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Le foundi a-t-il utilisé ses pouvoirs pour violer ?

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Un homme est jugé depuis ce lundi 13 mars pour un viol datant d’avril 2020, à Tsoundzou 1. Sous prétexte de « sortir l’esprit » d’une jeune femme, il aurait abusé d’elle. La cour d’assises de Mayotte doit rendre son verdict, ce mardi.

Le traumatisme est toujours là quand la jeune femme s’avance à la barre du tribunal judiciaire de Mamoudzou, ce lundi. Il lui est difficile de ne pas trembler ou de retenir ses larmes, alors qu’elle entame son récit devant les jurés de la cour d’assises de Mayotte. Le vendredi 3 avril 2020, alors qu’elle sort de son travail à 11h, sa tante l’appelle pour lui demander un service. La trentenaire lui répond qu’elle est fatiguée, qu’elle sort du travail, mais accepte de la rejoindre plutôt dans l’après-midi. C’est donc quelques heures plus tard qu’elles prennent la route toutes les deux direction le sud de Mamoudzou, plus précisément les hauteurs de Tsoundzou 1. Là-bas, la conductrice se rend compte que celle qu’elle considère comme sa mère ne sait pas précisément où elle va. Elles trouvent difficilement la maison du foundi. L’homme, qui officie à la fois à Anjouan et Mayotte, a une petite réputation. Selon son assistante, il peut régler les problèmes des gens, libérer une personne des esprits, voire rentrer en communication avec ces derniers. 

La tante s’intéresse davantage aux compétences médicales du rebouteux. Mais ce jour-là, celui-ci n’a que faire de la vieille tante. Au cours de la rencontre, la fumée qui se dégage d’une bouteille où se consument des racines de bananiers prend la direction de la jeune femme. « Il disait que les esprits étaient en moi », raconte-t-elle au cours du premier jour du procès. La scène la met mal à l’aise, mais pour sa tante, elle accepte d’y retourner deux jours plus tard. Cette fois-ci, dès que le traitement est terminé, le foundi comorien demande que la victime reste avec lui. « Il m’a demandé de soulever mon t-shirt », poursuit-elle. L’homme de petite corpulence utilise sa seule main valide (il a perdu l’avant-bras droit dans un accident de la circulation) pour asperger d’eau « sa patiente ».  Se décrivant « dans un état second », elle s’exécute, le laissant se mettre à côté d’elle. Il requiert qu’elle enlève son pantalon, puis descend ses mains jusqu’à ses parties intimes. « Il m’a demandé s’il pouvait me pénétrer avec ses doigts, puis son sexe. J’ai dit : « non », et il l’a fait quand même ».  Impatiente, la tante dans la pièce adjacente interrompt « le rituel ». « Je leur ai dit de sortir, que son mari allait l’attendre », détaille-t-elle à la barre, sans s’être doutée de ce qui s’est passé dans la chambre.

« J’avais peur qu’il lui jette un sort »

Très choquée, la jeune femme sort en pleurs et rejoint rapidement sa voiture. A l’intérieur, elle dévoile tout à sa tante, qui tombe des nues et propose de régler ça avec le foundi. De retour chez elle, la victime n’est pas calmée et dévoile tout à son mari et sa belle-sœur. Contrairement à la vieille dame, ils lui conseillent de porter plainte. « Je ne voulais pas porter plainte. Je disais que tout le monde allait être contre moi », se souvient-elle. Marquée par ce qu’il s’est passé, elle est rentrée en dépression et n’a pu continuer son travail dans l’administration. La famille a même déménagé un temps à La Réunion pour aider la mère de famille à se reconstruire. « Je voulais absolument qu’elle se rétablisse. Je n’ai même pas pensé à mon boulot », témoigne le mari, ce lundi. 

Cet événement a scellé la rupture entre la nièce et la tante qui continue de l’appeler « ma fille ». A la question : « Pourquoi n’a-t-elle pas préconisé de prévenir la police ? », la vieille dame répond qu’elle « avait peur que le foundi lui jette un sort. Ce sont des choses qu’ils font ». Possédant des pouvoirs surnaturels ou non, l’homme connaîtra son sort, ce mardi, à l’issue du dernier jour de procès. 

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