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04/11/09 – Madi Ahamada revient au SIEAM

L'ancien président du Sieam (Syndicat d'Investissement des Eaux et Aménagements de Mayotte) Madi Ahamada a été désigné délégué de la commune deM'tsangamouji au Syndicat intercommunal d'eau et d'assainissement. C'est un retour pour celui que l'on surnomme Zansigné au Sieam, organisme qu'il a présidé pendant 7 ans avant de se voir retiré sa délégation par l'ancien maire UMP Ahamada Ousseni l'an dernier. Ce retrait avait ouvert la voie à Maoulida Soula pour prendre la tête de l'institution alors qu'il avait échoué contre ce même Madi Ahamada au ledemain des élections municipales en 2008. Madi Ahamada a en fait bénéficié du soutien du nouveau maire Issouf Madi Moula qui a battu Ahamada Ousseni le 9 août dernier lors des élections partielles. Madi Ahamada dit qu'il revient au syndicat pour travailler pour l'intérêt général. "Même si je ne serai pas d'accord tout le temps avec Maoulida Soula, je travaillerai dans l'intérêt de tous. Les élus mahorais doivent être des acteurs actifs et non des figurants" annonce-t-il.

Membre de l'UMP avant sa destitution il y a un an, Madi Ahamada dit ne plus reconnaître son parti. "L'UMP a été bananée dans tous les Dom-Tom. Quand on est dans un parti, il y a un minimum de respect à avoir. Ici, les chefs ne voulaient pas que l'on dise ce que l'on avait à dire. Il fallait les suivre un point c'est tout. Moi, je suis libre et je dis ce que je veux. Dans l'Hexagone, il y a des discussions au sein de l'UMP" explique l'ancien président du Sieam. "Qui dirige l'UMP ici ? Les chefs ont tous été battus aux élections et il n'y a personne pour rassembler le parti" estime-t-il. Il indique que le parti ne pourra se remettre que si une grosse remise en cause interne se réalise.

04/11/2009 – Tribune libre étudiante

 

 

{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}n confirmant la possibilité de réduire la bourse des étudiants pour remédier au déficit du conseil général, vous avez montré que le conseil général était prêt à sacrifier sa jeunesse pour réglementer une gestion irresponsable du budget de Mayotte venant des hauts responsables de l’île.

Permettez-moi de vous dresser un tableau de ce qu’est la vie d’un étudiant en France. Pour vous donner une idée plus concrète je vais passer au rayon x mes revenus. Mes revenus sont de 1.061 euros par mois et se décomposent comme suit : 460 euros de bourse du Crous, 236 euros de bourse de la Dasu, 245 euros d’aide au logement, 60 euros gagnés pour de l’aide aux devoirs.

Et voici comment je dépense cet argent.

  • Loyer : 550 euros.
  • Téléphone portable : 23 euros.
  • ADSL : 30 euros.
  • Restaurant universitaire : 58 euros.
  • Courses : 60 euros.
  • Transport : 31 euros.
  • Epargne : 50 euros.

Il me reste donc 199 euros, soit un peu moins que ma bourse de la Dasu pour m’autoriser des dépenses de loisirs (sorties, ciné, expositions, concerts…) ou de shopping (vêtements, produits cosmétiques…). C’est dire l’importance de la bourse de Mayotte. Sans elle, nous serions tous obligés de prendre un job à mi-temps chez Quick ou Mac Donald, alors qu’il n’est pas facile de concilier études et job étudiant.

Contrairement à un grand nombre de mes camarades, j’ai la chance de ne pas avoir à travailler pour ne pas avoir à me soucier de problèmes pécuniaires. Je bénéficie régulièrement d’une aide financière de mes parents. La dernière en date : 2.000 euros pour mon installation en région parisienne (caution de 985 euros + premier loyer + dépenses diverses). L’aide que je reçois de mes parents intervient surtout lorsque je suis confrontée à de grandes dépenses : déménagement, divers formations (prépas, formations linguistiques), voyages (qui servent également à l’éducation des jeunes).

Il faut savoir que beaucoup de jeunes mahorais ne sont pas dans mon cas. Et pour une grande majorité d’entre nous, passer des examens linguistiques type TOEFL ou TOEIC équivaut à plusieurs missions d’intérims. C’est même un luxe que beaucoup s’interdisent de s’offrir. Lorsqu’il change de ville, un étudiant doit avoir travaillé au moins un mois à temps plein pour pouvoir réaliser son déménagement. Alors si vous réduisez les bourses des étudiants, vous créez là un souci supplémentaire à de nombreux étudiants dont la situation est bien précaire, mais également à de nombreux parents qui n’ont pas tous les moyens d’envoyer au minimum 50 euros par mois à leurs enfants. 

En outre, vous avez avancé le motif du "taux d’échec important des étudiants" pour justifier votre décision. Il est vrai que le taux de réussite des étudiants mahorais est très faible, mais les conditions d’attribution de la bourse de la Dasu sont méritocratiques. La Dasu ne tolère qu’un redoublement par cycle, soit 3 redoublements dans un cursus complet allant de la licence au doctorat. Alors que le Crous peut vous accorder jusqu’à 8 ans pour obtenir votre licence, la Dasu vous permet un délai de 4 ans maximum. Par conséquent, l’action de la Dasu ne semble pas porter sur des jeunes complètement désintéressés par les études, mais sur des étudiants plutôt sérieux qui essaient de s’accrocher à leurs études en dépit de conditions difficiles.

Enfin, je me permets de vous rappeler que la jeunesse de Mayotte représente 60% de sa population. Cette jeunesse mérite d’être soutenue. Elle a besoin de se sentir épaulée par son île, surtout lorsqu’elle a du mal à inscrire ses ambitions sur un plan national.

