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21 exclusions définitives au lycée de Kahani

Suite aux évènements violents survenus en janvier aux lycées de Kahani et de Tsararano, « un certain nombre d’élèves fauteurs de trouble ont été identifiés et sanctionnés », a indiqué mercredi le vice-rectorat de Mayotte, précisant que des poursuites judiciaires avaient été enclenchées. Au lycée de Tsararano, cinq exclusions définitives dont une avec sursis ont été prononcées, entre autres sanctions. A Kahani, 21 exclusions définitives ont été prises, et 6 autres avec du sursis. Le vice-rectorat a encore déclaré que « malgré les perturbations, de nombreux établissements de l’île participent à l’opération Ecole ouverte ».

 

Mouvement social | « Les actions vont être multipliées »

Le septième jour de grève générale a été marqué par la mise en place de cinq barrages routiers dès l’aube. Les « maigres annonces » de la ministre des Outre-mer n’ont pas calmé le jeu. Le mouvement est reconduit ce jeudi.

Les réseaux sociaux ont surchauffé, mercredi, sur l’Île aux parfums. Tout au long de la matinée, les internautes ont partagé les points de blocage des axes routiers, dans un groupe Facebook dédié à la circulation. La grève générale contre l’insécurité s’est traduite hier par la mise en place de cinq barrages routiers, avec des pneus, du bois ou encore de la végétation. Les routes ont été notamment coupées à Dzoumogné, à Combani, au carrefour de Soulou, à Chiconi et à Chirongui. De quoi perturber la circulation de l’ensemble de l’île. Pour preuve, la fluidité du trafic dans les rues de Mamoudzou. Nombre d’automobilistes vivant dans le reste de l’île n’ont pas pu gagner le chef-lieu. Les premiers barrages ont été « érigés vers 4h30 », précise-t-on du côté de la gendarmerie. Des militaires ont été positionnés à chaque point de blocage, pour sécuriser les lieux. Vers 16h30, tous étaient encore en place. 

Deux pelotons de gendarmerie dès cette semaine

Mais on se dirigeait vers un retrait de ces derniers, au cours de la soirée. « On ne gardera pas la même stratégie à chaque fois », prévient Maoulida Momed, le porte-parole du Collectif des citoyens de Mayotte. « Les actions vont être multipliées » dans les prochains jours, avertit-il.

Et ce, malgré des annonces dès le début de la matinée, mercredi, de la ministre des Outre-mer. En l’espèce, « l’arrivée dès cette semaine de deux pelotons de gendarmerie mobiles », soit 48 gendarmes, selon nos informations. « Le déploiement à Mayotte de la police de sécurité du quotidien lancée se traduira par l’arrivée progressive de 20 gendarmes de plus », indique Annick Girardin, par voie de communiqué. Dix policiers supplémentaires viendront aussi gonfler les rangs de la PAF (police aux frontières) « dès le premier trimestre […] Le gouvernement veillera également à ce que les nouveaux bateaux dédiés à la lutte contre l’immigration illégale soient livrés dès septembre prochain […] Et dès cet été, une brigade de prévention de la délinquance juvénile sera effective. » En outre, « à la demande du gouvernement, le préfet va réunir les maires concernés pour accélérer [la] mise en place » d’une zone de sécurité prioritaire, énonce la ministre. Un plan de sécurisation des établissements et des transports scolaires « sera opérationnel dans les 10 jours », liste également l’exécutif.

« Sans effets majeurs »

« Je me félicite de [ces] annonces, qui sont des premiers pas dans la prise en compte des exigences de sécurité de nos compatriotes de Mayotte », salue par voie de communiqué le député mahorais Mansour Kamardine (Les Républicains). « Mais il conviendra d’en faire d’autres, sans attendre, pour résoudre la grave crise sécuritaire à laquelle les autorités se doivent de répondre immédiatement. »

« Ce sont de maigres annonces qu’on a l’habitude d’entendre ça et là, sans effets majeurs », déplore de son côté Maoulida Momed. Il annonce la reconduction du mouvement ce jeudi. Mouvement qui perdurera jusqu’à un déplacement du ministre de l’Intérieur dans le 101ème département, prévient-il. Que Gérard Collomb « vienne discuter à Mayotte […] avec nous des choses qu’il compte mettre en place. Je ne remets pas en cause la ministre des Outre-mer mais elle doit toujours se référer au ministre de l’Intérieur sur les questions de sécurité intérieure », justifie-t-il.

Maoulida Momed se refuse à indiquer les actions prévues ce jeudi. Le mouvement social fait le pari de renouveler ses formes de mobilisations, tous les jours.

Au Medef, on craint « la mort de nombreuses entreprises »

« Le mouvement est légitime, la forme est des fois contestable », regrette la nouvelle présidente de l’organisation locale du Medef à Mayotte, Carla Baltus. « On sort à peine des séquelles de 2011. Si on retourne dans un mouvement prolongé, ce sera sans aucun doute la mort de nombreuses entreprises, de projets et le manque d’attractivité qui va encore s’aggraver […] Les gens n’arrivent pas à se rendre au travail. Les entreprises sont au ralenti. Quand on n’a pas d’activité, je ne vois pas comment on peut payer un salaire […] Bloquer toute l’île, l’économie, je trouve cela très dommage », poursuit-elle.

 

Mouvement social | Une ville à l’arrêt et une manifestation monstre

Au sixième jour de manifestation contre l’insécurité, nombre de commerçants ont rejoint le mouvement, en baissant le rideau. La journée a été marquée par des blocages routiers, un fonctionnement au ralenti des barges et un défilé de grande ampleur. Des élus, dont le député Mansour Kamardine, ont participé à la marche. La grève est reconduite ce mercredi.

Et de six jours. La grève illimitée contre l’insécurité, qui a débuté il y a tout juste une semaine à Mayotte, s’est poursuivie ce mardi, à Mamoudzou et ses environs. La mobilisation a démarré dès le début de la matinée. Partie de Petite-Terre, la barge de 7h30 n’a pas pu accoster au quai de la Colas, où une première action était menée par des manifestants. L’embarcation a été redirigée vers l’amphidrome. Ce sera le cas de toutes les barges, au moins une grande partie de la journée. Elles ont fonctionné au ralenti. En cause, des encombrants qui ont été déposés sur les plateformes d’abordage, rendant impossible la rotation des bateaux à ce niveau. Les forces de l’ordre ont déployé un important dispositif vers l’amphidrome, l’autre lieu d’embarcation, afin d’empêcher l’arrêt complet du service public. Les forces de l’ordre filtraient les passagers autorisés à embarquer, en milieu de matinée, pour éviter que des manifestants ne se retrouvent à bord des barges.

Comme vendredi et lundi, le mouvement social s’est accompagné du blocage du centre névralgique de Mamoudzou. Le rond-point de la Barge a été tenu par les manifestants plus d’une heure, dans la matinée. Un blocage qui s’est traduit par le dépôt de cailloux et d’objets le long d’un axe secondaire, pour empêcher tout véhicule de le franchir. Une table d’occasion trônait au milieu de la route, rapidement transformée en instrument de percussion.

Cette ambiance bon enfant a caractérisé cette sixième journée de mobilisation, loin des incidents rencontrés ces derniers jours. Vendredi, trois individus ont été placés en garde à vue et déférés, après que les forces de l’ordre ont essuyé coups et caillassages.

Opération « île morte »

On retiendra de ce mardi l’entrée dans le mouvement des commerçants. Dès le début de la matinée, la plupart des boutiques étaient fermées, rue du Commerce et dans les environs. Un soutien inconditionnel au mouvement ? Il est permis d’en douter, selon un chef d’entreprise, qui témoigne anonymement. « Les manifestants sont passés hier [lundi] pour me donner des tracts sur l’opération île morte. Ils m’ont dit que j’avais intérêt à fermer mon établissement, sinon ils le fermeraient eux-mêmes. » L’homme a refusé de céder à cette pression qu’il évoque.

A Kawéni, plusieurs établissements avaient également décidé d’ouvrir leurs portes. Mais face à l’incitation à la fermeture exercée par de nombreux manifestants, qui ont défilé jusqu’au tribunal de grande instance, beaucoup ont fini par baisser leurs grilles, au moins le temps du défilé.

Un défilé qui est parti du centre de Mamoudzou aux environs de 11h. Dans les rangs, plus d’un millier de manifestants, selon la police. C’est près de trois fois plus que le nombre de participants au mouvement recensés la veille. Un peu plus tôt, les forces de l’ordre ont tenté sans succès d’arrêter le cortège, avant le rond-point SFR, pour obtenir des précisions sur le parcours prévu puis a cédé une fois les informations obtenues. La marche s’est déroulée sans heurts. Les forces de l’ordre étaient présentes tout au long du parcours.

« Entendre cette colère »

Parmi la foule, le député de la 2ème circonscription de Mayotte, Mansour Kamardine, et le maire de Sada, Anchya Bamana. Le parlementaire n’a pas hésité à mouiller la chemise, en invitant une poignée de manifestants au calme, alors qu’ils haussaient le ton sur les employés d’une boutique ouverte. « Je voulais dire à mes compatriotes mahorais que les forces de l’ordre ne sont pas nos adversaires, ce sont nos alliés objectifs », explique Mansour Kamardine. « Quand ils sont là pour assurer notre liberté et notre sécurité, ce sont nos alliés et il faut les considérer comme tels », appuie encore le député. « Ce que je veux dire à l’Etat, c’est qu’il faut entendre cette colère. (…) Aujourd’hui, Mayotte est devenue une grande maison d’arrêt. Les honnêtes gens sont parqués (…) et les délinquants sont en liberté, parfois avec des décisions de justice ou même des décisions administratives qui sont prises et qui sont manifestement incomprises parce que complètement décalées des réalités et des faits », assène encore l’élu qui demande un renforcement des moyens, la création d’un CDI (Compagnie départementale d’intervention), de deux commissariats de police à Koungou et Dzaoudzi, le repositionnement de la PAF au Nord et au Sud, bref « un reparamétrage du plan de sécurité du territoire », explique Mansour Kamardine, poursuivant sa marche. 

Le mouvement s’est concentré hier sur Mamoudzou et ses environs. La gendarmerie a indiqué en milieu d’après-midi, mardi, n’avoir constaté ni blocage, ni incident en lien avec l’actuel mouvement social dans le reste de l’île. La grève est reconduite ce mercredi, a confirmé Maoulida Momed, le porte-parole du Collectif des citoyens de Mayotte. « La grève continue tant qu’on n’est pas entendus au ministère », a-t-il encore déclaré.

En parallèle, à 14h30, une réunion entre l’intersyndicale et des élus du Conseil départemental devait avoir lieu mais a été bousculée par une manifestation spontanée d’une trentaine de personnes ayant mis feu à une poubelle entre l’Agence régionale de santé et la Direction des Affaires culturelles, en haut du service des migrations et de l’intégration de la Préfecture. L’intersyndicale a toutefois échangé en interne pour mettre au clair une plateforme revendicative et adresser une lettre au préfet de Mayotte, a-t-elle indiqué. 

Le préfet sort de son devoir de réserve

A l’approche de l’élection législative partielle, il est censé s’astreindre à un devoir de réserve. Le préfet de Mayotte, Frédéric Veau, s’est finalement exprimé mardi matin à la radio sur le mouvement social en cours, chez nos confrères de Mayotte la Première. « Il y a un malaise, un mal-vivre au sein de la société mahoraise. [Le] climat d’insécurité, c’est une situation qui est réelle », a déclaré le représentant de l’Etat. « La sécurité, ça n’est pas que des statistiques, mais la statistique, c’est le thermomètre. On a en 2017 une baisse de 9 % alors qu’il y a deux ans, on a eu une augmentation de 15 %. C’est quand même un changement important. Mais derrière les statistiques, il y a des situations humaines qui peuvent être dramatiques […] Nous devons absolument nous mobiliser pour lutter contre des violences qui sont importantes et répétitives. » Le préfet a salué « depuis 2016 et le Plan sécurité un effort extrêmement important sur la présence des forces de l’ordre […] Il est vrai qu’on ne peut pas être partout et en tout moment. Mais en tout cas, on a cette volonté d’être sur le terrain, de prévenir lorsqu’il y a des infractions. »

Et d’ajouter : « Manifester est un droit constitutionnel. Mais il y a des limites. C’est les entraves à la circulation publique et c’est la violence. Il y a quand même eu deux épisodes le 20 février et le 23 février où les tensions sont montées. Je rappelle que le 23 février le directeur départemental de la sécurité publique et son adjoint ont été personnellement visés par des actions de personnes incontrôlées […] Si on bascule dans la violence, c’est quelque chose qu’on ne peut pas tolérer. On manifeste contre la violence. On ne peut pas répondre par la violence. »

Alors que parmi les manifestants, beaucoup jugent la politique migratoire trop laxiste à Mayotte, le préfet a rappelé que « la lutte contre l’immigration clandestine, c’est 20 000 personnes qui sont reconduites tous les ans. Le chiffre national, c’est autour de 25 000. Donc on fait à Mayotte ici presque autant que le reste de la France […] Il y a un chiffre que je trouve très parlant, [c’est] l’écart de revenu par habitant entre Mayotte et les Comores. Il est de 1 à 12 ou 13. Tant qu’on reste dans ce rapport-là, il y aura toujours une incitation. D’où l’importance de travailler sur la coopération et sur l’aide au développement des Comores. Ce que demandent les Comoriens, c’est de la santé, de l’éducation, de l’activité. »

 

Grogne sociale | Les manifestants s’assouplissent mais poursuivent le mouvement

Réunis comme au premier jour place de la République lundi matin, quelque 300 manifestants ont défilé dans les rues de Mamoudzou en tractant les entreprises et les administrations afin qu’ils participent aujourd’hui à une opération « île morte ». En parallèle, une réunion s’est tenue entre les élus afin de décider d’une réponse à donner à la colère populaire qui s’exprime depuis près d’une semaine.

Ils se sont assagis, mais ils sont toujours aussi nombreux. Réunis ce lundi matin place de la République, les manifestants menés par des délégués syndicaux de FO et de la CFDT ainsi que par le collectif des associations de Mayotte ont ensuite défilé dans les rues de Mamoudzou. Objectif : distribuer des tracts aux commerçants et administrations afin qu’ils rejoignent l’opération « île morte » prévue aujourd’hui. « Ce mardi 27 février 2018, fermez les administrations, vos magasins et vos entreprises et [rejoignez] la marche en soutien [aux] victimes de l’insécurité à Mayotte », peut-on lire sur ces tracts. 

Cependant, au cours de la distribution lundi, la foule a marqué un temps d’arrêt de près d’une vingtaine de minutes en haut de la place Mariage, hésitant à se rendre devant le service des migrations et de l’intégration de la Préfecture, toujours verrouillé par des grilles anti-émeutes. Mais les délégués syndicaux se sont interposés et ont appelé les manifestants au calme. « Il ne faut pas que ça pète », estime Anli Rigotard qui ajoute : « L’objectif n’est pas de se prendre la tête avec les forces de l’ordre ». Changement de direction donc, après les violences de vendredi et les trois gardes à vue qui s’en sont suivies. Les manifestants ont ensuite bloqué le rond-point de la barge dans l’après-midi durant près de deux heures. Des bus de lycéens en sortie extrascolaire n’ayant pu passer, plus d’une quarantaine d’enfants ont dû faire le trajet barge / Kawéni à pied. 

Renfort d’un peloton de gendarmerie de La Réunion

Cependant, ce calme relatif n’entame pas la prudence à laquelle s’astreignent les autorités depuis plusieurs jours puisqu’un peloton de gendarmerie de l’île de La Réunion serait arrivé en renfort le matin même. En parallèle, une partie des maires de l’île ainsi que des conseillers départementaux, soit une douzaine d’élus, se sont réunis lundi matin sous la houlette du président du Conseil départemental afin de définir leur propre mode d’action commun face à cette grogne sociale qui prend de l’ampleur. « La population nous pousse à réagir ; il faut qu’on le fasse, c’est notre devoir », estime Ahmed Darouechi, maire d’Acoua. « On a atteint la limite, on est sûrs que ça va déraper. Et ce qui chauffe la population, c’est notre silence », a renchéri Anchya Bamana, maire de Sada. Une entrevue devrait se tenir aujourd’hui entre ces élus et l’intersyndicale dans l’après-midi. Au préalable, le président du Conseil départemental aurait demandé aux membres de l’intersyndicale de « mettre sur papier une plateforme revendicative, commune et cohérente ». Soibahadine Ibrahim Ramadani a par ailleurs ajouté : « La chose tourne à la chasse aux étrangers. C’est peut-être un problème majeur mais ce n’est pas le seul ». Les élus ont également rédigé un « appel d’urgence au gouvernement », qu’ils n’avaient toujours pas cosigné ce lundi matin. Dans ce courrier, ils requièrent : l’affectation de 100 postes de policiers et de gendarmes à répartir sur le territoire, la mise en place du « groupe de contact » avec la population au niveau du commandement de la gendarmerie nationale, le positionnement de deux sites d’accueil délocalisés de la brigade de gendarmerie de Mamoudzou à Dembéni et Koungou. Ils demandent également que la procédure pénale soit réformée « en renforçant le pouvoir des enquêteurs et l’effectivité des sanctions judiciaires afin de mettre un terme au climat d’impunité qui incite à la récidive, encourage les actes de délinquance juvénile et aggrave la criminalité sur le territoire ». 

 

Sportif de l’année 2017 | Et les lauréats sont…

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Deux mois après le lancement de l’événement, la Somapresse a clôturé les trophées Mayotte Hebdo du sportif de l’année 2017 ce samedi, en organisant la cérémonie de remise des trophées : le footballeur du FC M’tsapéré Faïze Ali Charif et la handballeuse du Combani HC Hamidati Ahamadi Abdillah sont les grands vainqueurs.

Samedi soir au cinéma Alpa Joe, les sportifs mahorais étaient réunis pour la neuvième cérémonie de remise des trophées Mayotte Hebdo du sportif de l’année, organisée par la Société mahoraise de presse (Somapresse). Celle-ci a eu la mauvaise surprise de voir la pluie s’abattre sur Mamoudzou peu avant le lancement de l’événement et de constater par conséquent de nombreux désistements de la part d’invités. Si le cinéma n’était finalement pas rempli comme l’organisation le prévoyait, la cérémonie, elle, a tenu toutes ses promesses !

Diffusée en direct à la télévision et en live Facebook sur Mayotte La 1ère, l’émission présentée par Youmna et Aurélien Février, a vu la consécration de neuf lauréats parmi les quarante cinq nominés cette année. Faïze Ali Charif a été sacré Sportif de l’année 2017. Le meneur de jeu du Football Club de M’tsapéré a remporté avec son équipe le championnat de Mayotte et la coupe de Mayotte. Chez les filles, c’est Hamidati Ahamadi Abdillah qui a été couronnée. En 2017, la Combanienne a remporté un nouveau titre de champion de Mayotte : le septième de suite ! Dans les autres catégories individuelles, le président de la Ligue mahoraise de football, Mohamed Boinariziki, a été élu dirigeant de l’année. Le fondateur de l’Ecole de Football Daka, Kolo Ndaka, a été désigné meilleur entraineur 2017. Les trophées des Mahopolitains de l’année ont été décernés à Fayzat Djoumoi, championne d’Europe de basket-ball avec l’équipe de France U16 féminine, et Kadri Moendadzé, de L’Orléans Loiret Basket.

 

Bahedja Souhaïli, prix spécial du jury, Docteur Léo, prix « surprise »

Pour le M’tsapérois, il s’agit du quatrième trophée du Sportif de l’année après ceux de 2010, 2012 et 2013. Mirhane Abdallah, arbitre de football succède à l’arbitre de basket-ball Fouad Soibri en tant que meilleur arbitre mahorais. Enfin, Bahedja Souhaïli a reçu le prix spécial du jury. De ce qui est des trophées collectifs, l’AS Jumelles de M’zouasia pour son doublé championnat- coupe de Mayotte féminine, et le BC M’tsapéré pour sa série de trophées obtenus l’an dernier ont été sacrés. Pour l’organisation, les trophées Mayotte Hebdo sont l’occasion de mettre en lumière des disciplines sportives moins connues, mais également les artistes locaux. D’où les animations intercalées entre les remises de trophées, qui ont vu les prestations réussies du comité de taekwondo, de la ligue de kick boxing, du groupe TV Mafoumbouni, des danseurs de hip hop de la New Team Wanted, ou encore des chanteurs Komo, Shanna et Docteur Léo. Ce dernier, paraplégique s’est vu remettre un prix surprise : un trophée similaire à ceux des lauréats du Sportif de l’année, pour son tour de Mayotte en fauteuil roulant et son ascension du mont Choungui. Le résumé de la cérémonie, les réactions, les résultats des votes détaillés et plus de photos sont à retrouver dans le prochain Mayotte Hebdo (MH 830 du vendredi 4 mars 2018).

 

 

L’île à l’arrêt

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Entre les différentes opérations escargot au nord, centre et sud de l’île, la grève menée par le SNUipp-FSU et le blocage par les autorités de la rue du service des migrations et de l’intégration via des grilles anti-émeutes, Mamoudzou semblait à l’arrêt hier matin, tandis que les files de voiture s’allongeaient inexorablement sur le reste de l’île. Reportage.

S’inscrivant dans le cadre du mouvement social initié par une intersyndicale mahoraise, les opérations escargot des conducteurs de bus ont surpris la population qui s’apprêtait à se rendre au travail ce jeudi matin. Ayant débuté entre 3h et 4h du matin au nord, au centre et au sud de l’île, cette action a quasiment paralysé la circulation routière de l’île jusqu’à la pause méridienne. Convergeant vers le rond-point de la Barge, plusieurs dizaines de cars scolaires ont bloqué en début d’après-midi ce point névralgique du centre de Mamoudzou. « [Pour les prochains jours], nous allons innover », prévient Mikidadi Moussa, porte-parole des conducteurs en droit de retrait depuis plus de trois semaines. « Tout en restant dans la légalité, (…) au fur et à mesure, ce sera géant. Si on doit court-circuiter l’économie de l’île, on le fera », menace-t-il.

Ces blocages ont conduit le mouvement parallèle mené par le collectif des associations de Mayotte à s’essouffler quelque peu jeudi (pour rappel, ce groupe a été très actif dans les actions de manifestation devant le service des migrations et de l’intégration de la préfecture mercredi). Cependant, le noyau dur s’est réuni en début d’après-midi place de la République afin de décider de la suite des opérations. Safina, porte-parole du collectif des associations de Mayotte, a affirmé qu’en tout cas, les membres cherchaient à « faire quelque chose qui va durer ». 

Anticipant d’éventuels débordements à l’image de ce qui s’est passé mercredi, les autorités ont choisi de déployer un dispositif de sécurité autour du bâtiment abritant le service des migrations et de l’intégration de la préfecture de Mamoudzou. Des grilles anti-émeutes et une importante mobilisation des forces de l’ordre (une quarantaine d’agents) protégeaient cette zone sensible, les grilles bloquant même totalement l’accès à la rue de ce service. Jeudi, il était d’ailleurs totalement vide, une majorité d’agents n’ayant pu rejoindre leurs bureaux en raison des problèmes de circulation, a indiqué la préfecture. Ce dispositif pourrait être renouvelé, en cas de menace, si les autorités le jugent nécessaire. 

« Attentisme de l’Etat »

Du côté du vice-rectorat, quelques enseignants grévistes sont parvenus à rejoindre le point de ralliement. Ce jeudi, une grève menée par la FSU était prévue mais a peu mobilisé, en raison des difficultés de circulation. Malgré tout, une petite trentaine d’irréductibles étaient venus protester contre la « dégradation » du système éducatif et les violences scolaires, a indiqué Henri Nouri, secrétaire général Snes-FSU Mayotte. « Il y a eu une hausse des effectifs [scolaires] de 80% sur 10 ans », dénonce le syndicaliste qui a porté devant les directeurs de cabinet de la préfecture et du vice-rectorat jeudi un certain nombre de revendications telles que la mise en place d’une politique d’attractivité visant à attirer davantage de titulaires et non plus seulement des contractuels, l’augmentation du rythme des constructions scolaires et des effectifs – « Nous souffrons d’un sous-encadrement général que ce soit pour les infirmiers, les assistants sociaux, les psychologues » –, et l’instauration de points de restauration scolaire, entre autres. Henri Nouri a dénoncé « l’attentisme de l’Etat qui laisse pourrir les choses [comme au lycée de Kahani] ». Sur cette dernière situation particulière, le secrétaire général a déploré « cette violence qui [fait] que les conditions de travail sont de plus en plus intenables ». Pour Henri Nouri, les personnels de cet établissement seront certainement poussés à reprendre le travail « sans véritable changement ». 

A l’issue de sa rencontre avec les directeurs de cabinet de la préfecture et du vice-rectorat, la FSU a rapporté quelques éléments de réponse donnés par les deux instances. Selon le syndicat, la préfecture aurait déclaré que « les forces de l’ordre sont déployées sur les sites à chaque fois qu’il est nécessaire » mais aurait « [avoué] à demi-mot [son] incapacité à être partout au même moment » et aurait proposé « de la co-construction en matière de sécurité entre les parents, l’Etat et les collectivités ». Sur la question des constructions scolaires, le directeur de cabinet du vice-rectorat aurait rappelé « la rénovation du bâtiment D du lycée de Kahani, le projet du lycée de Kwalé, Longoni et Mtsangamouji ». 

Difficile, au regard de la fragmentation des mouvements et de la nébulosité de certains d’entre eux, de prévoir les actions qui seront menées dans les jours à venir. 

 

Une tournure que décrient certains syndicats

Par voie de communiqué, la CGT Educ’action a fait part jeudi de sa décision de suspendre le mouvement de grève car « il règne (…) une regrettable confusion quant aux objectifs du mouvement ». Deux jours après la mise au point de la FSU, déclarant que « nos drapeaux ne doivent pas être associés à une manifestation qui s’est traduite par un arrêt hautement symbolique devant le service des étrangers de la préfecture » et qui n’est pas « [exempte] d’amalgames et de stigmatisations », c’est au tour de la CGT Educ’action Mayotte de clarifier sa position. Ainsi le syndicat « refuse que ce mouvement social unitaire soit l’objet d’une quelconque forme de récupération et ne souhaite, en aucun cas, s’associer à des actions stigmatisant une partie de la population ». 

 

Mansour Kamardine s’indigne

Dans un communiqué envoyé à la presse jeudi, Mansour Kamardine s’indigne. Ainsi le député craint-il qu’après « plusieurs mois de mépris vis-à-vis de la communauté éducative de Mayotte, le ministère de l’Education nationale [ne prenne] le risque de déclencher la colère ». Pour Mansour Kamardine, « le Gouvernement passe de l’indifférence à la provocation vis-à-vis des élèves, des familles, des enseignants, des conducteurs de bus scolaires, des agents en charge de la sécurité et plus largement vis-à-vis de l’ensemble des habitants de Mayotte ». Le parlementaire fustige « l’absence de réponse de l’Etat » et son « dédain » qu’il qualifie de « dangereux » et conclut : « La situation est intenable. Je demande au Gouvernement d’agir avant qu’elle ne devienne incontrôlable ». 

 

Mouvement social | Violences devant le service des migrations

Le mouvement social de mercredi a pris une tournure anti-étrangers lorsque la foule de manifestants s’en est violemment prise au cordon des forces de l’ordre protégeant le service des migrations et de l’intégration de la préfecture. Récit. 

Ils étaient moins nombreux mais plus énervés. Pour le deuxième jour des mouvements sociaux ayant débuté mardi, les manifestants (environ 450 personnes selon la police) se sont rendus devant le service des migrations et de l’intégration de la préfecture et y ont stationné plus d’une heure ce mercredi matin. Dans les rangs, de simples citoyens, de nombreux membres du collectif des associations de Mayotte (Codim, Assoiffés du Sud, Femmes Leaders, etc.) et des syndicats (CFDT, FO, SUD, etc.) Les étrangers avaient été confinés au préalable au sein de l’administration, protégée par un cordon de policiers et de gendarmes, d’une quarantaine d’agents. Une partie des manifestants ont, durant plus d’une heure et de manière sporadique, chargé les forces de l’ordre qui les ont repoussés, provoquant de violentes bousculades et des mouvements de foule. Difficile de savoir dans cette assemblée hétéroclite qui cautionnait ces accès de violence et qui les condamnait. Une partie des délégués syndicaux sur place, ainsi que de simples citoyens, ont eux-mêmes déployé spontanément un autre cordon de sécurité durant un temps pour protéger les forces de l’ordre des assauts, mais n’ont pas donné l’ordre tout de suite de quitter les lieux ni de poursuivre le parcours.

Préfet, nalawé 

« Nous ne voulons pas que quelqu’un soit blessé », affirme Safina, du collectif des citoyens de Mayotte. « Mais il faut que le préfet s’explique ou qu’il démissionne (…) Son but, c’est de régulariser massivement la communauté comorienne (…) Ce qui est transmis au national est erroné, la population n’a plus confiance », explique-t-elle. « Nous avons besoin d’exprimer notre colère : nos enfants ne vont plus à l’école ! », s’indigne encore Safina. Ainsi une partie des manifestants criait-elle ce mercredi sa volonté de voir le préfet de Mayotte, Frédéric Veau, démissionner, « Nalawé »… 

Au bout d’une heure un peu tendue, les manifestants ont poursuivi leur chemin, passant notamment devant le dispensaire Jacaranda, vidé telle la veille de ses patients – en effet, les autorités, par précaution, ont confiné les étrangers au sein du service des migrations et de l’intégration, les patients à l’intérieur du dispensaire, et les agents du vice-rectorat et des services fiscaux dans leurs bureaux. Devant Jacaranda, un membre des Assoiffés du Sud a chassé une mère et son enfant qui attendaient devant l’hôpital et a invectivé une autre mère de famille. 

Le mouvement de grève devrait se poursuivre jeudi. 

 

 

A Sada, une dizaine d’écoliers est venue armée en classe

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Le maire de la commune a convoqué lundi les parents des élèves concernés pour un rappel à l’ordre. Elle a pris un arrêté d’interdiction de port d’armes dans les écoles et les espaces publics.

Les faits se sont produits il y a exactement une semaine, dans les écoles de Sada 2 et de Sada 4. Selon nos informations, une dizaine d’élèves scolarisée en CM1 et en CM2 est venue mercredi dernier munie d’armes blanches en classe. En l’espèce, « des chombos à la mahoraise et des objets divers assez dangereux », précise le maire de la commune, Anchya Bamana. Ces « quelques élèves […] allaient se faire la guerre après les cours », s’inquiète la première magistrate. « C’est alarmant. »

Lundi, l’élue a convoqué les parents des jeunes concernés, soit une vingtaine de personnes. « J’ai fait un rappel à l’ordre », déclare-t-elle. Ce dispositif a été rendu possible par une convention signée avec le parquet il y a quelques années. Par ailleurs, « un arrêté d’interdiction de port d’armes a été pris dans l’enceinte de l’école mais aussi dans l’espace public », poursuit la maire.

« La responsabilité des parents d’abord »

Les parents convoqués lundi ont écarté la piste d’une bagarre entre élèves des deux écoles de la commune. Selon eux, les armes blanches étaient destinées à se défendre du racket opéré par des jeunes non scolarisés, qui seraient présents aux abords des écoles. « Les parents réagissent maladroitement en disant : « Défendez-vous » [à leurs enfants] », regrette l’élue, incertaine de la véracité de cette version. « Le racket est plausible. C’est quelque chose qui existe dans tout Mayotte et qui se généralise. C’est un problème territorial […] Le sentiment général d’insécurité s’étend […] Ceux qui ne sont pas scolarisés ont tendance à venir semer le bordel dans les écoles. »

Jeudi puis vendredi, des réunions ont été organisées entre l’élu municipal en charge de la sécurité, les délégués de parents d’élèves, le vice-rectorat, et la brigade de gendarmerie de Sada. Une brigade qui « a réagi très rapidement » mercredi dernier, salue Anchya Bamana.

L’alerte a pu être donnée à temps par « l’un des élèves qui en a parlé à l’institutrice. » La police municipale a été mobilisée et la première magistrate informée des événements. « Des enfants de 9 ou 10 ans, ça parle. Ils nous ont dit : « Un tel en a, un tel en a » [des armes NDLR]. On a pu les encercler rapidement », détaille Anchya Bamana, qui s’est rendue sur place. Le maire a lundi rappelé aux parents qu’ils « sont responsables de leurs enfants. […] Le tout n’est pas de faire des enfants mais de s’en occuper. Plus ça va, et plus on nous dit que c’est la responsabilité des pouvoirs publics, du maire, du préfet. C’est celle des parents d’abord », insiste l’élue.

« Quand elles ont des difficultés, les familles doivent venir en mairie, au CCAS (Centre communal d’action sociale) », conseille la première magistrate. L’élue mentionne également qu’une convention avec le Conseil départemental est en place pour l’aide sociale à l’enfance, avec des psychologues à disposition. Cet incident est « l’occasion de rappeler que des services sont là pour aider les parents qui ont besoin d’un soutien en matière d’éducation. » L’incident de mercredi « permet d’éveiller la conscience sur cette question [de l’éducation parentale], de discuter de manière générale sur les politiques à mettre en place en la matière ».

 

 

Manifestation | Un millier de personnes dans les rues

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La manifestation de mardi a clairement mobilisé les troupes puisque près d’un millier de personnes, d’horizons divers, ont défilé dans les rues de Mamoudzou. Les manifestants protestent contre l’insécurité, et notamment celle qui émaille le quotidien des établissements scolaires et a poussé enseignants et conducteurs de bus au droit de retrait. 

La foule était dense et hétéroclite. Simples citoyens, parents d’élèves, enseignants, associations et syndicats se sont rassemblés mardi place de la République (Mamoudzou) afin de protester contre l’insécurité, notamment celle qui sévit aux abords et à l’intérieur des établissements scolaires.

Pour rappel, rien que sur ces quatre dernières semaines, des personnels de trois lycées de l’île ont exercé leur droit de retrait, notamment après l’attaque le 19 janvier d’un établissement par des dizaines de jeunes armés. Et l’ensemble des conducteurs du réseau Halo observe également un droit de retrait depuis plus de trois semaines, suite aux caillassages répétés de leurs véhicules par de jeunes délinquants.

Après une courte prière, les manifestants, de l’ordre d’un millier selon la police, ont défilé dans les rues du chef-lieu de l’île, selon un parcours balisant des endroits-clés de Mamoudzou, tels que la préfecture, le conseil départemental, l’hôpital, la mairie, etc. Devant le service des migrations et de l’intégration de la Préfecture, un dispositif de police avait été déployé en amont afin d’éviter tout débordement lors du passage du cortège devant cet « endroit sensible », a déclaré le commissaire Philippe Jos. « Par précaution », les étrangers qui patientent généralement devant l’administration ont été priés de rentrer à l’intérieur de l’enceinte gardée par un cordon de policiers. Le dispensaire de Jacaranda était, lui aussi, bien vide en regard de l’activité quotidienne qu’il connaît d’habitude. Le cortège a marqué des arrêts devant les structures accueillant des étrangers, une décision d’ailleurs condamnée par la FSU qui a rappelé mardi par voie de communiqué que son propre mouvement aurait lieu le 22 février et que « [ses] revendications [resteraient] dans le champ de l’éducation ». 

Un cortège mixte

Si cette foule s’est fédérée mardi autour des enjeux de sécurité, elle n’était pas homogène en termes d’idéologies. Parmi ses rangs, des associations telles le Codim, connues pour ses actions radicales contre les étrangers en situation régulière ou irrégulière sur Mayotte, mais aussi de simples citoyens sans étiquette et de nombreux syndicats d’enseignants. 

« Je suis là en tant que secrétaire général du Snudi-FO », explique Tadjini Indaroussi, « mais aussi en tant que citoyen et père de famille. J’ai deux enfants, qui restent à la maison ces derniers temps. J’ai un fils scolarisé à Bandrélé et ma fille est à Tsararano. Il n’y a pas de transport scolaire et quand je les emmène en cours, les professeurs sur place refusent de faire cours pour si peu d’élèves », témoigne ce syndicaliste, narrant une situation symptomatique. 

D’autres professionnels grossissent encore les rangs, tel Thierry Lizola, du syndicat Alliance Police Nationale. « Il nous faut des moyens techniques adaptés à (…) la topologie du terrain », revendique le porte-parole du syndicat qui énumère : « renouvellement du parc total des Duster (au nombre de 12) avec du grillage sur les parties vitrées », des renforts de policiers, « que le phénomène des stupéfiants soient pris en compte, notamment au niveau des enquêtes », et des formations aux nouvelles violences urbaines, de type guérillas. Les interventions que nécessitent les éclats de violence en milieu scolaire représentent 30 à 40% du taux de l’activité des policiers. « Ca a permis de juguler les violences scolaires car on n’a pas eu d’incident très grave, mais ça c’est fait au détriment de la sécurité des biens et des personnes », déplore encore Thierry Lizola. 

Le collectif des associations de Mayotte a annoncé mardi que le mouvement serait reconduit ce mercredi, avec des actions « dont le contenu est encore confidentiel » et un appel au rassemblement dès 7h place de la République. 

 

 

 

 

 

Agression sexuelle en milieu scolaire

C’était « un jeu de garçons » selon les suspects. Trois adolescents auraient agressé sexuellement l’une de leurs camarades, mardi dernier, en fin de cours d’éducation physique et sportive dans un établissement scolaire de Koungou. Deux d’entre eux seraient d’abord entrés dans le vestiaire des filles. A l’intérieur, trois élèves. Deux des jeunes filles auraient pris la fuite. L’adolescente restant dans la pièce aurait subi de multiples attouchements par-dessus les vêtements. Un troisième suspect serait alors entré dans le vestiaire et aurait tenté de retirer le pantalon de la victime. Les trois agresseurs présumés ont pris la fuite, avant l’arrivée d’un professeur. Au moins deux des trois suspects ont été entendus par les services de gendarmerie. Ils sont âgés de 15 ans. Selon les premiers éléments de l’enquête, il semble que les quatre filles de la classe subissent depuis près de deux ans des agressions sexuelles de la part de l’ensemble des garçons de ladite classe. Elles auraient subi des menaces de représailles, pour les contraindre au silence.

Gardes à vue suite au viol en réunion à Koungou

Deux individus ont été placés en garde à vue dans l’affaire d’un viol en réunion ayant eu lieu le 11 décembre à Koungou. Un couple se rendant sur la plage de Bandrasalam à la tombée de la nuit s’est fait surprendre par un groupe de six jeunes hommes. Quatre d’entre eux ont pris à partie l’homme et l’un deux lui a porté un coup avec le plat d’une machette. Tombant dans les rochers et se blessant, l’homme est parvenu à se relever et à s’enfuir. La femme a également tenté de s’enfuir mais a été rattrapée par deux des auteurs. Les six hommes l’ont transportée plus loin sur la plage et lui ont imposé tour à tour des relations sexuelles, assorties de menaces de mort.

Emploi | Un taux de chômage encore parmi les plus importants de France

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Les résultats de la dernière enquête Emploi de l’Insee ont été dévoilés vendredi. Mayotte connaît un taux de chômage parmi les plus importants de France, surtout chez les jeunes, mais enregistre une hausse du nombre de femmes travaillant et un taux d’emploi record pour le département en 2017.

Mayotte connaît un taux de chômage de 26% au sens du Bureau international du travail (BIT), contre 9,2% au national et ce, malgré un taux d’emploi record en 2017, a annoncé Jamel Mekkaoui, le chef du service régional de l’Insee, lors d’une conférence de presse vendredi dernier révélant les résultats de l’enquête Emploi de l’institut. 

« On a un taux d’emploi qu’on considère comme record » pour le département, a affirmé le responsable, à 38,5%, mais qui demeure « loin des moyennes métropolitaines » (65,1%). Ce taux d’emploi est le plus fort depuis 2009, date de la première enquête, avec également 3 500 emplois créés en un an, portant à 48 900 le nombre de Mahorais travaillant (sur une population officielle de 256 500 habitants). Ces postes nouvellement créés se concentrent en majorité dans le secteur public (2 100 postes sur les 3 500 créés, avec une part de contrats aidés « non dérisoire »). « Attention à ne pas s’enthousiasmer, on est quand même à 26% de chômage », a tempéré Jamel Mekkaoui. Ainsi, sur 100 Mahorais en âge de travailler, seulement 38 ont un emploi.

En outre, ces 26% de chômage ne représentent qu’une partie de la réalité puisque de nombreuses personnes souhaitent travailler mais ne sont pas intégrées dans les calculs du BIT – cette norme internationale de l’emploi permettant de comparer les pays et les évolutions dans le temps. En effet, les critères stricts du BIT n’intègrent pas les individus qui aimeraient avoir un emploi mais n’ont pas entamé de démarches actives en ce sens ou ne sont pas disponibles sous 15 jours – ces personnes constituant le « halo » autour du chômage. Et si l’on considère ce halo dans le calcul, ce sont 39 200 personnes qui souhaitent travailler à Mayotte, portant ainsi à 29% au total le nombre de Mahorais sans emploi et désirant en trouver.  

Une femme sur trois travaille

Autre caractéristique des dernières données disponibles détaillées vendredi par le chef du service régional de l’Insee : la hausse importante du nombre de femmes occupant un emploi. Parmi les personnes supplémentaires en emploi en 2017, deux sur trois sont des femmes. Ainsi, alors qu’en 2009, une femme sur cinq (âgée de 15 ans et plus) était en emploi, en 2017, cette proportion est ramenée à une femme sur trois. L’écart entre hommes et femmes se réduit, puisqu’en 2017, le taux d’emploi des femmes est de 31,6% (contre 46,5% pour les hommes), alors qu’en 2009, il était de 21,9% (contre 43% pour les hommes).

Le taux de chômage des jeunes de moins de 30 ans reste toujours très important, de l’ordre de 43% à Mayotte contre 16% en métropole.

L’Insee Mayotte – qui a publié au début du mois de février une grande enquête sur les entreprises et le travail informels – a indiqué que tous les types d’emploi, légaux ou non, avaient été intégrés à cette étude publiée le 16 février.

Enfin, Jamel Mekkaoui a indiqué lors d’une digression qu’une enquête « Cadre de vie et sécurité » (CVS) serait menée pour la première sur le territoire, avec des résultats attendus à l’horizon 2020. Cette enquête nationale devrait permettre d’analyser plus finement les instruments de mesure de la délinquance (tels que les dépôts de plainte) et la réalité du terrain. 

 

Un vol aggravé par une agression sexuelle

Les faits se sont produits au gîte de Combani le 4 novembre dernier. Une femme a été menacée par deux individus armés d’une machette, alors qu’elle venait de gagner son véhicule. Ils ont dérobé le sac à main de la victime. L’un d’eux a concomitamment au vol glissé sa main avec insistance entre les jambes de la conductrice. L’agression sexuelle est caractérisée. Les auteurs présumés ont pris la fuite. Des prélèvements ont été effectués par les forces de l’ordre sur le véhicule et les vêtements de la victime. Une empreinte a été repérée, aboutissant mardi matin à la garde à vue de l’un des délinquants présumés. Son complice s’est présenté volontairement au commissariat le soir et a été à son tour placé en garde à vue. Les deux suspects sont des adolescents âgés de 15 et 16 ans.

« Tout est prioritaire à Mayotte »

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Le président de la Fédération des entreprises des Outre-mer était en visite à Mayotte mercredi et jeudi. Il a multiplié les rencontres, pour connaître « les attentes des milieux économiques », avant que le gouvernement ne révise les aides à l’investissement et au fonctionnement des entreprises. 

« Mon objectif premier était de faire le point avec les organisations professionnelles adhérentes à la Fedom » (Fédération des entreprises des Outre-mer). Le président de la structure, Jean-Pierre Philibert, a participé mercredi et jeudi à un « court séjour de 36 heures » à Mayotte, accompagné de la secrétaire générale de la Fedom, Françoise De Palmas. « La Fedom regroupe l’ensemble des organisations professionnelles des DOM » (Départements d’Outre-mer), rappelle son président. « Sont nos adhérents à Mayotte essentiellement le Medef, la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) et demain va nous rejoindre la Fédération du bâtiment », poursuit-il.


→ Jean-Pierre Philibert président de la FEDOM et Françoise De Palmas secrétaire générale

Objectif premier de sa visite : « Faire le point sur les Assises des Outre-mer, savoir quelles étaient les attentes des milieux économiques. Fallait-il les hiérarchiser et comment ? », détaille Jean-Pierre Philibert, qui n’avait « pas encore vu beaucoup de remontées ». 

« Ne pas enfermer Mayotte dans deux ou trois secteurs »

« J’ai posé la même question aux services de l’Etat », ajoute celui qui a notamment rencontré le secrétaire général de la préfecture. A l’issue de ces entretiens, « j’ai une certitude : tout est prioritaire à Mayotte. Ça veut dire que dans les dispositifs envisagés, je soutiendrai un dispositif permettant très largement, quel que soit le zonage retenu, zone franche globale ou zone franche d’activités, de reconnaître cette pluri-sectorialité, le fait qu’on ne doit pas enfermer Mayotte dans les années à venir avec deux ou trois secteurs qu’on aiderait et pas les autres, contrairement à ce qu’il se passe dans les autres DOM. » Le propos est signé dans un contexte particulier. « Le gouvernement va réviser les fameuses aides à la compensation du handicap, c’est-à-dire les aides à l’investissement et au fonctionnement », affirme Jean-Pierre Philibert.

Il faut « qu’on mette en place progressivement ce qui va permettre de dynamiser l’économie mahoraise […] Vous avez deux territoires, la Guyane et Mayotte, qui sont des territoires à construire. Vous ne pouvez pas leur appliquer par transposition des mesures nationales. On est tous d’accord pour dire qu’il faut qu’il y ait une différenciation. Ça n’aurait pas de sens de définir aujourd’hui deux ou trois secteurs sur lesquels il faut faire porter essentiellement de l’effort. Je pense que la bonne solution pour Mayotte serait une zone franche globale – je pense que c’est ce que va retenir le gouvernement – où l’ensemble des secteurs seraient considérés comme prioritaires. »

Concrètement, le tout prioritaire c’est « réserver le fléchage d’un certain nombre de moyens au titre de l’aide fiscale à l’investissement, le CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), par exemple, à tous les secteurs. « Le tourisme, dans l’immédiat, n’est sûrement pas prioritaire et n’est pas le moteur du développement de Mayotte. Mais on ne vote pas des outils pour deux ans. Si on arrive à régler des problèmes extrêmement importants comme l’insécurité, qui peut dire que dans trois ou quatre ans, le tourisme ne sera pas un vecteur du développement de Mayotte ? Le numérique est un secteur qui est totalement en pointe à La Réunion, un peu à la Martinique. Ce n’est pas encore quelque chose qui, en termes de PIB (Produit intérieur brut), pèse ici. Mais demain, si Mayotte est un peu mieux connectée au monde par l’aérien, le maritime, la téléphonie, etc., je pense que ça va booster le numérique. »

« Un leadership économique à prendre »

« Il faut reconnaître au plus haut niveau l’exception mahoraise. Nos Outre-mer sont extrêmement hétérogènes. Aucun territoire n’a le même statut. Nous avons des territoires qui sont en décrochage en termes d’IDH (Indice de développement humain), de PIB, etc. – je pense à la Guyane – ou en décrochage démocratique sévère. La Martinique vient de perdre 25 000 habitants. » 

« Je voudrais qu’on dise demain, on va à Mayotte parce que c’est un formidable terrain d’opportunités. Oui, il y a des difficultés à Mayotte, oui il y a de l’insécurité, oui c’est compliqué d’être entrepreneur, oui c’est enclavé. Mais c’est aussi un territoire où il y a beaucoup de choses à faire. Il faut renverser cette image en métropole et que les Mahorais ont eux-mêmes. »

Mayotte a des atouts, à commencer par son positionnement « dans le canal du Mozambique, dans une région où il y aura dans quelques années 40 millions de francophones, où il y a un leadership économique à prendre qui n’a pas encore été pris véritablement dans la zone. L’Afrique du sud ne joue pas son rôle, le Mozambique n’est pas encore une grande puissance. La France est dans le canal du Mozambique. Et la France, c’est Mayotte, et Mayotte, c’est la France. »

 

« Je considère que M. Galarme va disparaître de l’organigramme »

Thierry Galarme, le président du Medef local, non candidat à sa succession, « était le représentant du Medef local au sein de la Fedom », indique le président Jean-Pierre Philibert. « Mayotte a deux représentants territoriaux qui tournent au conseil [de la Fedom]. Nous avions Monsieur Galarme, qui n’est absolument pas le représentant de la Fedom à Mayotte. J’aurais souhaité le rencontrer. Je n’interviens pas dans les discussions au sein du Medef. Cette organisation se déterminera comme elle entend se déterminer. J’ai cru comprendre que M. Galarme ne serait plus président. J’en prends acte et je me réserve naturellement de faire la transposition de sa décision au sein de la Fedom. Je considère que M. Galarme […] va disparaître de l’organigramme de la Fedom. »

Mayotte peut-être éligible à des fonds européens d’envergure

A Mayotte, « on utilise un peu mieux les fonds européens que dans les autres territoires », se félicite Jean-Pierre Philibert. Selon lui, Mayotte pourrait être éligible au plan Juncker. L’île « a besoin d’équipements structurants lourds […] Il va falloir trouver de l’ingénierie, monter les dossiers. Le ticket d’entrée de Juncker, c’est 50 millions d’euros. Je ne suis pas sûr qu’il soit du même ordre à Mayotte. »

 

Avions : des tarifs élevés, mais pourquoi ?

« Il n’y a pas de concurrence » : pour Feizal Abdoollah, représentant à Mayotte des compagnies aériennes Air Madagascar et Kenya Airways, via la société Rogers Aviation, c’est la principale cause des tarifs élevés pratiqués dans la région pour prendre l’avion.

Depuis qu’AB Aviation « a suspendu ses vols à Mayotte », il reste possible d’emprunter au départ de Dzaoudzi les avions de Corsair, Kenya Airways, Air Austral, Ewa, Air Madagascar ou de la compagnie low cost Int-Air Îles. De quoi faire jouer la guerre des prix entre sociétés ? Pas vraiment, selon Feiza Albdoollah. Ewa est une filiale d’Air Austral qui est elle-même « entrée au capital d’Air Madagascar. » A la clé, un arrangement entre ces compagnies, pour les vols reliant Mayotte à Madagascar. Air Madagascar « opère seulement sur Tana » et Ewa, filiale d’Air Austral,  « a repris les provinces ». Dans ce contexte, « les clients n’ont pas le choix du tarif. Air Austral est leader et impose les prix », estime celui qui est aussi directeur de l’agence de voyages Bluesky de Mamoudzou. Avant de nuancer : « Les compagnies aériennes, cela n’est pas un business qui rapporte de l’argent. »

Une nouvelle compagnie aérienne en mars

La rivalité entre Air Austral et Corsair a toutefois du bon, sur les vols pour La Réunion. Corsair « a mis en place deux vols par semaine à 199 € aller / retour, sur certains sièges. » Air Austral a aligné ses tarifs. « Avant, il fallait compter le double. Corsair avait cessé cette ligne fin juin. Elle reprend le 25 janvier. » Autre bonne nouvelle, pour les voyageurs : « En mars va naître Air Corail, une nouvelle compagnie comorienne, qui va opérer sur Mayotte, avec un bombardier CRJ100 de 50 places. Ça peut faire baisser les prix », analyse Feizal Abdoollah.

« Les compagnies en ont marre d’entendre dire qu’elles sont chères », commente de son côté Ayub Ingar, le directeur d’Ewa Air. Née il y a quatre ans, la compagnie mahoraise affiche un résultat net positif depuis deux ans, malgré des dépenses incompressibles : personnel, entretien des appareils ou encore carburant. Il commente : « À Mayotte, le prix du pétrole est le double de celui de La Réunion. En décembre, nous l’avons payé 93 centimes le litre. Beaucoup de compagnies ne font que l’appoint à Mayotte, sauf Ewa, qui est basée ici. » Les taxes et redevances peuvent peser pour plus de 60 % du prix d’un billet, lors d’opérations de promotion. Elles s’élèvent à « 170 € par passager pour un aller/retour à Moroni », cite en exemple Ayub Ingar.

Certaines de ces taxes « sont prélevées par l’État pour tout un tas de services, comme la navigation aérienne des contrôleurs, la sécurité et la sûreté aéroportuaire », détaille le directeur de l’aéroport de Mayotte, Yves Christophe. En parallèle, l’aéroport, géré par un délégataire de service public, facture l’utilisation de ses services et installations aux compagnies aériennes, via des redevances. « On a construit une nouvelle aérogare. On doit récupérer cet investissement, entretenir le petit entretien et la piste. » Pour l’atterrissage à Dzaoudzi d’un avion ATR 72 de 50 places, une compagnie doit s’acquitter de 107 euros (par avion, NDLR), auxquels s’ajoute une redevance par passager régional d’environ 15 euros. Ces tarifs sont fixés par le délégataire, après consultation des compagnies aériennes. Les prix sont validés par un organisme de direction des aéroports.

 

J’ai testé pour vous le bon Ladom

Dans le cadre de la continuité territoriale, l’Agence de l’outre-mer pour la mobilité (Ladom) offre sous conditions de ressources des bons pour l’achat de billets d’avion vers la métropole. Comment cela se passe-t-il concrètement ? Il faut bien reconnaître que la demande, qui se fait en ligne sur le site de Ladom (www.ladom.fr), rubrique « Continuité territoriale », est d’une simplicité confondante. Munie des pièces justificatives scannées, j’ai effectué la demande en moins de 15 minutes. Et miracle : le traitement du dossier est tout aussi rapide : une quinzaine de jours plus tard, j’ai reçu mon bon. C’est ensuite que les choses se sont compliquées. En effet, difficile de trouver une agence de voyage qui accepte mon bon. J’ai fait chou blanc dans deux de ces agences situées à Mamoudzou avant d’en trouver une qui daigne le prendre, en me ponctionnant des frais de dossier sur l’utilisation dudit bon – pas terrible quand on sait qu’il s’agit d’une aide sociale.

Rappelant à l’occasion de ce dossier pour avoir davantage de détails, j’ai appris que ladite agence ne les prenait plus « pour l’instant« . Jusqu’à quand ? Mystère. L’agence de Ladom à Mamoudzou, aux horaires déjà peu pratiques pour qui travaille*, ne répond quasiment jamais au téléphone. Comment savoir quelles agences prennent ce bon, alors ? Réponse simple : il vous faudra prendre votre voiture et votre mal en patience pour utiliser cet argent mis à disposition des ultramarins pour se déplacer au sein de la France, un droit qui semble oublié par les entreprises privées de voyage.

* Accueil du public du lundi au jeudi sans rendez-vous de 8h à 12h, avec rendez-vous les mêmes jours de 14h à 16h.

 

Aménagement | Inauguration en fanfare de l’aire de jeux de Passamaïnty

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En présence du maire Mohamed Majani et de son adjoint Mohamed Moindjie, l’aire de jeux de Passamaïnty a été officiellement inaugurée hier. Un événement festif qui a fédéré les générations autour d’un espoir : préserver cet aménagement qui rencontre d’ores et déjà un franc succès.

« Un supplément d’âme dans le quartier ». C’est avec ces mots que Mohamed Majani a inauguré l’aire de jeux de Passamaïnty en compagnie de son adjoint Mohammed Moindjie. Si les installations sportives n’ont pas attendu cet événement pour être utilisées par la population, l’événement revêt un caractère symbolique pour les autorités. « Il s’agit d’un espace pour se retrouver, se détendre en sécurité et en liberté (…) Les problèmes d’un quartier s’apaisent toujours lorsqu’on se rencontre et échange sur ce type d’infrastructures », se réjouit le maire. Pour son adjoint Mohammed Moindjie, cette nouvelle installation s’inscrit dans le cadre du projet global « Plan paysage », « qui prévoit l’installation de nombreuses infrastructures de ce type dans un futur proche à Tsoundzou, M’tsapéré, etc. », ambitionne-t-il.  Après une représentation musicale détonante de l’association Mawa Vert de Passamaïnty et un discours de remerciement, Mohamed Majani  a découpé le ruban tricolore séparant les aires de jeux pour enfants. Ces derniers ont alors investi le lieu dans une ambiance euphorique, suivis par le maire qui a testé lui-même les balançoires. 

Préserver les installations   

Si les sourires et les rires sont légion, une question préoccupe l’assemblée : comment préserver ce lieu des dégradations pour en profiter sur le long terme? « Nous avons préféré nous appuyer directement sur la population plutôt que de privilégier une approche sécuritaire », explique Mohamed Moindjie. Dans cette perspective, une convention a été signée avec l’Association Adedupass qui détient l’autorisation d’occupation temporaire du site, et la municipalité qui a déboursé quelque 250 000 euros pour aménager les lieux. Un investissement qui fait la joie de la population par-delà les classes sociales et les générations.   

Mise en examen de Ramlati Ali | « Je ne suis coupable de rien du tout »

L’ex-députée Ramlati Ali a été mise en examen hier soir et placée sous contrôle judiciaire pour complicité d’établissement et d’utilisation de fausses procurations. « Je ne suis coupable de rien du tout », a-t-elle déclaré, prétendant avoir simplement donné le nom d’un confrère médecin pour délivrer des certificats médicaux dans le cadre de l’établissement de procurations. Ce sont ces 40 procurations qui sont justement au cœur de l’affaire et qui ont déjà valu à un major de gendarmerie de la brigade de M’Tsamboro d’avoir été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire il y a quelques mois.

Le placement sous contrôle judiciaire de Ramlati Ali est assorti de deux obligations : celle de ne pas entrer en contact avec les deux autres personnes également mises en examen dans la même affaire et celle d’informer le juge d’instruction pour tout déplacement. 

 

Vols avec armes sur la plage de N’gouja dimanche après-midi

Deux vols avec armes ont eu lieu sur la plage de N’gouja (Kani-Kéli) dimanche 11 février. A 12h30 ce jour-là, des promeneurs sont pris à partie au bout de la plage par trois individus âgés de 20 ans environ et porteurs de chombos. Ces derniers forcent les victimes à leur remettre leurs téléphones portables sous la menace de leurs armes. A 15h30 ce même dimanche, une touriste slovaque qui marche sur la plage en téléphonant est agressée par l’arrière par un homme entre 25 et 30 ans tentant de lui arracher son téléphone. Elle résiste mais lâche l’objet dès qu’elle réalise que son agresseur brandit une machette. 

 

Faites de l’art, pas la guerre

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Ce week-end, des habitants de Dembéni et d’Iloni ont peint les tôles des habitations longeant la rocade. Une initiative artistique qui vise aussi à créer du lien social pour éviter les tensions intervillageoises.    

« Aujourd’hui, j’ai peint un bonhomme, et c’était trop bien ». Le long de la rocade entre Dembéni et Iloni, une horde d’enfants surexcités donnent des couleurs aux tôles. A l’initiative de la mairie de Dembéni, une cinquantaine d’habitants des deux communes voisines se sont réunis ce samedi pour une opération aussi artistique que sociale. « A l’origine, le projet est né du centre de loisirs », rembobine Sophie Baluel, cheffe de projet sur le renforcement et la revalorisation de la centralité urbaine à la mairie de Dembéni. « L’idée sous-jacente est la suivante : la tôle enlaidit notre paysage à Mayotte et particulièrement à Dembéni. La peindre permet de l’embellir tout en sensibilisant sur son usage qui reste un danger », explique-t-elle. Paysages, personnages, messages de bienvenue… L’objectif esthétique de la démarche saute aux yeux. Mais derrière cet arc-en-ciel de couleurs, le but de l’événement est également de « créer du lien social ». « Cela permet une meilleure cohésion du paysage entre Dembéni et Iloni, mais aussi de rassembler les jeunes », se réjouit la cheffe de projet, des éclats de peinture au coin du sourire.  

« Éviter les bagarres »

Si la majorité des participants sont des enfants, quelques adultes se mêlent à l’expérience. « Des mères sont venues peindre avec nous. D’une manière générale, le projet est très bien reçu par la population », apprécie Sophie Baluel. « Les jeunes du centre de loisirs sont partis chercher les autorisations eux-mêmes auprès des habitants. Certains ont tellement apprécié qu’ils ont astiqué et rafistolé leurs tôles avant qu’on les peigne », poursuit-elle. Loin d’être insensibles au caractère social de l’événement, les enfants reconnaissent, avec leurs mots, l’utilité publique d’une telle initiative : « Si tout le monde faisait de la peinture, nous serions réunis et il n’y aurait plus de bagarres comme celles entre Iloni et Dembéni. Dans le monde, il faut être amis », plaide un garçon de 11 ans, de la peinture dans les cheveux. Un sentiment partagé par ses camarades tout aussi recouverts de peinture multicolore. Prochaine étape ? « Finir la fresque jusqu’à Iloni ! », ambitionne Sophie Baluel. De quoi apporter des couleurs à la route, mais aussi dans la vie des habitants.

Destruction de cases à M’tsapéré Bonovo

Les services municipaux de la ville de Mamoudzou, appuyés par les polices nationale et municipale, ont procédé vendredi à la destruction de plusieurs cases en tôle construites illégalement au sein du quartier Bonovo, sur les hauteurs de M’tsapéré. Selon un agent du service technique de la municipalité, « l’objectif de cette opération est de libérer les parcelles pour une vaste opération d’aménagement ». Plusieurs familles qui n’avaient pas eu le temps de vider leurs habitations ont été sommées de quitter les lieux sous huitaine. « D’autres opérations vont suivre dans les différents quartiers de la commune », a déclaré un représentant du service foncier de la municipalité.

 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes