Les communes réunionnaises de Saint-Benoît, Saint-André et Saint-Denis ont vécu ces derniers jours des rixes et des dégradations pendant plusieurs soirées. Élus locaux et riverains y voient ici la progression de bandes de jeunes hommes originaires des Comores ou de Mayotte. Parmi eux, le député Jean-Hugues Ratenon (La France insoumise) s’était attiré les foudres des collectifs mahorais en demandant au préfet de La Réunion que l’île Bourbon ne devienne pas « une Mayotte bis ».
Afin d’écouter la communauté mahoraise fatiguée de faire face aux amalgames, Mansour Kamardine invite « les Mahoraises et les Mahorais de l’ile de la Réunion à une rencontre et un échange, samedi 30 mars à 9h, à la Maison de Mayotte à la Réunion située au 26, rue Issop Ravate, à Saint-Denis de la Réunion ». Le député de la deuxième circonscription de Mayotte ajoute que « l’ensemble des membres de la communauté mahoraise sont les bienvenus ».
La promotion de l’activité physique et sportive ayant été décrétée « Grande Cause Nationale 2024 » par le président de la République, de nombreux évènements vont être organisés, sur tous les territoires, afin de rassembler les Françaises et les Français autour du sport et de ses bienfaits. Dans cette optique, une étape de la Grande dictée du sport est organisée à Mayotte parmi les 26 organisées au niveau national. Elle a lieu ce lundi 1er avril, dès 9h30, à l’université de Mayotte à Dembéni.
L’épreuve est ouverte à tous et à partir de 10 ans. Quatre catégories (primaires, collégiens, lycéens et adultes) départageront autour d’un texte emblématique de la littérature française, célébrant la pratique sportive. Les vainqueurs de chaque catégorie se verront offrir l’opportunité d’aller représenter le territoire lors de la finale nationale qui se tiendra à Paris, sous la prestigieuse Coupole de l’institut de France, le samedi 27 avril. L’inscription est gratuite, mais obligatoire via ce lien : www.eventbrite.fr/e/billets-grande-dictee-du-sport-a-mayotte-863539308317?aff=oddtdtcreator
« Nous comptons désormais sur la forte mobilisation du rectorat et de ses personnels pour faire de cet évènement une véritable réussite. Les personnels ne souhaitant pas participer directement à cette épreuve pourront tout de même soutenir cette démarche en s’engageant en tant que bénévoles sur l’évènement. Pour l’occasion, la Drajes de Mayotte et l’université de Mayotte recherchent pas moins de quarante correcteurs afin de vérifier les copies des candidats et de nous permettre de les départager », indique le rectorat de Mayotte. Les volontaires peuvent se manifester directement auprès d’Élodie Alves : par téléphone au 06 39 06 79 64 ou par mail elodie.alves@ac-mayotte.fr.
Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2020, le secrétaire général du lycée agricole de Coconi avait subi un cambriolage avant d’être séquestré et ligoté à un arbre au bord d’une route. Ses cinq agresseurs présumés comparaissent devant la cour d’assises de Mayotte depuis ce mardi.
Cinq hommes, dont trois étaient mineurs au moment des faits, sont jugés depuis ce mardi par la cour d’assises de Mayotte pour vol, enlèvement et séquestration en bande organisée. Au premier jour d’un procès qui doit se poursuivre jusqu’à vendredi, la victime, l’ancien secrétaire général du lycée agricole de Coconi, s’est exprimée en visioconférence et a décrit des scènes d’horreur et le machiavélisme des cinq accusés, tous originaires de Chiconi.
Plus de trois ans après, il peut encore retracer heure par heure le déroulé des faits. Monsieur G., à l’époque secrétaire général du lycée agricole de Coconi, n’a gardé que quelques stigmates physiques du violent cambriolage de sa résidence et de la nuit qu’il a passé attaché à un arbre, en contre-bas d’une route départementale, à proximité de M’zouazia. Psychologiquement, les conséquences sont davantage perceptibles chez cet homme qui s’est exprimé ce mardi depuis l’île de Wallis, où il réside désormais.
A la cour d’assises de Mayotte, la première journée d’audience du procès pour séquestration, vol et détention arbitraire des cinq accusés auxquels il fait face en visioconférence a permis de conforter un point primordial : « Kiki », « MD », « Satche », « Desso » et « Lolo », de leurs surnoms, reconnaissent les faits qui leurs sont reprochés, mais pas les rôles qui leur sont attribués. Il faut dire que l’enquête menée par la section de recherches n’a laissé guère de doute quant à l’implication de ces cinq hommes originaires de Chiconi, dont trois étaient mineurs au moment des faits, dans cette affaire.
« Ils disaient qu’ils allaient me tuer »
Le 30 septembre, Monsieur G. est rentré plus tard du travail que d’habitude. Logé par le lycée agricole dans une résidence réservée à la direction de l’établissement, à Coconi, l’homme de 58 ans à l’époque se souvient avoir regagné son domicile sur les coups de 20h, avant de s’endormir deux heures plus tard sans verrouiller la porte de sa cuisine. « Vers 22h30, j’ai été réveillé par cinq individus qui me tenaient les bras, les jambes et me bâillonnaient la bouche. Un coupe-coupe était brandi au-dessus de moi. Ils disaient qu’ils allaient me tuer », se remémore, depuis Wallis, le quinquagénaire, auditionné en visioconférence ce mardi.
Selon les déclarations de l’enseignant, un des malfrats parlait français et donnait des consignes aux quatre autres. C’est cet homme, surnommé « Satche » et âgé de 23 ans au moment des faits, qui l’aurait bâillonné et ligoté avant que les autres ne passent à l’action et dérobent des objets high-techs ainsi qu’environ 200 euros en numéraire. Le début d’un long calvaire. Pas satisfaits par leur butin, les monte-en-l’air sont partis avec la voiture de la victime en direction du sud, emmenant l’enseignant par la force dans l’habitacle. Ils ont ensuite rejoint Bandrélé, où ils ont forcé l’homme ligoté à retirer de l’argent, précisément trois fois 150 euros. Pensant que ses agresseurs en avaient fini avec lui, Monsieur G. a alors demandé sa libération, sans obtenir un avis favorable. L’homme a dû attendre une heure supplémentaire et un passage à la station-essence de Chirongui avant d’être extrait du véhicule.
Abandonné seize heures contre un arbre
Lors de sa prise de parole devant la cour, la victime a déroulé, non sans émotions, la bobine de fin de la violente opération orchestrée par les cinq jeunes, sous l’emprise de stupéfiants lorsqu’ils sont passés à l’action ce soir-là : « trois d’entre eux [parmi les cinq malfaiteurs] sont venus avec moi dans la forêt et ont tracé un chemin dans la broussaille avec leurs coupe-coupe (sic), c’était assez dense.Ils m’ont attaché, c’était très serré. Celui que j’avais qualifié de chef a brandi son coupe-coupe devant moi, j’ai cru qu’il allait me trancher la gorge. Il a coupé un bout de ma chemise pour m’attacher la tête à l’arbre ». « Monsieur G. est abandonné sur les coups de minuit, en bordure de route, au niveau de M’zouazia, à dix mètres en contre-bas de la chaussée dans une zone totalement démunie d’habitations », confirme Stéphane Petit, directeur de l’enquête menée par la section de recherche, également auditionné à l’audience.
De son côté, l’enseignant a aussi expliqué comment il a « perdu la notion du réel » pendant la nuit, en apercevant des « dames endimanchées pour une fête » passer devant l’arbre sans lui prêter toute forme d’attention. « Je voyais un champ de bananier proche de moi. J’avais espoir que des gens viennent récolter des bananes ». Bâillonné par un bout de chemise, il aurait réussi, en salivant, à détendre le tissu dans la matinée du 1er octobre. « Je me disais que si j’appelais au secours, personne ne viendrait m’aider car on est à Mayotte et que les personnes penseraient à un traquenard », a-t-il rajouté. Son acharnement n’aura pas été vain : après avoir entendu ses cris, un promeneur a alerté la gendarmerie peu avant 16 heures.
Les gendarmes de la brigade de M’zouazia trouve alors l’homme torse-nu, bâillonné et ligoté à un arbre en contrebas de la CCD4. Le secrétaire général du lycée agricole de Coconi est méconnaissable et déshydraté. Son véhicule a été retrouvé quelques heures plus tôt par une patrouille de la brigade de gendarmerie de Sada. La découverte d’une machette dans l’habitacle avait intrigué les militaires. Les feuilles aspergées d’essence disposées sur le siège avant-gauche du véhicule avaient également laissé penser que des personnes ont tenté d’incendier la Peugeot 2008 de l’enseignant originaire du Nord de la France.
L’ADN retrouvé dans le logement
Appelée sur les lieux, la section de recherches doit patienter avant d’auditionner la victime. Emmené au dispensaire de M’ramadoudou puis aux urgences du centre hospitalier de Mayotte (CHM), le secrétaire général du lycée agricole est en état de choc psychologique. Malgré cela, l’homme n’a pas perdu la mémoire. Une fois son audition rendue possible, il décrit en détail aux militaires la nuit traumatisante qu’il vient de passer entre les mains de la bande.
Dans les jours qui suivent, l’ADN recueilli sur les objets déplacés dans la résidence de la victime a parlé. Les cinq hommes avaient par ailleurs enlevé leurs bonnets et casquettes lorsqu’ils se sont présentés dans la nuit du 1er octobre à Combani pour tenter de retirer de l’argent. Trois des cinq auteurs présumés ont été confondus dans un premier temps. L’un d’entre eux, « MD », a été interpellé au centre pénitentiaire car il était déjà mis en cause dans une affaire de tentative d’homicide sur sa compagne. Ceux qui manquaient à l’appel ont été balancés au fil des auditions.
Affecté à Mayotte depuis quelques mois, Monsieur G. se rappelle encore des missions « riches et intenses » qui l’attendaient sur place au lycée agricole. Mais, après cet épisode douloureux, d’importante séquelles psychologiques l’ont obligé à revoir ses plans. « Je me suis rendu compte que le soir, la nuit, j’avais peur du moindre bruit. Je n’osais plus sortir, même le jour. Le week-end qui a suivi, j’ai voulu aller ranger mon bureau car j’avais pris la décision de partir, ce qui m’avait été proposé par l’autorité académique du ministère de l’agriculture. »
De retour dans les Hauts-de-France, il s’est retrouvé placardisé à un poste « qui se fermait en juillet 2021 ». En septembre, il a finalement été muté sur l’île de Wallis, qu’il juge « beaucoup plus tranquille que Mayotte ». Et même avec un éloignement certain de l’île aux parfums, il constate encore aujourd’hui, presque fatalement : « ma vie normale s’est arrêtée après cette agression ».
Houssamoudine Abdallah, président du syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam), et Chanoor Cassam, directeur général des services du Sidevam, lors des Assises de la Croissance verte en novembre 2023.
Face à la volonté de la communauté d’agglomération du Grand Nord (CAGN) de reprendre la collecte des déchets en main, le Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam), qui avait préféré attendre dans un premier temps, a souhaité apporter des précisions sur la situation dans nos colonnes. Son président, Houssamoudine Abdallah, et son directeur général des services, Chanoor Cassam, reviennent sur les raisons pour lesquelles ils estiment que la collecte dans le Nord doit rester la charge du syndicat.
Depuis vendredi, une centaine de personnes environ attendent sans solution d’hébergement devant les barrières du stade de Cavani, à Mamoudzou.
Un travailleur social d’une des associations chargées de loger les anciens résidents du camp de Cavani, à Mamoudzou, pointe « sûrement » un souci de logistique plutôt que de manque de places concernant les migrants évacués du stade mais toujours dehors.
« Le deal, c’était qu’ils détruisent eux-mêmes leur banga et en échange, on les loge », résume un travailleur social d’une des associations relogeuses des migrants du camp de Cavani, à Mamoudzou, qui accepte de nous éclairer en revenant sur leur rôle dans l’opération d’évacuation du camp fini d’être démantelé vendredi. En lien avec la préfecture de Mayotte, les structures mobilisées ont débuté leur travail de recensement de la population la veille du début de l’opération du 25 janvier. D’abord, elles ont enregistré 500 personnes, puis leur nombre a dépassé le millier. « Il est possible que certaines personnes aient donné de fausses informations pour être inscrites par peur de manquer quelque chose. Des personnes qu’on avait déjà d’inscrites chez nous, avaient déjà une solution d’hébergement, ou qui vivaient dans la même situation mais ailleurs dans d’autres bidonvilles comme devant Solidarité Mayotte et qui ont entendu qu’elles pourraient être logées. »
Cette liste « de qui va où », vue avec la préfecture, a donné lieu à des réunions avec les différentes associations pour trouver des solutions : Solidarité Mayotte, Mlezi Maore, Association pour la condition féminine et l’aide aux victimes (Acfav) et Coallia. « Normalement, il y avait un hébergement pour toutes les personnes recensées. Chaque association avait quelque part sa liste », explique-t-il. Chacune avec ses spécificités selon le public accueilli. Les demandeurs d’asile uniquement pour Solidarité Mayotte pour une durée maximale de trois mois. Coallia, pour les réfugiés, c’est-à-dire ceux ayant obtenu la protection, etc.
Alors pour lui, concernant les personnes qui restent à attendre devant les barrières du stade de Cavani, « il y a sûrement eu une histoire de manqués » ou de « problèmes de logistique » dans l’évacuation du camp, compte tenu de l’« urgence ». « Je ne pense pas que ce soit un manque de places », indique celui qui n’était pas présent jeudi et vendredi, mais est en lien avec sa direction.
« Il y a des personnes qui étaient au camp »
« Il arrive que les personnes enregistrées ne soient pas présentes le jour d’un démantèlement, parce qu’elles sont au travail, à l’hôpital, convoquées en préfecture, pas joignables car elles ont changé de numéro de téléphone… Et puis il y a aussi les personnes qui se rajoutent », expose notre source. Ce qui expliquerait ces « manqués ». Il se souvient notamment, à un moment de l’opération, d’une femme avec son enfant qui n’avaient pas été relogés comme cela était prévu après la destruction de leur abri. Ils avaient finalement pu être relogés après les avoir reconnus.
Justement, jeudi soir, la veille du dernier jour de démantèlement, une centaine de personnes attendaient proche du stade, empêchées par les autorités d’accéder à nouveau à leurs « maisons » comme elles les appellent. Une quantité installée aux abords du stade, peut-être encore plus nombreuse, qui attend toujours des solutions. « Dans le lot, il y a des personnes qu’on a reconnu et qui disent vrai, qui étaient au camp », renseigne-t-il, convaincu, sans avoir de confirmation, que cela représenterait la majorité des non-hébergées. Il n’exclut pas la possibilité que des solutions leur soient proposées dans les jours à venir.
Que cela soit parce que les personnes en question viennent dans les bureaux de Solidarité Mayotte défendre leur cause. Ou bien, indépendamment du camp, grâce à son registre de demandeurs d’asile auquel cette association a accès, en tant que structure de premier accueil pour demandeurs d’asile (Spada). Son rôle étant, notamment, d’aider à trouver un rendez-vous avec la préfecture pour aider les étrangers arrivés Mayotte à réaliser leur demande.
Selon notre interviewé, une réunion entre la préfecture et les associations avait encore lieu lundi pour discuter de la situation. Sollicitée, la préfecture ne nous a toujours pas donné de réponses.
Dans le sillage du navire de croisière The World, des sorties ont pu être organisées dans l’archipel mahorais, vendredi 22 et samedi 23 mars.
Le passage dans le lagon du paquebot de luxe, The World, en fin de semaine dernière augure une montée en gamme de l’escale Mayotte. L’Agence d’attraction et de développement touristique (AaDTM) va devoir placer la barre toujours plus haute désormais. Comment compte-t-elle s’y prendre ? Réponse de Côme de Framond, son manager des opérations.
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Manager des opérations à l'AaDTM, Côme de Framond estime que Mayotte a de atouts sérieux à faire valoir, un effort doit être porté sur l'hôtellerie de loisirs.
La diversité des danses et traditions locales constitue l'un des atouts majeurs de l'offre touristique locale.
Flash Infos : Mayotte possède a-t-elle réellement des atouts pour assoir une véritable économie touristique en matière de croisières ?
Côme de Framond : La croisière est un secteur très spécifique, qui a lui-même des atouts très spécifiques, avec un fort potentiel pour Mayotte. Le marché mondial connaît actuellement une croissance soutenue. Il représente pour nous ici un très grand intérêt étant donné qu’il ne nécessite pas des infrastructures hôtelières particulières, notre disponibilité étant très limité. Nous avons besoin davantage d’hôtels, et dans ce contexte, la croisière s’avère pour nous un moyen de diversifier l’économie touristique en jugement de valeur pour la filière touristique. En plus de cela, la beauté du lagon mahorais rejoint le tourisme en général, un des plus beaux lagons au monde de par sa diversité et sa concentration de passes, de poissons, carreaux et îlots de sable blanc et autres mammifères marins dans un périmètre restreint. C’est un atout exceptionnel, tout en sachant que ce qui intéresse particulièrement les touristes, c’est la culture locale, et l’identité. Là-dessus, Mayotte dispose d’atouts à faire valoir.
F.I. : Sur quoi doit-on mettre l’accent pour pérenniser cette économie touristique ?
C. de F. : Pour moi, le nerf de la guerre, c’est l’hôtellerie, parce que l’hébergement est le socle d’une économie touristique à travers les nuitées qu’il génère, les activités que proposent les établissements, les partenariats qu’ils peuvent mettre en place avec les opérateurs nautiques, de plongée, les agriculteurs qui font visiter leurs exploitations, les guides de randonnées en espérant bien sûr une insécurité moindre sur le terrain. Mayotte connaît des taux d’occupation en matière d’hébergement touristique bien supérieurs à ceux de l’hexagone. Rien qu’avec la clientèle d’affaires, on voit aujourd’hui un besoin évident de créer de l’hôtellerie. A notre niveau, nous assurons un volet d’ingénierie, de conseils et d’accompagnement vers cette création d’hébergement touristique avec un objectif qui est de ne pas seulement se concentrer sur l’hôtellerie d’affaires comme c’est le cas aujourd’hui, mais plutôt sur des projets d’hôtels mixtes combinant affaires et loisirs. À ce propos, notre stratégie dans la continuité est de susciter des vocations, d’attirer et d’accompagner des investisseurs en vue de la création d’hôtels dans le segment des loisirs. Là-dessus, Mayotte dispose de fleurons tel que le Jardin maoré à N’gouja, malheureusement, ils sont très peu nombreux, il y a donc du travail à réaliser.
F.I. : Comment faire pour impliquer tout le monde vers cet objectif ?
C. de F. : C’est tout un écosystème qui doit se met en état de marche pour porter ce développement car l’AaDTM a obligatoirement besoin des élus du Département pour agir en ce sens, l’Epfam, les intercommunalités, les communes, l’État, le Parc naturel marin de Mayotte, le Conservatoire du littoral. C’est tous ensemble que nous réussirons à mener cette stratégie. Au niveau de l’AaDTM, nous travaillons en étroite collaboration avec le conseil départemental dont nous sommes le bras droit opérationnel, sur le volet aménagement touristique qui relève directement de sa compétence.
F.I. : Quelle place accorder à l’artisanat local dans ce dispositif ?
C. de F. : Il est vrai qu’il y a un lien entre l’artisanat et le tourisme. En revanche, les artisans ne sont pas comptés parmi nos adhérents parce qu’ils relèvent de la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA), à laquelle nous souhaitons un nouveau développement, un nouvel essor. Nos liens avec l’artisanat portent essentiellement sur nos évènements, par exemple dans le cas de cette dernière croisière, l’AaDTM a fait appel à des artisans et des boutiques qui vendent des produits locaux afin qu’ils puissent profiter du pouvoir d’achat des touristes présents. Nous faisons également appel à eux pour d’autres événements comme le salon du tourisme et des loisirs en septembre qui est notre manifestation phare. Il y a tout un travail qui se fait avec eux en lien avec un cluster et des associations telles que Made in Mayotte et autres. Donc, vous voyez nous sommes en collaboration avec eux même s’ils dépendent directement de la CMA.
Grâce à un financement du bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) basé à Moroni, une ONG locale a pu procéder à des consultations bucco-dentaires gratuites à 4.500 sur l’île d’Anjouan. Des examens ont révélé, outre des maladies liées à la dentition, qu’une partie avaient développé des formes graves de maladies cardiaques.
Le monde a célébré mercredi dernier la journée internationale de la santé bucco-dentaire. Aux Comores, l’évènement est malheureusement passé inaperçu, signe que le sujet préoccupe peu, pas même les autorités. Seule l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a organisé une séance d’échange avec la presse pour aborder la question. Ce fut l’occasion pour le bureau de l’OMS de lever le voile sur ce problème sanitaire qui touche toutes les couches sociales, notamment les enfants. Faute de politique nationale sur les soins dentaires, le pays ne dispose pas de données sur l’hygiène bucco-dentaire. La dernière enquête remonterait à 1999. A l’époque, il était apparu que 48% des enfants sondés présentaient des tartres, tandis que 62% d’entre eux avaient des dents cariées. Il a fallu attendre le lancement du projet « Amélioration de la santé bucco-dentaire des élèves » dans trois villes à Anjouan, entre 2022 et 2023 pour avoir une idée de l’ampleur des conséquences engendrées par la négligence des soins dentaires. Avec l’appui du bureau-pays de l’Organisation mondiale de la santé, l’ONG Action pour le développement durable et l’environnement (Adde), a organisé avec la direction régionale de la santé des consultations gratuites sur 4.500 élèves dans les localités de Koni Ngani et Koni Djodjo. Et les résultats sont sans appel : 125 parmi eux étaient atteints de maladies bucco-dentaires.
Sources de maladies chroniques
Selon le représentant résident de l’OMS aux Comores, Abdoulaye Diarra, cette enquête a également révélé que 68% des 153 enfants qui avaient bénéficié d’une échographie Doppler représentaient des pathologies cardiaques. Ils ont tous reçu un suivi de l’OMS. Il n’est un secret pour personne que les accidents cardiovasculaires peuvent en partie être liés à un manque d’hygiène bucco-dentaire. C’est ainsi que le personnel médical déployé dans cette commune de Koni avait profité pour sensibiliser les parents quant aux maladies chroniques qui pouvaient être favorisées par une mauvaise santé bucco-dentaire. Pendant la première phase du projet, focalisé sur Mutsamudu, près de 1.900 écoliers âgés entre 5 et 12 ans ont reçu des kits sanitaires en plus des consultations. « Nous étions tous interpellés en découvrant ces statistiques. Mais cette expérience va servir de base pour accompagner le pays dans la mise en place d’une politique nationale sur la santé bucco-dentaire, qui comme partout en Afrique est victime d’une négligence », dixit Abdoulaye Diarra, qui par ailleurs occupe temporairement le poste de coordonnateur du système des Nations Unies. Pendant les consultations dont les résultats ont été présentés mercredi à la presse, des médecins ont révélé que de nombreux enfants de bas âge avaient plusieurs dents cariées.
Ces résultats ne sont que dans trois villes anjouanaises. Quid des autres îles de l’Union des Comores ? En plus de l’insuffisance de spécialistes en la matière, le manque de moyens constitue un frein pour de nombreuses familles qui peinent à assurer une consultation régulière. Même les adultes se rendent chez les dentistes seulement quand ils commencent à ressentir des douleurs intenses.
La nouvelle campagne de la Politique agricole commune (PAC) sur les déclarations « surfaces » vont s’ouvrir à partir du lundi 1er avril. Elles seront possibles jusqu’au mercredi 15 mai sous format entièrement dématérialisé. « Les dossiers de demande d’aides surfaciques doivent être déposés dans l’interface Telepac au plus tard le 15 mai 2024. Les agriculteurs qui souhaiteraient modifier au titre de la demande 2024 leur parcellaire déclaré en 2023 sont invités à contacter dès à présent leur organisme de services (GDS ou Capam) », indique la préfecture de Mayotte.
« Les exploitants ayant déjà effectué une déclaration l’an dernier disposent d’un n° PACAGE et d’un code d’accès TELEPAC dont ils doivent se munir pour effectuer leur déclaration en 2024 », poursuit-elle. Les agriculteurs qui souhaiteraient une assistance pour leur télédéclaration sont invités à se rendre auprès du Groupement de défense sanitaire (GDS) s’ils sont adhérents, selon les horaires d’accueil du public, ou auprès de la Chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (Capam) dans les autres cas. Ceux qui n’ont jamais effectué de déclaration de surfaces et qui ont un relevé parcellaire réalisé par l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) sont invités à se rendre à la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf).
L’interdiction de pêcher les poulpes à Mayotte rentre en vigueur à partir de ce lundi 1er avril et ce jusqu’au 15 juin. « Respecter cette réglementation, c’est permettre à ces animaux de se reproduire et ainsi préserver les ressources pour les années suivantes », rappelle le Parc naturel marin de Mayotte, dans un communiqué envoyé ce mardi matin. Pendant deux mois et demi, il n’y aura donc ni pêche, ni vente ni achat, selon un arrêté préfectoral. Le poulpe sera ainsi tranquille pour se reproduire. « Un consommateur qui respecte la période de repos participe à la préservation de la ressource », ajoute le Parc marin.
La cour d’assises de Mamoudzou a condamné Sinani Nailani, 43 ans, à vingt ans de réclusion criminelle pour « meurtre sur ascendant », ce lundi. Renvoyé devant la cour d’assises de Mayotte pour le meurtre de son oncle maternel, commis le 27 juillet 2020 à Koungou, le quadragénaire a été reconnu coupable des faits par les jurés. Le verdict rendu dépasse les réquisitions du parquet (dix-huit ans de réclusion criminelle) : l’instituteur en école maternelle est condamné à vingt ans de réclusion criminelle. Au cours de l’audience, comme lors de l’instruction, il a reconnu avoir volontairement asséné onze coups de couteau au frère de sa mère. Un différend au sujet de l’attribution d’une parcelle opposait les deux hommes. Lors de la première journée d’audience, vendredi dernier, un expert en psychiatrie avait assuré que l’accusé n’avait pas « fait part de préméditation ». Défendu par maître Jean-Paul Ekeu, l’homme n’a pas annoncé dans l’immédiat s’il avait intention de faire appel. Il a désormais dix jours pour le faire.
Les agriculteurs mahorais ont la particularité d’être affiliés à la Mutualité sociale agricole d’Armorique. A partir de ce mardi 26 mars et jusqu‘au 4 avril, « la MSA d’Armorique/Mayotte invite à nouveaux les agriculteurs à des réunions d’information sur leurs droits. […] A cette occasion, les agriculteurs pourront faire le point sur leur situation individuelle et des cartes vitales seront également remises », annonce la MSA Armorique. 17 réunions de ce type sont prévues sur l’archipel, soit pratiquement une par commune (il n’y en a qu’une en Petite-Terre), selon le calendrier suivant :
Ce mardi, de 11h à 14h, à la mairie de Koungou.
Mercredi 27 mars, de 7h à 10h, au lieu de permanence de la CSSM à Bandrélé ; de 7h à 10h30 à la mairie de Chirongui ; de 10h30 à13h30 à la mairie ou la MPT de Dembéni ; de 11h à 14h à la MJC de Mangajou.
Jeudi 28 mars, de 7h à 10h, à la mairie de Ouangani ; de 10h30 à 13h30 à la mairie ou la MJC de Tsingoni ; de 11h à 14h, à la mairie de Chirongui (deuxième créneau si besoin).
Vendredi 29 mars, de 7h à 10h, à la MJC de Kanibé ; de 7h à 10h, à la mairie de Bouéni ou au CCAS.
Mardi 2 avril, de 7h à 10h, au bureau du GVA Hima Oufagné Hazi à Bandraboua : 11h30 à 14h à la mairie d’Acoua.
Mercredi 3 avril, de 7h à 10h, à la mairie ou la Maison France Services d’Hamjago ; de 10h30 à 14h, au marché couvert de M’tsangamouji ; de 10h30 à 14h, à l’école de M’tsahara.
Jeudi 4 avril, de 8h à 10h30, à la Capam à Mamoudzou ; de 11h à 14h, à la mairie de Pamandzi.
Le Réseau d’Education à l’Environnement et au Développement Durable de Mayotte (EEDD 976) propose une nouvelle programmation pour ses rencontres mensuelles entre membres, chaque premier jeudi du mois. Pour avril 2024, le réseau propose un jeudi 4 avril sur le thème des oiseaux avec le Groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay). Cette rencontre aura lieu de 9h à 11h dans les locaux d’EEDD 976, à Combani, derrière le centre commercial Ylang. Il faut confirmer sa présence auprès de Samir Moussa, animateur pour le réseau, au mail facilitation@reseaueedd976.com ou par téléphone au 06 39 02 87 22. L’association a également établi un programme prévisionnel des prochaines rencontres : le 2 mai, avec pour thème la cité éducative et le maraudage ; le 6 juin avec le compostage et l’aire éducative ; le 4 juillet avec l’animation en forêt et l’eau ; le 1 er août avec la mallette tortue et ses 1.000 premiers jours ; le 5 septembre sur la qualité de l’air et la façon d’accueillir un stagiaire ou volontaire ; le 3 octobre sur le thème du recyclage plastique et les outils vidéo ; le 7 novembre sur les mammifères marins et la sensibilisation d’un public adulte ; et enfin le 5 décembre sur la mangrove et les nouveaux outils EEDD.
Le concours de poésie organisé par la French American Cultural Society (FACS) de San Francisco et son partenaire la French Heritage Society est lancé pour 2024. Il est ouvert à toutes les écoles, collèges, lycées, publics ou privés pour les élèves francophones aux Etats-Unis, au Canada et de tous les territoires d’Outremer français, ainsi que l’Ile Maurice. Cette année, pas de thème, mais celui du sport et des Jeux Olympiques est suggéré. Les soumissions peuvent se faire individuellement ou en groupe et être composées d’un ou plusieurs poèmes. Les projets de classe sont aussi acceptés. Les poèmes en vers ou en prose, en français ou en langue locale avec traduction en français peuvent être soumis jusqu’au 31 mai sur le site : https://www.facs-sf.org/newpage-4. Des prix par catégorie seront remis en automne 2024.
Interpellés dans la soirée du mercredi 20 mars, deux passeurs comoriens ont été condamnés respectivement à quinze mois et six mois de prison ferme (peine généralement attribuée à des primo-délinquants dans ce genre d’affaires) par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, indique la police de Mayotte. Le premier a été appréhendé par la brigade nautique interceptait au large d’Acoua, ver 22h10, mercredi, dans un kwassa avec 28 passagers venus de Somalie, du Congo et du Burundi. « Quelques instants plus tard, un second kwassa avec 31 passagers africains (Somalie, Congo, Rwanda) qui naviguait en direction des côtes mahoraises était stoppé à son tour », confirme la police, qui ajoute que « l’argent en possession des passeurs a été saisi ».
Les communes de M'tsamboro, Acoua, Bandraboua et Koungou sont prêtes à confier la collecte de leurs déchets à un entrepreneur privé.
Assurée par le Sidevam depuis sa création en 2014, la collecte des déchets dans le Grand Nord va bientôt changer de gouvernance. En effet, la communauté d’agglomération concernée souhaite reprendre la main sur le ramassage des ordures ménagères, qu’elle ne juge pas satisfaisante dans ses communes.
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La communauté d’agglomération du Grand Nord n’est pas satisfaite du ramassage effectué dans ses communes, comme ici, à Koungou. Photo : Mourad Amadi.
Le secteur de Koungou, ici à Massimoni sur les hauteurs de Majicavo-Koropa en juin 2022, concentre le plus de difficultés pour le ramassage.
La communauté d’agglomération (CA) du Grand nord de Mayotte souhaite désormais exercer pleinement sa compétence en matière de collecte des déchets sur ses communes, à savoir M’tsamboro, Acoua, Bandraboua et Koungou. Cette décision politique revient à ne plus déléguer cette tâche au Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam), qui assure la collecte sur ce territoire depuis sa création, en 2014. « Quand on voit l’état des rues dans le Nord, ce n’est plus possible », indique Mourad Amadi, directeur général des services (DGS) de la CA du Grand nord, qui travaille sur la partie technique du dossier. « Les élus ont voulu prendre en main leur destin en matière de collecte des déchets. Cette compétence est, de toutes façons, par la loi, celle des communautés d’agglomération. »
Non satisfaite de l’état de la collecte, la communauté d’agglomération étudie depuis le début de l’année 2023 l’option de reprendre la gestion de cette compétence. En août dernier, cette dernière, après délibération, a envoyé un courrier au Sidevam lui indiquant cette décision. En retour, elle n’aurait toujours pas obtenu de réponse manuscrite.
Tout comme la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) l’a fait en 2015, la CA du Grand Nord souhaite reprendre la main sur la collecte, mais rester dans le réseau du Sidevam pour ce qui est du traitement des déchets. En effet, il n’y a qu’un seul centre de traitement sur l’île, le centre d’enfouissement de Dzoumogné, géré par le Sidevam et qui se trouve justement dans le nord de Grande-Terre, dans la commune de Bandraboua. « Ce n’est pas une décision de retrait du Sidevam en réalité, c’est une décision d’adhérer au Sidevam, mais uniquement pour le traitement des déchets », précise le DGS.
Un coup dur pour le syndicat
« L’idée est de récupérer cette compétence qui est nôtre, la traiter en direct en termes de gouvernance, d’organisation et de stratégie, de confier la collecte des déchets à un tiers qui sait faire », développe-t-il. Ce dernier insiste sur le travail que la CA du Grand Nord compte faire sur la pré-collecte et la sensibilisation afin que les déchets soient mieux triés et réduit, afin, entre autres, d’éviter de saturer le centre d’enfouissement. Cela passera par exemple par la police de l’environnement qui va bientôt être mise en place dans la communauté d’agglomération.
C’est un coup dur pour le Sidevam, car il s’agit de la plus grosse collectivité de son réseau et de son premier financeur, à hauteur de six millions d’euros pas an, selon nos sources. Contacté, le directeur du syndicat, Chanoor Cassam, a préféré attendre avant de s’exprimer. Une réunion doit avoir lieu vendredi prochain avec l’ensemble des intercommunalités membres et devrait permettre au Sidevam de mieux évaluer l’impact que cette décision va avoir sur le syndicat.
Une gouvernance qui pourrait être controversée
Cette décision pose également la question de la future gouvernance en matière de collecte. Le président de la CA du Grand Nord, Assani Saindou Bamcolo, a été président du Sidevam de 2014 à 2020. Celui qui est également maire de Koungou a vu sa présidence du syndicat être controversée. La chambre régionale des comptes, dans un rapport sur la période de 2017 à 2019, avait notamment décrit une « gouvernance défaillante ». Une enquête pénale est en cours. Face au soulèvement de ces points, Mourad Amadi rétorque qu’il ne faut pas tomber dans la tendance à « personnifier les choses ».« Ce qui fait la qualité d’un service, c’est l’orientation politique qui est quelque chose de fort, et ça notre président, là-dessus, il est sans équivoque. Mais ce sont aussi les moyens techniques qui vont être mis derrière, les leçons qu’on va tirer du passé et dire aujourd’hui : « ce qu’on ne sait pas faire, nous, public, on va le confier au privé » », développe-t-il.
Pour l’instant, la reprise de cette compétence va aller étape par étape. « Pour être opérationnel dès 2024, nous avons lancé un marché provisoire de collecte qui lui est en cours d’attribution, les opérateurs locaux ont répondu et nous sommes en phase d’analyse des offres », relate Mourad Amadi. Dans les prochaines semaines, un choix sur une entreprise tiers pour effectuer le ramassage devrait être arrêté, et les collectes gérées par la CA du Grand nord devraient commencer avant la fin du premier semestre 2024.
Jacqueline et Valentine, deux femmes issues du camp de Cavani, s’occupent d’enfants en bas âge aux abords du stade. Elles n’ont pas de solution d’hébergement.
Une centaine environ, peut-être plus, d’anciens résidents du stade de Cavani, à Mamoudzou, démantelé vendredi, attend toujours une solution. Pour la presse, ce lundi, difficile voire impossible aussi d’avoir des informations.
Afin de mieux gérer la ressource en eau à l’avenir, une réunion a convoqué plusieurs acteurs, ce lundi, à la direction de l’environnement, de l'aménagement, du logement et de la mer de Mayotte (Dealm), à M’tsapéré.
Plusieurs acteurs, dont notamment des associations et institutions, se sont réunis au siège de la Dealm, à M’tsapéré afin de faire un bilan sur la crise de l’eau et poser les bases d’une meilleure gestion de la ressource à l’avenir. Il n’y a « pas de grandes annonces », nous a-t-on rapporté, alors que le territoire doit toujours subir une coupure d’eau, un jour sur trois, sans compter les interruptions techniques (voir encadré).
Ce lundi, une réunion consacrée à un retour d’expérience sur la crise de l’eau s’est tenue de 14 heures jusqu’aux alentours de 17 heures dans les locaux de la direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte (Dealm), à M’tsapéré, à Mamoudzou. Une cinquantaine de personnes étaient présentes pour représenter institutions et associations, dont environnementales, sur les 200 invités. La presse n’a pas été conviée, bien que, selon nos sources, l’invitation reçue indiquait qu’initialement les médias auraient leur place.
Selon nos informations, la préfecture de Mayotte, l’Agence régionale de Santé ou encore le syndicat Les Eaux de Mayotte (Lema) étaient présents afin de dresser un bilan des actions entreprises pendant la crise de l’eau, et faire le point sur les actions à venir pour qu’elle ne se reproduise pas. Cette réunion aurait été convoquée par le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, afin de réunir tout le monde autour de la table dans l’optique d’une prise de décisions collective pour prévoir la suite. La prise en compte des enjeux environnementaux, la restauration des milieux naturels pour « reconnecter petit et grand cycle de l’eau », la nécessité d’augmenter les moyens matériels et humains, la création de formations dans les métiers liés à l’eau (plombiers, ingénieurs) ou encore la mise aux normes de l’assainissement ont été autant de sujets évoqués, sans « grandes annonces ». Il a néanmoins été question de l’initiative de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) de produire de l’eau à partir de condensat.
Le calvaire des bouteilles vides
Alors que plusieurs associations environnementales étaient présentes, le sujet de l’usine de dessalement d’Ironi Bé a été seulement « effleuré ». Sur ce sujet pourtant, des acteurs de défense de l’environnement ont récemment déposé un recours gracieux pour alerter sur l’impact environnemental du projet. Une autre réunion devrait avoir lieu sur le sujet.
Il a également été question des déchets plastiques provoqués par l’importation de bouteilles d’eau. Citeo aurait ainsi récupéré 11.000 mètres cubes de plastique, et l’entreprise aurait évoqué ses difficultés à faire face à cette problématique. Il aurait ainsi ensuite été question d’aider les associations au ramassage pour qu’elles puissent épauler l’organisme dans sa mission.
Les différents acteurs ont été invités à remplir un questionnaire en ligne avant le 17 avril 2024 afin de faire part de leur retour d’expérience, avec la possibilité de faire des auditions. Une réunion de restitution devrait avoir lieu à la fin du mois d’avril.
Plusieurs coupures d’eau sur le territoire
La Société mahoraise des eaux (SMAE) a annoncé, ce lundi, plusieurs aléas au niveau de la distribution de l’eau dans plusieurs localités de l’île. Ainsi, les usagers de M’tsapéré et Majicavo-Koropa ont eu une fermeture anticipée à 13 heures au lieu de 14 heures ; une coupure technique à partir de 13 heures pour Majicavo-Lamir, les quartiers des Hauts-Vallons et Doujani ; et enfin un report d’ouverture à 18 heures pour Koungou et N’gnambo Titi (Passamaïnty). Il est toujours recommandé, suite à ces interruptions de service, de veiller à la fermeture de tous les robinets du foyer et de laisser couler l’eau doucement plusieurs minutes, de la laisser couler jusqu’à ce qu’elle soit claire pour un usage autre qu’alimentaire et de la faire bouillir pour des usages alimentaires dans la première demi-journée suivant la remise de l’eau.
Le domicile d’Idrissa Saïd, président de la commission électorale nationale indépendante (Ceni), à Singani (Grande-Comore) a été pris à partie, dimanche soir.
Des jeunes ont voulu interrompre un iftar organisé par Idrissa Saïd, le président de la commission nationale électorale indépendante des Comores, chez lui, en Grande-Comore. Les forces de l’ordre sont intervenues. Un jeune émeutier de 16 ans a même été blessé par balle.
Presque trois mois après la publication des résultats définitifs de l’élection donnant Azali Assoumani, vainqueur de la présidentielle, la tension semble toujours palpable dans l’Union des Comores. C’est du moins ce qui ressort au vu des évènements survenus ce dimanche. A Singani, localité située à vingt kilomètres au sud de Moroni, la capitale, des échauffourées ont éclaté, ce dimanche 24 mars, entre des jeunes et les forces de l’ordre. Les premiers ont attaqué le domicile du président de la commission électorale nationale indépendante (Ceni), Idrissa Saïd, originaire de cette même localité. Un bilan provisoire fait état de trois blessés dont un jeune adolescent touché à la jambe par balle. Un gendarme aurait également été poignardé à l’arme blanche. L’oncle de l’épouse du président de la commission électorale a été violemment molesté par les émeutiers alors qu’il marchait dans la rue.
La raison de la colère de la jeunesse est l’invitation par le chef de la Ceni de quelques amis dont certains jugés proches du pouvoir dans un iftar (rupture du jeûne pour les musulmans). Durant ce mois de ramadan, une période de convivialité, il n’est pas rare de voir des personnalités inviter chez elles des connaissances ou des collègues pour le ftour (fin du jeûne). Ces moments mobilisent souvent du monde. C’est donc ce que voulait faire le président de la Ceni accusé jusqu’alors par l’opposition et une partie de l’opinion d’avoir accordé la victoire à Azali Assoumani, malgré les cas de fraudes avérés. D’ailleurs, depuis la proclamation des résultats, Idrissa Saïd est devenu persona non grata chez lui, à Singani où est originaire également l’opposant, Bourhane Hamidou, arrivé à la quatrième position lors de l’élection du 14 janvier.
Mise en garde
Toutefois, en dépit de ce climat d’hostilité, le numéro un de la commission électorale a maintenu son évènement. « Depuis 16h, on constatait que l’atmosphère était tendue. Dès l’entrée du village, des pierres avaient été entassées dans les trottoirs sur le long de la route. Les émeutiers portaient des turbans de couleur rouge et se cachaient les visages », a raconté un témoin oculaire, qui a assisté aux évènements. Selon notre source, alors que l’heure du « ftour » approchait, les manifestaient ont commencé à enflammer des pneus sur le chemin menant au domicile du président de la Ceni ainsi que derrière sa maison. « Entre-temps, les provocations commencèrent à prendre un ton agressif. Ils insultaient les gardes du corps du président de la commission électorale. Pendant que les autres jetaient des projectiles en direction du domicile où les invités s’étaient retranchés. A un moment, le garde du corps a précédé à un tir de sommation. Mais rien n’y faisait », a enchainé notre source qui a confirmé qu’au final aucun membre du gouvernement n’avait fait le déplacement.
Le ministre comorien des Affaires étrangères, Dhoihir Dhoulkamal, ami du président de la Ceni, était parmi les invités attendus. Mais il n’est finalement pas venu à cause du climat qui a nécessité l’intervention des forces de l’ordre. Jusqu’à 23h du dimanche, les gendarmes s’y trouvaient encore faisant pleuvoir des gaz lacrymogènes.
Lundi matin, des éléments de la gendarmerie gardaient encore la maison visée la veille, tandis que le notable a été exfiltré la veille vers 23h avec sa belle-mère selon nos informations. La ville, elle, semblait déserte pendant que les pneus incendiés étaient éparpillés sur le long de la route. Un véhicule d’un invité a même été calciné. Au moment où nous écrivions ces lignes, l’opposition réunie chez le candidat Hamidou Bourhane a condamné ce coup de force et a imputé cette responsabilité au président de la Ceni. L’opposition a promis de se rendre à Singani une fois que la paix sera retrouvée. « Qu’ils sachent que partout dans le monde, l’armée n’est jamais parvenue à venir à bout de peuple », a rappelé l’ancien porte-parole du Front commun élargi des forces vives comoriennes contre la dictature, Ibrahim Abdourazak Razida. Un habitant interrogé, ce lundi vers 16h, a avancé le chiffre de vingt personnes arrêtées dont une femme enceinte.
« Les forces sont toujours présentes. On n’ose pas sortir dehors. Tout est calme », a-t-il ajouté. Nous avons tenté d’avoir une réaction du parquet en vain.
Légende : Sacha Houlié (deuxième à gauche), président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale, était entouré d’Élodie Jacquier-Laforge (deuxième à droite), vice-présidente de l’Assemblée nationale, et de Mansour Kamardine (à droite), député de Mayotte, lorsqu’il a échangé avec la direction du centre pénitentiaire de Majicavo-Koropa, ce dimanche.
Au cours de leur dernier jour de visite à Mayotte, Sacha Houlié, le président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale, et Élodie Jacquier-Laforge, vice-présidente de l’Assemblée nationale, ont visité le centre pénitentiaire de Majicavo-Koropa. Face à la surpopulation carcérale, Sacha Houlié s’est dit prêt à « agrandir les plans » de la deuxième prison.
Après une heure de déambulation et d’échanges avec des détenus et du personnel de l’administration pénitentiaire (qui relève du ministère de la Justice), Sacha Houlié, qui avait par le passé visité une dizaine de prisons en tant que parlementaire, s’est débord empressé de contextualiser. Selon ce dernier, la situation mahoraise n’est pas une exception à l’échelle nationale. « On constate, malheureusement, ce que l’on voit dans d’autres prisons. Je rappelle que la prison de Bordeaux a connu une surpopulation de 240%, l’été dernier, et que ça a entraîné un stop d’écrou. On ne peut que constater la résilience du personnel qui arrive à faire fonctionner cet établissement », fait valoir l’élu Renaissance, député de la deuxième circonscription de la Vienne, oubliant que le taux d’occupation de la prison de Majicavo-Koropa était de 247% en janvier 2024. Et d’ajouter : « la surpopulation carcérale n’est pas une surprise pour nous ».
Une deuxième prison attendue
Reste à savoir quand la deuxième prison mahoraise sortira de terre. Annoncée par Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux, en mars 2022, cette infrastructure censée désengorger le centre pénitentiaire de Majicavo et freiner les transfèrements vers La Réunion et la métropole tarde à voir le jour principalement parce que l’État n’a pas trouvé de site d’accueil (Kawéni et Dembéni sont deux communes en pole position). « Au-delà de l’annonce faite par le garde des Sceaux, on a compris que c’était une course contre-la-montre pour avoir les infrastructures nécessaires », souligne le président de la commission des Lois. Niveau finances, tous les feux sont pourtant au vert : en novembre 2023, les députés français ont voté en faveur d’un ajustement à la hausse du budget du ministère de la Justice, portant ce dernier à un peu plus de 10 milliards d’euros en 2024. Des crédits notamment destinés à la création de 15.000 places de prison en plus d’ici 2027 en France.
L’éventualité d’une augmentation du nombre de places contenues dans cette deuxième prison est d’ores et déjà évoquée par Sacha Houlié. « Si on trouve un terrain, on est prêts à agrandir les plans », déclare le parlementaire. Il faut dire que le centre pénitentiaire de Majicavo fait figure de bon élève à l’échelle nationale en matière d’entretien. « Il y a très peu de dégradations par rapport à d’autres centres pénitentiaires et maisons d’arrêt », salue Élodie Jacquier-Laforge. Sacha Houlié s’en félicite également : « le caractère pédagogique de la sanction est compris ».
*Les maisons d’arrêt reçoivent les prévenus en détention provisoire et les condamnés à une peine n’excédant pas deux ans. Les centres de détention accueillent les détenus condamnés à une peine supérieure à deux ans.
Des agents bloqués par la circulation alternée
Au pas de course, cette visite programmée n’aura finalement laissé que peu de place aux échanges avec le personnel. Toutefois, un surveillant a tenu à attirer l’attention du président de la commission des lois sur un point précis. Contrairement à d’autres professions, les agents du centre pénitentiaire ne bénéficient pas de dérogations pour traverser Mamoudzou au cours des journées où le dispositif de circulation alternée est en vigueur. « Cela n’est pas normal », s’étonne Sacha Houlié, promettant d’écrire au maire de Mamoudzou et au ministère de la Justice à ce sujet. La direction du centre pénitentiaire aurait déjà accusé une fin de non-recevoir de la part de la municipalité de Mamoudzou.