 

Mouniati Abdou Chakour,

étudiante en L3 "Monde contemporain et journalisme"

04/11/09 – Les 10 km de Majicavo repoussés au 22 novembre

Initialement prévue le dimanche 8 novembre, la course pédestre des 10 km de Majicavo est repoussée au 22 novembre. En effet, les 7, 8 et 10 novembre, les hadjs mahorais s’envolent pour la Mecque et seront certainement accompagnés par de longs cortèges familiaux. En accord avec la préfecture, il a donc été décidé de reporter la manifestation pour ne pas porter atteinte à la sécurité des coureurs.

Pour tout renseignement supplémentaire, contactez les organisateurs au 0639 69 20 73.

03/11/09 – Le Suipp dénonce des irrégularités dans les élections

Le syndicat enseignant Snuipp Mayotte annonce avoir eu vent de plusieurs irrégularités dans l'organisation des élections du groupe consultatif paritaire (GCP) du 1er décembre prochain. "Des personnes ont affirmé ne pas avoir signé de déclaration individuelle de candidature. Pourtant, nous avons vu le vendredi 30 octobre au vice rectorat leur déclaration de candidature… Ce qui peut constituer un faux et usage de faux", explique le syndicat qui a demandé par courrier jeudi dernier la vérification des signatures des déclarations individuelles de candidature, et ce en présence des organisations syndicales. "Pire, toujours selon ces collègues, l'organisation syndicale ne les aurait contactés que le vendredi 30 octobre, en début de matinée. Les listes devant être déposées au plus tard le jeudi 29 octobre à 15h30, cette organisation syndicale n'aurait donc pas respecté le délai de dépôt des listes, et ce, avec la complicité de l'administration. Vos services ayant refusé de nous indiquer le nombre de listes déposées au terme des délais impartis, nous souhaiterions prendre connaissances des éléments qui prouvent que toutes les organisations syndicales ont respecté les délais" poursuit le courrier transmis ce lundi au vice rectorat. Le Snuipp réclame l'annulation de toutes les listes qui n'auraient pas respecté les procédures et plus de transparence pour les élections à venir.

03/11/09 – Le microcrédit, « une possibilité de sortir du chômage en respectant les individus »

Invité par Soulaïmana Noussoura, le président de l'union départementale de Mayotte de la CFE-CGC, Gérard Labrune, secrétaire général de l'organisation syndicale et membre du conseil économique et social national, a mené un débat à la MJC de M'gombani sur le microcrédit vendredi dernier. Devant une assistance peu nombreuse, l'auteur d'un rapport sur le microcrédit en 2008 en a vanté les mérites, soulignant que "l'initiative privée est une condition nécessaire au développement". Le microcrédit est pour lui "une possibilité de sortir du chômage et des minimas sociaux, en respectant les individus" et en leur permettant même de créer leur entreprise.

Au niveau national, le microcrédit a permis la création de 24.000 entreprises et de 71.000 emplois en 2008, ce qui prouve que c'est "un élément économique non négligeable", qui permet de soutenir les personnes qui n'ont pas accès au crédit bancaire. Installée à Mayotte depuis 1996, l'Adie (Association pour le droit à l'initiative économique) est le seul organisme à délivrer des microcrédits sur notre île. Elle est la seconde au niveau national en termes de production, après la Corse. Financée par l'Etat à 20% et par le conseil général à 60%, le reste étant de l'autofinancement, elle a accompagné 2.200 projets depuis sa création et sa déléguée régionale Dassami Faharidine espère atteindre 600 projets cette année, soit plus d'1.670.000€ dépensés. Le maximum de crédit accordé est fixé à 6.000€, et peut être cumulé avec un prêt sur l'honneur à taux zéro. Le montant moyen des prêts est de 2.700€. Le taux d'intérêt de ces prêts est fixé à 9,71%, car les 6 conseillers effectuent un travail d'accompagnement comptable et de gestion gratuit, en se rendant régulièrement sur le terrain.

Le taux d'impayé à Mayotte est de 3,51%, contre 6,58% au niveau national. La moitié des porteurs de projets sont des commerçants et des importateurs, les autres bénéficiaires se répartissant dans les secteurs de la restauration, de l'agriculture, de l'artisanat, des taxis, de l'électricité ou de la plomberie. Avec une moyenne d'âge de 48 ans, 60% étaient des femmes qui très souvent n'ont pas eu la chance d'être scolarisée et qui n'auraient pas pu avoir de travail sans le soutien de cette structure d'accompagnement.

03/11/09 – Mystik, un clip tourné à Mayotte

Le rappeur Mystik, venu sur l’île pour une mini-tournée en février dernier, est tombé sous le charme de Mayotte et y a tourné le clip de sa chanson "Caribou", écrite sur place.

Réalisé par First Prod, le clip tourne actuellement sur le net afin d’annoncer la sortie de son album "Magnitude 9", prévue en fin d’année 2009. En attendant la sortie, le clip fait déjà parler de lui et les commentaires des internautes sont plutôt flatteurs, il faut avouer que les images parlent d’elles-mêmes.

Le clip peut-être vu sur www.dailymotion.com, www.youtube.com, www.rap2france.com et www.myspace.com/mystikamente

03/11/2009 – Association des travailleurs sociaux

 

 

{xtypo_dropcap}"O{/xtypo_dropcap}n s'est rendu compte que les services sociaux et les travailleurs sociaux sont très peu connus de la population et surtout des élus qui ne savent pas ce qu'on fait et où nous trouver. On est jamais consulté alors que c'est nous qui construisons l'action sociale à Mayotte". Ali Nizary, 2ème vice-président de l'ASTM depuis sa création en décembre 1998, fait partie des 6 membres du bureau qui travaillent d'arrache-pied depuis plus de 6 mois pour organiser ce colloque intitulé : "Mieux connaître les services sociaux à Mayotte", qui sera financé par le conseil général et la Dass.

La journée du vendredi 6 novembre, à la MJC de M'gombani, est destinée à susciter des vocations chez les jeunes mahorais. Une cinquantaine de travailleurs sociaux seront présents dans des stands présentant chaque corps de métier : assistants sociaux, éducateurs spécialisés, éducateurs jeunes enfants, moniteurs-éducateurs, conseillers économiques, sociaux et familiaux, aides médico-psychologiques, conseillers socio-professionnels, etc.

L'objectif de cette journée est d'expliquer aux jeunes les parcours, les formations et les débouchés possibles dans ce secteur. Une convention signée entre Mayotte et l'IRTS (Institut régional du travail social) de la Réunion réserve 10 places par an aux étudiants mahorais, 5 pour la formation d'assistant social et 5 pour celle d'éducateur spécialisé. Un film de l'IRTS sera projeté dans l'après-midi au cinéma de Mamoudzou et un étudiant mahorais témoignera de son expérience.

 

"L'action sociale n'est pas la priorité des élus, contrairement à ce qu'on voit dans d'autres départements"

 

Le lendemain à Koropa débutera le colloque proprement dit, avec de nombreuses interventions prévues. Après un exposé d'Anziza Moustoifa et Chris Kordjee, deux anciennes travailleuses sociales, sur l'histoire encore jeune de l'action sociale à Mayotte, la présidente de l'Association nationale des assistants sociaux (Anas) Françoise Leglise évoquera la déontologie et le secret professionnel.

La CSSM (Caisse de sécurité sociale de Mayotte), l'EAF (Etablissement des allocations familiales) et la DSDS (Direction de la santé et du développement social) présenteront ensuite leurs services. L'après-midi sera consacrée à la problématique de la création des CCAS à Mayotte avec l'intervention d'Eric Fruteau, maire de Saint-André et président de l'Union départementale des CCAS de la Réunion, puis l'Anas interviendra une seconde fois pour évoquer les évolutions de l'action sociale départementale au niveau national. Tous les actes du colloque seront retranscrits et publiés par l'Anas.

"Ce colloque permettra de mieux cerner le rôle des communes, du conseil général et de l'Etat pour mieux coordonner les actions, les partenariats et les échanges entre les services : le public sera ainsi mieux orienté", fait valoir M. Nizary. Ces deux journées permettront également d'engager une réflexion plus générale sur le devenir de l'action sociale à Mayotte, qui "n'est pas la priorité des élus, contrairement à ce qu'on voit dans d'autres départements", remarque Abdallah Abdou dit Pablo, le président de l'ASTM.

"L'île va passer d'une société traditionnelle à une société occidentale avec au passage des coûts humains, moraux, économiques et sociaux extrêmement lourds. C'est pourquoi la question du service social doit obligatoirement s'accompagner d'une réflexion sur le devenir de la société mahoraise à long terme", peut-on lire dans la plaquette de présentation.

"L'idée est que la population prenne conscience des possibilités d'aide qu'on peut avoir à Mayotte. Mais tout le monde aujourd'hui ne réclame pas ses droits, c'est aussi parce que le montant des prestations ici est désolant pour des queues interminables", ajoute M. Abdou qui tient à souligner que son association est ouverte à tous les travailleurs sociaux de Mayotte, y compris les Métropolitains "qui ont beaucoup à nous apporter" : "Nous demandons à ce qu'ils se mobilisent avec nous pour faire connaître nos métiers, car le colloque ne suffira pas pour montrer notre travail au quotidien".

 

Julien Perrot

 


 

Le programme du colloque

 

  • Vendredi 6 novembre à la MJC de M'gombani

8h : ouverture de la journée par le discours du président de l’association

8h30 : Début des stands de chaque corps de métier

12h : Pause

14h : Projection de film sur les différents corps de métier par l’IRTS de la Réunion à la salle du cinéma de Mamoudzou. L’animation sera assurée par Hugues Bardin de l’IRTS de la Réunion.

15h : Pause café offert par l’association

15h15 : Intervention de l’IRTS, de la DSDS et témoignage d’un étudiant mahorais à l’IRTS (ancien ou étudiant en cours de formation). L’animation sera assurée par Hugues Bardin et par Karida Nourdine, responsable du service formation de la DSDS

16h : Echange avec la salle et questions diverses

16h30 : Fin de la journée.

 

  • Samedi 7 novembre à Koropa

8h : Accueil des invités

8h30 : Discours de bienvenue du maire de Koungou

8h45 : ouverture de la journée avec le discours officiel du président de l’ATSM et présentation de son équipe

9h : Allocution des autorités : préfet, président du conseil général, un parlementaire

9h30 : Intervention de deux anciens travailleurs sociaux, Anziza Moustoifa et Chris Kordjee, sur l’histoire de l’action sociale à Mayotte

10h : Intervention de l’ANAS sur la déontologie et secret professionnel par Françoise Leglise, présidente nationale de l’ANAS et Joëlle Delacote, secrétaire générale de l’Anas

10h30 : Pause café sur place offert par l’association

10h45: Présentation du service social de la DSDS, son organisation, ses partenaires et le devenir du service social dans le cadre de la départementalisation de Mayotte, par Mohamed El Amine, directeur de la DSDS

11h15: présentation de la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte : service sociale et protection sociale

11h35 : présentation de l'Etablissement des allocations familiales de Mayotte (EAF), par Jean Christophe Bourot

12h : Echange dans la salle

12h30 : Pause déjeuner

14h : Présentation du service social municipal dans le cadre de la mise en place prochaine des CCAS, par la maire de Pamandzi et Eric Fruteau, maire de Saint-André et président de l’UDCCAS de la Réunion

14h30 : Intervention de l’Anas sur les évolutions de l’action sociale départementale au niveau nationale par Françoise Leglise et Joëlle Delacote

15h15 : Pause café sur place

15h30 : Débat et questions diverses

16h30 : Conclusion et fermeture des travaux.

03/11/2009 – Tribune libre politique

 

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}ans une tribune libre récente, publiée dans ce même journal, l’organisation d’un large débat impliquant différents acteurs sous la forme des fameux Etats généraux a été suggérée par l’auteur de cette tribune. Cela permettra entre autres, de comprendre les raisons de ces défaites.

Au lieu de cela, dans une lettre à l’ancien président du conseil général, le préfet Hubert Derache s’est contenté d’une réponse pour "votre information ainsi que celle des Mahorais". Etait-ce la réponse appropriée de la part de l’Etat à une situation de détresse de la population frappée de toute part par le licenciement en cascade et la misère ?

Dans un contexte de grande inquiétude populaire, le président de la CRC Jacques Brana a accordé un entretien riche d’enseignements à votre journal. Le haut fonctionnaire révèle notamment que la CDM souffrirait d’une grave "maladie budgétaire" et qu’elle (la CDM) "n’avait plus la main sur son budget, en d’autres termes que le préfet est redevenu ce qu’il a toujours été à Mayotte, à savoir l’autorité de tutelle. On nous disait le contraire il y a quelques jours, du côté de l’hémicycle Bamana".

A la lumière de ces éléments objectifs, voici une occasion pour toutes les forces vives de cette île pour imaginer cette table ronde, autour de laquelle on réunirait ces personnalités éminentes pour parler sans langue de bois, comme ils ont su si bien le faire dans le cadre des Etats généraux, et ce dans le but de trouver des remèdes efficaces au grand malade budgétaire.

 

Appel des Mahorais à leurs autorités

 

Le monde est en train de traverser une des crises la plus grave de son histoire. Au lieu de s’unir pour sauver la Collectivité, les Mahorais assistent bouche bée à une querelle contreproductive des autorités. Dans sa réponse, que nous apprend le préfet ? En principe, selon lui, l’engagement de l’Etat dans les Contrats de plan et les Conventions de développement précédents se faisaient pour des montants précis et par opération. Il ajoute qu’aucun remboursement ne peut se faire au-delà des engagements contractualisés. Si à la longue il s’avère que les coûts réels des opérations venaient à être le double ou le triple des montants pour lesquels l’Etat s’était engagé, cela est de la faute de la Collectivité.

C’est ainsi qu’il démontre que l’Etat n’a pas de dettes impayées envers la Collectivité. Sauf que les derniers Contrat de plan et Convention de développement couvrent respectivement les périodes 2000-2006 et 2003-2007, soit avant la décentralisation qui est intervenue en avril 2004. Donc les surcoûts générés ou apparus ultérieurement sont le fait des estimations erronées des services de l’Etat.

C’est pourquoi, au lieu de solutions concertées, les autorités font le choix de se déchirer dans des querelles peu intéressantes, dont les conséquences sont graves pour les Mahorais les plus faibles. Les conséquences sont aussi graves pour la politique du gouvernement qui perd la confiance des Mahorais. Nous attendons du préfet, en parfaite harmonie avec les élus, des solutions et de la concertation. Nous attendons du contrôle de légalité d’être le gardien vigilant du respect de la loi et de ne pas hésiter à "taper", à sanctionner les fautes si celles-ci existent, et non à pénaliser de cette façon la population mahoraise.

 

Pour que guérisse le malade budgétaire

 

Force est de constater que comme la grippe A ou la grippe H1N1, cette maladie budgétaire qui frappe les communes de Mayotte et le conseil général est une maladie planétaire. Au niveau des Dom, national et mondial, les mesures proposées sont des plans de relance, l’augmentation du taux de consommation des crédits d’investissement par le lancement de la construction de grands chantiers.

Curieusement, pour ce qui est de Mayotte, le plan de guérison préconise la hausse des tarifs du STM par la baisse de la participation de la CDM, la création d’une taxe départementale sur l’électricité au taux de 4%, la diminution de la bourse des étudiants de 4 M€ à compter de 2010, la fin de la gratuité de la régularisation foncière pour encaisser 3,21 M€, la modification de la politique d’embauche des personnels pour baisser les frais du personnel de 8 M€…

Il est clairement démontré qu’à Mayotte toutes les forces sont mobilisées pour ne rien faire. Toutes les mesures qu’on impose aux Mahorais ne semblent avoir qu’un objet : geler l’activité économique et par voie de conséquence aggraver les difficultés de la maison commune : le "laka" conseil général.

Avec de telles mesures, ne cherche-t-on pas à dresser le gouvernement de la République contre les Mahorais. Sauf qu’avec de telles mesures, il ne faut pas s’étonner qu’aucun élu UMP ne se fasse élire en 2011. Ce sera la faute de la politique mise en œuvre au sein de cette Collectivité. La loi doit être la même pour tous les citoyens de la République, qu’elle protège ou qu’elle punisse. 

En conclusion les Mahorais espèrent vivement du "nahouda" préfet, non pas une alimentation de la polémique politicienne, mais des propositions de solutions républicaines dans l’intérêt général et de la catégorie sociale la plus faible.

Les Mahorais souhaitent que les élus rendent compte d’une manière objective de leur bonne ou mauvaise gestion et qu’ils démentent notamment ces fausses accusations de voyages en première classe et autres privilèges indécents qu’ils s’accorderaient. Et ils ont raison de rejeter les propositions qui ne font qu’aggraver la précarité à savoir : la baisse des bourses de nos enfants, le licenciement des agents publics, l’augmentation des tarifs de la barge…

Les Mahorais pensent que la solution est dans l’égalité des droits devant la loi et par l’augmentation du taux de consommation des crédits d’investissement par le lancement des travaux du Contrat de projet 2008-2014 et dans la négociation avec l’Etat d’un Plan de relance II d’un montant de 200 M€, dont les travaux seront réalisés sous la maîtrise d’ouvrage de l’Etat. Vous cherchez les raisons des dernières défaites électorales de l’UMP : l’explication est incontestablement dans cette politique mise en œuvre à Mayotte qui réprime les Mahorais de base.

 

Issa Bamcolo Mohamed,

adjoint au maire de M’tsangamouji

02/11/09 – La Creuse et Mayotte signent une convention

A priori entre la Creuse et Mayotte tout diffère. D'un côté on a l'un des départements dont la population est l'une des plus vieilles d'Europe et de l'autre celui dont plus de 50% de la population à moins de 20 ans. La creuse est un département hexagonal, agricole et rural, alors que Mayotte s'urbanise à toute vitesse. Pourtant, il existe bien une passerelle entre les deux collectivités puisque depuis de nombreuses années, des Mahorais s'installent dans ce département du Massif central. Et c'est pour comprendre comment fonctionne la société mahoraise et ses institutions et ainsi mieux aider les Mahorais en difficulté installés dans la Creuse, qu'une mission du Conseil général de la Creuse est venue à Mayotte. Selon André Mavigner, vice-président du Conseil général de la Creuse, cette visite d'une semaine a permis de comprendre beaucoup de choses. "Les Mahorais qui viennent dans notre département ont deux profils : des mamans courageuses, seules avec beaucoup d'enfants et des étudiants. En venant ici, j'ai compris l'importance de l'école coranique et pourquoi les familles mahoraises tenaient tant à habiter toutes dans les mêmes quartiers car il existe ici une solidarité extraordinaire."

Celui-ci a fait part de son inquiétude quant à la réussite scolaire des Mahorais dans la Creuse. Auparavant, les Mahorais décrochaient leurs diplômes alors qu'aujourd'- hui, les élèves et étudiants mahorais sont en situation d'échec scolaire. "On veut les comprendre pour qu'ils réussissent. Il y a à travailler l'orientation et le choix des filières. Le rectorat de l'académie de Limoges s'y emploie avec nous et nous comptons mettre en place un poste d'aide social pour aider toutes ces personnes" a déclaré M. Mavigner à son homologue mahorais Ahamed Attoumani Douchina. Ce dernier s'est félicité de la venue d'une délégation de la Creuse et a promis que les Creusois seraient accueillis comme chez eux à Mayotte.

La convention générale signée entre les deux collectivités officialise donc la relation entre la Creuse et Mayotte. "En signant, on signifie qu'on a pris en compte la situation de cette population : désormais, on n'a pas le droit de les oublier et nous ferons en sorte que nos services respectifs travaillent ensemble pour cela" a affirmé M. Mavigner avant d'offrir à M. Douchina un couteau. Celui-ci a donné en échange un coffre en bois.

02/11/09 – Sarkozy prépare des mesures spécifiques à chaque territoire

Nicolas Sarkozy devrait annoncer le 6 novembre des mesures spécifiques pour chacun des territoires ultramarins, comme la réalisation de "lieux de mémoire et de fierté territoriale" sur les atolls polynésiens, ou l'accès à la cantine pour tous les élèves mahorais, selon des éléments recueillis par l'AFP. Le chef de l'Etat doit présider, ce jour-là, le premier comité  interministériel de l'Outremer (CIOM), qui arrêtera également des mesures destinées à l'ensemble de l'Outremer. Aboutissement des Etats généraux lancés en février, en pleine crise sociale aux Antilles, le CIOM pourrait ainsi proposer de promouvoir les atolls polynésiens de Mururoa et Hao comme "lieux de mémoire et de fierté territoriale". Il s'agirait d'exprimer la reconnaissance de la Nation aux personnels ayant participé aux essais nucléaires. Le gouvernement s'est également penché sur le problème des évacuations sanitaires pour les îles et atolls les plus éloignés de Papeete et la sécurisation de l'accès de la Polynésie au haut débit numérique. Il devrait aussi plaider pour que la collectivité devienne éligible aux fonds  structurels européens.

A Mayotte, il est envisagé la mise en place d'une "année post-bac" en faveur de ses étudiants en situation d'échec. La restauration scolaire, qui concerne aujourd'hui 50% seulement des élèves mahorais, pourrait en outre être généralisée de manière à ce que tous les enfants puissent disposer au plus tard à la rentrée 2011 d'un repas à l'école. Il s'agit généralement de leur seul repas de la journée. Dans les Dom, le gouvernement compte revoir l'articulation des compétences en matière de lutte contre les insectes vecteurs de maladies (paludisme, dengue, chikungunya) et augmenter à partir de 2010 le numerus clausus des études médicales de l'université Antilles-Guyane. Aux Antilles, les conseils généraux seraient appelés à développer les hébergements pour toxicomanes. En Guadeloupe, le gouvernement souhaite développer le nautisme, qui souffrirait d'un "déficit d'image en métropole et à l'étranger", et faire en sorte de développer la vocation croisiériste du port de Basse-Terre. Les collectivités seraient invitées à créer une agence d'urbanisme "pour organiser la trame urbaine" et le conseil régional, aidé du ministère de la Culture, porterait le projet de création d'un pôle régional des arts et du spectacle. En Guyane, le gouvernement envisage de proposer sur l'île de Cayenne une ou deux villes nouvelles pour rattraper le déficit de 14.000 logements. D'importants travaux d'infrastructure routière notamment entre Cayenne et Kourou et une sécurisation de la navigation fluviale devraient être décidés. En Martinique, le gouvernement veut favoriser la relance économique du Nord du département en utilisant la ville de Saint Pierre comme moteur et faire baisser les coûts de fonctionnement du port de Fort-de-France. ALa Réunion, la mesure la plus emblématique devrait être la demande d'inscription de l'île au patrimoine mondial de l'Unesco.

30/10/09 – Une étude sur l’emploi territorial pour redéployer les effectifs

"C'est plus que l'armée mexicaine"

Jeudi matin au cinéma Alpa Joe, le CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale) a présenté aux directeurs des services du conseil général et des communes les résultats de la première étude régionale sur les "Emplois et métiers territoriaux de Mayotte". Elle a été réalisée par l'Observatoire de la FPT et la direction de la prospective, constituant une photographie de la situation au 31 décembre 2007.

Cette étude très complète sera un outil très utile pour gérer les ressources humaines des collectivités territoriales. "Ces résultats viennent nous interpeler sur les choses que nous ne savions pas et nous confirme la gravité de la situation pour celles que nous savions", a déclaré Ahamed Attoumani Douchina, le président du conseil général, venu au début de la présentation.

