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Hausse de 40 % des cotisations : les explications du SIDEVAM

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Le syndicat mixte devait se réunir hier matin pour décider d’une hausse des cotisations demandées aux intercommunalités de l’île. L’annonce a de quoi inquiéter, alors que la mauvaise gestion de ses finances est régulièrement pointée du doigt. 

Le SIDEVAM vit-il ses dernières heures ? Le syndicat chargé de la collecte et du traitement des déchets a annoncé envisager une augmentation de 40 % des cotisations des communautés de communes. Mais le conseil syndical réuni ce mercredi matin a finalement décidé de reporter la séance pour “manque d’éléments”, indique Madi Saïd, vice-président en charge de la collecte. “Nous devons retravailler la question des cotisations et des charges que nous avons par rapport à certaines compétences qui nous incombent, et que nous devons réduire”, justifie Assani Saindou Bamcolo, le président du SIDEVAM. 

Pour autant, le chiffre de 40 % est toujours sur la table. Une hausse spectaculaire qui risque de faire grincer des dents plus d’un élu, alors que le syndicat est régulièrement la cible des critiques pour la gestion hasardeuse de ses finances et la qualité décriée des services rendus. Déjà en 2018, la chambre régionale des comptes épinglait le SIDEVAM, et signalait sa fragilité financière qui, avec une “capacité d’autofinancement de 0,3 million d’euros en 2017 ne permettait pas à l’établissement de participer au financement de ses investissements”. En cause, une masse salariale importante, un temps de travail légal fluctuant, des cessions de véhicule de collecte réalisées dans des conditions contestables, et un non-respect des principes fondamentaux de commande publique, entre autres travers… 

Des besoins d’investissements 

Et visiblement, la situation ne s’est pas arrangée. “Nous avons de gros soucis avec les camions, sans parler des investissements que nous devons faire concernant l’aménagement de nos locaux”, justifie Assani Saindou Bamcolo. S’il reconnaît une gestion “délicate” des dépenses, celui qui est aussi maire de Koungou avance plusieurs facteurs qui ont contribué à mettre le syndicat en difficulté : la qualité des voiries qui réduit “la durée de vie d’un camion à trois ans à peu près à Mayotte” ; des retards dans les cotisations des intercommunalités ; la jeunesse du SIDEVAM, né en 2014 de la fusion des cinq structures intercommunales ; ou encore la difficulté du travail qui conduit à un absentéisme chronique des agents, dont beaucoup n’ont pourtant pas l’âge de partir à la retraite. Quant au calcul qui a mené à envisager une hausse des taux de près de la moitié, Bamcolo botte en touche et renvoie à son directeur général adjoint. 

S’il n’a pas non plus de “chiffre en tête”, Ibrahim Ahmed-Combo avance quant à lui la nécessité de procéder à des investissements colossaux, pour “mettre aux normes” la structure et enfin “tourner la page” de plusieurs années d’une collecte “faite difficilement”. Pour aller de l’avant, il faut d’abord, selon lui, équiper Mayotte des huit déchetteries annoncées dans le Plan d’élimination des déchets ménagers et assimilés (PEDMA) dont aucune n’est encore opérationnelle. “Nous avons enfin contractualisé avec l’Établissement public foncier d’aménagement de Mayotte (EPFAM) pour régler le problème du foncier, et nous avons identifié trois terrains : un à Hamaha à côté de la décharge de Mamoudzou, un deuxième à côté du quai de transfert de Malamani, et un dernier à Bandrelé”, souligne le responsable. Dans sa liste aussi, la construction d’un garage pour la maintenance des camions. “Ceux en charge de la réparation et de l’entretien, ils travaillent sous le soleil et sous la pluie, aucun maire n’est venu constater la situation, il faut mettre cela aux normes !”, insiste-t-il. 

La gestion financière pointée du doigt 

Quant aux critiques sur la mauvaise gestion financière, Ahmed-Combo assure mettre les bouchées doubles pour remplir les différentes recommandations adressées en 2018 par la chambre régionale des comptes. Appels d’offres pour dégoter les prestataires les plus compétitifs pour la location des camions, les équipements de protection individuels, les pneumatiques, les pièces détachées… Le SIDEVAM a aussi recours à deux bureaux d’étude pour clarifier la collecte entre les différents acteurs et optimiser la gestion des ressources humaines et des finances. “Ma feuille de route est prête, tous les projets sont sur la table, et je veux qu’on me finance”, lâche le directeur général des services par intérim. 

Bon courage, malgré tout, pour faire avaler la pilule aux élus ! Pour certains, ce sont tout de même plus d’un million d’euros qu’il faudrait sortir de leur poche, alors même qu’ils ont déjà voté leurs budgets… Et ce geste, les intercos ne vont sûrement pas le faire de gaieté de cœur. Surtout quand, dans les orientations budgétaires qui leur ont été transmises, les élus remarquent plutôt un déficit de plusieurs millions d’euros et une augmentation inexpliquée de 30 % de la masse salariale. Un contrôle “sévère” de la chambre régionale des comptes serait d’ailleurs en cours, et l’annonce subite d’une hausse de 40 % des cotisations ne risque pas vraiment de plaider en la faveur du SIDEVAM.

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