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Convergence sociale : En 2026 ou 2031, un calendrier qui continue de diviser

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La ministre des Outremer Marie Guévenoux, pour son deuxième jour à Mayotte ce jeudi 4 avril, s’est entretenu avec les acteurs économiques de l’archipel à la chambre de commerce et d’industrie afin d’évoquer la convergence sociale prévue dans le cadre de la loi Mayotte.

Réunies ce jeudi avec la ministre des Outremers, Marie Guévenoux, et les services de l’État, les organisations salariales réclament une convergence sociale en 2026, tandis que le patronat planche sur 2031. Ce sera pourtant à eux de s’accorder lors d’une prochaine commission en rapport avec le projet de loi Mayotte.

Les mêmes prestations sociales à Mayotte qu’en métropole ? La convergence sociale souhaitée dans un premier temps pour horizon 2036 dans le pacte de de la départementalisation arrivera, mais quand ? Entre 2026, 2031 [date annoncée par le président de la République lors de sa campagne] et 2036, les réponses des organisations patronales et des partenaires sociaux divergent. C’est ce qu’a pu constater, pendant plus d’une heure, ce jeudi 4 avril, la ministre des Outremer Marie Guévenoux qui s’est entretenu, en huis clos, avec les acteurs économiques de Mayotte (chambres consulaires, organisations patronales et salariales) et les services de l’État réunis autour d’une même table au sein de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) à Mamoudzou.

C’est pourtant en local que le calendrier doit se décider. « Dans le cadre du projet de loi Mayotte, on considère qu’il faut aller vers la convergence sociale. Il faudra que les entreprises et les partenaires sociaux se mettent d’accord sur les modalités, quel calendrier, quelle cadence, pour quelles prestations », indique la ministre à l’issue. Une délégation et mission interministérielle travaillera sur le sujet, « pour nourrir la réflexion autour du projet de loi », et établir les différents scénarios en rencontrant les différents acteurs, « probablement autour de la commission consultative du travail ».

« Encore une fois, c’est aux entreprises de faire cet effort »

« C’est une prise de conscience de la réalité qui nous attend », réagit à sa sortie Carla Baltus, la présidente du Medef Mayotte. « La ministre a clairement dit que tout, tout de suite, sous la contrainte, ça ne marchera pas. Et que ce n’est pas non plus l’État qui paiera la facture. Donc encore une fois, c’est aux entreprises de faire cet effort financier qui, en face, se traduit par le rattrapage des droits des salariés », explique celle qui préfère tabler sur une convergence en 2031.

« Est-ce qu’on ne veut pas comprendre, on tue l’économie, on tue les emplois, ou est-ce qu’on essaie d’être raisonnable et que tout le monde fasse des efforts ? », justifie-t-elle, satisfaite d’avoir pu avoir un échange « sans nous vendre du rêve », mais déçue du montant de l’aide déterminé par l’Etat pour compenser les pertes économiques liées au contexte des barrages. « Le décret a été signé devant nous.15 % des charges plafonnées à 4.000 euros par entreprise. On avait dit que ce n’était pas suffisant. In fine, on verra bien combien d’entreprises y auront droit. »

« Ce n’est pas de la discrimination, c’est de la ségrégation »

Mais 2031, du côté des syndicats salariaux, ça ne passe pas. « À la limite 2026, mais je suis plutôt pour 2025 afin de trouver des solutions à ce problème », défend Ousseni Balahachi, secrétaire général de la CFDT Mayotte. « On n’est pas prêts à sacrifier la vie des salariés tel que les choses ont toujours été organisées avec des lois discriminatoires qui impactent lourdement la vie des salariés, les pénalisent à la fin de leur carrière. Certaines personnes vivent avec des pensions de misère de 150 euros », pointe celui qui compte « appeler à la mobilisation » le 1er mai, un rendez-vous qui « déterminera les actions à venir ».

« Je ne comprends pas pourquoi on ne fait pas aujourd’hui un décret pour aligner le smic [8,80 euros smic horaire brut à Mayotte contre 11,65 en métropole depuis le 1er janvier 2024]. Ce n’est pas de la discrimination, c’est de la ségrégation car on parle de discrimination quand c’est au sein d’un même groupe avec les mêmes règles, là c’est de la ségrégation : dans un groupe, certains sont régis par des lois différentes », presse Haoussi Boinahedja. Le secrétaire général de la CGT Mayotte dit attendre « beaucoup » de cette loi Mayotte « pour corriger les anomalies » : alignement des salaires sur la métropole, alignement de la dotation globale de fonctionnement (DGF) pour les collectivités…

« Nous attendons simplement justice. Et si la loi n’aligne pas le smic, il faut qu’on le justifie par des données socioéconomiques », déclare celui qui se dit inquiet mais attend la prochaine visite de la délégation ministérielle pour exprimer son mécontentement. « Ce qu’oublient les entreprises, c’est que nous avons tous été lésés. C’est à l’Etat d’apporter l’aide car nous payons les mêmes impôts qu’ailleurs », tranche-t-il, balayant les problématiques de calendrier.

Les collégiens de Ouangani donnent des couleurs à leur établissement

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Les élèves de cinq classes de 4e ont réalisé une série de fresques pendant près de deux semaines.

Pendant plus de deux semaines, les élèves de 4e du collège Musuaka, à Ouangani, ont été invités à participer à l’élaboration de plusieurs fresques dans l’enceinte et à l’entrée de leur établissement, avec l’artiste-auteur Réunionnais Zemar.

La morosité du gris laisse place à l’originalité des fresques. Au collège de Ouangani (nommé « Musuaka » en 2023), cinq classes de 4e réalisent depuis deux semaines des fresques murales, sous l’encadrement de l’artiste-auteur spécialisé dans le graffiti Zemar, un Réunionnais basé à Saint-Pierre. Ce projet culturel, nommé « Construisons l’avenir », a été organisé par deux professeurs d’arts plastiques de l’établissement qui ont obtenu les financements nécessaires dans le cadre du pass Culture. Au total, sept fresques ont été réalisées par les élèves. « Ça plait beaucoup dans les établissements parce que ça change le cadre de vie et ça décore un petit peu. En plus, ça permet de faire passer des messages », se réjouit Zemar.

Difficiles à trouver sur l’île, les bombes de peinture utilisées pour le graffiti ont laissé leur place aux pinceaux et à la peinture acrylique. En se basant sur les esquisses réalisées par Zemar, les élèves ont ainsi embelli leur collège avec des représentations diverses et variées, les plus techniques étant celles qui mettent en scène des personnes en mouvement. « On a essayé de faire des fresques en relation avec la culture locale ou avec le lieu », précise Zemar. Un travail d’équipe : « c’était assez beau puisque c’est du partage, ils reprennent les croquis que Zemar a fait mais ils ont aussi pu donner leurs points de vue », ajoute Anaïs Vanhacke, professeur d’arts plastiques depuis cinq ans au collège de Ouangani.

Des ateliers qui ne sont pas notés et qui ont permis aux élèves impliqués de s’évader quelques temps. Juste avant, douze classes de 6e et deux classes du lycée de Coconi ont eu l’occasion de rencontrer Laurent Callot et Charlotte Boiron, deux artistes réunionnais en résidence. Ensemble, ils ont créé une exposition originale dans la bibliothèque du collège : une série de cyanotypes, un très ancien procédé photographique qui permet d’obtenir un tirage photo monochrome à dominante bleu après insolation d’un collage.

Un an pour régulariser l’activité des vendeurs à la sauvette de Kawéni

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90 vendeurs à la sauvette vont être accompagnés pendant un an afin d’accomplir les démarches nécessaires à la légalisation de leur activité.

De nombreux vendeurs à la sauvette exercent leurs commerces illégalement dans les rues de Mamoudzou. Pour y remédier, la Ville entend en accompagner une partie, d’abord à Kawéni, afin qu’ils passent d’une activité informelle à une entreprise légale.

90 VENDEURS À LA SAUVETTE

Ce jeudi, à la Maison de la Jeunesse et de la Culture (MJC) de Kawéni, dans la commune de Mamoudzou, ils sont une quarantaine de vendeurs à la sauvette. Ces derniers exercent leur commerce informel dans ce quartier et font partie des 90 identifiés dans le village par la mairie, dont la troisième adjointe au maire, Nourainya Loutoufi, précise bien qu’il s’agit de marchands français ou ayant un titre de séjour. Ce n’est qu’une infime poignée de ces contrevenants à la loi qui est présente ce jour, selon elle. Ils seraient en effet plusieurs centaines exerçant leur activité illégalement dans les rues de la ville. De son côté, Jacques Launay indique que ce manque de régularisation vient souvent de lacunes de connaissances des démarches à entreprendre. Ce dernier travaillait anciennement à la direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Dieccte, désormais direction de l’économie de l’emploi du travail et des solidarités – Deets).

UN ACCOMPAGNEMENT VERS LA FORMALITÉ

« N’ayez pas peur, aujourd’hui, on n’est pas là pour vous mettre la pression. On veut vous aider », rassure Essobiyou Djafalo, directeur Attractivité et études statistiques à la Ville de Mamoudzou, face aux marchands illégaux. Pendant un an, Jacques Launay, aujourd’hui retraité, va accompagner les 90 vendeurs de Kawéni vers la formalité : « Le but est que vous soyez en règle vis-à-vis de vos obligations en tant que commerçant ». Immatriculation de l’entreprise à la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) et à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), mise en place de la traçabilité des produits pour qu’ils soient reconnus propres à la consommation, établissement d’une comptabilité… « Je vais mettre à votre disposition des outils pour vous accompagner en ce sens », assure l’expert en la matière au public en train de l’écouter. Ce dernier estime qu’il serait intellectuellement impossible de sanctionner des personnes qui ne connaissent pas l’ensemble de ces démarches avant de les y avoir formées. D’où cette logique d’accompagnement. Un emplacement spécifique, à proximité du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Kawéni, va leur être réservé pour qu’ils puissent vendre leurs produits légalement.

DES AVANTAGES ÉCONOMIQUES

« On veut qu’ils vivent pleinement de leurs savoir-faire et que leur activité puisse se développer », insiste Nourainya Loutoufi. Ramener ces commerces informels dans le droit chemin va aussi permettre de générer des recettes avec les cotisations sociales et fiscales, même si Jacques Launay estime que le chiffre d’affaires de ces auto-entreprises ne sera sans doute pas colossal. Il faut donc s’attendre à des recettes en adéquation. « L’important, c’est que ces personnes puissent vivre pleinement de leur activité sans avoir de problème. Ce sont souvent des mères qui ont des enfants à nourrir », indique Essobiyou Djafalo. De son côté, l’ancien employé de la Dieccte espère que tout ce dispositif permettra un développement de leurs commerces, et il imagine déjà la possibilité de les aider à se réunir en coopérative.

MOINS DE CLÉMENCE À PARTIR DU 30 AVRIL

« On veut leur éviter d’avoir des problèmes », alerte celui qui a longtemps travaillé à l’inspection du travail. Car en effet, lorsque quelqu’un vend sans autorisation sur le bord des routes, il encourt plusieurs sanctions, notamment pour occupation illégale du domaine public et travail dissimulé. Le total des différentes amendes peut être particulièrement salé et le vendeur à la sauvette s’expose également à une confiscation de toute sa marchandise. Mais grâce à cet accompagnement, cette situation ne devrait pas arriver. C’est pour cela qu’à partir du 30 avril, estimant qu’à cette date la plupart des commerçants devraient avoir fait les démarches nécessaires pour pouvoir vendre dans l’espace dédié à côté du Sdis de Kawéni, la mairie compte faire intervenir la police municipale auprès de ceux qui continueraient à vendre sur le bord des routes.

UNE EXPÉRIENCE VOUÉE À S’ÉTENDRE

Un dispositif de suivi similaire a été expérimenté une première fois à Tsoundzou 1 sur l’année 2021-2022. « Cela a bien marché. Les seules personnes qui ne sont pas allées jusqu’au bout de l’accompagnement sont les vendeurs qui ont perdu leur titre de séjour entre-temps », relate Essobiyou Djafalo. En effet, ne pouvant travailler, ceux en situation irrégulière sur le territoire sont exclus du dispositif de régularisation. Si ce jeudi, l’opération a été lancée pour les marchands de Kawéni, la mairie de Mamoudzou compte bien en faire de même dans d’autres villages, notamment Cavani et M’tsapéré.

Comores : L’école française Henri-Matisse secouée par une affaire de viol

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Le prévenu, un jeune franco-comorien, est poursuivi pour viol, harcèlement et chantage sur deux jeunes mineures de la même école. Les faits remonteraient au mois de mars 2024, selon le chef du parquet de Moroni, qui a confirmé le placement en mandat de dépôt du garçon qui serait aujourd’hui âgé de 16 ans et cinq mois.

Pour le moment, l’affaire est entre les mains d’un juge d’instruction. Et on peut dire que ceux qui avaient eu connaissance du dossier ont su le garder secret, évitant tout ébruitement jusqu’à ce jeudi. L’histoire est celle de trois jeunes mineurs scolarisés au lycée français international Henri-Matisse de Moroni. Un jeune garçon, né le 31 octobre 2007, selon nos informations, est en effet accusé d’avoir « violé » deux camarades, elles aussi mineures. Les victimes sont âgées respectivement de 12 et 13 ans. Les faits se seraient produits courant mars 2024 a-t-on appris.

Selon le procureur de la République de Moroni, Ali Mohamed Djounaid, contacté par Flash Infos, le présumé auteur est un franco-comorien dont nous tairons le nom, du fait qu’il bénéficie jusqu’à preuve du contraire de la présomption d’innocence. Pour le moment, les infractions retenues sont : viol, harcèlement et chantage. Le présumé auteur a été placé en mandat de dépôt à la prison de Moroni. Il y est incarcéré depuis avant-hier, mercredi, 3 avril. « Après l’enquête préliminaire, le dossier du jeune garçon est déféré ce 3 avril au parquet et une information est ouverte. C’est le juge d’instruction à qui nous avons confié l’affaire qui a décidé de le placer en détention provisoire après son inculpation. Il se trouve actuellement au quartier général des mineurs à la maison d’arrêt », a complété le chef du parquet.

Le magistrat Ali Mohamed Djounaid, précédemment président du tribunal, a reconnu que certes le droit attribue la qualité de mineur à toute personne âgée de moins de 18 ans. Toutefois, a ajouté le parquetier, il convient d’apporter ces précisons. « Il existe trois catégories de mineurs. D’abord ceux âgés entre 10 et 13 ans, ensuite 13 à 16 et enfin 16 à 18 ans. Les législations actuelles tiennent compte du fait que malgré leur âge, des mineurs peuvent se rendre coupables de faits particulièrement graves qui peuvent revêtir un caractère criminel », a rapporté le parquetier. À l’en croire, le régime juridique à l’exemple de la garde à vue des mineurs « délinquants » âgés de 16 à 18 ans peut être assimilable à celui des délinquants majeurs lorsqu’ils ont commis des actes criminels comme des viols, des homicides ou assassinats.

Il a nié les faits

Le prévenu est soupçonné d’avoir commis plusieurs viols. « Des crimes prévus et réprimés par les articles 301 et 302 du code pénal comorien », a-t-il relevé. Un juriste de la place a aussi souligné que seul le mineur de moins de 15 ans ne peut même pas faire l’objet d’une garde à vue. « Pour les mineurs dont l’âge se situe entre 15 et 18, la loi permet leur placement, mais dans un quartier spécial pour mineurs », a indiqué notre source. Pour le cas actuel, un garçon de 16 ans, son avocat dénonce le déroulement de la procédure. « Mon client, un jeune mineur, a comparu seul devant le juge d’instruction qui a décidé de le placer en détention provisoire, et ce malgré le fait qu’il nie les faits et qu’il reste présumé innocent. Cette mesure est difficile à vivre pour notre client mineur mais encore difficile serait sa réinsertion une fois que les éléments que nous détenons vont lui permettre de recouvrer sa liberté », croit savoir, l’un des avocats de la défense, Maître Youssouf Atick qui, visiblement, s’inquiète des conditions de détenue de son client, dans une prison surpeuplée où l’hygiène a toujours fait défaut. D’autant plus qu’il est de notoriété publique que souvent, aux Comores en raison de la lenteur des procédures judiciaires, il arrive que des inculpés soient oubliés pendant des longs mois sans être jugés.

Nous avons tenté d’avoir une réaction de la proviseure de l’école française Henri-Matisse, sans succès. On sait seulement que l’une des victimes serait la fille d’un directeur d’une grande multinationale étrangère implantée aux Comores. Le présumé auteur, serait, lui, un enfant d’un haut responsable de l’armée comorienne. Le lycée international français Henri-Matisse est le seul établissement agrée par le ministère français de l’Éducation nationale implanté à Moroni. La plupart des enfants détenant la nationalité étrangère y sont scolarisés.

L’ex-juge Hakim Karki condamné à dix ans de prison

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Ex-juge d'instruction à Mayotte, Hakim Karki a vu sa peine de prison pour viol alourdie par la cour d'assises du Val-de-Marne, ce jeudi 4 avril.

Ancien juge d’instruction du tribunal de Mamoudzou, Hakim Karki a été reconnu coupable en appel de viol et condamné à dix ans de prison par la cour d’assises du Val-de-Marne, ce jeudi 4 avril. La peine est de deux ans plus lourde qu’en 2022. Populaire parce qu’il était le premier juge d’instruction de l’archipel mahorais et parce qu’il traitait l’affaire Roukia qui a éclaboussé le GIR (Groupement d’intervention régional), son étoile a pâli lors de son interpellation à La Réunion en lien avec un viol commis dans la nuit du 1er au 2 juillet 2014, à Mamoudzou.

Ce soir-là, au cours d’une soirée dans un bar du centre-ville, il avait proposé à une jeune femme qu’il connaissait de la raccompagner chez elle en voiture. Selon lui, elle lui aurait « sauté dessus dans la voiture ». La relation sexuelle, « consentie » toujours d’après l’ex-magistrat, aurait continué dans son appartement. Un récit qui contraste avec celui de la jeune femme. Car l’enseignante n’a jamais changé de version et a décrit plutôt une fellation imposée dans la voiture suivie d’un viol de plusieurs heures à l’intérieur du logement. « Les déclarations de la victime ont été jugées circonstanciées, constantes et sincères tout au long de la procédure », a relevé la cour d’assises.

Selon l’AFP, lors du prononcé du verdict, celle-ci a écarté les tentatives de l’ex-juge de « décrédibiliser » la victime. Les arguments avancés « n’ont pas convaincu de leur pertinence : rien n’accrédite la folie sexuelle de la victime à son égard et aucun élément sérieux » ne vient corroborer « qu’elle puisse être l’instrument d’une quelconque manipulation à son encontre ». Dix ans après les faits, l’ex-juge retournera donc en prison.

Crise de l’eau : Une analyse révèle la présence de bactéries dans l’eau à Passamaïnty

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Des bactéries ont été détectées sur le réseau d'eau à Passamaïnty.

Une analyse effectuée par la SMAE – Mahoraise des Eaux ce jeudi a fait état d’une non-conformité bactériologique dans l’eau à Passamaïnty. Des mesures de précaution doivent donc être appliquées à Passamaïnty (hormis dans le quartier Gnambotiti), à Tsoundzou 1 et à Tsoundzou 2 afin de garantir sa potabilité. « Il est demandé à l’ensemble de la population de ces villages de faire systématiquement bouillir l’eau », écrit la SMAE dans un communiqué. Cette action permet en effet de stériliser l’eau en éliminant les bactéries. De nouveaux contrôles vont être effectués dans les jours qui viennent pour suivre l’évolution de la situation.

Wuambushu 2 : L’État lancé dans les derniers préparatifs de l’opération

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Une réunion de présentation de l’opération Wuambushu 2 a eu lieu, ce jeudi, en fin de matinée, dans les locaux de la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou.

Après sa rencontre avec les maires, jeudi matin, Marie Guévenoux, la ministre déléguée aux Outremer, a filé à la préfecture de Mayotte pour une présentation de l’opération Wuambushu 2, prévue « après le ramadan ». Elle a donné peu d’éléments et aucun objectif chiffré, pour éviter les désillusions de l’année dernière.

Pas plus d’objectifs ni de détails sur le second volet de l’opération Wuambushu n’ont été donnés à l’issue de la réunion dans les locaux de la préfecture de Mayotte à Mamoudzou, jeudi midi. Même le nouveau nom n’a pas été dévoilé. Sa tenue confirmée « après le ramadan », celui-ci ne diffère pas du premier sur ses trois objectifs, lutter contre l’immigration clandestine, l’habitat insalubre et la délinquance via l’arrestation de « chefs de bande ».

« Cette opération mérite ce type de réunions internes où on échange sur des objectifs multiples et sur un aspect extrêmement soutenu de nos forces pendant plusieurs semaines », évoque vaguement Marie Guévenoux, la ministre chargée des Outremer. Selon elle, « l’essentiel est de produire les résultats tout le temps », avant de faire référence à une douzaine d’opérations de police et de gendarmerie qui ont permis l’interpellation de « 77 individus » ces dernières semaines. « Après, il ne faut pas faire du chiffre pour faire du chiffre. Il faut réussir à obtenir des résultats parce qu’ici, les « bangas » posent problème, et que ces individus doivent être interpellés », ajoute-t-elle, en refusant de donner des objectifs chiffrés justement.

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La ministre déléguée aux Outremer, Marie Guévenoux, n’a pas donné de détails de l’opération, mais rappelé simplement que les trois volets sont similaires à l’année dernière. Derrière elle, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le commandant de la gendarmerie de Mayotte, le général Lucien Barth, et le directeur territorial de la police nationale, le contrôleur général Hervé Derache.

Sur ce coup-là, le gouvernement veut sans doute éviter de parler une nouvelle fois trop vite. En juin 2023, le ministre de l’Intérieur et des Outremer, Gérald Darmanin, qui ambitionnait qu’un millier de cases soient détruites sur les deux mois de la première opération, avait livré le chiffre de « 1.250 à la fin de l’année ». Dans les faits, comme le rappelle la ministre, il y en a eu « 700 ». Pareil pour les expulsions, le blocage des ports comoriens pendant trois semaines (voir encadré) avait finalement débouché sur le chiffre de 25.000 en 2023, soit une année moyenne à Mayotte. Seule l’interpellation des 60 « chefs de bande » annoncée a semblé le résultat le plus probant, même si aucun détail n’a été donné sur leur devenir judiciaire.

« Des effectifs déjà soutenus »

L’an dernier, le déluge de moyens et d’hommes avait souffert du problème d’expulsions arrêtées pendant les trois premières semaines et des décasages repoussés par les différents tribunaux. Cette fois-ci, si des renforts sont bien annoncés, on ne verra pas de rangées de voitures ou camionnettes de forces de l’ordre débarquer au port de Longoni.

Pour l’instant, l’État souhaite capitaliser par exemple sur la présence actuelle de deux escadrons de gendarmerie mobile, en plus des quatre qui sont sur l’île en permanence. « La question des effectifs à Mayotte est déjà extrêmement soutenue. La première fois que je suis venue à Mayotte avec le ministre de l’Intérieur et des Outremer, il était accompagné par des policiers du Raid (N.D.L.R. il s’agissait de quinze gendarmes du GIGN en réalité) », fait valoir la ministre.

Elle avance qu’il y aura des « moyens supplémentaires » aériens, maritimes et terrestres. « Je ne vais pas vous parler de volume ou d’unité spécifique. On va renforcer quelques capacités, notamment dans certains domaines judiciaires qu’on n’avait pas explorés jusqu’à présent », admet le général Lucien Barth, le commandant de la gendarmerie de Mayotte.

Alors que les élus ont fait part de leur crainte au sujet de l’approche des Jeux olympiques et paralympiques à Paris qui devraient mobiliser de nombreuses forces de l’ordre, Marie Guévenoux promet d’être « vigilante » concernant celles qui resteront à Mayotte.

Un volet diplomatique primordial

L’an dernier, l’augmentation prévue du nombre d’expulsions avait provoqué la fermeture du port de Mutsamudu, à Anjouan, dès le premier jour de l’opération Wuambushu. Cette fois-ci, les Comores, qui « entretiennent un dialogue régulier et franc » avec la France dixit la ministre, devraient être moins revêches. Le nombre d’expulsions quotidiennes vers le pays voisin restera ainsi dans les standards habituels. En revanche, là où Frédéric Sautron se sait attendu, c’est sur la situation des migrants d’Afrique continentale qui divaguent par centaine à Cavani. Le sous-préfet en charge de la lutte contre l’immigration clandestine se montre optimiste sur le départ de ressortissants du Congo, Burundi ou Rwanda, comme il a pu l’organiser, il y a un mois. Il reconnaît que la difficulté reste entière pour ceux originaires de Somalie.

 

Un texte et une réunion, mais deux Forces vives divergentes

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Tandis que les représentants des Forces vives doivent rencontrer la ministre, cet après-midi, un communiqué a été envoyé à la rédaction avec la signature d’une faction issue du même mouvement. Daté de ce jeudi, le texte est d’ailleurs écrit à la première personne du pluriel. « Nous, les forces vives de Mayotte, exprimons notre profonde déception et regret face à l’insuffisance des réponses apportées par le gouvernement à la crise de sécurité et d’immigration qui afflige notre île », est-il écrit, dénonçant des effets d’annonce du gouvernement avec l’interdiction de vente de machettes et l’euthanasie de chiens dangereux. Sur la sécurité, ces Forces vives évoquent des attaques qui persistent sur les routes et des violences urbaines qui perdurent dans les grandes communes. Concernant le stade de Cavani, l’inquiétude demeure avec « les migrants qui restent à proximité, rendant la vie difficile aux habitants de cette localité. Chaque jour, un nombre inarrêtable de migrants débarquent sur les côtes mahoraises ». Pareil pour les promesses de fin du droit du sol à Mayotte et du titre de séjour territorialisé, les doutes de Sacha Houlié, le président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale, sur l’utilité de modifier le droit du sol ne sont pas passés inaperçus. « Les forces vives regrettent de constater que les préoccupations de Mayotte sont enlisées dans des débats dogmatiques nationaux, alors même que la population est confrontée à un péril immédiat », font-elles remarquer.

Annonçant une assemblée générale à la fin du mois de ramadan, les rédacteurs du texte « tiennent à rappeler que, face à des actions gouvernementales insatisfaisantes, [les Forces vives] seront contraintes de reprendre les blocages, cette fois de façon plus intense, jusqu’à ce que des solutions durables soient mises en œuvre ». Contactés, Safina Soula et Abdou Badirou, deux des porte-paroles du mouvement, confirment ne pas avoir eu connaissance de ce communiqué.

Crise de l’eau : une casse dans le sud entraîne des perturbations

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Ce mercredi, la distribution d’eau potable a été grandement perturbée sur le réseau mahorais à cause « d’une casse sur l’adduction principale du Sud dont les travaux de réparation ont débuté ce [mercredi] matin », a indiqué la Société mahoraise des eaux (SMAE). Les villages du sud faisant partie du secteur 3 ont eu une fermeture anticipée à midi. Cela concernait Malamani, Mgnambani, Tsimkoura, Choungui, Bouéni et Moinatrindi Haut. Dans le secteur 2, c’était l’inverse avec une ouverture retardée à 18h, à savoir Bandrélé, Musicale Plage, Miréréni (Chirongui), Chirongui village, M’zouazia, Moinatrindi Bas et Kani-Bé. Dans le premier secteur, la SMAE annonçait que « des perturbations sur la distribution d’eau potable [étaient] possibles ».

Des collégiennes de Chiconi championnes de futsal féminin

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Les footballeuses de la section sportive du collège Ali Hadi de Chiconi ont remporté le titre de championnes académiques de futsal féminin. Onze d’entre elles vont ainsi se rendre dans l’Hexagone pour les championnats de France de futsal UNSS (Union nationale du sport scolaire).

La CSSM change de moyen de communication avec ses usagers

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La Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte (CSSM) annonçait la semaine dernière la fermeture définitive de son adresse mail dédiée à la réception des courriels des usagers, pfs.cssm@css-mayotte.fr, à compter du lundi 1er avril. Désormais, pour contacter la CSSM, il faut passer par les messageries en ligne disponibles sur les sites internet et applications mobiles dédiés. Cela concerne aussi bien les échanges et la transmission de documents. Pour l’assurance maladie, il faut passer par le site ameli.fr depuis son compte personnel ; pour la branche Famille, il faut passer par le site caf.fr ; pour la branche Recouvrement, par le site urssaf.fr ; pour la branche Retraite, un formulaire de contact sera disponible prochainement sur le site internet de la CSSM, et enfin, pour la sécurité sociale agricole (MSA), il faut passer par le site mayotte.msa.fr. Pour les autres demandes ne relevant pas directement des branches citées précédemment, un autre formulaire de contact sera disponible sur le site internet de la CSSM prochainement. Les usagers sont invités à créer leurs comptes en ligne pour faciliter les échanges avec la CSSM. Pour celles et ceux qui rencontrent des difficultés avec la création ou la gestion de leur compte, un accueil sans rendez-vous est disponible à la CSSM. Les usagers qui n’ont pas accès aux messageries sécurisées peuvent prendre rendez-vous à la CSSM. La fermeture de cette adresse mail a pour but d’optimiser le traitement des dossiers, de faciliter les échanges, de garantir la sécurisation des données et de sensibiliser aux services en ligne.

Le CCAS de Tsingoni au congrès de l’union nationale des CCAS

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Les 27, 28 et 29 mars, le Centre communal d’action sociale (CCAS) de Tsingoni a participé au congrès de l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (UNCCAS) pour l’année 2024. Pour cela, l’équipe du CCAS de Tsingoni s’est rendue dans l’Hexagone, au Carré des Docks du Havre (Seine-Maritime). Cette 93ème édition du congrès portait sur la thématique des maires et leurs CCAS face aux crises sociale, climatique, économique et démocratique.

Un samedi jeux de société au Lascap Bar à M’bouini

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Le Lascap Bar, à M’bouini, dans la commune de Kani-Kéli, organise une journée jeux de société à destination de tous les âges samedi. Plusieurs jeux de plateau, de cartes, de stratégie et d’adresse seront disponibles. Des musiciens seront présents pour assurer une ambiance musicale live.

Lois Mayotte : Le calendrier et le manque de fond suscitent l’inquiétude des élus

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Le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, la ministre déléguée aux Outremer, Marie Guévenoux, et le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, arrivent ensemble à l’hémicycle Bamana du conseil départemental, ce mercredi, en début d’après-midi.

Deux réunions de travail sur le thème législatif ont eu lieu, ce mercredi, pour le premier jour de la visite de Marie Guévenoux. La ministre déléguée aux Outremer a présenté « les axes de travail » des deux lois, constitutionnel et de programme, sans toutefois convaincre les élus mahorais, qui en attendaient plus.

« L’objectif de ces réunions est de présenter les axes de travail du gouvernement sur les projets de loi et de recueillir l’avis des élus », a fait remarquer la ministre déléguée aux ministres des Outremer, Marie Guévenoux, à la sortie de l’entretien avec une bonne partie des conseillers départementaux, en début d’après-midi. Comme le matin avec les députés Estelle Youssouffa et Mansour Kamardine, il y était question des deux volets législatifs. Le premier concerne le projet de loi constitutionnel « radical », selon la ministre, puisqu’il s’agit de l’abrogation du droit du sol. « Il s’agit de faire en sorte que plus aucun enfant de parents étrangers, parce qu’il est né à Mayotte et qu’il a vécu cinq ans ici sans discontinuer, puisse acquérir la nationalité française », souhaite-elle. Alors que les effets de la dérogation de 2018 (à Mayotte, un enfant d’ascendance étrangère peut acquérir la nationalité française quand l’un de ses parents est en situation régulière dans les trois mois avant la naissance) n’ont jamais été démontrés, mais le gouvernement veut aller plus loin, quitte à rentrer dans un combat législatif compliqué.

Pire, le destin de la suppression du droit du sol est lié à une des revendications principales des Forces vives, la fin du séjour territorialisé qui bloque le départ d’étrangers en situation régulière dans d’autres départements français. L’intérêt du gouvernement reste donc de mettre fin au titre de séjour territorialisé…à condition que beaucoup moins d’étrangers puissent y prétendre. « 85% des titres de séjours sur le territoire sont donnés dans le cadre du regroupement familial », rappelle la ministre, qui n’a accordé à la presse que deux questions à la sortie de cette séquence.

Une copie à la dernière minute

Sur le deuxième sujet, la loi-programme, les élus départementaux n’ont pas eu davantage de certitudes. Au contraire, « pour l’instant, nous n’avons pas les propositions concrètes, on a les axes de travail. On attend les contributions ligne par ligne », regrette Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte. Il dit retrouver dans les quatre axes (immigration, sécurité, développement économique et évolution institutionnelle), ce qui primait en septembre. En tout cas en partie, puisque la convergence sociale et la question des transferts des compétences vers les collectivités locales ne sont pas dans « les axes de travail » retenus, même si elles pourront toujours être abordées. Outre le fond, c’est le calendrier qui suscite des interrogations. La date du 22 mai a été retenue pour une présentation du projet de loi en conseil des ministres. « À quel moment on aura le document ? Comment on pourra mener une concertation avec tous les acteurs ? », s’interroge le chef du Département, qui confirme « ne pas avoir l’assurance » de pouvoir rencontrer la ministre d’ici un mois, date d’envoi du texte.

Soula Saïd Souffou, conseiller départemental du canton de Sada-Chirongui, partage les mêmes craintes. « La date annoncée du 22 mai semble tendue, de l’aveu même de la ministre », raconte celui qui siège dans l’opposition départementale. Il estime d’ailleurs qu’avec les promesses faites, il ne peut plus y avoir de retour en arrière. « Ils vont attendre, comme d’habitude, cinq jours avant pour nous demander de nous prononcer dans l’urgence. C’est qu’ils se foutent pas mal de notre avis », estime le Sadois. Comme Salime M’déré, le vice-président du conseil départemental, il trouve que cette visite a des airs de « redites ». « Je n’ai rien trouvé de nouveau là-dedans », continue l’élu d’opposition.

La peur des barrages

« Je l’ai exposé clairement à la ministre. Il y a toujours un risque de blocage sur le territoire, comme nous avons vécu il y a quelques jours », dit craindre Ben Issa Ousseni. S’il se dit favorable autant à la suppression du droit du sol que celle du titre de séjour territorialisé, conditionner les deux présente un gros risque en cas d’échec. « Comme les deux mesures sont liées, il y a un point d’inquiétude », confirme-t-il. À Paris, la majorité se déchire déjà sur le sujet. Sacha Houlié par exemple, le député Renaissance et président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale récemment venu à Mayotte, faisait part de son scepticisme lors de sa visite. La dernière loi Immigration et Intégration avait révélé les mêmes fractures, mais là, pas de commission mixte paritaire pour sauver la modification du droit du sol. Si les 3/5èmes du Congrès ne sont pas favorables, celle-ci sautera.

Pareil sur la situation sécuritaire, l’accalmie actuelle due au ramadan se prolongera-t-elle avec l’opération Wuambushu 2 (qui pourrait changer de nom ce jeudi) ? L’approche des Jeux olympiques en juillet, qui arrive toutefois au moment des vacances scolaires (période réputée plus calme), pourrait faire perdre des forces de l’ordre supplémentaires. « On ne veut pas qu’il y ait une suspension de l’opération à Mayotte parce qu’il y a les Jeux, même si on comprend la nécessité de mobiliser les forces de l’ordre », indique Ben Issa Ousseni, avant d’appeler à un engagement « au-delà de l’été ».

Migrants de Cavani : « instruire chacune des situations »

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Le préfet de Mayotte montre à la ministre les photos du camp avant son démantèlement.

« Il va falloir qu’on instruise chacune des situations […]. On ne peut pas déloger quelqu’un sans lui assurer un logement », fait remarquer la ministre déléguée aux Outremer, Marie Guévenoux, en déplacement à Mayotte, Ce mercredi après-midi, dans les tribunes du stade de Cavani, elle réagissait face à l’ancien emplacement du camp démantelé, alors que 200 personnes, qui n’étaient pas inscrites sur les listes de recensement de la préfecture, nous indique le préfet chargé de la lutte contre l’immigration clandestine, Frédéric Sautron, dorment encore à ses abords. « Avec cette pression du logement qu’on a en ce moment sur l’île, c’est effectivement très compliqué. Il va falloir qu’on fasse preuve d’une forme d’agilité au niveau créativité », reprend la ministre. Marie Guévenoux envisage même une certaine forme de souplesse administrative. « Je laisserai la tâche au ministre du Logement pour voir de quelle façon avancer », poursuit-elle. « Si ces personnes ont besoin d’être relogées, on fera en sorte de pouvoir les reloger. »

Crise de l’eau : Le gouvernement planche sur « une situation stable en 2025 »

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Marie Guévenoux, la ministre déléguée aux Outremer, aux côtés du préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, sur le site de la retenue collinaire de Combani, le mercredi 3 avril.

Dans un contexte de crise structurelle de la distribution de l’eau à Mayotte, la ministre chargée des Outre-mer annonce une enveloppe de 75 millions d’euros pour réparer les fuites sur le réseau d’eau et accélérer les travaux de la future usine de dessalement d’Ironi Bé prévue en 2025. Celle-ci, avec ses 10.000 m3 par jour dans un premier temps, doit permettre de mettre un terme (au moins provisoirement et sans nouvelle sècheresse) aux tours d’eau.https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

MDPH : « On veut une solution pour sortir de la crise et avancer »

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Le comité exécutif (Comex) de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) se réunit, ce jeudi, pour dresser un bilan des actions et des finances de 2023, ainsi que présenter la nouvelle convention de la structure qui doit répondre aux revendications du personnel qui a fait grève d’octobre à décembre.

Ce jeudi, le comité exécutif (Comex) de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) se réunit pour faire le bilan d’une année 2023 marquée par une grève de plus de deux mois. Parmi les revendications des grévistes à l’époque, la clarification du fonctionnement des instances de la structure, à laquelle doit répondre une convention validée par le conseil départemental samedi dernier et qui est présentée ce jeudi au Comex.

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Madi Velou est président délégué de la MDPH depuis septembre 2021.

Le comité exécutif (Comex) de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) se réunit ce jeudi à 9h, dans ses locaux de Mamoudzou. La structure étant un groupement d’intérêt public (GIP), le comité est normalement présidé par le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, et réunira différentes instances, comme l’Agence régionale de santé (ARS), la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM) ou encore des associations. Une réunion « classique » pour Madi Velou, qui en est le président délégué : « On va parler du bilan financier et de l’activité en 2023, qui est très positive pour nous, des différents projets qui ont été menés, comme les antennes et permanences dans les maisons France-Service, la modernisation des outils informatiques, le financement de nouveaux bus, etc. »

Sauf que le contexte dans lequel se tient cette réunion est tout sauf classique. D’octobre à décembre 2023, une partie du personnel de la MDPH est entré en grève, notamment pour protester contre le non-renouvellement du contrat de la directrice d’alors, très appréciée au sein des équipes, le manque d’effectif, mais également le manque de clarté du fonctionnement de la présidence déléguée. Si un protocole de sortie de conflit a été signé entre Ben Issa Ousseni et l’intersyndicale en décembre, la crise n’est pas encore résorbée et va être amenée sur la table ce jeudi, d’après Mikdar M’dallah-Mari, président d’honneur d’Handicapable, qui représente son association lors de ce comité exécutif. « On veut une solution pour sortir de la crise et avancer », insiste-t-il.

Une nouvelle direction en mai

Madi Velou revient sur le protocole de fin de conflit : pour lui, il faut laisser le temps aux actions de se mettre en place. Il insiste en effet sur le fait que le mouvement social qui a traversé l’île a retardé le travail sur la mise en œuvre de ce protocole. « On ne peut pas faire un bilan tout de suite », rétorque-t-il. Parmi les revendications présentes dans ce protocole, la mise à jour de la convention de la MDPH, en y explicitant le fonctionnement du GIP, des instances et la place du président délégué. Sur ce point, une convention actualisée a été travaillée par une avocate parisienne et soumise au conseil départemental, ce samedi 30 mars, qui l’a validé, ainsi que la préfecture, l’ARS, le rectorat et la CSSM. « Ce jeudi, c’est la continuité. Le Comex va entériner cette décision du conseil départemental, actant un certain nombre de revendications des grévistes », précise le vice-président du Département de Mayotte en charge du social.

Plusieurs départs de personnel avaient été annoncés en raison de la situation de la MDPH. De son côté, Madi Velou assure qu’il s’agissait de mise à disposition qui seront remplacées par d’autres fonctionnaires et que certains ont demandé à revenir. Il affirme aussi que plusieurs recrutements ont été effectués pendant et depuis la grève, pour répondre aux revendications, notamment celui d’une directrice adjointe début décembre, et d’une personne au poste de direction vendredi dernier et qui devrait prendre ses fonctions avant le début du mois de mai. Une référente partenaire, un infirmier, un médecin et du personnel d’accueil ont également été engagés.

« Il faut que les salariés qui sont déjà là et qui connaissent déjà le métier restent, au lieu d’embaucher de nouvelles personnes qui vont devoir être formées. Sinon, tout cela va avoir un impact sur l’accompagnement des personnes handicapées », indique de son côté Mikdar M’dallah-Mari.

Comores : Un prédicateur crée un tollé en appelant les hommes à frapper leurs épouses

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Avec un ton marrant, et sans trop détailler, un religieux comorien a cité un verset du coran, le livre sacré des musulmans, pour justifier ce qu’il avançait. Mais ce discours passe mal, notamment chez la communauté des prédicateurs, dont certains dénoncent une interprétation dangereuse et erronée. 

En cette période de ramadan, après le « Ansr », la troisième sur les cinq prières qu’accomplissent quotidiennement les musulmans, les fidèles comoriens se retrouvent dans les mosquées pour suivre une traduction du coran, le livre sacré de l’islam, religion officielle des Comores. Dans la capitale de l’Union, Moroni, il y a un prédicateur qui fait beaucoup parler de lui ces derniers jours pour des propos qu’il a tenus, qualifiés de « misogynes ». Dimanche, alors qu’il est entouré des fidèles, le prédicateur Omar Said Cheikh Dahalani a ouvertement incité les hommes à frapper leurs épouses. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, on l’entend affirmer sans gêne que lever la main sur les conjointes jusqu’à les blesser est une façon d’asseoir l’autorité de l’époux, évoquant un verset du coran, sans pour autant le détailler. C’est aussi une preuve d’amour, ajoutait-il, tout en se marrant. Les hommes qui étaient présents à la mosquée ce jour-là, eux, en rigolaient. Comme si le discours du prédicateur, habitué aux slogans provocateurs et comiques, n’avait rien d’anormal.

« Violence conjugale »

Dans la foulée, le message est passé presque inaperçu, en dépit de son caractère « violent ». Toutefois, quelques heures plus tard, des voix ont commencé à s’élever pour dénoncer cet appel à la « violence conjugale ». « Accepter de telles paroles revient à les cautionner. Il est impératif de cesser de plaisanter sur des comportements qui ne devraient pas être tolérés. Une interprétation erronée des faits pourrait compromettre l’avenir de nos enfants, en particulier les filles. Il s’agit en réalité d’une incitation à la violence conjugale », a fustigé dans un commentaire, un internaute répondant au nom d’Abdoul Anziz. Beaucoup de militantes ont également réagi. La chanteuse Ahmed Hassane Royidat, a aussi exprimé son indignation. « Les femmes sont fatiguées je vous le dis. Priorisez le dialogue, car la violence tout le monde peut en faire usage. Il faut savoir que les femmes d’aujourd’hui ne sont plus celles d’antan, lesquelles subissaient au nom d’un un soi-disant honneur de la famille », a écrit la jeune femme sur son mur Facebook, tout en rappelant que le prophète Muhammad, la référence pour toute la communauté musulmane, n’a jamais levé la main sur aucune de ses épouses.

Des propos que partage un prédicateur de Moroni qui dénonce une interprétation dangereuse de son collègue. « Il ne mesurait pas la portée de son discours. D’ailleurs, lui n’oserait pas frapper son épouse. Il y a des prédicateurs qui font une lecture ancienne du noble coran. Alors que dans celui-ci, la partie qui évoque ce sujet est trop détaillé. En tout cas, ce religieux ne nous représentait pas », a souligné notre interlocuteur selon qui cet appel à la violence est contraire aux lois internationales et nationales qui répriment les abus dont sont victimes les femmes.

Personnalité très respectée, aussi bien en France qu’aux Comores, le théologien, Mohamed Bajrafil, est monté lui aussi au créneau. Répondant à des questions qui lui ont été posées par certains médias, l’ancien imam franco-comorien a partagé son point de vue sur ce verset coranique, dont il est question. « Dans le coran, contrairement à l’animal, Dieu fait appel à la raison de l’homme dans tout ce qu’il lui dit de faire, afin qu’il comprenne d’abord. Cet aspect échappe à beaucoup de gens, qui oublie que si Dieu voulait un robot qui ne réfléchit pas sur son message, il se serait adressé à l’animal ou aux anges, dont la nature est de ne pas chercher à questionner les ordres du créateur », a d’abord relevé l’homme âgé de 46 ans, dont quatorze passés dans les prêches à la mosquée d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).

Contextualiser le coran

Le spécialiste du droit musulman, connu des plateaux télé français, où il débattait avec l’extrême droite, insiste sur l’importance de contextualiser le coran, qui interagit avec les contemporains de sa révélation, tout en tenant compte des réalités de ceux-ci. « Le prophète Muhammad n’a jamais frappé personne, sauf pendant les batailles, encore moins ses épouses. Il avait fermement interdit à ses compagnons de le faire », a martelé, Mohamed Bajrafil ajoutant que beaucoup de savants religieux ont affirmé qu’il est interdit de lever la main sur sa femme quand bien même, celle-ci désobéit aux ordres de son conjoint.  « L’humain ne peut être honni, déshonoré, ou traité comme un moins que rien, qu’il soit grand ou petit, blanc ou noir, pour quelques raisons que ce soit, à part s’il se comporte ainsi à l’endroit d’un de ses semblables », a enchaîné l’ambassadeur comorien auprès de l’Unesco. Une façon de balayer l’argument avancé par le prédicateur selon qui violenter la femme serait une preuve de supériorité de l’homme au sein du foyer.

À propos du verset 34 de la Sūrat 4, où il est fait mention d’une autorisation de « frapper » la femme, le théologien rappelle ceci. « Dans une société patriarcale, comme fut celle des Mecquois, il a été concédé au mâle un peu de pouvoir symbolique sur sa femme. Mais nombre d’exégètes musulmans étaient clairs qu’il ne fallait pas faire mal. Si jamais cela arrivait, la femme pouvait porter plainte ou demander le divorce. D’autres vont plus loin concluant que dès lors que porter une marque sur la peau de l’épouse est un déshonneur, alors frapper est interdit. » Pour le moment, malgré la polémique, le Muftora (plus grande autorité religieuse du pays) comorien n’a pas réagi.

Stade de Cavani : « Il va falloir faire preuve d’agilité » pour les relogements, selon Marie Guévenoux

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Depuis la fin du démantèlement du camp du stade de Cavani, environ 200 personnes, selon la préfecture, demeurent aux abords du stade.

« Ça c’est la vision d’aujourd’hui et ça c’est celle du 15 janvier », montre en photo le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville à la ministre déléguée aux Outremer, Marie Guévenoux, en déplacement pour la troisième fois sur le territoire, ce mercredi 3 avril. Sur la première, figure celle d’un stade vidé de son camp, sur la seconde, les 108 habitats précaires démantelés depuis par ses propres habitants, en échange, normalement, d’un logement. Une situation que peut contempler la ministre directement depuis les tribunes du stade. Les bâches étendues par les commerçants du marché de Cavani camouflent au loin les « 200 personnes » du stade restées dehors, en attente de solution, qui ne feraient pas partie de la liste de la préfecture réalisée en début d’opération de démantèlement, nous indique le sous-préfet chargé de la lutte contre l’immigration clandestine, Frédéric Sautron.

« On continue à faire des propositions de relogement régulièrement », informe le préfet, aux côtés des représentants des associations Coallia et Mlezi Maore, et du premier adjoint au maire, Dhinouraine Mcolo Mainty. « On a déplacé le problème. Aujourd’hui les personnes sont partout dans les rues », insiste l’adjoint. « Je pense que si ça dure encore plus longtemps, la cohabitation va être difficile. »

« Il va falloir qu’on instruise chacune des situations […] On ne peut pas déloger quelqu’un sans lui assurer un logement », répond la ministre. « Avec cette pression du logement qu’on a en ce moment sur l’île, c’est effectivement très compliqué. Il va falloir qu’on fasse preuve d’une forme d’agilité au niveau créativité. » Marie Guévenoux envisage même une certaine forme de souplesse administrative. « Je laisserai la tâche au ministre du logement (Guillaume Kasbarian, N.D.L.R.) pour voir de quelle façon avancer », conclut-elle. « Si ces personnes ont besoin d’être relogées, on fera en sorte de pouvoir les reloger. »

« Dans les limbes des nuits guigoziennes » : une critique poétique du pouvoir aux Comores

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Le roman « Dans les limbes des nuits guigoziennes », écrit par Saïd Ahmed « Sast », vient de paraître aux éditions Le Lys Bleu. L’auteur, qui fut un temps président de l’Alliance française à Moroni, dans l’Union des Comores, y raconte un mois de ramadan rythmé par le voyage interne de la narratrice, de retour à Moroni pour des vacances après sept ans d’absence. On y suit la révolte intime de l’héroïne contre le régime dictatorial, avec, comme point d’orgue, un hommage à tous les combattants de l’indépendance, de la liberté et de la défense des droits de l’Homme aux Comores. L’auteur multiplie tout au long du récit les références à l’histoire récente et à la littérature. Malgré le portrait dressé d’une société gangréné par la dictature, la corruption, la brutalité du pouvoir et l’injustice, ce roman, à travers le cheminement intérieur de l’héroïne, est une ode à l’espoir et à la liberté, qui prend tout son sens au moment où la fête de l’Aïd est célébrée. « Dans les limbes des nuits guigoziennes » est prochainement disponible en librairie, mais en attendant, il est possible de le commander sur le site de la maison d’édition : Bientôt en librairie, mais pour l’instant disponible sur le site de la maison d’édition : www.lysbleueditions.com/produit/dans-les-limbes-des-nuits-guigoziennes/.

Les parents-relais reçus à la maire de Mamoudzou

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Voulant les remercier de leur engagement pendant la crise de l’eau, Ambdilwahedou a reçu les associations participantes au dispositif des parents-relais. Alors qu’ils veillent d’habitude sur les élèves qui prennent le chemin des écoles ou des établissements scolaires de Mamoudzou, ces bénévoles ont participé à la distribution des bouteilles d’eau aux plus fragiles, puis à tous les habitants quand celle-ci s’est généralisé. En les recevant dans la salle du conseil municipal, mardi matin, le maire de Mamoudzou « a tenu à remercier et féliciter ces hommes et femmes mobilisés bénévolement au service de leurs concitoyens. Bravo pour leur engagement ! »

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes