Des zones de Moroni ont été inondées en raison des fortes pluies qui s’abattent sur l’île de la Grande Comore, en particulier la partie sud. Des phénomènes causés, selon la direction de la météorologie, par la transition du Kashkazi au Kusi.
Contrairement aux autres îles de l’Union des Comores, la Grande Comore est secouée depuis la nuit du 4 mai par de fortes pluies. Ce mardi, celles-ci ont déclenché des crues dans de nombreuses zones identifiées comme inondables, à cause des cours d’eau qui y sont localisés. « Le soir, il pleuvait tellement avec des éclairs et des tonnerres vers 1h du matin. Même me rendre aux toilettes, j’avais peur. Quand j’y suis allée, j’ai dû rester pendant plus de 5 minutes après avoir terminé mes besoins avant de regagner ma chambre. J’ai passé une nuit horrible« , a témoigné Fatima, qui vit au sud de la capitale, Moroni. Mardi matin, la circulation routière était affectée même au centre de la ville. Une route très fréquentée située près du port était inondée, obligeant les automobilistes à abandonner un des deux sens, selon de nombreuses vidéos partagées via les réseaux sociaux par les riverains.
Jusqu’à 13h, aucun bilan n’a fait état d’importants dégâts matériels. Toutefois, la direction générale de la sécurité civile (DGSC), a déclaré par voie de communiqué de presse, qu’elle était en train de venir en aide aux familles sinistrées, sans donner des chiffres. « Les agents de la direction générale de la sécurité civile sont actuellement sur le terrain pour assister et reloger les familles affectées. En collaboration avec le croissant rouge comorien, la sécurité civile prépare un soutien matériel pour prendre en charge ces familles« , indique le communiqué, lequel ajoute que la situation météorologique perdurerait jusqu’à la fin de la semaine. La DGSC a aussi précisé que deux zones de Moroni étaient touchées, notamment le sud et le nord. En dehors de la capitale, c’est à Vuvuni, l’une des villes qui ont un passé douloureux avec les inondations, ainsi que Mitsoudje, d’où est originaire le président Azali, qui pour l’heure sont affectées. Débordement de rivière pour le premier cas et crue dans un cours d’eau dénommé Maithara, pour Mitsoudjé.
Éviter les zones inondables
Du côté de la direction de la météorologie des Comores, les explications ne manquent pas et on se veut rassurant. « Actuellement, on est sur le point de passer d’une période estivale, connue sous le nom de Kashkazi à Kusi, l’hiver. Cette transition engendre certains phénomènes météorologiques à l’instar des pluies localisées. Dans notre cas, on assiste à des pluies qui se concentrent sur la Grande Comore, plus particulièrement dans la partie sud de l’île« , a indiqué un responsable selon qui les pluies devraient connaître, à partir de ce mercredi, une baisse en intensité. Cependant, les vents ne s’estomperaient pas. « Les vents soufflent à une vitesse qui va de 20 à 30K/h, et peuvent s’intensifier jusqu’à 40km/h tout au long de la semaine« , rapporte le service météorologique. A propos des mesures à adopter en cette période, la population est invitée à rester loin des zones inondables, à faire des stockages d’eau et pour les usagers de la route, à rouler avec prudence. Dans ses conseils, la direction générale de la sécurité civile déconseille aux citoyens de traverser en voiture et à pied les lits des rivières, quand bien même aucune dégradation n’est signalée.
Les mêmes précautions ont été adressées à ceux qui envisageaient de prendre la mer. D’ailleurs, les liaisons des vedettes entre Moheli et la Grande Comore étaient suspendues à cause des conditions météorologiques. Il faut noter que l’année dernière, durant la même période, les Comores avaient été sévèrement touchées par des inondations meurtrières. En l’espace de 10 jours, les trois îles ont enregistré des dégâts considérables. A l’époque, un document cadre présenté aux partenaires extérieurs du pays et au corps diplomatique, avait chiffré en besoin urgent la somme de 1.235 milliards de francs, soit 2.5 millions d’euros. Ce montant devait permettre la mise en place du plan d’urgence multi-sectoriel. Car en plus des trois décès enregistrés et des 14 blessés, sans oublier la personne portée disparue, depuis avril 2024, jusqu’à nos jours, on avait répertorié 149 familles déplacées, 66.835 personnes sinistrées, dont 23.848 à la Grande Comore. La DGSC a également comptabilisé 1.117 habitations submergées, 27 citernes contaminées et 16 maisons couchées. En tout, 30 localités avaient été touchées par les intempéries du 26 avril dernier. En tout cas, après trois jours de fortes pluies, localisées seulement à la Grande Comore, aucune alerte inquiétante n’a été lancée. Mais il faudra patienter jusqu’à la fin de la semaine puisqu’avec le dérèglement climatique, les prévisions peuvent changer à tout moment.
Journaliste presse écrite basé aux #Comores. Travaille chez @alwatwancomore
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