Ecoles maternelles, élémentaires ou primaires attendent leurs nouveaux contractuels pour répondre au défi démographique. L’académie de Mayotte lance sa campagne de recrutement le 1er mars pour la rentrée scolaire 2024-2025. À compter de cette date, les candidats « motivés par le désir d’enseigner », désireux « de s’investir dans le territoire de Mayotte » et diplômés d’un bac +3 minimum peuvent déposer leur dossier sur le site et application Acloe (1er degré) jusqu’au 31 mars.
Les candidats seront ensuite convoqués entre le 8 et le 10 avril pour passer des tests de connaissances en français et en mathématiques. Les 300 sélectionnés devront par la suite réaliser un stade d’observation d’une semaine, du 22 avril au 26 dans une école. L’étape d’après est un entretien devant une commission de professionnels de l’éducation. À l’issue, 200 élus obtiendront, « en fonction des besoins », un contrat dans une école. Une formation obligatoire au préalable est prévue dès le 19 août, avant la rentrée scolaire.
Pour répondre à l’évolution démographique, l’académie de Mayotte indique devoir recruter chaque année entre 160 et 200 contractuels.
L’écriture, aussi un sport ? L’académie de Mayotte, la Délégation régionale académique à la jeunesse, l’engagement et aux sports de Mayotte (Drajes) ainsi que l’Université de Mayotte invitent tous ceux qui le souhaitent, âgés minimum de 10 ans, à participer à la Grande dictée du sport. Un événement organisé par la Dictée pour tous au niveau national qui fait étape, parmi les 26, ce lundi 1er avril, sur l’île aux parfums.
Rendez-vous dès 9 h 30, à l’Université de Mayotte, à Dembéni, pour une heure de stimulation du corps et de l’esprit autour de l’écriture d’un texte emblématique de la littérature française célébrant la pratique sportive. Quatre catégories s’affrontent : primaire, collège, lycée et adultes. Les finalistes de chacune d’elles pourront représenter le territoire lors de la finale nationale de ce championnat, à Paris, sous la Coupole de l’Institut de France, samedi 27 avril. L’inscription est gratuite mais obligatoire jusqu’au 27 mars inclus en ligne ici.
L’académie de Mayotte rapporte dans son communiqué de ce mardi que de nombreux autres événements vont être organisés, « sur tous les territoires », dans le cadre de la « Grande cause nationale 2024 », décrétée par le Président de la République, en cette année de Jeux olympiques et paralympiques qui se déroulent à Paris.
La matinée de ce 1er avril sera d’ailleurs également « l’occasion, pour tous les participants, de se retrouver autour d’ateliers sportifs, festifs et ludiques ». Ce, afin de « répondre à l’urgence sanitaire liée à l’explosion de la sédentarité et de mieux faire connaître la nécessité de bouger « 30 minutes par jour » ». Nom donné à cette grande cause nationale dédiée à l’activité physique et sportive.
À l’occasion des journées mondiales des zones humides, l’association Mayotte nature environnement informe que la sortie initialement prévu le mois dernier avec Gepomay aura lieu ce samedi 23 mars, à la retenue collinaire de Combani. Trois heures d’observation de la biodiversité sont à prévoir. Rendez-vous pour cela à 9 heures dans les locaux de Gepomay, munis d’eau, chaussures et vêtement solides et de protection contre les moustiques (manches et pantalons fortement conseillés). Inscription gratuite et obligatoire par tél. au 06 39 02 61 11 ou par mail à animation@gepomay.fr
Voulant suivre la grève nationale de la fonction publique, les agents du centre pénitentiaire de Majicavo-Koropa ont finalement stoppé le travail une heure, ce mardi matin, à 7h. Davantage que les rémunérations, ce sont les conditions de travail qui inquiètent les agents mahorais réunis à l’appel d el’intersyndicale. En cause, un taux d’occupation proche des 240% (centre de détention et maison d’arrêt inclus). A l’approche de l’opération Wuambushu 2, les entrées se font de plus en plus fréquentes à la prison, tandis que les départs de détenus vers la métropole (toutes les deux semaines) et La Réunion (deux par semaine) n’arrivent pas à équilibrer l’effectif. Des étrangers incarcérés pour des petites peines, comme des passeurs, sont ainsi libérés en amont et expulsés pour faire aussi de la place.
L’agence pour l’immobilier de la justice est justement à Mayotte cette semaine pour déterminer quel site pourrait accueillir la deuxième prison de 400 places (Kawéni ou Dembéni). Une réponse pourrait être donnée « dans deux ou trois mois », nous indique-t-on. Le délai est même plus court pour l’étude de faisabilité d’une extension, le cabinet d’études qui en a la charge doit donner son avis très prochainement. Une centaine de places pourrait être ajoutée aux 278 existantes aujourd’hui.
En deux semaines, l’île, la dernière de l’Union à être touchée compte près de 123 cas, dont 95 patients admis dans le centre hospitalier de Hombo, dans la banlieue de Mutsamudu. Le déni de l’épidémie fait partie des raisons qui expliquent cette flambée.
Pour la substitute du procureur, Cassandre Morvan, les infractions financières, commises en l’espace d’un an, sont quasi concomitantes aux dernières condamnations de Daniel Zaïdani pour délit de favoritisme (en 2012) et prise illégale d’intérêts (en 2017). Photo d’archives
L’ancien président du conseil général de Mayotte (de 2011 à 2015) comparaissait, ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou pour détournement de fonds public. La prévention visait des infractions commises entre 2012 et 2013, dont l’organisation d’un concert du groupe de rap Sexion d’Assaut à Madagascar sur des fonds publics de la collectivité mahoraise. Dans ses réquisitions, le Parquet a demandé qu’une peine d’interdiction d’exercer une fonction publique pendant cinq ans soit prononcée à l’encontre de l’élu. Le délibéré sera rendu le 30 avril.
Mis en examen depuis le 11 juin 2013 dans l’affaire plus tard nommée « du concert de Sexion d’Assaut », Daniel Zaïdani apparaissait confiant aux abords du tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi matin. Après dix années passées sous contrôle judiciaire, il ne s’attendait peut-être pas à des auditions aussi musclées, aux côtés de son avocat Benoît Jorion. L’ancien président du conseil général (devenu départemental depuis), âgé de 37 ans à l’époque des faits qui lui sont reprochés, devait répondre de quatre infractions retenues dans le réquisitoire définitif du parquet. Des faits de détournements de fonds publics et de contournements des marchés publics entre 2012 et 2013, dans l’administration du tout jeune département français (depuis le 31 mars 2011). Le plus retentissant est et restera celui de l’organisation opaque, sur des deniers publics, de trois concerts du groupe Sexion d’Assaut, en tournée à Mayotte, aux Comores, et à Madagascar, dans le cadre du festival Intermizik en septembre 2012.
Mais la lettre de dénonciation anonyme qui a levé le voile sur le financement de la venue des superstars du rap et entraîné l’ouverture d’une information judiciaire contre X ne s’arrêtait pas là. L’auteur, dans un écrit circonstancié adressé au procureur, déplorait aussi les contours étonnants du traditionnel foutari de fin de ramadan organisé par le conseil général en 2012 et l’acquisition non encadrée de deux véhicules flambants neufs pour le compte des élus de la collectivité. Le début d’un engrenage judiciaire laborieux pour celui qui était alors le plus jeune président de conseil général de France.
Un foutari pas comme les autres
C’est une tradition. À la fin du ramadan, le conseil départemental (auparavant conseil général) organise chaque année un foutari au cours duquel les autorités de Mayotte et représentants d’instances sont conviées. En 2012, Daniel Zaïdani a préféré resserrer le casting et faire la cérémonie à sa manière, sans changer le mode de financement. 5.000 euros ont été budgétés au sein du conseil pour une fête qui s’est tenue le 12 août 2012. Seul hic : l’élu a organisé l’événement dans sa résidence, à Pamandzi en Petite-Terre. À ses côtés, près de 200 convives, pour la plupart des notables de son entourage, ont participé au foutari. A l’audience, la juge Catherine Vannier s’étonne de l’absence d’autorités administratives « alors que les autres élus ont invité d’autres représentants religieux par le passé ». Et d’ajouter : « le deuxième point qui nous chiffonne, c’est que votre prédécesseur [Saïd Omar Oili, désormais sénateur] a organisé des foutaris qui, lorsqu’ils étaient organisés chez lui, étaient financés sur fonds propres ».
Pour la localisation de la cérémonie, Daniel Zaïdani souligne que « la seule habitation [du conseil général] disponible était celle à Kani-Kéli ».« C’était beaucoup plus excentré, la grande majorité des personnes se trouvent à Mamoudzou et en Petite-Terre. » Entendu, mais le bât blesse au niveau des profils des participants. En l’absence d’autorités, n’était-ce pas une cérémonie privée ? « Pourquoi le préfet n’était pas là ? Si vous invitez en tant que président du conseil général, le préfet s’impose ! », s’étrangle Catherine Vannier. Et d’ajouter : « vous avez évité toutes les personnalités officielles ! ». Le Pamandzien n’en démord pas : « A aucun moment, je n’ai organisé un foutari privé. C’était bien en ma qualité de président. Il faut savoir que de manière générale la rupture du jeûne se fait en famille. Le sujet était connu et avait été posé sur la table ». Pour le ministère public, représenté par la substitute du procureur, Cassandre Morvan, la fête financée sur des fonds publics n’était rien d’autre qu’un achat de voix électorales. « Ces personnes ont bien été régalées aux frais du conseil départemental », rajoute la magistrate. Ce qui est constitutif de l’infraction de « détournement d’un bien public » dans le code pénal.
70.700 euros pour deux SUV
Avant l’arrivée de Daniel Zaïdani au pouvoir, Saïd Omar Oili était sujet à des « pressions » des élus de sa majorité pour la mise à disposition d’un parc de véhicules. Il avait pris une délibération à cet effet, octroyant également aux conseillers la possibilité de disposer d’un des chauffeurs affectés au Département. Pas satisfait du standing des voitures, son successeur avait acté l’achat de deux nouveaux véhicules. Sans passation de marché public, pourtant obligatoire lorsque le montant de l’achat dépasse les 15.000 euros, deux SUV [pour Sport utility vehicule, en anglais] ont été acquis au sein de la concession Peugeot mahoraise. Le commercial s’était déplacé en personne au conseil général pour faire signer les baux. Les deux bolides ne sont pas passés inaperçus sur le parking des agents. « Des élus se sont étonnés de ces acquisitions compte-tenu des difficultés du Département », souligne Catherine Vannier.
Alhamid Aboubacar, également convoqué devant le tribunal correctionnel, était à cette époque en détachement au sein de la garde rapprochée de Daniel Zaïdani, officiellement en tant que conseiller politique. Il est soupçonné d’avoir lui-même choisi les deux véhicules, respectivement achetés à hauteur de 39.100 euros pour l’un, 31.600 euros pour l’autre. S’il avait suivi les règles, le président du conseil général de l’époque aurait dû solliciter le service « logistique et moyens » du département pour cette opération. Il ne l’aurait pas fait, préférant faire appel à ses collaborateurs quotidiens. L’enquête de la section de recherche de la gendarmerie a aussi permis d’établir que des élus utilisaient le parc automobile à des fins privés. Daniel Zaïdani aurait même sollicité à plusieurs reprises un des chauffeurs pour aller chercher sa femme et ses enfants.
À la barre, celui qui défend désormais Marine Le Pen (Rassemblement national) estime n’avoir pu que s’ancrer dans des pratiques déjà bien implantées avant qu’il ne soit élu. « Je n’ai pas imposé une gestion, nous étions dans une continuité de pratique. Dès lors que j’ai été sensibilisé à la question, je me suis dit, en janvier 2012, qu’il fallait solliciter un juriste sur cette question. » Au-delà de leur utilisation, c’est surtout l’acquisition des deux véhicules neufs à hauteur de 70.700 euros qui intéressait la juge Catherine Vannier et ses deux assesseures. Le budget, d’abord, n’est « pas adapté au budget du conseil général », assure la présidente de l’audience, rappelant que « 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté ». Et c’est le président lui-même qui a apposé sa signature sur le devis, souligne encore la juge. La procédure, entachée d’irrégularités, caractérise presque « un système », pour la substitute du procureur. Cet achat est un « avantage injustifié », accordé dans un contexte où d’autres services « avaient des besoins criants », note le ministère public.
La « coopération régionale » avec Sexion d’Assaut
Daniel Zaïdany, désormais proche de la cinquantaine d’années, ne tarit pas sa passion pour les « tubes » du groupe Sexion d’assaut, très en vogue dans les années qu’il a passé à la présidence du conseil général. Un groupe qui a « vendu 1,5 million d’album », souligne-t-il. « Il fallait organiser une tournée, on s’est assuré qu’ils puissent venir à Mayotte. » A quel prix ? En septembre 2012, le groupe, après une escale à Diego-Suarez, au nord de Madagascar, devait se produire à Mayotte, puis aux Comores. Deux conventions distinctes ont été paraphées. La première, signée avec le producteur des rappeurs, assurait le cachet des trois représentations à hauteur de 45.000 euros. La seconde confiait au conseil général le soin de financer les billets d’avion. Un beau pactole, et la promesse d’une tournée que les chanteurs n’avaient pas prévue aussi complète dans le canal du Mozambique. « Le producteur du groupe Sexion d’Assaut dit qu’il n’a jamais exigé trois concerts… », relève Catherine Vannier. Alain Kamal Martial Henry, l’écrivain mahorais, était à cette époque directeur du service culturel départemental, comparaît pour avoir pris part aux négociations. Celui qui représente désormais Mayotte au Mozambique pour le compte du conseil départemental attribue l’organisation des concerts à Diego-Suarez à Daniel Zaïdani. Ce dernier s’était d’ailleurs rendu en personne à Madagascar pour accueillir les stars du rap, montant sur scène et annonçant l’arrivée prochaine du groupe à Mayotte. Il a toutefois maintenu que le conseil général n’était pas partenaire de l’évènement, expliquant s’être officiellement rendu sur place dans le cadre de travaux autour de la « coopération régionale ».
Pour la substitute du procureur, ces infractions financières, commises en l’espace d’un an, sont quasi concomitantes aux dernières condamnations de Daniel Zaïdani pour délit de favoritisme (en 2012) et prise illégale d’intérêts (en 2017). En tenant compte de l’ancienneté des faits, elle requiert un an d’emprisonnement avec sursis et demande au tribunal que celui qui est toujours conseiller départemental du canton de Pamandzi soit privé de ses droits civils et civiques pendant cinq ans et interdit d’exercer toute fonction publique pendant la même durée. 40.000 euros d’amende ont aussi été requis dans l’objectif de « réprimer des comportements désastreux pour les administrés ». Si, comme demandé par le parquet, l’exécution provisoire de l’interdiction de fonction publique est prononcée, Daniel Zaïdani perdra son mandat de conseiller départemental.
Les deux autres complices, présentés comme « périphériques » par le parquet, ont été sujet à des réquisitions plus ténues : deux mois d’emprisonnement avec sursis. Une amende de 2.000 euros a été demandée contre Alain Kamal Martial Henry et une autre de 1.000 euros contre Alhamid Aboubacar. Le tribunal rendra sa décision le 30 avril.
Hakim Karki jugé en cour d’appel cette semaine
Le vendredi 16 décembre 2023, la cour d’assises de Paris a reconnu Hakim Karki coupable de viol et condamné à huit ans de prison. Le juge d’instruction ayant fait appel depuis, un nouveau procès s’est donc ouvert devant la cour d’appel de Créteil (Val-de-Marne), ce mardi. Il y comparait pour le viol d’une jeune enseignante commis dans la nuit du 1er au 2 juillet 2014 à Mayotte. Ce soir-là, après une rencontre au Caribou, il devait raccompagner la jeune femme chez elle. Dans son appartement, trois rapports sexuels ont eu lieu. La plaignante, qui n’a jamais changé de version, a indiqué avoir subi des violences, des gifles, des menaces et des actes forcés pendant trois heures. Ce qu’Hakim Karki a réfuté, estimant que le rapport sexuel était consenti. En premier instance, il criait même au complot, étant en charge à cette période d’un dossier visant le cimentier Lafarge après la découverte, en 2012, d’un stock de 6.000 tonnes de ciment pouvoir contenir des taux de chrome six fois plus élevés que ce qu’autorise la réglementation. Selon Le Parisien, l’homme âgé de cinquante ans aujourd’hui a été libéré il y a quelques semaines et donc comparaît libre.
L’école primaire du village de Mronabéja a commencé à être construite dans les années 1980.
Les écoles situées dans les villages côtiers sont pour la plupart soumises aux risques d’inondation et de submersion. Mais lorsque le danger est trop élevé, cela peut bloquer les financements de rénovation. C’est ce qui arrive à l’école primaire de M’ronabéja, dans la commune de Kani-Kéli.
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L’école est à très fort risque de submersion, se trouvant à moins de 100 mètres de la mer.
Depuis la plage du village, on voit l’école primaire.
Les ravines à proximité, qui peuvent déborder avec les marées, augmentent le risque d'inondation. Des renforcements en pierres ont été construits pour éviter les débordements.
Le terrain particulièrement plat de l’école pose problème pour évacuer l’eau.
L’école de Mronabéja accueille actuellement environ 140 élèves.
Ahmed Djanfar est le chef du service Aménagement et urbanisme à la mairie de Kani-Kéli.
La salle de classe qui se trouvait sur cette partie de la cour n’a pas pu être reconstruite après sa démolition, faute de financements pour les travaux.
Un préau ne pouvant pas être construit, les élèves s’abritent sous cet arbre pour avoir de l’ombre.
Dans la commune de Kani-Kéli, la plupart des écoles sont à risque d’inondation ou de submersion, étant situées dans des villages côtiers. Mais celle de M’ronabéja en paye particulièrement les frais. Située entre deux ravines et à même pas 100 mètres de la mer, l’école est à risque fort d’inondation et très fort de submersion. En effet, le terrain de l’école est particulièrement plat, au même niveau que la mer, et une des ravines se trouve seulement à quelques pas. “Quand il pleut, c’est tellement plat qu’on a des problèmes au niveau de l’évacuation des eaux”, commente Ahmed Djanfar, chef du service Aménagement et urbanisme à la mairie de Kani-Kéli.
Le risque est tel que le plan pluriannuel d’investissement (PPI) de la Direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte (Dealm), ne prévoit plus de financement pour les travaux de rénovation dans cette école. “On avait un de nos bâtiments qui était vétuste. On l’a détruit et on voulait le reconstruire. Mais on n’a pas pu avoir les financements alors on ne l’a pas fait”, explique Ahmed Djanfar, en nous montrant un bout de terrain couvert d’herbe dans la cour de l’école. “On ne peut même pas construire de préau”, ajoute-t-il, désignant cette fois l’arbre qui permet aux 140 élèves de Mronabéja de trouver un peu d’ombre. En attendant, la commune ne peut que financer quelques réparations ici et là, quand le besoin est urgent.
Un déménagement inévitable
Impossible donc de rénover ou d’agrandir l’école, dont les premières fondations ont été posées dans les années 1980, avant d’être étendues au début des années 2000. À l’époque, le risque existait déjà, mais ces critères étaient peu connus et entraient encore moins en ligne de compte de manière systématique dans les projets. C’est depuis une dizaine d’années environ que le problème a commencé à se poser, avec la réalisation des premiers diagnostics. De mémoire, Ahmed Djanfar affirme que l’école n’a encore jamais subi d’inondation. “En 2022, le village a été inondé, mais l’école a été épargnée”, se souvient-il. Ce n’est donc pas tant le risque d’inondation et de submersion en lui-même qui remet en question la capacité d’accueil de l’école à court terme, mais l’impossibilité de l’agrandir en raison de ces risques.
Quoiqu’il en soit, avec la montée du niveau de la mer induit par le dérèglement climatique et le recul du trait de côte inévitable, l’école primaire du village et ses deux bâtiments sont condamnés à déménager. “Il faut délocaliser l’école. On a désigné un site entre M’ronabéja et Passi-Kéli, mais il faut l’arbitrage des élus municipaux pour entamer les procédures de maîtrise foncière”, relate le directeur de l’aménagement, qui reconnaît qu’il n’y a pas beaucoup de marge de manœuvre du point de vue foncier. En attendant, les élèves resteront sur le site, et si leur nombre augmente, il faudra peut-être passer aux emplois du temps alternés, comme à Mamoudzou. “Mais on aimerait éviter”, assure Ahmed Djanfar.
Si lors des premiers diagnostics, la situation était présentée comme urgente, la faible augmentation du nombre d’élèves dans le village permet de relativiser le risque pour l’instant. Heureusement, car la future école ne pourra voir le jour que dans plusieurs années.
Président du conseil économique, social et environnemental de Mayotte, Abdou Dahalani rempile jusqu’en 2027.
La nouvelle mandature du conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem) se déroulera avec la même présidence. Abdou Dahalani a été réélu, ce mardi matin, avec 21 voix, contre 8 pour son opposant, Saïd Hachim Mze Mogne.
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Le représentant de la CFDT, Saïd Hachim Saïd Housseni Mogne, était également candidat à la présidence.
Le rôle du Cesem est d’établir des rapports pour orienter les politiques de l’île.
Pas toujours très bien traité par le conseil départemental de Mayotte, le Cesem (conseil économique, social et environnemental de Mayotte) a commencé sa nouvelle mandature dans un hémicycle Younoussa-Bamana à la chaleur étouffante, du fait de l’absence de climatisation. En dépit de son sort, cette instance composée de représentants de la vie économique et sociale de l’île a procédé à de nouvelles élections, ce mardi matin. Et là non plus, pas de changements du côté de sa présidence. C’est Abdou Dahalani, élu déjà en 2021, qui rempile pour trois années supplémentaires (2024-2027). Au cours du scrutin, le doyen du conseil était opposé à Saïd Hachim Saïd Housseni Mogne, le représentant de la CFDT au sein du Cesem. Avec 21 voix, contre huit pour son rival et un blanc, celui qui est aussi président du Parc naturel marin de Mayotte est assuré de garder son siège.
« Je vous remercie de m’avoir renouvelé votre confiance à la tête de cette belle institution. Je prends cette confiance avec beaucoup d’humilité, mais surtout de la détermination pour poursuivre le travail que nous avons commencé ensemble », déclare le président réélu, qui a remercié autant les anciens membres que les nouveaux (l’assemblée a vu 40% de ses membres renouvelés), ainsi que « son challenger ». En référence aux crises que le territoire enchaine ces derniers temps, il note « qu’elles ne nous empêchent pas de travailler, de faire ce qu’on attend de cette institution, à savoir être l’expression de la société civile organisée et apporter sa contribution pour éclairer la décision commune ». En effet, le Cesem, qui n’a aucun pouvoir décisionnaire, a pour rôle la rédaction de rapports et de préconisations dans tous les domaines traités par le politique.
Un œil sur la loi Mayotte
Il l’avait déjà fait précédemment, avant que la loi Mayotte ne soit mise au placard en janvier 2022, « la deuxième institution politique de l’île » sera amené travailler sur les futurs textes législatifs concernant l’île, à commencer par la loi « d’urgence pour Mayotte », prévue en conseil des ministres, le mercredi 22 mai. « Nous espérons qu’on nous donnera l’opportunité de poursuivre le travail de conseil. Dans les phases précédentes, nous avons été de ceux qui avons apporté toutes nos contributions pour structurer le projet de loi Mayotte », rappelle-t-il, avant de demander à la trentaine d’élus devant lui « d’aller plus loin dans la recherche des causes des problèmes cycliques que connaissent Mayotte. Pendant longtemps, on a travaillé nos conséquences ». Abdou Dahalani prend comme exemple la démographie, « le premier défi du territoire ».
Pour ce nouveau mandat, le président réélu peut déjà s’appuyer sur un bureau où nombre de vice-présidents ont été reconduits (voir encadré).
Le nouveau bureau également élu
Outre le président, il a été procédé à l’élection du bureau sous forme de scrutin de liste. Une seule a été proposée et donc été élue (23 pour, une enveloppe vide et six blancs). Le nouveau bureau est donc constitué ainsi : Abdou Dahalani, président ; Nadine Hafidou, Hamidou Madi M’colo, Laïni Mogne Mali, Nizary Ali, Attoumani Harouna, Fatima Souffou, Anthoumani Saïd, Saoudate Abdou, vice-présidents ; Rivo Rakotomalala, Kamaldine Attoumani, Dominique Marot, Halima Moumini, secrétaires ; Laurence Pollozec, Bouéni Malidi, Kamal Youssouf, autres membres.
Fatima fait partie des candidats à venir participer à cette matinée de sélection à la maison de service militaire adapté (SMA), à Kawéni, ce mardi 19 mars. Sans son baccalauréat en poche, « alors qu’elle sait lire », souligne le major David, la jeune femme de 19 ans cherche une formation d’aide à la personne.
La maison du service militaire adapté (SMA), basée à Kawéni, organise depuis novembre une demi-journée de sélection par mois pour intégrer le régiment via des formations de métiers. Un dispositif censé faciliter la candidature des jeunes officiellement inauguré ce mardi.
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Cette antenne du régiment de service militaire adapté (RSMA) basé à Combani permet d’accueillir des jeunes, à tout moment de la semaine, pour donner des renseignements. Une demi-journée de sélection par mois y a lieu depuis officiellement ce mardi.
Située dans la ruelle, en face d’Intersport, à Kawéni, l’antenne permet de se rapprocher directement des jeunes de Mamoudzou.
Samidine, 18 ans, souhaite réaliser une formation d’agent de magasin. Le major David s’interroge sur ses réelles capacités notamment concernant les mathématiques. Mais il va lui donner sa chance. Il sait lire et écrire, et « veut s’en sortir ».
Le lieutenant Toussaint et le colonel Larabi sont fiers de ce dispositif. Le RSMA accueille entre 800 et 850 jeunes par an.
« Qu’est-ce qui te plaît dans ce métier ? », demande le major David, chargé de réaliser l’entretien des nouveaux candidats au régiment du service militaire adapté (RSMA). Samidine, 18 ans, un CAP en poche, se caresse les jambes, le regard tourné vers le sol. Il souhaite réaliser une formation métier d’agent de magasin et passer le diplôme de cariste. Mais sur sa fiche de renseignement complétée en entrant à la maison du service militaire adapté (SMA), il est aussi indiqué qu’il souhaite travailler en maison de retraite. Il répond vouloir peut-être intégrer l’armée, avant de reconfirmer son souhait de travailler en magasin. « Je ne sais pas, je n’ai jamais fait. Mais je me suis dit que ça ira mieux pour moi peut-être », répond-il vaguement.
Ce mardi 19 mars est la cinquième demi-journée de sélection, ouverte à la presse pour un lancement officiel, qui se déroule à la maison du service militaire adapté (SMA), basée depuis 2022, à Kawéni. Ce jeune, après avoir franchi le seuil du bâtiment, être accueilli par deux jeunes recrues, Mina et Echat, a pu prendre les renseignements de ce que le régime propose en formations de métiers, avant de s’entretenir avec le major. Quelques minutes servent à cerner sa situation familiale, ses envies, ses aptitudes à lire, écrire… « Il aura sa chance. On le récupère », décrète le major, pas 100 % convaincu qu’il réussira sa formation.
« Ce n’est pas vraiment une sélection au sens d’examen. Le RSMA a une vocation d’insertion sociale et professionnelle, mais surtout d’apprendre un état d’esprit de résilience au lieu de résignation, d’estime de soi. S’il y a un potentiel de 0,0001%, je vais tout miser dessus. On se dit qu’il y a une chance », détaille le militaire qui montre même une fiche de renseignement complétée par un autre jeune, remplie d’une écriture indéchiffrable. Pas de difficulté dans ces cas-là, la formation s’adaptera aux lacunes. « L’idée est de recruter ceux qui sont les plus éloignés de l’emploi. On reçoit des jeunes complètement cabossés par la vie », explique celui qui cherche seulement à déceler cette « pseudo étincelle », envie de s’en sortir, et non des compétences particulières, ni même une réelle motivation pour un projet défini.« La plupart veulent, un, sortir de l’oisiveté, et deux, sortir d’une situation familiale compliquée. » Même pour les bacheliers qui ne savent pas écrire, il y a la filière recherche active d’emploi (RAE).
« L’employeur a surtout un œil sur leur capacité à arriver à l’heure »
Pour les cinq à six autres jeunes candidats présents lors de cette matinée de sélection, le circuit se poursuit par une visite médicale pour vérifier leur compatibilité au métier choisi auprès de la médecin cheffe Carole, déplacée exprès du lieu de régiment situé à Combani, à la maison de Kawéni pour réaliser les consultations. Ensuite, un test d’illettrisme non-rédhibitoire est réalisé sur tablette, avant de procéder aux vérifications administratives. Chaque étape est validée en direct. Si le jeune ne remplit pas les conditions de recrutement (voir par ailleurs), il peut être redirigé vers les partenaires tels que les Apprentis d’Auteuil, Mlezi Maore. S’il ne montre aucune motivation, il peut être redirigé vers le RSMA plus tard, le temps qu’elle mûrisse. Sinon, il pourra rejoindre l’une des 22 formations proposées à Combani, au plus tôt, selon « un planning monstrueux en frise », commente gaiment le colonel Guillaume Larabi, chef de corps du RSMA Mayotte.
Les formations sont non-diplômantes, sauf pour le métier d’agent de sécurité et les permis liés au métier à passer. « Mais l’employeur à Mayotte a surtout un œil sur leur capacité à arriver à l’heure », note le major. Les deux premiers mois sont une formation militaire initiale qui permet de travailler le savoir-être, le vivre-ensemble, le respect de la hiérarchie, se lever à l’heure, se mettre en tenue, faire son lit… « Donner un cadre », décrit le colonel. Cette première étape se conclut par une levée de drapeaux en présence de la famille. Les huit à dix mois restants sont dédiés à la formation métier, dont un stage en entreprise et le passage du permis de conduire. Le recruté perçoit 350 euros par mois, est logé à l’internat, nourri, habillé et transporté le vendredi et le lundi. Tout est expliqué lors de l’entretien.
« On veut que ça parle aux jeunes », indique le lieutenant Toussaint, chargé de la maison du SMA. Des photos de précédentes promotions sont affichées au mur et l’aménagement des salles suit la logique du circuit. L’objectif de cette antenne à Kawéni étant de permettre plus facilement aux potentiels candidats de Mamoudzou de se renseigner (ouverture tous les jours de la semaine) et de participer aux sélections une fois par mois, sans obligation de se rendre à Combani. « Ce sont nos équipes qui se tapent les bouchons sur la route au lieu des jeunes », relève-t-il joyeusement. En parallèle, une permanence est assurée tous les mois dans chaque commune pour pouvoir donner des renseignements aux intéressés. De même que des événements réguliers à Mayotte.
Le SMA de Mayotte réuni en « régiment », pour sa capacité à accueillir depuis 2018 entre 800 et 850 jeunes par an, a pour but de pouvoir en former 1.200 en 2030. Selon le colonel, ils sont entre 1.300 et 1.500 à candidater chaque année. 85 % des jeunes formés décrochent à la sortie un CDD de six mois ou un CDI.
Les conditions à remplir pour être recruté
Pour espérer rejoindre les rangs du régiment du service militaire (RSMA), le candidat doit être majeur et avoir moins de 26 ans. Il doit avoir la nationalité française et avoir un casier « judiciairement compatible ». C’est-à-dire, explique le colonel Guillaume Larabi : « Il y a une tolérance dans les délits. On peut donner une chance. Mais pas pour une affaire en rapport avec le trafic ni de violences. »
Le lavage des mains reste la première barrière pour lutter contre la propagation du choléra, la bactérie se transmettant par voie fécale.
L’épidémie dans les Comores voisines ne laissait guère de place au doute. Une femme, arrivée à Passamaïnty ce lundi, a été testée positive au choléra. Présentant les symptômes de la bactérie (vomissements et diarrhée), c’est elle qui a joint le 15 pour être prise en charge.
Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville (au centre), a tenu une conférence de presse, ce mardi matin, aux côtés des directeurs de l’Agence régionale de Santé (ARS), Olivier Brahic (à gauche), et du centre hospitalier de Mayotte, Jean-Mathieu Defour (à droite), au sujet du premier cas de choléra connu à Mayotte.
Détection
« On a détecté un cas de choléra qui est arrivé [lundi], selon nos informations et le témoignage de la personne concernée, d’Anjouan par kwassa. Elle est arrivée dans le nord de l’île et comme elle ne se sentait pas bien, elle a appelé le 15 », confirme le préfet de Mayotte, ce mardi matin. François-Xavier Bieuville a tenu une conférence de presse, aux côtés des directeurs de l’Agence régionale de Santé (ARS), Olivier Brahic, et du centre hospitalier de Mayotte (CHM), Jean-Mathieu Defour, au sujet du premier cas connu à Mayotte. « La patiente est stable au niveau santé », informe le directeur du CHM, qui précise que des formations ont eu lieu sur le sujet pour les professionnels de santé et « qu’une centaine d’agents ont été vaccinés ».
« Les équipes de l’ARS sont allées sur le terrain pour identifier le cercle familial et les cas contacts », ajoute le directeur de l’ARS. « Les personnes ont reçu des antibiotiques prophylactiques. Cela tue le germe et donc les selles ne sont plus contaminables (N.D.L.R. la bactérie se transmet uniquement par voie fécale). » Deux personnes ont été également vaccinées et des investigations sont toujours en cours.
Dispositif
Il y a un mois et au vu des premiers cas recensés aux Comores, l’Agence régionale de Santé avait tenu une conférence de presse pour expliquer son dispositif. La description a été réitérée, ce mardi matin. « Le dispositif se base sur trois piliers, dont premièrement, la détection et l’alerte. Dans le cas présent, ça a bien marché », estime Olivier Brahic. « Ensuite, il y a la capacité de réactivité et de réaction sur le terrain pour prendre en charge les cas contacts et désinfecter l’environnement. Et troisièmement, une prise en charge sécurisée au CHM. »« Toute personne qui vient des Comores et qui a soit des diarrhées ou des vomissements, le premier réflexe est de s’isoler et d’appeler le 15 », répète-il. Au CHM, six lits sont pour l’instant réservés pour des malades atteints du choléra dans une aile de l’hôpital de Mamoudzou, mais une augmentation des capacités est prévue si la situation s’aggrave. Pour rappel, la bactérie n’est pas directement mortelle, mais entraîne une déshydratation qui peut le devenir.
Communication
Le préfet de Mayotte veut jouer la transparence par rapport à l’arrivée de la bactérie sur le territoire. « Il nous semblait important que la presse et les concitoyens soient informés », confirme-t-il, évoquant des « rendez-vous réguliers avec la presse pour faire un état des lieux ». Ces points pourraient être hebdomadaires. « On se retrouvera régulièrement pour vous tenir informés », promet le délégué du gouvernement.
Frontières
Interrogées sur la surveillance des frontières, les autorités restent sur le même modèle. Seuls les cas suspects, notamment venus des Comores ou du Kenya où l’épidémie est en cours, sont testés. Des messages de prévention sont diffusés dans le Maria-Galanta par exemple et une feuille d’émargement doit assurer la traçabilité. Il n’y a pas de tests négatifs exigés pour tous les passagers comme pendant la période du Covid-19. « À ce stade, ça n’aurait pas de sens », considère le directeur de l’ARS. Préférant anticiper une réaction de la population au sujet de l’immigration, le préfet ne veut pas que des nouveaux barrages se développent sur le territoire. « L’une des clés de la réussite, c’est qu’on ait une grande liberté de déplacements. Il faut qu’on aille sur les zones où on a besoin de tester et d’isoler si on peut. Et si un cas est détecté, il faut qu’on puisse l’emmener à l’hôpital », prévient-il.
Eau
Parmi les préconisations, il est impératif de se laver régulièrement les mains avec du savon ou du gel hydroalcoolique, mais également de boire de l’eau potable. Quid de l’eau courante alors qui reste distribuée deux jours sur trois dans les quartiers, voire moins avec les coupures techniques ? « Il faut profiter des tours d’eau pour faire des réserves, évidemment. Deuxième sujet, les rampes sont conservées, parce que justement elles sont utilisées dans des zones où il peut y avoir potentiellement à la fois des problèmes d’hygiène et de consommation », explique le préfet. Et pour ce qui est du ramadan, « dans une démarche de santé publique, on appelle évidemment à une forme de rationalité sur l’utilisation de l’eau lorsque la vie est en danger. Je pense que ce message peut passer aisément même en période particulière comme le ramadan.»
Une attention particulière pour les voyageurs
La préfecture de Mayotte, en complément de la conférence de presse, demande aux habitants de s’isoler, s’hydrater et d’appeler le 15 si : vous souffrez de diarrhées et vous revenez des Comores ou d’Afrique continentale depuis moins de dix jours ; vous avez été en contact étroit avec une personne revenant d’un de ces pays depuis moins de dix jours ; vous avez consommé des produits frais apportés des Comores dans les dix jours ; vous souffrez de diarrhées aqueuses aiguë et d’une déshydratation sévère ; vous souffrez de diarrhées après avoir été en contact avec un cas suspect de choléra.
Un mois après l’annonce de la suppression du sol à Mayotte – formulée par Gérald Darmanin en plein mouvement social – le président de la commission des lois à l’Assemblée nationale se rend sur l’île aux parfums. Sacha Houlié (photo), figure de l’aile gauche du parti Renaissance, a bloqué cinq jours dans son agenda. Cette immersion mahoraise, prévue de mercredi à dimanche, aux côtés de l’élue Élodie Jacquier-Laforge, députée iséroise également vice-présidente de l’Assemblée nationale. Défavorable à la suppression du droit du sol à Mayotte, Sacha Houlié veut se confronter aux réalités mahoraises. Pour cela, il se rendra notamment, après sa descente de l’avion, mercredi, au camp de migrants du stade Cavani et au sein des locaux de l’association Solidarités Mayotte. A la suite de plusieurs rencontres institutionnelles, les deux parlementaires visiteront également le centre pénitentiaire de Majicavo-Koropa, jeudi, en fin de journée. Selon un programme encore prévisionnel, le président de la commission des lois a également prévu de visiter le centre hospitalier de Mayotte et de prendre part à « une tournée » aux côtés des agents de la brigade anti-criminalité (BAC) de Mamoudzou. Pour conclure ce déplacement, les deux élus déambuleront dans deux quartiers informels : le bidonville de Mavadzani à Majicavo-Koropa, dans lequel un décasage est prévu prochainement, et un autre à Kawéni.
Le vendredi 5 avril, à midi, la municipalité de Koungou va clore la période des candidatures pour les subventions au titre de la programmation de contrat de ville (qui concerne Longoni, Koungou Village et Majicavo-Koropa). Les associations de la commune sont donc appelées à faire leurs demandes en privilégiant la dématérialisation. « La politique de la ville de Koungou est une politique publique de proximité coordonnée à l’échelle nationale par l’ANCT (Agence Nationale de la Cohésion des Territoires). Elle a pour objectif la réduction des inégalités entre les territoires en mobilisant des crédits spécifiques au bénéfice des habitants des quartiers prioritaires, en complément des crédits du droit commun. Il fixe les grands enjeux du territoire de Koungou, et constitue la feuille de route pour l’ensemble des acteurs », explique la municipalité. Les actions financées par les crédits de la politique de la ville doivent répondre à trois domaines : la cohésion sociale (éducation, jeunesse, sports, vie associative, culture, social, santé, justice), le développement économique et social (développement économique et emploi) et le cadre de vie et le renouvellement urbain (rénovation urbaine-cadre de vie et prévention de la délinquance).
Afin de vous accompagner dans vos démarches, l’équipe politique de la ville de Koungou se tient à votre disposition tous les jours de 7h à 14h30 du lundi au jeudi, et de 7h à 12h30 le vendredi. Pour toutes demandes d’informations ou de prise de rendez-vous concernant cet appel à projets, contactez Sitty Soulaimane par mail (sitty-fatima.soulaimane@koungou.fr ou contact@koungou.fr) ou téléphone (06 39 68 74 94). N’hésitez pas à vous rapprocher de la Mairie annexe à Majicavo-Koropa pour tout renseignement. « Il est rappelé que la commune peut aussi fournir, tout au long de l’année des aides en nature (locaux, matériel, aides logistiques) suivant les disponibilités de ses ressources, ces demandes traitées au cas par cas doivent être faites avec un délai minimum d’un mois », fait remarquer la municipalité.
Le 12 mars 2023, la police aux frontières et le Raid ont interpellé le « numéro 2 » d’une filière illégale de transport en kwassa entre les Comores et Mayotte. D’après les chiffres communiqués par la police nationale de Mayotte, la filière en question comptabiliserait 880 passagers emmenés à Mayotte en dix mois. Le chiffre d’affaires généré est évalué à 266.000 euros. Celui qui était considéré comme une des têtes de ponte du réseau écope de dix-huit mois de prison.
La même semaine, dans la nuit du 13 au 14 mars, deux kwassa ont été interceptés entre au large d’Acoua et de M’tsangamouji. Le premier transportait « quarante passagers africains », d’après le recensement de la police nationale de Mayotte, tandis que le second comptait « trente-cinq passagers africains » à son bord. Après le placement en garde à vue des deux pilotes, les enquêteurs ont confondu trois autres passeurs. Ces derniers, tout comme les pilotes, ont fini par reconnaître « l’intégralité des faits reprochés », poursuit la police nationale de Mayotte. Déférés samedi 16 mars, ils ont écopé de quinze mois d’emprisonnement ferme pour deux d’entre eux, six mois ferme pour les trois autres.
En plus de l’aide « calamité agricole » qui leur est octroyée, les agriculteurs touchés par la crise de l’eau peuvent bénéficier d’une aide forfaitaire exceptionnelle de 1.000 euros. Le Fond de Secours Outre-Mer (FSOM) est mobilisé à cet effet. Les bénéficiaires – les agriculteurs affiliés à la Mutualité sociale agricole (MSA) au 31 décembre 2023 en qualité de chef d’exploitation agricole à titre principale – doivent compléter un dossier à déposer au plus tard à la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) au plus tard le jeudi 4 avril. Le syndicat des Jeunes agriculteurs de Mayotte fait savoir qu’il accompagne ses adhérents et toutes les personnes éligibles dans les démarches.
Les difficultés s’accumulent pour la Société mahoraise des eaux (SMAE) qui peine depuis plusieurs semaines à faire respecter le calendrier des tours d’eau qui est actuellement de deux jours avec de l’eau et un jour sans. Ce lundi, c’est le centre et le sud de Mayotte qui ont connu des coupures intempestives, à cause des réservoirs de Chiconi, Ongoujou et Chirongui dont les niveaux étaient à un niveau très bas. Dans le secteur 2, les secteurs Bandrélé village, Chiconi Village, Chirongui Village, Ironi-Bé, Kani Bé, Miréréni-Chirongui, Moinatrindri Bas, Musicale Plage, M’zouazia, Ouangani Village et Tsararano ont été coupés à 13h au lieu de 14h. A l’inverse, les villages du sud et centre sud du secteur 1 ont dû attendre la réouverture du réseau, vers 17h.
Ce lundi, les jeunes joueuses mahoraises ont pris le départ pour disputer le tournoi interligue de de la Fédération française de handball, qui se dispute à Celles-sur-Belle (Deux-Sèvres), du vendredi 22 au dimanche 24 mars. Agées de 14 et 15 ans, elles y rejoindront les dix Réunionnaises avec lesquelles elles évolueront dans la sélection Mayotte/La Réunion. Dans le troisième groupe, elles affronteront les équipes d’Auvergne-Rhône-Alpes, Centre-Val de Loire et Nouvelle-Aquitaine, les vendredi et samedi. Les matchs de classement sont prévus dès le samedi et dimanche.
Pour s’assurer une rentrée universitaire sereine, les lycéens et les étudiants doivent constituer un Dossier social étudiant (DSE), en ligne uniquement, jusqu’au 31 mai 2024 sur messervices.etudiant.gouv.fr. Il n’est pas nécessaire d’attendre d’avoir finalisé l’inscription dans un établissement pour demander une bourse et/ou un logement en résidence universitaire. « Sans dossier complet avant la date limite (avec toutes les pièces justificatives), la demande sera considérée comme hors délais et traité plus tardivement », prévient le Crous de La Réunion et de Mayotte. Il y a cinq étapes à respecter : vérifier l’éligibilité sur le simulateur du site lescrous.fr (www.lescrous.fr/nos-services/simulateur-debourse), rassembler et préparer toutes les pièces justificatives qui permettent d’attester de la situation financière, familiale et scolaire. (Pour plus d’informations sur les pièces : JeDemandeMaBourse.lesCrous.fr), mettre à jour le compte et saisir le Dossier social étudiant (DSE) sur www.messervices.etudiant.gouv.fr, si le dossier est complet, il n’y a plus de démarches à effectuer. Il faut sinon renvoyer les pièces réglementaires demandées, et à l’issue de l’étude du dossier, les demandeurs recevront par mail une notification conditionnelle de bourse.
Quels sont les avantages d’un DSE saisi et complet avant le 15 mai ? Si la demande de bourse est acceptée, l’étudiant recevra un avis conditionnel de bourse qui permettra : l’exonération du paiement de la Contribution de vie étudiante et de campus (CVEC), d’un montant de 100 euros, ou son remboursement si le paiement est déjà été réalisé, l’exonération des droits d’inscription, d’accéder aux tours de logement dès le mois de juin, la prise en charge du Passeport mobilité études auprès de Ladom (si étude en métropole) et d’être éligible au paiement anticipé de la mensualité de septembre dès le mois d’août. Comment et quand demander un logement ? A partir du 2 mai, les étudiants pourront formuler plusieurs vœux de logement partout en France. A partir du 11 juin, quatre tours d’affectation se succéderont, en raison d’un par semaine, lors desquels chaque étudiant pourra recevoir plusieurs propositions de logement. À partir du 9 juillet, les étudiants internationaux, non boursiers et autres boursiers pourront consulter les offres de logement restant disponibles et en faire la demande.
Le 14 mars, à 19h, les effectifs de la Bac de nuit prennent part à une patrouille anti-délinquance à Mamoudzou. En mettant en place un dispositif de surveillance aux abords d’un point de vente de produits stupéfiants installé depuis quelques semaines dans le centre-ville du chef-lieu, ils flairent une transaction. Les agents attendent et constatent les faits. Ils décident d’intercepter les automobilistes clients du trafic. Ces derniers leur confirment qu’ils achètent régulièrement des produits stupéfiants sur le point de deal en question. Illico presto, dans le cadre de la flagrance, les deux revendeurs identifiés sont interpellés en possession de drogues et d’argent liquide. Déférés au parquet de Mamoudzou, ils écopent de peines de prison avec sursis.
Les policiers de Mamoudzou ont interpellé trois hommes en lien avec le viol.
Des coupeurs de route ont agressé un homme et une jeune femme, sur la route entre Vahibé et Passamaïnty, le 28 février. L’enquête de police a permis de retrouver trois membres d’une bande de Vahibé liés au viol de la passagère. Ce samedi, ils ont été mis en examen et écroués.
Les faits se sont déroulés, le 28 février, à Passamaïnty. X de Police Nationale Mayotte
Une agression sur la route peut en cacher d’autres, bien plus graves. Le 28 février, les effectifs de police sont appelés sur la route de Vahibé, à Passamaïnty, par un individu qui expliquait avoir été attaqué par trois jeunes armés de machettes. L’homme raconte qu’il était accompagné d’une jeune femme, comorienne, lorsqu’il a été stoppé sur la route.
Il dit avoir reçu plusieurs coups portés avec des manches de chombo, avant d’être jeté au sol et délesté de 150 euros en numéraire. Plus inquiétant : la jeune femme, côté passager, aurait quant à elle été entraîné dans un sous-bois, en contre-bas, où elle aurait été violée. Rapidement, les policiers scientifiques confondent l’un des auteurs grâce à une empreinte laissée sur place.
Un mineur de 15 ans interpellé
Un mineur de 15 ans, défavorablement connu des services de police, est placé en garde à vue le 14 mars et reconnaît avoir participé à l’expédition. Les deux autres agresseurs présumés sont arrêtés à Passamaïnty et à Vahibé. Introuvable jusque-là, la victime de viols est entendue à son tour. Elle reconnaît formellement les trois mis en cause sur les planches photographiques de la police. La jeune femme relate que, une fois dans le sous-bois, les trois individus lui ont imposé des relations sexuelles à tour de rôle sous la menace de machettes et d’un couteau. Face aux preuves recueillies, deux des mis en cause ont reconnu avoir participé au vol ainsi qu’au viol en réunion. Le troisième, pourtant dénoncé par ses comparses, a refusé de répondre aux questions des enquêteurs.
Le 16 mars, à l’issue de leur garde à vue, les trois ont été mis en examen puis écroués au centre pénitentiaire de Majicavo-Koropa.
Une violente bagarre éclate au lycée Bamana
Pendant la récréation, ce lundi matin, un lycéen de 16 ans a pris un caillou au niveau de la tête.
Ce lundi, sur les coups de 10h, un élève du lycée Younoussa-Bamana a reçu un projectile alors qu’il se trouvait dans l’enceinte de l’établissement. Grièvement blessé à la tête, le jeune homme de 16 ans a rapidement été pris en charge par l’infirmière de l’établissement qui a pansé une plaie béante sur son crâne. Les jours de l’élève ne sont pas en danger. Ce dernier a été évacué vers l’hôpital de Mamoudzou. Le jeune homme serait la victime collatérale d’une bagarre dans l’enceinte de l’établissement pendant la récréation. Appelés en renfort, les agents de la police nationale ont interpellé quatre individus impliqués avant de les placer en garde à vue. En parallèle, un cinquième jeune homme, a été arrêté. Il est suspecté d’avoir menacé un professeur avec une paire de ciseaux.
De gauche à droite, Abal-Kassim Cheik Ahamed, le président de l’Université de Mayotte, Jacques Mikulovic, recteur de Mayotte, et Rachadi Saindou, le président de la Cadema, ont été les premiers signataires de la convention, ce lundi soir.
Afin de pallier le manque de professionnels de santé sur le territoire mahorais, collectivités locales et universités s’associent pour accueillir une formation d’orthoptistes à Mayotte dès la rentrée prochaine. Une convention a été signée en ce sens au campus connecté d’Hajangoua, ce lundi soir.