Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics a décidé d’annuler son séjour à Mayotte. Prévue initialement ce samedi et ce dimanche, la visite du ministre a été annulée à cause d’un “agenda trop chargé” selon la réponse de la préfecture. Visiblement, Mayotte n’a donc pas la priorité dans l’agenda de Gérald Darmanin. Aucune précision n’a été donnée quant à un éventuel report de ce voyage.
Visite ministérielle | Les pistes d’Agnès Buzyn pour lutter contre le désert médical
Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a achevé hier matin sa courte visite à Mayotte par une visite de l’hôpital de Petite-Terre. Lors du point presse qui a clôturé son séjour, elle a indiqué qu’elle misait notamment sur “la délégation des tâches” entre professionnels de santé pour lutter contre le désert médical.
“Nous n’allons pas inventer 20 000 médecins”, a souligné hier Agnès Buzyn, ministre de la Santé, à l’occasion du point presse qui clôturait sa visite express à Mayotte.
Face à la situation de désert médical à laquelle est confrontée Mayotte, la ministre estime qu’il faut appliquer des “solutions innovantes” pour soigner tous les patients.
“Nous allons mettre en place un cadre expérimental sécurisé par l’ARS pour tout le territoire français, permettant une délégation des tâches entre les professionnels de santé. Par exemple, les vaccinations peuvent être déléguées à des infirmiers ou à des pharmaciens.”
En parallèle, les aides financières pour attirer davantage de médecins sur l’île ne sont toutefois pas mises de côté. “Un travail est à réaliser avec la Sécurité sociale pour adapter au mieux les financements. Cela s’inscrira dans le plan de lutte contre les déserts médicaux que je vais bientôt présenter.”
Outre la question des effectifs, la ministre a aussi abordé la question des moyens, notamment en ce qui concerne le CHM. “L’hôpital a besoin d’être agrandi pour répondre aux besoins”, note la ministre. Le programme d’agrandissement sera à ce titre bientôt présenté à la Copermo, l’instance nationale qui décide des investissements à mener dans les hôpitaux. Ensuite des financements vont être débloqués pour une restructuration et une modernisation tranche par tranche de la structure. Ce n’est qu’une question de calendrier”. En parallèle, Mayotte disposera bientôt du premier service de soins de suite et de réadaptation (SRR), grâce au nouvel hôpital de Petite-Terre, qui devrait être livré en août 2018.
Alors qu’elle a du faire face hier matin à la manifestation de certains agents lors de sa visite de l’hôpital de Petite-Terre, la ministre a aussi abordé devant les journalistes les conditions de travail du personnel hospitalier. “Je vais œuvrer à l’allègement des tâches administratives pour les personnels de santé. Mais en ce qui concerne leurs revendications statutaires et salariales, cela ne dépend pas de moi mais du ministre de l’Action et des Comptes Publics, qui gère la fonction publique hospitalière.” Cela tombe bien, Gérald Darmanin sera sur le territoire samedi et dimanche.
Enfin concernant les mises en place de la couverture malade universelle complémentaire à Mayotte, la ministre a indiqué qu’elle allait rencontrer prochainement à Paris la direction de la Sécurité sociale pour travailler sur le sujet.
Si, au cours de son bref séjour sur l’île au lagon, elle n’a pas fait d’annonces concrètes, Agnès Buzyn se réjouit “d’avoir désormais des visages en tête quand elle prendra des décisions.” Mayotte la malade en a besoin.
Une manifestation devant le CHM
Hier à midi, alors que la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, venait d’achever sa visite à Mayotte, une cinquantaine de manifestants se sont regroupés devant le CHM à l’appel de l’intersyndicale. Motif : protester contre la méthode employée. La venue express dans le 101ème département et surtout l’absence d’annonces n’ont pas convenu à tous. Un manifestant l’explique : “Elle dit être venue pour prendre connaissance de la situation à Mayotte. Elle veut nous faire croire qu’elle ne la connait pas ? La situation et les conditions de travail à l’hôpital sont bien connues de la classe politique. Et quand bien même, ce n’est pas en une journée qu’elle peut constater ce qu’il y a à faire.” Derrière lui, un autre manifestant nous le scandait : “Elle nous méprise, alors nous la méprisons aussi !”
Visite ministérielle | Une visite à Mayotte, la malade
Hier, la ministre des Solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, arrivait dans le 101ème département. Une visite destinée pour elle à prendre la mesure des enjeux et problématiques auxquels le domaine de la santé est quotidiennement confronté à Mayotte. Ils sont nombreux.
« Je ne suis pas venue pour faire des annonces, mais pour m’enquérir de la situation de Mayotte » : au moins, elle a le mérite d’être honnête, la ministre de la Santé Agnès Buzyn. « Je souhaite apporter des réponses, a-t-elle poursuivi, mais il est parfois compliqué de prendre des décisions depuis Paris sans connaître le territoire. Je vous fais juste la promesse que Mayotte est dans ma tête, et que les décisions que je prendrai, je pourrai les prendre en connaissance de cause. »

Arrivé hier matin dans le 101ème département, l’édile s’est rendu tout d’abord au centre de référence de Dzoumogné, avant d’effectuer une visite du CHM. Une venue accueillie par une intersyndicale bien décidée à faire entendre ses revendications, parmi lesquelles un taux d’indexation égal à celui de La Réunion, mais aussi les problèmes connus par l’hôpital et son personnel. Des problématiques soulevées également par les différents acteurs de l’institution lors d’une signature de convention entre le CHM et les forces de l’ordre pour une meilleure organisation interservices. L’occasion pour eux – membre du conseil de surveillance, élus, professionnels ou syndicats – de mettre la réalité de l’institution sur la table.
Surplus d’activité et manque de moyens
Et évidemment, cette réalité est compliquée : la santé à Mayotte est un patient plein de bonne volonté, mais qui a avant tout besoin d’aide. Parmi les préoccupations annoncées à la ministre : un nombre de naissances qui – bien qu’il devrait rester relativement stable cette année avec 9800 naissances annuelles prévues pour fin 2017, selon Catherine Barbezieux, directrice du CHM – demeure des plus élevés.
Mais également le plus faible nombre de médecins en France avec 83 praticiens pour 100000 habitants ; le plus faible nombre de lits avec seulement 1,52 lit pour 1000 habitants (contre 4,57 en métropole) ; un exercice dans un milieu multiculturel qui mobilise évidemment des agents hospitaliers en quantité ; un turn-over permanent au sein du personnel ; un rattachement à un CHU de La Réunion situé à quelque 2000 kilomètres d’ici ; une occupation globale de 127%, soit une sur-occupation ; une hausse globale de l’activité de 22,36% depuis 2013, avec un chiffre particulièrement éloquent de 82% d’augmentation sur la même période pour le service de néonatologie/pédiatrie, etc. Une situation qui mène au burn-out et à de fréquents arrêts maladie chez les soignants, comme le faisait remarque un représentant de l’intersyndicale. En somme, si le mot de « défi » a un sens, c’est à Mayotte qu’il le trouve.

Des questions d’ordre structurelles, qui s’accompagnent en toutes logiques de besoins : mise aux normes des différentes maternités, et nécessité d’agrandir le CHM, avec notamment de nouveaux blocs opératoires, au rang des priorités. La directrice de l’hôpital le faisait ainsi remarquer : « Il n’y quasiment plus de chirurgie spontanée à Mayotte, les patients sont envoyés à La Réunion faute de blocs opératoires en nombre suffisant », avant d’achever son intervention par une conclusion qui en dit long : « Le rôle du CHM est d’être un établissement de proximité. Or, il n’est pas en mesure aujourd’hui d’assurer ce rôle. Sans adaptations, nous aurons beaucoup de mal à faire face aux attentes légitimes de la population. »
« C’est devenu l’hôpital de la région »
Une population qui, par ailleurs, s’agace de plus en plus. Bacar Ali Boto, adjoint au maire de Mamoudzou, n’a pas manqué de le rappeler en soulevant la problématique de l’immigration, sujet de toutes les inquiétudes, particulièrement depuis deux semaines : « Les chiffres officiels de la population annoncent 250 000 habitants alors que nous sommes probablement plus proches des 400000, a-t-il expliqué en substance. Le CHM est devenu l’hôpital de la région. Cette question de l’immigration doit être résolue, sinon tous les efforts menés n’auront pas de sens. C’est là le seul et vrai problème. (…) Les Mahorais sont patients, mais nous sommes au bord d’une catastrophe. »
En attendant le diagnostic de son cas, Mayotte s’est en tout cas vue rassurer sur la question de l’Agence régionale de santé, commune avec celle de La Réunion, et dont le CHU est souvent accusé d’en récupérer les fonds en priorité. À un représentant syndical regrettant que l’île aux parfums ne prenait « Que les miettes de ce que laisse La Réunion », Agnès Buzyn répondait « Nous voulons une politique juste pour ce territoire, si l’un reçoit plus que l’autre, cela crée forcément de l’aigreur, et c’est normal. Nous rendrons transparent ce que chacun touche ». Et de promettre : « Nous allons travailler pour répondre à vos besoins. » La ministre, venue justement à ces fins, aura au moins pu voir qu’ils étaient nombreux.
Construction | Certification de la BTC : une réunion clé le 12 octobre
Le travail mené depuis 10 ans par l’association Art Terre Mayotte pour la certification de la brique de terre compressée (BTC), élément majeur du patrimoine de Mayotte, pourrait aboutir le mois prochain. En cas de réponse positive, les entrepreneurs locaux pourraient, selon les estimations, produire entre 200 et 300 logements en BTC par an.
La brique de terre compressée (BTC), élément majeur du patrimoine mahorais, sera-t-elle bientôt enfin reconnue à sa juste valeur ? Sera-elle à ce titre bientôt certifiée par le centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB)? Le travail mené en ce sens depuis 10 ans par l’association Art Terre Mayotte pourrait bientôt aboutir. Vincent Liétar, membre de l’association, indique qu’une « réunion clé » est prévue le 12 octobre prochain avec le centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB). En cas de réponse positive, les entrepreneurs locaux pourraient, selon les estimations, produire entre 200 et 300 logements en BTC par an.
Art Terre Mayotte a été créée en 2007 par une trentaine de personnes – ingénieurs, architectes, maîtres d’ouvrage et artisans – dans le but d’obtenir la certification de la BTC, qui associerait la norme (En 2001, une première norme expérimentale (norme XP-P901) a été obtenue afin de définir le processus de fabrication) et la mise en œuvre du produit.
En 2013, le préfet accorde à Art Terre Mayotte une subvention de 63 000 euros pour financer le projet. L’association entame alors le processus de certification en partenariat avec le centre international de la construction en terre (CRAterre) de Grenoble, qui apporte une expertise technique.
En avril 2017, l’association a transmis officiellement au CSTB en avril 2017 un document d’une centaine de pages, destiné à devenir la norme de référence.
En parallèle, la BTC devait encore passer un test de résistance au feu. « Le test a été positif, donc la réglementation sera, si elle est validée, prise en compte pour les ERP (établissements recevant du public) », note Vincent Liétar.
Par ailleurs, un travail est réalisé avec la Fédération française des tuiles et briques (FFTB) pour la révision de la norme produit BTC.
En outre, des échanges sont en cours avec la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Deal) pour intégrer les contraintes et qualités de la BTC dans la RTAA DOM (réglementation thermique acoustique et aération des Dom).
L’âge d’or de la brique
Quasiment abandonnée à Mayotte depuis le début des années 2000 au profit du parpaing et du béton, la BTC cumule pourtant tous les avantages économiques, écologiques et esthétiques sur ces deux matériaux de construction. L’histoire de la brique de terre est liée à la Société immobilière de Mayotte (SIM). Elle commence avec le programme de développement de l’habitat social au tout début des années 1980. Pour cela la SIM recherche un matériau local et pérenne (à l’époque le sable de mer était encore très utilisé dans la construction). « A Mayotte la terre devient alors une opportunité. Sur la planète, une très grande partie des constructions sont en terre », souligne Vincent Liétar. C’est l’âge d’or de la brique en terre. En 1981, Mayotte compte 17 briqueteries. « Nous avons formé des gens, nous avons construit une dizaine de milliers de logements. Regardez la préfecture, la place Mariage… c’était l’époque où l’on utilisait énormément de briques », détaille l’ex-directeur de projets à la Sim. Au milieu des années 90, ce sont plus de deux millions de briques par an qui sont produites localement. Mais à la fin des années 90, les choses se corsent du point de vue réglementaire. Il faut obtenir une certification, « normaliser » la brique de terre afin que les assureurs suivent. « A cette époque, nous avons levé le pied sur les constructions en BTC », confirme Ahmed Ali Mondroha, actuel directeur de la SIM. « Nous avions en effet beaucoup de problèmes pour trouver un assureur. »
Le travail de certification est entamé en 1998 mais s’essouffle au cours des années 2000. Le sujet n’est plus prioritaire pour la Sim qui rencontre des problèmes financiers. En 2007, l’association Art-Terre Mayotte est donc fondée avec l’objectif de prendre le relais.
Au delà de la mise en valeur du patrimoine historique mahorais, la certification de la brique de terre compressée pourrait donc avoir un impact bien au-delà de l’île au lagon. La BTC pourrait alors être utilisée partout dans le monde, y compris dans de nombreux pays d’Afrique où la terre est une matière utilisée traditionnellement dans la construction.
Miss Mayotte et Miss Comores prennent la pose ensemble
A l’occasion du salon Top Resa ( Le salon international de l’industrie du Tourisme) qui se déroule actuellement à Paris, Miss Mayotte et Miss Comores prennent la pose. Les clichés ont été dévoilés sur Twitter.




Visite ministérielle: Agnès Buzyn fera un séjour express de 24h
La préfecture a envoyé hier le programme de visite de la ministre de la Santé Agnès Buzyn du 2 au 3 octobre.
Son voyage sera express puisqu’elle ne restera que 24h. Après avoir atterri le matin à Pamandzi, elle visitera lundi après-midi le centre de référence de Dzoumogné (dispensaire). Puis elle se rendra au centre hospitalier de Mayotte. Le lendemain matin, elle visitera l’hôpital de Petite-Terre puis elle rencontrera la presse avant de prendre son avion à 10h20.
Reste à savoir quel accueil lui sera réservé par la population mahoraise déjà échaudée par l’affaire de la feuille de route du Haut conseil paritaire. De nombreux Mahorais reprochent à l’immigration clandestine de surcharger les services hospitaliers et médicaux au détriment des Français et autres personnes en situation régulière. De plus, ils dénoncent le record de natalité de l’île avec près de 10 000 naissances par an du fait en grande partie de l’immigration en provenance des Comores.
Hausse de 28% des affaires traitées par le tribunal administratif
À l’occasion de sa traditionnelle audience de rentrée, le tribunal administratif de La Réunion et Mayotte a présenté à Saint-Denis son activité en 2016 selon nos confrères du Journal de l’île de La Réunion. En effet, c’est La Réunion qui gère les affaires administratives du 101ème département.
L’année dernière, cette juridiction a connu une explosion des recours en raison «de la crise migratoire qui génère des tensions sociales», note le président du tribunal administratif Bernard Chemin. Avec un nombre de requêtes multiplié par deux depuis 2010 et un volume d’affaires représentant désormais l’équivalent de 80 % des affaires réunionnaises, la situation de Mayotte a conduit la juridiction à renforcer sa présence sur les lieux avec un magistrat supplémentaire. Outre le contentieux lié aux étrangers, le tribunal de Mayotte a dû examiner quantité d’affaires (+ 28 % en 2016), depuis le prix de la bouteille de gaz à la gestion du port de Longoni.
Manifestation | Nouvelle mobilisation contre la gratuité du visa
Lundi, une première mobilisation contre la gratuité du visa entre l’Union des Comores et Mayotte avait réuni 3000 personnes. Rebelote aujourd’hui, où 2300 Mahorais – selon la préfecture – ont de nouveau manifesté contre ce projet.
« Non karivendzé, wassi wa Maoré » : « Nous ne voulons pas, nous sommes Mahorais ! ». C’était le mot d’ordre des manifestants ce matin. Ils étaient en effet 2300 à s’être mobilisés contre le projet de gratuité du visa entre l’Union des Comores et Mayotte. Quatre jours après la manifestation, et en l’absence de nouveaux éléments sur la feuille de route annoncée par le Gouvernement, l’inquiétude est donc toujours de mise chez les Mahorais.
Parti de la place de la République, le cortège s’est ensuite rendu devant le service des étrangers de la préfecture, puis devant le dispensaire Jacaranda avant de redescendre par la rue de l’Hôpital, passant devant le Conseil départemental et se retrouvant la place de la République. Dans la foule, de nombreux drapeaux français et pancartes donnant le ton : « La France nous a trahis, les Mahorais, et nous pousse à la guerre civile » ; « Non, ma liberté ne se monnaye pas » ; « Négociation en catimini sans nous. Mayotte, français de seconde zone » ; ou encore « Mayotte est un enfant mal aimé par son père, l’État français. » Le tout sous les visages évocateurs de Younoussa Bamana et Zéna M’Déré, parents du rattachement de Mayotte à la France.
Un service immigration fermé par sécurité
Avant le début de la manifestation, des membres du Codim, le Comité de défense des intérêts de Mayotte ainsi que de simples citoyens ne se réclamant d’aucune association s’étaient donnés rendez-vous à 5h du matin devant le service immigration de la préfecture pour une opération « Sit-In », comprendre une occupation assise d’un lieu public. Un service immigration fermé pour raisons de sécurité, et non – comme annoncé dans certains médias – sur demande de l’organisation lors de la rencontre d’hier à la préfecture.
Aujourd’hui même, à Paris, les parlementaires de Mayotte ainsi que le président du Conseil départemental sont reçus par des représentants du ministère des Affaires étrangères afin d’en savoir plus sur la feuille de route annoncée il y a deux semaines par le Gouvernement. Un rendez-vous et des éclaircissements qui seront décisifs. Le Codim prévient d’ailleurs : « Si rien ne sort de bon de cette rencontre, nous reviendrons demain matin pour bloquer ce service. »
En signe de protestation, des citoyens font fermer le service immigration
Depuis mardi, membres du Codim et simples citoyens ne se réclamant d’aucune association font fermer le service immigration de la Préfecture.
Entre une quarantaine et une cinquantaine de personnes se rendent le matin sur les lieux et chassent les demandeurs de titres de séjour. « Nous leur avons demandé gentiment de partir, ils ont compris et n’ont pas insisté », témoigne une personne présente sur les lieux hier. Par la suite, les protestataires font un sit-in toute la journée devant le service Immigration fermé. La préfecture reconnaît que le service a été fermé « temporairement » hier et avant-hier : « Nous fermons quand nous estimons qu’il y a un risque pour l’usager et le personnel », a-t-elle expliqué. Les protestataires comptent recommencer aujourd’hui, à l’occasion de la rencontre ce jour entre les parlementaires de Mayotte, le président du Conseil départemental et les représentants du ministère des Affaires étrangères qui se réunissent afin de faire un point sur la feuille de route issue du Haut conseil paritaire qui provoque la colère des habitants du 101ème département français depuis une quinzaine de jours maintenant.
Rediab Ylang 976 organise un grand concours de debaa prévention diabète
Dans le cadre de la journée mondiale du diabète, Rediab Ylang 976 organise un grand concours de debaa à Mayotte le 2 décembre prochain pour la prévention.
La journée mondiale du diabète qui aura lieu le 14 novembre 2017 est une occasion de plus pour sensibiliser à cette maladie chronique qui touche une grande partie de la population mahoraise. Cette année L’association Rediab Ylang 976 organise cette manifestation le 2 décembre place de la République et à cette occasion, le réseau diabète organise un grand concours de debaa sur le thème du diabète pour élire le meilleur chant porteur de messages pour la prévention du diabète.
Pour participer à ce concours, les groupes de debaa doivent s’inscrire au préalable dès à présent en envoyant une vidéo et les paroles de leur chanson à l’association Rediab Ylang 976. Ces vidéos sont à envoyer directement à l’association par mail à administration@rediab-ylang.fr ou à poster sur leur page facebook : https://www.facebook.com/rediabmayotte.
Les 8 meilleurs groupes seront présélectionnés par l’association pour chanter leur message le 2 décembre prochain.
Pour tout renseignement les groupes de debaa doivent prendre contact avec l’association Rediab Ylang 976, par téléphone au 02 69 61 04 00 ou 06 39 69 84 75 ou par mail à : administration@rediab-ylang.fr
Mayotte: « Soleil, mer et pauvreté »
À l’occasion de la deuxième édition des Rencontres nationales du tourisme outremer qui s’est tenue lundi dernier, le ministère des outremers a publié la synthèse de la toute première étude sur la notoriété et l’image des destinations ultramarines sur le marché hexagonal, réalisée par la société Harris Interactive.
Malheureusement, sans surprise Mayotte est loin derrière les Antilles ou la Réunion en termes de destination privilégiée et l’île souffre de sa réputation liée à la pauvreté, l’insécurité et l’immigration clandestine.
On savait que le 101ème département est très en retard en termes de développement touristique, mais une récente étude vient de nouveau de confirmer que les perspectives d’amélioration sont encore loin au regard de l’image que portent les métropolitains sur l’île.
En effet, l’enquête a été menée sur un échantillon de 1 000 habitants de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus ainsi qu’un suréchantillon de 613 Français voyageurs lointains “représentatifs de la population française métropolitaine” selon la société qui a mené l’étude.
Concernant la notoriété des territoires ultramarins français, Mayotte ne jouit que d’une notoriété spontanée (c’est-à-dire que Mayotte est citée au moins une fois en réponse à la question de “quelles sont toutes les destinations françaises d’outre-mer qui vous viennent à l’esprit ?”) de 11 % (contre 52 % pour la Martinique). À la question “pour chacune des destinations que vous connaissez, diriez-vous que vous la connaissiez juste de nom, un peu, assez bien ou très bien ?” Mayotte n’a obtenu que 7 % des réponses alors que ce taux monte à 21 % pour la Réunion. Quant à la question “avez-vous un lien personnel avec les destinations que vous connaissez ?”, Mayotte récolte 6 % de réponses contre 18 % pour la Réunion. À la question, “avez-vous déjà visité ces destinations ?”, 4 % des personnes interrogées disent avoir visité Mayotte contre 19 % pour la Martinique. Ensuite, 39 % des participants à l’étude disent avoir envie de visiter le 101ème département contre 67 % pour la Réunion.
Concernant les principaux critères qui importent dans le choix d’une destination pour les Français de métropole, mauvaise nouvelle pour Mayotte, car la sécurité caracole en tête avec un taux de 49 % des réponses des personnes interrogées. Enfin, dans les premiers mots qui viennent à l’esprit des métropolitains quand on parle de Mayotte, le soleil, la mer, la chaleur, la plage font partie des principaux mots qui reviennent. Mais la pauvreté, l’immigration ou encore l’insécurité ont la part belle dans le lexique associé à la destination mahoraise.
Djibril Cissé sera à Mayotte en janvier 2018
L’ancien international français de football Djibril Cissé se rendra à Mayotte du 5 au 8 janvier prochain. C’est le couturier mahorais Chamsidine Azdine créateur de la marque « Futur touchez le luxe français » qui a annoncé la nouvelle. Contacté sur les réseaux sociaux, le designer a affirmé qu’il fera venir l’ex-star du ballon rond sur ses propres fonds. Le but de ce séjour est de « venir soutenir les équipes de football, faire une séance de dédicaces et offrir des cadeaux aux jeunes » selon Chamsidine Azdine. Ce dernier est d’ailleurs à la recherche de partenariats pour co-financer ce projet. Pour cela, il suffit de le contacter aux adresses mail suivantes: futur.made.in.france.sarl@gmail.com ou azdinechamsidine@gmail.com.
Tentative d’homicide à Bandrele : les trois mineurs mis en examen
Les trois mineurs (âgés d’environ 16 ans) qui ont agressé au couteau un jeune du village de Mutsamudu au collège de Bandrele la semaine dernière, ont été mis en examen à la suite de leur présentation vendredi 22 septembre au juge d’instruction. Ils sont poursuivis pour tentative d’homicide après avoir porté plusieurs coups de couteau au ventre de leur victime avec qui ils avaient un différend. Quant à celle-ci, son pronostic vital n’est plus engagé.
Environ 3 000 personnes dans les rues pour protester contre la gratuité du visa
Rassemblées place de la République hier matin, 3000 personnes (selon la police) ont protesté contre la gratuité du visa entre Mayotte et les Comores, annoncée le 18 septembre par le ministère des Affaires étrangères. Citoyens mais aussi associations, syndicalistes et élus ont ensuite défilé dans les rues de Mamoudzou.
Rares sont les manifestations à Mayotte qui mobilisent autant que celle d’hier matin, qui a fédéré environ 3000 personnes (selon la police), rassemblées place de la République à Mamoudzou afin de protester contre la gratuité du visa entre Mayotte et les Comores, annoncée le 18 septembre par le ministère des Affaires étrangères. Pour rappel, le 12 septembre, une feuille de route visant à l’assouplissement des règles de circulation entre l’île française et ses voisines comoriennes a été signée lors d’un haut conseil paritaire, sans que les élus mahorais n’y aient été associés.
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Une foule compacte, composée de citoyens, d’associations, de syndicalistes, et d’élus a manifesté longuement place de la République avant de défiler dans les rues du chef-lieu. Parmi les nombreuses personnalités s’étant associées au mouvement, le député européen Younous Omarjee, les deux sénateurs de Mayotte Thani Mohamed Soilihi et Hassani Abdallah ainsi que de nombreux maires. « Je dénonce vivement la méthode sur des questions aussi sensibles. Il faut amener la société mahoraise à la participation des décisions », dénonce Younous Omarjee. « Prendre des décisions à Paris, sans concertation, c’est prendre le risque d’aggraver les tensions et de fragiliser encore celles et ceux qui ont besoin de protection, à savoir les illégaux et les étrangers », a complété le parlementaire. « Je ne dis pas que j’y suis favorable ou pas, je ne sais pas ce qu’il y a dans cette feuille de route », tempère Thani Mohamed Soilihi. « Mais ce qui a été fait ne doit plus être fait, à savoir traiter ce sujet sans les Mahorais », déclare fermement le sénateur. Ainsi, les parlementaires ne s’expriment pas sur le contenu de la feuille de route mais s’insurgent contre le mode opératoire peu communicatif de l’Etat français.
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En revanche, citoyens, associations et maires sont davantage préoccupés par la question de l’assouplissement des conditions d’obtention du visa. « Cette gratuité va faire augmenter le flux de personnes étrangères (…) Il va y avoir plus de régularisations », craint Boura Soulaimana, le maire de Bandraboua. Certains, telle Faouzia Cordjee, candidate malheureuse aux dernières sénatoriales, sont beaucoup moins mesurés : « Tous les immigrés, qu’ils rentrent chez eux. On en marre ! » La femme leader a même fustigé en public l’absence – pas avérée – des « mzungus » au sein de la manifestation, les traitant de « bande de cons ». Une journaliste de France Ô, présente sur le terrain, nous a également rapporté que Cris Kordjee, la responsable de l’antenne du Conservatoire du littoral à Mayotte, l’avait apostrophée : « Vous êtes venus filmer les fainéants, les peureux et les hypocrites ! »
Tensions près du service immigration de la Préfecture
Entre 10h et 11h30, les manifestants ont défilé dans les rues de Mamoudzou, passant devant des lieux symboliques, tel le service immigration de la Préfecture. Par mesure de précaution, la police a confiné les étrangers demandeurs de titres de séjour à l’intérieur de l’enceinte avant le passage du cortège. De fait, un tout petit nombre de manifestants a agité les grilles de la Préfecture, avant de poursuivre leur chemin. Puis, la procession est passée devant la maternité de l’hôpital, un autre symbole en raison de la forte proportion de mères étrangères qui y donnent naissance – selon l’Insee, les trois quarts des mères des enfants nés en 2016 à Mayotte sont natives de l’étranger. Puis, vers midi, la ville est revenue au calme.
Jeudi, les élus mahorais seront reçus au ministère des Outre-mer pour une réunion d’information concernant la fameuse feuille de route, en présence du directeur de cabinet de la ministre, Dominique Sorain, ainsi que du Quai d’Orsay.
Thani Mohamed Soilihi et Hassani Abdallah élus sénateurs
Le sénateur sortant Thani Mohamed Soilihi a été réélu à 54,45%, tandis que l’autre sénateur sortant Soilihi Abdourahamane (LR) n’obtenait que 35 voix au 1er tour.
Le second élu est l’ancien maire de Mamoudzou Hassani Abdallah. Dès l’annonce des résultats, ils ont tenu à remercier tous ceux qui ont voté pour eux, leurs comités de soutien et tous ceux qui ont contribué à leurs victoires. Le sénateur Thani s’est félicité que « le travail mené » au cours de son premier mandat ait été apprécié, sur le foncier, la fiscalité locale notamment, comme il le signalait aux élus lors de ses compte-rendu réguliers. Concernant l’immigration clandestine, « je l’ai toujours dit, c’est un sujet central. Lors de mon précédent mandat, je n’ai eu de cesse de prévenir le gouvernement ». Le sénateur Thani s’est engagé à continuer ce combat et sera ce lundi place de la République « bien évidemment ». « Les Mahorais vont manifester pour envoyer un signal fort, suite à cette feuille de route. » Pour Hassani Abdallah, la priorité de son mandat sera l’éducation, et il sera « ce lundi à la manifestation, bien sûr ! ». « Les mahorais sont inquiets par rapport à ce visa, qui risque d’amplifier les problèmes », a conclu le nouveau sénateur.
Mayotte bio : réalité ou utopie?
L’agriculture biologique connait depuis quelques années en métropole un développement sans précédent afin de répondre à une demande des consommateurs qui ne cesse de progresser.
La Daaf a donc souhaité faire le point dans sa dernière lettre d’information sur la situation à Mayotte, au regard de ce qui se passe dans les autres Dom.
D’après les derniers chiffres du Baromètre Agence BIO/CSA, près de 9 consommateurs sur 10 déclarent avoir consommé au moins un produit issu de l’agriculture biologique au cours des douze derniers mois. La progression des ventes au niveau national a été de 20% en douze mois (7 milliards d’euros fin 2016). Cela représente plus de 70 euros en produits alimentaires Bio par consommateur métropolitain en 2015.
Les consommateurs ultra-marins ont consacré pour leur part moins de 20 euros / an / habitant en 2015 (21 € en Martinique, 20 € à la Réunion, 11 € en Guadeloupe et 7 € en Guyane – chiffre non connu pour Mayotte).
Localement, beaucoup de points de vente ont un petit rayon de produits bio importés (lait de soja, farine, etc), dont le chiffre d’affaires est très peu significatif (quelques milliers d’euros). Le prix de ces produits à Mayotte peut sembler dissuasif à l’image d’un poulet surgelé bio vendu 40 €/kg. La COOPAC (coopérative maraichère) signale toutefois une demande de fruits et légumes bio de la part de ses clients du magasin de vente de Kaweni.
Globalement, les enquêtés de l’étude de 2013 s’accordaient pour dire que la certification AB (agriculture biologique) n’avait pas sa place sur le marché local étant donné que la plupart des gens considéraient que les produits locaux étaient assimilables à des produits bio.
L’agriculture mahoraise peut-elle prétendre au label AB ?
En cultures vivrières, compte tenu des associations de cultures typiques du jardin mahorais et des faibles moyens financiers des exploitants agricoles, les enquêtes révèlent que les terrains concernés, qui représentent 92% des 8.700 ha agricoles de l’île et les productions qui y poussent sont indemnes de pesticides, voire d’engrais chimiques, sauf sur ceux qui hébergent temporairement ou habituellement certaines cultures maraichères
En production fruitière, il n’y a que très peu de vergers monospécifiques à Mayotte. Cette production est majoritairement de type extensif, à partir d’arbres épars dans les parcelles vivrières, ce qui limite la pression parasitaire et réduit le recours à des traitements. De même, les productions d’ylang et de vanille sont indemnes de parasites ou de ravageurs nécessitant des traitements.
En vanille, les seuls nuisibles sont les oiseaux qui peuvent manger les fleurs. La fertilisation se fait par des apports organiques (feuilles mortes) au pied. Par contre, les productions maraichères ne sont pas exemptes de traitements chimiques, du fait de problèmes parasitaires multiples et difficiles à maitriser (mouche des cucurbitacées, papillon parasite de la tomate récemment introduit : Tuta absoluta, etc), même si des solutions non chimiques existent.
En élevages de petits et gros ruminants, poules pondeuses et poulets de chair, les problèmes récurrents de tiques, poux et autres parasites animaux obligent à des prophylaxies rendant difficiles un label AB, quoique certains s’y soient essayés (oeufs bio par exemple).
La croyance populaire n’est donc pas si fausse que cela et les productions de banane, manioc, ambrevade, maïs, taro (pour les légumes) et de mangue, fruit à pain, pomme cannelle, litchi (pour les fruits), ainsi que les huiles essentielles d’ylang ou de vanille noire peuvent être qualifiées de « naturellement bio », ce qui représente un potentiel de labellisation AB très important, si les pratiques restent telles qu’elles sont actuellement.
Pour autant, cela ne suffit pas pour que la production soit labellisée AB, car la démarche nécessite la tenue d’un registre de traçabilité et de respect des produits autorisés et des contrôles sur place. Elle est particulièrement coûteuse à Mayotte, du fait de l’absence d’organisme certificateur sur place : il faut faire appel à Certipaq à la Réunion ou à Ecocert à Madagascar.
Des initiatives par le passé
Si aujourd’hui plus aucun agriculteur ne bénéficie du label AB à Mayotte, ce ne fut pas le cas par le passé.
De 1987 à 1994, de la vanille bio a été labellisée à Mayotte par Ecocert et 80 adhérents d’une coopérative (sur 192) ont pu être certifiés, grâce à l’appui de 3 techniciens. Cela permettait un meilleur écoulement des produits, sans pour autant avoir un prix plus attractif. Mais la concurrence malgache et l’autorisation de la vanilline de synthèse ont sonné le glas de cette opération.
En 2012, sous l’impulsion de la collectivité départementale qui voulait voir labelliser l’ensemble des parcelles, deux exploitations ont obtenu le label par l’organisme certificateur OCTROI pour la production de 8 ha d’ylang. Il en coûtait 4 à 500 € par exploitation (hors frais de déplacement du certificateur) par an. Mais ce label n’avait d’intérêt que pour l’export, car les consommateurs locaux savent que l’ylang est naturel et sans intrant chimique. Le transfert de l’activité Guerlain aux Comores a cassé la dynamique locale et la concurrence des pays voisins (70 tonnes d’huile essentielle d’ylang aux Comores) a eu raison de cette initiative.
Et aujourd’hui ?
Des projets sont en gestation à Mayotte : possibilité d’une filière export d’ananas AB proposé par un opérateur de la restauration collective – Quelques candidats jeunes agriculteurs souhaitent s’installer en bio. En métropole, c’est plus d’un million et demi d’hectares qui sont aujourd’hui engagés en bio avec, début 2017, 32.000 exploitations sur 5,7 % de la SAU (Surface agricole utile), contre 4,9% un an plus tôt.
Dans les autres DOM, fin 2016, on comptait 352 exploitations agricoles certifiées bio, soit une augmentation de 18 % par rapport à l’année précédente. Ce sont donc désormais 3 500 hectares qui sont certifiés bio et 900 en cours de conversion. Fin 2016, ce mode de production était donc pratiqué sur 3,5 % de la SAU des exploitations ultra-marine. On signalera également que 50 transformateurs et 30 distributeurs opèrent dans ce secteur sur les autres DOM.
Quelles opportunités aujourd’hui pour se lancer dans le bio ?
Pour réussir à mettre en place une ou des filières Bio à Mayotte, il faut 3 conditions : 1 – un cahier des charges que le producteur s’engage à respecter / 2 – un accompagnement technique qui aide le producteur à tenir une comptabilité matière et à consigner ses pratiques afin de prouver le respect des engagements lors des contrôles par l’organisme certificateur / 3 – Une valorisation de la démarche à travers une politique de communication. Faute d’organisations professionnelles suffisamment matures, les conditions 2 et 3 sont actuellement difficiles à remplir à Mayotte.
Des recherches sur les méthodes alternatives en maraichage
Il y aurait cependant un intérêt majeur à développer une filière maraichère AB, car certaines productions (tomate, concombre et salade) souffrent de lourds soupçons quant aux risques de contaminations par des pesticides, alors que le lycée agricole de Coconi et le réseau d’exploitations « Dephy fermes » (fermes engagées dans une démarche vertueuse) mettent au point et utilisent des méthodes alternatives aux traitements chimiques, dans le cadre en particulier du programme de R&D piloté par le CIRAD.
Des aides financières inscrites au programme européen POSEI peuvent accompagner la démarche : une majoration « Produisons autrement » est accordée au demandeur qui adhère à une démarche de certification ou de qualification ou qui est membre d’un groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE). Cette majoration est de 50% des coûts de certification la 1ère année, dégressive sur les 4 années jusqu’à 20% de ces coûts.
Si le manque d’accompagnement technique collectif est avancé comme un frein au développement de l’AB, d’autres facteurs sont aussi très prégnants : dans un contexte de croissance de la consommation alimentaire, la production locale a du mal à satisfaire les besoins quantitatifs de la population, ce qui a tendance à reléguer au second plan l’aspect qualitatif.
La difficulté est aussi, dans une filière d’œufs Bio par exemple, de disposer de fournisseurs d’aliments et d’intrants, qui soient aussi certifiés Bio. En maraichage, les professionnels vont privilégier d’abord la mise en place d’une reconnaissance de bonnes pratiques en valorisant les producteurs respectueux de la réglementation et soucieux de l’environnement, grâce à une qualification des produits qui s’apparentera au label « agriculture raisonnée ».
Déroulement des élections sénatoriales du dimanche 24 septembre 2017
Les deux sénateurs de Mayotte seront élus au scrutin majoritaire à deux tours ce dimanche 24 septembre 2017. Conformément au décret n° 2017-1091 du 2 juin 2017 portant convocation des collèges électoraux pour l’élection des sénateurs, les 486 électeurs sénatoriaux du département de Mayotte sont convoqués, le dimanche 24 septembre 2017 pour participer au scrutin qui se déroulera de 8h30 à 11 h00 pour le premier tour, à la Préfecture de Mayotte, au rez-de-chaussée du nouveau bâtiment (accès rue place Mariage). En cas de second tour, le scrutin sera ouvert à 15h30 et clos à 17h30 au même endroit. Compte tenu du délai restreint de vote, les électeurs sont invités à se présenter à la préfecture, dès l’ouverture des trois bureaux de vote à 8h30, muni d’une pièce d’identité avec photo.
Burger King à Mayotte au deuxième semestre 2018
Après l’arrivée de Burger King à La Réunion, avec l’ouverture d’un premier restaurant mardi, l’information est confirmée pour l’île aux parfums : un restaurant Burger King ouvrira ses portes à Mayotte au second semestre 2018.
L’ouverture d’un premier restaurant Burger King à La Réunion, mardi dernier, a fait baver d’envie les habitants de l’île aux parfums. Qu’ils se rassurent : la chaîne de fast food s’implantera également à Mayotte au second semestre 2018, comme nous l’a confirmé Philippe Lariche, titulaire de la franchise américaine à La Réunion et à Mayotte, à travers sa société S2FOI : « Le plan de masse de l’établissement a été fait, et sera déposé par l’architecte dans le courant du mois d’octobre pour une ouverture prévue au plus tard dans la seconde partie de l’année prochaine. » Le restaurant s’implantera sur le parking de Jumbo Score, la société Vindémia – société mère du supermarché – ayant donné son accord. Ouvert mardi au Port, à La Réunion, le succès du restaurant est « Bien au-delà des prévisions », explique le responsable. De quoi être confiant sur le potentiel économique d’un Burger King à Mayotte : « Mayotte est un marché évidemment intéressant, confirme Philippe Lariche. Certains sont réticents à s’y installer, moi je ne vois pas quel est le problème et pourquoi nous ne le ferions pas. »
Une centaine d’emplois
L’arrivée d’un géant de la restauration rapide est créatrice d’emplois : une centaine de postes pour un établissement comme celui prévu pour l’île aux parfums. « Nous tissons déjà notre structure future à Mayotte, reprend le responsable. Certains de nos employés à La Réunion sont Mahorais et peuvent ainsi envisager un retour sur l’île. C’est une bonne chose car nous recherchons des gens qui ont envie de rester dans notre enseigne, de fidéliser nos employés en les faisant évoluer au sein de l’entreprise. » L’entreprise envoie ainsi régulièrement ses salariés en métropole afin de suivre des formations. Burger King, connue pour ses burgers copieux, poursuit ainsi son implantation en France, débutée il y a quelques années, sans oublier les outre-mer, et Mayotte en particulier.
Grève au Conseil départemental : Le mouvement va se durcir ? « Ça, c’est clair ! »
La grève au Conseil départemental se poursuit. L’assemblée générale des agents grévistes du département a décidé hier matin de continuer son mouvement. Le dialogue étant rompu entre les élus et l’intersyndicale, aucune rencontre n’est prévue ce jour sauf changement de dernière minute. L’intersyndicale menace même de durcir le ton.
Les esprits se sont échauffés hier à l’hémicycle Bamana où se tenait l’assemblée générale des grévistes du Conseil départemental. Les prises de parole passionnées se sont enchaînées pendant environ deux heures dans une salle des délibérations pleine à craquer. Entre les comptesrendus de la dernière réunion avec les élus réalisés par l’intersyndicale, des grévistes se sont succédé au micro pour dénoncer des injustices selon eux comme cet agent dont on avait promis la prise en charge d’une formation, mais l’engagement n’a pas été tenu d’après son témoignage.
À l’issue de l’AG , les grévistes ont voté pour la poursuite de leur mouvement, estimant que le compte n’y est toujours pas. Leurs revendications concernant la reprise de l’ancienneté générale de service et la reconstitution des carrières n’ont pas encore été satisfaites. Après la réunion, le cortège s’est dirigé vers le quai d’embarquement de la barge à Mamoudzou où les grévistes ont rendu l’accès gratuit au transport maritime.
Entre temps, dans la journée, le président du Département a informé « l’impossibilité matérielle » pour la collectivité « de traiter les salaires à la fin de ce mois de septembre ». Une annonce qui n’a pas manqué de faire réagir l’intersyndicale: « c’est une manoeuvre pour déstabiliser notre mouvement ». « Soibahadine Ibrahim nous accuse d’avoir empêché l’accès au service des paiements alors que c’est faux. Les agents du service ont travaillé tous les jours depuis le début du mouvement », explique le syndicaliste Haoussi Boinahedja . Si les salaires ne sont pas versés (la masse salariale coûte 375 000 € par jour au Département), le mouvement risque de prendre une autre ampleur.
Une nouvelle AG doit se tenir ce matin au Conseil départemental. Mais l’intersyndicale n’y va pas par quatre chemins pour annoncer le risque dès aujourd’hui d’un durcissement du conflit: « ça, c’est clair. On va s’inscrire dans un rapport de force! »
Haut niveau | Entretien : David Hervé, conseiller d’animation sportive à la DJSCS Etat
« Si nous pouvions avoir une Fayzat tous les 5 ans, ce serait exceptionnel »
En août dernier, cinq nouveaux jeunes sportifs mahorais ont intégré les dispositifs réunionnais d’accès au sport de haut niveau, portant leur nombre à dix actuellement. Le fruit du projet Jeunes talents mahorais, initié en 2013 par la Direction de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DJSCS) Etat. Mayotte Hebdo Sports a rencontré David Hervé : le conseiller d’animation sportive de la DJSCS Etat a accepté de relater tous les dispositifs mis en œuvre pour offrir aux jeunes Mahorais l’opportunité d’accéder au sport de haut niveau.
Mayotte Hebdo Sports : David Hervé, où en est le projet Jeunes talents mahorais quatre ans après sa création ?
David Hervé : Nous en sommes à la cinquième édition. Cette année, à l’issue des détections, cinq jeunes Mahorais ont rejoint le Creps de la Réunion : deux rugbymen, Izak Houmadi Ali et Lucas Rabino, deux footballeurs, Djamal Djanffari et Qayime Hassani, et un judoka, Hachim Saïd Bakar. Ils y rejoignent cinq jeunes Mahorais qui entament leur deuxième année : deux footballeurs, Hadrami Lihadji et Oili Ben, deux basketteurs, Windston Daka et Amelle Abdou Moussa, et un rugbyman, Al Amine Soulaïmana. Et puis il y a les Samuel Bertin Assani, Camille Tanne, Manon Séguier, Mouslimou Ali, Moussa Soumaïla, Nafioun Assani… ceux qui ont quitté le Creps de la Réunion mais que nous continuons de suivre.
MHS : Quel type de suivi ?
DH : Un suivi relationnel, pour ceux qui sont toujours dans la filière « Sport de haut niveau » ou « Programme de performance sportive ». Nous ne les finançons plus, mais nous restons en contact par le biais d’un compte Facebook privé, dans lequel ne sont admis uniquement les Jeunes talents mahorais, leurs proches, leur famille d’accueil et leurs entraîneurs. Ce compte Facebook privé est pour moi un outil de travail. Cela me permet de leur transmettre un certain nombre d’informations, de leur rappeler pourquoi ils sont là, ce qu’ils ont à faire, de leur rappeler le respect d’un certain nombre de règles pour lesquelles ils se sont engagés. Cela me permet aussi d’avoir des résultats immédiats : par exemple le judoka Hachim Saïd Bakar, qui a intégré le Pôle Espoirs judo cette année, vient de gagner le tournoi des Mascareignes cadets. J’ai eu le résultat quasiment simultanément. Enfin le compte Facebook privé me permet d’échanger avec les familles d’accueil : une grande partie de la réussite des Jeunes talents mahorais vient des familles d’accueil. Il faut leur rendre hommage.
MHS : Outre ce compte Facebook privé, vous vous rendez régulièrement à la Réunion pour entrer directement en contact avec les Jeunes talents mahorais, leur entourage, leur environnement. A quoi ressemble l’un de vos déplacements ?
DH : Là-bas, j’ai un programme chargé car je rencontre les coachs, les familles d’accueil, les JTM – parfois plusieurs fois –, mais aussi mes homologues de la DRJSCS Réunion, les responsables du Creps, les présidents des ligues réunionnaises concernées… parce que la convention signée en 2013 puis en 2016 intègre tous ces partenaires. En parallèle de tout ça, j’assiste aux entraînements et aux compétitions des JTM. Mon rôle, sur place, est de faire un point intermédiaire. Pour les Jeunes talents mahorais, je suis un peu leur papa. Il faut garder en tête que ce sont des enfants de douze ans, treize ans, qui quittent leur cellule familiale pour la première fois, pour se retrouver dans un environnement qu’ils ne connaissent pas. Il y a cet aspect « sport de haut niveau », qui les oblige à travailler à un même niveau d’intensité, au quotidien. C’est parfois compliqué pour eux. Il y en a qui se blessent et perdent le moral : il faut les soutenir, les garder mobiliser et leur rappeler pourquoi ils sont là. De savoir que nous sommes là, ça les rassure, ils se sentent un peu moins isolés. Et puis au-delà de ça, nous représentons l’Etat, donc il y a une forme de respect, et du fait que nous finançons largement le projet qui est le leur, la plupart des JTM ont conscience qu’ils doivent sérieusement s’investir… Je me déplace trois fois par an et à chaque fois, mon programme sur place est extrêmement dense.
MHS : Les Jeunes talents mahorais existent depuis quatre ans, et ils n’ont pas toujours été un succès pour les jeunes sportifs mahorais détectés…
DH : Effectivement, il y a eu des échecs et il ne faut pas les négliger. Au contraire, depuis le début, nous nous appuyons sur ces échecs pour améliorer le projet. Deux exemples ; Le premier : cette année, deux jeunes JTM n’ont pas été reconduits pour leur seconde année de Pôle Espoirs à la Réunion, ils ont été exclus et sont de retour à Mayotte. Ces deux JTM n’avaient malheureusement pas réellement pris conscience de l’exigence du sport de haut de niveau, de l’exigence de ce type de structure. Cela nous a poussés à nous demander si les enfants que nous envoyons sont suffisamment préparés. En l’occurrence pour ces deux-là, ils ne l’étaient pas. A leur détriment, nous n’avons peut-être pas assez accès sur l’accompagnement, dans la mesure où les sélections se déroulent en avril et qu’ensuite tout s’enchaîne. Ces échecs ont rendu utile la réflexion sur l’accompagnement. Conséquence, nous avons décidé, depuis cette année, de faire lister les jeunes beaucoup plus tôt. A mon prochain déplacement, en octobre, je serai en mesure d’avoir une liste de jeunes susceptibles d’intégrer le Creps de la Réunion en 2018. Et puis, cette liste, nous la réduirons progressivement. Cela permettra de mieux connaitre les jeunes, leur famille, et de bien mieux les préparer. Le second exemple est celui de Noussourati Matoungou. Cette joueuse de rugby, qui a passé deux ans au Pôle Espoirs de Rennes est rentrée à Mayotte pour des raisons personnelles, culturelles, avec une réticence du père par rapport au projet sportif de sa fille. Fort de cette expérience, nous avons réfléchi à comment intégrer les jeunes Mahoraises au sport de haut niveau tout en tenant compte de la culture locale. Et donc, avec le vice-rectorat, a surgi l’idée d’un internat d’excellence à Mayotte.
MHS : L’internat d’excellence existe-t-il déjà ?
DH : L’internat en lui-même sera activé ce mois-ci. Ce qui existe déjà, ce sont les sections sportives qui l’intégreront. Durant l’année scolaire 2016/2017, nous avons réussi à créer deux sections sportives pour des jeunes de 4ème : une en handball au collège de Passamaïnty, et une en football au collège de Dembéni. Cette année nous renouvelons l’expérience avec les joueuses qui passent en 3ème et en créant une nouvelle section sportive pour celles qui entrent en 4ème. Nous arrivons donc à un volume intéressant. Intégrer ces jeunes filles dans une section sportive et un internat les prédispose à intégrer une cellule telle qu’un Creps, plus tard. Nous sommes en train de finaliser les listes mais nous pourrions avoir une quarantaine de jeunes filles à l’internat, cette année. Si cela se présente bien, c’est parce que la principale de Dembéni Christiane Kolovikov, le principal de Passamaïnty Jean Loup Munier, et le proviseur du lycée de Tsararano font un travail énorme de concertation, d’échange, dans un souci d’aider les jeunes Mahorais à accéder au sport de haut niveau. Si ça se passe bien, c’est aussi parce que nous avons mis en place un système qui est très exactement celui qu’on retrouve dans les pôles : à savoir, un enseignant intervenant en Education physique et sportif, spécialiste de la discipline – Pierre Salomé à Dembéni pour le football, Urbain Gay pour le handball féminin – et un professeur principal dont le rôle est de coordonner l’ensemble des enseignants qui interviennent dans les classes concernées par les sections sportives. C’est un rôle primordial. Ces jeunes bénéficient aussi d’un accompagnement scolaire supplémentaire, de collations supplémentaires, de lieux pour pouvoir se reposer ou encore d’une aide financière de la Jeunesse et Sports Etat pour les tenues et le matériel sportif. Ajouté à cela une aide dans le cadre du Fébecs, qui a permis aux handballeuses de la section sportive de Passamaïnty de participer aux championnats de France. Et les retours sont extrêmement positifs : ils montrent qu’il y a du potentiel, mais qu’il doit s’organiser avec l’échange et la confrontation. Donc, nous les suivrons tant que nous pourrons et nous souhaitons accompagner à nouveau ces sections dans ces championnats. Il faut souligner également la mise en place de la section sportive rugby au collège Doujani/Passamaïnty, section sportive d’où sont issus nos rugbymen du Creps de la Réunion. A termes, nous espérons l’intégration de ces jeunes dans le même dispositif que les JTM… Nous sommes en train, progressivement, de monter une espèce d’équipe « sport de haut niveau ». Le sport de haut de niveau à Mayotte se développe de cette manière aujourd’hui. Nous sommes encore sur les prémices, même si nous avons déjà un résultat.
MHS : Vous faites référence à Fayzat Djoumoi, championne d’Europe cet été avec l’équipe de France U16 féminine, qui est issue du projet Jeunes Talents Mahorais. Elle est votre plus belle vitrine…
DH : Incontestablement. Sa première réussite, c’est d’avoir une maman présente et très investie. Autrement, Fayzat est une fille adorable, timide, introverti, mais qui fait son bonhomme de chemin et qui sait pourquoi elle est là. Lors d’un de ses passages à Mayotte, je lui avais demandé si elle était sûre d’être qualifiée et elle m’a répondu : « On est jamais sûr de rien, il faut continuer de travailler, en permanence. » Donc je pense qu’elle a bien compris que le sport de haut niveau n’est pas quelque chose de gagné. Après son sacre de championne d’Europe, des mails ont circulé entre le pôle Espoir basket-ball réunionnais, le Creps, le Cros, la ligue, la DRJSCS, la fédération… toutes ces structures qui l’ont accueilli depuis son départ de Mayotte en 2013. Tout le monde s’est félicité du travail accompli et surtout tout le monde l’a félicité pour son abnégation. L’image qu’elle a, tout le monde doit avoir cette attitude. Nous avons la chance de l’avoir, nous sommes fiers et espérons qu’elle continuera à bien travailler, et qu’elle réussira dans les équipes de France adultes autant qu’elle réussit avec les équipes de France jeunes. Cerise sur le gâteau : à l’école ça se passe bien, donc son double projet est vraiment sur la bonne voie.
MHS : Le double projet, sport et études : un aspect qui vous tient à cœur…
DH : Oui. Les sports de haut niveau, c’est la loterie. Ce qui est important pour ces jeunes, c’est qu’ils prennent du plaisir dans ce qu’ils font parce que c’est une véritable expérience de vie. Quoi qu’il arrive ça leur servira dans le futur. Ne serait-ce que la capacité à s’organiser, à prendre des décisions, à être rigoureux. Mais ils doivent en parallèle penser à leur réussite scolaire car la chance d’accéder au sport de haut niveau est extrêmement faible et ça, c’est partout pareil, pas uniquement à Mayotte. L’échec sportif, s’il est lié à un échec scolaire, c’est un double échec, alors que nous sommes sur un projet de double réussite. Les jeunes et leurs parents doivent vraiment garder ça en mémoire. Et de notre côté, nous devons insister là-dessus. C’est ce que nous faisons. C’est ce que nous disons aux parents quand nous les suivons : certes leur enfant a été retenu, certes, il fait partie des meilleurs, il va accéder à un dispositif d’accès au sport de haut niveau, mais du jour au lendemain il peut en sortir. Nous avons cité les exemples… Si cela doit arriver, l’enfant doit au moins pouvoir rebondir grâce aux études qu’il aura menées.
MHS : A l’échelle nationale, quels sont les dispositifs existants pour l’accompagnement au sport de haut niveau, dont les jeunes Mahorais peuvent bénéficier ou bénéficient ?
DH : Nous avons des outils qui nous permettent de mieux accompagner ces jeunes, comme la cellule ultramarine. La cellule ultramarine, c’est un dispositif mis en place par le Ministère des sports conjointement avec l’Insep, dans lequel interviennent tous les référents du sport de haut niveau, en métropole, dans les départements d’outremer et dans les collectivités d’outremer. Les référents du sport de haut niveau sont dans les Creps, mais aussi dans les directions régionales comme moi par exemple. Et donc quand on a un jeune qui quitte le territoire et qui intègre un pole, moi je suis le relais direct pour ce jeune. S’il intègre par exemple le Pôle Espoirs d’Orléans, je vais être en contact directement avec le référent du sport de haut niveau de la Direction régionale d’Orléans et de la structure d’Orléans qui va l’accueillir. Ça, c’est quelque chose qui n’existait pas avant. Cela nous permet d’avoir un échange, d’envoyer le pedigree de ces jeunes.
MHS : Comment ce pedigree est-il crée ?
DH : A travers le Portail du suivi du quotidien du sportif, ou PSQS. C’est-à-dire que le jeune est répertorié dans ce nouveau dispositif, du moment où il intègre le processus du Programme de performance sportive (PPS), au moment où il le quitte. Et donc ça permet de le suivre partout où il passe. Exemple, demain, s’il arrive au centre de formation de Tarbes, les responsables du centre de formation, grâce au PSQS, auront son parcours précis. Cela englobe tout : les périodes où il est tombé malade, les avertissements qu’il aurait eu à l’école etc. C’est sa carte vitale, son emprunte. C’est un nouvel outil que nous sommes en train d’expérimenter et pour lequel nous avons un rapport très étroit avec le Creps de la Réunion.
MHS : Qu’est-ce que le Programme de performance sportive (PPS), que vous évoquiez précédemment ?
DH : Les termes ont changé, avant on l’appelait le Parcours d’accession au sport de haut niveau. Chaque fédération, en cette nouvelle olympiade, doit présenter un Programme de performance sportive à deux branches. La première branche : c’est celle qui est consacrée aux sportifs déjà de haut niveau. La seconde branche, celle qui nous intéresse le plus, c’est celle du chemin à parcourir pour accéder au sport de haut niveau. A Mayotte, nous pouvons considérer ne pas avoir attendu le PPS, mais imaginé un début de sport de haut niveau par les sections sportives. Nous avons imaginé que toutes les disciplines puissent avoir des sections sportives : ce sera un travail de collaboration avec le vice-rectorat, de longue haleine. La volonté est là mais nous connaissons les différentes difficultés, de transport, d’hébergement, de restauration, de capacité des salles, etc. Certaines fédérations ont créé leur PPS, par exemple le rugby, ou le football. C’est dans ce cadre qu’une aide conséquente est apportée aux jeunes Mahorais. Car si la DJSCS Etat investit 6 500 euros par jeune pour son intégration au Creps de la Réunion, elle économise 4 000 euros au football et au rugby, qui finance le projet. La DJSCS Etat se contente de compléter. Le fait que ces fédérations interviennent financièrement nous permet d’extraire l’argent économisé et de l’investir dans d’autres projets, comme la création des sections sportives. Le rôle du PPS, c’est aussi de penser à la reconversion. C’est le cas de Myriam M’lazahahé, que nous avons aussi suivi. Cette ex sprinteuse internationale a quitté le sport de haut niveau, mais grâce aux formations réalisées durant son parcours, elle détient un diplôme sportif et s’est reconverti en éducatrice sportive. C’est donc quand même une réussite étant donné qu’elle travaille de sa passion. Il y a une continuité.
MHS : Peut-on dire que les Jeunes talents mahorais et tous les dispositifs mis en place pour offrir aux jeunes Mahorais l’accès au sport de haut niveau, ont de beaux jours devant eux ?
DH : On peut le souhaiter en tout cas. Encore une fois, on est sur du sport de haut niveau et le taux de réussite est très faible. Si nous pouvions avoir une Fayzat tous les cinq ans, ce serait super, même exceptionnel. Aujourd’hui, nous avons des jeunes qui marchent bien. Nous comptons sur eux, nous en sommes fiers, ils représentent Mayotte et ça c’est très bien, mais ce ne sont pas des surhommes. Il faut aussi garder en tête que ce sont des enfants qui quittent le milieu familial et que pour certains, la première année est une année de test, loin de la cellule familiale. C’est aussi une première année pour se connaitre : savoir comment ils fonctionnent, le fait qu’il n’y ait plus les parents pour dire « ça tu peux faire, et ça tu ne peux pas faire. » Il ne faut pas les en vouloir si un moment donné ils explosent en vol. Au moins ils auront tenté l’expérience. Il n’y a que ceux-ci qui ne tentent pas ou qui n’auront pas la chance de tenter, qui ne sauront pas ce qu’est d’entrer dans un Creps et de devoir se lever chaque matin en se disant, « je vais faire du sport. » J’engage toute la population mahoraise à se lever tous les matins et à se dire « J’ai mon travail, j’ai mes études, mais tous les jours, il faut que je fasse 1h30 à deux heures de sport. » On a le mois sans tabac, faisons le mois du sport : tous les jours faisons ça et nous verrons si tout le monde tient. Nous verrons à la fin qu’il y aura des dégâts…






















































