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Miss France : Ludy au JT de TF1

À l’occasion de la présentation officielle des 33 candidates à l’élection Miss France, le journal télévisé de 13 heures de TF1 présenté par Jean-Pierre Pernault, accueillait les concurrentes.
Réunies autour de leur chaperon, Flora Coquerel, Miss France 2014 et de Sylvie Tellier, directrice de la société Miss France, les candidates ont donc fait leur premiers pas dans le monde des médias jeudi.
Invitées au JT de TF1, trois Miss ont été tirées au sort pour répondre à une question du célèbre présentateur, grand connaisseur de l’élection et amateur de belles femmes. Ainsi, notre jolie représentante a donc été parmi les chanceuses, à pouvoir s’exprimer pour la première fois sur la chaîne privée numéro 1 en France. Bien que l’intervention n’ait duré que quelques secondes, Ludy a tout de même su gérer son stress et répondre de manière simple et spontanée aux questions de Jean-Pierre Pernault, à savoir si elle était déjà venue dans l’hexagone et combien de candidates s’étaient présentées à l’élection Miss Mayotte.
Peu après ce passage en direct à la télévision, les jeunes femmes ont été présentées à la presse nationale et les clips officiels de présentation ont été mis en ligne sur le site de l’élection : www.tf1.fr/miss-france
Ces 33 beautés s’envoleront toutes aujourd’hui pour Punta Cana où elles tourneront les clips de présentation pour l’élection et apprendront à se connaître, tout en passant leurs premières évaluations devant le jury. L’élection de cette année sera placée sous le signe du cinéma et le jury sera présidé par Patrick Bruel.
Cliquez ici pour revoir l’intervention de Ludy

 

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Palmarès des collèges : Mayotte toujours dernière

Le site France-examen vient de publier un premier classement des collèges de France. Si l’académie de Rennes décroche la palme avec 67% de mentions pour 91,06% de réussite, les Outremers se retrouvent en revanche à la traîne.
La Réunion s’en sort certes le mieux, avec 47,55% de mentions pour 80,80% de réussite, mais occupe la 27ème place sur les 31 académies. Mayotte ferme la marche avec 25,71% de mentions et 64,23% de réussite.
Ce palmarès des collèges 2014 est établi à partir des résultats au diplôme national du brevet (DNB) 2013 et des données publiées par le ministère de l’Éducation nationale. Y figurent près de 6 000 établissements publics et privés ayant plus de 50 inscrits au brevet. Le site France-examen a fait le choix de privilégier le taux de mention (établi à 51% au niveau national en 2013), critère qu’il juge “plus discriminant et donc plus qualitatif” que le taux de réussite, proche de 85% au niveau national et peut révélateur.
Ce palmarès est toutefois à mettre en perspective avec d’autres éléments, comme le note France-examen : « ce que les taux de réussite et de mentions ne nous révèlent pas, c’est le poids que joue l’origine sociale des candidats dans leur succès ». Et de souligner qu’une étude de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) démontre qu’un fils de cadre a plus de chances de décrocher une mention très bien au brevet qu’un fils d’artisan. Et chez les enfants d’ouvriers, d’employés retraités ou de chômeurs, ils ne sont qu’un sur sept à obtenir une mention bien ou très bien.

 

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Des taux d’Octroi de Mer bientôt revus à la baisse

La Commission européenne a dévoilé cette semaine sa décision relative au nouveau régime d’octroi de mer, un texte essentiel pour Mayotte et les autres départements d’Outremer.
Cette décision autorise en effet la France à appliquer des exonérations ou des réductions de l’impôt « octroi de mer » sur certains produits fabriqués localement dans les RUP dans le but de renforcer l’industrie locale et améliorer la compétitivité de ces territoires, rappellent les agences Euros/Agency et M’zé conseil dans leur lettre de veille européenne Europe Mayotte hebdo.
Cette décision intègre en annexe la liste des produits visés selon trois catégories de différentiels de taux de taxation. Cette liste a fait l’objet d’un important travail de justification des surcoûts de production de la part des autorités françaises et d’un long travail d’analyse par les services de la Commission européenne.
La plupart des produits pour lesquels un différentiel de taux avait été demandé pour Mayotte ont été repris dans la proposition de la Commission européenne. Il s’agit principalement de la production agricole, ou issue de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture. La production de divers produits manufacturés à base de bois, verre, glace ou métaux sont également inclus. En revanche la production de lait, crème, beurre et produits de boulangerie à Mayotte n’a pas été retenue, ainsi que la production d’ouvrages en aluminium.
À noter également, les producteurs locaux dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 300 000 euros seront exonérés du paiement de l’octroi de mer. Il s’agit d’un cap important pour Mayotte qui, en tant que RUP , applique désormais ce régime spécial de l’Union européenne pour les RUP . Le Parlement européen va être saisi très prochainement pour donner son avis sur le projet avant une adoption formelle par les États Membres de l’UE. La France devra alors transcrire le dispositif en droit national. Ce nouveau dispositif s’appliquera à partir du 1er juillet 2015 et jusqu’au 30 juin 2020.

 

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Art de rue : Les gouzous font le mur

Tounda : Vous avez peint deux fresques sur l’un des murs de la maison d’arrêt avec les détenus, qui est à l’origine du projet ?

Jace : C’est la direction des affaires culturelles de Mayotte qui m’a contacté pour savoir si j’étais intéressé pour intervenir dans la nouvelle maison d’arrêt. Je crois que cela venait d’une concertation avec la directrice de l’établissement.

Tounda : Était-ce la première fois que vous travailliez dans un tel lieu ?

Jace : J’ai eu l’occasion d’intervenir à plusieurs reprises dans les trois centres de détention de la Réunion.

Tounda : Quel était le message à transmettre ?

Jace : Les fresques sont bien sur visibles des détenus puisqu’elles sont chacune dans une cour de promenade. Intervenir dans ce type d’établissement nécessite évidemment une validation du projet et on m’a orienté sur une ouverture sur le monde et sur quelque chose d’assez fun …

Tounda : Quand avez-vous fait votre premier déplacement sur l’île? Et quel a été votre premier gouzou à Mayotte ?

Jace : Je suis venu pour la première fois en 2005, je venais voir des amis qui résidaient sur place et j’ai fait mon premier gouzou sur une palissade en tôle, en haut d’une colline rouge (NDLR : à Majicavo). Cet été, j’ai fait mon troisième séjour sur l’île.

Tounda : Comment en êtes-vous venu au graff ?

Jace : J’ai commencé le graff en 1989 à la Réunion, après avoir découvert la bible de tout graffeur : « Subway art » de Martha Cooper et Henry Chalfant paru chez Thames & Hudson, un recueil de photographies des graffs faits sur des wagons de métro à New York.

Tounda : Parlez nous un peu de vos gouzous, quand sont-ils nés et que portent-ils comme message ?

Jace : Ils sont nés en 1992 avec l’envie d’apporter de la bonne humeur, mais aussi d’attirer l’attention sur ce qui nous entoure. Ils tentent de nous faire réfléchir sur les grands thèmes de société.

 

De l’ombre à la lumière en restant anonyme

 

Tounda : Désormais vous êtes considéré comme un artiste à part entière et vos œuvres sont exposées et vendues aux enchères, n’est-ce pas paradoxal pour un graffeur ?

Jace : Pas du tout ! Il est vrai qu’au début du mouvement graff en France, les puristes n’appréciaient pas trop ce genre de démarches, alors que les pionniers américains exposaient déjà dans des musées ! Depuis les années 2000, le mouvement s’est décomplexé et il est légitime pour nous, artistes de rue ayant passé un certain âge de pouvoir vivre de notre art et je ne vois pas en quoi cela est dérangeant. Le graffeur n’est pas forcé de passer toute sa vie à voler des bombes et dealer du shit pour survivre comme voulaient nous le faire croire les médias dans les années 90 !

 

Tounda : Vous êtes désormais considéré comme incontournable à La Réunion et votre notoriété dépasse les frontières de l’île, recevez-vous beaucoup de commandes ?

Jace : Oui beaucoup trop, d’ailleurs ! C’est toujours frustrant de refuser des projets et les gens ne comprennent pas toujours qu’il y a certaines choses que je ne veux pas ou ne veux plus faire, ou tout simplement que je n’ai plus le temps de faire. Aux yeux de certaines personnes, le fait d’être un personnage public sous-entend que je leur appartiens et que je dois faire ce qu’il souhaite.

Tounda : En plus de vos créations, vous menez un projet à Madagascar de peinture sur voile. Qu’en est-il exactement ?

Jace : Je suis allé pour la première fois en 2003 sur la côte sud ouest malgache, j’y ai peint une voile de pirogue vezo avec les moyens du bord. Je me suis juré d’y retourner avec plus de moyens techniques et d’autres artistes pour réaliser une exposition sur la mer. Depuis j’y suis retourné cinq fois avec toujours ce même plaisir. Lors de la dernière expédition, nous étions 15  dont 9 artistes étrangers de divers pays et avons réalisé une magnifique exposition le temps de notre séjour.

D’ailleurs un documentaire de 52 minutes sera bientôt diffusé sur la chaîne Thalassa voyage. Pour ce projet, nous avons eu la chance d’avoir un soutien d’Air Madagascar et des peintures Mauvilac.

 

Un procès à New York, des tirs de kalach au Botswana, le graff pas encore toujours bien vu

 

Tounda : Vous avez réalisé des œuvres spectaculaires : tunnel de la route du littoral, route des tamarins… qu’est-ce qui vous anime après plus de 20 ans de street art ? 

Jace : Déjà et avant tout le plaisir de peindre, c’est viscéral ! J’aime relever de nouveaux défis, que ce soit dans des endroits improbables ou sur des surfaces immenses. Je garde toujours en tête la volonté de surprendre le public avec mon travail.

Tounda : Vous laissez toujours une trace de votre passage lors de vos déplacements à l’étranger, les regards changent-ils sur le graff suivant les pays ?

Jace : Ca c’est sûr ! J’ai voyagé à travers une trentaine de pays et l’accueil y est bien sûr différent que l’on soit à Madagascar, à New York ou au Vietnam. À chaque fois, c’est un peu l’inconnu et la peur de se faire prendre à l’étranger. Des anecdotes, il y aurait de quoi remplir un livre mais je ne peux malheureusement pas tout vous raconter. Mais en vrac, j’ai essuyé un procès a New York, des tirs de kalachnikovs au Botswana, une course poursuite à Tokyo et plusieurs arrestations en France !

Tounda : Comment choisissez-vous vos lieux d’expression: murs, affiches, façades…

Jace : Cela dépend toujours du feeling et du coup de cœur.

Tounda : Quelle est pour vous votre œuvre la plus marquante ? Quels sont les artistes ou les parcours d’artistes qui vous inspirent ?

Jace : Certainement la prochaine, puis la suivante ! Notre maître à tous est Picasso je crois, quoique je pense que Dali a dû bien s’amuser aussi.

Tounda : Avez-vous d’autres projets à Mayotte ?

Jace : Je vais sûrement revenir dans le courant de l’année 2015 sur invitation de Papajan que j’ai eu l’occasion de rencontrer il y a une dizaine d’années à la Réunion et que j’ai eu le plaisir de retrouver lors de mon dernier passage sur Mayotte.

Tounda : Peu de gens connaissent votre visage, pourquoi souhaitez-vous garder l’anonymat ?

Jace : Cela permet d’envoyer mes cousins et autres potes lorsque je ne peux pas être présent à un événement… ou à un procès !

 

Propos recueillis par Marion Châteauneuf

Salons, conférences et séminaires… Foires et concerts !

Le tourisme, d’affaires, les séminaires internationaux, les salons professionnels ou les foires régionales, à l’image de celles mémorables qu’organisait la Chambre professionnelle à l’époque, constituent des occasions d’attirer du monde à Mayotte. Et une animation, des activités, une ouverture sur la région et le monde pour Mayotte et ses habitants.

Nos voisins, nos concitoyens en Métropole, sont très souvent ravis de pouvoir venir passer quelques jours sur l’île. Et de repartir avec une image tellement plus positive que l’appréhension qu’ils avaient en arrivant.

Cela représente un apport important de richesses sur l’île – comme les croisiéristes (!)-, dépensées dans beaucoup de secteurs d’activités directement, et tant d’autres indirectement. L’hôtellerie, la restauration, les bars, les loueurs de voitures, les activités nautiques bien sûr, mais ensuite les vendeurs de salouvas ou d’épices au marché, les producteurs de fruits pour les jus, les fleuristes pour les cérémonies ou pour fabriquer des colliers de fleurs et des tampas de jasmin…

L’impact de ce tourisme d’affaires pourrait être important pour Mayotte, très important.

Dans la région, des évènements, à l’image du festival Sauti za Busara à Zanzibar, du festival Dounia à Nosy bé, des grands raids et autres marathons à la Réunion, sont aussi des évènements qui peuvent drainer une foule d’amateurs, de passionnés.

Mayotte avait des courses, des raids qui commençaient à attirer du monde… Mayotte organisait un Festival interculturel qui aurait pu grandir et faire venir du monde chaque année, des fans de musiques des îles, comme le Sakifo à la Réunion.

Pour cela, il faut des logements en quantité suffisante, des hôtels de qualité pour le tourisme d’affaires notamment, et une variété pour tous les autres publics. Il faut un billet d’avion à des prix abordables, avec une ligne directe depuis la Métropole et des vols sur la région.

Il faut aussi des organisateurs sérieux, professionnels.

Il faut enfin une salle, des salles en conséquence. Un parc des expositions, un palais des congrès, une salle de spectacles capable d’accueillir 2 à 5.000 personnes pour un concert, en saison des pluies notamment. Une salle qui puisse s’adapter à la taille des manifestations et se transformer d’un week-end à l’autre en Salon du numérique, en Salon de la maison, proposer un spectacle de danse ou de théâtre, un concert de Sean Paul ou d’une autre star du moment, dans des conditions décentes, aux normes… Avec un parking pouvant contenir près de 1.000 véhicules. Et je pense qu’il faut commencer par là.

Le gestionnaire d’un tel équipement va se bouger pour organiser des évènements, il va solliciter les professionnels de la place, les tourneurs, et remplir ses salles. La population sera heureuse de pouvoir découvrir des nouveautés, des offres promotionnelles à l’occasion d’un salon, de pouvoir assister à un concert dans de bonnes conditions. L’activité économique en sera évidemment dynamisée.

Les visiteurs extérieurs pour les foires régionales ou les séminaires vont devoir se loger et rapidement les chambres vont voir le jour, de part et d’autre de l’île. Les loueurs de voitures s’équiperont, je ne m’inquiète pas pour eux non plus, tout comme les professionnels des sorties en mer.

Je pense que plus largement le tourisme pourra enfin trouver sa place, car beaucoup y verront leur intérêt, beaucoup y gagneront. La propreté de l’île devra suivre, avec l’assainissement pour sauver le lagon, notre grande richesse. Et la pratique plus répandue de l’anglais suivra, avec un marché plus ouvert sur l’extérieur, avec un parking propre et des toilettes publiques, des plages aménagées, des routes agrandies et sans graviers intempestifs… Bon, je commence à divaguer…

Je pense que le positionnement géographique de Mayotte, le fait d’être français et européen constituent des atouts dans la région. Le fait que (trop) peu de monde nous connait en France et en Europe nous offre une clientèle potentielle gigantesque. Il ne manque plus qu’une volonté politique de soutenir les projets à leur démarrage, afin que l’île et tous ses habitants en profitent, enfin.

Laurent Canavate

Le BCM participera à la coupe d’Afrique des Clubs Champions, si…

Vendredi dernier, le BC M’tsapéré est revenu des Seychelles en vainqueur de la Coupe masculine des clubs champions de l’océan Indien (CCCOI). Pour la première fois de l’histoire de cette compétition, qualifiable pour la coupe d’Afrique des clubs champions (CACC), le trophée a été remporté par un participant non affilié à la Fiba Afrique.

Il était écrit que si cela devait arriver un jour, le club en question, faute d’être affilié à une autre Fédération, ne pourrait participer à la CACC. Les Réunionnaises, plusieurs fois vainqueurs de la CCCOI chez les Dames avaient systématiquement essuyé le refus des autorités africaines du basket. A la Réunion en octobre dernier pour l’assemblée générale de la Fédération, en présence des représentants des ligues ultramarines, le président de la FFBB avait promis d’agir pour intégrer Mayotte et la Réunion à la CACC.

D’ici au début du tournoi (12-21 décembre, Tunisie), le temps semblait restreint et plus personne à Mayotte n’avait l’air d’y croire. Et pourtant, l’International Basket-Ball Fédération (Fiba) Afrique a bien dit oui, ce jeudi, à la participation du BCM à la coupe d’Afrique des clubs champions ! La plus prestigieuse compétition pour un club africain.

La Fiba Afrique a informé la FFBB que le BCM, vainqueur de la CCCOI 2014 pouvait y participer à une seule condition : que le club mahorais réunisse le budget nécessaire pour sa participation. Les Diables Rouges espèrent réunir toutes les bonnes volontés mahoraises, partenaires publics et privés, pour que Mayotte et la France soient représentés à l’illustre coupe d’Afrique des clubs champions, pour la première fois de l’histoire de la compétition.

I.M

 

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Violences lycéennes à Kahani

La gendarmerie a été obligée de sécuriser la sortie de l’établissement en déployant un dispositif dissuasif. Les jeunes de Kahani ont levé des barrages de fortune et caillassé les véhicules des forces de l’ordre. Le maire, Ali Ahmed Combo, était sur place pour faire la médiation. Par la suite, la journée de mardi a été plutôt calme, armistice du 11 novembre oblige.

Toutefois, mercredi matin, les habitants de Kahani avaient érigé des barrages légers bien avant l’aube et préparé le blocage de l’établissement. Un automobiliste qui circulait sur la route départementale est tombé dans le piège dressé par les villageois. Sa voiture a heurté le barrage placé en fond de virage au bout d’une ligne droite. Le conducteur s’en sort indemne, malgré les dégâts matériels.

La compagnie de transport scolaire avait reçu des consignes pour ne pas faire circuler ses bus et les responsables de l’établissement ont choisi de ne pas ouvrir les portes du lycée pour éviter les heurts. Une centaine de personnes dont une vingtaine de mères de famille bloquaient la porte à l’heure de l’ouverture.

Une réunion a été organisée à la hâte,  présidée par le maire d’Ouangani, avec la participation de la gendarmerie, d’une délégation de mères de famille, de jeunes du village, de la présence du chef de l’établissement et du conseiller principal d’éducation. Deux problèmes se posent pour les habitants de Kahani, l’insécurité causée, selon eux, par les lycéens et la circulation des bus.

Ils réclament que les bus se rangent dans la gare routière et que les élèves soient contenus dans cette zone sans pénétrer dans le village. « Une dernière revendication impossible » à satisfaire, a tenté de leur expliquer le maire, dans la mesure où « chacun est libre de ses mouvements ». L’élu a tout de même été pris à parti par les villageois, qui lui reprochent son manque d’implication Normalement, Les choses devraient toutefois reprendre leur cours normal jeudi matin, même si un nouveau mouvement d’humeur n’est pas à exclure.

Adrien Theilleux

Hommage aux Chatouilleuses : le marché rebaptisé «Zakia Madi»

Une cérémonie d’hommage aux Chatouilleuses s’est tenue ce lundi 10 novembre en fin d’après-midi, Place de la République à Mamoudzou, organisée par le conseil général en l’honneur de Zakia Madi.
Le marché territorial est désormais baptisé marché Zakia Madi.
Le 13 octobre 1969, la Chatouilleuse Zakia Madi originaire de la ville de Ouangani a reçu une grenade qui a causé sa mort à la place du marché de Mamoudzou. Âgée de 25 ans, elle a été la première victime de ces manifestations et une vingtaine de personnes a été blessée ce jour même.
Afin de lui rendre hommage, une plaque commémorative portant son nom a été dévoilée en présence de Seymour Morsy préfet de Mayotte, Bacar Ali Boto premier adjoint au maire de Mamoudzou et de Issoufi Ahamada 4ème vice-président du conseil général.
« Elle a lutté pour que Mayotte devienne française, aujourd’hui c’est le cas. Cette plaque commémorative lui est amplement méritée », souligne Bacar Ali Boto. « Tous les ans des associations bénévoles lui rendent hommage, mais aujourd’hui cette action nous revient à tous. Nous avons un devoir de mémoire collective de penser à Zakia Madi. Il était temps et c’est tout à fait normal que ce lieu assez symbolique porte son nom », se félicite Issoufi Ahamada. « J’ai une très grande joie et chance de visiter les communes et c’est un très grand honneur pour moi d’être présent ici ce soir », ajoute le préfet.
Le public présent à cet évènement a profité ensuite du spectacle de débah animé par la madrassa Daoulatiya de Mamoudzou, avant qu’un deuxième groupe prenne la relève, et que le public s’étoffe devant ce spectacle toujours très apprécié. Un rafraichissement était aussi offert au public, avec notamment des jus de fruits frais, proposé par le Café room de Combani.
La soirée s’est poursuivie par un Opéra-shenge au cinéma Alpa Joe. La scène “Mahakama ya Zakia”, tirée de la pièce “Zakia Madi, la chatouilleuse” d’Alain-Kamal Martial a été présentée. La pièce célèbre le combat des Chatouilleuses et rend un fervent hommage à la femme mahoraise.

 

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Quelle laïcité pour Mayotte ?

La première intervention sur ce sujet a été faite par Hamidani Ambririki, docteur en philosophie. Celui-ci a essayé de définir le terme « laïcité » et a resituer le contexte historique de son apparition en France.

Lors de son exposé, le Dr Ambririki a donné quatre définitions possibles de la laïcité : étymologique, juridique, philosophique et idéologique. Sur un plan étymologique selon lui, les Mahorais connaissent la laïcité depuis des dizaines d’années. En effet, étymologiquement, la laïcité serait tout ce qui n’est pas issu des institutions religieuses.

A Mayotte, la politique a été l’un des premiers domaines qui a su rassemblé au-delà des convictions religieuses, de la couleur de peau ou de la condition sociale. « Lorsqu’il a fallu combattre pour le maintien de Mayotte au sein de la république française, des chrétiens, des musulmans, des hommes, des femmes, des Noirs, des Blancs ont su se réunir pour défendre des intérêts communs au sein de l’Union de défense des intérêts des Mahorais de Georges Nahouda. Donc la laïcité, les Mahorais connaissent depuis longtemps » a argumenté le Dr Ambririki.

Sur un plan juridique, la laïcité est l’un des principes fondamentales de la République, puisqu’il figure au sein de l’article 1er de la Constitution de la Ve République. S’il a été mis en place en France, le principe de laïcité avait pour principe de séparer l’Eglise et l’Etat, ce dernier devant garantir la liberté de culte.

Cet aspect juridique découle de l’aspect philosophique issu des penseurs du siècle des Lumières qui ont imposé le prisme de la raison et du fait scientifique sur le clergé qui bafouait les libertés individuelles.

Pour ces deux définitions, Hamidani Ambririki estime que là encore Mayotte ne contrevient pas à ces principes. D’une part, chacun a toujours été libre de pratiquer sa religion « même si certains estiment que ne pas rappeler aux uns leurs devoirs religieux est une sorte de non-assistance à personne en danger » a-t-il lancé en souriant.

D’autre part, à Mayotte, il n’y a pas eu de clergé imposant sa manière de voir, puisque le sunnisme chaféite en vigueur à Mayotte est dépourvu d’une telle organisation.

En revanche, c’est sur le plan idéologique que la question pose problème. En effet, pour lui, les partisans de la laïcité ont confondu liberté de culte et anticléricalisme ou encore athéisme. Pour le Dr Ambririki, supprimer toute référence à la religion musulmane à Mayotte pousse à la perte de repères et à l’oubli de la tolérance de l’islam pratiqué sur place.

Cet exposé à quelque peu interloqué les membres des conseils économiques, sociaux et environnementaux. Ils ont réaffirmé qu’on ne pouvait transiger avec ce principe de laïcité en France. L’un d’entre eux a également suggéré que la présentation faite par le Dr Ambririki était dangereuse et pouvait conduire aux communautarismes.

L’intervenant a donc dû s’y reprendre à plusieurs fois pour préciser son propos. « Ce n’est pas la laïcité que j’attaque, bien au contraire puisqu’elle promeut la tolérance. Ce sont plutôt ceux qui font de la laïcité un fer de lance contre l’islam. »

Cela a conduit à se poser la question suivante : que faire quand le droit commun rencontre une terre et des coutumes issues de la religion musulmane ?

Mouhoutar Salim, président de l’Institut de coopérations régionale et européenne de Mayotte a dans le second exposé ainsi rappelé que l’une des caractérisitiques principales de Mayotte, est que de nombreux aspects de la religion musulmane sont devenus des faits culturels et sociétaux.

Les grandes occasions de la vie (mariages, enterrements, naissances, circoncision, réunions politiques, etc.) se font toujours avec des prières ou des invocations.

« Pratiquant ou pas, croyant ou non, le Mahorais appartient à la communauté musulmane » a-t-il lancé.

Là aussi, cet exposé a fait tilt aux oreilles de certains membres des conseillers économiques et sociaux présents. Benoît Cailliaux venu de la Nouvelle-Calédonie s’est interrogé sur la façon dont on peut résoudre les problèmes entre le droit commun et la coutume.

Abdou Soimadou Dahalani, président du Cesem, lui a répondu que c’était très compliqué. Il a pris l’exemple du foncier dans lequel des espaces sont encore en indivision et que peut-être il aurait été plus simple de résoudre avec l’aide des cadis plutôt qu’avec des notaires.

Les aventures de Grain de sucre ce soir sur M6

À peine plus de 15 jours après la semaine de tournage, l’épisode de l’émission « Fallait le faire ! » consacré à Claire Chane Fane pour son projet Grain de sucre, sera diffusé à Mayotte ce lundi 10 novembre à 20h45 sur la chaîne M6, juste avant l’émission Capital.
Fin octobre dernier, deux membres de la société de production audiovisuelle 2P2L, à l’origine du concept de l’émission sont arrivé à Mayotte et ont proposé à Claire Chane Fane, de filmer ses aventures dans la création d’un bar à pâtisserie baptisé « Grain de sucre ».
La jeune femme a été prise dans un véritable tourbillon, « l’idée de porter un éclairage sur Mayotte nous a plu, car l’on en parle très peu dans les médias en métropole, et montrer une jeune femme entrepreneure avec un projet comme celui-là était séduisant » précisait Philippe Plunian, réalisateur.
Pour les besoins de l’émission, un local avait été mis à disposition et aménagé, une identité visuelle trouvée et tout le matériel a été acheté grâce au sponsor, la marque informatique Lenovo. La jeune femme a même bénéficié d’une formation express avec une chef pâtissière venue de La Réunion.
L’épisode qui sera diffusé ce lundi, résumera les péripéties de Claire Chane Fane en seulement 1min10s, mais un reportage de 15 minutes sera par la suite disponible sur le site consacré à l’émission (www.fallaitlefaire.fr) et sur celui du sponsor Lenovo.

 

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Un concept sportif mahorais s’exporte dans l’océan Indien

La société Moov’Mada s’est donnée une semaine pour promouvoir ses différentes activités dans la ville de Diégo Suarez. Cela s’est formalisé à travers une conférence de presse, une séance découverte en présence de journalistes et une journée santé-sport devant l’hôtel de Ville. Celle-ci a débuté par le dépistage d’Antsirananiens : 165 personnes précisément, et s’est conclu par un aérobic géant animé par le directeur de Sua Mayotte, à l’origine du projet, Mansour Ramia.

Ce dernier est ravi de l’inauguration de cette seconde antenne à Madagascar et rappelle que l’objectif serait de couvrir les six provinces de la Grande Île en 2015. Sur la scène à l’issue de l’aérobic, le fondateur de Sua n’a pas manqué de remercier ses principaux partenaires à Madagascar, la Jeune chambre internationale (JCI) et l’association malgache de lutte contre le diabète (Amadia), et à Mayotte, la DRJSCS, la Préfecture et l’ARS.

L’Amadia, équivalente de Rédiab’Ylang, a fait part des résultats des statistiques de la demi-journée de dépistage du diabète : il en ressort que sur l’échantillon obtenu, 20% des dépistés sont diabétiques, bien plus des 4% officiellement relevés lors d’un précédent dépistage. « Il y a urgence pour cette population qui manque cruellement d’information en termes de santé et de soins », estime Mansour Ramia.

La société Moov’Mada se développe peu à peu. Elle compte aujourd’hui une dizaine de salariés entre l’antenne de Majunga et celle, toute récente donc, de Diégo. Deux jeunes coachs originaires de la région et formés par le directeur de Sua Mayotte proposeront désormais des cours de Moov’Africa dans leur ville, ces cours de fitness animés par les musiques de l’océan Indien. David et Houmar apporteront également des conseils alimentaires et sportifs à leurs adhérents. Mansour Ramia, lui s’est envolé dimanche pour l’île Bourbon où il inaugurera et aidera à la structuration de l’association Sua Réunion.

De Diégo Suarez, I.M

Orange réclame 135 millions d’euros à SFR

Les pratiques “exotiques” des opérateurs télécoms dans les départements d’Outremer continuent à agiter les tribunaux de justice.
En juin dernier, SFR était condamné par l’Autorité de la concurrence à 45,9 millions d’euros d’amende pour ses pratiques à la Réunion et à Mayotte. En cause, avoir mis en place et maintenu (plus de 12 ans à la Réunion et plus de 3 ans à Mayotte) un écart de prix abusifs, entre les appels passés vers d’autres clients du réseau de SRR (appels on net) et ceux, tarifés plus chers, émis vers les réseaux de ses concurrents (appels off net). Conséquence, ces offres ont ainsi généré un “effet club” artificiel, faisant apparaître les concurrents comme des réseaux plus chers à appeler, rappelle ZDNet.fr.
SFR était le seul opérateur jusqu’en 2 000 à la Réunion et SRR sa filiale a conservé jusqu’à 70% de parts de marché à l’époque des faits. Aujourd’hui, Orange a décidé d’attaquer à nouveau SFR sur ce terrain.
Selon BFM Business, l’opérateur historique a porté plainte devant le tribunal de commerce de Paris et réclame 135,3 millions d’euros de dommages et intérêts, considérant cet effet club comme une pratique anti-concurrentielle.
On rappellera qu’Orange a aussi été épinglé plusieurs fois, notamment en 2009 en écopant d’une amende de 63 millions d’euros “pour avoir mis en oeuvre des pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la téléphonie mobile ou de la téléphonie fixe (vers les mobiles) dans la zone Antilles-Guyane”, infligée par l’Autorité de la concurrence.

 

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Comores : Une coordination anti-terroriste voit le jour

Le gouvernement comorien a créé la semaine dernière une coordination de la lutte anti-terroriste (Clat).
Cette coordination devra recevoir des renseignements de l’Armée nationale de développement (AND), de la police nationale, de la Direction nationale de la documentation et de la protection de l’État (Dndpe), de la direction générale des douanes, de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm) et du service de renseignement financier de la Banque centrale des Comores.
L’objectif est d’analyser et de synthétiser tous les jours les informations collectées et d’en rendre compte au gouvernement et services concernés par la lutte anti-terroriste. La Clat pourra nouer des relations de coopération ou de collaboration avec des organismes internationaux. 

 

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Pamandzi, très à la pointe du projet Mayotte 2025

La commune de Pamandzi, très en pointe pour le projet Mayotte 2025, met en place une enquête publique pour contribuer à l’élaboration du document stratégique Mayotte 2025. Dans le cadre de cette enquête, elle met notamment en place des ateliers thématiques.
Sept thématiques majeures ont été retenues. Les ateliers, qui se dérouleront tous à l’AJP de Pamandzi commencent ce samedi de 16h à 19h où il sera question de l’implication des parents pour lutter contre la délinquance.
Une page facebook dédiée accessible à l’adresse facebook.com/reverpamandzi récapitule l’ensemble de ces ateliers et offre également la possibilité aux internautes de répondre à un questionnaire relatif aux attentes des citoyens de Petite-Terre et plus généralement de Mayotte quant à l’avenir du territoire à l’horizon 2025.
Une restitution des ateliers se tiendra sur la place des Congrès samedi 22 novembre à 16h et permettra à terme d’élaborer le document stratégique qui permettra de fixer un cap pour le développement de Mayotte.

 

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Les Naturalistes militent pour l’interdiction des sacs plastiques

Vendredi dernier, l’association des Naturalistes de Mayotte envoyait une lettre au préfet. L’objet de ce courrier : proposer à l’administration d’anticiper l’interdiction totale des sacs plastique, prévue en France le 1er janvier 2016.
En effet, comme le rappelle le président Michel Charpentier, Mayotte avait déjà pris un train d’avance, en 2006, en interdisant, par arrêté préfectoral, la distribution de sacs de caisse en plastique.
Restait seulement possible la distribution de sacs à usage alimentaire. C’est ceux-là que l’association voudrait d’ores et déjà éliminer.
Elle propose en effet l’interdiction de tous les sacs en plastique “dès que possible”, “en proposant des contenants de substitution” et en “imaginant une campagne de communication auprès de la population”.

 

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“Banga palace” primé au festival d’Ajaccio

Le documentaire tourné en 2013 sur notre île était présenté en compétition au 8ème festival international du film documentaire d’Ajaccio le 30 octobre dernier.
Le film de Jean Emmanuel Pagni s’est vu remettre le prix du Jury jeune.
Déjà projeté en compétition lors du festival international du film insulaire de l’île de Groix, “Banga palace” remporte donc un premier prix, accordé par un jury composé d’étudiants de l’université de Corte.
Le documentaire, coproduit par Mayotte 1re, France 3 et Mareterraniu, porte sur les réalités du territoire mahorais.
Le réalisateur Jean-Emmanuel Pagni est allé à la rencontre des jeunes, pour évoquer leur place dans la société, leur préoccupation, aspiration et résignation.

 

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La restauration scolaire prend-elle enfin son envol ?

« Dans l’Hexagone, l’objectif est de redonner l’envie d’aller à la cantine, car elles sont désertées. Ici, il n’y en a presque pas et le but est de réunir les quelques sociétés présentes dans le milieu pour améliorer les repas » indique Karine Assoumani-Saignie, diététicienne-nutritionniste à l’Ireps.

En début de matinée, les deux plus grandes sociétés de restauration collective SRS (Groupe Nel) et Panima étaient présentes comme les chefs des cantines des lycées de Mamoudzou, de Sada ou encore de Coconi.

Pour les deux types d’acteurs, la réglementation draconienne en vigueur est contraignante. « J’aimerais avoir plus de produits locaux aux conditions que l’on doit respecter, c’est-à-dire en respectant les normes d’hygiène, que l’on soit livré dans un camion réfrigéré et que les fruits et légumes soient propres. Il faut qu’on règle tous ensemble ces problèmes pour avancer » affirme Moinaecha Mze Soilihi, chef de cuisine du lycée de Mamoudzou.

Par exemple, il est impossible pour elle de cuisiner du batabata (bananes et manioc bouillis)

Le budget dont elle dispose pour nourrir les élèves est aussi limité. Alors qu’un repas coûte entre 5 à 7 e par personne à la Réunion ou dans l’Hexagone, à Mayotte les établissements scolaires doivent faire avec un budget de 2 à 3 € par élève pour les cantines et 1,46 € pour les collations !

Difficile donc d’avoir de la qualité à ce prix là. D’autant plus que pour les entreprises de restauration collective, le paiement ne se fait pas toujours en temps et en heure. « Les marges sont faibles pour nous, on travaille au centime près. Les délais de paiement ne sont pas toujours respectés surtout par les collectivités. Pour SRS ou Panima, cela implique un grand fonds de roulement, mais pour les petites entreprises, ce n’est pas possible surtout quand elles sont payées six mois après leur prestation. Lorsqu’on achète un conteneur de 40 pieds de viande, cela nous coûte 60 000 € et il faut avancer la moitié à la commande qui met 12 semaines à arriver. On a une couverture financière, mais elle ne nous est offerte que sur une période de 60 jours, c’est très contraignant » affirment de concert Cécile Tonizzi et Stéfanie Moller, respectivement responsable chez SRS et chez Panima.

Lors de cette matinée, d’autres acteurs se sont présentés parfois un peu par hasard. Ainsi un agriculteur qui a regretté que la rencontre ne soit pas plus médiatisée a pu rencontrer un restaurateur. Les deux hommes se sont échangé leurs coordonnées et envisagent de travailler ensemble. Pour cela, chacun espère qu’il sera gagnant. « Avec les gros acteurs, ce n’est pas évident. Eux ils imposent leurs prix et leurs conditions. Mais il y a moyen de sortir gagnant l’un et l’autre » affirment-ils.

Lors de cette journée, une vingtaine d’entreprises et établissements scolaires ont fait le déplacement. Deux agriculteurs étaient présents alors que tout commence par eux. « Nous n’avons pas reçu le message et personne ne nous a contactés » a déclaré l’un d’entre eux.

Toutefois, l’initiative a du bon selon Oissilati Magoma, collectrice et revendeuse de fruit set légumes. « Je suis venue voir des acheteurs potentiels et cette rencontre répond à mes attentes » a-t-elle déclaré.

Le pari est donc gagné, mais les acteurs attendent désormais que les problèmes de fonds soient débattus pour que la restauration scolaire puisse vraiment prendre son envol à Mayotte. À commencer par la participation financière de la CAF, de l’État et des collectivités, mais aussi des parents. Parce que dans une île où tout est cher et où on est obligé d’importer certains aliments, il est impossible de faire de la qualité à un prix deux fois moins élevé que dans les autres départements.

F.S.

L’eau et le bébé du SMIAM

 

Il y a eu des présidents, des directeurs, des équipes, des chantiers par centaines sur toute l’île, des architectes et des bureaux d’études, des maçons et des menuisiers, des carreleurs et des peintres, des électriciens et des charpentiers qui ont pour certains fait leurs premières armes sur des chantiers parfois modestes. Ils étaient plus conséquents à la fin quand il a fallu construire des « mini-collèges » de 15 ou 20 salles.

Ce système a bien fonctionné un temps, puis les sirènes de l’emploi de complaisance ont résonné, les dirigeants y ont placé beaucoup trop de monde. Il a fallu agrandir les locaux pour y loger jusqu’à près de 65 salariés. Et la marmite a débordé… avec l’eau du bain.

Chacun revendiquant son « protecteur », chacun étant plus chef qu’un autre, plus protégé qu’un autre, le travail n’a plus été fait, faute de foncier, faute de réel directeur, et le bateau a coulé. L’argent pour construire les écoles a servi à payer les salaires… et les écoles ne sortaient plus de terre, malgré les besoins chaque jour plus criants, malgré l’urgence 100 fois répétée !

Faute de réaction sérieuse, faute de plan courageux de remise en route de la structure, de remise à plat des salariés nécessaires et des autres, l’Etat a décidé de trancher dans le vif, de liquider l’édifice. L’intercommunalité à Mayotte, pour ces missions en particulier, a pourtant, à mon avis, toujours sa raison d’être, tout autant qu’avec la Sim, voire même la SPL 976.

Qu’aujourd’hui la fin des rotations soit devenue une priorité est une très bonne chose dont tous devraient se satisfaire (et il était temps !). Mais je trouve gênant que l’Etat s’apprête à faire disparaître du paysage un des piliers de l’intercommunalité, quand c’est la direction que l’Etat veut faire prendre aux communes… comme l’a encore rappelé le Premier ministre ce jeudi à Pau devant les présidents des départements de France.

Et surtout que ce soit l’occasion de faire avaler une pilule bien plus amère : après les collèges et les lycées en « modulaires provisoires », d’une durée de vie de 10 ans, certains maires s’apprêtent à accepter de construire des écoles en algéco. L’impact négatif pour l’emploi et tout le secteur du BTP sera dramatique, terrible.

On ne doit pas, sous prétexte d’urgence dans la fin des rotations et pour accueillir 2.600 nouveaux élèves chaque année, sacrifier l’emploi et l’économie locale. Surtout quand on connaît la situation du chômage, la faiblesse du PIB mahorais.

Pour construire le collège K3 en algéco il suffit de 3 ou 4 entreprises alors que près d’une trentaine serait nécessaire pour le construire en dur. La valeur ajoutée locale est extrêmement limitée. Il faut poser quelques plots de béton au sol et installer une charpente. Pas besoin de maçon, de carreleur, de peintre, d’électricien… Tout est déjà posé à l’arrivée, même les climatisations sont installées, mêmes les ampoules… Les délais de fabrication, le transport et l’installation sont un peu plus rapide qu’une construction en dur, mais ça coûte au final quasiment le même prix.

Sauf que dans 10 ans, les communes pour les écoles, le conseil général-régional pour les collèges et lycées devront tout démolir et reconstruire, tout en permettant aux enfants de continuer à étudier…

A n’avoir pas fait le ménage au Smiam tant qu’il était temps, et dans d’autres structures, faute de courage et de vision politique, les élus qui dirigent ces institutions, et l’Etat qui n’a pas mis les moyens suffisants pendant des années, ont généré des rotations inadmissibles. Ils ont créé des établissements où s’entassent nos enfants, où la violence trouvent un terreau fertile, où le personnel enseignant est parfois bien débordé.

Qu’à très court terme, sur les trois ou six prochains mois, soient installées des salles de classe en préfabriqué, provisoires, pourquoi pas. Mais pas au-delà ! Il faut en parallèle, de suite, lancer les chantiers pour des écoles en dur, qui donneront du travail aux entreprises locales.

L’éducation et l’emploi sont deux priorités qui doivent être menées de front. Mayotte ne peut pas sacrifier là son économie et une partie de son avenir.

Des élus courageux doivent redresser le Smiam, ou créer une autre structure, mais maintenir l’intercommunalité si bienvenue pour cette mission et travailler intelligemment avec l’Etat, et notamment l’Education nationale, pour réussir à fournir le foncier nécessaire, vite, pour ne pas jeter l’emploi avec l’eau du Smiam.

Laurent Canavate

Construction scolaire : encore du « provisoire qui dure » ?

Seymour Morsy, le préfet de Mayotte lance une opération séduction aux maires de Mayotte pour qu’ils acceptent de construire des écoles en modulaire. Sur les dix-sept communes, seule une était absente pour cette visite des collèges K2 et K3, construits tout en modulaire.

La visite d’hier après-midi avait donc pour but de dire que le modulaire n’était pas si mal qu’ils pourraient le penser. Et quel exemple que les collèges de K2 et K3 pour montrer cette prouesse architecturale et cette volonté de l’Etat de scolariser tous les enfants de Mayotte. Une opération séduction en grande pompe avec la presse, les entreprises ayant réalisé le chantier, la Deal, l’Etat et les communes.

Les raisons avancées pour faire avaler la pilule aux maires, c’est l’urgence de la situation. En effet, quand on manque près de 600 salles de classe et qu’il faille appliquer les rythmes scolaires, alors même que certaines écoles subissent les rotations et que les élèves se restaurent dans un coin d’ombrage de la cour d’école, ou alors entassés sur la terrasse quand il pleut, il est urgent de trouver une solution. « Le Smiam, faute d’efficacité c’est terminé. L’argent était mal utilisé » attaque le représentant de l’État. Les élus demandent quand même ce qui advient de leur cotisation, « pour 2015, il ne faut pas cotiser » recommande le préfet.

Exit donc le Smiam et la gabegie de l’argent public. Désormais, il faut que des salles de classe sortent très rapidement de terre. Si les choses vont dans le sens de l’État, c’est-à-dire si les maires adhèrent au projet, pour la rentrée 2015, une cinquantaine de salles pourront accueillir les élèves. Le représentant de l’Etat assure que les sanitaires seront en dur et que ces nouvelles constructions bénéficieront de cantines scolaires.

Si certains élus sont séduits et acceptent sans sourciller comme « Maradona » le maire de Ouangani qui veut juste connaitre la marche à suivre pour présenter son dossier, d’autres sont plus méfiants notamment par rapport à ce « provisoire qui dure », très connu ici. C’est toujours pour pallier l’urgence, alors on fait avec des moyens plus rapides, mais qui plus tard démontreront ses failles. Les modulaires ont une durée de vie d’une dizaine d’années et coûtent à peu près aussi chers qu’un bâtiment en dur. La seule différence, dit-on est dans la rapidité de la réalisation du chantier.

Quand il a fallu un an pour sortir le collège K3, pour une capacité d’accueil de 600 élèves, le chantier aurait duré « deux ans et demi au mieux » dit-on pour un établissement en dur. Pour Seymour Morsy en véritable VRP, ces établissements sont « faciles, beaux et pas chers. Si ça plait, on prend, sinon il va falloir attendre » prévient-il. Il a dans sa tirelire préfectorale, un peu plus de cinq millions d’euros venant du Smiam, mais il peut rajouter environ deux millions d’euros supplémentaires. Une partie de cette somme devrait être consacrée à la rénovation des salles vétustes et l’autre moitié pour les constructions. Une cinquantaine de salles devrait ainsi sortir de terre, tranchant ne manque-t-il pas de souligner avec le Smiam qui n’a sorti en 2013 qu’une seule salle de classe.

Et pour calmer les plus méfiants, le préfet annonce que les entreprises locales auront également du travail quand il faudra rassembler les kits pour en faire une salle de classe, notamment en électrification, climatisation, assemblage… . Mais pour les entreprises locales, le compte n’y est pas du tout. Quand dans le cadre d’une construction en dur, on fait appel à une vingtaine d’entreprises en sous-traitance, là il n’y en aura que quatre.

Mais qu’importe, car les élus présents ont semble-t-il été séduit pour la plupart, à l’exception de l’adjoint à la mairie de Kani-Keli Abdourahamane Ravoay qui demande à disposer de son argent et de construire son école comme il le veut.

Kalathoumi Abdil-Hadi 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes