Comme chaque mois, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) s’intéresse à l’évolution des prix à Mayotte. Il note qu’en avril 2024, l’indice de prix à la consommation (l’instrument de mesure de l’inflation) y a augmenté de 0,2% et que sur un an, d’avril 2023 à avril 2024, l’augmentation des prix s’établit à +3,2%. Une hausse qui est reconnue être plus forte qu’au niveau national (+2,2%). L’indice des prix à la consommation Mayotte-France concernant la consommation pour les produits frais a connu une augmentation de 6,6% en un mois. Il s’agit de la hausse plus importante, tandis que le tabac connaît une nouvelle augmentation de 4,9% au mois, celle-ci grimpant de 27% sur un an. Alors que l’énergie, du fait de l’augmentation du tarif de l’électricité, a vu son prix grimper fortement sur un an (+7,8%), ce dernier semble se stabiliser (0,1%) sur un mois.
Côté services (0,2%), produits manufacturés (-0,8%) ou alimentation hors produits frais (0,1%), les variations sont aussi minimes en avril.
L’âge plafond du Passeport pour la mobilité des études est passé de 26 ans à 28 ans depuis le 25 mai, conformément aux engagements pris par le gouvernement lors du Comité interministériel des outre-mer (Ciom) en juillet dernier. Cette hausse de l’âge plafond vient compléter plusieurs engagements en faveur des étudiants ultramarins. Les mesures précédentes ont permis la prise en charge du deuxième billet aller-retour pour les néo-bacheliers et la prise en charge intégrale du billet d’avion aller-retour. Avant cette mesure, les non-boursiers bénéficiaient d’une prise en charge à hauteur de 50 % au lieu de 100 % aujourd’hui. Désormais, le Passeport pour la mobilité des études permet la prise en charge intégrale du billet d’avion aller-retour, en classe économique, aux étudiants jusqu’à 28 ans, pour se rendre sur leur lieu d’études.
Cette aide est ouverte aux étudiants résidant dans les outre-mer inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur lorsque la filière d’étude est inexistante dans la collectivité d’origine. A l’exception des résidents des collectivités de Saint-Pierre-et-Miquelon, Polynésie française, Wallis-et-Futuna et Nouvelle-Calédonie qui doivent se rapprocher des services de l’État dans les collectivités, les étudiants doivent s’adresser à Ladom (L’Agence de l’Outre-mer pour la mobilité) pour bénéficier de cette aide.
Ce mercredi 29 mai, le collège Musakua de Ouangani organise un cross inter-degrés au sein de l’établissement dans le cadre de la liaison écoles-collège. L’ensemble des élèves de sixième et les élèves de CM2 du secteur vont y participer. Le but de cet événement est de créer un moment de cohésion festive et sportive pour permettre aux élèves de CM2 de découvrir le collège. En fin de matinée, un flash mob aura lieu avec la participation d’une classe de la filière sécurité du lycée de Sada.
C’est un nombre qui ne cesse d’augmenter. Dans un nouveau bulletin d’information envoyé ce lundi 27 mai, l’Agence régionale de santé (ARS) fait désormais état de 122 cas de choléra détectés sur le territoire de Mayotte, dont sept actifs. Deux patients sont depuis la première détection, le 18 mars, décédés. En tout, ce sont 702 proches qui ont été identifiés et pris en charge par les équipes, amenant à 5.458 le nombre de personnes vaccinées.
Le dernier bulletin d’information signalait 105 cas de choléra recensés. C’est donc 17 nouveaux cas qui ont été enregistrés depuis le 22 mai. D’après les dernières informations communiquées, Passamaïnty est devenu le troisième foyer actif de la maladie après Koungou et M’tsangamouji.
Pour éviter la propagation de la maladie, lavez-vous régulièrement les mains et buvez uniquement de l’eau potable. Si vous souffrez de diarrhées et vous ou quelqu’un de votre entourage revenez des Comores ou d’Afrique continentale depuis moins de 10 jours, ou avez été en contact avec un cas suspect de choléra, ou bien que vous souffrez de diarrhées aqueuses aiguës et d’une déshydratation sévère : isolez-vous, appelez immédiatement le 15 et hydratez-vous en eau potable.
La compagnie aérienne Corsair réduit le prix de ses vols à destination de Paris-Orly et Montréal, au Canada, pour les étudiants âgés entre 12 et 29 ans révolus. Cette offre est disponible du 27 mai au 15 juillet, en ligne, dans les points de vente Corsair et agence de voyages.
Les tarifs sont les suivants : 399 euros TTC par personne pour un aller simple Mayotte/Paris-Orly, 799 euros TTC par personne pour un aller-retour Mayotte/Paris-Orly, et 737 euros TTC par personne pour un aller simple Mayotte/Montréal. Ils comprennent la possibilité de prendre deux valises de 23 kilos. Les tarifs s’appliquent sur des périodes de transport allant du 27 mai 2024 au 20 juin 2025.
Les jumeaux ont été condamnés pour violence en réunion entraînant une incapacité totale de travail supérieure à huit jours.
Jeudi dernier, le procès de frères jumeaux pour tentative de meurtre et complicité s’est ouvert devant la cour d’assises de Mayotte. En février 2021, l’un des frères avait porté un coup de hache à la gorge d’un jeune en Petite-Terre, pendant que son frère surveillait la scène.L’intention de tuer n’a pas été retenue et les jumeaux sont tous les deux condamnés à cinq ans de prison, ce lundi. L’un des deux voit sa peine assortie d’un sursis de deux ans.
Conseillère départementale du canton de Dzaoudzi-Labattoir, Maymounati Moussa Ahamadi est corapporteuse avec Soihirat El Hadad de la contribution du territoire envoyée en septembre au gouvernement.
Co-rapporteuse des propositions du territoire, Maymounati Moussa Ahamadi a participé à la réunion du 17 mai, à l’Élysée. La conseillère départementale du canton de Dzaoudzi Labattoir revient sur les enjeux du double projet de loi, avant sa présentation aux élus dans quelques jours.
Maymounati Moussa Ahamadi : Nous nous sommes rendus à Paris pour parler de Mayotte d’aujourd’hui et surtout de Mayotte de demain. `Nous avons pu expliquer que ce n’est pas qu’une loi, c’est un espoir pour toute une population, toute une jeunesse, toute une génération qui s’accroche à ce que va devenir Mayotte. Ce même joyau qui se noie aujourd’hui dans l’insécurité, l’immigration clandestine ou l’inactivité avec le taux de chômage le plus élevé du territoire national. Lors de cette réunion, un parlementaire a rappelé qu’en parallèle de l’abrogation du droit du sol, les mairies ont l’obligation de scolariser les enfants, le CHM (centre hospitalier de Mayotte) a l’obligation de continuer à soigner tout le monde, et en plus Mayotte est dans l’obligation une terre d’asile de la République. On a fait comprendre au président de la République qu’il faut prendre tout cela en compte.
F.I. : Le président de la République et son gouvernement ont écouté les élus. Est-ce que cela va donner quelque chose ?
M.MA. : Nous avons fait des propositions qui ont été entendues par le gouvernement. Maintenant, il faut déterminer comment les mettre en place. L’objectif étant de réussir et non de se heurter à un mur. D’où le fait que le président de la République ait pris l’initiative de réunir les présidents de groupe des deux chambres et toute personne utile à cette loi. Je salue également le travail effectué par le Département de Mayotte et les maires qui ont ces dernières semaines sensibilisé les représentants des groupes. Il y a eu beaucoup de navettes entre Mayotte et la métropole. Ce sont vraiment les grandes discussions qui vont commencer dès à présent. Mais pour moi, mieux c’est construit avant, et moins il y aura de temps perdu. Certes, nous aurions voulu remettre aux Mahorais le document, toutefois, nous travaillerons d’arrachepied pour convaincre dans ce mois de travail convenu avec le président de la République.
F.I. : Pourtant, on a l’impression que même sur la réforme constitutionnelle concernant le droit du sol, la majorité n’est pas sereine.
M.MA. : Tout ce qui touche à la constitution, à part l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse et encore , est source d’avis partagés. Le travail est d’aller convaincre. On est le territoire de la république qui souffre le plus. On dit souvent qu’on veut que Mayotte soit comme tous les autres départements de France et de Navarre. C’est bien, mais on veut surtout un territoire qui fonctionne, dans tous les sens du terme, qu’il y ait une scolarité qui corresponde aux critères de la Nation, une offre de soins qui nous permettent de nous soigner chez nous, que Mayotte soit une terre d’industrie, qu’il y ait une équité sociale pour un territoire qui soit plus attractif. C’est important qu’on soit vigilant sur l’issue, et qu’en même temps, on ne baisse pas les bras.
F.I. : Qu’est-ce qui a changé dans la méthode ?
M.MA. : Après le premier rejet de la loi « Lecornu » (N.D.L.R. Sébastien Lecornu, ancien ministre des Outremer) en 2022, il y avait beaucoup de frustration à la fois chez les élus et la population. Il a fallu expliquer que le refus était dû à un manque de concertation. Encore aujourd’hui, on se pose la question de pourquoi le conseil départemental est dans le processus de la loi (le 11 juin) alors qu’il ne l’a fait pas. Je répondrai parce qu’il y a eu des antécédents et que le besoin d’une population émane d’en bas. On entend la population, on sait comment recueillir les doléances et les transformer en propositions. C’est ce qu’on a fait avec les 120 propositions. Ça nous a permis de parler d’une voix commune.
F.I. : Est-ce que vous êtes inquiets justement au conseil départemental que la loi ordinaire ne corresponde pas aux attentes ou que la réforme constitutionnelle sur le droit du sol ne passe pas ? Sachant que les barrages de février mettent une pression supplémentaire.
M.MA. : Bien évidemment. On ne peut que craindre d’arriver à un point de non-retour. C’est pour ça qu’on essaye tous de faire le nécessaire pour atteindre ne serait-ce que le seuil acceptable pour une population qui est en souffrance. Mais notre objectif réel n’est pas de nous contenter du minimum. C’est vraiment d’avoir un ensemble pour pallier aux trente prochaines années. Avoir une nouvelle loi, ce n’est pas demain la veille. On a besoin d’avoir cet ensemble pour donner un avenir à cette île. On est inquiets, oui, mais on se doit de garder une force pour faire ce pourquoi on a été élu. Les quatre prochaines semaines sont très importantes pour le conseil départemental
F.I. : Parmi les propositions de Marie Guévenoux, la ministre déléguée aux outre-mer, a repris celle d’un département-région.
M.MA. : C’est une de nos demandes. Mayotte est lésée de par sa dotation régionale. La région bâtît, la région développe, la région construit un ensemble. Aujourd’hui, les fonctions d’un Département sont uniquement dans le social. Ce n’est pas rien évidemment, c’est de l’humain. Sachant que le Département de mayotte est multitâche avec une dotation régionale de 800.000 euros pour tout Mayotte. Concernant le projet de passer au scrutin de liste, on se retrouve pour l’instant avec des binômes qui ne parlent que de leurs cantons. Il faut qu’on soit élu avec la vision stratégique à la fois de construction de cette île, de son développement économique et également de son développement social. Si on nous dit que nous sommes un département-région, alors que l’on applique les fonds régionaux et un fonctionnement régional avec une augmentation des élus avec une majorité solidifiée.
F.I. : La loi Mayotte arrive dans un moment où le gouvernement veut davantage faire des économies. Comment concilier cela avec un nouveau projet de territoire ?
M.MA. : Les outremer ne représentent que 2% du budget national, donc on ne coûte pas grand chose. Deuxièmement, ce qui va impulser le développement économique de Mayotte, ce sont tous les besoins que nous avons exprimé concernant les infrastructures. Quand le BTP va, tout va. Quand l’île se construit, l’emploi et le développement économique suivent. On peut nous parler de faire des économies. Mais on ne doit pas oublier qu’on est déjà dans les économies, on est le département le plus pauvre d’Europe. Je ne pense pas que l’île soit la plus dévoreuse de fonds. Au contraire, je pense qu’on peut faire des efforts pour l’équité républicaine.
En modifiant le délai de prescription, davantage de Mahorais pourront faire valoir leur droit à la propriété sur des terrains qu’ils occupent.
La loi du 9 avril entérine un changement capital pour la problématique foncière à Mayotte. Le délai de prescription, qui ouvre le droit aux occupants d’un terrain d’acquérir un titre de propriété, passe de trente à dix ans. Des milliers de potentiels propriétaires pourraient faire aboutir leurs démarches à Mayotte. Explications avec la commission d’urgence foncière (CUF).
La présidente de la CUF depuis janvier 2024, Nadia Bergouniou, et Yannick Somauroo, responsable des opérations de titrement de la CUF, espèrent faciliter le traitement de certains dossiers, même ceux déclarés irrecevables à cause d’une occupation de trente ans qui n’a pas pu être prouvée.
Quel est était le problème ?
Chargée de faire du titrement de propriété depuis 2022 (loi 3DS), le GIP-Commission d’urgence foncière (CUF) suit les dossiers de centaines de Mahorais souhaitant régulariser leur situation. Cela reste évidement un vaste chantier sur un territoire où droit local ou tradition orale ont permis à des milliers de gens de s’installer sur des terrains sans titre en bonne et due forme. Pour y remédier, il est possible de faire valoir auprès de la CUF qu’on est propriétaire du même terrain sur une période donnée, à savoir trente ans. « C’est très difficile de trouver des preuves de possession sur trente ans. II y a beaucoup d’irrecevabilité. On avait souvent des éléments plus récents que trente ans », reconnaît la présidente de la CUF depuis janvier 2024, Nadia Bergouniou. Pour faire valoir l’occupation ininterrompue, il est possible de fournir plusieurs types de documents (permis de construire, abonnement à EDM, factures de la SMAE, factures d’achat de matériaux, avis d’imposition sur le revenu à l’adresse du bien possédé, carte d’électeur, ou témoignages…).
Qu’est-ce qui change avec la nouvelle loi ?
La loi du 9 avril appelée « loi visant à l’accélération et à la simplification de la rénovation de l’habitat dégradé et des grandes opérations d’aménagement » ne vise pas qu’à lutter contre l’habitat insalubre. Par son article 51, elle modifie aussi « dans les collectivités régies par l’article 73 de la constitution (dont Mayotte), le délai pour acquérir la propriété immobilière est de dix ans, à compter du 10 avril 2024 et jusqu’au 31 décembre 2038 ». Ce délai est donc passé à dix ans depuis le 10 avril. « Le but est de titrer un maximum de gens pour régulariser, mais aussi permettre des transactions, des échanges ou des opérations d’aménagement », fait remarquer l’ancienne présidente de la chambre d’appel de Mayotte.
La nouvelle période de prescription nécessaire est toutefois limitée dans le temps. Comme indiqué, ce dispositif s’arrêtera fin 2038. À cette date, la loi permettant ce type de régularisation à Mayotte aura elle-même 30 ans.
Combien de personnes pourraient être concernées ?
« Plein. Plusieurs milliers de Mahorais », affirme Yannick Somauroo, responsable des opérations de titrement. Avec les équipes de la CUF, il doit assurer le travail d’inventaire en parallèle des demandes. Ce sont lors des commissions (il y en a trois ou quatre par an) que les titrements sont acceptés ou non.
Est-ce que les dossiers déclarés irrecevables ont de meilleures chances ?
« Oui, tout à fait. Ceux qui ont eu une notification d’irrecevabilité ont eu une note les informant que la loi allait changer », indique la présidente de la CUF.Elle prend comme exemple la dernière commission du jeudi 23 mai où certains dossiers étaient ajournés parce qu’ils sont davantage concernés par une prescription de dix ans, plus facile à prouver.
La CUF en sous-effectif cette année
Comme d’autres administrations, la commission d’urgence foncière (CUF) est touchée par un sous-effectif aggravé par la crise de l’eau et le mouvement social. Plusieurs juristes et magistrats-instructeurs n’ont pas pu être remplacés ces derniers mois. La structure est en recherche active pour assurer ces remplacements, mais également trouver un nouveau directeur après le départ de Ségolène de Bretagne. Il est donc conseillé de prendre attache avec la CUF par mail (contact@cuf.yt) ou téléphone (02 69 66 30 44), plutôt que de se rendre au siège de la CUF, place Mariage, à Mamoudzou. Ou d’envoyer sa demande au GIP- CUF, BP 177, 97600-Mamoudzou.
Une vingtaine d’élèves du collège Ali-Halidi, à Chiconi, ont été invités par la radio Franceinfo afin d’enregistrer des interviews et des citations pour animer un podcast du 9 au 25 avril. Un projet qui leur a permis, non seulement de représenter Mayotte, mais aussi de gagner le prix de l’EMI cette année (voir encadré).
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Faire découvrir Mayotte en laissant parler ceux qui la vivent. Des élèves du collège de Chiconi ont été sollicités il y a quelques mois afin de présenter un projet qui leur tient à cœur. Grâce à ça, ils ont pu passer sur Franceinfo, la chaîne de radio nationale qui compte environ 4,5 millions d’auditeurs. C’est le professeur-documentaliste, Mickaël Géraud, qui a été en premier contacté par le rectorat de Mayotte parce que la journaliste Estelle Faure était à la recherche d’un établissement sur l’île pour pouvoir travailler sur des podcasts. Les deux ont décidé ensemble de mettre en place trois séances audiovisuelles avec la classe de quatrième Médias pour pouvoir traiter leurs sujets.
Une première séance a été calée le vendredi 5 avril pour préparer les deux premières émissions, l’une sur la chanteuse Aya Nakamura et une autre sur le choléra avec le premier cas enregistré sur l’île, le 18 mars, à Passamaïnty. Une deuxième séance, la semaine d’après, leur a permis de travailler sur un podcast sur la sécheresse à Mayotte, tandis que la dernière était pour préparer les émissions du 24 et 25 avril. A chaque fois, journaliste et apprentis ont pu se retrouver en visioconférence. Les élèves étaient en groupe afin de pouvoir poser différentes questions. Mickaël Géraud dit être très fier du résultat. « Ce projet avec la classe Médias a pu montrer que nos élèves ont une capacité, qu’ils peuvent s’intéresser au journalisme », explique-t-il, à propos de cette première sur les ondes nationales pour un établissement mahorais.
Le prix EMI 2024 décroché par les collégiens
Avant la diffusion des podcasts, le collège de Chiconi a été lauréat du prix EMI (Éducation aux médias et à l’information) dans la catégorie école, décerné le 26 mars à Tours. Trois établissements étaient alors en compétition, le lycée Fresnel de Paris, le lycée Acheuléen d’Amiens et le collège Ali Halidi de Chiconi. Et là encore, c’est l’établissement mahorais qui a pu se distinguer.
Abdou Mondoha Abdillahi, hérite de plusieurs dossiers brûlants, notamment le récent incident du vol de Rkomor. L’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie, était dirigée depuis huit mois par un directeur intérimaire, dont la formation académique n’avait rien à voir avec le secteur.
C’est une nouvelle page qui s’ouvre à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm). Après une longue période d’intérim, la direction est confiée à un directeur répondant au nom d’Abdou Mondoha Abdillahi. Il a pris ses fonctions samedi 25 mai, lors d’une cérémonie qui a vu la participation de plusieurs officiels à l’instar du ministre comorien des transports. Ancien commandant d’aérodrome au sein de l’agence pour la sécurité aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), le désormais parton de l’Anacm vient de succéder à Mchami Ibrahim. Ce dernier, occupait le poste depuis le décès survenu en octobre 2023 de Nassur Ben Ali, emporté par un accident vasculaire cérébral. Cette nomination d’un technicien, est bien accueillie et suscite un espoir quant à la restructuration de l’aviation civile, un domaine très exigeant. Ça, Abdou Mondoha Abdillahi en est conscient. « L’aviation civile est un secteur crucial pour le développement économique et social de notre pays. À ce titre, il est impératif de mettre en place une gestion totale et efficace de notre espace aérien. Cette gestion comprendra des améliorations technologiques, l’optimisation des procédures de contrôle aérien et la mise en œuvre de systèmes de gestion de la sécurité », a-t-il annoncé, samedi, pendant son discours de prise de fonction.
Décollage raté d’un vol de la compagnie Rkomor
Il en a profité pour dévoiler ses priorités. « Nous devons également répondre aux recommandations issues des différents audits et inspections de l’Organisation de l’aviation civile Internationale (Oaci) », a ajouté, Abdou Mondoha Abdillahi, qui a passé vingt ans de carrière à l’Asecna, dont sept ans en tant que commandant d’aérodrome. Ses missions consistaient à veiller à la disponibilité et à la qualité des informations aéronautiques publiées et élaborées par l’information locale, et à superviser le traitement des plans de vol et messages associés. Il se chargeait aussi de la mise à la disposition des usagers de l’air, les informations complètes sur les conditions aéronautiques de toutes les régions qu’ils seront appelés à survoler.
À l’Anacm en revanche, Abdou Mondoha Abdillahi a du pain sur la planche. Parmi les dossiers d’actualité qui l’attendent, figure le récent incident de l’un des vols de la compagnie Rkomor qui a raté son décollage, le 5 mai, à l’aéroport de Moheli. On y déplore deux blessés graves. L’accident avait suscité un tollé dans la mesure où une semaine plus tôt, le gendarme de l’aviation comorienne a sorti une décision interdisant à cet appareil d’effectuer des rotations, le temps de subir des travaux de maintenance supplémentaires. Cet ordre intervenait suite à des recommandations du constructeur de l’avion. Mais à la surprise générale, l’ancien directeur par intérim a levé la mesure en moins de 72 heures. Quelques jours plus tard, l’avion a frôlé le pire. Une enquête est annoncée et l’opinion attend les conclusions des investigations.
Achever la certification de l’aéroport
Toujours concernant les compagnies aériennes, la nouvelle direction de l’Anacm va hériter du cas de Royal Air, en attente depuis un an d’un permis d’exploitation. Malgré l’immatriculation de trois avions et la visite de son centre de maintenance, il a été demandé à la compagnie de produire une assurance additionnelle. Là, encore le dossier est en stand-by. Mais selon des responsables internes, l’actuel patron de l’Agence comorienne de l’aviation civile doit surtout tout faire pour achever la certification de l’aéroport de Moroni, le plus grand aérodrome du pays. « Les compagnies aériennes et les aéroports doivent être aux normes. Cette certification passe par la formation du personnel, les procédures ainsi que les infrastructures de l’aéroport », a glissé un connaisseur du secteur qui dit espérer qu’Abdou Mondoha Abdillahi osera hausser le ton face aux compagnies dont les avions ne respectent pas les normes et ignorent parfois les exigences de l’aviation.
S’il y a une chose que l’on ne peut ôter au nouveau directeur de l’Anacm, ce sont ses formations pointues. Il a intégré l’Asecna en 2003. Formé à la prestigieuse école africaine de la météorologie et de l’aviation civile (Emac) de Niamey, au Niger, l’homme a été contrôleur de la circulation aérienne, puis commandant d’aérodrome à l’Asecna.
Fatou Fabira Dramane (à gauche), c commissaire générale de la FIPA et Arafa Mbaé (à droite ), ambassadrice de la plateforme bay sa war, lors des trophées des entreprises organisés par la Somapresse le 26 avril 2024.
Annoncée en février dernier, au moment de la crise des barrages, la participation de femmes mahoraises à la foire internationale des produits africains de Dakar est désormais officielle. La commissaire générale de cet événement vient de passer quelques jours dans le département pour vérifier les différents aspects de ce déplacement d’une trentaine de cheffes d’entreprise. L’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (ADIM) sera partenaire et accompagnera cette délégation au Sénégal au début du mois de juin.
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La culture et les arts mahorais seront exposés à l'Afrique toute entière lors de cette foire internationale de Dakar.
Fatou Fabira Drame et son organisation de femmes entrepreneurs africains sont conquis par le potentiel économique qu'offre Mayotte dans l'Océan Indien.
La commissaire générale de la Foire internationale des produits africains (FIPA) de Dakar, Fatou Fabira Drame, vient de passer une quinzaine de jours à Mayotte. Précédée de l’ambassadrice (pour la France et l’Océan indien) de la plateforme « bay sa war » (cultiver son lopin de terre dans sa communauté), Arafa Baé, laquelle multiplie les allées et venues entre la métropole et notre département depuis plusieurs mois. Objectif de ces mouvements ? Organiser le prochain déplacement d’une délégation de 30 entrepreneurs mahorais à Dakar, la capitale sénégalaise, qui entend honorer cette année l’île aux parfums, en qualité d’invitée d’honneur à ce carrefour international d’échanges commerciaux et de partage de savoir et d’expérience. Une opportunité exceptionnelle pour ces 30 femmes qui viennent de l’Océan indien pour intégrer une plateforme qui regroupe déjà en son sein 11 000 membres. Cette grande foire internationale de Dakar a été initiée par la plateforme « bay sa war ». Les discussions avec Mayotte ont démarré depuis plusieurs mois, sous la houlette de l’ADEFAM, l’association pour le développement économique et social des femmes mahoraises. Elle a invité Arafa Mbaé, puis le professeur Séngor et Mme Drame. Une initiative qui tombe à pic pour le département de Mayotte qui a missionné la Chambre de Commerce de d’industrie (CCI) de favoriser – par l’accompagnement – l’émergence d’entreprises locales à l’international. Une tâche prise à bras le corps par l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (ADIM) ayant ses quartiers au sein de la Maison des entreprises à Mamoudzou. Ce déplacement d’entrepreneurs mahorais au Sénégal se fait donc en partenariat avec l’ADIM et l’ADEFAM.
Un appel aux femmes africaines pour porter le salouva mahorais
En amont de ce premier saut vers la grande inconnue du commerce international africain pour Mayotte, Fatou Fabira Drame a tenu à venir à la rencontre de ses futurs partenaires, « dans leur environnement propre, pour prospecter sur le terrain à travers des visites de courtoisie pour voir ce qui sera possible de mettre sur pied dans le long terme entre l’ADEFAM et la plateforme « Bay Sa War », voir comment réussir à mieux partager nos idées et promouvoir notre savoir-faire local via cette foire qui se tiendra prochainement à Dakar du 1 er au 9 juin 2024 ». La commissaire générale de la FIPA indique avoir passé plusieurs jours de travail intense avec ses partenaires mahoraises desquelles elle a appris beaucoup de choses. Ainsi le port du « salouva » (l’une des tenues traditionnelles de Mayotte) n’a plus aucun secret pour elle. « J’ai très bien aimé et j’invite les autres femmes africaines à venir la découvrir à l’occasion de la FIPA 2024. Avec ses belles tenues, la culture mahoraise m’a beaucoup séduite, impressionnée et passionnée ». Mais elle retient encore plus la richesse gastronomique locale et l’art culinaire spécifiquement mahoraise qu’elle entend absolument voir mise en valeur dans un mois à Dakar. La source de cet émerveillement provient de la manière dont les Mahoraises cuisent certains aliments tels que les grillades de manioc et de bananes inconnues sur le continent noir. « Nous avons vraiment beaucoup à échanger au cours de cette foire pour que les femmes africaines d’autres pays découvrent ce que les Mahoraises ont de beau à offrir au continent », souligne la commissaire générale de la FIPA.
Une antenne locale de FIPA à Mayotte pour les femmes actives de l’Océan Indien
À cette prochaine rencontre des cultures mahoraise et africaine, le sac made in Mayotte est appelé à occuper une place très remarquée. Selon Fatou Fabira Dramane, cet accessoire aux couleurs d’ylang-ylang et de l’effigie de Zéna Mdéré (la chef du célèbre commando de chatouilleuses) a déjà fait son apparition dans son pays, bien que les femmes qui le portent en ignorent la provenance exacte et l’histoire qu’il véhicule. « Ce sera le moment de voir comment impliquer les femmes mahoraises dans ce programme de mobilité internationale, de pouvoir promouvoir les produits de leur île. Le groupe qui va se déplacer à Dakar sera composé d’artisanes, des opératrices de l’agrobusiness et de jeunes entrepreneurs (femmes) ». La FIPA lance un appel solennel en direction des autorités départementales pour qu’elles adhèrent pleinement à l’idée d’une intégration de l’entrepreneuriat local à cette foire de Dakar afin de favoriser la création de richesses. Elle ne doute pas un seul instant des retombées économiques de la FIPA pour Mayotte. « C’est en connaissance de cause que nous avons décidé d’implanter notre organisation ici sur ce territoire afin qu’elle se développe sur l’ensemble de l’Océan indien. Cela sous-entend que les structures des autres pays de la zone seront pilotées depuis ce département et que toutes les femmes de ces pays pourront ensuite sillonner ensemble chaque île, promouvoir la culture africaine mais avec, chaque fois, une touche locale à travers cette FIPA ». À en croire Fatou Fabira Drame, cette foire itinérante constitue une opportunité pour les jeunes et les femmes à pouvoir développer leurs activités et à les agrandir, encadrées et orientées par d’autres détenant une expertise et une expérience. « C’est cela le rôle de la FIPA et de la plateforme bay sa war » a conclu Fatou Fabira Drame. Outre ce déplacement de juin 2024 à Dakar, la FIPA s’organise en ce moment pour tenir à Mayotte en novembre prochain, un forum économique international. « Nous sommes en voie de rêver car il faut oser rêver pour réussir à aller de l’avant. Dès que nous avons foulé le sol de cette île, nous avons jugé nécessaire de créer des évènements permettant une mise en avant du savoir-faire des entrepreneurs locaux. La mutualisation de nos forces, la mobilité internationale, l’agrobusiness et l’agriculture dans toute sa globalité constitue des éléments capables de faire bouger l’Afrique à travers des événementiels » a souligné la commissaire générale de la FIPA. Un forum sénégalo-mahorais qui vient donc à point nommé et qui sera précédé dès le mois de juin d’un mini forum durant la foire de Dakar avec une journée dédiée à Mayotte.
Un nouveau titre pour le Mahorais Keyliane Abdallah. Le neveu de Toifilou Maoulida était à la pointe de l’équipe de l’Olympique de Marseille, ce samedi, en finale de la coupe Gambardella. En préambule de la finale de la coupe de France, Lyon-Paris, les minots marseillais affrontaient Nancy. Et l’ancien joueur de l’AJ Kani-Kéli a été plus que décisif dans la victoire de son club (4-1). C’est lui qui a notamment ouvert la marque à la sixième minute en allant dribler le gardien et en profitant d’une passe arrière malencontreuse des défenseurs adverses. Son échappée sur la gauche et un de ses tirs contrés ont amené aussi les deuxième et troisième buts de l’OM.
Alors qu’il a joué ses premières minutes professionnelles face à Benfica, Keyliane Abdallah s’éclate cette saison. Et elle n’est pas finie puisqu’il pourrait rajouter le titre en championnat U19 en allant d’abord chercher la demi-finale face au Paris-Saint-Germain, le dimanche 2 juin.
Outre son rapport hebdomadaire sur le choléra, Santé publique France a également publié un point ce vendredi sur les autres maladies qui sévissent sur le territoire mahorais. Après une accalmie de trois semaines, les chiffres de la dengue connaissent un regain marqué avec dix cas en une semaine, dont neuf acquis localement. La majorité d’entre eux ont été acquis en Petite-Terre. Pour s’en protéger, il faut éviter les piqûres de moustiques, avec l’usage de répulsifs et de moustiquaires.
Depuis le début de l’année, 123 cas de leptospirose ont été confirmés biologiquement et signalés auprès des autorités de santé. Ces chiffres marquent une incidence plus élevée que l’année dernière, avec 41 cas pour 100.000 habitants en 2024, contre 19 pour 100.000 en 2023. Un décès a été enregistré depuis le 1er janvier. Cette maladie se transmet par l’urine des mammifères, il faut donc se prémunir d’entrer en contact avec.
Le taux de positivité des prélèvements effectués pour détecter la gastro-entérite est en hausse par rapport aux années précédentes. Enfin, on constate aussi une recrudescence de la coqueluche avec 27 cas détectés depuis le début de l’année contre 16 au total en 2023.
Pour réparer les dégâts causés par les émeutiers en Nouvelle-Calédonie, le président de la République, Emmanuel Macron a annoncé plusieurs mesures, jeudi 23 mai. La première est la mise en place d’une mission interministérielle qui « aura notamment la responsabilité de chiffrer les dégâts, décliner les modalités opérationnelles de mise en place des mesures d’urgence et proposer, en discussion avec toutes les parties prenantes, la gouvernance et les pistes pour la reconstruction et la diversification de l’économie ». Des mesures d’urgence sont aussi promises, notamment la création d’un fonds de solidarité ou dispositifs d’activité partielle et d’exonération de charges « en veillant à une juste répartition des efforts entre l’Etat et les collectivités ».
Concernant les banques et les assurances, la durée de déclaration des sinistres est portée à trente jours (contre cinq habituellement) au vu de l’ampleur de la tâche. « Dès les sinistres déclarés, la profession s’engage à verser des acomptes sur indemnisation dans les meilleurs délais. Les assureurs s’engagent aussi à apporter le plus grand soutien aux PME et TPE touchées par des sinistres en appliquant avec la plus grande bienveillance leurs contrats. Enfin, les assureurs faciliteront la mise en œuvre des expertises, en développant autant que possible les télé-expertises et en envoyant de métropole un contingent d’experts dans les prochains jours », détaille le ministre de l’Intérieur et des outre-mer. Les TPE et PME en tension de trésorerie pourront obtenir de manière amiable auprès des banques un report jusqu’à trois mois de leurs échéances de remboursements de prêts bancaire ou une facilité de caisse en l’attente du versement de leur indemnité d’assurance. « Enfin, l’État lancera, en lien avec les banques de Nouvelle-Calédonie et l’Agence française de Développement (AFD), un prêt garanti pour la reconstruction à destination des entreprises néo-calédoniennes », poursuit le ministère.
Des mesures d’exception seront prises pour permettre la reconstruction de ces bâtiments « dans les meilleurs délais ». L’État précise « qu’une attention et un soutien tout particuliers seront apportés aux écoles détruites ou endommagées ».
L’ouverture de la campagne du dossier social étudiant se termine le 31 mai à minuit. Les étudiants doivent commencer à faire et/ou finaliser leur dossier avant cette date-là pour pouvoir bénéficier d’une bourse, mais aussi pouvoir demander un logement étudiant auprès du Crous. La constitution du dossier se fait en ligne, en six étapes qui sont très rapides et gratuites pour cette année, puisque les frais de dossier sont supprimés.
Pour se faire, les étudiants doivent se rendre sur « jedemandemabourse.fr » pour vérifier l’éligibilité sur le simulateur afin de connaître le montant de la bourse en fonction de ce qu’ils auront déclaré. Il faudra préparer à l’avance les pièces justificatives qui permettent d’attester de la situation financière, familiale et scolaire. Ensuite, ils devront créer un compte sur « messervices.étudiants.gouv.fr » où il faudra s’assurer que toutes les informations sont correctes, saisir le dossier et télécharger les pièces nécessaires. Une fois que ces étapes-là sont faites, les étudiants recevront par mail la notification conditionnelle de bourse qui sera à remettre à leur établissement que si le dossier est complet. Dans le cas contraire, il sera toujours possible de se connecter et voir l’avancement du dossier sur mes services.
Du suspens, des grosses surprises, des récompenses et beaucoup de satisfaction ont marqué la quinzième édition des trophées Sportif de l’année, ce samedi soir, dans les locaux de Mayotte La 1ère. L’événement prend de l’ampleur d’année en année grâce à la Somapresse, Mayotte La 1ère, et des partenaires plus que jamais engagés pour pérenniser une action favorisant la cohésion, la paix sociale et la stabilité à Mayotte à travers le sport.
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L’handballeur Hamidouni Ambdillah n’en revient pas. C’est pourtant bien lui que les internautes et le jury de ces quinzièmes trophées sportifs de Mayotte ont choisi d’élire sportif de l’année, ce samedi soir. « Franchement, je ne m’y attendais absolument pas. Je suis très ému parce que j’étais juste venu ici dans l’intention de passer un bon moment, une belle soirée avec ma famille, et j’ai même dit à ma sœur en arrivant ici à Mayotte La 1ère que nous étions de simples spectateurs », confie le jeune sportif originaire de Bandrélé, au milieu des robes de soirée, smokings, belles chemises et autres coiffures soignées de la soirée festive coorganisée par Mayotte La 1ère et la Somapresse. Retransmis en direct à la télévision après le journal du soir en shimaoré (et sur les réseaux sociaux), l’événement était présenté par le duo de choc Papinot Zaïdani et Aminat « Youmna » Ouildamedine. Outre les dirigeants des deux médias organisateurs de l’événement, des personnalités politiques et différents corps de la société civile et du monde sportif de l’île avait fait le déplacement pour assister à la récompense des quatorze acteurs (des sportifs, des entraîneurs, des managers de clubs). Il y a eu également des moments d’intense émotion, de la part des lauréats, mais aussi de leurs accompagnateurs ou représentants. Lauréat dans la catégorie sport et santé, Bacari Maoulana, directeur des opérations à Profession Sport et Loisirs, une structure qui met à la disposition des éducateurs sportifs sur l’ensemble du territoire sur différentes thématiques, ne cachait pas que le trophée « est une surprise pour nous, mais pas totalement parce que nous avons été maintes fois nominés auparavant pour avoir valorisé d’autres structures à travers la mise à disposition de nos éducateurs spécialisés ».
Arbitre et coach de l’équipe féminine du BC M’tsapéré, Roihamatou « Lida » Saindou est enchantée de recevoir cette année le trophée dédié à sa catégorie. « C’est vraiment un grand plaisir d’être récompensé car c’est à la fois une reconnaissance et une mise en avant de tout le travail acharné réalisé depuis 2011. Cette récompense est un encouragement pour nous et les autres jeunes filles à poursuivre ce travail d’arbitrage sportive qui n’est pas que masculin. Ce trophée, je l’attribue à mon tour à mon club et à la ligue de basket de Mayotte, c’est grâce aux formations qu’ils m’ont payé que je suis là ce soir », fait-elle valoir. Autres filles s’étant distinguées en 2023, l’ASC Tsingoni a réalisé des performances extraordinaires devenant vainqueures de la coupe de Mayotte, championnes de Mayotte et vainqueures du trophée des Champions. « L’équipe mérite amplement ce trophée après la belle prestation réalisée à l’occasion du déplacement de Tsingoni aux finalités nationale 3 à Créteil, en métropole. Les filles ont remporté le premier match de cette compétition justifiant ainsi la récompense de ce soir », confirme Badirou Abdou.
« Valoriser tous ceux qui évoluent dans ce milieu »
Toufaïli Andjilani, directeur de Mayotte La 1ère, a fait part de sa fierté à accueillir cette quinzième édition dans les locaux de la télévision locale. « Sur un territoire comme le nôtre, le sport joue un rôle majeur dans la cohésion sociale. Nous devons continuer à encourager la jeunesse et le mouvement sportif à favoriser la stabilité et la paix sociale, y compris dans l’éducation de nos jeunes. Pour Mayotte La 1ère et France Télévisions, cet événement ne pouvait pas se tenir ailleurs qu’ici. En cette année olympique, pour notre pays, la place de ces trophées sportifs était ici et nous nous sommes fortement engagés en ce sens. » Le directeur a agréablement surpris le public durant cette soirée en annonçant le vœu de la chaîne de financer pour les années à venir un prix du bénévolat dans le cadre de ces trophées. Pour Mohamed « Soldat » El-Mounir Soidiki, directeur de la rédaction de Flash Infos et Mayotte Hebdo (Somapresse), « voilà 15 ans que nous avons mis en place cet événement afin de récompenser les sportifs, les dirigeants de clubs, les arbitres et tous ceux qui œuvrent dans les milieux sportifs. Cette initiative s’imposait parce qu’à Mayotte soulever une coupe est la seule récompense qu’on attribue aux sportifs. Donc mettre en avant ces trophées était à nos yeux un moyen de valoriser les jeunes, les sportifs et tous ceux qui évoluent dans ce milieu ».
Ambdilwahedou Soumaïla a eu l’honneur de remettre à plusieurs lauréats leurs précieux trophées, notamment celui du Sportif de l’année 2023. « Le sport est un élément important, notre commune a développé une vraie politique sportive sur son territoire, tant au niveau de la réhabilitation des équipements existants que dans la construction de nouveaux », rappelle le maire de Mamoudzou. « Notre engagement porte également sur plusieurs millions d’euros tous les ans consacrés aux différents mouvements sportifs d’une manière globale. Nous pensons qu’à travers le sport nous ferons grandir ce territoire de Mayotte qui en a grand besoin en ce moment. »
Les lauréats de la quinzième édition
Sportif de l’année : Ambdillah Hamidouni ; Sportive de l’année : Nasrane Bacar ; Prix spécial du jury : Ahamadi Moussa Saïd ; Mahopolitain de l’année : Warmed Omari ; Mahopolitaine de l’année : Auryane Abdourahim ; Entraîneur/éducateur de l’année : Djader Houdi ; Dirigeant de ligue ou de comité de l’année : M’bayé Bakar Ahamada ; Dirigeant club de l’année : Bounou Anli ; Espoir masculin : Keyliane Abdallah ; Espoir féminin : Dawiya Abdou ; Équipe masculine : Racing club Mamoudzou ; Équipe féminine : ASC Tsingoni ; Arbitre masculin : Nassime Soumaïla et Andhuime Attoumani ; Arbitre féminin : Roihama Saindou ; Sport santé : Profession sport et loisirs de Mayotte ; Sport handicap : Handicapables de Mayotte.
Le président de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), Rachadi Saindou, a ouvert le séminaire en rappelant les enjeux liés au foncier.
Ce vendredi, un séminaire s’est tenu dans les locaux de la Cadema à Mamoudzou sur la problématique du foncier à Mayotte. Différents acteurs ont pu clore leurs échanges qui ont duré trois jours, mettant notamment en avant les enjeux liés à l’indivision et à la régularisation des terrains.
Le lycée de Pamandzi a participé à la troisième édition du Cirque social.
Pour la troisième édition de Cirque social, des artistes professionnels de cirque de l’association Attac sont venus d’Espagne pour former des élèves. Ce vendredi 24 mai, les lycéens ont fait leur show, pour leur grand plaisir.
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Trois classes de seconde ont reçu une dizaine d’heures de cours de cirque par des intervenants venus d’Espagne.
Jonglerie, acrobaties, danse… La centaine d’élèves s’est initiée au cirque contemporain.
Pour celle qui est à l’initiative du projet, Gloria Guirao, la démarche n’a pas un objectif de résultat mais plutôt d’évoluer en groupe.
Tous les élèves se sont applaudis et encouragés lors de leurs passages, sur la scène de l’ACL, à Labattoir, en Petite-Terre.
Édu Martinez, Naya Poirier, Pippi Gonella, Roseta Plasencia viennent de la compagnie Spinish circo à Valence, en Espagne. Tout à droite, leur ancienne coéquipière et professeure d’espagnol à Mayotte, Gloria Guirao.
« Vamos a empezar ! », crie en espagnol une circassienne sur la scène de l’ACL, à Labattoir, en Petite-Terre, pour lancer le spectacle. Ce vendredi 24 mai, trois classes de seconde du lycée de Petite-Terre se sont prêtés au jeu du Cirque social, qui signe cette année sa troisième édition. Formés durant quinze jours par quatre artistes de la compagnie professionnelle Spinish Circo, de Valence, en Espagne, les élèves passent en groupe pour présenter leur numéro de cirque contemporain. Il y a de la danse, des acrobaties et de la jonglerie. Et surtout pas de stress (ou seulement « au début », reconnaît Hassem), mais juste de la bonne humeur. Même si les assiettes tombent au lieu de rester en équilibre sur leurs bâtons et que tout ne fonctionne pas comme prévu, les jeunes, tout sourire dans le public, font gonfler les décibels d’encouragements. Et les décibels de félicitation devant chaque prouesse.
« On utilise le cirque comme outil pour de la transformation sociale. On travaille sur la cohésion du groupe, l’estime de soi et les peurs », explique Gloria Guirao. C’est cette professeure d’espagnol du collège de M’gombani, à Mamoudzou, qui a initié la toute première édition en tant qu’ancienne de la troupe de cirque et membre, comme les professionnels qu’elle a sollicités, de l’association Attac. C’est aussi elle qui a demandé la subvention à la direction des affaires culturelles du rectorat de Mayotte. « On laisse de côté la technique, on n’est pas intéressé par le résultat mais le processus de développement du groupe et des personnes, avec le vivre-ensemble, l’inclusion et le respect », sourit-elle, même si malheureusement cette année, ni son collège, ni le lycée Younoussa-Bamana, n’ont pu participer à cause des problèmes de calendriers liés aux différentes crises qu’a traversées Mayotte, dont les barrages.
« Au début, c’est la peur »
« Ceux qui jonglent n’avaient jamais jonglé avant », relate Matthieu Corado, professeur d’espagnol du lycée de Pamandzi, qui explique que pour ce projet, les trois classes d’une centaine d’élèves se sont vu retirer une dizaine d’heures de cours. « Même les élèves qui ne sont pas à l’aise en salles de classe, là ont développé des compétences, ont su se focaliser et se concentrer », complète gaiement Gloria Guirao.
« On voit tout le processus : au début c’est la peur, puis « j’essaie », « c’est difficile », et après « je peux faire » et « je vais perfectionner » », détaille le circassien Édu Martinez, qui grimpe dans un cerceau. « Voir leurs sourires, c’est la meilleure partie. Ici, ils n’ont pas l’opportunité de faire du cirque… J’ai appris que c’était le tout premier spectacle de cirque en Petite-Terre ! »
Une troisième édition de Cirque social qui pourrait se renouveler au vu de l’enthousiasme des jeunes. Comme Rifouanti, impressionnée par les numéros des professionnels venus entrecouper les-leurs, ou encore Rafaël, venu exceptionnellement du collège de M’Gombani « parce que la première fois, l’année dernière, c’était trop cool ».
Toutes les matières végétales et naturelles sont des bases de travail pour Laudoria Caze.
La créativité n’est pas le seul apanage des jeunes. Femme passionnée par la nature, Laudoria Caze a des doigts de fées, créatrice de la structure Lodofactory. Elle transforme en bijoux toutes les matières naturelles et végétales qui lui tombent sous la main.
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Secrétaire du cluster de l'artisanat mahorais, Laudoria Caze estime que Mayotte dispose actuellement de bons artisans.
La noix de coco est la première matière travaillée par la créatrice de Lodofactory.
Du bois, des coquillages, de la noix de coco, tout est bon pour Laudoria Caze. Elle s’en sert pour matérialiser son inspiration et le fruit de son imagination. « Chez moi, l’inspiration se fait par image. Lorsque je vois une matière, je la touche et tout de suite, j’ai une image de bijou et je le fabrique », explique-t-elle. La professionnelle n’a pas besoin d’aller loin pour chercher son matériel. Il se trouve au pied de sa porte. « La plupart des matières en bois viennent de mon jardin. J’ai la chance de disposer d’un avocatier, un jacquier, un manguier et un ylang-ylang », précise-t-elle.
Dans ce métier de créatrice de bijoux, Laudoria Caze est une autodidacte. Elle a appris toute seule à transformer la matière végétale et naturelle en lui donnant « une nouvelle forme, un nouveau corps, plus précieux ». Sans détour, elle explique que cette nouvelle passion lui est venue lorsqu’elle s’est installée à Mayotte il y a 13 ans. « Je ne savais pas que l’on pouvait transformer la noix de coco, c’est ici que je l’ai découvert en arrivant. J’ai alors eu une révélation et me suis dit que c’est ce que je veux faire ».
Structurer la filière de l’artisanat
Laudoria Caze rejoint par la suite le cluster de l’artisanat dont elle est aujourd’hui la secrétaire. Créé, il y a quelques mois, celui-ci a vocation à structurer la filière de l’artisanat de l’île aux parfums. Cette grande défenseure de son secteur d’activité estime que le territoire dispose de très bons artisans qui méritent d’être connus au-delà des frontières mahoraises et de l’Océan indien. Mais pour cela, « il reste encore quelques détails à structurer », selon elle.
La créatrice veut se faire connaître et elle ne s’impose aucune limite. « Je vise tous ceux qui aiment mes bijoux. Le plus important est de montrer Mayotte au reste du monde à travers notre savoir-faire », affirme cette véritable passionnée. Consciente de l’état actuel de sa structure, Laudoria Caze n’envisage pas encore de se lancer dans la vente de ses produits à l’international ni sur les réseaux sociaux, car elle pense être « encore trop petite pour une telle aventure. » Elle estime que « le but du jeu n’est pas de se tirer une balle dans le pied, mais de monter les marches les unes après les autres et je ne suis pas pressée. Quand on choisit ce métier, il ne faut pas être pressé parce qu’on sait que ça vient au fur et à mesure avec le temps. »
Pour le moment, cette créatrice de bijoux made in Mayotte se contente de produire, avec quelques exhibitions de temps à autre. Ses ventes sont encore timides, mais elle ne s’inquiète pas, car elle est convaincue que le succès sera bien au rendez-vous dans un avenir proche.
Une sexagénaire de Cavani est décédée, samedi soir, des suites du choléra.
Le choléra a fait une deuxième victime, ce week-end, à Mayotte. La préfecture de Mayotte confirme qu’une femme de 62 ans, habitant Cavani, est décédée, ce samedi soir. Ces derniers jours, l’apparition d’un troisième foyer à Passamaïnty, après Koungou et M’tsangamouji, inquiète également les autorités.
Habitant sur les hauteurs de Cavani, une femme de 62 ans a succombé, ce samedi, dans la soirée. La préfecture de Mayotte confirme, ce dimanche, qu’il s’agit d’une conséquence du choléra. « En application du protocole de lutte contre le choléra, les équipes d’intervention se sont rendues sur place afin procéder à la désinfection du foyer et à la prise en charge de l’entourage de la défunte. Les opérations de vaccination des cas contacts sont menées dès [ce dimanche] », poursuivent les services de l’État, avant d’adresser « leurs sincères condoléances à la famille et aux proches de la défunte ».
Il s’agit du deuxième décès enregistré à Mayotte depuis l’arrivée du choléra sur le territoire en mars. Le 8 mai, une fillette de 3 ans habitant Koungou était la première victime recensée. La bactérie du choléra n’est pas directement mortelle, mais les vomissements et la diarrhée qu’elle provoque peuvent entrainer une sévère déshydratation en quelques heures.
Cinq cas autochtones à Passamaïnty
Village qui a connu le premier cas de choléra recensé sur le territoire mahorais à la mi-mars, Passamaïnty compte cinq nouveaux cas autochtones, indiquait la préfecture de Mayotte, deux jours avant. L’Agence régionale de santé de Mayotte a envoyé ses équipes dans le quartier concerné pour procéder à la vaccination et traitement des cas contacts et co-exposés, la désinfection des foyers et la diffusion renforcée des recommandations sanitaires.
Le dernier bulletin hebdomadaire de Santé publique France sur le choléra fait état de 21 nouveaux cas détectés entre le 16 et le 22 mai, portant à 105 le nombre total de cas recensés depuis le 18 mars et la détection du premier cas (dont 101 confirmés et quatre cas probables). Dix d’entre eux ont été jugés graves et ont nécessité des soins en réanimation. Passamaïnty est devenu le troisième foyer actif de la maladie après Koungou (64 cas) et M’tsangamouji (14 cas).
Il est rappelé que pour éviter que la bactérie ne se transmette, il faut observer les règles d’hygiène de base, comme se laver les mains après être allé aux toilettes ou encore avant de cuisiner et de manger. En cas de symptôme (diarrhées et vomissements notamment), il est important de s’isoler, de s’hydrater avec de l’eau potable et d’appeler le 15 afin d’être pris en charge.
L’Agence régionale de santé dément une rumeur
Des rumeurs évoquent une autre cause de mortalité pour le décès de la jeune fille de 3 ans, le 8 mai. « Plusieurs communications relayées ces derniers jours sur les réseaux sociaux rapportent que l’enfant décédé des suites du choléra, le mercredi 8 mai dernier, aurait été contaminé par un lot de Cristaline défectueux », a repéré l’Agence régionale de santé, qui « dément fermement ». Un raccourci est fait ici avec un lot de Cristaline Elena déclaré comme « défectueux » (identifié sous la numérotation M1 03/11/25) par la même ARS, cinq jours après. Mais aucun lien ne peut être fait entre ces bouteilles et la mort de la jeune habitante de Koungou.