"Au STM par exemple, on a dépassé de manière extraordinaire le nombre de personne que l'on devait avoir : c'est plus que l'armée mexicaine ! Dans d'autres services, c'est l'inverse. Il faut réfléchir à un redéploiement et remercier certaines personnes", a-t-il annoncé. L'étude fait également apparaître que le nombre de femmes de ménage, de gardiens et de chauffeurs est bien plus important qu'ailleurs.

Présentée par Mohamed Amine, directeur de l'Observatoire de la FPT et par Philippe Mouton, directeur de la prospective, qui ont été surpris par les "spécificités mahoraises" au cours de leur enquête, cette étude a permis de définir des tendances pour mieux accompagner les collectivités dans leurs futurs recrutements et anticiper leurs besoins en formations, avec le transfert de compétences et les nouvelles contraintes légales inhérents au processus de départementalisation.

"L'enjeu du département, c'est la gestion du transfert des compétences obligatoires au conseil général, comme l'aide sociale à l'enfance, au handicap, à la vieillesse. Le budget de la protection maternelle et infantile va exploser", a prophétisé Marc Baïetto, premier vice-président du CNFPT, qui venait pour la première fois à Mayotte.

"Cette étude permettra une réorganisation des services et un renforcement des services sociaux, de la jeunesse et de l'assainissement", a analysé Jérémy Blazquez, directeur régional du CNFPT de Mayotte, qui a rappelé que sa délégation régionale effectue un réel effort de formation du personnel depuis sa création en 2005, avec 4.000 agents (sur 6.000 environ, hors CES) venus au moins une fois pour une journée de formation, et une moyenne de 2,5 jours de formation par agent et par an contre un jour au niveau national.

30/10/09 – Le vice-recteur en direct sur RFO Radio

Le rendez-vous est désormais traditionnel, la tranche matinale de RFO Radio est consacrée le mercredi matin, de 8h à 9h, à l’éducation. Le principe de l’émission est de faire intervenir deux à trois personnes afin qu’elles répondent aux questions d’un journaliste et des auditeurs.

Pour cette année 2009, les émissions seront susceptibles d’aborder une des 34 actions du projet académique, ou bien évoqueront l’enseignement d’une discipline, ou bien relaieront un des nombreux évènements de l’année scolaire : Fête de la science, Forum des formations supérieures, Semaine de la presse…

30/10/09 – La réussite par l’effort et le travail

La réussite par l'effort et le travail : la devise du Groupement du service militaire adapté (GSMA) de Mayotte a sonné fort dans la commune de Kani-Kéli, ce jeudi en fin d'après-midi, pour la présentation du nouveau contingent.

Le groupement y organisait sa présentation devant une population regroupée en masse. Les cérémonies militaires du GSMA s'extériorisent ces derniers temps : "avant nous réalisions tout en interne. Aujourd'hui nous nous déplaçons dans les villages pour permettre à la population de voir ce que nous accomplissons", déclare le chef de bataillon Leheu, également directeur de la formation et de l'insertion. "Ce sont des jeunes recrues qui viennent de l'île entière, et il y en a aujourd'hui originaires de Kani-Kéli. C'est un plaisir pour eux, et pour nous, de défiler ici", ajoute-t-il.

Sous l'œil affecté du président du conseil général Ahamed Attoumani Douchina, le chef de corps et lieutenant-colonel Philippe Rech a décoré plusieurs membres du groupement au nom du ministre de la Défense : l’adjudant-chef Fabienne Simon, l’adjudant Christophe Franchet, le sergent-chef Tony Benamar, le sergent-chef Jean-Philippe Marsolle et le caporal-chef Steeve Dufour pour la qualité de leur service au sein des armées. Ceci avant de saluer l'engagement au sein de la force européenne (Eufor) au Tchad du lieutenant-colonel Jean-Yves Thouvenot et remettre deux lettres de félicitations, une au caporal Hamada Macolo et une autre au marsouin Ali Bacar Ali "pour la remarquable efficacité de leur travail".

Les stagiaires qui quitteront le GSMA ce vendredi, après une année de formation et l'obtention du Capi (certificat d'aptitude personnel à l'insertion), ont été une dernière fois salués, tandis que les nouveaux contingents ont vu les cadres du groupement leur remettre l'insigne du GSMA, après avoir clôturé la formation générale initiale. Un défilé le long de la route nationale s'est ensuite tenu, devant le lieutenant-colonel Rech, le président du CG, le maire de Kani-Kéli Aynoudine Madi ou encore les notables de la commune. Les nouveaux contingents poursuivront onze mois de formation dans l'électricité, la sécurité et la maçonnerie, avec l'opportunité au bout de s'insérer beaucoup plus sereinement dans la vie professionnelle.

30/10/09 – 3.000 € récoltés au concert pour les diabétiques

Le Club des jeunes diabétiques AJD 976 tient à remercier le public qui a répondu présent de façon massive pour la réussite d'"Un concert pour nous !", un spectacle de grande qualité qui a permis de récolter 3.000 €, soit un tiers de la subvention annuelle qui était versée par le conseil général. Ces fonds permettront le maintien momentané des actions menées au sein de l’association et un chèque de 300 € sera remis officiellement le 14 novembre, Journée mondiale du diabète, à l’association nationale d’intérêt public d’Aide aux jeunes diabétiques à Paris, pour la recherche.

L'association remercie aussi l’ensemble de ses partenaires : M. Saïdani, pour la mise à disposition du site Relais de Bandrélé, la mairie de Bandrélé pour son autorisation communale, l'ADSJN (Association pour le développement du secourisme des jeunes de Nyambadao) pour leur encadrement, l'AMM (Association des musiciens de Mayotte) pour ses artistes présents, l'association Nafassi pour la coordination du projet, les bénévoles pour leur disponibilité, l’animateur Bouch pour son dynamisme et les entreprises qui ont généreusement contribué au succès du projet.

30/10/09 – 3ème Congrès international de médecine d’urgence le 9 novembre à Mayotte

Les 6 et 7 novembre à la Réunion, puis le 9 novembre à Mayotte se tiendra le 3ème Congrès international de médecine d’urgence de l’océan Indien. Placé sous l’égide de la Société française de médecine d’urgence (SFMU), ce rassemblement sera l’occasion d’échanges entre professionnels de santé de l’océan Indien, avec les plus grands spécialistes métropolitains de la discipline, à l’image du Dr Goldstein, chef de service du Samu au CHU de Lille et ancien président de la SFMU, rapporte les site Clicanoo.

Des experts présenteront les dernières recommandations en vigueur. La gestion téléphonique des urgences psychiatriques, les nouveaux médicaments anti-thrombotiques, les urgences neurologiques des maladies tropicales, le transfert sanitaire aérien du nouveau-né… Autant de sujets qui seront abordés au cours de deux journées intenses de débat avant une présentation à Mayotte le 9 novembre. À la Réunion, le Samu fêtera ses 30 ans l’année prochaine. Chikungunya, grippe A (H1N1) et plus récemment le crash de l’avion de la Yemenia Airlines au large des Comores ou les émeutes civiles à Madagascar… Les urgentistes sont sur tous les fronts et ont montré leur rôle fondamental dans la zone océan Indien.

30/10/09 – Cross académique UNSS le 4 novembre

Le cross académique de l’UNSS rassemblera les meilleurs coureurs des établissements scolaires de l’île ce mercredi 4 novembre. L’épreuve aura lieu chez M. Bahedja Souhaïli entre le collège de Chiconi et Kahani.

30/10/09 – Rosador–Kawéni à la radio

Kwézi FM diffuse ce week-end le match en retard opposant le récent vainqueur de la coupe de France Kawéni au deuxième du championnat Rosador (15h30). A noter que les Kawéniens organisent en soirée une grande fête à la Geôle pour lever des fonds leur permettant d’amener le plus de monde possible dans l’Hexagone pour assister au 7e tour de Coupe de France.

En basket, ce sera le 1/4 de finale de la coupe de France opposant Vautour à Scolo Dunks qui sera diffusé le dimanche 1er novembre à 17h.

30/10/09 – Port : les négociations butent sur la paye des jours de grève

Alors que toutes les conditions semblaient pourtant réunies pour se diriger vers une sortie de crise – l'intersyndicale CGT-Ma FO ayant obtenu mercredi soir dans la nuit l'adhésion des agents grévistes aux accords portant sur la grille salariale, le redéploiement du directeur CCI du port M. Lejeune et sur la définition du poste de responsable opérationnel – les négociations ont pourtant buté ce jeudi sur la question du paiement des jours grevés.

Le président de la CCI, qui a mandaté son directeur Ibrahim Aboubacar pour négocier avec l'intersyndicale, refuse de transiger sur ce dernier point, que les grévistes avaient pris soin de notifier dans le préavis signifiant leurs revendications. Cette dernière proposition repoussée par la CCI suggérait la prise en charge par l'employeur de la rémunération de la première semaine grevée, et d'étaler le retrait des salaires de la deuxième sur un échéancier courant sur plusieurs mois.

Les positions du président de la CCI seront infléchies ou renforcées par les conclusions de l'assemblée extraordinaire de la chambre consulaire, qui se tient aujourd'hui vendredi, et que beaucoup annoncent houleuse.

En tout cas, le spectre des crises d'approvisionnent que l'on croyait appartenir à un autre temps se dessine de plus en plus clairement. Si le conflit persiste, l'économie locale risque d'être sérieusement paralysée. Les produits se raréfient sur les étals, et les activités et productions locales, pour la plupart dépendantes des importations, commencent à manquer des ressources indispensables. Le journal Mayotte hebdo est ainsi imprimé sur du papier brillant cette semaine… le conteneur avec le papier habituel étant bloqué à quai depuis près de 10 jours.

D'ailleurs, le préfet de Mayotte Hubert Derache a autorisé la réquisition de cinq personnes, une secrétaire et quatre agents portuaires, afin de libérer dans la journée les conteneurs renfermant des produits de première nécessité, mais aussi les aliments pour bétail. En effet, les dirigeants de la Scam et nombre d'éleveurs avaient fait valoir que leur production se trouverait sérieusement menacée faute d'alimentation dans les prochains jours. Cette opération s'est déroulée dans le calme, sous le regard tout de même d'un important regroupement de forces de l'ordre.

30/10/2009 – Tribune libre : Lettre de Saïd Omar Oili au Préfet

 

 

{xtypo_dropcap}V{/xtypo_dropcap}ous contestez mon approche sur la question de la dette de l’Etat, en indiquant que le montant de 63 M€ que j’avais inscrit fin 2007 était surévalué, et qu’à ce jour il reste à régler 3,8 M€ pour le marché de Mamoudzou. A l’époque, quand j’avais posé le problème des avances faites par le conseil général, un tableau récapitulatif précis, opération par opération, avait été transmis aux services de la préfecture. Nous avions attendu plusieurs semaines et relancé vos services pour connaître votre position, mais nous n’avions pas réussi à nous mettre d’accord avant la fin de mon mandat de président de la Collectivité territoriale.

Malgré nos nombreuses demandes auprès du président du conseil général actuel, nous n’avons pas eu un vrai bilan, opération par opération, à partir de la liste élaborée en 2007 et réactualisée. Enfin, dans votre rapport d’activités 2008 que j’ai lu, en aucun cas vous citez un chiffre précis dans le cadre de ce remboursement de la dette.

Mon souci en 2007 était de mettre à plat les relations financières entre l’Etat et le conseil général et de solder la période d’avant 2004, où la confusion régnait dans les financements des opérations, notamment d’investissement. Nous avions instauré un véritable dialogue avec la préfecture, sur la base de chiffres précis et vérifiés et dans le respect des prérogatives de chacun.

Il est vrai que nous nous étions étonnés que le surcoût de la construction du second quai du port de Longoni soit à la charge de la Collectivité et que le montant inscrit par les services de l’Etat dans le Contrat de projet était minoré, alors que vos services exerçaient de fait un rôle de maîtrise d’ouvrage déléguée.

Vous contestez mon analyse sur votre contrôle de légalité du budget primitif 2009 où la préfecture n’avait fait aucune observation. Je ne faisais que citer le rapport de la Chambre territoriale des comptes qui précise : "le budget primitif 2009 voté par la Collectivité le 28 décembre 2008 en équilibre apparent était en réalité en déséquilibre réel pour un montant que l’on peut chiffrer à au moins 28 millions d’euros".

De surcroît, le représentant de l’Etat ne pouvait pas ignorer les interventions des conseillers généraux de l’opposition qui, en séance publique du 22 décembre 2008, avaient soulevé la question de la sincérité du budget primitif et pour cette raison ne l’avaient pas voté. Malheureusement, j’ai pu constater encore récemment, sur la question des transports scolaires et conforté par l’ordonnance du tribunal administratif, que la légalité des actes de nos collectivités n’était pas toujours appréciée de la même manière.

Enfin, vous mettez en cause ma gestion en tant qu’exécutif du conseil général sur la hausse de la masse salariale de 2006 à 2007. Je m’étonne de cette vue partielle, alors qu’elle est sans commune mesure avec l’augmentation de 2008 et 2009 : plus de 30%. Notamment, vous mettez en cause les emplois d’une durée d’un mois mise en place à l’échelon communal par l’ancienne majorité dans le cadre du dispositif dit "CDL" pour une vingtaine de bénéficiaires par commune et sur des travaux d’utilité collective : entretien d’espaces publics par exemple.

Vous savez qu’aujourd’hui il n’existe aucune politique de minima sociaux dignes de ce nom à Mayotte et que les interventions dans le domaine social au budget de la Collectivité sont très faibles, alors que dans les départements d’Outremer elles constituent plus de la moitié des dépenses. Je suis très fier d’avoir, avec ma majorité, mis en place ce dispositif qui donne des revenus aux personnes démunies dans les villages, en contrepartie d’un travail utile pour les habitants. Remettre en cause ce dispositif, c’est tourner le dos à la départementalisation qui doit améliorer notamment la situation sociale des personnes les plus démunies.

De surcroît, il est adapté aux principes le plus souvent reconnus aujourd’hui d’une contrepartie par un travail aux aides individuelles. En cela il est très "moderne" et plus adapté qu’une aide individuelle relevant de l’assistance.

Je partage totalement votre point de vue sur la nécessité d’une "nouvelle culture de la gestion des fonds publics" à Mayotte et ailleurs. En effet, durant mon précédent mandat dans des conditions difficiles, mais classiques des premières années de transfert d’un exécutif, j’ai mis en place des outils de gestion et une administration qui fonctionnait avec ses imperfections.

Le rapport de contrôle de la Chambre régionale des comptes de la Réunion sur ces premières années le confirme. Aujourd’hui, le déficit de la Collectivité territoriale est important mais il est proportionnellement sans commune mesure avec le déficit abyssal de l’Etat qui a été récemment proposé au vote du Parlement. La nécessité d’une "nouvelle culture de gestion des fonds publics" est sans doute un objectif que nous pouvons partager ensemble : collectivités territoriales et Etat.

Au-delà de ces nécessaires clarifications, Monsieur le préfet, aujourd’hui la situation des finances publiques de Mayotte est grave et je souhaite ardemment que l’Etat et les élus mahorais puissent trouver ensemble de réelles perspectives de redressement et de développement de notre île, au-delà des querelles politiciennes et pour l’intérêt général.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le préfet, l’expression de ma considération distinguée.

 

Saïd Omar Oili,

conseiller général de Dzaoudzi-Labattoir

30/10/2009 – Tribune libre : Lettre ouverte à Monsieur le président du CG

 

 

{xtypo_dropcap}N{/xtypo_dropcap}ous sommes assurés que la période difficile que vous traversez aujourd’hui est renforcée par une mauvaise gestion de vos ressources humaines, par une décentralisation trop expéditive, par une évolution exponentielle de la population, par une concentration de l’emploi dans le secteur public, par des causes multiples et variées que nous n’écoutons que pour ne pas les refaire plus tard.

Par contre, nous voulons simplement construire et construire durablement avec un dialogue social fort et une véritable prise en compte des ressources humaines, d’un salariat stable et pérenne, moteur de l’institution départementale, mais aussi porteur pour l’économie de Mayotte.

Nous ne nous résoudrons jamais à accepter des non-renouvellements de contrats massifs, des intégrations à la fonction publique tardive et au rabais, des tentatives de licenciements sans motif réel et sérieux, en bref des solutions aux problèmes financiers qui considèrent la masse salariale comme une variable d’ajustement.

Mayotte connaît actuellement un taux de chômage de 40% de la population active et un chômeur de plus c’est un pas supplémentaire vers une crise sociale profonde et non maitrisable ou même nous, organisation syndicale, sommes impuissants s’il n’y a pas de dialogue social fort et réel avec les pouvoirs publics dont vous faites parti et dont les impacts des décisions budgétaires sont à comparer avec une loi de finances dans un Etat insulaire.

Depuis quelques mois, nous vous sollicitons pour des rencontres spécifiques de services connaissant des difficultés de gestion de ressources humaines, et nous regrettons qu’il soit devenu quasiment incontournable de devoir vous annoncer un préavis de grève pour pouvoir vous rencontrer.

Nous exigeons donc une réunion avec les élus membres du bureau du conseil général de Mayotte pour travailler ensemble de façon constructive, dans une optique de stabilité des salariés et dans l’intérêt de toutes les Mahoraises et tous les Mahorais.

 

Salim Nahouda,

secrétaire général de la CGT Mayotte

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes