« Les entrepreneurs mahorais savent encaisser les chocs »

Au sortir des barrages, les yeux sont tournés vers l’économie mahoraise dont une partie a été immobilisée pendant un mois. Au Crédit agricole, des dispositifs sont mis en place pour relancer le tissu local et aider les clients à traverser la crise.

Le mouvement social en pause, la vie est-elle réellement revenue à la normale pour les entreprises mahoraises ? « On regarde la situation avec un optimisme qui n’est pas béat, mais réel », défend Didier Grand, ce jeudi matin, dans les locaux de l’agence des Hauts-Vallons. Le directeur général du Crédit agricole La Réunion-Mayotte. « Je salue les entrepreneurs mahorais qui ont su tirer beaucoup de conséquences des crises passées. Ils savent encaisser les chocs », constate-il. Même dans la restauration et l’hébergement, confrontés pourtant à la crise de l’eau, la trésorerie devrait tenir, grâce aux aides de l’État. « Mais le chiffre d’affaires en a pris un coup », admet Léa Chanuc, la directrice des agences mahoraises.

Report d’échéance à un an pour des prêts, post-crédit d’un mois, la banque a réagi ces dernières semaines en prenant des mesures à court-terme pour ses clients (plus de 17.000 sur l’île). Elle vient même de mettre en place ce que le directeur surnomme des « PGE Canada Dry ». Comme pendant le Covid-19, avec le prêt garanti par l’État (PGE), des prêts supportés cette fois par la banque peuvent intervenir avec un plafond à 30.000 euros et un taux de 3%. Une quinzaine de contrats serait déjà contractée ou en passe de l’être.

Un nouveau fonds pour les outremers

A plus long terme, Didier Grand fait la promotion depuis peu du fonds Caomie. Destiné aux Caisses régionales La Réunion-Mayotte et des Antilles, celui se veut « un accélérateur de croissance » pour des projets ultramarins. L’enveloppe conséquente (neuf millions d’euros de la part de chaque Caisse et deux millions venant d’Elevation capital partners) permettra d’investir dans des projets locaux pour des montants de 200.000 à trois millions euros. Des entreprises de tous les secteurs peuvent y prétendre et seront aidées par un comité d’investissement. Pour avoir accès à ce fonds, « on va privilégier nos clients », prévient toutefois le directeur.

L’agence de Cavani « réhabilitée »

Concernant le développement physique de la banque sur le territoire, l’agence de Cavani devrait être « réhabilitée ». Trois automates seront installés à M’zouazia, Chiconi et M’tsamboro. Seule difficulté, et la banque n’est pas la seule dans ce cas-là, le manque de foncier pour de nouvelles agences. « On cherche partout », confirme Léa Chanuc.

Des prêts à taux zéro pour les jeunes agriculteurs

Voulant cultiver sa relation ancienne avec le monde agricole, le Crédit agricole lance des prêts à taux zéro pour les jeunes agriculteurs souhaitant s’installer. Les montants peuvent atteindre 50.000 euros et sont limités à 35% du projet.

Dans le même ordre d’idée, et avec le Département de Mayotte, des micro-crédits vont être lancés prochainement, confirme Didier Grand. « Le Département veut aider les agriculteurs à se professionnaliser. Il financera des investissements dont le montant 30.000 euros, dont 20.000 euros maximum de la part du Département. » La part du Crédit agricole sera entre 5.000 et 10.000 euros. « Une cinquantaine d’agriculteurs pourront être aidés chaque année. »

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