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Décasage de Doujani 2 : un départ d’incendie dans les locaux du CNFPT

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Les dégâts de l'incendie se limitent à l'extérieur de la façade de l'immeuble situé à l'entrée de Doujani.

Un départ de feu s’est déclaré peu avant 17h, ce mardi 16 avril, au premier étage des locaux du centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), à Doujani. Le feu, déjà éteint à l’arrivée des sapeurs-pompiers, aurait été déclenché volontairement par une dizaine de jeunes, d’après une source policière. En effet, à l’issue du décasage d’envergure lancé ce matin à Doujani 2, des groupes d’émeutiers ont voulu en découdre avec les forces de l’ordre. Plusieurs caillassages ont été signalés sur la rue de la Carrière, avant que des jets de pierre et de cocktails molotovs n’atteignent la façade du CNFPT.

Une enquête a été ouverte et confiée à la police judiciaire de Mamoudzou, qui s’est immédiatement rendue sur place pour les premières constatations

Des premiers objectifs chiffrés annoncés pour Wuambushu 2

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Sur l’habitat indigne, l’exécutif s’est donné pour objectif de détruire 1.300 cases de fortune, comme ici à Doujani en janvier 2023.

Ce mardi, au cours d’une conférence de presse à Paris, la ministre déléguée chargée des outre-mer, Marie Guévenoux, a annoncé le lancement du deuxième volet de Wuambushu à Mayotte, en reprenant la dénomination « place nette » devenue récurrente au ministère de l’Intérieur, ces derniers temps. Jusqu’à la fin du mois de juin, l’exécutif a l’intention d’endiguer l’immigration illégale, l’insécurité et le marché informel du logement insalubre, chiffres désormais à l’appui.

« L’opération Mayotte place nette a débuté ce matin dès les premières lueurs de l’aube », a annoncé Marie Guévenoux, ministre déléguée chargée des outre-mer, depuis le ministère de l’Intérieur ce mardi 16 avril à Paris. « 400 hommes et femmes sont déployés sur place », a-t-elle ajouté, précisant que deux opérations étaient en cours ce matin à Doujani (Mamoudzou) et à Dembéni.

Un an après son premier volet, l’opération Wuambushu, désormais libellée « place nette » comme la plupart des opérations de sécurité d’envergure en métropole, doit durer onze semaines, soit jusqu’à la fin du mois de juin. Trois objectifs, similaires à ceux déclinés l’an dernier, ont été mis en avant par Marie Guévenoux : la lutte contre l’insécurité et les bandes criminelles, la lutte contre l’immigration clandestine et la lutte contre l’habitat indigne et les marchands de sommeil.

1.300 cases à détruire

« C’est un triptyque que nous allons répéter : insécurité, immigration, habitat indigne », a indiqué la ministre déléguée chargée des outre-mer, nommée il y a tout juste deux mois. En lien avec le parquet du tribunal judiciaire de Mamoudzou, soixante « chefs de bande » auraient été identifiés. Ces derniers « constituent des cibles prioritaires » et « doivent être interpellés dans les onze semaines qui viennent », a rapporté la ministre déléguée.

Sur l’habitat indigne, l’exécutif s’est donné pour objectif de détruire 1.300 cases de fortune. Près du double de l’année dernière, qui pour rappel faisait état de 700 habitats détruits. Cette année, le ministère du Logement promet une enveloppe de cinq millions d’euros pour reloger les personnes qui remplissent les critères.

Selon la ministre déléguée, un total de 1.700 gendarmes, policiers et militaires seront mobilisés. C’est moins que lors de la première opération « Wuambushu » qui s’était déroulée du 24 avril au 31 juillet 2023. Cette fois, l’exécutif mise sur la coopération avec le ministère des armées, puisque six opérations militaires nommées « Nephila » seront menées, a déclaré Marie Guévenoux sans donner plus de détails.

Quels moyens ?

Pour lutter contre les flux migratoires en provenance des Comores et de l’Afrique de l’Est, deux vedettes maritimes assureront une permanence en mer et un bâtiment de la Marine nationale sera mobilisé dans le Canal du Mozambique pour « bloquer la route des Grands lacs » en Afrique, a-t-elle ajouté. Un « avion civil » sera quant à lui chargé de survoler Mayotte et d’appuyer les opérations de surveillance de l’espace maritime.

Un travail d’identification a été fourni au préalable. Un escadron Guépard, qui est un escadron de gendarmes mobiles avec un meilleur équipement, est par exemple sur place depuis un mois et demi, a quant à lui précisé Christian Rodriguez, le directeur général de la gendarmerie, qui dit avoir « misé tant sur le plan quantitatif que qualitatif ».

« Ce qui est important est d’assurer l’ordre et la sécurité publique, mais aussi d’identifier les chefs des filières. Les forces envoyées sont donc des enquêteurs de police judiciaire pour travailler sur les filières de passeurs », a ajouté Frédéric Veau, directeur général de la police nationale.

Comme lors de la première opération, des syndicats policiers regrettent le manque de concertation. « On n’a pas été associé, on ne nous a pas demandé notre avis », déplore un porte-parole du syndicat Alliance Police nationale à Mayotte. « On aurait bien voulu faire des choses ciblées tous les jours, mais pas à une période donnée par le gouvernement ou la ministre. »

Un décasage d’ampleur débute à Doujani

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Des gendarmes sont déployés sur les pistes qui mènent au bidonville.

Alors que Marie Guévenoux, ministre déléguée chargée des outre-mer, doit annoncer ce mardi à 10h (heure de Paris), les contours de l’opération « Mayotte place nette », un décasage a démarré sur les coups de 7h du côté de Doujani 2.

Très peu d’informations ont filtré sur le cadre donné à cette opération. Peu après 7h, des engins de chantier, garés sur le terre-plein de M’tsapéré, sont partis en direction du quartier d’habitats spontanés qui surplombe le village.

Aux alentours de 8h40, le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville et le maire de Mamoudzou Ambdilwahedou Soumaila sont arrivés sur place. Selon un élu du chef-lieu, cette opération était programmée depuis un certain temps.

Une autre opération, entièrement conduite par la gendarmerie, est en cours à Dembéni.

A Doujani, des effectifs de police et de gendarmerie quadrillent la zone et encadrent l’opération. Quelques tirs de grenades lacrymogène ont été entendus tôt ce matin.

Marie Guévenoux a indiqué qu’un total de « 400 hommes et femmes sont déployés sur place ».

Insécurité : le préfet était à Miréréni vendredi dernier

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François-Xavier Bieuville, le préfet de Mayotte, était vendredi dans la commune de Tsingoni, en proie ces derniers mois à une résurgence des conflits entre les villages de Miréréni et Combani. Il en a même fait les frais, quelques jours plus tôt lors d’un foutari organisé à la MJC de Combani. L’équipement municipal a été la cible d’un caillassage alors qu’il se trouvait avec les autres convives à l’intérieur.

« Dans la continuité des actions pour restaurer la paix civile, le préfet et le maire de Tsingoni (N.D.L.R. Issilamou Hamada) ont tenu ce jour, une réunion à Miréréni avec les partenaires et les associations œuvrant au bénéfice de la jeunesse et des habitants de la commune. La sécurité est l’affaire de tous, chacun prendra sa part pour prévenir les troubles à l’ordre public », a fait savoir la préfecture.

L’Epfam et Art Terre Mayotte renforcent leur collaboration

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Matériau qui fait son retour dans la construction locale, la brique de terre comprimée (BTC) va bénéficier d’un coup de pouce grâce à une convention signée ce lundi dans les locaux de l’Epfam (Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte). Celle-ci a été signée par Yves-Michel Daunar, directeur général de l’Epfam, Mustoihi Mari, président d’Art Terre Mayotte, et Vincent Liétar, co-secrétaire général d’Art Terre Mayotte (photo). « Connue sous le label BTC ou encore brique de terre crue stabilisée – elle a déjà fait ses preuves sur les plans thermiques, acoustiques et hydriques – elle a généré de fortes retombées économiques pour les entreprises mahoraises, constituant depuis des années un lien innovant entre modernité, tradition et durabilité », rappelait en amont l’Epfam, qui porte de nombreux projets de construction au nom des collectivités mahoraises.

Un autre document a été signé dans le même sens pour la création d’un atelier mahorais de terres à construire (Amateco). « Amateco permettra la création d’un site regroupant trois vocations : un centre de recherche et d’expérimentation au service de la filière terre, un lieu de production de type incubateur mutualisé avec les producteurs et un centre de formation ciblant la production et la pose », poursuit l’Epfam. Initiatrice du projet, Art Terre Mayotte aura en charge sa coordination et son pilotage. De son côté, l’établissement public sera à la fois le propriétaire des bâtiments et le maître d’ouvrage. « Ce projet s’inscrit également dans le cadre de la responsabilité environnementale de l’établissement », ajoute ce dernier.

Désormais dix cas de choléra à Mayotte

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Depuis le premier cas de choléra confirmé le 18 mars à Mayotte, dix cas ont été identifiés sur l’île. Parmi les personnes « contacts » identifiées et prises en charge par l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, 60 ont été traitées et 441 vaccinées. Pour éviter la transmission de la maladie, l’ARS et la préfecture recommandent de se laver régulièrement les mains et de ne boire que de l’eau potable. Des mesures à prendre surtout en cas de diarrhées et si vous ou un proche revenez des Comores ou d’Afrique continentale depuis moins de dix jours où si vous souffrez de diarrhées et de déshydratation après avoir été en contact avec un cas suspect de choléra. En cas de symptômes, il faut absolument s’isoler, appeler le 15 et s’hydrater. « Afin de maintenir une transparence complète dans le suivi de l’évolution de la situation », l’ARS et la préfecture ont publié ce lundi le premier bulletin d’information relatif au choléra à Mayotte, dans lequel on retrouve les informations ci-dessus. Il sera publié à échéance régulière et au moins chaque semaine.

Des soins socio-esthétiques pour les malades au CHM

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L’Association mahoraise pour la lutte contre le cancer (Amalca) a offert à des patients du centre hospitalier de Mayotte (CHM), en partenariat avec l’association Un autre regard, l’intervention de socio-esthéticiens et socio-coiffeurs. Le but de l’opération est de permettre aux malades de vivre un temps de répit par rapport à leur souffrance. Cela permet aussi à des personnes dont le corps est mis à l’épreuve par la maladie de le valoriser. « Nous avons été témoins de sourires timides sur des visages fatigués et cela n’a pas de prix », commente Amalca sur sa page Facebook.

Un samedi dédié au football à Mangajou

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Le président du club de football l’AS Papillon d’Honneur (ASPH) de Mangajou invite les parents, les éducateurs, les joueurs, les partenaires et tous les supporters du club à sa journée portes ouvertes, le samedi 20 Avril sur la place Manzaraka de Mangajou, dans la commune de Sada, de 8h00 à 17h. Ce sera l’occasion de présenter et décorer les équipes du club. Les parents sont notamment invités à décorer leurs enfants avec un collier de fleurs. Des informations seront aussi dispensées aux parents concernant l’organisation et le fonctionnement du club. Enfin, il y aura différentes animations comme du karting, défi-foot, trampoline ou encore fitness géant. La restauration sera assurée sur place.

Un paquebot de croisière accoste à Mayotte ce jeudi

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Le paquebot MS Seven Seas Mariner est de retour à Mayotte cette semaine. Ayant déjà accosté il y a un an, le navire de la compagnie américaine Regent Seven Seas Cruises accostera à nouveau dans le lagon ce jeudi vers 8h, avant de poursuivre son voyage vers 15h. Le paquebot a commencé son itinéraire le 8 avril en partant des Émirats Arabes Unis, et aura d’abord visité les Seychelles et Madagascar avant d’amarrer à Mayotte. Son expédition s’achèvera le 27 avril en Afrique du Sud. À son bord, ce sont 470 passagers, majoritairement américains, qui voyagent, accompagnés par 463 membres d’équipage. 336 passagers ont confirmé une excursion avec Baobab Tour pour des sorties nautiques, l’observation d’oiseaux au lac Karihani, la découverte de la pointe Mahabou ou encore la découverte du Pôle d’Excellence Rural de Coconi. L’AaDTM assurera l’accueil des passagers fraîchement débarqués, en partenariat avec les étudiants du BTS Tourisme du Lycée polyvalent (LPO) des métiers du goût et des saveurs, de Kawéni. Taxi Vanille sera également mobilisé. Il s’agit du 4ème bateau de la saison de croisière 2023/2024. Deux navires sont encore attendus le 1er mai et le 25 mai prochains avant la clôture de cette saison de croisière.

Le contrôle technique devenu obligatoire pour les cyclomoteurs

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Sous peine d’une amende de 135 euros, tous les cyclomoteurs (deux-roues, trois-roues et quadricycles) doivent désormais se soumettre à un contrôle technique tous les trois ans. Un calendrier progressif a été publié sur le site officiel de l’administration française, conformément à l’arrêté du 24 octobre 2023. À titre d’exemple, si votre véhicule a été immatriculé avant le 1er janvier 2017, son premier contrôle est à réaliser au plus tard le 31 décembre 2024. Si votre véhicule a par ailleurs été mis en circulation avant le 1er janvier 2017 et que la date anniversaire de sa première mise en circulation est avant le 15 avril, ce contrôle est à effectuer entre le 15 avril et le 14 août 2024.

Des Mahorais à une finale d’éloquence à Paris

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Émanciper Mayotte France organise ce samedi 20 avril sa finale au concours d’éloquence à l’hôtel de ville de Paris. Dans son objectif d’aider les jeunes dans leur poursuite d’études en métropole, l’association mise cette fois sur les compétences oratoires d’une équipe de jeunes ultramarins qui devra passer devant un jury de professionnels. Ceci afin de se préparer à devenir « de futurs leaders et entrepreneurs de leur territoire », publie sur Facebook le collectif.

Le Festival des arts traditionnels de Mayotte de retour le 22 avril

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Pour sa seizième édition, le Festival des arts traditionnels de Mayotte (Fatma) aura lieu du lundi 22 au samedi 27 avril, avec la commémoration de l’abolition de l’esclavage le dernier jour. L’Office culturel départemental et le conseil départemental de Mayotte prévoient notamment des expositions artisanales toute la semaine, de 8 heures à 16 h, sur le parking du marché couvert, à Mamoudzou. Mais aussi un atelier de découverte de poterie, un défilé ou encore une initiation au tanimalandi. Vendredi, de 18h à 21h, aura lieu un concert Zamatalouha au même endroit. Il sera suivi le lendemain d’un dépôt de gerbe devant la stèle à l’hôtel du département, à 8h30. Puis de la projection du film « Little Sénégal » à la bibliothèque départementale de 9h à 11h30. Enfin, la semaine se conclura par un carnaval, de 14h à 18h, du terrain du Baobab jusqu’au parking du marché couvert.

« Sortir un maximum de logements au profit de la population »

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La commune de Mamoudzou a pleinement participé à ce séminaire avec des interventions très remarquées d'élu et technicien.

Se loger, construire (produits et règlements adaptés au territoire), financer le logement (définition d’un modèle à renouveler) sont autant de défis à relever pour les acteurs du bâtiment mahorais. Sous la houlette du Medef, la FMBTP et de la Fedom, un séminaire autour de ces questions a réuni, ce lundi matin à Kawéni, entreprises, organisations professionnelles et pouvoirs publics.

Une première pour Mayotte, la Fedom (Fédération des entreprises d’outre-mer) la FMBTP (Fédération mahoraise du bâtiment et travaux publics) et le Medef (Mouvement des entreprises de France) avaient invité un parterre de représentants d’institutions diverses et des entrepreneurs à un séminaire consacré à la construction et au logement sur le territoire. Un événement qui s’est tenu dans l’une des salles du restaurant L’Orient express à Kawéni, ce lundi matin. Dans son introduction, Carla Baltus, la présidente du Medef Mayotte, s’est félicitée de pouvoir « parler des difficultés rencontrées par les entreprises locales du BTP, en présence d’autres acteurs socio-économiques de l’île, pour faire émerger toutes les solutions permettant de sortir un maximum de logements au profit de la population, et d’une manière plus générale, des salariés des entreprises locales, en cernant l’ensemble des difficultés rencontrées ». Elle constate qu’on ne peut pas refaire le passé et que le prix des échecs précédents sont supportés de manière collective. Ce lundi matin, la primauté était à la recherche des outils (certains étant encore au stade de balbutiements). « Nous essayons d’avoir les acteurs qu’il faut pour essayer d’avancer tout simplement », soutient-elle.

Sur les problèmes rencontrés justement, Julian Champiat, le président de la FMBTP, n’a pas exclu celui d’un foncier pas toujours simple à maîtriser et qui peut provoquer « d’importants retards ». « Encore une fois, l’objectif recherché est de pouvoir mettre tous ces gens autour d’une table afin de ne plus pouvoir faire semblant d’être surpris au moment de lancer les projets. » Ce dernier se félicite de la chance pour Mayotte de disposer d’un tissu économique très réactif. « On est capable de s’arrêter quand on est forcé et de repartir aussi vite. » Le chef d’entreprise estime qu’il revient au secteur du BTP de se restructurer le plus vite possible pour pouvoir répondre aux besoins du territoire en matière de construction. Selon lui, si le secteur arrive à s’affranchir des sujets ci-dessus énumérés, il sera en mesure d’assumer ses responsabilités pour pouvoir répondre à la demande. « Pour cela, nous avons besoin de pouvoir se projeter sous réserve de l’existence de programmations, avec le nombre de chantiers, de projets, que ce soient les logements sociaux qui représentent une très grosse part de l’activité à venir ou que ce soient des établissements scolaires, les projets structurants tels que la piste longue, le contournement de Mamoudzou par les hauts ou encore le Caribus qui est en cours. Il nous est indispensable de disposer de plannings précis afin que nous puissions nous adapter », fait-il remarquer.

Aller au bout de la démarche

Seule personnalité politique de l’île à avoir participé à cette rencontre, Hamidane Magoma, adjoint au maire de Mamoudzou en charge de l’aménagement, s’est réjoui de la tenue de ce séminaire qu’il n’a pas hésité de qualifier de bonne chose qui permettra à Mayotte de bien s’organiser. « La commune de Mamoudzou est sujette à tous les problèmes évoqués et il était important pour moi d’examiner les différentes possibilités de dépasser tous ces freins, en particulier les aspects régularisation foncière et la disponibilité du foncier support indispensable à tout développement », fait-il remarquer. Celui-ci s’est attardé sur les réglementations en vigueur, estimant que les outils actuellement à la disposition de Mayotte ne sont plus adaptés. Il pointe du doigt un panel de critères techniques qui n’ont pas lieu d’être car inapplicables au trois-quarts de la population mahoraise. « Au sein de la commune de Mamoudzou, nous avons initié un projet de reconquête foncière dans le but d’identifier les différents types de parcelles existant dans notre périmètre. Des propositions ont été émises par les différents intervenants à cette opération et la difficulté principale à laquelle nous faisons face actuellement réside dans la mise en œuvre des actions nous permettant d’aller jusqu’au bout de cette démarche », admet-il.

Animateur du premier atelier de travail de ce séminaire intitulé « Se loger à Mayotte, l’habitat au service de la population », Dominique Tessier, sociologue du logement et directeur du CAUE (conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement) 976, a relevé que la question du logement sur l’île constitue une pression co-existentielle du développement de l’île. Il a soulevé l’existence d’une population très largement en situation de précarité pour laquelle il convient d’apporter des réponses. « On constate que, depuis 2010, Mayotte produit des logements d’une certaine façon (béton banché, béton avec du parpaings), sans pour autant atteindre la performance nécessaire, en sachant que dans les années 1980 à 1990, l’île était capable de sortir un chiffre de 1.000 logements par an. Aujourd’hui, nous sommes encore très loin de ce niveau ce qui nous amène sur une réflexion visant à nous interroger sur qui produit le logement et comment il le produit ? Est-ce une chose réservée à de gros terrains et à de grandes entreprises ou est-ce une multitude de petits terrains et d’artisans qui vont développer ce logement et avec quel moyens de construction, béton, brique se terre compressée, bambous, bois, etc… ? », demande-t-il à son audience.

Choisi pour lancer cette matinée de réflexion sur la construction de logements à Mayotte (et dans les autres outre-mer), l’ancien ministre Hervé Mariton, actuellement président de la Fedom, a suivi par visioconférence avec beaucoup d’attention les différentes interventions au cours de ce séminaire. Son intervention a cependant été peu audible en raison de difficultés de connexion.

Un lycéen condamné pour en avoir poignardé un autre avec des ciseaux

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Les faits s’étaient produits dans l’enceinte du lycée des Lumières, à Mamoudzou, le samedi 30 mars.

La victime, un élève du lycée des Lumières à Kawéni, avait été admise en réanimation après avoir été touchée au niveau de la poitrine, le 30 mars. Deux semaines plus tard, ce lundi après-midi, un jeune majeur, également scolarisé dans l’établissement de Mamoudzou, a été condamné à deux années de prison dont une assortie du sursis (une peine aménageable) après avoir reconnu qu’il avait porté le coup.

https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

TME 2024 : Catégorie bâtisseur

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Terrain de foot, front de mer, centre commercial si le secteur de la construction a connu un temps d’arrêt au début de l’année 2024, il sort d’une année 2023 où des constructions ambitieuses ont vu le jour. Cinq d’entre elles ont retenu l’attention du jury pour la catégorie de Bâtisseur de l’année de notre dixième édition des Trophées mahorais de l’entreprise. Votez pour désigner les lauréats jusqu’au dimanche 21 avril sur le site entreprise.yt.

Mairie de Sada, le stade de football

Devenu l’un des plus beaux terrains de football de l’île, celui de Sada fait la fierté de la ville et a déjà accueilli son lot de rencontres importantes pour sa première saison. L’AS Rosador de Passamaïnty y est allé chercher son titre en Coupe régionale de France en octobre 2023 contre l’ACSJ Mliha (3-0) et le FC M’tsapéré a fait de même en Régionale 1 en battant les rivaux de l’ASC Kawéni (3-2) en janvier dernier. Doté de tribunes et surplombant la ville, ce nouveau carrefour du sport mahorais était particulièrement attendu par les clubs locaux et leurs joueurs condamnés jusque-là à jouer dans la poussière ou la boue. « Nous avons opté pour du gazon synthétique pour limiter la poussière et pouvoir organiser des matchs à tout moment, même en saison des pluies », soulignait Ismaël Chakrina, adjoint au maire chargé des équipements sportifs, avant l’inauguration officielle, le samedi 4 février 2023. L’élu indiquait également que tous les matériaux installés ont été importés de métropole et que c’est la société de travaux publics MCTP qui a été sélectionnée pour le gros œuvre.

Sur le terrain financier, 2,6 millions d’euros ont été investis dans ce projet, avec un soutien assuré à 35 % par le rectorat de Mayotte, 30 % par l’État et 14 % par le conseil départemental de Mayotte. Il vient valider une politique axée sur le sport, puisque la municipalité s’active aussi dans les autres villages de la commune. « Il y a aussi le stade et le plateau de Mangajou », fait remarquer Houssamoudine Abdallah, le maire de Sada, qui attend désormais un hôtel de ville pour le début d’année 2025.

En attendant, c’est sur son gazon que la municipalité entend se faire remarquer, car le stade et son terrain synthétique retrouveront les joies de la première division régionale avec la promotion de l’Union culturelle et sportive de Sada pour la saison 2024.

CBo Territoria, le centre commercial Ylang

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Permettant à une partie de l’île de s’épargner des inévitables bouchons du lundi au samedi à Mamoudzou, le promoteur réunionnais CBo Territoria a porté le projet du centre commercial Ylang à Combani, dont l’inauguration a eu lieu le mercredi 4 octobre 2023. Installé dans la commune de Tsingoni, ce pôle d’activité tertiaire est au croisement des axes routiers reliant le sud au nord et l’est à l’ouest. Treize enseignes ont pris place parmi ses 7.000 m2 dont Carrefour Market, C’Tam et Mr Bricolage pour les plus gros. SFR, Bébé 9 et Canal+ étaient également là au top départ, alors que Sketchers, Okaïdi, OVS, Orange, Océan’Or, Beauty Succes, The Body Shop et Burger Yatrou ont suivi ou sont prévus. « On avait dit 17 enseignes, mais on a rassemblé des lots. Il nous en reste donc deux à commercialiser, mais on a déjà des touches », précise Cédric Giraud, directeur de développement de CBo Territoria.

Le chantier, réalisé par le groupe Colas, avait démarré en fin d’année 2021. « Deux ans, ça peut paraitre long, mais en réalité, c’est très court pour les travaux que nous avons menés », expliquait alors Géraldine Neyret, directrice générale de CBo Territoria, le jour de l’inauguration. Cette première phase de travaux, comprenant le centre commercial, le local de stockage de Distrimax et le parking de 165 places, représente un budget de plus de 24 millions d’euros. 130 emplois directs sont ainsi créés. « L’aspect formation est très important pour nous. Le recrutement s’est fait à Tsingoni, mais aussi à Sada et Chiconi, des bassins très proches », complète le directeur de développement.

Au global, le projet de pôle économique pensé par l’opérateur réunionnais s’étend sur cinq hectares. D’autres bâtiments verront le jour dont la construction de nouveaux commerces, un bâtiment de 1.130 m² pour France travail et d’un immeuble de bureaux de 2.100 m². Un autre ensemble plus petit, qui englobera des services comme une banque ou une assurance, s’est même ajouté au projet.

Mairie de Bandrélé, le front de mer

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À Bandrélé, on regarde désormais vers le littoral et sa mangrove. Inauguré le 30 juin 2023, le nouveau front de mer au cœur du village se compose d’aires de jeux, d’une large promenade, d’équipements sportifs et d’un terrain de pétanque. « Cet espace favorise les échanges entre enfants, mais également entre adultes. Il donne un supplément d’âme au quartier », notait le maire de la commune, Ali Moussa Moussa Ben, lors de l’inauguration. Les travaux ont également permis de protéger et aménagement l’environnement, avec la conservation d’un accès à la mer pour les pêcheurs, ainsi que la plantation de plantes et arbres, dont certaines espèces endémiques.

Au total, ce projet représente un budget de près de trois millions d’euros, dont 1,28 million d’euros financé par l’État via le fonds exceptionnel d’investissement. Le reste du financement étant réparti entre la commune de Bandrélé, la communauté de communes du Sud de Mayotte et le conseil départemental de Mayotte. Mais l’aménagement du front de mer de Bandrélé ne s’arrête pas là. En 2024, des travaux vont avoir lieu pour construire une passerelle au-dessus de la rivière, depuis le siège de la communauté de communes du Sud, jusqu’au quartier Gnambotiti. « Après cette passerelle, nous allons aménager le quartier », a annoncé le maire. Des aménagements paysagers et un terrain de pétanque verront notamment le jour, tout comme un nouveau plateau sportif à côté du front de mer, dont le financement est déjà assuré par l’Agence nationale du sport. Enfin, la dernière étape de l’aménagement du quartier sera de relier le comité du sel au collège, avec la réalisation d’un parc botanique urbain.

Rectorat de Mayotte, la halle sportive de Labattoir

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Lancé dans une politique de constructions à travers toute l’île, le rectorat de Mayotte a enregistré en décembre 2023 la livraison de la halle sportive du collège Bouéni M’titi à Labattoir.  « Conçue par l’architecte local Endemik – Sandra Mesa et livrée pendant les vacances scolaires après 18 mois de travaux, la halle est constituée d’un volume simple rectangulaire de 20 mètres par 40 m et d’une toiture à un pan d’une hauteur minimale de 7 m, permettant d’accueillir diverses activités sportives tels que la gymnastique, la danse, ou le volley, mais aussi un mur d’escalade situé à l’extérieur sous un large débord de toit », explique Jean Bondu, directeur de l’immobilier de la logistique au rectorat de Mayotte. L’intérêt, mais ça a été aussi la difficulté lors du chantier, est que l’équipement sportif est situé dans l’enceinte même de l’établissement scolaire. Car, outre les activités sportives, il peut accueillir des évènements ou spectacles grâce à un sol en résine « conforme à un usage sportif mais qui résiste également au poinçonnement pour un usage en salle polyvalente ».

S’agissant des éléments techniques, la halle « a été conçue et orientée de manière à offrir un maximum de confort pour les élèves pratiquant les diverses activités sportives. Ainsi, les peaux Nord et Sud sont réalisées en moucharabieh de blocs de terre comprimée (BTC), ces façades ajourées permettent d’apporter une lumière naturelle filtrée. Elles permettent également aux vents principaux d’irriguer le bâtiment. Les pignons Est et Ouest qui assurent le contreventement sont en structures béton et remplissage de briques pleines », détaille le cadre du rectorat. Ainsi en choisissant la BTC, comme il le fait pour d’autres projets, le rectorat veut promouvoir une filière locale et moins énergivore car les briques sont fabriquées directement en Petite-Terre.

CCI Mayotte, la Technopole

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Elle trône déjà fièrement sur les hauteurs de Dembéni. La Technopole, projet porté par la Chambre de commerce et d’industrie depuis 2014, n’a pas été encore inaugurée du fait des barrages. Mais la « Silicon Valley mahoraise » – pour reprendre les mots de Soibahadine Ibrahim Ramadani, ancien président du conseil départemental – est bien là. Les travaux débutés en septembre 2021 ont pris fin en novembre 2023. Laboratoires, espaces de coworking, bureaux, résidence de chercheurs, et même espace événementiel prennent place dans le bâtiment de plus de 3.000 m2. Le nouvel outil, qui a coûté 18,3 millions d’euros, a vocation à être une plateforme opérationnelle : un lieu de rencontre pour scientifiques, étudiants et chefs d’entreprises destiné à structurer le tissu économique mahorais. Sa structure innovante – tout en courbes de bois et de béton – a poussé Colas, en charge des travaux, dans ses retranchements.

À la manœuvre, de nombreux partenaires financiers et institutionnels participent au projet repris en 2022 par l’association Mayotte Technopole (AMT) présidée par Madi Velou. On y trouve aussi la Banque des Territoires, Département, l’État via la préfecture et le ministère des Outremer, la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadéma), l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim), l’Agence française de développement (AFD), la Caisse des dépôts, l’Université de Mayotte, le groupement d’intérêt public « L’Europe à Mayotte », et bien entendu la ville de Dembéni.

« Notre objectif sera d’accompagner les entreprises mahoraises naissantes, ou désireuses de se développer, sur un ensemble de secteurs clés – juridique, financier, technique et technologique – pour leur permettre de rayonner plus largement aussi bien localement que dans la région », nous confiait Yannick Mahé, directeur général de l’AMT, en décembre 2022.

Tous les portraits et toutes les catégories sont à retrouver sur le site entreprise.yt

« Ce que je voulais voir, c’est la réalité »

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La délégation sénatoriale de gauche à droite : Audrey Belim (La Réunion), Marion Canalès (Puy-de-Dôme), Annie Le Houérou (Côtes-d’Armor), Viviane Artigalas (Hautes-Pyrénées), Thierry Cozic (Sartre), Rémi Féraud (Paris) et Lucien Stanzione (Vaucluse). Le sénateur mahorais Thani Mohamed Soilihi a joué les guides pour ses collègues.

Une délégation de sept sénateurs socialistes a passé un peu plus de vingt-quatre heures sur le territoire mahorais, ces dimanche 14 et lundi 15 avril. Un temps court, mais utile aux parlementaires pour se rendre compte des problématiques locales.

C’est le pantalon plein de boue que les sept sénateurs sont revenus du quartier de Manga Télé à Kawéni en compagnie de l’association Wenka, ce lundi matin. Alors que l’actualité législative concernera forcément Mayotte après la présentation de deux projets de loi au conseil des ministres du 22 mai, cette visite sénatoriale sert davantage à connaître les problématiques mahoraises que de défendre une opinion. La veille, les parlementaires ont commencé leur visite par un passage au centre de rétention administrative de Pamandzi, à La Vigie, puis une rencontre avec des élus et une autre avec les services de l’État. Ce lundi, c’est davantage dans le quartier de Kawéni que la délégation s’est attardée. Outre Manga Télé, les sénateurs ont vu l’association Wenka culture, l’école T12, le collège Kawéni 1 ou le restaurant d’application du lycée professionnel de Kawéni.

Lui-même ancien socialiste, le sénateur Thani Mohamed Soilihi (Renaissance) a loué la venue de ses sept collègues, pour qui il a servi de guide avec Nadjayedine Sidi, le conseiller départemental du canton de Mamoudzou 3. « A force de parler de Mayotte, les collègues sont curieux et veulent venir visiter », constate-il. « Ce que je voulais voir, c’est la réalité. Parce qu’on entend, on lit des choses. On entend nos collègues mahorais à l’Assemblée nationale ou au Sénat. On peut être dans l’interprétation de ce qu’on nous dit. Le fait de voir le bidonville, l’école, le collège, le lycée, on voit le parcours d’un gamin qui a envie de réussir ou qui se lève à 4h du matin pour aller à l’école », complète Audrey Belim, sénatrice réunionnaise.

« C’est déjà une première victoire »

S’en rendre compte par soi-même en se allant sur place, c’est un point sur lequel tous les parlementaires mahorais semblent s’accorder. « Dans le cadre de ce projet de loi Mayotte, je souhaiterai que lorsque nous serons amenés à en discuter, les prises de parole des uns et des autres se fassent en connaissance de cause. Qu’il n’y ait pas de collègues qui s’expriment sans repères », émet comme vœu celui qui doit faire entendre au Sénat la voix de Mayotte aux côtés de Saïd Omar Oili. « Avec deux sénateurs sur 348, autant dire, on ne pèse pas. Le fait que les collègues aient envie de venir, c’est déjà une première victoire. Là, on nous prend au sérieux », espère-t-il. Il attend également que d’autres parlementaires s’emparent du rapport fait suite à cette visite pour apprendre à connaître Mayotte. Et peu importe si le groupe n’est constitué que de sénateurs socialistes, cette fois-ci. « Depuis 2011, je mets un point d’honneur à m’entendre avec tous les groupes », rappelle-t-il, alors que sa formation, Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, n’est que la quatrième du Sénat (Républicains, socialistes et Union centriste sont les trois plus importantes).

Pour les visiteurs, hors de question toutefois de s’octroyer une légitimité pour parler de Mayotte. Même la benjamine du groupe, la sénatrice réunionnaise, le reconnaît. « En tant que Réunionnaise, je ne serais pas très content qu’un Corse ou un Breton parle pour mon territoire », admet-elle, avant de dire qu’elle se rangerait derrière les deux sénateurs mahorais concernant les dossiers mahorais.  Celle qui été élue en septembre 2023 a été très émue de voir les enfants de l’école T12 reprendre avec force « la Marseillaise ». L’établissement, comme tous ceux de primaire à Kawéni fonctionne sur le système de rotation de classe avec des cours le matin pour une partie des élèves, et l’après-midi pour les autres. Un turnover important chez les professeurs, une restauration limitée, des enfants en manque de sommeil ou qui mangent peu, une insécurité aux abords des établissements, le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, n’a pas caché pas les difficultés du système éducatif mahorais devant les sénateurs. « Les parents et les élèves mahorais ont beaucoup de courage », assure-t-il, lors d’un échange avec eux dans une des salles du collège K1 à Kawéni.

Avec moins de 1.200 élèves, il s’agit d’un des plus petits collèges de Mayotte, rappelle le principal Jean-Jacques Ewané face à des parlementaires surpris.

« Défends-toi Mayotte » : Un milieu du sport plus propice aux violences sexuelles

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Le groupement Profession sport et loisirs de Mayotte a organisé ce lundi matin une conférence débat autour du film documentaire « Suite » d’Emma Ouidou au sujet des violences sexistes et sexuelles dans le monde sportif.

Une conférence débat autour du film documentaire « Suite » d’Emma Ouidou a eu lieu, ce lundi, à l’hémicycle Younoussa-Bamana du conseil départemental de Mayotte, à Mamoudzou. Un événement organisé par Profession sport et loisirs (PSL) de Mayotte pour poursuivre la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans le milieu sportif.

« C’était comme si j’avais perdu connaissance », raconte des années plus tard Sarah, répondant aux questions de la documentariste Emma Ouidou. Ce soir-là, celle qui était ivre et encore mineure lors d’une soirée entre athlètes, est d’abord victime d’un black-out. Puis, dans cette pièce à l’écart du groupe, elle se souvient d’elle contre une machine à laver. La culotte baissée et son violeur en elle. Mais, traumatisée, l’interviewée ne s’arrête pas là. Assise sur un canapé dans un climat de confiance, elle relate aussi la double-violence d’un harcèlement de la part des autres qui la considéraient comme une « briseuse de ménage ». « Or la question de base qui aurait dû m’être posée est « Est-ce que c’était consenti ? » » Et la gorge serrée : « On ne me l’a pas posée. »

Ce lundi matin, c’est avec cette première interview extraite du film documentaire « Suite » au sujet des violences sexistes et sexuelles dans le milieu sportif, que la conférence débat « Défends-toi Mayotte » a commencé dans l’hémicycle Younoussa Bamana du conseil départemental, à Mamoudzou. Organisée par Profession sports et loisirs (PSL) de Mayotte, la projection a permis aux différents acteurs du monde sportif, dont La ligue mahoraise de football, des professionnels dans la prise en charge de victimes ou d’auteurs de violences, et la Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (Drajes) de Mayotte, de dresser un bilan. Le tout en continuant à sensibiliser un public composé de jeunes de la section sportive du collège de M’gombani autour de notions comme le consentement et la culture du viol. Chaque vidéo a permis de décortiquer les mécanismes mis en place par les auteurs et les victimes.

L’entraîneur, une figure paternelle

« L’environnement sportif est plus propice aux violences car il produit des situations de vulnérabilités », martèle Anne-Sophie Delarue, adjointe à la Drajes Mayotte. Cela s’explique par le fait que le sport conduit à un rapport particulier et plus proche au corps, par l’admiration que peut ressentir l’entraîné.e* envers son entraîneur, même si « c’est à l’adulte de poser les limites », ou encore par le conflit de loyauté qui complexifie encore plus la libération de la parole pour dénoncer des violences, détaille-t-elle.

Dans d’autres interviews, trois jeunes femmes témoignent de gestes de plus en plus permissifs d’un même entraîneur auprès de ses joueuses lors de « massages » après l’effort sportif et qui se déroulent toujours dans un lieu isolé. Jusqu’à commettre des abus punis par la loi. Cet entraîneur est aussi un ami de la famille, avec qui les jeunes peuvent partir en vacances, et qui pose des questions sur la présence ou non d’un petit-ami. « Que des signaux typiques du prédateur », observe l’adjointe : un lieu isolé discret, les propos à connotation sexuelle, la mise en place d’un système d’amitié et de confiance en demandant à la jeune de ne pas en parler, un rapprochement familial, une mise en concurrence des joueuses pour détourner du sujet…

Il s’agit d’un phénomène d’emprise et de manipulation aggravé par la figure paternelle que représente l’entraîneur, comme on l’entend dans une interview : « C’est difficile de se méfier de son père. Mon père, c’est la personne qui me protège. » « Parfois on peut voir un entraîneur comme un parent, que la jeune voit même souvent plus que ses parents, dans un moment de construction de soi où la figure parentale est importante », analyse Anne-Sophie Delarue.

Regarder l’autre et signaler

Une violence sexuelle, de l’ordre de l’agression ou du viol, « c’est subir un déni de son humanité, devenir l’objet dans les mains de l’autre. Psychiquement c’est extrêmement difficile à accepter », décrit Nathan Pinard, psychologue auprès de l’Association pour la condition féminine et l’aide aux victimes (Acfav), présent autour de la table. Il ajoute que le cerveau humain va toujours chercher à donner du sens et donc « compenser pour avancer ». D’où les mécanismes de sidération qui empêchent le corps de réagir au moment d’une agression, le déni, l’amnésie traumatique…

Aux autres (entourage sportif, scolaire, familial…) d’être vigilants et de ne pas minimiser les violences. Ce qu’Anne-Sophie Delarue résume en trois points pour agir : repérer (les changements de comportements tel que le repli sur soi ou excessifs, qui peuvent être un symptôme post-traumatique et amener à un comportement d’autodestruction voire le suicide, souligne le psychologue), accueillir la parole (écouter et croire) et signaler les faits auprès de la cellule du ministère des sports : signal-sports@sports.gouv.fr

Un manque de vestiaires

Mais il faut aussi « regarder comment est reçue » une remarque ou un geste potentiellement déplacé, si ça paraît « désagréable », indique l’adjointe. Et aux dirigeants de clubs sportifs d’être attentifs aux entraîneurs qui souhaitent par exemple toujours raccompagner les jeunes filles chez elles, ou rentrer dans les vestiaires du sexe opposé. Même si, comme signalé dans le public, par un éducateur sportif : « Il nous manque des vestiaires ! » Un frein dans la lutte contre les violences déploré par PSL et la Drajes. L’adjointe conseille alors de faire en sorte que les jeunes filles se mettent en tenue en amont ou bien de s’arranger en trouvant un coin isolé pour se changer.

Pour le président de PSL, Habid Ben Chadouli, ce genre d’événement est d’ailleurs un moyen de « mettre tout le monde autour de la table pour créer un espace de dialogue afin de ne pas seulement agir dans le théorique mais aussi dans l’opérationnel », comptant beaucoup sur les collectivités tels que le conseil départemental et l’état pour soutenir les actions. Des acteurs qui doivent permettre d’investir en matière d’infrastructures, afin, notamment, de garantir une égalité d’équipements entre les sexes.

L’occasion aussi, comme ce lundi matin, de rappeler l’obligation, systématique concernant les mineurs, de signaler tout crime ou agression sexuelle qui peut nous être rapporté, de la part de victimes ou d’auteurs. Une non-dénonciation est passible de 3 ans de prison et de 45.000 euros d’amende selon le Code pénal. Même si la victime ne souhaite pas porter plainte. Une consigne à retenir et réitérée par le gendarme Daniel Papa, présent dans le public et chargé d’intervenir dans les écoles pour sensibiliser aux violences : « Il ne faut pas banaliser. Ce n’est pas à vous de juger si c’est vrai ou faux. Il faut faire un signalement et après ce sera le rôle de l’enquête. […] La meilleure défense, c’est d’en parler. »

*L’auteur comme la victime, peut être un garçon, une fille, un homme, une femme.

Contacts utiles :

Page Facebook : Défends-toi Mayotte – Nouvelle page

Page Instagram : Défendstoimayotte

Acfav : tél. 55 55

Signal-sports@sports.gouv.fr

SOS enfants en danger : tél. 119

Brigade de prévention et de la délinquance juvénile : tél. 02 69 60 91 52

Sensibilisation et formations par un service dédié

Depuis 2021, année d’une première concertation ministérielle sur le thème des violences sexistes et sexuelles dans le milieu sportif, dans la mouvance de l’hashtag MeToo et un contexte démographique très jeune à Mayotte, le groupement Profession sport et loisirs de Mayotte a développé un nouveau dispositif : un service de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Il est financé par la Drajes, par la direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité et par l’Agence régionale de santé. Les deux chargées de mission du service, Mélanie Evain et Alizé Potié, interviennent auprès des joueurs pour les sensibiliser aux questions d’intimité, de consentement et donner les réflexes (1.293 joueurs sensibilisés et 1.034 joueuses sensibilisées).

Elles forment aussi les adultes (coachs, dirigeants de clubs etc.) sur ces thématiques et la posture professionnelle à adopter (414 bénéficiaires ont été formés) et tiennent des stands de prévention. Pour rappel, la loi du 2 mars 2022 a rendu obligatoire, dans le cadre de la formation des éducateurs sportifs, l’insertion d’un module de sensibilisation aux violences sexuelles. Une mesure censée renforcer la responsabilité des fédérations sportives en la matière. La loi du 8 mars 2022 visant à renforcer le contrôle de l’honorabilité des éducateurs sportifs systématise aussi la consultation par les autorités administratives du fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

Le Beach-foot entreprises prêt à fouler la plage après quatre ans d’absence

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Le Beach-foot entreprises a été mis en sommeil depuis la crise du Covid-19. Photo d’archives

Organisé pour la dernière fois en 2019, le Beach-foot entreprises revient fouler le sable de la plage de Sakouli, dans la commune de Bandrélé, le dimanche 28 avril. Organisé par l’agence Angalia, le tournoi a vu ses poules être tirées au sort (voir tableaux), ce lundi, à l’hôtel Hamaha Beach, à Mamoudzou. L’occasion pour le directeur de l’agence, Laurent Mounier, de revenir sur cet événement inter-entreprises particulièrement attendu.

Flash Infos : Cela fait quatre ans que le Beach-foot entreprises n’a pas eu lieu. On imagine que son retour s’est fait attendre.

Laurent Mounier : En effet, la dernière édition a eu lieu en 2019. Puis en 2020, il y a eu le Covid-19, en 2021 et 2022, ça n’a pas pu se faire, et ensuite, il y a eu la crise de l’eau. Chaque année, on n’arrêtait pas de nous appeler pour nous demander si le tournoi allait avoir lieu. Donc cette année, c’est le retour, avec la dix-neuvième édition, le dimanche 28 avril à partir de 9h à la plage de Sakouli. Quarante entreprises vont être représentées (on n’a d’ailleurs pas eu de mal à atteindre les quarante malgré notre absence les années passées), comme Transdev, Corsair, Sodifram, Douka Bé ou encore Panima. Nous avons aussi des partenaires pour la logistique, comme l’Union nationale des arbitres de football (Unaf), qui va nous permettre d’avoir deux arbitres par terrain. Nikel Chrome va participer au nettoyage de la plage car cela est très important pour nous de laisser une plage propre. L’association 976 Bandrélé sera sur le parking, notamment pour surveiller et nous sommes également accompagnés par la mairie de Bandrélé et l’hôtel O’Lolo. On est très heureux que cette année fonctionne aussi bien. On avait un peu de craintes, mais tout le monde est là.

F.I. : Quels sont les objectifs de ce tournoi ?

L.M. : Le Beach-foot entreprises doit être un moment convivial et festif. Son but est de rassembler les salariés autour d’un projet commun consistant à défendre leur entreprise. On veut favoriser les échanges entre collaborateurs. Au sein d’une entreprise, le comptable et le livreur par exemple ne se connaissent pas forcément, mais là, ils vont défendre ensemble les couleurs de leur entreprise. On souhaite favoriser les échanges entre collègues. L’idée est aussi de confronter les entreprises dans un esprit bon enfant et fair-play. On sait que sur les quarante équipes, cinq ou six jouent la gagne, les autres viennent pour passer un bon moment autour des valeurs du sport, et c’est notre but.

F.I. : Quelles sont les priorités d’Angalia pour la compétition cette année ?

L.M. : Nous en avons trois. La première, c’est la propreté. Nous allons fournir des sacs pour les détritus à ramener dans des poubelles disposées par la Star Urahafu. Tout le monde a laissé un chèque de caution de 300 euros qui sera rendu en échange de la propreté de la plage. La deuxième priorité, ce sont les licences, qui sont nominatives et obligatoires. Des certificats d’appartenance à l’entreprise sont demandés. Le jour J, il faudra avoir ses papiers d’identité, qui permettront d’avoir la licence et le bracelet de participation. Il y aura des contrôles aléatoires pour éviter la triche. La troisième et dernière priorité, c’est le stationnement et la sécurité. Il y a un arrêté municipal qui permettra de se garer le long de la route nationale côté mer. Ce sera important de respecter cet emplacement. Niveau sécurité, la police sera présente, la gendarmerie également ainsi que des agents de sécurité. L’association 976 Bandrélé va aussi surveiller le parking.

F.I. : Pouvez-vous rappeler quelques règles du tournoi ?

L.M. : Le beach-foot et le football n’ont pas tout à fait les mêmes règles. Il y aura quarante équipes de huit joueurs, dont trois remplaçants clairement identifiés, qui pourront aller et venir dans le jeu autant de fois qu’ils veulent. Le bracelet obtenu après la présentation de la carte d’identité est obligatoire. Les équipes en retard seront déclarées forfait mais elles n’ont pas besoin d’être au complet pour commencer un match. Aucun tacle ne sera toléré (je m’adresse notamment aux joueurs de football) et pourra être sanctionné jusqu’au carton rouge. La plupart des participants vient pour passer un bon moment entre amis, pas pour se blesser. D’ailleurs, un carton rouge peut entraîner l’exclusion pour la journée et la non garantie que l’équipe soit reconduite l’année d’après. Il n’y a pas de gardien sauf pour les penalties, pas de hors-jeu. Les règles seront toutes rappelées aux participants le jour du tournoi.

F.I. : Comment va s’organiser le jour du tournoi d’ailleurs ?

L.M. : Il va y avoir huit terrains, donc huit poules au total, portant chacune le nom d’un des sponsors de l’événement. Il y aura cinq équipes par poule. Le matin sera consacré aux qualifications et chaque équipe jouera donc quatre matchs. La victoire permet de remporter trois points, un match nul, un point et la défaite, zéro point. Les deux premières équipes de chaque poule seront qualifiées pour la tableau final, l’après-midi, qui se déroulera par élimination directe durant les huitièmes, quarts de finale, demi-finales et finale. Les récompenses seront remises à 17h.

Les différentes poules sont désormais connues

 

Fabien Trifol retrouvé en mer à proximité des trois îlots entre Petite-Terre et Grande-Terre

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Fabien Trifol était porté disparu depuis la veille, 16h30.

Un bateau de particuliers a repêché Fabien Trifol dans le lagon, à proximité des trois îlots entre Petite-Terre et Grande-Terre, vers 17h, ce lundi. La veille, vers 16h30, le directeur Aménagement et environnement de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) avait quitté son domicile de Petite-Terre où il vit avec sa compagne pour une balade sans préciser son itinéraire ni prendre son téléphone portable. Il n’avait plus été revu depuis.

Le directeur général des services de la Cadema, Marcel Fortuné, se disait « être très inquiet » à son sujet. Celui-ci nous confirme l’avoir vu aux urgences de l’hôpital de Mamoudzou où il a été conduit. Il le décrit conscient, mais « très déshydraté ». La gendarmerie ajoute que le Breton d’origine présente une blessure au bras sans toutefois pouvoir donner plus d’indications sur l’origine.

[Mis à jour] Disparition inquiétante de Fabien Trifol, directeur Aménagement à la Cadema

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Cadre à la Cadema, Fabien Trifol n'a plus donné de signes de vie depuis dimanche, en fin d'après-midi.

Fabien Trifol retrouvé en mer à proximité des trois îlots entre Petite-Terre et Grande-Terre

Ce dimanche, vers 16h30, Fabien Trifol a quitté son domicile de Petite-Terre où il vit avec sa compagne pour une balade sans préciser son itinéraire ni prendre son téléphone portable. Il n’a plus été revu depuis. Le directeur général des services de la Cadema, Marcel Fortuné, confirme « être très inquiet » au sujet du directeur Aménagement et environnement de la communauté d’agglomération. Il ajoute que la communauté d’agglomération fait appel au volontariat parmi ses agents pour une battue, mardi matin, de 6h à midi, à l’entrée du lac Dziani.

Agé de 50 ans et originaire des Côtes-d’Armor, il mesure 1m76. Si vous l’avez aperçu, merci d’appeler la brigade de gendarmerie de Pamandzi au 02 69 60 10 48, ou le 17 après 18h.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes