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Ramlati et Thani veulent éteindre la polémique

Les parlementaires mahorais de la majorité présidentielle Ramlati Ali et Thani Mohamed Soilihi ont tenté l’un par un communiqué, l’autre par une conférence de presse, d’éteindre le feu de la polémique qui croît dans l’île depuis que l’instauration d’un visa gratuit et la réouverture de l’antenne consulaire à Anjouan ont été évoquées par le quai d’Orsay.

Est-ce que ce sera suffisant pour calmer la colère de nombreux Mahorais qui craignent des flux migratoires encore plus massifs en provenance de l’Union des Comores si une telle réforme était mise en oeuvre ? En attendant, voici le contenu du communiqué transmis par la députée.

“ La Députée Ramlati Ali a été reçue par les conseillers de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères lundi 19 septembre 2017 en fin d’après-midi. Elle a transmis le mécontentement des Mahorais de ne pas avoir été suffisamment associés en amont du HCP et rappelé qu’il n’existe aucune solution sans que les Mahorais et leurs représentants soient associés. Elle a appris qu’un des grands élus de Mayotte avait été officiellement mis au courant par l’Ambassadeur de région de la rencontre du 12 septembre entre les ministres français et comoriens. Cet élu a cependant gardé le silence à ce sujet, ne jugeant ni utile de prévenir les autres ni d’agir pour que les représentants mahorais puissent être consultés. Ramlati Ali a pu consulter cette fameuse feuille de route qui ne supprime pas le visa Balladur, qui facilite l’immigration légale mais qui renforce et durcit les dispositifs à l’encontre de l’immigration illégale. La feuille de route n’est pas le document qui circule sur les réseaux sociaux. Avec le rétablissement d’une antenne consulaire à Anjouan, c’est le lancement d’une nouvelle politique de coopération sécuritaire avec les Comores qui se met en place. Elle rappelle également qu’il faut se méfier des documents et des rumeurs qui circulent et qui n’ont pour objectif que de susciter la peur, le doute et la suspicion sur le réel attachement de la France à Mayotte. Comme elle en a fait la demande, la Députée Ramlati Ali et les grands élus de Mayotte seront reçus dans les prochains jours dans le cadre d’une consultation interministérielle au sujet de la mise en oeuvre de cette feuille de route. »

 

Entrevue diplomatique France – Comores

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L’Etat français souhaite la gratuité des visas entre Mayotte et les Comores

Le ministère des Affaires étrangères a répondu en partie à nos questions : l’Etat français a exprimé sa volonté de « rendre gratuit le visa entre les Comores et Mayotte » et s’engage « à rouvrir rapidement l’antenne consulaire d’Anjouan ». Ces annonces font suite à la réunion du 12 septembre entre les ministres des Affaires Etrangères français et comoriens ayant abouti à la signature d’une feuille de route visant à l’assouplissement des règles de circulation des personnes entre Mayotte et les Comores.

L’entrevue opaque mardi dernier entre les ministres des Affaires étrangères français et comoriens dans le cadre du Haut conseil paritaire (HCP) inquiète et indigne la population mahoraise, citoyens comme personnalités de l’île (telles que le député Mansour Kamardine ou l’intellectuel Alain-Kamal Martial) ainsi qu’un certain nombre d’associations dont le Comité de défense des intérêts de Mayotte (CODIM), qui avait soutenu les Mahorais lors de la crise des décasages l’année dernière. Ce Haut conseil paritaire – mis en place en 2013 sous François Hollande et lors de la présidence d’Ikilou Dhoinine afin de doter la France et les Comores d’un organe diplomatique encadrant les échanges franco-comoriens sur les épineuses questions de coopération – se réunissait pour la cinquième fois ce 12 septembre.

Quelques laconiques lignes sur le site du ministère des Affaires étrangères tentent de sibyllines explications sur cette rencontre diplomatique : « Les travaux se sont déroulés dans un climat amical et confiant et ont permis, comme l’avaient souhaité le président de la République et le président Azali Assoumani (François Hollande avait rencontré le président des Comores en octobre 2016, ndlr), de renforcer le dialogue bilatéral. Une feuille de route a été établie, visant à favoriser les échanges humains entre les îles de l’archipel dans un cadre légal et en renforçant la sécurité des liaisons maritimes et aériennes ». La note précise qu’une commission mixte devrait se réunir à Moroni d’ici la fin de l’année. 

Interrogé sur cette feuille de route, le ministère des Affaires étrangères nous a répondu ceci : « Afin de lutter efficacement contre le trafic d’êtres humains, de favoriser les mouvements légaux, de tarir les passages illégaux et de sécuriser les liaisons, aériennes comme maritimes, la France et les Comores ont décidé de travailler à une circulation régulée et plus sécurisée des personnes entre Mayotte et les Comores. Cela témoigne d’une volonté nouvelle de coopération. Les autorités françaises ont annoncé leur volonté, tout en exerçant les contrôles normaux, de rendre gratuit le visa entre les Comores et Mayotte. Nous nous sommes également engagés à rouvrir rapidement l’antenne consulaire d’Anjouan, afin de pouvoir délivrer de nouveau des visas de manière sécurisée. »

Une rencontre qui agite les esprits

L’imprécision qui entoure les modalités de cette feuille de route, la concision du compte-rendu du ministère des Affaires étrangères français et le fait que les élus mahorais n’aient pas été associés aux discussions ont éveillé les soupçons, notamment des membres du Codim qui craignent que les dispositions de ce projet d’accord ne génèrent une intensification de l’immigration. Réunis samedi dernier sur la plage de Hagnoundrou sous la houlette de ce comité, des citoyens mahorais ont exprimé leur mécontentement et se sont concertés pour mettre en place un certain nombre d’actions à venir, dont la fermeture forcée de la préfecture de Mayotte afin d’extorquer des précisions sur le contenu de la fameuse feuille de route. Le Codim a, ce jour-là, nommé des référents de chaque village chargés de « recruter » des habitants qui se joindront à ce vaste mouvement de contestation qui comprend déjà dans ses rangs d’anciennes Chatouilleuses et des militants des Assoiffés du sud, cette association qui avait défendu les droits des usagers durant la dernière crise de l’eau. Et, hier, le comité a rencontré les syndicats. Si le Codim parvient à fédérer plus de 500 personnes, il se rendra à la préfecture dans les jours à venir, a affirmé Maïla, membre active.

Les membres du Codim ne sont pas les seuls à s’exprimer sur ce sujet. Le député de Mayotte Mansour Kamardine (LR) se dit quant à lui « consterné » dans un communiqué du 15 septembre et demande à Jean-Yves Le Drian qu’une délégation composée des parlementaires et du président du Conseil départemental soit instamment reçue par le ministre des Affaires étrangères. Pour le parlementaire, cet assouplissement des visas est « la suite concrète de l’annonce récente par la ministre des Outre-mer de la création d’un visa outre-mer tendant à favoriser (…) le regroupement familial » et conduirait « à la régularisation massive des clandestins » ainsi qu’à l’arrivée « en nombre, de nouveaux migrants ». Selon Mansour Kamardine, « une telle politique ne peut qu’exacerber les très vives tensions qui font de Mayotte une véritable poudrière sociale et sécuritaire » et « ferait du 101ème département français une « jungle de Calais » puissance 10 ». Mansour Kamardine estime également que l’opacité entourant cette feuille de toute, notamment en termes de calendrier et de modalités de mise en œuvre, contrevient à la loi d’orientation et de programmation du 7 juillet 2014 relative à la politique de développement et de solidarité internationale : «  déni de transparence, déni d’association des acteurs, déni du rôle des collectivités territoriales ». 

 

Un document authentique ou non circule sur Internet

 

Le mystère nimbant cette signature « laisse la porte ouverte à toutes les interprétations », avait déclaré dans un communiqué le député Mansour Kamardine, trois jours avant qu’un document présenté comme une copie de la feuille de route ne fuite sur les réseaux sociaux et ne soit publié par nos confrères de Mayotte 1ère. Ce document, dont l’authenticité est douteuse, fait état de mesures promptes à exacerber la colère des habitants de l’Ile aux Parfums. En effet, il y est noté que « tout Comorien d’Anjouan, de Mohéli et de Grande-Comore, muni d’un passeport comorien valide d’au moins 6 mois, peut se rendre librement à Mayotte à condition de se conformer aux conditions décidées par le ministère comorien de l’Intérieur ». Selon ce même document, cette entrée sur le territoire de Mayotte serait conditionnée à la possession d’un billet aller-retour et d’une somme d’argent supérieure ou égale à 500 euros ainsi qu’à la détention « d’un justificatif dès l’arrivée à Mayotte de l’existence réelle d’une personne en règle résidant à Mayotte qui accepte d’accueillir la personne se rendant à Mayotte ». Ce document qui circule sur les réseaux sociaux met l’accent sur la volonté d’endiguer les arrivées illégales à Mayotte et d’éviter les drames qui en découlent grâce notamment à une étroite coopération judiciaire et policière entre la France et les Comores. Enfin, ce document mentionne que les deux Etats se réservent le droit de « suspendre l’application du présent accord » si lors du premier bilan (un semestre après son entrée en vigueur), il s’avère « que les drames humains entre Anjouan et Mayotte ont plutôt augmenté ». 

 

Salon du tourisme | Un événement qui continue d’attirer les foules

La sixième édition du salon du tourisme s’est tenue vendredi et samedi derniers. Une édition qui a attiré plusieurs dizaines de milliers de visiteurs. Cette année, les intercommunalités étaient particulièrement mises à l’honneur. Retour en images sur l’événement et avec le discours d’inauguration de la présidente du Comité de tourisme de Mayotte, Mme Razafinatoandro.

Voici maintenant 6 ans que nous avons pris l’habitude de nous retrouver ensemble pour célébrer l’une des manifestations phares de la vie économique, de la vie culturelle et touristique de notre département. Et inchaallah, ce n’est qu’un début! Je voudrais partager avec vous ce vent d’optimisme qui m’habite quand je vous vois chers invités, répondre présents d’année en année, à ce rendez-vous ; quand je vois la mobilisation de nos exposants qui ne cessent de nous honorer de leur présence depuis 6 ans ; quand je vois dans la communication de notre professionnel du tourisme et dans les différentes presses de l’île, les propositions d’offres tarifaires destinées aux résidents; quand je vois également l’intérêt de plus en plus appréciable et déterminant de la part du Conseil Départemental vis-à-vis de la promotion touristique de notre île. Ce vent d’optimisme, nous, acteurs touristiques, nous en avons besoin afin d’y croire, afin de nous permettre de redoubler d’efforts et d’initiatives face aux trop nombreux défis auxquels nous devons faire face. Le tourisme est l’activité économique la plus sensible aux difficultés sociales, environnementales et climatiques. En effet, ces difficultés touchent forcément en premier lieu la population locale, mais elles le sont davantage pour les visiteurs extérieurs. Sans vouloir y insister, nous ne pouvons faire fi des impacts désastreux qu’elles peuvent avoir sur l’activité touristique et l’image de notre destination. Mouvements sociaux à répétition, coupures d’eau, coupeurs de route, cherté de l’aérien, cherté de la vie, et bien sûr l’insécurité sont autant de points noirs qui démontrent les difficultés de ce département. Mais aussi des difficultés que les acteurs touristiques locaux et leurs clientèles doivent subir impuissants. Face à ces situations, nous nous devons tous, chacun à son niveau, faire nôtre le slogan de cette 6ème édition du salon du tourisme à savoir « Le tourisme c’est l’affaire de tous ». Et parmi les acteurs qui doivent être chefs de file, nous les élus, nous devons exercer nos compétences et nos pouvoirs pour asseoir un véritable développement du tourisme à Mayotte. Il s’agit là d’un appel que j’avais déjà lancé ici même l’année dernière. Mais au-delà de l’appel, le Comité du Tourisme tente de le mettre en pratique avec la mise à l’honneur des territoires touristiques, en d’autres termes, à travers les intercommunalités comme thématique de cette 6ème édition. Un travail de longue haleine, de terrain et de sensibilisation que nous menons à l’endroit des élus locaux depuis plusieurs années. Du Concours de la commune la plus accueillante, les Assises du Tourisme de Mayotte, l’Initiation des référents tourisme dans les communes, et le Séminaire Tourisme avec les élus en avril dernier; toutes ces initiatives pour vous dire que nous avons besoin de vous, que le tourisme mahorais a besoin de vous. Élus intercommunaux, l’heure est venue d’exercer vos compétences et vos missions en matière d’information, d’accueil, d’animation, d’accompagnement des professionnels et de développement de l’offre touristique de vos territoires respectifs dans le cadre de la Loi NOTRE . Et en ma qualité de présidente, je veux vous dire que le Comité du tourisme répondra toujours présent à vos côtés.

De Mitterrand à Macron | Une obsession anti-mahoraise génocidaire

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Noyer la population mahoraise dans une avalanche migratoire, une agression coloniale. 

Larguer Mayotte, une obsession socialiste révolue qui ressuscite.

Le 13 juin 1990, le président de la République française, François Mitterrand, fondateur du Parti socialiste, est en visite officielle à Moroni. Lors du diner d’Etat, il fait une allocution portant notamment sur les relations franco-comoriennes, l’aide au développement et la francophonie. Au détour d’une phrase, il déclare : « Quand je rentrerai dans mon pays, je serai rentré dans un pays qui lui-même prend part à la vie de l’Océan Indien par la projection française qui se trouve à La Réunion ». Le chef de l’Etat ne cite pas Mayotte, pourtant Collectivité territoriale de la République française. Et quand plus loin dans son discours il cite Mayotte, c’est pour regretter son maintient dans la France, déplorer son statut français et dénigrer l’aspiration de la population mahoraise à la départementalisation. Voici ce qu’il dit :

« Ou bien le problème de Mayotte, si mal engagé en 1974, si mal engagé à mes propres yeux, que je me souviens d’avoir refusé le sort qui était réservé à cette île. Mais le temps a passé, la loi de mon pays a été adoptée, les règles constitutionnelles ont été fixées par d’autres que par moi et je pense qu’il faut adopter une démarche concrète et pratique pour parvenir à dépasser ce contentieux désagréable entre nous.

Nous allons en parler. Mais je pense que dès maintenant nous devons prendre les mesures qui permettront une communication et des échanges constants entre Mayotte et les autres, les autres et Mayotte. Qu’il n’y ait plus de barrières dressées, barrières théoriques, mais peu franchissables, entre tous les Comoriens que vous êtes, eux et vous. Et que la France vous aide à retrouver votre très ancienne solidarité. Il est de multiples formes d’unité, croyez-moi, et nous allons les rechercher ».

En droit constitutionnel français l’autodétermination des Mahorais étant le principe démocratique le plus fort, le plus légitime et le plus conforme aux intérêts des Mahorais, deux septennats n’ont pas permis à Mitterrand de réaliser la réintégration de Mayotte dans le giron comorien qu’il appelait de ses vœux. 

En 2012, son ancien sherpa, François Hollande, candidat à la présidence de la République, en visite à Mayotte pour sa campagne électorale, est interrogé sur la relation entre l’île française et les Comores indépendantes. Sa réponse est en rupture avec la doctrine de Mitterrand. Voici le rapport de la presse : 

« Le candidat évoque la question de l’immigration, l’un des principaux défis pour Mayotte. Il promet de contrôler l’immigration, de créer le centre de rétention promis, de favoriser le «développement des Comores», les îles voisines, en espérant ainsi tarir la source de la «pression» migratoire. Les arrivées illégales sont constantes, à tel point que les pouvoirs publics sont incapables de connaître la population exacte de Mayotte. Dans ce contexte, il affirme aussi que sa proposition d’accorder le droit de vote aux étrangers aux élections locales ne sera pas appliquée de la sorte ici. «Il n’est pas question que les étrangers en situation irrégulière aient le droit de vote. Nous adapterons cette loi », assure-t-il pour rassurer la population. François Hollande insiste aussi sur l’attachement de Mayotte, ce territoire proche de l’Afrique, à la République ».

Le candidat socialiste ne remet pas en cause la départementalisation, mais ses paroles expriment son intime conviction : « Il faut favoriser le développement des Comores, en espérant tarir la source de la pression migratoire sur Mayotte ». Devenu président de la République en mai 2012, fidèle à sa déclaration, le chef de l’Etat confirme « l’engagement de la France en faveur du développement des Comores », et précise que « la France et l’Union européenne souhaitaient intensifier leur coopération dans les secteurs de la santé, de l’accès à l’eau, de l’éducation ou encore de la préservation de l’environnement et de la production d’énergies renouvelables ». L’Elysée formalise ces orientations par la Déclaration de Paris sur l’amitié et la coopération entre les Comores et la France, signée à Paris le 21 juin 2013.

Quand bien même Hollande souhaiterait secrètement le retour de Mayotte aux Comores, à l’image de son illustre prédécesseur, sa fonction présidentielle lui interdit de transgresser la loi française et son principe démocratique, qui prescrit et garantit l’ancrage pérenne de Mayotte dans la France.  

Encore une fois, la libre détermination des Mahorais est plus forte que toute velléité diplomatique sécessionniste, si forte par le choix librement exprimé et constitutionnellement si légitime que le président socialiste renonce à son engagement d’accorder le droit de vote aux étrangers installés à Mayotte aux élections locales.

Elu en 2017, le président de la République En Marche Emmanuel Macron n’est pas socialiste, de son propre aveu (ni de droite ni de gauche). Mais il fut le conseiller de Hollande avant de devenir son ministre de l’Economie et du Budget. Sa conception du contentieux franco-comorien nous est encore inconnue ès qualité. Une indication est toutefois donnée par le discours du candidat Macron prononcé à Labattoir pendant sa campagne électorale. 

Que disait-il le 26 mars 2017 ?

« Vous êtes ici au milieu de l’océan Indien, vous le savez. Qui peut promettre qu’il n’y aura plus, demain, de kwassa-kwassa ? Personne ! Qui peut promettre sérieusement qu’il n’y aura plus d’immigration clandestine? Personne ! Qui peut promettre, qu’en un clin d’oeil, il n’y aura plus d’insécurité ? Personne, raisonnablement !

Moi, je suis venu vous tenir le langage de responsabilité de la République, celui qu’on peut tenir, celui d’une République lucide, sérieuse, qui vous protégera et en même temps généreuse. Et qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire d’abord que la sécurité de Mayotte, elle passe par le développement des Comores, elle passe par une politique volontariste pour toute la région, elle passe par une politique responsable pour aider au développement de l’océan Indien et des Comores.

Aujourd’hui, ce sont vingt millions d’euros simplement qui sont donnés aux Comores dans le cadre de notre aide publique. Ce n’est pas suffisant, ça n’est pas sérieux. Et donc, oui, ce que je veux engager, c’est un grand pacte avec les Comores pour aider à leur développement, y investir, y engager l’Europe tout entière, mais en même temps, engager les Comores dans une politique de lutte contre l’immigration clandestine. Parce que votre insécurité d’aujourd’hui, c’est notre honte, à la République tout entière. Et moi, j’ai honte qu’il y ait aujourd’hui des Anjouanais et des Comoriens qui arrivent ici et qui créent l’insécurité ou ajoutent de la misère à la misère. Mais j’ai aussi honte que chaque année, il y ait des cinquantaines ou des centaines de kwassa-kwassa qui sombrent dans l’océan, qui fassent périr des vies entières parce que nous ne savons pas traiter ce problème ».

Ce discours a fait polémique. Certains Mahorais, la majorité d’entre eux à vrai dire, estiment qu’il s’inscrit en négatif pour Mayotte. D’autres, franco-comoriens, jugent, au contraire, qu’il est avantageux pour les intérêts de l’île. Cette contradiction ne s’estompera qu’à l’œuvre, au regard des résultats de la politique volontariste que le président mettra en application. 

Néanmoins, l’allocution du président Mitterrand, les propos du président Hollande et le discours du président Macron, confrontés au choix républicain des Mahorais, permettent d’ores et déjà de tirer quelques enseignements, à savoir : 

– que Mitterrand n’avait aucune sympathie ni compassion pour Mayotte française ;

– que Hollande, rationaliste, était plutôt compréhensif et bienveillant à l’égard des Mahorais et des Comoriens ;

– que Macron, pragmatique, manifeste un intérêt pour Mayotte conditionné à une ambition pour les Comores.  

Ces trois présidents ont en commun une détestation de la mahorité, du discours mahorais et d’une francité mahoraise qui s’impose à eux par la grâce du suffrage universel. Leur idéologie post coloniale fondée sur l’illusion de la Grande Région Française de l’Océan Indien a enraciné dans leur mentalité humanitariste la conviction que la stabilité de Mayotte dépend du développement des Comores.

Un cocktail explosif : immigration, extraversion politique, dépendance et  conditionnalité

A l’analyse, la position de l’actuel président est sensiblement la même que celle de son prédécesseur. N’oublions pas que l’un était le consultant de l’autre. Ce qui différencie les deux approches se situe dans les mots « dépendance » et « conditionnalité ». 

Dans le premier cas, la dépendance renvoie à une relation de cause à effet. Il faut enrayer l’immigration invasive à la racine. Si l’on ne traite pas la cause en amont, le phénomène continuera de se répandre en aval avec tous les drames qu’il entraîne. Bref, le cancer ne cessera de métastaser. La croyance en cette relation de dépendance nous amène à dire qu’il ne pouvait pas y avoir de volonté politique de la part de Hollande de garantir le progrès et la stabilité de Mayotte puisqu’il présupposait que tout effort d’investissement public serait vain sans développer les Comores. Le sentimentalisme de Hollande dans cette relation de dépendance tripartite (France-Comores-Mayotte) a donc servi les intérêts de la France et des Comores au détriment de Mayotte victime, dans ce cadre diplomatique, d’une pression migratoire organisée, excessive, incontrôlée, génératrice d’insécurité et de violences urbaines ; victime aussi d’une extraversion politique vecteur d’inertie, d’immobilisme, de sous-développement et de paupérisation. 

Si la position du précédent président est sensiblement la même que celle de l’actuel président comme on l’a dit plus haut, alors les conséquences risquent d’être sensiblement les mêmes : un manque de volontarisme répresseur des progrès réels de Mayotte et une extraversion politique dommageable pour sa population.

Dans le deuxième cas, la conditionnalité supposée garantir la stabilité de Mayotte, celle-ci pose la question de la sincérité de l’engagement du président Macron à l’égard de la réussite souhaitable de la départementalisation. Pourquoi en effet conditionner le succès de Mayotte à des contingences extérieures alors que, fondamentalement, l’archipel mahorais a tous les atouts pour assurer un développement insulaire endogène, inclusif, source de prospérité ? Le décollage est possible avec les potentialités de l’île, à condition bien sûr que la République assume pleinement ses missions régaliennes et que l’Etat assure en même temps sa part de financement des investissements nécessaires. 

Disant cela, on dit que l’immigration clandestine n’est pas en soi un frein à l’émergence de l’île au lagon, car, aussi contraignante qu’elle puisse être pour l’activité économique et la paix sociale, cette immigration n’est pas un phénomène endogène, elle est par définition un phénomène étranger, contingent, voire accidentel. Après avoir submergé la population de Mayotte sous un flot migratoire instrumenté, conditionner le progrès de Mayotte à la lutte contre l’immigration clandestine apparaît donc absurde. Ce n’est pas une bonne politique et il ne faut donc pas la mener, ni même l’envisager. 

A ce stade, disons la vérité des choses : parce que l’immigration clandestine est un phénomène imprévu, brusque, occasionnel ou exceptionnel, il est possible de le combattre et de l’enrayer. Il est même souhaitable de le faire. Outre que c’est une obligation légale pour l’Etat qui assure cette mission régalienne, de souveraineté, c’est aussi un impératif de sécurité pour la population et le territoire mahorais. Justement parce qu’elle est imprévisible, inattendue et inopinée, l’Etat doit appliquer contre elle le principe de précaution et le principe de prévoyance. 

Le caractère de soudaineté, d’imprévisibilité et d’exceptionnalité est un facteur de risque. Il convient donc de mettre les moyens et de s’entourer de toutes les précautions pour gérer ce risque. La gestion du risque est d’ailleurs une activité essentielle de l’Etat qu’il déploie dans tous les domaines prioritaires et dans tous les secteurs sensibles. Prévenir le phénomène, prendre les précautions utiles pour agir lorsqu’il se manifeste : tel est l’enjeu pour Mayotte. Les bonnes politiques publiques procèdent d’ailleurs ainsi pour éviter le danger éventuel. Au demeurant, un principe de gouvernance nous dicte l’attitude vertueuse : gouverner c’est prévoir.

Dans la mesure où le manque de réactivité de l’Etat face à l’explosivité de l’immigration clandestine a contribué, par complicité active ou passive, à rendre le phénomène régulier, permanent et endémique, comment enrayer les départs quotidiens et les arrivées massives vers Mayotte ? Il y a deux manières de le faire. Une frontière s’ouvre ou se ferme. La fermeture est l’option mahoraise. Il faut donc, premièrement, mettre les moyens de contrôle sécuritaire et de dissuasion en interne pour combattre le phénomène nocif. Deuxièmement, développer les Comores. La troisième solution qu’on oublie souvent d’envisager consiste à faire les deux : promouvoir simultanément le progrès et la stabilité de Mayotte et renforcer l’aide au développement des Comores. 

Dans tous les cas, toute conditionnalité assise sur l’extraversion politique qui ruinerait la croissance de l’économie mahoraise et anéantirait les intérêts supérieurs de l’île est à bannir. La seule conditionnalité que l’Etat est autorisé à mettre en œuvre est bipartite, franco-française, elle consiste à contraindre ses partenaires mahorais – collectivités locales (département, communes, intercommunalité), chambres consulaires, administrations publiques, associations et entreprises -de gérer rigoureusement les deniers publics et d’agir dans le respect des règles administratives, des principes juridiques et des normes constitutionnelles, au besoin avec une obligation de résultats. 

Nous avons affirmé qu’il est absurde de conditionner le progrès de Mayotte à la lutte contre l’immigration clandestine pour les raisons ci-dessus évoquées. De la même manière, nous affirmons qu’il est déraisonnable de conditionner le développement de Mayotte au développement des Comores. Nous affirmons cela pour une raison toute simple ; Mayotte est un territoire insulaire français qui se suffit à lui-même. L’archipel mahorais a tous les atouts pour réussir. Aucune pression étrangère ne doit dénier ce droit aux Mahorais. Deuxième série de raisons : les Comores sont à une distance respectueuse de Mayotte, séparée par une frontière maritime aussi paisible que dangereuse. D’autre part, le développement des Comores est complètement aléatoire et n’offre aucune garantie de faisabilité à la France. L’histoire en est témoin.

L’autre enseignement que l’on peut tirer de l’expérience socialiste est que le discours du nouveau président réfléchit à bien des égards celui de François Mitterrand qui a été prononcé il y a 17 ans (relations franco-comoriennes, aide au développement et francophonie). On peut donc affirmer que ce discours de la France-Afrique présenté comme nouveau, moderne, voire visionnaire, est en réalité ancien, rétrograde et parfaitement hypothétique. Ce discours de la controverse a par ailleurs réveillé de vieux démons, ce qui le rend non pas stérile mais dangereux pour la cause qu’il prétend servir : « développer les Comores et apaiser Mayotte ». 

Ce que le concepteur de « La République En Marche » a réussi à faire finalement, par sa communication équivoque et sa politique de déconstruction, c’est d’avoir permis à la diaspora comorienne, sous prétexte d’une nouvelle France de la refondation, de revivifier la revendication territoriale comorienne sur Mayotte et de déterrer la hache de guerre. 

Le Haut Conseil Paritaire franco-comorien qui s’est tenu à Paris, au Ministère des Affaires étrangères, mardi 12 septembre 2017, n’est que la traduction d’une obsession anti-mahoraise. En postulant une feuille de route orientée « vers un cadre propice à une circulation régulière des personnes en toute sécurité » entre Mayotte et l’Union des Comores, le HCP est un démon à deux têtes qui s’abreuve d’un bain de sang prévisible. Les Mahorais et les Mahoraises, dignes héritiers des chatouilleuses, doivent donc prendre conscience de la menace génocidaire qui les guette. 

Plus que jamais, soyons vigilants. La lutte n’est pas finie. Le combat continue !

 

Pamandzi : les murs prennent des couleurs !

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Les murs gris et tagués ? Lassant et austère pour tout le monde. Face à ce constat, l’association Paré Na Rangué, de Petite-Terre organise dimanche une opération pour repeindre le mur du collège Zéna M’Déré. Le premier, on l’espère, d’une longue série. Objectif : rendre les rues de Petite-Terre plus jolies et plus agréables.

Il est grand, il est gris, il est tagué. Bref : il est moche. Mais cela va changer. Dimanche en effet, de 8h à 12h, l’association Para Na Rangué  organise une action de peinture collective, entièrement bénévole, pour donner plus de gaieté au mur d’enceinte du collège Zéna M’Déré, à Pamandzi. « Au-delà de l’esthétique, il est dommage que des enfants passent devant des surfaces taguées et tristes », explique Leïla, une des deux fondatrices de l’association. Et de citer la théorie de la vitre brisée, une théorie statistique qui souligne le lien de cause à effet entre la criminalité et une vitre brisée. Imaginez en effet qu’en volant, un canard passe à travers la vitre d’un bâtiment public. Si celle-ci n’est pas remplacée rapidement, laissant entendre que le bâtiment est abandonné, les autres le seront à la suite par vandalisme. Au final, l’état de délabrement qui en résulte attirera la criminalité et l’incivilité. En somme : entretenir et égayer, c’est créer un cercle vertueux, en plus d’un cadre de vie agréable.

Les 400m2 du mur du collège, donc, nécessiteront quelque 80 litres de peinture… et des bras. Une quarantaine de personnes est ainsi attendue pour participer à l’opération, et les personnes souhaitant encore s’inscrire* sont les bienvenus. Mot d’ordre : bonne humeur et convivialité. Le street artiste Papajan sera d’ailleurs lui aussi de la partie. 

Rendre Mayotte plus belle

Cette action, menée avec l’accord de la municipalité, pourrait bien être la première d’une longue série. Car la jeune femme tient à la répéter dès que possible : « Idéalement, nous espérons pouvoir en mener une tous les mois, toujours sur des murs publics, et avec l’autorisation des mairies », se réjouit-elle. Il faut dire que les murs de Mayotte à peindre ou à repeindre ne manquent pas.

Son  idée, Leïla la tient de ses voyages. Rabat au Maroc, Burano en Italie, etc. : autant de villes qui, avec peu de moyens, mais un peu de volonté, ont su embellir leurs murs de couleurs. À tel point que celles-ci sont devenues des marqueurs de leur identité. Elle en sourit : « On peut vraiment rendre Petite-Terre plus jolie en égayant un peu ses rues, et puis pourquoi pas tout Mayotte ensuite! » 

*Pour s’inscrire, envoyez votre nom et votre numéro de téléphone à parenarangue@gmail.com.

1 an avec sursis et 5 000 € d’amende pour l’agent qui faisait passer des clandestins

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Un agent de sûreté de l’aéroport a été condamné hier au tribunal correctionnel pour aide à l’entrée irrégulière sur le territoire national. Il est accusé d’avoir abusé de sa fonction et de la naïveté de clandestins pour que ces derniers puissent passer sans encombre le contrôle des bagages à l’aéroport de Pamandzi.

On connaissait les passeurs maritimes qui sévissent sur les kwassas en termes de trafic d’êtres humains, on découvre à présent les passeurs aéroportuaires. C’est le cas de A.B qui comparaissait hier devant le tribunal correctionnel pour avoir aidé des Comoriens à traverser le poste inspection filtrage (Pif) sans être inquiété. Les faits se sont produits entre 2015 et 2017. L’agent de sûreté a été contacté par un certain « Fahad le roi de Marseille » afin qu’il lui donne un coup de main pour faire passer des personnes en situation irrégulière. A.B a accepté la demande moyennant 1 500 à 2 000 € par personne. Un business juteux au détriment de « la naïveté de pauvres gens qui ont économisé toute une vie », selon les termes du procureur, pour s’offrir le voyage Mayotte – métropole. Or le 5 mai 2016, une ressortissante comorienne et son enfant sont interpellés à l’aérogare par la police aux frontières. Après un an d’enquête, les recherches permettront aux forces de l’ordre de remonter jusqu’à A.B dont l’identité a été révélée par l’étude de l’historique des conversations téléphoniques de la clandestine. L’agent a été interpellé le 29 août dernier et a avoué lors de sa garde à vue qu’il était bien en contact avec cette personne. « Elle avait besoin de se faire soigner. J’ai voulu aider et on m’a proposé de me rémunérer. J’ai donc peut-être pensé que c’était de l’argent facile. Ainsi, j’ai dit à la personne de réserver son billet d’avion tel jour », a-t-il déclaré. Une date de départ qui correspondait au jour où travaillait A.B.

Relaxe pour le chef de corruption passive

Quel était donc l’intérêt pour « Fahad le roi de Marseille » et les clandestins de recourir aux services de l’agent de sûreté ? Peut-être qu’il s’agissait d’un moyen de rassurer les candidats à l’entrée illégale sur le territoire national en ayant un contact sur place le jour J.

« Le prévenu demandait à ses collègues de laisser passer les passagers en question et il prévenait ces derniers de venir avec plusieurs papiers comme les extraits de naissance des enfants au cas où », rappelle le procureur. Mais cette présence ne fut d’aucune utilité pour la ressortissante comorienne est interpellée le 5 mai 2016. En effet, lors de cette interpellation, A.B s’est absenté 15 minutes, image de vidéosurveillance à l’appui avant de revenir et de questionner les agents de la Paf sur ce qu’a pu dire le voyageur. Un comportement plus que suspect qui n’a pas manqué de mettre la puce à l’oreille des enquêteurs. Dans la foulée, l’agent de sûreté a remboursé la famille de la clandestine, un SMS attestant de ce transfert d’argent. L’avocat du prévenu demandera à ce que son client soit relaxé des chefs d’accusation pour lesquels il était poursuivi. « A.B est un agent de sûreté, il contrôle juste les cartes d’embarquement pas les pièces d’identité et son travail n’est pas de signaler que des personnes en situation irrégulière vont embarquer dans un avion », explique la défense. Les excuses et remords du prévenu n’y feront rien. Si le tribunal l’a relaxé pour le chef de corruption passive, le juge Ballu et ses assesseurs l’ont condamné néanmoins à 1 an de prison avec sursis, 5 000 € d’amende avec inscription sur le casier judiciaire pour les faits d’aide à l’entrée irrégulière sur le territoire national et détention de produits stupéfiants (11 grammes de cannabis retrouvés à son domicile).

 

 

La rentrée des baleines

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Comme chaque année à la saison des alizés, plusieurs centaines de baleines à bosse viennent profiter des eaux calmes du lagon de Mayotte pour mettre bas et élever leurs petits. Gros plan sur les géants des mers… 

Comme si l’océan faisait chaque année un cadeau de bienvenue aux nouveaux arrivants ou offrait une bénédiction divine aux petits mahorais pour leur rentrée scolaire, la fin de l’hiver austral est marquée par la migration des baleines à bosse. Il n’y a pratiquement qu’à Mayotte que le lagon est suffisamment grand et profond pour permettre l’entrée des baleines, qui sont parfois visibles des plages, notamment dans le nord et l’ouest. Elles donnent bien du travail aux nombreux opérateurs nautiques de l’île entre juillet et octobre. 

Mais d’où viennent ces baleines ? Essentiellement du pôle sud, ou plutôt de l’océan glaciaire qui l’entoure – elles sont parmi les plus grands migrateurs au monde, capables de parcourir 25 000 km en une année. Là-bas, les eaux sont froides mais très riches en poisson et en grands bancs de petites crevettes (le « krill »), que nos baleines engloutissent par tonnes pendant la majeure partie de l’année. Car contrairement à ce qu’on entend souvent, ces baleines ne se nourrissent pas de plancton microscopique, mais bien de poissons (notamment du hareng, bien gras) et de crevettes ! Quand elles ouvrent leur énorme bouche, des milliers de litres d’eau sont irrésistiblement aspirés en quelques instants, puis expulsés d’un vigoureux coup de langue à travers leurs fanons poilus, qui retiennent tous ces animaux comme dans un filet, d’où ils seront aspirés vers l’estomac. Il n’est pas rare qu’elles avalent au passage un oiseau marin imprudent, alléché par les poissons en panique… Mais depuis Jonas on ne connaît aucun problème avec des humains, heureusement !


©Geoffroy Vauthier

D’ailleurs, les baleines que l’on voit à Mayotte ne se nourrissent pas : elles reviennent des pôles avec plusieurs tonnes de graisse en réserve, et se contentent de se reposer dans les eaux tropicales, mais aussi de s’exercer au chant ou au saut, d’élever les petits à l’abri des orques et des gros requins du large (ils ne quittent leur mère que vers 5 ou 6 ans), et bien sûr de séduire. C’est dans ce but que l’on voit les mâles rivaliser de bonds prodigieux, qui peuvent atteindre 5 mètres de haut et déplacer plus d’eau qu’une piscine olympique ! Chants envoûtants, claquements de nageoires ou de queue, virevoltes sous-marines, tout est bon pour montrer à une femelle qu’on est le père idéal. Et les Don Juan des fonds marins ne s’embarrassent pas de la présence d’un baleineau dans leur parade : certaine femelles agacées ou protectrices chassent d’ailleurs les impertinents en répondant à leurs sauts, profitant d’être plus grandes qu’eux pour calmer leurs ardeurs. 

Quelle que soit l’issue de ces séances de séduction ou des affrontements entre rivaux, le spectacle est toujours au rendez-vous avec ces animaux, qui mesurent en moyenne 14 mètres de long pour 25 tonnes, soit les mensurations d’un bus scolaire bien chargé – avec la grâce d’une jeune danseuse de mbiwi. L’avantage de ces baleines est qu’elles sont sans doute l’espèce la moins farouche et la plus curieuse : elles se laissent assez facilement approcher par les bateaux prudents, et vont même parfois s’approcher elles-mêmes pour observer une embarcation qui les intrigue… C’est ce qui permet, quand les conditions le permettent, d’aller nager quelques minutes en leur imposante compagnie, même si le moindre dérangement peut les faire fuir en un éclair. Mais cet avantage fut aussi un triste défaut, car cette espèce est l’une de celles qui a le plus souffert de la pêche aux XIXe et XXe siècles. Quand leur pêche a été interdite en 1966, celle-ci n’était déjà plus rentable puisque 90% des baleines à bosse avaient été massacrées ! Il n’en restait alors que quelques milliers d’individus dans des régions reculées, mais grâce aux mesures de protection la population globale est aujourd’hui remontée à environ 35 000 baleines, ce qui a permis de sortir cette baleine de la liste des espèces en danger. 


©Geoffroy Vauthier

Les baleines à bosse dissimulent encore bien des mystères aux scientifiques, notamment en ce qui concerne leur communication, qui semble toujours plus complexe. On observe aussi de plus en plus de grands groupes dans certaines régions, alors qu’on croyait cette espèce plutôt solitaire en dehors des nécessités de la reproduction : il est difficile de déterminer s’il s’agit du retour d’un comportement disparu à cause de la surpêche, ou d’une adaptation à un environnement changeant… Peut-être aussi que nous ne sommes pas encore assez intelligents pour les comprendre !

 

Le Département va débloquer 5 000 € pour Saint-Martin et s’inquiète quant aux risques cycloniques à Mayotte

Suite aux évènements climatiques exceptionnels ayant touché la semaine dernière les collectivités de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, le président du Conseil départemental a exprimé au nom de la collectivité et des élus, la solidarité de la population de Mayotte aux habitants de ces deux collectivités françaises durement éprouvées. L’occasion de lancer un appel territorial aux dons pour aider nos compatriotes antillais, en nous rapprochant des organismes non gouvernementaux mobilisés. Le Conseil départemental agira en ce sens dès sa prochaine session, avec le déblocage d’une aide de secours exceptionnelle de 5 000€. A l’approche de la saison cyclonique ici dans notre région, le président Soibahadine Ibrahim rappelle à la population que le risque d’impact sur Mayotte de tels évènements demeure possible et lance un message de mobilisation à la population pour se conformer aux alertes météos qui pourraient être émises et à oeuvrer dès à présent à consolider les habitations. Face à la multiplication sur notre territoire, notamment en zone urbaine, des constructions précaires, au vu et au su de tous, le président du Conseil départemental invite le préfet et les maires de Mayotte à tirer rapidement les leçons de cette catastrophe et à examiner d’urgence, toute mesure qui pourrait permettre d’éviter le scénario déjà envisagé pour Mayotte en cas de survenance d’un tel phénomène climatique.

Les cyclones à Mayotte, un spectacle apocalyptique

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Au regard de son passé cyclonique, Mayotte n’est pas à l’abri d’un événement hydro climatique majeur comme celui qui vient de toucher nos compatriotes de St Martin et St Barthélemy.

Quand on évoque les cyclones à Mayotte, la mémoire collective revient sur l’ouragan Kamisy. Cet événement a beaucoup marqué les Mahorais avec les 25.000 sans abris et les dégâts matériels considérables, estimés à plus de 200 millions de francs (environ 30 millions d’euros). C’était considérable à l’époque. Au début des années 1980, Mayotte mettait à peine les pieds dans la modernité qu’elle fut durement fauchée le 12 avril 1984. Mais avant Kamisy, l’île a connu de véritables cataclysmes. La mémoire collective semble avoir oublié des épisodes qui pourtant ont changé le cours de l’histoire de l’île.

Dans ce passé méconnu, le dimanche 27 février 1898 survient l’une des plus grandes catastrophes naturelles qui a dévasté l’archipel mahorais. Ce jour là, un vent commence à souffler en brise fraîche du sud de Mayotte. Ce phénomène « anormal pour la saison » inquiète Mr Mizon, l’administrateur de Mayotte. Il pose son regard sur le baromètre, celui-ci affiche un inquiétant 751 hectopascal (hPa) . Retenez juste, pour simplifier les choses, que la pression atmosphérique « normale » doit tourner autour des 1013 HPa. Quand elle baisse, c’est synonyme de dépression et si elle monte c’est l’anticyclone, c’est le calme, le contraire du cyclone. A 21, le baromètre de Mr Mizon atteint le chiffre de 742 HPa. Le doute n’est plus possible : un cyclone va traverser l’île. Mais il est déjà trop tard pour prévenir la population. L’administrateur est impuissant face au désastre qui s’annonce. Déjà « les gros arbres sont arrachés, les toits volent dans les aires, des maisons s’écroulent ». A 4 heures 45 du matin, le baromètre est à 735, les éléments sont déchaînés. A 8 heures du matin le baromètre remonte à 751 hectopascals. Mais les vents sont encore trop forts, ils sont suivis de pluies diluviennes.

Sans abri et sans vivres

En Petite-terre, le spectacle est apocalyptique : « La digue qui relie Dzaoudzi à Pamandzi est en partie détruite. La jetée de l’Est n’est plus qu’un souvenir tandis que celle de l’ouest a été en partie rasée ». Tous les bâtiments ont perdu leurs toitures, d’autres se sont écroulés. Il ne reste plus que les quatre murs du magasin général : tous les approvisionnements matériels et vivres qu’il renfermait sont perdus. La population se retrouve sans abri et sans vivres.

« Le lagon, tant vénéré pour ses rades protectrices, a connu son lot de désolation. Toute la flottille de l’île est détruite. Le trois-mâts La Pauline et deux boutres de 150 tonnes ont fait naufrage sur les côtes de la Grande-Terre… « C’est une véritable catastrophe car La Pauline transportait l’approvisionnement annuel en vivres des grandes plantations : son chargement est irrémédiablement perdu », note Mizon. Il ne reste que 2 maisons à Mtsapéré, la seule véritable grande ville de Grande-terre. « Le cyclone a dépassé en violence tout ce qu’il est possible d’imaginer et (…) a surpassé le cyclone qui assaillit Maurice en 1891 (…) Les pentes ont été dénudées […] Tous les villages indigènes ont été complètement rasées, cases et arbres », conclut l’administrateur de Mayotte dans son rapport. Le cyclone tua une soixantaine de personnes. Il mit à genoux toute l’économie de l’île en ravageant les plantations. L’industrie qui accumulait déjà des difficultés, après un premier événement passé en 1858, a été définitivement engloutie. Cette catastrophe fut suivie d’une épidémie de variole qui fit 2.300 victimes en 1898 sur une population d’environ 12.000 habitants. 

La ministre des Solidarités et de la Santé sera à Mayotte entre le 30 septembre et le 3 octobre

La députée En Marche Ramlati Ali a annoncé à travers un communiqué la visite de la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn du 30 septembre au 3 octobre prochain. Elle sera précédée par sa conseillère outre-mer, Anne Beinier qui sera présente sur l’île dès le 28 septembre pour rencontrer notamment les syndicats.  

 

Cafards à l’hôpital: le CHM répond à la polémique

Suite à la vidéo publiée sur Facebook et relayée par la page « Front Départemental Mahorais, le centre hospitalier de Mayotte a souhaité réagir:

« Le Centre Hospitalier de Mayotte, comme de nombreuses structures à Mayotte, rencontre des problèmes liées aux nuisibles. Le climat tropical favorise la prolifération rapide de ces nuisibles. Pour faire face à ces désagréments, le CHM fait régulièrement appel à un prestataire qui intervient 3 fois par an dans tous les services de soins et chaque fois que de besoin.

Une prestation était prévue durant le mois d’août lors la grève de TOTAL. Celle-ci n’a pas pu être menée, faute de carburants. Une autre est actuellement en cours.

Afin d’éviter que ce genre de désagréments ne se reproduise, nous rappelons aux usagers qu’il est recommandé de ne pas ramener de la nourriture dans les services ni d’en garder dans sa chambre et que manger à proximité de ceux-ci favorisent la présence de nuisibles. Il est donc conseillé de se diriger vers la cafétéria du CHM pour se restaurer. 

Le Centre Hospitalier de Mayotte s’excuse néanmoins auprès de la famille victime de cet incident et les invite à se rapprocher de la direction. »

 

La pierre de corail pour produire le masque de beauté, c’est fini?

« Malgré une règlementation stricte, le corail de type poritès est toujours récolté pour fabriquer les tabourets de msindzano (le masque de beauté, NDLR) », selon le Parc marin. Dans le souci de « préserver à la fois les récifs et le patrimoine culturel mahorais », le Parc a lancé une étude de faisabilité pour trouver une alternative durable au corail.  Au cours d’un point presse qui se tiendra ce jeudi à la Dieccte, le premier prototype de tabouret de msindzano en céramique sera donc testé par Zaliata Saindou, membre du conseil de gestion en sa qualité de présidente de l’association des pêcheuses au djarifa. La question reste de savoir comment cette initiative va être perçue par la population sachant que la principale cause de la dégradation du corail vient du réchauffement climatique, le phénomène météorologique El Nino, l’envasement du lagon ou encore la pollution terrestre (déchets ou déversement d’eaux usées).    

La grève continue au Département

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La grève au Conseil départemental entamée hier se poursuit aujourd’hui. Ils réclament notamment la reprise des anciennetés générale de service des agents intégrés directement dans les catégories C, B et A. Pendant ce temps-là, la grève générale initiée au niveau national par la CGT et le parti des Insoumis démarre aujourd’hui.

Une manifestation réunissant fonctionnaires et salariés du privé doit partir de la place de la République à Mamoudzou à 8h30. Les grévistes du Conseil départemental se sont réunis hier matin à l’hémicycle Bamana pour faire le point sur leurs revendications et marqué leur premier jour de grève. Ils réclament depuis le lancement de leur préavis le maintien des acquis du régime indemnitaire de chaque agent, la prise en compte de l’ancienneté générale des services, la mise en place d’une mutuelle, la mise en place d’une mise d’une procédure de recrutement dite « transparente », une nouvelle réorganisation des services, une réforme des instances représentatives du personnel notamment le comité technique, l’amélioration des conditions de travail ainsi que la publication du bilan social de la collectivité. Si ses demandes ne sont pas satisfaites, l’intersyndicale (CFDT , Solidaires, Sud, CFE CGC, FO, CGT Ma, FSU et SNU TER) prévient qu’elle bloquera les services de l’institution dès aujourd’hui. Le président Soibahadine s’est adressé aux grévistes à travers un courrier assurant que des avancées en faveur de leurs revendications avaient été réalisées et qu’il est dans l’obligation de concilier une rigueur budgétaire (charges du personnel: 113 millions d’euros en 2016) et le maintien des conditions de travail des agents.

Pendant que le Département est pris en étau par ses déficits et la pression de certains de ses agents inquiets quant à l’avenir de leur emploi, la fonction publique toute entière à Mayotte, va battre le pavé aujourd’hui pour le premier jour d’une grève reconductible. Enseignants, douaniers ou encore agents de la préfecture se mettent en grève (hausse du taux d’indexation, indemnité de sujétion géographique, etc.). Des salariés du privé se joignent également au mouvement. La CGT demande l’application immédiate de plusieurs points concernant le Code du travail national qui doit entrer en vigueur à Mayotte en janvier prochain (application des conventions collectives, application des 35 heures ou encore l’application immédiate du compte pénibilité).

Le nouveau maire de Chiconi s’engage à poursuivre la réduction du déficit

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Madi Ousséni Mohamadi est le nouveau maire de Chiconi depuis la démission de Zaïnoudine Antoyissa fin août. Alors que le deuxième est parvenu en trois ans à réduire de moitié le déficit de la commune, le premier affiche sa détermination à poursuivre l’assainissement des finances de la commune.

C’est la seule voie possible pour redresser la commune », estime Madi Ousséni Mohamadi. Le nouveau maire de Chiconi, qui était auparavant adjoint au maire chargé des finances, indique qu’il va poursuivre la mission entamée par son prédécesseur: réduire le déficit de la commune. Lorsque Zaïnoudine Antoyissa a été élu à la tête de la mairie en 2014, ce déficit se chiffrait à 2,8 millions d’euros. Lorsqu’il a annoncé sa démission en août dernier, celui qui est désormais inspecteur de l’Education nationale à la circonscription de Bouéni, a annoncé l’avoir réduit de moitié, à 1,4 million d’euros. Cet objectif de réduire le déficit n’a pas empêché la mairie d’investir. L’opération RHI du quartier Antapagna est en cours. « Nous avons repris les travaux d’assainissement », précise Madi Ousséni Mohamadi. Par ailleurs l’école de Sohoa a été rénovée et une cantine y a été construite. » Le maire ajoute que d’autres chantiers vont bientôt être lancés, comme la construction du lotissement Ourini (« Nous mettons actuellement en place les voies de financement ») ou la rénovation de la route qui traverse le quartier Gnambou (« L’étude est terminée, les travaux vont débuter »). En attendant, Madi Ousséni Mohamadi a dû faire face la semaine dernière à la contestation d’une partie de ses administrés, en l’occurrence les parents d’élèves. Ces derniers demandaient la fin de l’application des nouveaux rythmes scolaires (réforme qui date de 2013) dans les écoles de la commune tant qu’il n’y aura pas de cantine remplissant tous les critères d’hygiène et de sécurité, et d’activités périscolaires encadrées par des animateurs officiellement reconnus. Suite à une rencontre entre les deux parties, il a été acté une suspension jusqu’à nouvel ordre des nouveaux rythmes scolaires. « Suite à cette suspension, nous allons formuler des propositions », indiquait le maire la semaine dernière à nos confrères de Mayotte 1ère. « Nous discutons et dialoguons avec nos partenaires institutionnels. Dans les prochains jours nous sommes amenés à prendre contact avec ces partenaires et l’ensemble des parents d’élèves, dans le but de proposer une solution adéquate aux enfants scolarisés dans les écoles de la commune »

Santé | Un bilan effarant

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Publié annuellement, le dernier rapport Statiss (pour Statistiques et indicateurs de la santé et du social) Mayotte – Réunion et France métropolitaine dresse un état des lieux ahurissant des infrastructures et personnels dédiés à la santé sur le 101ème département français. Dépouillement. 

Le bilan des infrastructures et personnels dédiés à la santé à Mayotte dressé par l’Agence régionale de santé (ARS) pour l’année 2016 fait froid dans le dos. Il est d’une part incomplet en raison de données officielles encore en cours de collecte telles que les taux de natalité, de mortalité infantile et de mortalité prématurée (décès avant 65 ans) ou encore le nombre de bénéficiaires de certains minima sociaux (allocations aux personnes âgées ou handicapées, par exemple). Et lorsque les données sont délivrées, elles disent sans ambages, de manière froide et clinique, le désert médical qu’est Mayotte, à la fois en termes de structures dédiées aux soins et de professionnels de santé qualifiés. 

216 médecins pour toute l’île

En termes d’équipements sanitaires d’abord, Mayotte est loin derrière sa cousine de l’océan Indien. Avec son unique hôpital et ses 13 dispensaires, le 101ème département français fait pâle figure par rapport aux 15 établissements sanitaires publics de La Réunion (dont 9 centres hospitaliers) – pour une population réunionnaise seulement 4 fois plus importante qu’à Mayotte. Certaines structures d’accueil sont absolument absentes de notre territoire, telles que des maisons de retraite, des foyers pour personnes âgées, des EHPAD, des lits et places en psychiatrie infanto-juvénile ou encore des soins de suite et de réadaptation (autrefois appelés convalescence) – même si ces derniers devraient être mis en place au sein du nouvel hôpital de Petite-Terre, prévu pour 2019. 

L’offre en termes de professionnels de santé est également très carencée avec seulement 216 médecins (dont 130 médecins généralistes) hors remplaçants pour l’ensemble de la population (212 600 habitants au dernier recensement). Certaines spécialités médicales sont très peu représentées (14 chirurgiens dentistes, 1 gastroentérologue, 2 gynécologues, 1 orthoptiste, 2 pédicures podologues, 3 ergothérapeutes, 9 psychiatres, etc.) et d’autres tout bonnement absentes : aucun rhumatologue, aucun audioprothésiste, aucun dermatologue, aucun chirurgien spécialisé en stomatologie, etc.

Si le manque d’attractivité du territoire est l’une des causes principales de l’insuffisance de professionnels des secteurs sanitaire et social, la formation locale est malheureusement loin de pouvoir pallier ces lacunes. D’après le rapport Statiss Mayotte – Réunion et France métropolitaine, seulement 14 auxiliaires de puériculture et 27 infirmiers ont obtenu leur diplôme (hors validation des acquis d’expérience) en 2015 à Mayotte. 

 

Qu’est-ce que le document Statiss ?

Le rapport Statiss (pour Statistiques et indicateurs de la santé et du social) Mayotte – Réunion et France métropolitaine est un document d’une trentaine de pages établissant sous forme de tableaux des comparatifs entre Mayotte, La Réunion et la France métropolitaine. Il est disponible en ligne sur le site de l’Agence régionale de Santé Océan Indien. 

 

 

Ewa : 60 000 € de pertes à cause d’une partie de jambes en l’air

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L’ex-comptable de la compagnie aérienne Ewa Air comparaissait hier devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour des faits présumés d’escroquerie, abus de confiance, vols et usage de faux en écriture commis en 2016.

Entretenant une relation extraconjugale avec le gérant de la société, l’employée aurait profité de cette situation pour commettre les délits en question. Le préjudice pour l’entreprise porte sur plusieurs dizaines de milliers d’euros. « Très belle femme », « irrésistible », les qualificatifs ne manquaient pas hier lors de l’audience au tribunal pour décrire la prévenue. Une comptable poursuivie par son employeur qui l’accuse d’avoir utilisé la carte bancaire de l’entreprise, d’avoir détourné des enveloppes au nom de la société contenant de l’argent liquide et d’avoir récupéré les sous de plusieurs indemnisations réalisées suite à l’annulation de billets d’avion. Les faits remontent à la période de mars à juin 2016. La jeune femme est soupçonnée d’avoir volé plus de 50 000 € à la compagnie. Maîtresse du directeur, elle aurait profité de la naïveté de l’intéressé « tombé sous le charme » de la belle pour détourner les fonds en question. Or la prévenue dit qu’au contraire la direction lui donnait de l’argent de l’entreprise comme cette affaire d’une somme de 500 euros qui aurait été versée à l’intéressée. Mais l’avocat de la victime explique qu’il s’agissait d’un prêt ce que la défense conteste. De plus, la comptable accuse sa hiérarchie d’avoir voulu lui faire …/… porter le chapeau. « Ma cliente a reçu des colis commandés sur internet avec la carte bleue de l’entreprise, mais rien ne prouve que ce soit elle qui en soit l’auteure », explique son avocat. La jeune femme jure avoir voulu mettre un terme à sa relation avec son directeur rongé par la culpabilité de tromper son mari. Mais d’après elle, le directeur n’aurait pas accepté ce choix. Elle admet néanmoins sa responsabilité dans la partie concernant l’indemnisation de clients fictifs. Elle dit avoir été couverte par la direction ce que cette dernière nie. De plus, l’employée n’a peut-être pas agi seule puisque son mari est soupçonné de complicité dans cette affaire. Il figure dans la liste des prévenus dans ce dossier. Il risque 6 mois de prison avec sursis et 3 000 € d’amende. Quant à sa femme, le procureur a été encore plus sévère dans ses réquisitions puisqu’il demande 18 mois de prison, dont 6 mois assortis d’un sursis. Le tribunal rendra son délibéré le 20 septembre prochain. 

A lire cette semaine dans Mayotte hebdo : Mayotte, un marché en or pour Total

Les stations essence sont débloquées et les réservoirs sont de nouveau pleins. Mamoudzou a retrouvé ses embouteillages. Un peu plus d’une semaine après la signature d’un accord entre les syndicats et la direction de Total, la situation est revenue à la normale à Mayotte.

Pourtant, les conséquences de ce mouvement particulièrement dur sont bien réelles. Ce n’est pas une nouveauté : à Mayotte, on a l’habitude des grèves et des pertes engendrées. Qu’ils soient menés à tort ou à raison, les mouvements sociaux ont des répercussions et des coûts que la raison ignore.

La première d’entre elle est économique. Durant près de 15 jours, l’économie a tourné au ralenti et les entreprises de l’île ont vu leur activité chuter. Petits ou grands, les entrepreneurs ont vu leur chiffre baisser. Nous avons interviewé à ce titre des chefs d’entreprises, grandes ou petites, dans tous les secteurs, pour connaître les répercussions qu’ils doivent désormais supporter.

La seconde porte sur le fond. Alors que les revendications portaient sur des avantages réclamés par les salariés grévistes, le combat s’est rapidement déplacé – dans l’opinion et la classe politique – sur le terrain du monopole exercé par Total à Mayotte. Qu’en est-il ? Pourquoi la multinationale est-elle la seule société distribuant des hydrocarbures à Mayotte?

L’écrivain et journaliste Zaïdou Bamana s’est plongé dans l’histoire de Total à Mayotte pour mieux comprendre ce choix. A lire dans votre magazine Mayotte Hebdo n°806 actuellement en kiosque.

 

Port de Dzaoudzi : une porte d’entrée à la criminalité ?

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Dans son cahier revendicatif remis à la ministre des Outremers la semaine dernière, le syndicat Alliance Police nationale a dénoncé les conditions dans lesquelles travaille la Police aux frontières (Paf) au port de Dzaoudzi où opère le bateau Maria Galanta. La sécurité du site est gravement remise en question alors que chaque semaine, des centaines de passagers (en moyenne 2 000 par mois) vont ou viennent des Comores.

 

La Paf est inquiète et il y a de quoi l’être selon le syndicat Alliance. Le quai d’embarquement de Dzaoudzi pour les bateaux de la SGTM (Société générale de transports maritimes) n’est pas aux normes dans plusieurs domaines que ce soit sécuritaire ou sanitaire. Le syndicat pointe d’abord du doigt le manque d’effectifs sur place pour contrôler les passagers sortants ou entrants. Deux agents seulement sont affectés à la vérification à la fois des papiers et des bagages. Qui plus est, ces deux fonctionnaires sont pris dans les équipes affectées à l’aéroport. Autrement dit, l’aérogare se voit amputée 4 jours par semaine de deux agents de la Paf. Mais l’affectation au port de Dzaoudzi de deux policiers aux frontières pour assurer un service de qualité et sécurisé n’est pas suffisant selon Alliance. Pourtant la Paf compte bien environ 200 policiers dans ses rangs. « Oui mais ils sont affectés dans divers services (Cra, BRM, aéroport, etc.) », explique Jean-Louis Godard secrétaire départemental adjoint au sein du syndicat. À cela s’ajoutent les départs de 30 agents qui n’ont toujours pas été remplacés. La faute à un problème d’activité du territoire. « On a eu beaucoup de désistement de la part de collègues qui initialement devaient nous rejoindre faute de logement de fonction notamment », rapporte le syndicaliste. Seulement deux agents et pas de scanner pour contrôler les passeports. L’autre problème rencontré et non des moindres, c’est l’absence de scanner pour contrôler la véracité des papiers d’identité. « Les agents doivent se fier à leur bon sens pour détecter la fraude documentaire », regrette Jean- Louis Godard. Cette carence pose problème quant à l’entrée illégale sur le territoire de Mayotte. À cela s’ajoute l’absence également d’un chien renifleur pour inspecter le contenu des bagages. Drogues et autres produits ou matériels illicites peuvent ainsi facilement transiter par le port de Dzaoudzi. De même que des voleurs et le fruit de leur délit commis ici peuvent facilement quitter le 101ème département en prenant le Maria Galanta et ce alors que le territoire est en situation Vigipirate. « Vous pourrez constater : la vétusté du local (Algéco), l’absence de matériel informatique et de contrôle, l’absence d’une aubette de contrôle, l’absence de ligne téléphonique ou encore un mobilier à rénover », se plaignait le syndicat dans son cahier revendicatif. « Et en cas d’interpellation d’un individu, la situation peut très vite dégénérer par la proximité de la foule des passagers », ajoute le document. Les conditions sanitaires dans la gare maritime sont également remises en question par la Paf. Les passagers en attente d’embarquer ne disposent pas de toilettes. Ces dernières sont fermées depuis plusieurs mois selon Alliance faute de travaux réalisés à ce jour. La vétusté est également ciblée. « Lorsque le toit s’effondrera, il sera trop tard », préviennent les agents. « Si l’ARS était amenée à venir faire une inspection, cela ferait longtemps que le port serait fermé, car il ne répond pas aux normes », fait constater Jean-Louis Godard. Mais si les agents de la Paf ont fait remonter leurs doléances auprès de la ministre, ils ne se font pas d’illusion quant à l’issue de leur requête. « Après la visite ministérielle, on ne s’attend pas à des changements, au contraire on sait qu’il va y avoir des coupes budgétaires », résumait ainsi le secrétaire départemental adjoint. 

Port de Longoni : Une mission interministérielle pour pousser le délégataire vers la sortie ?

Dans le cadre de la visite de la ministre des Outre-mer à Mayotte, les enjeux relatifs à la résiliation de la délégation de service public (DSP) du Port de Longoni ont été évoqués avec le président du Conseil départemental. En effet pour Annick Girardin : « Le port est un équipement stratégique pour la vie et le développement du territoire ». C’est pourquoi à la demande du conseil départemental, la ministre a décidé l’envoi d’une mission interministérielle chargée d’appuyer le département dans son analyse des modalités et conséquences de la rupture anticipée de la DSP. L’étude conduite par la mission de l’Inspection générale de l’administration (IGA), de l’inspection générale des finances (IGF) et du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) devra proposer la solution juridique la plus adaptée pour parvenir à un fonctionnement efficace et pérenne du port.

Visite ministérielle : Immigration clandestine Annick Girardin : « Compliqué encore de relever tous les défis »

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Alors qu’elle a rencontré samedi matin les différents acteurs de la lutte contre l’immigration clandestine en mer (brigades nautiques de la Paf, de la gendarmerie, des douanes et de l’armée), Annick Girardin a estimé que les moyens matériels et techniques avaient été améliorés. Mais elle a dans le même temps reconnu que ces efforts étaient vains sans la coopération avec l’Union des Comores.

A ce titre, la prochaine réunion du Haut Conseil Paritaire (HCP) franco-comorien se tiendra la semaine prochaine. « Les engagements sont au rendez-vous. Mais il y a aussi le travail à mener avec les Comores ». Alors qu’elle a rencontré samedi matin les différents acteurs de la lutte contre l’immigration clandestine en mer (brigades nautiques de la Paf, de la gendarmerie, des douanes et de l’armée), Annick Girardin a souligné qu’il était « encore compliqué » de relever tous les défis propres à cette problématique.

La ministre de l’Outre-Mer s’est félicitée dans un premier temps des mesures prises (arrivée le 31 juillet dernier d’une deuxième vedette côtière de surveillance maritime de la gendarmerie maritime) ou à venir (expérimentation d’un drone sur le territoire pour mieux repérer les kwassas en approche) pour les interceptions en mer, dans le cadre du plan « Mayotte, sécurité pour tous » présenté par le précédent gouvernement en juin 2016. Mais dans un deuxième temps, elle a rappelé qu’il n’y avait pas que les forces de l’ordre, mais aussi le travail à réaliser avec l’Union des Comores en matière de coopération. « Les résultats sont pour le moment limités», a reconnu samedi Luc Hallade. L’ambassadeur délégué à la coopération dans l’océan Indien sera présent à Paris le 12 septembre prochain pour la prochaine réunion du Haut Conseil Paritaire (HCP) franco-comorien sous l’égide de leurs ministres des affaires étrangères. « Le ministre français des affaires étrangères fera des propositions pour favoriser la circulation légale de la population comorienne », a précisé Luc Hallade. On pense au visa outre-mer qu’a proposé Annick Girardin mardi dernier, et qui consisterait à « faciliter les modalités d’obtention d’un visa pour des raisons légitimes : le regroupement familial, la formation professionnelle, les déplacements pour des enjeux économiques, sanitaires et scientifiques ». Questionnée sur les échecs passés de ces HCP, Annick Girardin a estimé que « ce n’est pas parce que l’on a échoué que l’on doit arrêter d’essayer. » S’agissant du développement de l’Union des Comores, la ministre a affirmé que ce n’était pas une question de finances. « Certains pays en Asie et au Moyen-Orient réalisent déjà des investissements dans le pays. Mais je pense que les autorités comoriennes sont conscientes de ce que peut leur apporter la France par rapport à ces pays : la qualité de son système de santé, de l’ingénierie, du suivi, et le souci réel d’augmenter les conditions de vie de la population. »

 

Les revendications du syndicat Alliance pour la brigade nautique de la PAF

Pendant qu’Annick Girardin rencontrait samedi matin les différents acteurs de la lutte contre l’immigration clandestine (Paf, gendarmerie,armée, douanes), le syndicat Alliance Police a remis un cahier de revendications au président de l’association des maires et aux parlementaires de Mayotte. Ce même cahier aussi été remis dans la journée au conseiller sécurité de la ministre des Outre-Mer. Il y explique notamment que la brigade nautique de la police aux frontières (PAF ) ne dispose plus que d’un seul bateau (« embarcation vétuste ») pour assurer ses missions. « Il est nécessaire d’élaborer un plan de prévoyance et de renouvellement des navires et des besoins », juge Alliance. Le syndicat rappelle par ailleurs qu’il avait été acté dans le plan « Mayotte, sécurité pour tous » la construction d’une base avancée de la marine nationale sur l’îlot de M’tsamboro. « Actuellement rien n’a été mis en place malgré la budgétisation de deux vedettes police nationale et de l’installation d’un Algéco (construction modulaire, ndlr) et d’un ponton flottant », peste-t-il.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes