrées par ce groupe. En tout, seulement une dizaine sont appréhendées ce soir, dont quelques-unes, malgaches, qui ne se sentent pas à l’aise de parler français et espèreraient pouvoir parler à une « traductrice ». Ce dont l’association ne dispose pas encore. « D’habitude, il y en a vraiment beaucoup et on a du mal à gérer », commente Samir, un bénévole. La présidente restée près des camions a néanmoins pu discuter avec quelques-unes, qui confirment la peur d’être vues par la Paf.

« Elles disent être logées dans des cases en tôle et doivent de l’argent à une passeuse. C’est à cette dame qui les loge qu’elles donnent l’argent », relate celle qui décrit une prostitution subie. « Elles sentent la violence, économique, et verbale, physique », réagit une bénévole. Le questionnaire, demandé par la préfecture mais écrit par l’association, est trop « difficile » et « elles n’ont pas le temps », poursuit la présidente. « La Paf est passée trois fois sur la rocade en une heure. Elles n’étaient pas tranquilles les filles. »

L’équipe tente, vers 20 heures, un autre endroit, près du bar Mamou. « Là, c’est de l’impro. Normalement les filles sont là mais c’est une soirée particulière », insiste l’animatrice. Les membres font chou blanc. Ils remballent tout vers 22 heures. « Il faut changer », tranche la présidente qui plaide pour des horaires plus tardifs, comme cela a déjà été fait, pour les quatre prochaines et dernières sorties nocturnes prévues, afin de s’adapter aux horaires de leurs bénéficiaires.

« J’ai envie de dire tant mieux qu’avec les interventions de la police, il y ait moins de prostituées sur le terrain, mais il y en a encore », développe celle qui essaie de programmer une intervention à Madagascar, à Nosy Bé, pour faire de la prévention directement sur place auprès des femmes qui pourraient vouloir rejoindre Mayotte et des consommateurs qui partiraient là-bas pour ce genre de « tourisme ». « Mais il y aura d’autres modes de prostitution. Ça peut être du racolage sur les réseaux sociaux, faire du stop… Et ce sera certainement plus compliqué de les accompagner. Ça ne fera pas cesser la prostitution, ce sera plus caché. »

Après les maraudes, la suite au local

L’opération Luciole est un projet sur 18 mois lancé en juin dernier après un appel à projets de la direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité (DRDFE). La première phase consistait en trente maraudes de jour, aux abords des collèges et lycées, pour sensibiliser les jeunes filles. Dont plusieurs qui utiliseraient la technique de faire du stop pour se prostituer. La deuxième phase du projet est ces maraudes nocturnes, sur six mois, à raison d’une à deux sorties par mois. Des sorties qui ont continué malgré les barrages, précise l’association. Les membres allant au plus près de chez eux, comme à Tsoundzou, vers Kwalé, où il y aurait un genre de « maison close ».

Les membres sur le terrain récupèrent le contact de ces femmes afin de les recontacter lorsque l’association entrera dans sa troisième phase : réaliser un suivi « bienveillant » au local de l’antenne de Mayotte, à Kawéni, 17, rue Wastoi. Pour y parler, via des ateliers, santé (« beaucoup connaissent le sida mais ne savent pas que c’est le stade avancé du virus (VIH) qui peut être traité », souligne une bénévole), travailler le français, aider ces femmes dans leurs démarches comme pour faire une demande de titre de séjour et leur proposer un accompagnement psychologique en visio à l’aide d’une psychologue basée en métropole. Et, parallèlement, détecter les racolages sur les réseaux sociaux qui viseraient, selon l’association, à avoir des rapports sexuels avec des hommes influents, dans des chambres d’hôtel.

Le mouvement réfléchit à des partenariats, comme avec la Croix rouge, afin de pouvoir distribuer des kits d’hygiène dont des protections hygiéniques.

Marie Guévenoux en Guyane pendant trois jours

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Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outremer, est à Mayotte, ce mardi, pour faire un point d’étape sur la loi Mayotte et constater que le mouvement social n’est pas terminé.

La ministre déléguée aux Outre-mer Marie Guévenoux a foulé le sol de la Guyane ce dimanche. Sa visite sur le territoire français d’Amazonie précède celle, annoncée à la fin du mois, du président de la République Emmanuel Macron.

Marie Guévenoux prendra part ce lundi matin à une cérémonie d’hommage national aux victimes du terrorisme sur la Place des Palmistes à Cayenne. Elle rencontrera ensuite Sandra Trochimara, l’édile de Cayenne, le président de la Collectivité territoriale de Guyane, Gabriel Serville, puis Sophie Charles, maire de Saint-Laurent du Maroni. En début d’après-midi, la ministre déléguée inaugurera depuis la commune de l’Ouest Guyanais un centre de supervision urbain. Elle participera aussi à l’installation de la brigade fluviale de la gendarmerie sur le Maroni. Il s’agit d’une des quatre brigades qui voit le jour en Guyane.

Sur place, depuis près d’une semaine, les forces de l’ordre s’attèlent à démanteler les différents trafics illicites installés dans les principales communes du département. Demain, mardi 12 mars, Marie Guévenoux dressera un premier bilan de l’opération nommée « Place nette », depuis Rémire-Montjoly. La ministre déléguée s’entretiendra ensuite avec les représentants des services de la sécurité et de la justice.

Mercredi 13 mars, Marie Guévenoux assistera au Centre hospitalier de Cayenne à une présentation de la prise en charge des patients infectés par la dengue. Le département est actuellement en proie à la plus importante épidémie de dengue depuis vingt ans. La ministre déléguée prendra ensuite l’avion pour rejoindre Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, aux Antilles (ils seront en Guadeloupe du 13 au 14 mars, puis en Martinique, du 14 au 15 mars).

 

La Réunion, un « Mayotte bis en matière de violence » ?

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Jean-Hugues Ratenon demande notamment "l’arrêt immédiat de la venue des enfants de Mayotte dans des familles sur notre territoire [La Réunion] sans contrôle et qui se retrouvent à la rue"

Dans un courrier adressé au préfet de La Réunion le 7 mars 2024, le député La France Insoumise (LFI) Jean-Hugues Ratenon réagit aux affrontements déplorés dans le courant de la semaine dernière à Saint-Denis et Saint-André. Selon l’élu de la 5e circonscription de La Réunion, des mesures radicales s’imposent. Dans celles qu’il propose, le député cible directement Mayotte.

« Aussi, je demande l’organisation et dans les meilleurs délais d’une large concertation pour analyser le phénomène afin d’élaborer des propositions d’actions concrètes à mettre en œuvre rapidement. Mais aussi se mettre d’accord sur des recommandations au gouvernement et aux institutions Réunionnaises, telles que l’expulsion du territoire des violents, l’arrêt de transfert de détenu de Mayotte vers La Réunion, l’arrêt immédiat de la venue des enfants de Mayotte dans des familles sur notre territoire sans contrôle et qui se retrouvent à la rue », propose l’élu au préfet Jérôme Filippini. Jean-Hugues Ratenon grossit le trait et conclut avec cette phrase : « On ne peut pas laisser La Réunion devenir le Mayotte bis en matière de violence ».

Ces propos n’ont pas manqué de faire réagir les Forces vives de Mayotte. Dans un communiqué en réponse, le collectif rappelle que le député réunionnais avait préalablement pris position contre l’opération Wuambushu. Un engagement notamment marqué par des « accusations virulentes », au cours desquelles il était allé « jusqu’à qualifier cette initiative de « honte pour la France » ». Pour les Forces vives, Jean-Hugues Ratenon est un paradoxe : « Vous [le collectif interpelle directement l’élu réunionnais] acculez l’île de Mayotte, un territoire en souffrance depuis plusieurs décennies par manque de solidarité de la nation et de son voisin le plus proche. Dans votre courrier, vous indexez le territoire comme un territoire de violence, oubliant que celle-ci est importée et surtout cantonnée à Mayotte depuis des décennies, dans l’indifférence générale en dépit des cris d’alertes répétés de la population mahoraise. Il est déplorable de constater qu’en tant qu’élu de gauche, votre solidarité semble conditionnée par des intérêts politiques plutôt que guidée par les valeurs d’équité et de justice. »

Les Forces vives conseillent ensuite le député : « Votre rôle en tant qu’élu et représentant de la nation ne se limite pas à défendre uniquement votre circonscription ; il vous incombe également de promouvoir les valeurs de solidarité et d’égalité sur l’ensemble du territoire national, y compris à Mayotte. Nous attendons de vous une prise de position claire en faveur d’une répartition équitable des ressources et d’un soutien inconditionnel aux efforts visant à améliorer la qualité de vie de tous les citoyens français, sans distinction de territoire ; à défaut d’excuses publiques pour tout un peuple mahorais et français que vous stigmatisez alors même qu’il est victime, à minima, d’un silence complice des difficultés qu’il traverse depuis des décennies. »

Front de mer de Mamoudzou : une réunion publique ce vendredi

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La Ville de Mamoudzou invite la population à participer à une réunion publique, vendredi 15 mars, à partir de 13h30, à la MJC de Mamoudzou. Cette réunion publique marquera une seconde étape dans le processus de co-construction du projet de réaménagement du front de mer de Mamoudzou. La première consultation citoyenne, du 26 décembre 2023 au 26 janvier 2024, a permis de recueillir les attentes et les ambitions de la population pour le réaménagement du front de mer. Ces premiers résultats ont enrichi la réflexion sur le projet et sont retranscrits dans les orientations générales d’aménagement retenues pour la façade maritime.

Cette réunion publique, véritable temps d’échange avec la population, a pour objectifs de présenter l’avancement du projet, de répondre aux interrogations, d’orienter le choix définitif des élus pour le réaménagement du front de mer qui devra être arrêté en avril 2024. A l’occasion de cette réunion, la Ville présentera les conclusions de la première étape de co-construction, les orientations générales d’aménagement de la façade maritime qui en découlent, et enfin les deux scénarios d’aménagement proposés. Habitants, professionnels, associations ou encore porteurs de projets sont invités à venir nourrir le débat autour des scénarios du projet pour la promenade du front de mer de demain.

Élections européennes : LFI mise sur Younous Omarjee

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Depuis la fin des circonscriptions, les partis politiques n’ont plus besoin de trouver des candidats dans toute la France pour les élections européennes, dont les prochaines sont programmées le 9 juin. Dans les faits, ils s’attachent toujours à présenter des profils de tout le pays. En sixième position en 2019 sur la liste de La France insoumise, le Réunionnais Younous Omarjee était alors le seul député européen des Outremer français (il a été rejoint en 2022 par le Martiniquais Max Orville). Il devrait rester au parlement européen encore cinq ans, puisque son parti l’a placé en seconde position sur la liste de 79 candidats (soit autant d’eurodéputés français) qui sera présentée aux militants LFI, qui ont jusqu’au 15 mars pour se prononcer. Portée par Manon Aubry, celle-ci compte des ex-eurodéputés européens. La 28ème place, donc avec peu de chance réussite, a été confiée à un autre ultramarin, l’agriculteur martiniquais Kévin Capron.

Fonction publique : une manifestation le 19 mars

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« A Mayotte où la baisse de recrutement va encore s’accélérer suite aux différentes crises et mouvements sociaux, il est urgent d’activer la clause de revoyure pour augmenter le taux de majoration des salaires d’au moins vingt points et /ou de mettre en place une prime ou un avantage spécifique d’ancienneté eu égard aux problèmes d’insécurité qui empoisonnent la vie sur l’île », font valoir les secrétaires départementaux de la FSU. L’un des principaux syndicats d’enseignants à Mayotte ajoute ici une revendication avant la mobilisation nationale du 19 mars, qui se fait sous l’impulsion des organisations syndicales de la fonction publique CFDT, CFE-CGC, CGT, FA, FO, FSU, Solidaires et UNSA.

Celles-ci « constatent et condamnent l’absence de toute perspective de mesures générales d’augmentation des rémunérations dans la fonction publique dans un contexte d’inflation encore soutenue. Il est urgent d’ouvrir sans délai des négociations pour améliorer les carrières et prendre des mesures générales pour les salaires, notamment en revalorisant le point d’indice, dans une situation d’effondrement du niveau des rémunérations des agent·es publics ». Elles s’offusquent des dernières annonces du président de la République, qui une prévoit une loi pour la fonction publique « visant selon lui à mieux reconnaître le « mérite » », tout comme elles s’opposent aux dix milliards d’économie prévues dans le prochain projet de loi de finances. « Pour mettre un terme à la spirale de stigmatisation et de dévalorisation de l’ensemble des personnels de la fonction publique et refuser de subir une année blanche en matière salariale, les organisations syndicales décident d’une journée de mobilisation le 19 mars prochain et les appellent à se mobiliser par tous moyens y compris la grève », annoncent les syndicats.

Un mineur armé d’une machette appréhendé quai Colas

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Des agents de la police nationale ont interpellé au niveau du quai Colas à Mamoudzou, un mineur de 17 ans qui avait en sa possession une longue arme blanche artisanale ressemblant à une machette. Le jeune homme connu des services de police pour des vols avec violence a été placé en garde à vue, ce mardi 5 mars, pour « port sans motif légitime d’arme blanche de catégorie D ». Ces types d’armes utilisés par les délinquants pour se battre où agresser une personne, poussent les agents à être vigilants. Le jeune homme s’est dédouané en expliquant qu’il rendait service. Le lendemain du placement en garde à vue, le tribunal judiciaire de Mamoudzou l’a placé en foyer d’accueil.

Apprentis d’Auteuil : des permanences mises en place

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Les Apprentis d’Auteuil, une association qui accompagne et aide les jeunes pour leur insertion professionnelle, organisent des permanences de recrutement à Bandrélé, Dembéni, Ouangani, Dzoumogné et Mamoudzou. Ces permanences auront lieu tous les mercredis de 8h à 12h et ce à partir du 13 mars jusqu’au 17 avril. Si tu as entre « 16 et 25 ans », que tu souhaites être autonome pour tes démarches administratives et « apprendre à maîtriser les outils numériques, le français ainsi que les savoirs de bases », n’hésite pas à y prendre part. Pour avoir connaissances des adresses et contacts pour chaque commune, veuillez-vous référer au lien suivant : https://www.facebook.com/share/p/ftZcGNyDPn2npM4p/

Une nouvelle antenne de la Mission locale à Passamaïnty

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L’ouverture de la nouvelle antenne de la Mission locale à Passamaïnty dans la commune de Mamoudzou s’ajoute à la liste de ces six antennes se trouvant à Mayotte. La structure accompagne de nombreux jeunes afin de les aider et de répondre à toutes les questions en lien avec leur avenir professionnel. L’adresse de la nouvelle antenne est située au 2, rue Cavani bé, Passamaïnty, 97600 Mamoudzou.

Le rapport sur la protection de l’enfance mis en ligne

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L’enfance et la famille ont été les thèmes principaux du rapport de l’Observatoire départemental de la protection de l’enfance, ce 1er mars. Ce dernier portant sur les conditions et les problématiques impactant la jeunesse et les familles à Mayotte a été réalisé en partenariat avec différents acteurs dont la protection judiciaire, l’Éducation nationale, etc… L’ODPE avait des profils spécifiques pour dresser ce compte-rendu, à savoir « les parents suivis par la Protection Maternelle Infantile (PMI) , les grands adolescents accompagnés vers l’autonomie, les jeunes bénéficiant des actions de prévention, les enfants et leur familles en danger, pour lesquelles un accompagnement renforcé est nécessaire », cite Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental .

Droits des femmes : « L’occasion de magnifier nos mères, nos filles et nos sœurs »

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Au lycée des Lumières, à Kawéni, trois tables rondes ont eu lieu pour évoquer le passé, le présent et le futur de la femme mahoraise. Plusieurs anciennes sage-femmes sont venues témoigner, invitées par la présidente de l’Acfav, Sophiata Souffou.

L’association pour la condition féminine et l’aide aux victimes (Acfav) a organisé, toute la matinée du 8 mars, des tables rondes pour discuter de la femme mahoraise pour la Journée internationale des droits des femmes, au lycée des Lumières, à Kawéni, Mamoudzou. Un moment pour évoquer le passé et inspirer l’avenir.   

« Je suis venue avec ma fille, quel espoir pouvons-lui donner aujourd’hui ? .», questionne dans le public, une des nombreuses femmes présentes dans l’amphithéâtre du lycée des Lumières, à Kawéni. Ce vendredi 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, l’association pour la condition féminine et l’aide aux victimes (Acfav) a invité plusieurs invités pour évoquer l’évolution du travail de sage-femme, le parcours vers l’autonomie et l’émancipation de la femme ainsi que l’entreprenariat. « L’occasion de magnifier nos mères, nos filles et nos sœurs », déclare Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente du conseil départemental de Mayotte, en préambule. Mais aussi de « débattre » et « d’avancer pour nos droits ».

« Nous étions toutes seules, pas de congé, pas de repos », témoigne Chamsia Madi Mdahoma, sage-femme retraitée, aux côtés d’anciennes consoeurs dont Mariata Bacar qui a débuté sa carrière en 1971, à 17 ans. Ces premières femmes formées étaient bénévoles, il n’y avait pas d’ambulances… « Je réquisitionnais les taxis sur la route », évoque Kourati Massa, qui travaillait, « sans médecin », en zone rurale à M’tsangamouji. Une lampe à pétrole posée sur la table reflète les conditions de travail d’autrefois, sans électricité.

« Ce n’était pas facile de sauver les bébés », ajoute Mariata Bacar. Encore dans les années 90, les dispensaires ne disposaient pas de matériel pour faire des échographies. Jusqu’à en avoir ensuite de la taille « d’un minitel », détaille une autre. « Mais c’était mieux que rien, on a pu après commencer à dater les grossesses. »

« Il reste encore beaucoup de choses à faire »

Elles se souviennent de patientes arrivées en urgence au bloc opératoire après avoir tenté un avortement clandestin. Mais aussi de leur lutte silencieuse à prescrire illégalement des ordonnances pour fournir un moyen de contraception. Avant que la loi confère ces droits. « a a été un très long chemin, mais il reste encore beaucoup de choses à faire. Il nous faudrait des centres de PMI [protection maternelle et infantile]. On n’en a pas suffisamment », relève l’une des invitées.

Le directeur des soins du centre hospitalier de Mayotte, Aynoudine Salim, « ému » d’avoir écouté ces femmes, se targue de compter à ce jour « 80 % de femmes : cadres, manageuses… » dans l’établissement. Un argument qu’il utilise pour inciter les jeunes femmes à étudier dans la santé. En raison et en dépit des « problématiques de ressources humaines et d’infrastructures », soulève une salariée présente à ses côtés.

« Des stéréotypes ancrés en nous »

Deux autres tables rondes évoquent les difficultés éprouvées par les femmes à avoir une autonomie financière et éduquer seules leurs enfants, « sans recevoir leurs allocations », que les maris, absents, percevraient, commentent des assistante et médiatrice familiales. Tandis que des entrepreneures témoignent de leurs lacunes et de leurs forces. Elles n’ont pas toujours de compétences informatiques, ne sont pas forcément allées à l’école, et ont dû s’affirmer davantage. « On nous appelait naturellement secrétaires », se souvient Farrah Hafidou, présidente d’Oudjerebou (couveuse d’entreprises) et entrepreneuse, avec sa sœur, dans le métier du bâtiment, lorsqu’elle allait sur des chantiers il y a quinze ans pour les diriger. « Ce sont des stéréotypes ancrés en nous et qu’il faut remballer pour éduquer nos enfants. Et peut-être, ne plus avoir dans dix ans, besoin du 8 mars. »

Les échanges terminés, le public est invité à rejoindre les stands de partenaires pour s’informer sur divers sujets telle que l’insertion professionnelle. Pour la présidente de l’Acfav et organisatrice de la journée, Sophiata Souffou, il s’agissait ce vendredi de montrer aux quelques jeunes filles présentes « ce qu’était le travail d’hier pour qu’elles fassent au mieux par la suite ». Et si peu d’hommes étaient présents pour constater le passé et envisager l’avenir en vue de l’égalité entre les femmes et les hommes, elle en est sûre : « le message arrivera à destination ».

« Un rideau de fer » maritime qui se met déjà en place

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Des drones pouvant être utilisés en mer, comme ceux de la société Diodon, pourraient rejoindre l’arsenal de la police aux frontières mahoraise. Ils auraient déjà été expérimentés à Mayotte, en 2023. Photo venant du compte X de Diodon

Parmi les dernières annonces de Gérald Darmanin, « un rideau de fer » maritime serait mis autour de Mayotte pour endiguer l’immigration clandestine. Selon nos informations et celles du média L’Informé, il est même déjà testé. 

Il l’a promis, dès que « le rideau de fer » maritime se mettra en place, François-Xavier Bieuville le présentera aux médias. « On commence à avoir l’armature », a indiqué prudemment le nouveau préfet de Mayotte, ce mardi matin. En réalité, il est même déjà en expérimentation par la police aux frontières et sous l’égide de Frédéric Sautron, le sous-préfet à la lutte contre l’immigration clandestine. Pendant l’opération Wuambushu, en marge de la présentation de nouveaux intercepteurs, le 5 mai 2023, le même sous-préfet avait laissé entendre qu’il s’intéressait à de nouvelles technologies pour détecter plus tôt les kwassa-kwassa avant qu’ils ne réussissent à « beacher ». Car selon les derniers (rares) chiffres sur l’immigration clandestine, 29% des embarcations détectées par les forces de l’ordre arrivaient quand même à atteindre les plages (données de l’opération Shikandra du 1er janvier au 30 septembre 2023).

Nous avions eu la confirmation récemment que des nouvelles technologies étaient testées aux abords des côtes, notamment des drones de surveillance, sans avoir les détails. Dans un article daté du 7 mars pour le média en ligne L’Informé, le journaliste Antoine Hasday annonce le nom d’entreprises spécialisées dans la défense susceptibles de répondre aux appels à projet pour Mayotte et qui ont eu le droit à quelques tests au-delà du lagon. La société toulousaine Diodon, par exemple, en ferait partie. Ses drones à structure gonflable, qui peuvent donc se poser sur l’eau, auraient été testés dans les eaux mahoraises « début 2023 » selon l’article. D’autre matériel incluant des bouées « équipées de capteurs de détection acoustique » ferait partie de l’arsenal déployé, tout comme « des caméras mobiles de surveillance terrestre, autonomes en énergie et capables de détecter les mouvements de véhicules et de personnes, mais aussi sur les jumelles de vision nocturne adaptées à l’environnement maritime et tropical ».

Et la marine ?

Lors d’un déjeuner avec la presse, Gérald Darmanin avait ajouté que le rideau de fer comprendrait une collaboration avec l’armée, un navire aux abords des eaux territoriales devant dissuader les bateaux, notamment ceux transportant des migrants d’Afrique continentale, d’approcher des côtes. Le ministre de l’Intérieur et des Outremer s’est également engagé à remplacer les radars vieillissants.

Autre information donnée par L’Informé, « un centre de commandement et de contrôle (C2) dédié à la surveillance maritime » sera déployé. Des grands noms du secteur (CS Group, Nexeya, Capgemini, Atos, Airbus et Thales) figurent sur la liste des possibles fournisseurs.

« Les entrepreneurs mahorais savent encaisser les chocs »

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De gauche à droite, Aktar Djoma, président de la Caisse locale du Crédit agricole de Mayotte et vice-président de la Caisse régionale, Léa Chanuc, directrice des agences mahoraises du Crédit agricole, et Didier Grand, directeur général du Crédit agricole La Réunion-Mayotte.

Au sortir des barrages, les yeux sont tournés vers l’économie mahoraise dont une partie a été immobilisée pendant un mois. Au Crédit agricole, des dispositifs sont mis en place pour relancer le tissu local et aider les clients à traverser la crise.

Le mouvement social en pause, la vie est-elle réellement revenue à la normale pour les entreprises mahoraises ? « On regarde la situation avec un optimisme qui n’est pas béat, mais réel », défend Didier Grand, ce jeudi matin, dans les locaux de l’agence des Hauts-Vallons. Le directeur général du Crédit agricole La Réunion-Mayotte. « Je salue les entrepreneurs mahorais qui ont su tirer beaucoup de conséquences des crises passées. Ils savent encaisser les chocs », constate-il. Même dans la restauration et l’hébergement, confrontés pourtant à la crise de l’eau, la trésorerie devrait tenir, grâce aux aides de l’État. « Mais le chiffre d’affaires en a pris un coup », admet Léa Chanuc, la directrice des agences mahoraises.

Report d’échéance à un an pour des prêts, post-crédit d’un mois, la banque a réagi ces dernières semaines en prenant des mesures à court-terme pour ses clients (plus de 17.000 sur l’île). Elle vient même de mettre en place ce que le directeur surnomme des « PGE Canada Dry ». Comme pendant le Covid-19, avec le prêt garanti par l’État (PGE), des prêts supportés cette fois par la banque peuvent intervenir avec un plafond à 30.000 euros et un taux de 3%. Une quinzaine de contrats serait déjà contractée ou en passe de l’être.

Un nouveau fonds pour les outremers

A plus long terme, Didier Grand fait la promotion depuis peu du fonds Caomie. Destiné aux Caisses régionales La Réunion-Mayotte et des Antilles, celui se veut « un accélérateur de croissance » pour des projets ultramarins. L’enveloppe conséquente (neuf millions d’euros de la part de chaque Caisse et deux millions venant d’Elevation capital partners) permettra d’investir dans des projets locaux pour des montants de 200.000 à trois millions euros. Des entreprises de tous les secteurs peuvent y prétendre et seront aidées par un comité d’investissement. Pour avoir accès à ce fonds, « on va privilégier nos clients », prévient toutefois le directeur.

L’agence de Cavani « réhabilitée »

Concernant le développement physique de la banque sur le territoire, l’agence de Cavani devrait être « réhabilitée ». Trois automates seront installés à M’zouazia, Chiconi et M’tsamboro. Seule difficulté, et la banque n’est pas la seule dans ce cas-là, le manque de foncier pour de nouvelles agences. « On cherche partout », confirme Léa Chanuc.

Des prêts à taux zéro pour les jeunes agriculteurs

Voulant cultiver sa relation ancienne avec le monde agricole, le Crédit agricole lance des prêts à taux zéro pour les jeunes agriculteurs souhaitant s’installer. Les montants peuvent atteindre 50.000 euros et sont limités à 35% du projet.

Dans le même ordre d’idée, et avec le Département de Mayotte, des micro-crédits vont être lancés prochainement, confirme Didier Grand. « Le Département veut aider les agriculteurs à se professionnaliser. Il financera des investissements dont le montant 30.000 euros, dont 20.000 euros maximum de la part du Département. » La part du Crédit agricole sera entre 5.000 et 10.000 euros. « Une cinquantaine d’agriculteurs pourront être aidés chaque année. »

Les inégalités femmes-hommes restent plus marquées à Mayotte que dans l’Hexagone

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Les inégalités entre les femmes et les hommes sont particulièrement marquées à Mayotte.

A l’occasion du 8 mars, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) fait le point sur l’égalité femmes-hommes à Mayotte. On constate ainsi que les femmes sont encore peu présente dans le domaine de l’emploi : au deuxième trimestre de 2022, seulement 24 % d’entre elles avaient un travail contre 66% dans l’Hexagone.

Néanmoins, le taux d’emploi des hommes est lui-même assez bas, avec 37% contre 71% en France hexagonale. Si en 2022, la moitié des entreprises individuelles ont été créées par des femmes, l’Insee note que les secteurs restent très genrés, avec la santé, l’action sociale et les services à la personne pour les femmes, et la construction ou les services administratifs pour les hommes.

En terminale, les filles représentent 56% des élèves et sont majoritaire (64%) en terminale générale, que ce soit en spécialités littéraires et scientifiques, contrairement aux autres régions. Elles restent néanmoins minoritaires dans les filières professionnelles, notamment en mécanique ou construction.

Les femmes subissent plus de violences qu’en Hexagone

A Mayotte, les femmes sont en moins bonne santé que les hommes, avec par exemple 45% de celle de plus de 60 ans touchées par au moins une limitation fonctionnelle contre 31% des hommes du même âge.

Le nombre d’enfant par femme reste bien plus élevé que dans l’Hexagone (4,7 contre 1,8) et la part de naissance de mères mineure également, avec 4,4% à Mayotte contre 0,3% en France hexagonale.

Les femmes déclarent également davantage de violences physiques ou sexuelles qu’en Hexagone (9% contre 5%), sachant que ces violences sont peu déclarées, particulièrement à Mayotte.

Les cas de leptospirose déjà en hausse par rapport à 2023

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Si la leptospirose se transmet par les urines de la plupart des animaux, elle est souvent associée aux rats, particulièrement présents dans les rues.

Après une année 2023 relativement épargnée par la leptospirose, en raison du manque de précipitations, le nombre de cas déclarés depuis le 1er janvier 2024 atteint déjà la moitié du bilan de l’année dernière. Selon Santé publique France, pour lutter contre cette maladie qui se transmet par contact avec l’urine de rat, il faut « organiser une gestion des déchets efficace ».

Dans son bilan concernant la leptospirose à Mayotte sur l’année 2023, Santé publique France livre les premiers chiffres de 2024. Ainsi, du 1er janvier au mardi 5 mars 2024, 28 cas de cette maladie qui se transmet notamment par l’urine des rats ont été déclarés, soit déjà la moitié des cas recensés en 2023 (57).

Si à la mi-février, l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte affirmait que la leptospirose restait cantonnée à quelques cas, lors d’une conférence de presse sur la menace du choléra, on constate un pic du nombre de cas déclarés ce mois-ci, avec une vingtaine.

Si ces chiffres sont en forte hausse par rapport à ceux de 2023, c’est notamment en raison des précipitations. La saison humide favorise la prolifération et persistance des bactéries leptospires, à l’origine de cette maladie. L’année de sécheresse qu’a été 2023 a donc vu une diminution des cas (57 contre 131 en 2022). Les chiffres de 2024 et le pic du début du mois de mars semble s’aligner sur ceux de 2022.

L’accumulation des déchets, attirant les rats, dans les rues avec la collecte freinée pendant la période des barrages pourrait aussi être un élément contribuant à cette augmentation. Santé publique France rappelle d’ailleurs dans son bilan qu’il est indispensable « d’organiser une gestion des déchets efficace pour l’ensemble des habitants de Mayotte afin de mieux lutter contre cette maladie ».

Des symptômes à surveiller

La leptospirose est une maladie provoquée par des bactéries, les leptospires. Ces dernières infectent généralement les mammifères sauvages et domestiques comme les rats, musaraignes, zébus, chevaux, chiens, qui les rejettent dans leurs urines. C’est en contact direct avec ces dernières où un environnement contaminé par elles que l’infection survient chez l’homme.

Il est donc recommandé de se protéger avec des gants et des bottes lors des activités en contact avec les animaux, d’éviter de se baigner en eau douce lorsqu’on a des plaies et éviter de marcher pieds nus ou en sandales sur les sols boueux.

Cette maladie peut se traduire par l’apparition brutale d’une fièvre, de frissons, maux de tête ou encore troubles digestifs. « Les manifestations cliniques vont du syndrome grippal bénin jusqu’à une défaillance multi-viscérale potentiellement létale », précise Santé publique France avant de préciser que ce sont des formes asymptomatiques qui sont couramment décrites au cours d’enquêtes épidémiologiques. En cas d’apparition de symptômes après une des activités à risque, il faut consulter un médecin sans délais.

Cela est d’autant plus important que depuis le 24 août 2023, les professionnels de santé sont obligés de signaler les cas confirmés pour améliorer la prise en charge de la maladie et son suivi épidémiologique.

Football : le coach « Djamal » quitte Combani

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C’était dans les tuyaux, Djamaldine « Djamal » Ali, quitte le club des Diables noirs de Combani. « Au nom du président, des adhérents et de la commune de Tsingoni, l‘association des Diables noirs remercie profondément le maestro Djamaldine Ali dit « Macnil » pour les deux ans réalisés au club », confirme le club de Régionale 1, qui a commencé sa préparation avec son nouvel entraîneur, Chakir « Aborne » Ibrahim.

Le lauréat du prix du meilleur entraîneur aux Trophées des Sportifs 2021, après avoir amené M’zouazia aux 32èmes de finale de la Coupe de France, sort de deux saisons où son équipe a joué à nouveau le haut de tableau. Mieux, elle a remporté la Coupe de France régionale en 2022, en battant l’AS Rosador de Passamaïnty (4-1, photo). « Nous retenons essentiellement le lancement des jeunes joueurs de l’académie sportive de Combani qui sont aujourd’hui des joueurs confirmés au sein de l’effectif senior. Mercenaire et travailleur acharné reconnu avec ces deux ans de contrat annoncés dès la signature, nous lui souhaitons le meilleur pour la suite », ajoutent les Diables noirs, ce mercredi.

De son côté, le champion de Mayotte a annoncé, quelques jours plus tôt, qu’il se séparait lui aussi et d’un commun accord de son entraîneur, Mohamed « Glassman » Habibou. « Le Football club de M’tsapéré tient à remercier « Glassman » pour son implication et son professionnalisme au cours de ces deux années passées à la tête de l’équipe première du FCM. L’effectif de l’équipe première a connu plusieurs changements lors des saisons 2022 et 2023, cependant « Glassman » et son staff technique composé du coach Ali Saïd Ali et Mohamad Aly ont su à chaque fois relever le défi et réaliser un travail exceptionnel », retient le club de Mamoudzou. Anzizi « Bella » Djoumoi Tsimpou reprend le flambeau, avec les mêmes adjoints, aidé en plus de Mohamed Tostao Ahmada.

En Guadeloupe, une grande vague d’annulation de factures d’eau

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Confrontés comme les Mahorais à des problèmes récurrents sur le réseau d’eau, les Guadeloupéens pourront se réjouir néanmoins d’une bonne nouvelle. Les factures impayées relatives à la consommation d’eau et d’assainissement des particuliers sont annulées, a annoncé la communauté d’agglomération du Sud Basse-Terre, en Guadeloupe, mercredi 6 mars. Soit l’équivalent de 13,16 millions d’euros.

« Depuis 2020, ce seront 29,75 millions d’euros de factures qui auront été annulés pour les usagers », « pour des raisons multifactorielles », a précisé dans un communiqué, le président de la communauté d’agglomération, Thierry Abelli. Une première série d’annulations avait eu lieu pour les années 2020 et 2023. Les « dix millions d’euros » de factures des entreprises et des entités publiques ne sont, elles, pas concernées.

L’élu a évoqué à nos confrères de l’Agence France Presse (AFP) « la précarité des familles vivant sur le territoire » et une obligation réglementaire de clôturer les comptes, malgré « des dérogations et des délais obtenus ». Des « irrégularités » auraient également été observées dans la facturation de l’ancienne régie des eaux. Le président appelle désormais les usagers à payer leurs factures, « au vu de cet effort considérable », détaille-t-il également à l’AFP.

Depuis 2021, c’est une régie commune qui gère la gestion technique et politique des réseaux d’eau (à Mayotte, une délégation de service public lie le syndicat Les Eaux de Mayotte et la Société mahoraise des eaux). Mais le territoire guadeloupéen, comme l’île aux parfums, fait encore face à des manquements d’assainissements ou des coupures d’eau.

Un questionnaire lancé sur la création d’une crèche à Mamoudzou

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Le centre communal d’action sociale (CCAS) de Mamoudzou a lancé, mardi, un questionnaire pour récolter l’avis des habitants au sujet de la création d’une crèche à Mamoudzou. « Les réponses recueillies permettront de mieux comprendre les besoins et les attentes de la population, afin que le CCAS puisse évaluer l’opportunité de la création d’une crèche communale », indique l’établissement public sur son compte Facebook.

Cinq interpellations liées aux heurts d’Hamouro et Tsaranrano

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La gendarmerie de Mayotte a communiqué, ce jeudi, sur l’interpellation de cinq individus en lien avec des troubles perpétrés dernièrement sur Hamouro et Tsararano. Trois à Hamouro, à la suite d’une opération de décasage, et deux à Tsararano.
Plus tôt dans le même journée, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, est allé à la rencontre du maire de Dembéni, Moudjibou Saïdi, des élus et de la société civile de la commune, pour échanger sur les projets de la commune et les attentes des citoyens et des élus. Il s’est ensuite déplacé sur les lieux de l’incendie de la voiture de la police municipale survenu ce mardi.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes