Dans la commune de Chirongui, le village de Malamani ne manque pas de projets pour les années à venir (voir encadré). Outre la zone d’activité économique et la déchetterie en construction, le premier centre éducatif fermé de l’île devrait y être construit.
Une pétition contre l’usine de dessalement d’Ironi Bé atteint 13.500 signatures

Pour répondre à la crise de l’eau, la préfecture de Mayotte et le syndicat Les Eaux de Mayotte prévoient la construction d’une seconde usine de dessalement à Ironi Bé à l’horizon 2025. Seulement, l’urgence dans laquelle le projet s’est mis en place fait redouter les conséquences écologiques du projet. Une pétition intitulée « Un lagon sans poison ! » tente d’interpeller les pouvoirs publics sur cette question.
« Un lagon sans poison ! », c’est ce que souhaite une pétition du même nom, qui a commencé à circuler en ligne à la mi-avril, sur le site mesopinions.com. Depuis, elle a dépassé les 13.500 signatures, un nombre important pour une pétition qui concerne l’île hippocampe. Adressé au préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le texte rédigé par le collectif citoyen qui a pris le même nom que la pétition dénonce les conséquences environnementales de la future usine de dessalement, à Ironi Bé, qui devrait voir le jour en 2025, pouvoir produire 17.500 m3 d’eau potable par jour en 2027 et qui est prévue pour atteindre une capacité de 50.000 m3 par jour à terme. « Le rejet d’eau saumâtre et de produits toxiques directement à la sortie de l’usine dans le lagon va notamment mettre en danger les premiers maillons de la chaîne alimentaire, à savoir coraux, herbiers et planctons, en augmentant la salinité et la température de l’eau », détaille Catherine Ramousse, activiste écologiste à l’initiative du collectif citoyen et de sa pétition. Or, il suffit qu’une partie de la chaîne alimentaire soit impactée pour déséquilibrer le reste de la biodiversité.
L’activiste alerte sur la possibilité de désertion de certaines espèces à terme, y compris dans la passe en S, en face de la future usine, qui sert de couloir de passage et de migration à la méga-faune. « Les taux de reproduction de certaines espèces risquent de diminuer, on risque d’avoir des spécimens également plus petits, puis elles finiront par déserter l’endroit », complète-t-elle, ajoutant à cela la pollution sonore et lumineuse qu’engendrera la future usine. Des conséquences qui ont pu être documentées dans plusieurs études concernant l’impact d’autres usines de dessalement dans le monde. À cela, s’ajoutent les risques de destruction de la mangrove d’Ironi Bé pour construire l’infrastructure, endroit prisé par le crabier blanc, une espèce protégée.
Des études insuffisantes
« Si on abîme le lagon, on abîme la richesse de Mayotte », considère Catherine Ramousse, qui pense aux clubs de plongée, aux pêcheurs, et à l’activité touristique de l’île. Un point de vue partagé par les associations environnementales, qui ont alerté plusieurs fois sur l’opacité du projet concernant ses conséquences sur la nature. En effet, en utilisant la procédure d’urgence civile pour mettre en œuvre cette usine de dessalement afin de répondre à la crise de l’eau, la préfecture n’a pas à réaliser d’étude d’impact et d’évaluation environnementale classique. Dans un document que nous avons pu consulter, l’ONG environnementale Longitude 181 parle d’une « notice d’incidences environnementales succincte et très incomplète », « d’absence d’étude sur la variabilité physico-chimique de l’eau », et « d’études insuffisantes quant à la dispersion des eaux rejetées, de leurs températures, de leurs polluants ».
Pas de séquence ERC (Eviter, Réduire, Compenser) non plus. Cette dernière a pour « objectif d’éviter les atteintes à l’environnement, de réduire celles qui n’ont pu être suffisamment évitées et, si possible, de compenser les effets notables qui n’ont pu être ni évités, ni suffisamment réduits », selon le portail notre-environnement.gouv, point d’accès national à l’information liée à l’environnement et au développement durable. Respecter cette séquence est normalement obligatoire pour tout projet soumis à une ou plusieurs procédures relevant du code de l’environnement. « Il y a globalement une grosse carence du respect de ces obligations en France. Ce n’est pas qu’à Mayotte. Les études d’impact sont très souvent lacunaires », explique Marion Crecent, avocate chez Sea Shepherd, ONG qui fait partie de celles soutenant la pétition pour « Un lagon sans poison ! ». « Ce n’est pas parce qu’il y a urgence qu’il faut faire les choses n’importe comment », s’inquiète celle dont l’association redoute notamment l’impact de l’usine sur les populations de tortues à Mayotte qu’elle protège, les herbiers dont elles se nourrissent risquant d’être menacés par le rejet de saumure. Concernant la nécessité de répondre à la crise de l’eau, Catherine Ramousse regrette que l’État n’ait pas anticipé davantage, celle de 2023 n’étant pas la première qu’a connu le territoire.
« Il faut rejeter l’eau au large »
En mars, plusieurs associations avaient déposé un recours gracieux à l’adresse des pouvoirs publics, afin d’engager des discussions sur ce dossier. Si elles ne sont pas absolument contre cette solution pour pallier l’insuffisance en eau potable, elles demandent néanmoins à ce que la société civile soit davantage incluse dans les débats, à ce que l’impact environnemental soit sérieusement étudié, et que des mesures complémentaires soient prises pour améliorer la gestion de la ressource en eau. À l’image de ce que demande la pétition. « S’il faut absolument une usine de dessalement, d’accord, mais dans ce cas, il faut rejeter l’eau au large (N.D.L.R. c’est le projet prévu avec l’augmentation de capacité de production), ou peut-être envisager d’autres sites, comme la passe Bandrélé, où l’impact serait moindre. […] On voudrait que le principe de précaution soit observé », propose l’activiste à l’origine de la pétition, qui maintient que des systèmes de récupération d’eau de pluie individuel pour les usages domestiques et la reforestation pour recréer de nouvelles nappes phréatiques grâce à une meilleure infiltration de l’eau dans le sol par les racines sont des solutions à long terme qui méritent autant d’être étudiées.
Ces différentes tentatives d’alerter la préfecture, à ajouter au courrier envoyé par Catherine Ramousse au nom de son collectif pour rappeler les conséquences du rejet d’eau saumâtre dans un milieu marin, n’ont pas trouvé écho à ce jour, et aucune réelle discussion n’a pu se mettre en place, selon nos informations. Pour finir, l’activiste se désole qu’il n’existe pas d’inventaire exhaustif sur le lagon et les espèces qui l’habitent : « Si des changements surviennent, il n’y aura pas de moyen de recours ».
Les coupures imprévues s’enchaînent
Le Nord n’a pas épargné par des problèmes d’alimentation en eau, ce lundi. Dès 9h30, la Société mahoraise des eaux (SMAE) faisait état « d’un niveau du réservoir de tête de Majicavo pas suffisant pour garantir la distribution d’eau pour tout son secteur ». Les villages de Majicavo-Koropa et M’tsapéré étaient ainsi coupés « avec remise en eau prévue à 17h ». Les villages de Koungou, Kawéni (village) et le quartier Gnambo titi, normalement concernés par une coupure dans l’après-midi ont vu celle-ci avancée à 9h30, la remise en eau s’effectuant ce mardi, vers 16h.
Pour les villages de M’tsahara, Hamjago, M’tsamboro et M’tsangadoua, la filiale de Vinci reconnaît « une grosse perturbation de la distribution d’eau de la semaine dernière ». Cependant, un retour à la normale ne peut se faire que par des nouvelles coupures à Hamjago et M’tsahara, ce lundi soir. Hamjago doit être alimenté, ce mardi matin, vers 6h, tandis qu’il faudra attendre 16h, à M’tsahara.
La vie à haut risque des tortues racontée par le spécialiste Jacques Fretey
Le dernier café des Naturalistes, qui s’est tenu mercredi au restaurant La Croisette, à Mamoudzou, conviait l’expert international en tortues marines Jacques Fretey, qui a tenu une conférence sur les risques encourus par l’espèce.
Mercredi 26 juin, l’association des Naturalistes de Mayotte a organisé une conférence dédiée aux tortues marines, à l’occasion de la présence sur le territoire des spécialistes en la matière Jacques Fretey et Alexandre Girard. Le premier, expert à l’échelle internationale, a parcouru le monde entier pour étudier et protéger l’espèce, tandis que le deuxième est coordinateur du Groupe tortues marines de France (GTM) au Muséum national d’histoire naturelle. Mayotte a une histoire particulière avec Jacques Fretey, ce dernier ayant organisé l’identification des principaux sites de ponte sur l’île dans les années 1990 et fait construire la maison des gardes à Moya, et le faré de Saziley, où Les Naturalistes organisent leurs bivouacs de surveillance des tortues, chaque semaine.
Le scientifique est ainsi revenu sur une grande partie des clichés qu’il a pu prendre au cours de sa carrière à travers le globe, qui dépeignent la « vie à haut risque » des tortues. Une première partie était consacrée aux dangers naturels pour ces animaux, et la deuxième, malheureusement bien plus longue, aux risques provoqués par l’Homme et son activité. Si la prédation de la tortue par l’humain pour sa chair est une problématique persistante à Mayotte, où les braconniers tuent chaque semaine de nouveaux individus, on voit qu’elle est tristement répandue en Afrique continentale, en Amérique du Sud et en Guyane.
« Les sites de pontes peuvent se déplacer »
Jacques Fretey montre même une photographie prise à La Réunion dans les années 1970-1980 de l’abattoir de Saint-Pierre, où un projet expérimental d’exploitation industrielle de viande de tortue était mené. « Sa graisse est prédatée pour les cosmétiques, ses écailles pour les lunettes et l’ameublement, certaines parties de son corps pour des vertus soi-disant thérapeutiques… », liste l’expert tout au long de sa conférence.
Pour protéger l’espèce, la sensibilisation est absolument nécessaire, et il est également primordial de veiller sur les lieux de pontes. Mais comme l’indique Alexandre Girard, cette stratégie a ses limites. Si à Mayotte, la plage principalement surveillée par les Naturalistes est celle de Saziley, il n’est pas dit qu’avec le dérèglement climatique, elle continue d’être accostée par les tortues. « Avec l’augmentation des températures, les sites de pontes peuvent se déplacer. Certaines plages actuellement prisées des tortues peuvent devenir trop chaudes, tandis que d’autres qui ne le sont pas assez actuellement pourront devenir des lieux de pontes », explique l’expert. Il rappelle qu’il est donc important de veiller sur l’ensemble des plages de Mayotte, qui sont toutes de potentiels lieux de ponte.
Comment préserver les lieux de pontes à Mayotte ?
Pour éviter de déranger les tortues qui viennent pondre sur les plages, il est important de ne pas utiliser de lumière vive et diffuse sur ces dernières, car cela désoriente l’animal qui peut ensuite se perdre pour retrouver la mer. Il est préférable d’utiliser de la lumière rouge, une lumière directionnelle au pire, et au mieux, pas de lumière du tout. Il faut aussi limiter la destruction des plages, notamment en luttant contre l’érosion et le piétinement. Cela passe par de la sensibilisation, ou encore la reforestation, qui permet de retenir la terre. Ne pas laisser ses déchets sur les plages permet aussi aux tortues d’éviter des obstacles qui peuvent perturber sa montée. Surveiller les chiens quand on les emmène à la plage, ces derniers pouvant déterrer les œufs et attaquer les tortues, et respecter les interdictions d’en emmener quand il y en a. Enfin, surveiller activement les plages peut permettre de dissuader les braconniers de s’en prendre aux tortues.
Estelle Youssouffa s’épargne un second tour

Circonscription nord. Largement en tête, la députée sortante n’aura pas besoin d’un second tour. Elle empoche 79,5% des voix suffrages exprimés, ce dimanche, lors du premier tour des élections législatives. Élue pour la première fois en 2022, la voilà partie pour faire cinq ans de plus.
L’affaire est pliée dans la première circonscription de Mayotte. Les électeurs n’auront pas à se déplacer, le dimanche 7 juillet. En effet, Estelle Youssouffa a réuni 13.640 voix, soit 79,5% des suffrages de sa circonscription, ce dimanche. La députée sortante, qui se présentait sans étiquette, dépasse ainsi les 50% des voix et 25% des inscrits (29,9%), seuils nécessaires pour s’épargner d’aller voter une nouvelle fois. « C’est un score historique ! », réagit Christophe Youssouffa, frère et directeur de campagne de la candidate de Mamoudzou. Elle fait bien mieux que le premier tour des élections législatives 2022 où elle avait eu 3.471 voix et même un peu mieux que lors du second tour face à Théophane « Guito » Narayanin (12.180).
Son ex-suppléant, Saïd Kambi, aura beau faire campagne en s’attaquant à son bilan ou en étant entouré de caciques du territoire comme le sénateur Saïd Omar Oili, il termine loin derrière, à la deuxième place (14,6%). Actif au sein des Forces vives, il n’aura pas réussi à convaincre les collectifs de se détourner d’Estelle Youssouffa, l’une des leurs. Mickhaël Saïfy (Lutte ouvrière) et Aurélia Maillard (Reconquête) ferment la marche, respectivement à 4% et 1,9%. Le premier profite de l’absence de candidats de gauche pour faire un score inédit à Mayotte pour sa formation classée à l’extrême-gauche.
Un plébiscite dans le nord
Les plus petites communes de la première circonscription de Mayotte ont permis à la députée sortante de réaliser ses scores les plus importants. Acoua, par exemple, où elle avait su déjà mobiliser en 2022, est proche des 95% (94,5%). M’tsamboro, où le maire Laïthidine Ben Saïd lui a apporté son soutien, ont choisi à 87,2% le bulletin qui portait son nom et celui de sa suppléante, Fatoumia Mohamadi. Même Bandraboua, où elle avait fait un score de 12,7% en 2022 (avec certes davantage de candidats dont le local Ahamadi Boura), lui donne 90,2% de leurs voix. Dzaoudzi-Labattoir (73,2%), Koungou (72%), Pamandzi (76%) et sa commune Mamoudzou (72,2%) ne sont pas en reste. Le maire de cette dernière, Ambdilwahedou Soumaïla (Les Républicains), lui a adressé ses félicitations. « Il l’encourage à poursuivre le travail législatif déjà entamé et à continuer à défendre les intérêts de Mayotte face aux défis à venir », exprime celui qui était partisan de ne pas présenter de candidat LR contre elle.
Bientôt de retour à Paris, Estelle Youssouffa peut déjà se préparer à revenir dans une Assemblée nationale aux contours incertains avec une plus grande quantité de députés du Rassemblement national et du Nouveau Front populaire. Elle y sera accompagnée soit d’Anchya Bamana, soit de Mansour Kamardine.
Des travaux rue Massimoni pour une nouvelle conduite d’eau potable
Le 1er juillet, des travaux d’urgence débuteront à Mamoudzou afin de créer une nouvelle conduite d’alimentation en eau potable. La rue Massimoni entre ainsi en travaux pour une durée de huit semaines et sera sujette à des réglementations de la circulation et du stationnement. Les travaux se feront le jour, de 7h à 17h et le soir si nécessaire de 20h à 5h. Aucun stationnement ne sera toléré sur la zone des travaux afin de laisser le champ libre aux véhicules de chantier.
Inscriptions ouvertes pour le prochain salon du Tourisme et des Loisirs
Les inscriptions pour le dixième salon du Tourisme et des Loisirs de Mayotte sont ouvertes. Il se tiendra du 6 au 8 septembre à Mamoudzou. Rythmé par de nombreuses animations, ce salon doit permettre aux différentes structures en lien avec le tourisme de se faire découvrir auprès des nouveaux arrivants, à l’occasion de la rentrée. Les places étant limitées pour les stands, il est recommandé à toutes les structures intéressées de faire leur demande d’inscription rapidement. Pour tout renseignement complémentaire, il est possible de contacter le mail f.julie@mayotte-tourisme.com, ou bien le 06 39 25 71 13.
Une semaine d’inaugurations pour sensibiliser au handicap
L’APAJH (Association pour adultes et jeunes handicapés) organise plusieurs événements cette semaine afin de favoriser l’inclusion et le soutien aux personnes en situation de handicap. Ce lundi 1er juillet, est prévu à 8h30 l’inauguration de leur Service de soins infirmiers à domicile (SSIAD), à Labattoir, et celle de leur entreprise adaptée Auxilium, à 14h, à Passamaïnty. Ce mardi 2 juillet, c’est au tour de l’antenne Institut Médico-Educatif (IME) Nord d’être inaugurée à M’tsangamouji, à 13h30. Le mercredi 3 juillet, un Handivillage, avec différents acteurs engagés dans l’inclusion, aura lieu place de la République, à Mamoudzou, de 8h30 à 16h.
L’université de Mayotte lance sa Prépa Talents
La première classe Prépa Talents de l’université de Mayotte sera lancée dès la rentrée universitaire 2024. Ce dispositif est un parcours de formation et de préparation aux concours de la catégorie A et B pour les secteurs santé-social, administration générale, justice-sécurité et éducation nationale. Son objectif est d’offrir aux jeunes du territoire l’égalité des chances dans l’accès à la fonction publique. Elle est ouverte aux étudiants post bac, aux diplômés de l’enseignement supérieur et aux demandeurs d’emploi. Cette session d’inscription s’achève le 8 juillet à 12 h. Plus d’informations sur : www.univ-mayotte.fr/fr/le-centre-universitaire/prepa-talents.html ou prepatalents@univ-mayottte.fr
Un concert de rap pour l’environnement à Mamoudzou
Mayotte Nature Environnement organise un concert de rap le 6 juillet de 19 h à 22 h au restaurant Le Voulé à Cavani, Mamoudzou. Le concert réunit plusieurs artistes dans une performance collective. Un morceau unique sur le thème de l’environnement sera également présenté. Il est le fruit du travail commun réalisé lors des ateliers organisés tout au long du mois de juin. Ces ateliers, à raison d’une session par semaine, ont permis aux artistes « de collaborer et de créer un morceau qui reflète leurs préoccupations et leurs espoirs pour notre planète », indique l’association. Cet événement est soutenu par la Direction des Affaires Culturelles de Mayotte. Le concert est gratuit mais les places sont limitées, il est donc conseillé d’arriver tôt pour être sûr d’avoir de la place. Pour plus d’informations, contacter : 06 32 24 94 21 ou mayottenatureenvironnement@gmail.com
ARS Mayotte : Sergio Albarello prend ses fonctions ce mercredi
Le docteur Sergio Albarello a été nommé directeur général de l’Agence régionale de Santé (ARS) de Mayotte lors du conseil des ministres de ce mercredi 26 juin. Il succède à Olivier Brahic, en poste depuis novembre 2021. Jusqu’à présent, il était officier de liaison du service de santé des armées. Par ailleurs, il a récemment effectué deux missions de renfort au centre hospitalier de Mayotte au sein du service des urgences et du Samu, et a notamment participé à la mise en place du plan de riposte à l’introduction du choléra. Sergio Albarello prendra ses fonctions à l’ARS de Mayotte, le mercredi 3 juillet.
La Mission locale mahoraise distribue 800 kits d’hygiène sur le territoire

Ce vendredi 28 juin, des jeunes de la Mission locale de Dzaoudzi-Labattoir ont participé à un atelier sur l’hygiène corporelle. Celle-ci a pu faire défaut dans le parcours de recherche d’emploi de certains demandeurs d’emploi. Un constat à mettre en lien avec des difficultés financières et des tabous culturels.

« A quelle fréquence se laver quand on a ses règles ? », questionne l’animatrice. Un silence envahit la salle suivit de rires gênés. L’animatrice poursuit la discussion en dédramatisant et en expliquant comment se laver pendant ses règles. Ce vendredi, seize jeunes participent à un atelier sur l’hygiène à la Mission locale de Dzaoudzi-Labattoir. A l’issue de la matinée, des « kits d’hygiène » sont distribués aux jeunes. On y trouve du gel douche, shampoing, dentifrice, brosse à dent, crème, rasoirs pour les hommes et serviettes hygiéniques pour les femmes.
C’est la deuxième année que ces ateliers éducatifs sont organisés à Mayotte en partenariat avec l’Agence régionale de santé (ARS). « Il nous est arrivé d’avoir des retours d’employeurs, très satisfaits du profil des jeunes, de leur CV, mais ils ont parfois pu nous dire qu’il y avait un problème d’hygiène », relate Laïti Abdou, chargé de communication à la Mission locale de Petite Terre, la structure qui accompagne les jeunes de 16 à 25 ans dans la recherche d’un emploi, d’une formation mais aussi en termes de santé et de logements.
« Plus important de trouver de quoi manger »
Si l’hygiène peut poser problème, c’est souvent lié à des raisons économiques. Une majorité des jeunes suivis viennent de quartiers prioritaires, une partie vit dans des quartiers informels. « Des garçons n’ont pas forcément deux ou trois euros pour s’acheter des rasoirs par exemple, ils voient les questions d’hygiène comme non nécessaires. Pour eux, ce qui est d’abord important, c’est de trouver de quoi manger », raconte Laïti Abdou. Des facteurs culturels peuvent aussi amener à avoir une hygiène imparfaite. « Pendant l’atelier, quand on évoque la question de se laver les parties intimes, une partie des jeunes est choquée, gênée. Des questions peuvent être taboues », observe Jacqueline Issouf Saïd Kassim, la chargée du projet à la Mission locale. Au sein de la famille, ne sont pas forcément abordées les questions autour du corps ou ce qui relève de l’intime. Des croyances spirituelles sont aussi répandues, « il peut être conseillé de se laver avec des feuilles médicinales, mais l’efficacité n’est bien sûr pas la même que de l’eau avec du savon », souligne la chargée du projet. En amont de l’atelier, elle a rappelé aux jeunes son objectif principal : « que vous vous sentiez en confiance dans votre démarche de recherche d’emploi et de maintenir une image positive de vous-même ».
Ces kits d’hygiène corporelle étaient d’abord distribués à la Mission locale de Dzaoudzi-Labattoir, ils seront ensuite déployés dans les huit structures qui se trouvent à Mayotte. Au total ce sont 800 jeunes qui vont en bénéficier.
« Tant que c’est un Sadois qui gagne, je suis content »

Circonscription sud. Ils étaient huit candidats à se présenter dans le cadre du premier tour des élections législatives. Le scrutin semble avoir mobilisé à Sada, dont sera forcément issu le prochain député de la circonscription du Sud, Anchya Bamana (35,4%) et Mansour Kamardine (27,8%) étant les candidats qualifiés au second tour. Reportage.
C’est bien un Sadois qui deviendra député de la deuxième circonscription. A l’issue de ce premier tour, Anchya Bamana arrive en tête avec 35,4% des voix, suivie par Mansour Kamardine, qui obtient 27,8% des suffrages. Ils sont suivis de Soula Saïd-Souffou (15,9%), Madi-Boinamani Madi Mari (15,5%), Kira Bacar Adacolo (2,5%), Daniel Martial Henry (1,7%), Manon Moreno (0,7%) et Ahumad Salime (0,5%). Les Sadois ont répondu à l’appel des élections législatives, dont le premier tour se déroulait ce dimanche 30 juin. À l’école maternelle de M’tsangani, faisant face à la baie de Sada, des habitants arrivent régulièrement pour déposer leur bulletin dans les urnes. Dans ce bureau de vote, ils sont 627 inscrits, et, selon les assesseurs, bien plus mobilisés que lors des élections européennes, le 9 juin dernier. « Je dirais que la fréquentation du bureau de vote a triplé », constate l’un d’eux, présent au dernier scrutin qui n’a réussi qu’à mobiliser 19,94% des électeurs mahorais. À 9h, soit une heure après l’ouverture du bureau, le décompte des votes en était à 44, puis 77 à 10h, 119 à 11h, et 160 à 12h. Ce dimanche, le taux de participation s’est révélé être de 43,07% sur l’ensemble de la journée à Mayotte. À Sada, dont la moitié des candidats sont issus, le taux de participation était de près de 56%.
« C’est important de venir voter, la dissolution est un vrai bouleversement, le pays est bousculé », déclare Saïd* à la sortie de l’établissement. « Le président de la République a peut-être eu raison de faire ça, il se remet peut-être en question, donc il faut qu’on s’exprime. » De son côté, un chauffeur de bus est venu exprimer sa voix, en espérant que le candidat ou la candidate élu(e) pourra porter la voix des Mahorais sur les questions de sécurité à l’Assemblée nationale. « C’est l’enjeu le plus important pour moi », insiste-t-il. Pour Saïd, le programme concernant la sécurité n’a pas été déterminant. « C’est un enjeu qu’on retrouve à chaque élection de toute façon. Non, moi ce qui m’importe, c’est qu’on développe l’île, par exemple avec des infrastructures sportives pour la jeunesse », avance celui qui voudrait que le prochain député de la deuxième circonscription permette la construction d’un gymnase à Sada.
« Une obligation de voter »
De son côté, Fazda* est venue accomplir ce qu’elle considère comme un devoir. « Je suis citoyenne, pour moi c’est une obligation de voter », revendique celle qui est déjà venue voter aux élections européennes. Ibrahim*, lui, voulait absolument contribuer à départager les huit candidats que compte la circonscription du Sud. « Il y a tellement de candidats, c’est compliqué de faire des pronostics », indique l’homme de 30 ans. Sa principale préoccupation est ce que les candidats ont prévu pour la jeunesse. « Les jeunes, c’est l’avenir. Il faut que des choses soient mises en place pour eux », insiste-t-il. La plupart des électeurs sadois que nous rencontrons ne cachent pas leur satisfaction d’avoir le choix parmi quatre candidats issus de leur commune, à savoir Anchya Bamana, ancienne maire de Sada, candidate du Rassemblement National (RN), Soula Saïd-Souffou, conseiller départemental du canton de Sada-Chirongui, candidat du Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM) et Mansour Kamardine, député sortant, qui fut aussi maire de la commune et conseiller départemental du canton de Sada, candidat Les Républicains (LR) et Madi-Boinamani Madi Mari, candidat sans étiquette soutenu par Renaissance. « Tant que c’est un Sadois qui gagne, je suis content », confie Saïd, qui reconnaît que, parmi les gens qu’il connaît de la commune, c’est l’affinité qui arrête le choix du vote.
Et à ce jeu-là, c’est Mansour Kamardine qui arrive en tête à Sada avec 40,13% des voix. Anchya Bamana n’arrive qu’en troisième position (22,63%) derrière Soula Saïd-Souffou (29,24%).
*Les noms ont été modifiés.
Les résultats : Anchya Bamana (Rassemblement national) : 7.933 voix, 35,4% ; Mansour Kamardine (Les Républicains) : 6.226, 27,8% ; Soula Saïd-Souffou (MDM) : 3.560, 15,9% ; Madi-Boinamani Madi Mari (divers centre) : 3.470, 15,5%, Kira Bacar Adacolo (divers gauche) : 552, 2,46%, Daniel Martial Henry (Modem) : 369, 1,7%, Manon Moreno (Reconquête) : 164, 0,7% et Ahumad Salime (divers) : 122, 0,54%. Abstention : 54%.
« Personne n’est propriétaire des suffrages »
Après l’annonce des résultats, Anchya Bamana a tenu à remercier l’ensemble des électeurs des onze communes de la circonscription qui se sont mobilisés pour la mettre en tête du scrutin. « C’est une bataille. Toute bataille électorale n’est pas facile, mais on se donne le maximum », déclare celle qui a prévu, avec son équipe, de se mettre au travail dès ce lundi matin pour attaquer la seconde phase de ces élections en allant directement à la rencontre des électeurs. « On a gagné une bataille mais pas encore la guerre. » De son côté, le député sortant se félicite d’être arrivé au second tour. « Je n’ai pas fait le choix de la facilité, car on m’avait proposé de prendre l’étiquette du RN. Mais j’ai estimé que les Mahorais pouvaient espérer mieux », commente-t-il, ce dimanche soir. Ce dernier compte bien aller chercher la victoire en convainquant les électeurs qui auraient voté pour d’autres candidats au premier tour, mais surtout les abstentionnistes. « Personne n’est propriétaire des suffrages qui sont portés sur son nom. […] Au premier tour, on choisit, au second, on élimine », argumente celui qui est confiant pour l’issue du 7 juillet prochain.
Le Sidevam ajoute la valorisation des textiles à sa collection

La société mahoraise Mao Re Cycle TLC s’associe au Sidevam (syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte) pour traiter les déchets textiles de l’île. Un coup de pouce plus que bienvenu, sachant que 6% des déchets enterrés à Dzoumogné rentrent dans cette catégorie. Le syndicat intercommunal espère d’ailleurs trouver d’autres débouchés de ce type grâce aux éco-organismes (voir encadré).
Législatives : 76 députés ont été élus dès le premier tour ce dimanche

Outre Estelle Youssouffa dans la première circonscription de Mayotte, ils sont 75 à avoir réussi à être élus dès le premier tour de ces élections législatives, ce dimanche. La grande majorité d’entre eux sont soit issus du Rassemblement national allié avec Les Républicains, soit du Nouveau Front populaire. Le premier fait le plein dans le nord de la France (six dans le Nord et six dans le Pas-de-Calais dont Marine Le Pen), l’Aisne (quatre) et le Var avec cinq députés. Le NFP engrange, lui, ses meilleurs résultats en région parisienne avec neuf candidats élus à Paris, sept en Seine-Saint-Denis et quatre dans le Val de Marne.
Ce lundi matin, 446 RN-LR sont qualifiés au second tour, 414 NFP, 323 Ensemble et 65 LR. Parmi le gouvernement, le ministre de l’Intérieur et des Outremer, Gérald Darmanin, est en ballotage favorable dans la circonscription du Nord. Il devrait bénéficier du désistement de la candidate NFP dans son duel face au RN. Le Premier ministre, Gabriel Attal, est aussi en bonne posture dans les Hauts-de-Seine où il a rassemblé 43,9% des voix dans la dixième circonscription, contre 35,5% pour son opposante NFP. En revanche, la ministre déléguée à l’Outremer, Marie Guévenoux, ne sera pas au second tour. Avec l’étiquette Ensemble, elle est arrivée troisième dans la neuvième circonscription de l’Essonne avec 27,1%. Elle a annoncé se retirer « pour faire gagner les candidats issus de l’arc Républicain en mesure de l’emporter dimanche prochain ».
Législatives : Estelle Youssouffa domine le nord, Anchya Bamana en tête au sud

Largement en tête, Estelle Youssouffa n’aura pas besoin d’un second tour. La députée sortante a réuni 79,5% des voix (résultats provisoires à 21h), ce dimanche. Elle dépasse les 50% des suffrages et 25% des inscrits, seuils nécessaires pour s’épargner d’aller voter le dimanche 7 juillet. Son ex-suppléant, Saïd Kambi, termine loin derrière, à la deuxième place (14,6%). Mickhaël Saïfy (Lutte ouvrière) et Aurélia Maillard (Reconquête) ferment la marche, respectivement à 4% et 1,9%.
Dans la deuxième circonscription, Anchya Bamana, qui a choisi de défendre le Rassemblement national, arrive première (34%), selon les résultats provisoires. Elle est suivie par Mansour Kamardine (Les Républicains). Le député sortant est à 27,9%. Les deux se retrouveront au second tour, le 7 juillet. Le troisième candidat, lui aussi originaire de Sada, Soula Saïd Souffou (MDM), n’a pas assez d’inscrits pour continuer. Il récolte 16,3% des voix, juste devant Madi-Boinamani Madi Mari (16,1%), qui était soutenu par Renaissance. Kira Bacar Adacolo (2,6%), Daniel Martial Henry (Modem, 1,7%), Manon Moreno (Reconquête, 0,8%) et Ahumad Salime (0,5%) complètent le tableau des résultats.
Élections législatives : 34,77% de participation à une heure de la fermeture des bureaux de vote
Un peu plus d’un tiers des électeurs mahorais ont voté ce dimanche 30 juin à 17h pour le premier tour des élections législatives, à une heure de la fermeture des bureaux de vote, avec un taux de participation estimé à 34,77%. Ce taux était de 16,4% ce dimanche midi. Lors des élections législatives de 2022, le taux de participation était de 35,77% à la même heure pour le premier tour. Le 9 juin dernier, le taux de participation était de 13,74% pour les élections européennes à la même heure.
Le hurdler Raphaël Mohamed quatrième aux championnats de France

Quatrième des championnats d’Europe à Rome, le Mahorais Raphaël Mohamed prend la même place en 110m haies aux championnats de France, à Angers, ce dimanche. Arrivé deuxième en séries (13’’57), le licencié du Racing club de Mamoudzou a été un peu moins rapide en finale (13’’63). Mais l’essentiel est sans doute d’avoir sécurisé sa place pour participer aux Jeux olympiques de Paris, en août. En effet, il est celui qui a montré le plus de régularité cette saison parmi les quatre coureurs français qui ont réussi les minimas. Aux côtés de Sasha Zhoya (désormais triple champion de France), il devrait faire partie des trois sélectionnés avec Wilhem Belocian (huitième ce dimanche). Quant au quatrième, Aurel Manga, il n’était ni aux championnats d’Europe ni aux championnats de France à cause de son opération de l’appendicite.
Comme l’an dernier, Jeanine Assani-Issouf remporte la médaille de bronze du triple saut. La Mahoraise de 31 ans, licenciée au Limoges athlé, a atteint 13m59 à sa dernière tentative, vendredi soir. Elle devance sa coéquipière Clémence Rougier (13m41). Anne-Suzanna Fosther-Katta (13m77) et Rouguy Diallo (13m69) prennent les deux premières places, mais restent loin du record aux championnats de France (14m43) établi en 2018 par la sportive mahoraise. Moukou Saindou, originaire de Chirongui, a terminé sixième de l’épreuve de saut en longueur (7m61). Seul athlète à dépasser les huit mètres (8m05), Tom Campagne devient champion de France.
Soyifidine Saïd, huitième des séries du 400 m haies (50’’84), a été davantage en difficultés en finale, où il finit à la huitième place (51’’38). Nasrane Bacar, seule athlète mahoraise en lice samedi, n’a pas réussi à se qualifier en finale du 100m. Elle a pris la huitième place de sa série (12’’04).
Élections législatives : 16,4% de participation à midi

Le premier tour des élections législatives ce dimanche semble mobiliser davantage les Mahorais : à 12h, le taux de participation était estimé à 16,4% sur l’île. Le 9 juin, lors des élections européennes à la même heure, ce taux était bien plus bas, à 4,94%. Aux dernières élections législatives, en 2022, le taux de participation au premier tour était de 14,25% à la même heure.
Jeanine Assani-Issouf remporte la médaille de bronze aux championnats de France

Comme l’an dernier, Jeanine Assani-Issouf remporte la médaille de bronze du triple saut aux championnats de France d’athlétisme à Angers (Maine-et-Loire). La Mahoraise de 31 ans, licenciée au Limoges athlé, a atteint 13m59 à sa dernière tentative, vendredi soir. Elle devance sa coéquipière Clémence Rougier (13m41). Anne-Suzanna Fosther-Katta (13m77) et Rouguy Diallo (13m69) prennent les deux premières places, mais restent loin du record aux championnats de France (14m43) établi en 2018 par la sportive mahoraise.
Ce dimanche, trois autres sportifs de l’île aux parfums sont en finale. Moukou Saindou, originaire de Chirongui, dispute l’épreuve de saut en longueur. Raphaël Mohamed, en 110 mètres haies, fait face à la concurrence pour représenter la France aux Jeux olympiques de Paris. Il a cependant moins de pression que ses adversaires puisqu’avec Aurel Manga, ils sont les seuls à avoir réalisé les minimas. Et Soyifidine Saïd s’est brillamment qualifié en finale en réalisant le huitième des temps des séries (50’’84), vendredi.
Nasrane Bacar, seule athlète mahoraise en lice samedi, n’a pas réussi à se qualifier en finale du 100m. Elle a pris la huitième place de sa série (12’’04).