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8-Mars : un fitness géant organisé à M’roalé ce samedi

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Ce samedi 9 mars, au lendemain de la Journée internationale des droits des femmes, un fitness géant est prévu à la Maison de la culture et de la jeunesse (MJC) de M’roalé. Rendez-vous à 9 heures jusqu’à midi. À l’issue, un brunch bien-être est organisé. Un évènement ouvert à tous.

Zac Coconi-Ouangani : la concertation a commencé

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La concertation sur le projet de Zone d’aménagement concertée (Zac) dite de « Coconi-Ouangani » a démarré, ce mardi, avec une première réunion publique, place publique de Ouangani. Les habitants ont pu faire part de leurs questionnements et suggestions quant au projet, en présence du maire d’Ouangani, Youssouf Ambdi, du premier vice-président de la communauté de communes centre-ouest (3CO), Daoudou Chanrani, et du bureau d’études Interland. Pour rappel, le projet inclura un nouveau campus universitaire, une zone d’activité économique, des commerces, des logements, ainsi qu’une nouvelle voie entre Coconi et Ouangani.

Une réunion également organisée par l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam), dont le directeur général adjoint, Chamsiddine Mohamed souligne l’importance. « Les habitants doivent pouvoir donner leur avis en amont, à un stade où le projet et ses objectifs sont encore en phase d’élaboration », lit-on dans un communiqué transmis, ce jeudi.

Dans ce but, des ateliers auront lieu la semaine du 15 avril dans les villages de Barakani, Coconi, Hapandzo et Ouangani. Pour s’informer, des registres papiers sont également disponibles en mairie de Ouangani, au siège de la 3CO et au siège de l’Epfam. Il est possible de donner son avis en ligne sur :

« Mamoudzou doit être animée en 2024 »

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La quarantième édition de la course de pneus se déroulera le 30 juin à Mamoudzou.

Ce jeudi matin, la Ville de Mamoudzou a tenu une conférence de presse à l’hôtel de ville pour présenter l’agenda événementiel de 2024. Le mot d’ordre est donné par le maire, Ambdilwahedou Soumaïla : Mamoudzou doit être animée et le sera. Peu de changements sont notables, hormis l’impossibilité d’organiser le festival Sanaa et la mise en place de fan zone en lien avec les Jeux olympiques de Paris, en juillet et août.

« Le territoire doit continuer à être animé, malgré les difficultés qui nous entourent », appuie le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, lors d’une conférence de presse consacrée à l’agenda événementiel de la Ville, ce jeudi. Comme après la pandémie de Covid-19, le maire souhaite qu’après le mouvement social qui a bloqué l’île en ce début d’année, la vie événementielle reprenne de plus belle : « Mamoudzou doit être animée en 2024. »

Trails, course de pneus, pirogues et olympisme

« L’animation à travers le sport est importante. Nous avons choisi de faire de Mamoudzou une ville dynamique, en mettant en valeur l’excellence sportive, mais aussi le sport santé », déclare le premier magistrat. Un premier nouveau concept a lieu ce vendredi soir. Il s’agit de Mamoudzou by night, une marche nocturne sur sept kilomètres dans le centre-ville de Mamoudzou. Cela correspond aux 10.000 pas quotidiens recommandés pour rester en bonne santé.

Aussi, du 11 mars au 8 avril, le tournoi futsal du ramadan va avoir lieu. Le 28 avril sera consacré à la finale communale de la course de pneus, avant la quarantième finale à l’échelle de l’île qui aura lieu le 30 juin. Plusieurs trails vont également avoir lieu dans l’année, pour permettre à celles et ceux qui souhaitent participer à la Diagonale des fous à La Réunion de cumuler assez de point pour pouvoir y participer : le trail du Caméléon, le 26 mai, l’Hippocampe trail, les 6 et 7 juillet, le trail du Grand Majimbini, le 15 septembre, et le trail des Amis, le 17 novembre. Il y aura également plusieurs fan zone pendant les Jeux olympiques, en juillet et août, où le public pourra voir des diffusions d’épreuves mais aussi tester des sports représentés. La course de pirogues, face au succès des précédents éditions, va revenir le 6 octobre cette année.

Enfin, plusieurs dimanches seront consacrés à « l’activité physique pour tous », piétonisant une partie de la ville pour permettre aux gens de faire des exercices à différents ateliers. Le premier dimanche concerné est celui du 14 avril. Les 14 et 15 décembre clôtureront cette année sportive avec Mamoudzou sport en fête, qui permet au public de découvrir les différentes associations sportives.

Expos, photos et patrimoine

Pour celles et ceux qui ont davantage l’âme d’un artiste que celle d’un sportif, ils ne sont pas en reste. Le carnaval de l’identité et de la culture de Mamoudzou est prévu les 27 et 28 avril. L’exposition de photographie « Les artistes s’exposent » se déroulera du13 au 24 mai. La municipalité a noté également dans son agenda la fête de la musique le 21 juin. Les 14 et 15 septembre, le patrimoine sera mis à l’honneur à l’occasion des journées du patrimoine, et un mois après, du 13 au 15 octobre, l’architecture sera au cœur d’une journée nationale.

Plusieurs foires à pévoir

Plusieurs événements autour de la vie économique de l’île sont aussi prévus. Une ville qui vit, c’est aussi des animations commerciales », affirme Ambdilwahedou Soumaïla. La foire du ramadan aura lieu du 25 mars au 9 avril. Une autre aura lieu à l’occasion de la rentrée, du 19 août au 1er septembre. Momojou en fête clôturera les foires, en mettant à l’honneur l’artisanat local du 3 au 8 décembre, pour permettre à celles et ceux qui partent pour les fêtes de fin d’année de pouvoir en profiter.

8-Mars, Novembre Vert et vivre ensemble

La mairie de Mamoudzou a également voulu s’engager sur plusieurs causes. Si les concours inter-quartiers et inter-écoles qui devaient se tenir en février dans le cadre du plan propreté de la Ville sont reportés, les administrés pourront à nouveau participer à Novembre Vert cette année. Expérimentée en 2023 pour les 10 ans de , cet événement dédié à l’environneemse renouvelle en 2024 pour une seconde édition. La cohésion sociale sera mise à l’honneur le 18 mai, avec une « journée du vivre ensemble en paix ». En octobre, la mairie s’engagera pour Octobre Rose et prévoit une soirée de l’excellence féminine le 25 de ce mois-là. A plus court terme, la Ville s’engage également ce vendredi 8 mars pour la journée internationale des droits des femmes avec notamment une table ronde le matin consacrée au thème « Investir en faveur des femmes », à l’hôtel de ville.

Un agenda propre à Kawéni

Village en pleine transformation (et le plus peuplé de la commune), Kawéni est au cœur de plusieurs événements. Il y aura par exemple la septième édition de la foire agricole programmée le 25 mai, ou encore les journées portes ouvertes de la maison du projet de Kawéni, les 28 et 29 juin. Le 19 septembre sera consacré à Kawéni Hima, également sur le thème de l’aménagement urbain du quartier, afin que la population participe aux réflexions autour du renouvellement du quartier.

Pas de festival Sanaa en 2024

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Les travaux de la gare maritime empêchent la tenue du festival Sanaa à la fin du mois d’août.

« On a dû se résoudre à annuler le festival Sanaa cette année », déplore le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, ce jeudi matin lors d’une conférence de presse consacrée à l’agenda événementiel de la Ville pour l’année 2024. Cette annulation est provoquée par les travaux que le Département doit effectuer sur le parking de la place de la République à partir de la fin du mois d’avril. Ce lieu qui a accueilli les deux premières éditions du festival n’a pas trouvé de remplaçant.

Le terre-plein de M’tsapéré a été envisagé, mais les travaux qui ont lieu à côté n’en font pas un lieu sécurisé. « On s’est posé la question de déplacer le festival, mais les conditions de sécurité ne sont remplies sur aucun des sites que nous avons envisagés », explique le maire, qui estime que cette décision est « délicate », mais « sage ». Ambdilwahedou Soumaïla avance néanmoins que ce temps passé avant la prochaine édition en 2025 permettra de proposer au public un festival d’autant plus exceptionnel : « C’est un événement important pour Mayotte, mais là, c’est reculer pour mieux sauter. »

En 2023, le festival avait permis aux Mahorais de profiter des concerts d’artistes de renom, comme Magic System, Ziggy, Franglish, Koba LaD ou encore Ronisia.

La poterie entame sa renaissance à Sohoa

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Chaque semaine, des ateliers "poterie" sont mis en place par Mayotte Immersion, une entreprise créée par Toilianti Djouloi afin de présenter et faire perdurer les traditions mahoraises.

Bien plus qu’un simple artisanat, la poterie est un art de vivre au village de Sohoa, à Chiconi. Chaque semaine, des « mamas » embrassent le temps d’un instant une carrière de céramiste afin de faire perdurer la tradition.

Dans une petite habitation prêtée pour l’occasion, une quinzaine de personnes accroupies se plongent quelques minutes durant dans un artisanat d’antan remis au goût du jour au village de Sohoa (Chiconi). L’air concentré, les participants à l’atelier « poterie » de ce samedi s’activent minutieusement autour de petites boules de terre trempées dans l’eau. Leurs doigts sont rougeâtres, car la matière première est une terre qui provient d’une des « pazdas » en contrebas du village, des ravines formées par l’érosion.

Mélangée avec du sable puis fréquemment remué, le tout est très malléable. Mais difficile tâche que celle d’obtenir une forme lisse. Ici, pas de tour de potier, tout est fait à la main, avec l’aide de quelques outils sommaires. Par ailleurs, les participants sont prévenus, leurs œuvres sécheront à l’air libre, ce qui nécessitera environ une trentaine de jours.

« Pourquoi ne pas mettre ça en valeur ? » 

À Sohoa, l’association de poterie du village existe depuis une quinzaine d’années. Pendant un temps, la municipalité de Chiconi a investi une maison qui faisait office de « musée » de la poterie. Sauf que le bâtiment est tombé en ruines. « Du coup les mamas ont continué à faire un peu de poterie de leur côté, mais ça se perdait un peu… », ressasse Toilianti Djoumoi, 34 ans, créatrice de Mayotte Immersion.

Il fallait donc ranimer cet artisanat local. Pour cela, Toilianti, qui propose chaque week-end des ateliers beauté et cuisine mahoraise, a fait appel à ses tantes et cousines. « Elles étaient très motivées, donc on a mis ça en place. »

Les ateliers poterie attirent désormais les curieux d’un peu partout dans l’île. Le bouche à oreille a fait son effet. Une fierté pour les femmes de Sohoa qui sont volontaires pour former des nouveaux arrivants ou encore des élèves de l’école du village, chaque semaine. « C’est la poterie et ce que nos grands-parents utilisaient comme ustensiles de cuisine. Pourquoi ne pas mettre ça en valeur ? », explique Sandaati Madi Mari, 26 ans.

Samedi, des céramistes en herbe l’ont pris au mot, en réalisant des pots, des bols ou encore de petites tasses. D’autres, plus fantaisistes, ont préféré confectionner de petites tortues.

Des pompiers de Mayotte plus que jamais dans le feu de l’action

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Depuis le centre opérationnel d’incendie et de secours à Kawéni, de gauche à droite : Jean-Yves Venault, technicien de transmission, le lieutenant-colonel Bruno Jean-Elie, directeur opérationnel du Sdis de Mayotte, le capitaine Karime Chérif, chef du groupement technique et logistique, et Madi Youssouf, chef du Service information et communication (SIC).

De plus en plus fréquemment, les sapeurs-pompiers sont confrontés à des caillasseurs et à des entraves volontaires à la circulation au cours de leurs interventions. Depuis le centre opérationnel du Sdis (Service départemental d’incendie et de secours), le lieutenant-colonel Bruno Jean-Elie et ses équipes font part de leurs inquiétudes. Malgré ces difficultés, les outils de travail des pompiers se modernisent à Mayotte et des projets structurants autour de la formation vont voir le jour cette année.

https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

Des enquêtes lancées après que des policiers aient utilisé leurs armes

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Mercredi matin, alors qu’il se rendait au commissariat de Mamoudzou, un policier a tiré à quatre reprises en l’air, alors qu’il faisait face à un groupe d’individus armés à Tsararano.

Deux fonctionnaires de police ont fait usage de leurs armes de service, ces derniers jours, dans le cadre d’affrontements entre bandes à Tsoundzou et Tsararano. D’après nos informations, dans le deuxième cas, il s’agissait d’un policier se rendant à son travail, qui s’est retrouvé face à un groupe d’individus armés à Tsararano, mercredi matin.

A quelques heures d’intervalle, des policiers ont dû faire l’usage de leurs armes, mardi après-midi et mercredi matin. Dans le premier cas, la scène s’est déroulée à Tsoundzou 1, en lien avec les barrages installés par des bandes de jeunes sur la route nationale 2, en début de semaine. Les policiers y étaient en nombre pour une opération, mardi après-midi. A la fin de celle-ci, deux fonctionnaires se sont retrouvés isolés au milieu d’un groupe de jeunes armés de pierres et de barres de fer. Un policier de la brigade anticriminalité (BAC) est alors intervenu en tirant en l’air pour faire fuir les assaillants. Le commissaire Philippe Friedrich, directeur de la sûreté au commissariat de Mamoudzou, admet qu’il y a bien eu un coup de feu, mais ne souhaite pas communiquer, l’enquête étant confiée au procureur de la République. Il confirme aussi que les deux policiers qui ont été encerclés ont bien été blessés par des jets de pierres (l’un à la cuisse, l’autre à l’épaule).

Le commissariat n’en dira pas plus sur la deuxième affaire, qui a eu lieu, dans le cadre « d’un trajet travail-domicile ». Selon nos informations, mercredi matin, vers 4h, deux policiers qui se rendaient à Mamoudzou sont tombés sur un autre barrage de délinquants à Tsararano. Le village étant situé en zone gendarmerie, les militaires sont intervenus et ont permis le passage des véhicules. Sauf que plus loin, les policiers ont fait face à un nouveau groupe. L’un d’eux est alors sorti et a fait usage de son arme de service en tirant quatre fois en l’air pour dégager la route.

Là aussi, une enquête est en cours. Le parquet de Mamoudzou a répondu qu’il y avait bien des enquêtes lancés sur les deux affaires distinctes.

Ramadan : Le mois sacré débute au début de la semaine prochaine

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Scruté au coucher de soleil lundi prochain, le ciel détient la clé du début du mois sacré de ramadan. L’apparition du croissant de lune décidera si les fidèles entament le jeûne, le lundi 11 ou plutôt le mardi 12 mars. Une date qui sera actée par un communiqué officiel des hautes instances du clergé musulman.

Quatrième parmi les cinq piliers de l’Islam (après la chaada, les cinq prières quotidiennes, l’aumône et avant le pèlerinage à la Mecque pour ceux et celles qui disposent des moyens financiers suffisant pour l’accomplir), le ramadan est attendu dans les prochains jours. L’apparition du croissant de lune déterminera son commencement, le lundi 11 mars ou, et au plus tard, le mardi 12 mars. Cette imprécision est un casse-tête annuel selon l’obédience à laquelle se revendique le croyant, entre les traditionalistes attachés au principe de l’apparition du croissant de lune au 29ème ou 30ème jour du mois en cours et les modernistes (une infime minorité) qui se contentent d’un décompte calendaire. Selon Anouar Chanfi, l’un des conseillers techniques du grand cadi de Mayotte, « cette règle prend sa source dans un hadith du prophète Mahomet, laquelle impose que le démarre le jeûne au lendemain de l’apparition du croissant de lune dans le ciel. Dans le cas contraire, on a l’obligation d’attendre le jour d’après pour considérer que le mois précédent est bien écoulé et qu’il faut entamer le ramadan ».

Dans la plupart des pays musulmans, la tradition veut que l’apparition de la lune soit confirmée par une annonce officielle de la plus haute autorité du clergé. Ainsi dans l’Hexagone, les communautés musulmanes sont informées (dans leur grande majorité) par le recteur de la grande mosquée de Paris, tandis qu’à Mayotte, c’est un communiqué émanant du grand cadi, Mahamoudou Hamada Saanda, qui fait foi. C’est que chaque terre d’Islam a ses particularités propres, ses subtilités dans l’art et la manière d’entrer dans ce mois de jeûne et de piété. Pour le monde arabo-musulman (et asiatique), la préparation démarre en réalité deux mois auparavant, depuis le mois de Miradj, avec l’abstinence de toute nourriture prohibée ou encore de tout comportement susceptible de nuire au bon déroulement du ramadan, tel qu’il est recommandé dans les écritures et les hadiths. Une tenue vestimentaire stricte est de bon augure, de même que le respect absolu des cinq prières quotidiennes. À Mayotte et ses environs, cette règle n’est pas de mise. On continue à faire ripaille jusqu’à la veille du jour J.

Une forte tendance à la dépense

Dans les faits, des 4h45, au moment où le muezzin appelle à la prière du matin, le musulman pratiquant cesse de prendre tout type de repas et de boire du liquide (eau, jus de fruits, café). Il en sera ainsi tout au long de la journée jusqu’à coucher du soleil. À l’appel du muezzin pour la prière de « maharib », il est permis, à cet instant seulement, de rompre le jeûne au moyen d’un petit verre d’eau. Ceux qui sont au logis ont le choix entre entamer le repas (trop copieux fait de mets divers et variés) ou attendre le retour de la mosquée des membres de la famille partis prier. Les repas de rupture de jeûne, « iftar » en arabe ou (par déformation) « foutari » en langue locale, ont pour fondement le partage et la convivialité. Il y a les adeptes des petites quantités répétitives tout au long de la soirée et ceux qui préfèrent un repas copieux consommé en un seul trait.

Pour faciliter la réhydratation du corps, une profusion est assurée en ce qui concerne l’eau et les boissons sucrées. Contrairement aux recommandations coraniques, les croyants ont tendance à se laisser aller à la dépense durant le mois de ramadan. Il est de coutume de satisfaire sa panse avec des denrées de consommation non courante durant les autres mois de l’année. Une attention particulière qui fait le bonheur des plus jeunes membres de la famille. Elle explique très largement la ruée caractéristique sur les produits alimentaires sur les étalages des marchés de quartier et des centres commerciaux. Farine, sucre, huile, viandes et fruits sont quotidiennement pris d’assaut.

« Le matériel l’emporte sur le spirituel »

Les familles les plus prévoyantes choisissent de constituer leurs réserves au cours des deux semaines précédant le début du mois sacré afin de s’assurer de ne rien manquer. Dans la région, celui-ci est malheureusement celui d’un grand paradoxe, une flambée des prix à la consommation, en particulier pour tout ce qui concerne les produits locaux. Les prix unitaires explosent en même temps que les quantités de base se réduisent. « Dans sa grande miséricorde, Allah nous donne une occasion exceptionnelle de racheter par le bien les erreurs que nous commettons durant les jours, les semaines et les mois écoulés. Cette faveur est, hélas, mal comprise par une partie de nos coreligionnaires. Ils estiment que leurs affaires et la vie terrestre passent avant Dieu et la vie dans l’au-delà. Ils n’ont de cesse de multiplier leurs chiffres d’affaires et par la même occasion d’amplifier leurs erreurs sur terre. Le matériel l’emporte définitivement sur le spirituel et un monde efface un autre inexorablement », regrette Abdoulghafour Mohamed Salim.

Le vieux monsieur de 80 ans, un habitant du quartier Boboka à Mamoudzou, prononce ces mots en regardant la rue commerçante très animée et déjà pourvue en denrées alimentaires et épices de toutes sortes.

Le festival Sanaa n’aura pas lieu en 2024

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« On a dû se résoudre à annuler le festival Sanaa cette année », déplore le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, ce jeudi matin, lors d’une conférence de presse consacrée à l’agenda événementiel de la Ville pour l’année 2024. Cette annulation est provoquée par les travaux que le Département doit effectuer sur le parking de la place de la République à partir de la fin du mois d’avril. Ce lieu, qui a accueilli les deux premières éditions du festival, n’a pas trouvé de remplaçant.

Le terre-plein de M’tsapéré a été envisagé, mais les travaux qui ont lieu à côté n’en font pas un lieu sécurisé. « On s’est posé la question de déplacer le festival, mais les conditions de sécurité ne sont remplies sur aucun des sites que nous avons envisagés », explique le maire, qui estime que cette décision est « délicate », mais « sage ». Ambdilwahedou Soumaïla avance néanmoins que ce temps passé avant la prochaine édition en 2025 permettra de proposer au public un festival d’autant plus exceptionnel : « C’est un événement important pour Mayotte, mais là, c’est reculer pour mieux sauter. »

En 2023, le festival avait permis aux Mahorais de profiter des concerts d’artistes de renom, comme Magic System, Ziggy, Franglish, Koba LaD ou encore Ronisia.

Un 8-Mars chargé pour Mlezi Maore

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À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, l’association Mlezi Maore et ses services organisent différentes actions. Elle propose un temps d’échange, de débats et de réflexion avec les jeunes à la Maison des adolescents de l’association, à Cavani, à Mamoudzou, de 8h30 à 12h ce vendredi. Ce sera l’occasion pour le public de découvrir un atelier autour de la thématique de l’accès aux soins. Pour plus d’informations, il est possible d’appeler le 02 69 63 29 09 ou d’écrire au mail suivant : mda@mlezi-maore.com. Le Point accueil écoute jeunes propose de son côté un tournoi de beach handball sur la plage d’Acoua, afin de célébrer l’égalité. Le tournoi se déroulera ce vendredi de 13h à 17h. Chaque équipe mixte comportera sept joueurs, et il y a un maximum de huit équipes. Pour s’inscrire, il est possible de contacter le 06 39 29 37 98 par appel ou SMS. Enfin, les services EVARS (Espaces vie affective, relationnelle et sexuelle), PSP (Parcours de sortie de prostitution) et CPCA (Centre de prise en charge des auteurs de violences conjugales) participeront ce vendredi à un séminaire organisé par la Communauté de communes du Sud (CCSud). La santé de la femme sera abordé et les services de Mlezi Maore auront un stand tout au long de la journée de vendredi.

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Crise de l’eau : une casse à Koungou entraîne des coupures

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L'aide exceptionnelle mise en place par l'Etat pour les entreprises mahoraises est prolongée.

Une casse sur une conduite a privé d’eau une partie de Koungou et Mamoudzou, ce mercredi après-midi. Celle-ci a été « causée par une entreprise lors de travaux de terrassement à proximité de la conduite dadduction du réservoir de Maji-Haut », a indiqué la Société mahoraise des eaux (SMAE). Une coupure urgente a donc été décidée pour les villages de Koungou, Majicavo-Koropa, Kaweni, M’tsapéré et le quartier Ngnambo Titi à Passamaïnty. Alors que la remise en eau devait intervenir en fin d’après-midi, elle a été retardée pour les secteurs Hauts-Vallons, Majicavo-Lamir et Doujani, dans la soirée de mercredi. 

Le tournoi Futsal Ramadan revient à Passamaïnty

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Le tournoi de Futsal Ramadan est de retour cette année avec une nouvelle édition qui se tiendra du 11 mars au 10 avril, à la médiathèque municipale Rama M’sa, à Passamaïnty, Mamoudzou. Cette compétition sportive est organisée par la commune en partenariat avec la ligue mahoraise de football. Cet événement, qui a pour but de favoriser la cohésion et la convivialité, est ouverte à tous. Pour y participer, chaque équipe, qui doit être mixte et comporter dix joueurs, a jusqu’au 10 mars pour s’inscrire auprès de la médiathèque. Les chaussures de sport sont obligatoires pour participer. Il est possible d’obtenir plus d’informations directement à la médiathèque de Passamaïnty ou bien au 02 69 66 51 69.

Un nouveau stage obligatoire pour les lycéens de seconde

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Un nouveau stage de deux semaines est désormais obligatoire en fin de seconde générale et technologique du 17 au 28 juin 2024. Lobjectif de ce nouveau stage dobservation est de permettre aux élèves de découvrir différentes facettes du monde professionnel pour mieux choisir leur orientation, de manière plus éclairée. Pour que tous les lycéens concernés bénéficient de cette chance, chaque entreprise, association, collectivité locale, administration de l’État, ou encore hôpital peut offrir un ou plusieurs stages en fonction de ses métiers et de sa taille, sur le site dédié www.1jeune1solution.gouv.fr, qui leur sera ouvert dès le 6 mars à 14 heures. Cette plateforme permettra ensuite aux élèves de rechercher le stage qui leur convient, à partir du 25 mars.

Un forum des métiers du tourisme le 20 mars à Mamoudzou

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L’Agence d’Attractivité et de Développement Touristique de Mayotte (AaDTM) organise un forum des métiers du tourisme le mercredi 20 mars dans ses locaux, place de la République, à Mamoudzou. Ce forum est ouvert à tous, gratuit, et doit permettre au public d’échanger avec des professionnels, de découvrir les métiers du tourisme ainsi que les formations et offres d’emploi dans ce secteur. Ce forum prend place dans le contexte de la semaine des métier du tourisme, qui tient sa deuxième édition du 18 au 24 mars. Il s’agit de la deuxième année d’invitation des acteurs de la filière par la Direction générale des entreprises à ouvrir leurs portes au public. Le but est de mettre en place des visites, des forums de recrutement, des ateliers et des conférence pour donner davantage de lumière aux opportunités de carrière. En espérant que cette lumière attire le public en recherche d’orientation.

Le budget de l’Outre-mer augmenté de 14% en 2024

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Pendant les questions au gouvernement, ce mercredi, à l’Assemblée nationale, Marie Guévenoux, sur les récentes coupes budgétaires annoncées. Au contraire, la ministre déléguée aux Outremer a défendu un budget porté à 3,1 milliards d’euros, soit une augmentation de 380 millions (+14%) par rapport à 2023. “Dans ce cadre, les priorités du comité interministériel seront préservées”, fait observer la ministre. Elle liste un crédit de 291 millions d’euros pour le logement, un ajout de 22 millions en plus pour la continuité territoriale. Selon elle, seul un sacrifice de deux millions d’euros est fait dans son budget, une somme fléchée pour des porteurs de projet ultramarins.

Chambre des comptes : « C’est la première année où on a autant de contrôles à Mayotte »

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Président des Chambres régionales de La Réunion et Mayotte, Nicolas Péhau était à Mayotte, ce mercredi, pour rencontrer le nouveau préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville.

Chargées de contrôler les politiques publiques, les Chambres régionales des comptes de La Réunion et Mayotte ont dressé davantage de rapports en 2023 concernant l’île aux parfums que pour sa voisine de l’océan Indien. Un choix voulu, explique Nicolas Péhau, le président de l’instance, en visite à Mayotte, ce mercredi 6 mars.

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Une trentaine de personnes travaillent pour les deux chambres, dont la grande majorité à La Réunion.

Flash Infos : Quel est le bilan de la Chambre régionale à Mayotte ?

Nicolas Péhau : C’est la première année où on a eu plus de contrôles à Mayotte qu’à La Réunion. C’est important pour moi parce que sur l’enjeu financier, j’ai six milliards d’euros (en équivalent à contrôler) à La Réunion contre un milliard à Mayotte. Six communes ont été contrôlées (Koungou, Bouéni (voir encadré), Dembéni, Pamandzi, Acoua et Bandraboua) en 2022, puis ont fait l’objet d’un rapport en 2023 avec les trois thèmes classiques, finances, les ressources humaines et les obligations scolaires. Sur ce dernier sujet, on avait commencé en 2022 avec Dzaoudzi-Labattoir.

Parallèlement, on s’intéresse au social. On a fait la Maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH), la Protection maternelle infantile (PMI) et un audit flash sur l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Ce dernier est sorti en novembre 2023, c’était le premier. C’était le moment où il y avait les interrogations financières du Département, que les missions d’inspection tardaient. J’ai proposé au préfet (N.D.L.R. Thierry Suquet) de faire un « one-shot » pour vous permettre de chiffrer le coût réel de l’ASE à Mayotte (N.D.L.R. 55 millions d’euros en 2022). On l’a mis publiquement pour les deux parties, ça a nourri le protocole entre l’État et le Département. On a aussi donné des avis, comme pour le Sdis (Service départemental d’incendie et de secours) de Mayotte.

F.I. : Et en 2024 ?

N.P. : On a publié les rapports sur les communes de M’tsangamouji, de Kani-Kéli et un autre sur le Smiam (syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte), qui était très intéressant. J’ai dit au nouveau préfet que s’il y a un rapport à lire pour comprendre Mayotte, c’est celui-ci. Il était bien parce qu’on montre que les fautes sont partagées. Et pour la petite histoire, on a convoqué le préfet pour une audition, ce qui ne se fait jamais.

F.I. : On a noté que le rapport sur M’tsangamouji était plus encourageant que les précédents.

N.P. : Quand on m’a appelé pour en parler, j’ai dit qu’il y avait des points négatifs. Mais pas rapport aux autres, même à La Réunion, on se dit que parfois il y a choses qui marchent. La MDPH, jusqu’à son changement de gouvernance, marchait, pas parfaitement, mais elle marchait. Il faut une conjonction astrale, un gestionnaire professionnel, des élus qui jouent le jeu ou qui laissent travailler le gestionnaire et des crédits sanctuarisés. Si vous avez ces trois critères, vous avez une conjonction astrale permettant une politique publique qui marche.

F.I. : Quels rapports sortiront cette année ?

N.P. : En cours, il y a Mamoudzou, le chef-lieu, et sa caisse des écoles. Pour ne pas avoir de jaloux, on est en même temps sur le rapport de Saint-Denis, chef-lieu de La Réunion. On vient de signer la lettre de contrôle pour Chiconi. On délibère pour Chirongui (il fait la moue). Il y en aura une autre, mais elle ne le sait pas encore.

F.I. : Chirongui, on s’attend à du mieux après l’affaire Andhanouni Saïd.

N.P. : Je ne sais pas. C’était la première fois qu’un maire mahorais (N.D.L.R. Bihaki Daouda) demande à être contrôlé. C’est bien de demander un audit quand on arrive à un poste. C’est gratuit, ça permet de charger les prédécesseurs. Entretemps, on a eu deux avis à prononcer, pour le budget 2023 et le CCAS. On a ensuite ouvert le contrôle, mais j’ai dû appeler le maire. Ils sont incapables de nous produire les pièces. Nous, on pensait que ça allait filer vite. Aujourd’hui, on est embêtés parce qu’on va rendre un rapport alors qu’on n’a pas tout vu.

F.I. : Qu’est-ce que vous vouliez spécifiquement ?

N.P. : Des pièces. Pour les marchés publics par exemple, il nous faut un échantillon pour asseoir une observation de gestion. Et bien, la vérificatrice n’a pas eu les pièces.

F.I. : Pourquoi la Chambre s’attarde-t-elle autant sur l’obligation scolaire ?

N.P. : Parce que c’est un vrai sujet ici. On va même faire un rapport thématique sur les écoles à Mayotte, tandis qu’à La Réunion, ce sera sur les déchets. L’idée est de partir avec tous nos contrôles déjà faits, qu’on actualise ça et qu’on puisse dire à la population mahoraise quels sont les gros enjeux. Ce sont les maires qui refusent d’enregistrer les nouvelles inscriptions scolaires, le rythme de constructions des écoles. On sait qu’il faut 120 écoles par an, même si cette année, les communes vont s’en approcher. On attend un tsunami vers 2026 dans les collèges, puis vers 2023 dans les lycées.

F.I. : Vous parliez d’associations également ?

N.P. : J’ai en cours Mlezi Maore. On va bientôt délibérer une seconde fois avec les réponses de Mlezi. Ce sera ensuite à eux de délibérer en interne. Le rapport est très critique, il faut être clair, mais je ne peux pas dire ce qu’il y a à l’intérieur pour l’instant.

F.I. : Quand on pense à des collectivités où la gestion reste floue, on pense aussi au conseil départemental, au port de Longoni, au syndicat des eaux avec son délégataire, à la chambre des métiers et de l’artisanat…

N.P. : Pour la Chambre des métiers, comme elle est déjà quasiment sous tutelle du préfet, je me suis dis qu’on n’avait pas à aller là-dedans. Le sujet est tellement notoire. Nous n’avons pas ouvert à ce jour de contrôle pour le Département. Pour le syndicat des eaux, il y a une enquête lancée par la Cour des Comptes sur demande du Sénat pour tous les outremers.

Évidemment, on y sera associé. Concernant le port, il y a déjà été contrôlé par la Chambre avec un rapport en 2017, avec le référé du président du Département pour en faire un grand port maritime, qui n’a pas abouti. On pourrait le recontrôler, mais il y a l’Autorité de la concurrence qui est dessus, il y a une enquête pénale. Là, je me demande si ça sert à quelque chose alors qu’il y a déjà beaucoup d’acteurs.

« Peu de signalements à Mayotte, beaucoup à La Réunion »

La Chambre régionale a des dossiers permanents sur tous les collectivités et organismes. Elle peut donc s’intéresser aux collectivités, voire des associations. Des plateformes de signalement sont aussi mises en place au niveau national depuis deux ans. « Il y a très peu de signalements à Mayotte via ce système, beaucoup à La Réunion », concède Nicolas Péhau, qui fait remarquer qu’ils peuvent recevoir des mails ou des délégations. L’année dernière, la Chambre a tenté aussi une plateforme d’initiative citoyenne qui n’a pas très bien marché dans l’océan Indien. « A Mayotte, on a eu des signalements pour l’errance animale. Clairement, j’ai refusé, je pense qu’il y a d’autres priorités ici », admet le président des Chambres, qui promet de s’intéresser prochainement aux fonds européens.

Concernant la publication, les communes ont un mois pour répondre au rapport, ce qu’elles font rarement à Mayotte, puis elles ont deux mois pour le présenter à leur assemblée délibérante. Ensuite, la Chambre peut communiquer sur son site internet.

Des réponses de plus en plus rapides

Le travail de la Chambre régionale des comptes peut déclencher des procédures pénales. C’est le cas de la commune de Bouéni. Suite au rapport publié en décembre, le maire, Mouslim Abdourahamane, a été placé en garde à vue, le 14 février, pour s’expliquer sur des marchés publics passés par la commune. Nicolas Péhau constate que la réponse est de plus en plus rapide. Ce qui n’est pas pour lui déplaire. « On ne pourra pas dire que nos rapports ne servent à rien. Mon intérêt, c’est que tout de suite après, ça prospère. »

Outre la procédure pénale, les Chambres régionales peuvent aussi faire remonter des dossiers à la Cour des comptes en cas d’infractions financières (gestion de faits, non production de comptes, faute des gestion,…). Plusieurs affaires concerneraient Mayotte et pourraient déboucher sur des arrêts avec des sanctions financières à la clé.

Réformer l’octroi de mer, c’est quoi le but ?

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A Mayotte, la dotation liée à l’octroi de mer a permis aux 17 communes mahoraises de récupérer près de 90 millions d’euros en 2023.

Système de taxes bénéficiant aux collectivités ultramarines (un quart pour le Département, le reste aux communes), l’octroi de mer fait l’objet d’un rapport de la Cour des comptes publié mardi appelant à sa transformation, le ministère de l’Économie et des Finances ayant émis un souhait similaire, il y a huit mois. Les points faibles souvent relevés au sein de ce système fiscal sont le manque de transparence et le fait qu’il participe à la cherté de la vie en Outremer.

90 millions d’euros pour les communes mahoraises

L’octroi de mer, un vieux système de taxes en Outre-mer, n’est appliqué à Mayotte que depuis 2014. Le Département, comme les autres collectivités ultramarines, détermine à sa guise le pourcentage de l’octroi sur les entrées dans le territoire de plusieurs catégories de produits. A Mayotte par exemple, l’alcool et le tabac sont les produits les plus taxés, jusqu’à 135%. Les objets électroniques ou les voitures le sont également très fortement. Un octroi interne existe, mais il est limité aux grandes entreprises (il représente 3% du total de l’octroi à Mayotte).

L’octroi de mer est donc une part non négligeable des ressources des collectivités. Il a généré 1,6 milliard d’euros de recettes en 2022 pour les cinq départements et régions d’Outre-mer, selon le rapport. Localement, le montant de la dotation de 2023 est de 89.896.611 euros pour les 17 communes mahoraises. Du fait de sa population, Mamoudzou a la tranche la plus importante avec 21 millions d’euros à elle seule, à laquelle s’ajoutent les 4,2 millions d’euros du Fonds régional pour le Développement et l’Emploi (l’une des cagnottes dans laquelle tombe l’octroi de mer). De son côté, le Département n’est pas en reste avec environ un quart du total. Les douanes, au cœur du système, prennent 1,5% au passage.

Un système « à bout de souffle »

Nicolas Péhau, le président des Chambres régionales des comptes de La Réunion et Mayotte présent à Mayotte ce mardi, explique que le but du rapport rendu public mardi est de s’interroger « sur l’efficacité et l’efficience d’une politique publique. Est-ce qu’il y a un résultat ? Est-ce qu’on peut l’évaluer vraiment ? A-t-il un effet sur la vie des usagers ? ». 300 pages ont été rédigées par la Cour des comptes et les chambres régionales. Le constat de Pierre Moscovici, le président de la première, est sans appel. Il s’agit d’un système « à bout de souffle ». Plusieurs inconvénients sont mis en avant. Il y a d’abord les conséquences de l’octroi de mer sur la cherté de la vie en Outre-mer (« de 4% à10% »). Le fléchage aussi pose question, puisque dans les faits, les fonds servent davantage au fonctionnement qu’aux investissements (64% des frais de personnel des communes de Mayotte sont payés par l’octroi de mer). Se pose aussi la question de la transparence. « Il n’y a aucune traçabilité », note Nicolas Péhau, qui rappelle que même les douanes ont rechigné à donner leurs chiffres. Enfin, le rapport pointe une dérive, celle de privilégier « une rente de situation », selon les mots du magistrat, plutôt que d’encourager la production locale. « L’octroi de mer n’est pas vertueux », prévient-il ainsi.

Deux alternatives sont proposées dans le texte, le maintien étant pratiquement écarté. L’idée principale est d’instaurer une TVA additionnelle à la place, voire une TVA tout court pour Mayotte et La Réunion. « On demande une autre forme de taxation, avec des conditions comme la transparence, les frais de gestion des douanes, l’obligation d’évaluation permanente, la capacité à prioriser les investissements », détaille Nicolas Péhau. L’autre alternative est de couper la poire en deux avec « l’instauration d’une TVA additionnelle pour les régions et le maintien de l’octroi de mer pour les seules communes ».

Pas d’entente avec Bercy

Nicolas hau réfute une alliance sur le sujet entre le ministère de l’Économie et des Finances et la Cour des comptes. « Par rapport à la critique comme quoi on serait télécommandés par Bercy, c’est faux », rétorque le président des chambres régionales des comptes La Réunion et Mayotte. Il fait remarquer que les chambres travaillaient déjà sur le sujet avant que le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire, annonce sa volonté de réformer l’octroi de mer, au sortir du Ciom (comité interministériel de l’outre-mer) en juillet 2023. Plusieurs rapports avaient été publiés en amont. D’ailleurs, quel intérêt présente une réforme de l’octroi de mer pour le ministère ? « Je pense que Bercy a une vision assez classique en matière de fiscalité. A leurs yeux, il faut éviter les effets d’aubaine, alors que cet impôt devrait aider le développement économique », analyse le président de la Chambre.

Des collectivités déjà contre

Les élus à La Réunion ont déjà répondu à la publication du rapport, montrant une inquiétude de perdre la main sur l’octroi, même si les collectivités ultramarines resteront les bénéficiaires. « Ce constat me conforte dans l’idée que les recommandations contestables de ce rapport risquent malheureusement d’alimenter le projet de réforme du gouvernement », regrette ainsi Huguette Bello. La présidente du conseil régional de La Réunion exprime son désaccord au sujet de sept revendications. Elle s’oppose par exemple à une exonération obligatoire des biens « concourant aux missions régaliennes de l’État et à la santé ». Nicolas Péhau n’est pas surpris. « A La Réunion, ils ont demandé à la ministre des Outremer [N.D.L.R. Marie Guévenoux] de ne pas en faire un chantier prioritaire », fait-il observer.

A Mayotte, personne n’a souhaité être auditionné ni daigné répondre aux Chambres régionales des comptes. Une absence qui interroge alors même que le Département a engagé un consultant sur la question. Contacté, le conseil départemental n’a pas donné suite.

Port de Longoni : Le nouveau directeur joue la carte de l’apaisement

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Entre 1997 et 2007, Omar Simba a occupé les fonctions de directeur adjoint de la concession au port de Longoni. Il a aussi occupé un poste au sein de Mayotte Channel Gateway, l’actuel délégataire, un an durant.

Omar Simba, nommé directeur du port de Longoni, a pris ses fonctions au début du mois de mars. Il s’est présenté aux agents du conseil départemental ce mercredi, avant d’annoncer sa feuille de route. L’apaisement entre délégant et délégataire y jouera un rôle de premier plan.

Omar Simba, 52 ans, jusqu’ici directeur administratif en charge des infrastructures à la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte, devient directeur du port de Longoni. Ce fin connaisseur des entrailles du port de commerce mahorais s’est présenté à la quarantaine d’agents du conseil départemental employés sur le site, ce mercredi 6 mars. Son visage leur était déjà familier. Entre 1997 et 2007, Omar Simba a occupé les fonctions de directeur adjoint de la concession au port de Longoni. A cette époque, la CCI de Mayotte était délégataire de l’activité de manutention. Par la suite, dès 2010, il ne s’est jamais vraiment éloigné du port de Longoni. Depuis la chambre de commerce d’abord, où l’infrastructure était dans son portefeuille de directeur. Mais aussi en tant que cadre, un an durant, dans l’équipe de l’actuel délégataire, Mayotte Channel Gateway.

Le quai numéro 1 en « 2025 »

Au cours d’une table ronde, dans les locaux du conseil départemental de Mayotte, le quinquagénaire a donc présenté sa feuille de route, avant de prendre part à un tour du propriétaire aux côtés du troisième vice-président du conseil départemental, Ali Omar (chargé des Transports et de la Transition écologique). Le timing de la visite a tout juste permis aux équipes de se rendre sur le quai numéro 1. En travaux, ce dernier devait être livré courant 2024. Mais le chantier marque le pas : les porte-conteneurs ne pourront pas décharger à cet emplacement d’une longueur de 139 mètres avant octobre 2025.

Un premier état de lieux peu probant, voire désarmant. Toutefois, le nouveau directeur du port et son élu référent n’ont pas perdu l’occasion d’afficher leurs ambitions. Ali Omar a ainsi rappelé qu’un troisième quai flottant permettrait de désengorger ce port où « l’activité augmente chaque année de 10% ». En parallèle, afin de libérer le trafic routier, deux autres quais vont être construits aux Badamiers (Petite-Terre) et dans le sud de Grande-Terre, à un endroit encore indéterminé.

Le tout sera inscrit dans un schéma directeur d’aménagement attendu comme le loup blanc. « Il faut qu’on puisse balayer large », estime Omar Simba. Pour le directeur du port fraîchement installé, la confection de ce schéma devrait prendre « au moins deux ans ». Ali Omar est plus pressé : « ce schéma sera livré avant l’été », nous assurait le vice-président juste après la table ronde. Un calendrier resserré plus pragmatique, car l’actuel délégation de service public se termine en 2028, dans quatre années.

L’apaisement

Omar Simba a par ailleurs déclaré que l’apaisement serait la pierre angulaire de sa feuille de route pour améliorer les relations entre délégant et délégataire. Sans citer la compagnie de d’Ida Nel, il a rappelé que les conflits passés n’avaient pas « permis de gérer la DSP ». « Je suis là en qualité de directeur pour proposer des solutions aux élus. Les élus sont là pour prendre des décisions. Ma feuille de retour est d’apporter un apaisement dans la gestion de ce port », a martelé le nouveau directeur du port. Le vice-président du conseil départemental l’a rejoint, sans sourciller : « ça fait dix ans que le port est englué dans les conflits et je souhaite qu’on en sorte ».

Un bus pour « véhiculer l’information »

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Le président du centre régional d’information jeunesse (Crij), Saïd Assani, et la conseillère départementale du canton de Mamoudzou 1, Farianti M’dallah, ont coupé le ruban pour inaugurer le bus info jeunes, ce mardi.

Le centre régional d’information jeunesse (Crij) a inauguré son bus info jeunes, ce mardi 5 mars, devant ses locaux. Un outil conçu pour sillonner l’archipel à la rencontre des jeunes.

« Le but c’est d’aller véhiculer l’information dans les coins les plus reculés de Mayotte. Apprendre à faire un CV, une lettre de motivation, des démarches administratives… », liste Ikram Lassi Oziri, animateur en formation jeunesse et « promeneur du net » pour le centre régional d’information jeunesse (Crij). La structure associative inaugure, ce mardi, devant ses locaux situés 1, boulevard du stade de Cavani, un « bus info jeunes ».

Avec une équipe de deux à trois référents, dont Ikram, cet outil aux allures de camionnette roulante aux couleurs jaune et bleu et habillé d’un QR code à scanner, ira directement à la rencontre des jeunes. « Aujourd’hui, ils viennent surtout au centre de Mamoudzou. Et tout le monde n’a pas conscience que ça existe. Alors on s’est dit pourquoi pas aller vers eux plutôt qu’eux vers nous. » Eux, ce sont des jeunes âgés entre 15 et 30 ans, même si cet animateur a conscience que même des plus âgés, également confrontés à des soucis de mobilité et d’accès numérique, pourraient venir à leur rencontre.

À l’intérieur de ce bus récupéré à Longoni, une borne wifi, quatre tablettes accessoirisées de claviers, des casques de réalité virtuelle dans lesquels défilent des images pour découvrir des métiers, et un espace bureau, permettent d’informer les jeunes sur leur orientation et insertion professionnelle. « On leur montre aussi qu’il y a des moyens de s’en sortir autrement que de jeter des cailloux », soutient l’un des trente employés en service civique de la structure, qui s’apprête à signer son contrat de salarié.

Deux sorties par mois

Pas de planning fixé pour le moment mais le premier déplacement pourrait s’effectuer après le mois du ramadan, nous apprend Abdillah Saïd Ali, référent mobilité. Le temps de prévenir et s’organiser avec toutes les structures partenaires, espaces numériques du territoire, les mairies, les unités territoriales d’actions sociales (Utas) et centres communaux d’actions sociales (CCAS) notamment.

« On va y aller crescendo car on est quand même en sous-effectifs », déclare le référent qui précise qu’il y aura, dans un premier temps, « deux sorties par mois », pour assurer un accueil fixe « de 9 heures à 15 h environ » dans la zone choisie, en commençant par le sud puis le centre de Grande-Terre.

Ce bus info jeunes se veut être un outil pérenne, financé à plus de 250.000 euros par le Département pour son acquisition et son équipement, ainsi qu’une autre contribution provenant du réseau Info Jeunes France pour des coûts de fonctionnement sur les deux premières années. « La jeunesse, c’est l’espoir du lendemain. Donc, il nous faut une logique constructive pour que lendemain de la jeunesse soit meilleur », appuie la conseillère départementale du canton de Mamoudzou1, Farianti M’dallah, qui annonce également l’acquisition d’un nouveau bâtiment afin d’y installer un autre siège du Crij pour un coût de 2,8 millions d’euros.

« Nous avons des jeunes isolés, voire esseulés, avec des problématiques de mobilité. Il nous appartient d’y aller », appuie, enthousiaste, le directeur Mohamed Nassor, convaincu qu’avec tous ces outils, la jeunesse ne peut que « réussir ».

Des candidatures pour partir à l’étranger

Déjà cinq jeunes d’au moins 18 ans ont été sélectionnés pour partir à la découverte de l’Europe : Portugal, Espagne et Belgique. Le centre régional d’information jeunesse cherche encore une dizaine d’autres candidats, sur la base de leur motivation. Il s’agira de se sensibiliser à la citoyenneté européenne, la dimension environnementale et découvrir des métiers innovants en visitant des entreprises.

Le Crij cherche des services civiques

Le centre régional d’information jeunesse (Crij) cherche à étoffer son équipe de

services cinviques afin de passer de 30 contractualisés à 50 à la fin de l’année. Ces derniers seraient postés dans une de ces trois communes : Tsingoni, M’Tsangamouji et Chiconi. C’est-à-dire dans un des points relais, espaces numériques ou structures jeunesse des collectivités, à l’instar de l’association Régie de territoire de Tsingoni (RTT), des bibliothèques municipales etc. Le centre informe que d’autres offres de formations et d’emploi sont également consultables sur le compte Instagram du Crij.

Ramadan : « Il faut réussir à faire trois repas plutôt qu’un gros »

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Les personnes présentes au self du CHM ont pu profiter de divers conseil pour garder une alimentation saine pendant le ramadan.

Ce mercredi, l’Équipe mobile en éducation thérapeutique (Emet) et une équipe de diététiciennes du centre hospitalier de Mayotte (CHM) ont proposé un atelier dédié à la nutrition pendant le ramadan. Au self du CHM, le public a pu découvrir comment effectuer le jeûne tout en équilibrant son alimentation.

« C’est trop bon ! », s’exclame un des membres du personnel du centre hospitalier de Mayotte (CHM), à Mamoudzou, à la dégustation d’un rougail d’aubergine proposé au public venu au self de l’hôpital pour en savoir plus sur les habitudes alimentaires à prendre pendant le ramadan.

Face à la perturbation que représente cette période de jeûne pour l’alimentation, l’Équipe mobile en éducation thérapeutique (Emet) et des diététiciennes ont organisé pour la première fois un atelier dédié au sujet ce mercredi. « La plupart des patients que nous suivons prennent du poids pendant cette période, qui s’étale quand même sur un mois, en raison de repas très riches avec beaucoup de fritures. Avec la privation pendant la journée, l’organisme va davantage stocker. Parfois, les résultats des efforts faits par nos patients pendant un an disparaissent avec ce moment de l’année », explique Béatrice Andrien, coordinatrice pour l’Emet et diététicienne de métier. L’autre cas de figure, celui d’une perte de poids accompagnée de carences, existe également, mais est moins fréquent, nous explique-t-elle. En effet, le fait de jeûner la journée fait que l’estomac se resserre, et cela peut provoquer une perte d’appétit.

« L’important, c’est le rythme. Il faut réussir à faire trois repas plutôt qu’un gros, puis grignoter ensuite », affirme Bashra Ousseni, étudiante en deuxième année de diététique, qui anime un stand dédié à ce point. Ainsi, elle conseille un repas équilibré de quantité normale pour l’iftar (rupture du jeûne), un autre après le tarawih (une prière du soir exécutée quotidiennement pendant le mois de jeûne) et un avant le levé du soleil.

Féculents, légumes et produits laitiers

Celles et ceux qui viennent à la table de Bashra Ousseni sont questionnés sur leurs habitudes alimentaires pendant le ramadan à l’aide de cartes imagées à placer sur un schéma de la journée. « Moi, je ne fais qu’un repas par jour le midi d’habitude, donc , je le décale juste le soir », décrit l’une. « Moi, je bois du jus de fruit tout au long de la nuit », explique un autre. Ils apprennent ainsi qu’il faut privilégier des repas composés de féculents en quantité raisonnable, de légumes et de produits laitiers. « Ce type de repas va mieux tenir que les repas riches en gras et en sucre, la sensation de faim sera moins présente pendant la journée », stipule l’étudiante.

Pour que ces consignes soient accompagnés de conseils pratiques, l’équipe du CHM a édité un livret de recettes qu’elle recommande pendant le ramadan. « Les plats traditionnels sont plutôt équilibré à Mayotte, donc on peut partir de ça. Pour foutari (rupture du jeûne, NDLR), un exemple de repas équilibré serait du rougail d’aubergine en entrée, puis du poisson, de la papaye, du fruit à pain frit et un yaourt », liste la future diététicienne, qui invite les visiteurs à se rendre au stand de dégustation à côté pour tester différentes idées de recettes.

« L’activité physique est compatible»

« Je vais essayer d’intégrer plus de produits laitiers dans mes repas », déclare une stagiaire au CHM après être passée par le stand. Mais avant de repartir avec ces précieux conseils, une autre table attend les visiteurs. Sonia Uwimbabazi, kinésithérapeute, et Abou El Karim, enseignant en activité physique adaptée (EAPA), les guettent pour parler de sport. « On veut que les gens comprennent qu’activité physique et ramadan sont tout à fait compatibles », insiste Sonia Uwimbabazi, ajoutant qu’on peut faire tous les sports que l’on veut, en fonction de ses habitudes et de son niveau de fatigue. « Il faut juste être un peu plus modéré, comme il y a moins d’apport énergétique pendant la journée. »

Pour celles et ceux qui font de grands repas riches en sucre et en gras, cela permet d’équilibrer l’apport calorique des repas, nous précise-t-elle, entre deux paroles d’encouragement à un homme venu essayer le steppeur apporté pour l’occasion.

Son collègue insiste sur l’importance de garder une bonne hydratation. « Si on fait du sport pendant la journée, il faut bien boire de l’eau avant le levé du soleil et le soir. Si on fait du sport le soir, il faut bien veiller à s’hydrater tout au long de l’activité », préconise Abou El Karim. S’il s’agit du seul jour aura lieu cet atelier cette année, l’opération est vouée à se répéter avant chaque début de ramadan.

« Il faut peut-être en tuer » : trois mois avec sursis pour Salime Mdéré

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Vice-président du conseil départemental de Mayotte, Salime Mdéré a été condamné, ce jeudi, à pour des propos tenus sur le plateau de Mayotte la 1ère, le 24 avril 2023.

Le premier vice-président du conseil départemental de Mayotte a été reconnu coupable, ce jeudi 7 mars, de « provocation à commettre un crime ou un délit », après ses propos sur le plateau de Mayotte la 1ère au tout début de l’opération Wuambushu. Il échappe à une peine d’inéligibilité qui avait été requise par le parquet du tribunal judiciaire de Saint-Denis (La Réunion), où il était jugé.

Ses propos, tenus en plein journal télévisé, avaient suscité un véritable tollé médiatique. Le 24 avril, Salime Mdéré s’était emporté sur le plateau de Mayotte la 1ère après visionnage d’une vidéo montrant des bandes en train de semer la terreur à Tsoundzou. « Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, un moment donné, il faut peut-être en tuer. Je pèse mes mots. », avait déclaré le premier vice-président du conseil départemental de Mayotte à la présentatrice, médusée.

Salime Mdéré avait par la suite été convoqué en correctionnelle au tribunal judiciaire de Saint-Denis (La Réunion), pour « incitation à la haine » et « provocation à la commission d’atteintes à la vie ». Deux associations, la Ligue des droits de l’Homme et SOS Racisme, se sont constituées partie civile pour l’audience, qui s’est tenue le 2 février.

Ce jour-là, le parquet de Saint-Denis a requis trois mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité contre Salime Mdéré. L’avocat du premier vice-président, Me Yanis Saouhaili, a quant à lui plaidé pour la relaxe de son client, estimant que la situation sécuritaire instalble à Mayotte avait conduit l’élu du conseil départemental à tenir ces « propos malheureux ».

Pas d’inéligibilité

Un mois après, le couperet est tombé. Ce jeudi 7 mars, Salime Mdéré a été reconnu coupable de « provocation à commettre un crime ou un délit ». Il écope d’une peine de trois mois de sursis et 10 000 euros d’amende, deux fois le montant réclamé par le parquet.

Dans sa décision, le tribunal correctionnel de Saint-Denis a par contre relaxé Salime Mdéré du délit de « provocation à la haine raciale », déboutant les deux associations qui s’étaient constituées partie civile au procès le 2 février (la Ligue des droits de l’Homme et SOS Racisme).

Le tribunal considère que les propos du vice-président ne ciblaient pas des personnes en raison de la race, l’ethnie ou l’origine.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes