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La guerre est déclarée entre la Cimade et le Collectif des citoyens de Mayotte

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Cela fait plus d’une semaine que le Collectif des citoyens de Mayotte a entamé un bras de fer avec la Cimade. Le collectif accuse l’association bénévole de vouloir s’immiscer dans les décisions prises par les autorités, notamment le préfet qui a ordonné la démolition de plusieurs cases en tôles. Alors depuis plusieurs jours certains membres du collectif campent devant le local de la Cimade et demandent son départ de Mayotte.

Deux associations, deux causes complètement différentes. La Cimade et le Collectif des citoyens de Mayotte ne pourraient être plus opposés qu’en ce moment. Les deux structures sont en conflit depuis plus d’une semaine, et pour cause, le décasage du quartier de la Pompa ordonné par un arrêté préfectoral dans le cadre de la loi Elan. Avec l’appui d’autres organisations nationales et internationales, la Cimade soutient les habitants de ce quartier qui ont fait un recours devant le tribunal afin d’être relogés dans des logements dignes. Chose qui n’a pas plu aux membres du Collectif des citoyens de Mayotte. Lors de l’audience examinant le recours qui a eu lieu le 13 décembre, « une vingtaine de personnes apparentées au Collectif des citoyens de Mayotte ont manifesté contre ce contentieux », affirme la Cimade. Mais ça ne s’est pas arrêté au tribunal puisque les membres du collectif sont ensuite allés jusqu’au local de la Cimade et campent devant depuis plusieurs jours. « Ils ont tenté violemment de s’y introduire. Cette tentative a duré plusieurs heures, le tout sous une pluie d’insultes et de cris permanents », assure la Cimade dans un communiqué de presse. Une version qui n’est pas complètement contestée par le collectif mais qui est quelque peu nuancée. « On ne les a pas menacés, on leur a juste demandé de sortir pour discuter. Ils ont prétendu qu’on allait les agresser mais nous ne sommes pas violents », martèle Safina Soula, la présidente du Collectif des citoyens de Mayotte. La police est arrivée sur les lieux mais n’a pas réussi à déloger les campeurs. « On se demande pourquoi on les laisse faire. La police n’a rien fait parce que je pense qu’elle veut avoir la paix sociale », estime Mathilde Detrez, chargée de projet à la Cimade de Mayotte. Quoi qu’il en soit, les deux parties ont porté plainte pour diverses raisons. « On a porté plainte pour tentative d’intrusion, insultes et menaces. Il n’y a pas eu de dégâts matériel mais ils nous empêchent de faire notre travail et c’est inadmissible », déclare la représentante de la Cimade sur l’île. Les représentants du collectif ripostent et ont déposé plainte car ils accusent certaines personnes de la Cimade de les avoir filmés et photographiés à leur insu. Une version réfutée par les accusés. « Je veux bien qu’ils nous montrent les preuves des photos et vidéos. Ce sont eux qui n’ont pas arrêté de nous filmer », contredit Mathilde Detrez.

De la colère des deux côtés

L’événement du 13 décembre est la goutte de trop pour le Collectif des citoyens de Mayotte. « Les gens de la Cimade se comportent comme s’ils avaient conquis Mayotte, comme s’ils avaient le pouvoir et personne ne dit rien. Ils veulent décider à la place de tout le monde : les maires, le préfet, le recteur mais ils ne décideront pas pour la population mahoraise », avertit Safina Soula, faisant référence à un recours devant le tribunal qui obligeait le maire de Tsingoni à scolariser des enfants et aux décisions des juges qui demandaient au préfet de reloger des familles délogées. « Nous ne faisons pas les lois, on est là pour appliquer le droit français dans un territoire français », répond la chargée de projet de la Cimade. Elle tient de ce fait à rectifier une idée reçue. « Les personnes que nous aidons sont soit françaises, soit en situation régulière ou ont le droit à un titre de séjour. » Qu’importe, pour le Collectif des citoyens de Mayotte qui exige le départ de la Cimade de Mayotte. « C’est une honte que cette association vienne ici et nous empêche de développer notre territoire comme on l’entend. Qu’ils aillent aux Comores, à Madagascar, mener leurs actions. Nous ne voulons plus d’eux », insiste Safina Soula. Et cette dernière est catégorique, ils ne céderont pas tant qu’ils ne seront pas entendus par le président du Conseil départemental et le préfet. « Sans cela on va continuer à camper devant leur local parce qu’il s’agit maintenant d’un rapport de force. On veut leur montrer qu’on est chez nous », continue la présidente du collectif. Mais la Cimade ne l’entend pas de cette oreille. « On ne se laissera pas faire. On continuera le combat quoi qu’il en soit. » La guerre est donc bel et bien déclarée, et elle semble être arrivée à un point de non retour.

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