Le camion médicalisé du réseau périnatal de Mayotte propose des consultations itinérantes médicales (gynécologiques et obstétriques) et sociales d’informations et d’orientation. Chaque semaine, une sage-femme et une intervenante sociale sillonnent les routes et les communes du 101ème département pour aller à la rencontre des femmes en âge de procréer et de leurs conjoints.
Pour ce mois de février, l’équipe de la Répémobile se présente le jeudi 3 de 8h30 à 15h à la MJC de Mroalé, le mardi 8 de 8h30 à 15h à proximité de l’association Espoir réussite à Doujani et le jeudi 10 de 8h30 à 15h à la MJC de Chiconi.
Dans le cadre de la lutte contre le travail dissimulé, une opération de police conjointe entre les services territoriaux de la police judiciaire et de la police aux frontières était déclenchée le jeudi 27 janvier à Mamoudzou de 7h30 à 10h. C’est ainsi que les enquêteurs de la brigade mobile de recherches et du groupe d’enquête et de lutte contre l’immigration clandestine procédaient, avec l’assistance du groupe d’appui opérationnel à l’interpellation de nombreux conducteurs de scooter, se livrant à l’exercice illégal de chauffeur de taxi.
Stationnés près de la barge de Mamoudzou, ces derniers attendent l’arrivée des piétons qui débarquent et traditionnellement se mettent en quête d’un moyen de transport. Ayant à disposition un second casque moto, ils n’hésitent pas à héler les passagers qui s’empressent d’enfourcher la selle et de quitter les lieux. Une cinquantaine de scootéristes étaient interpellés, dont 25 identifiés en tant que taxi clandestin. Chaque client était entendu ainsi que les mis en cause qui se voyaient notifier une amende. Leur situation administrative sur le territoire était également vérifiée. Les 25 scooters étaient saisis et placés sous scellés en attente de restitution dès le paiement du montant de l’amende.
Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, Bruno Le Maire, ministre de l’économie, des finances et de la relance, et Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, ont confié à l’inspection générale des finances (IGF) une mission relative à la régulation du prix des carburants et du gaz dans les départements ultramarins.
La mission analysera la structure de prix des différents types de carburants et du gaz embouteillé vendus dans les cinq départements d’Outre-mer, en se focalisant sur la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane – ces trois territoires se singularisant par le monopole historique de l’entreprise Sara sur le raffinage. Elle pourra en outre interroger la pertinence du modèle actuel de fixation des prix dans le contexte de la transition énergétique. Les premiers résultats de la mission sont attendus à la fin du mois de mars 2022.
Les prix des carburants et du gaz sont réglementés dans les départements d’Outre-mer du fait d’une situation locale spécifique : carburants devant répondre aux réglementations de l’Union européenne, logistique dédiée à ces territoires, situation de monopole ou de quasi-monopole des opérateurs. Dans ce contexte, la régulation des prix nécessite une méthode d’élaboration d’un tarif réglementé, en substitution au prix de marché, qui soit économiquement raisonnable tant pour les opérateurs que pour les consommateurs.
Cette mission s’inscrit dans un contexte marqué par la forte croissance du cours mondial des hydrocarbures depuis 2021, qui résulte de la sortie de crise mais aussi des choix opérés par certains pays producteurs, par la forte baisse de la consommation en 2020-2021 (y compris celle du carburant dédié à l’aviation) qui a fortement perturbé les équilibres de fixation des prix, et par les enjeux de la transition énergétique, qui doivent être anticipés pour que le modèle de fixation des prix ne constitue pas un frein à cette transition.
Cette mission complète les mesures déjà prises par le gouvernement pour limiter l’impact du prix de l’énergie sur le pouvoir d’achat des consommateurs métropolitains et ultramarins : indemnité « inflation » de 100 euros pour tous les Français dont les revenus sont inférieurs à 2.000 euros nets mensuels ; chèque énergie exceptionnel de 100 euros fin 2021 pour les 287.000 ménages bénéficiaires en Outre-mer, avec possibilité d’utilisation pour le paiement des bouteilles de gaz ; augmentation de l’indemnité kilométrique ; bouclier tarifaire plafonnant la hausse de l’électricité à plus 4% au 1er février 2022, notamment au moyen d’une baisse massive de la fiscalité appliquée sur l’électricité (TICFE).
L’État ne perçoit aucune fiscalité sur les carburants distribués Outre-mer et ne dispose donc d’aucun levier direct sur le prix de ces carburants, contrairement aux collectivités qui perçoivent l’octroi de mer, l’octroi de mer régional et la taxe spéciale sur les carburants.
Élus le 12 novembre dernier, les nouveaux membres de la chambre de métiers et de l’artisanat font face à une situation financière agonisante. Un cabinet d’experts doit éplucher les comptes depuis 2018 afin de déterminer le portefeuille réel de l’institution, étape indispensable pour recevoir des subventions et sortir la tête de l’eau d’ici la mi-2022.
Mieux vaut avoir les reins solides à la chambre de métiers et de l’artisanat. Depuis le 12 novembre 2021, date de la prise de fonction de ses membres et de l’élection de la présidence, pas un jour ne passe sans qu’une mauvaise surprise ne vienne miner le moral des troupes. La faute à une situation financière à l’agonie. « Le président sortant a dit qu’il y avait suffisamment d’argent dans les caisses », relate Saindou Aboutoihi, le nouveau trésorier. En réalité, le compte bancaire affiche un solde de « seulement » 246.000 euros, bien loin des 600.000 euros annoncés.
Pis encore, l’absence de bilans comptables depuis 2018 n’arrange en rien la découverte de ce pot aux roses. Seule solution pour redresser la barre : faire appel à un cabinet d’experts pour éplucher le cash flow de ces quatre dernières années. Et ainsi dépoussiérer cette « comptabilité masquée » selon l’élu, issu de la liste Avenir des artisans de Mayotte. Les fonds disponibles permettent uniquement le paiement des salaires mensuels, évalués à 60.400 euros.
Une fermeture évitée de justesse
Dans le même temps, des impayés font leur apparition, « au fur et à mesure », sur le bureau de l’équipe en place. Exemple avec cette facture exorbitante, chiffrée à 38.000 euros, chez un opérateur téléphonique. « Nous avons bloqué des transactions, telles que des billets d’avion, que nous ne jugions pas indispensables. Sinon, nous aurions dû fermer la CMA fin décembre. » Difficile dans ces conditions de rémunérer les entreprises intervenues sur le chantier du centre de formation et d’apprentissage. « Nous leur présentons nos excuses et nous leur demandons d’être patientes, nous avons été obligés de faire des choix comptables ! Nous faisons toutes les démarches nécessaires pour débloquer cette situation, mais les procédures administratives sont longues… »
Pour ne rien arranger, la gestion passée empêche la réception de fonds, indispensables au bon fonctionnement de la chambre consulaire. « Le Département a gelé son financement de 590.000 euros pour 2021 », confie Saindou Aboutoihi. Avant d’évoquer la nomination d’un membre de la CMA « pour resserrer les liens » avec la collectivité et « pour jouer la carte de la transparence ». En clair, il va falloir montrer patte blanche pour convaincre les financeurs de mettre la main à la poche. Idem à l’échelle nationale, à l’heure où la présidente, Radhia Oumari, est en pourparlers avec CMA France pour négocier un chèque de 650.000 euros. « Nous devons être en capacité de justifier les sommes qui nous ont été attribuées avant de quémander. »
Selon le trésorier, cette période trouble risque de perdurer au moins jusqu’à la mi-2022. « Le préfet va nous accompagner pour sortir la tête de l’eau. » En attendant l’assainissement des finances, Saindou Aboutoihi balaie les critiques à l’égard du nouveau bureau d’un revers de la main. « Que l’on ne nous qualifie pas d’incapables ! Ce n’est en aucun cas une question de compétences. »
Le 30 janvier 2022, les auditeurs ont pu découvrir le tout premier opus du podcast Halé Halélé. Chaque dernier dimanche du mois à 17h, heure mahoraise, les curieux et amoureux de la culture pourront découvrir l’Histoire et les légendes de l’île aux parfums. Une pause instructive à consommer sans modération.
“Halé, Halélé… C’est ainsi que commencent tous les contes mahorais.” Pendant des siècles, les traditions, les mythes et les histoires de Mayotte ont été transmises oralement. Conséquence ? De nombreux témoignages se sont éteints avec leurs conteurs. Si ces légendes se partageaient autour d’une assemblée, aujourd’hui, grâce à ses podcasts, la journaliste Abby Said Adinani espère redonner vie à ces pans d’Histoire. Telles les pièces d’un puzzle, sept rendez-vous radiophoniques verront le jour en 2022. De quoi éclairer les lanternes des Mahorais à la recherche de leurs racines.
Redonner vie au passé
Au détour d’une rencontre avec la journaliste Tiziana Marone, Abby Said Adinani découvre la collection « Cahiers des Archives orales ». Un projet qui a vu le jour dans les années 1990. “Face à la tradition orale, ces personnes ont essayé de retranscrire à l’écrit tout ce qu’ils ont pu : allant de village en village, écoutant inlassablement pour retranscrire le plus fidèlement possible toutes les anecdotes historiques que leurs hôtes voulaient bien leur confier”, explique l’auteur du podcast Halé Halélé.
En août 2021, celle-ci décide de mettre à profit ces ouvrages et leurs auteurs. Elle écrit, structure, pense, enregistre et monte chaque épisode. Un travail mémoriel qui lui tient tout particulièrement à cœur. “J’ai toujours eu une appétence pour l’Histoire et le patrimoine immatériel. Concernant l’histoire de Mayotte, nous découvrons des choses nouvelles chaque jour et nous avons encore tant à apprendre”, relate cette amoureuse de la culture qui partage aujourd’hui sa vie entre l’Île-de-France et le 101ème département.
Des ondes positives
Disponibles sur Anchor et Spotify, les différents numéros traiteront tour à tour des villages, des personnages illustres ou encore des monuments historiques mahorais. “L’objectif est de laisser parler des intervenants qui ont connu la Mayotte d’antan. Qu’ils puissent raconter leurs souvenirs, redonner vie à ceux-ci”, détaille la journaliste. Dans un format de trente à quarante minutes, les auditeurs profiteront de témoignages, de lecture ou encore d’interludes de musique traditionnelle rythmant cette rencontre privilégiée avec le passé du territoire.
En moins de 24 heures, Abby Said Adinani a déjà reçu de nombreux retours positifs sur son travail, tant sur le fond que sur la forme. De quoi encourager ce projet et mettre en avant les histoires plurielles de Mayotte qui ont contribué à édifier celle avec un grand “H”.
La chanteuse à la voix d’or a su conquérir le coeur du public comorien lors de sa participation à la deuxième édition du concours Nyora, qu’elle a gagné. La carrière de Kueena prend désormais une autre tournure, les opportunités se présentent et l’artiste compte bien les embrasser. Mais qui est réellement Kueena ? Quelles sont ses aspirations ? La chanteuse se livre en toute intimité.
Son sourire enjôleur a su charmer les coeurs des milliers de téléspectateurs qui ont suivi l’aventure des candidats du concours Nyora. Mais si Kueena a fait partie des favoris dès le début de la compétition, c’est surtout grâce à sa voix envoûtante. À la surprise générale, elle est arrivée en tête des votes du public et du jury. « J’espérais aller loin, mais je ne pensais pas gagner », reconnaît-elle. Pourtant, ce fut bien le cas et, depuis, la chanteuse vit un rêve éveillé. Ce concours lui ouvre la porte de tous les possibles. Le chèque de cinq millions de francs comoriens qu’elle a remporté, soit 10.000 euros, va lui permettre de préparer son album. Il sera disponible à Mayotte, mais également aux Comores, et dans toutes les îles voisines pour ainsi toucher le public international. Et si Kueena est déterminée à aller aussi loin, c’est parce que la musique est tout son univers. « Je chante depuis l’âge de quatre ans. Mes soeurs s’improvisaient professeures de chant et me donnaient des cours, des conseils », se souvient la jeune femme, originaire de Labattoir et Combani.
Toute sa famille a détecté son talent et l’a poussée à continuer dans cette voie. « Mes parents ont toujours été derrière moi, j’avais même des oncles qui faisaient de la musique traditionnelle et qui m’emmenaient en concert avec eux pour que je puisse chanter sur scène. » L’adolescente qu’elle était tente alors de passer le pré-casting de la Nouvelle Star en 2015, mais n’est pas sélectionnée à cause de son mauvais anglais. « Cet épisode de ma vie a cassé mon moral », révèle Kueena. Quelques mois plus tard, une tragédie touche sa famille. La jeune femme perd en effet l’une de ses soeurs et n’a plus goût à rien. « J’ai arrêté la musique, je voulais juste être présente pour ma famille », raconte-t-elle. Malgré les encouragements de sa mère qui l’incite à continuer, Kueena refuse de chanter. Arrive alors un homme qui changera sa vie. Son actuel manager et bras droit, Kais Darouechi. « Il m’a motivée, il était toujours derrière moi, il m’a poussée à continuer. » Kueena reprend alors goût à la musique pour le plus grand bonheur de son entourage.
Nyora, un coup de pouce et de grands projets
C’est d’ailleurs son manager qui l’a inscrite au concours Nyora. « On voulait qu’elle soit médiatisée, qu’elle soit connue partout en France et à l’international. Passer par les Comores permet de toucher plus de monde et d’avoir du réseau », explique l’agent. Kueena marchera-t-elle sur les pas de Soprano, Rohff ou Alonzo ? C’est du moins ce qu’espère son équipe. Gagner Nyora lui donne aussi plus de crédibilité aux yeux des professionnels de la musique. « En remportant le concours, Kueena est devenue ambassadrice de Comores Telecom, le premier opérateur du pays. Lorsqu’elle voudra collaborer avec un artiste en France, Comores Telecom pourra envoyer un SMS aux 800.000 habitants de l’archipel pour les mettre au courant, et c’est un argument de taille », poursuit Kais Darouechi. C’est donc toute une stratégie que ce dernier a mis en place pour propulser sa muse sur le devant de la scène. La principale concernée vise encore plus loin puisqu’elle a pour projet de passer le prochain casting de The Voice France.
Des sacrifices nécessaires pour réussir
Du haut de ses 25 ans, Kueena est maman d’une petite fille de trois ans. Trouver l’équilibre entre sa carrière de chanteuse et sa vie de mère n’est pas toujours évident. L’artiste doit parfois faire des sacrifices pour réussir. Et même si elle est persuadée de faire les bons choix pour son avenir et celui de sa fille, cela ne l’empêche pas d’être nostalgique à certains moments. « L’aventure Nyora a été dure à vivre sur le plan personnel. Je suis partie deux mois, c’est toujours compliqué pour une mère de laisser son enfants. J’ai parfois pleuré en pensant à elle », révèle Kueena. Malgré ce poids, la chanteuse n’a jamais songé à déclarer forfait. Elle se considère comme une femme forte et motivée qui fera tout son possible pour réaliser ses rêves. « Kueena a un fort caractère et elle n’abandonne jamais. C’est pour cela que je suis persuadé qu’elle sera une grande chanteuse », souligne son manager. Admirative de divas telles que Beyoncé, Mariah Carey ou Rihanna, Kueena est bien déterminée à trouver sa place parmi ces grands noms.
Kueena en trois questions
Pourquoi Kueena ?
« En réalité je m’appelle Xena. Mes soeurs adoraient la série et quand je suis née, elles ont voulu que je m’appelle comme ça. Mais pour mon nom d’artiste, j’ai choisi Kueena, en faisant référence à « queen » qui veut dire reine parce que je prône le girl power. »
Un featuring avec quel artiste ?
« Mon rêve est de faire un feat avec Beyoncé ! Je veux chanter avec elle et pourquoi pas la dépasser. J’y crois. »
Nyora : Une participation polémique ?
« Les gens doivent être plus ouverts d’esprit. On ne mélange pas la passion, la culture, avec la politique. Je suis née et j’ai grandi à Marseille, et je n’ai pas été confrontée à ces choses là. »
Un homme de cinquante ans habitant à Tsimkoura a été condamné ce lundi à trois ans de prison pour avoir frappé et menacé de mort son ex-compagne, le 18 décembre 2021. Deux semaines avant les faits, il avait pourtant déjà hérité d’une peine de six mois avec sursis pour le même motif.
Deux mois après son dernier passage au tribunal de Mamoudzou, Malik Tlili a bien du mal à se défendre. En comparution immédiate, ce lundi, l’absence de son avocat ne plaide pas en sa faveur. Ce dernier a expliqué que son client était positif au coronavirus le mois dernier et que donc, il ne pourrait pas le défendre sans un nouveau test négatif. La présidente ayant refusé le renvoi, l’avocat est parti sans demander son reste.
D’autant que l’affaire semble jouer d’avance. Deux semaines après une condamnation de six mois avec sursis pour avoir frappé sa compagne fin novembre, le quinquagénaire vit toujours à Tsimkoura, alors que le tribunal le lui avait interdit. « Elle m’a demandé de rester pour gérer le garage et vendre les voitures », indique celui qui est garagiste. En effet, les contacts dans un cadre professionnel sont toujours autorisés par la justice puisqu’elle s’avère être la seule gérante. Mais prétextant que l’activité ne pouvait tourner sans lui, il impose la cohabitation alors même qu’il a trouvé une colocation à Chiconi.
Le 18 décembre 2021, alors qu’un copain est passé lui rendre visite, il se met à nouveau en colère contre sa compagne qui doit rejoindre des amies à la plage. « Il me bloque, prend mon sac de plage et le jette à travers la pièce », se souvient-elle. S’ensuivent des insultes et des menaces de mort. « Je vais te couper la tête. Le justice ne me fait pas peur », lui crie-t-il. Les coups arrivent. Il lui tord le poignet, la projette, lui maintient avec un genou au sol et va même jusqu’à s’emparer d’un couteau de cuisine. Dehors, les amies tentent d’intervenir. L’une d’elles tombe sur le copain de Malik Tlili et ils conviennent ensemble d’appeler la gendarmerie, qui interviendra dix minutes plus tard.
« On est affligé de vous voir ici »
Alors qu’elle tient son masque avec ses mains tremblantes, la désormais ex-compagne paraît déterminée. Elle raconte son quotidien, les insultes, les menaces et notamment la peur provoquée par une future sortie de prison. « S’il n’y avait pas eu la présence de son ami, je ne serais pas là aujourd’hui », fait-elle savoir. Lui explique qu’il s’est mis à boire beaucoup et dès le matin. « J’ai perdu mon calme. Je me suis comporté comme un salopard », reconnaît l’homme, déjà condamné à onze reprises pour des vols, des violences, des délits routiers et des escroqueries.
Essayant de rejeter souvent la faute sur les autres, il fait remarquer que s’il avait pu « refaire ses papiers et repartir en métropole », l’issue aurait été bien différente. Une explication qui provoque l’ire de la présidente du tribunal et de ses assesseurs. « Le tribunal est affligé de vous voir ici, alors que vous êtes venu en novembre », dit l’une d’elles. Même chose pour le ministère public qui voit selon lui « un cas emblématique de violence » et qu’il ne faut pas qu’il sorte de prison pour commettre « l’irréparable ». Le parquet demande alors une peine de trente-six mois de prison. Une réquisition suivie par le tribunal qui condamne Malik Tlili à trois ans d’emprisonnement, auxquels s’ajoutent le maintien en détention, l’interdiction de porter une arme pendant cinq ans et le versement d’un euro de préjudice morale à la victime.
En application de la loi n°62-1292 du 06 novembre 1962 modifiée, la liste des candidats à l’élection présidentielle sera établie par le Conseil constitutionnel au vu des présentations qui lui seront adressés par au moins cinq cents élus habilités par la loi.
Jeudi 27 janvier a été publié au Journal Officiel de la République française le décret de convocation des électeurs à l’élection du président de la République, marquant ainsi le début de la phase de collecte des parrainages par le Conseil constitutionnel en vue de la présentation d’une candidature.
Un formulaire de présentation d’un candidat ainsi qu’une notice d’accompagnement ont été envoyés par la préfecture aux élus habilités par la loi. Conformément à l’alinéa 5 de l’article 3 de la loi précitée relative à l’élection du Président de la République au suffrage universel, seuls les formulaires et enveloppes imprimés par l’administration peuvent être utilisés à cet effet.
Chaque élu ne recevra qu’un formulaire et ne pourra parrainer qu’un seul candidat. Les élus disposant de plusieurs mandats donnant droit à présentation doivent en choisir un seul et cocher la case correspondante sur le formulaire. La date limite de réception des formulaires par le Conseil constitutionnel est arrêtée au 4 mars 2022 à 18h, conformément au premier alinéa de l’article 3 de la loi n°62-1292 du 06 novembre 1962. Il s’agit d’une date limite de réception et non d’une date limite d’envoi de la présentation par l’élu. Il est donc impératif d’anticiper les délais d’acheminement du formulaire. L’élu qui souhaite présenter un candidat remplit le formulaire en lettres majuscules et le signe personnellement de manière manuscrite. C’est l’original de l’imprimé et non une photocopie qui doit être envoyé.
Par dérogation, à Mayotte, l’original du formulaire de présentation d’un candidat peut être déposé, avant le 4 mars 2022 à 18h, contre récépissé, en préfecture par l’élu ou par l’intermédiaire d’un mandataire de l’élu, habilité à condition que ce dernier soit en possession d’un mandat écrit et signé par le présentateur et que l’identité du mandataire soit vérifiable par la présentation d’une pièce d’identité. Pour tous renseignements, les élus concernés par le présent dispositif peuvent prendre l’attache du bureau des élections de la préfecture.
Transdev Mayotte a signé des accords de partenariat avec cinq associations de quartier, habituées à intervenir en matière de médiation et d’accompagnement. L’objectif de ces collaborations est de permettre une unification sur le territoire de Mayotte et une coordination collective dans les quartiers. Ensemble ces structures œuvreront dans le sens d’une amélioration de la qualité de vie dans les quartiers, les lieux de passages des bus scolaires, et aux abords des établissements scolaires.
Les associations concernées sont SOP Manga Télé, Les grands Frères SC, conseil local des parents d’élève du collège Frédéric D’Achery, comité de surveillance citoyenne de Dagoni Majicavo, Trévani En Action. Le 26 janvier 2022, Transdev Mayotte a réuni l’ensemble des associations partenaires pour une remise de tenues unique afin de symboliser le démarrage de ces partenariats. Comme le rappelle le slogan de cette une union : mastaha, msomo, maesha, Maoré Ensemble (respect, éducation, la vie, Mayotte ensemble).
Ce mercredi 26 janvier, un dugong mâle a été retrouvé mort, flottant sur le lagon, par un pêcheur qui l’a signalé à l’opérateur nautique Mayotte Découverte, l’ayant à son tour averti au réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines (REMMAT) animé par le Parc.
L’animatrice du REMMAT, des agents du Parc, des membres des Naturalistes de Mayotte et du centre universitaire de formation et de recherche, habilités à intervenir sur l’animal, se sont déplacés sur site afin de gérer cette situation exceptionnelle. Ils étaient appuyés à distance par un vétérinaire spécialisé et par le réseau national échouage. L’animal a ensuite été évacué au large pour garantir la sécurité des habitants et plaisanciers. Des analyses sont en cours afin de déterminer les causes de la mort de l’animal.
Un événement rare pour être noté. En effet, les derniers échouages répertoriés par le Parc Naturel Marin remontent à 2015 avec un cas de braconnage et 2008 lorsqu’un dugong avait percuté un engin à moteur.
Jeudi, en milieu de matinée, un homme de 23 ans dénommé Bakri, défavorablement connu des services de police, a été tué à l’arme blanche au stade de Kawéni. Un vol de vélo serait à l’origine du coup de couteau porté à la gorge. Une enquête de voisinage a permis aux policiers d’avoir le surnom d’un suspect, puis de l’interpeller.
Il s’agit d’un jeune serveur de restaurant, âgé de 20 ans, bien intégré et inconnu de la justice. C’est en se rendant sur place pour récupérer son bien qu’il aurait retrouvé le voleur. Connue pour des affaires de violences et de vols à Kawéni, la victime est décédée à l’hôpital de Mamouzdou suite au coup de couteau. En garde à vue ce vendredi, le jeune suspect, devait être présenté devant un juge d’instruction ce samedi, a indiqué le parquet de Mamoudzou.
Acteur du film "Tropique de la violence", Chakri va voir le 3 février pour la première fois le résultat du tournage réalisé fin 2020.
Connu à Kawéni où il a vécu ces dernières années, Chakri a fait partie des jeunes locaux recrutés par l’équipe de tournage du film « Tropique de la violence ». À quelques jours des avant-premières organisées à Mayotte, rencontre avec cet acteur d’un seul film qui rêve de réussite.
Il prend souvent un air grave quand il évoque son passé. À 30 ans, Chakri n’en a pas fini avec lui. Arrivé à Mayotte à l’âge de six ans, d’un père malgache et d’une mère comorienne, il n’est pas encore sorti « de la galère ». Comme Moïse, le héros du livre « Tropique de la violence », il a dû parfois se débrouiller seul à Kawéni. La violence, la drogue, les bandes, ce garçon plutôt trapu aussi les a vues. Il est même tombé un temps dans la deuxième.
Chakri, ce n’est pas non plus son vrai prénom. Comme ses amis, il a hérité d’un surnom, ou, c’est ici son cas, a pu choisir le sien. La famille ayant déjà deux filles et six garçons, il est placé très jeune par sa mère dans une famille habitant Majicavo. Elève au collège, puis au lycée de Koungou, il ne garde pas un mauvais souvenir de ces années. C’est plutôt en septembre 2011 que « la galère » lui tombe dessus. Il est arrêté et envoyé à Madagascar, le pays qui l’a vu naître, mais dont il ne connaît pas la langue. Trois mois plus tard, il arrive aux Comores. Il y reste un an et demi, et après quatre tentatives par la mer, fait son retour à Mayotte. Adulte maintenant, il se retrouve livré à lui-même, surtout depuis le départ en métropole de sa mère biologique, avec qui il avait renoué, en 2017. Dormant chez des amis ou dans un container abandonné, il s’en sort grâce à un peu du travail au noir.
Un rôle de grand frère le temps du tournage
Toujours déterminé à réussir, il voit dans le tournage du film en octobre 2020 une opportunité. « J’étais sur mon scooter devant le collège K2 », raconte-il, en s’allumant une cigarette. « Un pote est passé. Il m’a dit qu’une équipe de tournage cherchait des jeunes de Kawéni. » Il rencontre la production, passe les sélections et se voit confier un petit rôle. Curieux de nature, il découvre avec envie le cinéma. « Ma vie, je la vois déjà comme un film », explique-t-il. Les conditions sont bonnes. La production lui donne un logement le temps du tournage et l’emmène également à La Réunion pour y filmer d’autres scènes. « J’ai adoré. Grâce au film, j’ai voyagé. J’ai vu plein de trucs, fait la connaissance de plein de gens », dit-il avec enthousiasme.
Plus âgé parmi les apprentis acteurs, il prend son rôle de grand frère à cœur. « Dès qu’il manquait un jeune, je prenais le scooter et j’allais le chercher. Je savais toujours où il se trouvait », se souvient-il. Apprendre son texte, crapahuter dans la montagne réunionnaise avec le matériel, tout ça ne lui fait pas peur. Manuel Shapira, le réalisateur de « Tropique de la violence », prend souvent du temps pour discuter avec ses jeunes acteurs. Chakri est d’ailleurs resté en contact. Volontaire, il a parfois dépassé son rôle de simple acteur avec l’équipe du film. « Il nous a beaucoup aidés », fait remarquer Manuel Shapira. « C’était tellement important pour moi. J’ai voulu tout faire pour que ça se passe bien », répond Chakri.
« Il a vécu beaucoup dans l’ombre »
À le voir gentil et discret, on pourrait se demander pourquoi le cinéma l’attire autant. « Il a toujours voulu être une star, être mis en lumière. Il a vécu beaucoup dans l’ombre jusqu’à maintenant », dit de lui l’une de ses amies. Lui aussi reconnaît aimer les films, mais n’a pas encore de voie toute tracée. Poussé par ses amis, il continue de chercher un travail sur Mayotte, déclaré cette fois. Il a passé le Bafa (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) et rêve d’être « éducateur sportif ». Loin de Kawéni, qu’il préfère éviter maintenant, il attend avec impatience de voir le film à l’écran. Ne serait-ce que pour comprendre l’histoire, lui qui ne l’a vu par bribes. Et aussi parce que l’histoire lui rappelle beaucoup de choses de son quotidien et de son passé. « J’y ai vu la réalité de ce qu’on vit à Mayotte. »
Des projections en avant-première
L’équipe du film « Tropique de la violence » et son réalisateur Manuel Shapira font leur retour sur l’île aux parfums cette semaine. Outre les interviews pour présenter leur travail, ils vont projeter le long-métrage plusieurs fois, avant la sortie officielle prévue le 23 mars. Deux séances (uniquement sur invitation) sont déjà programmées les 3 et 4 février à Chirongui. D’autres auront lieu dans les établissements scolaires.
Le président de la République, Emmanuel Macron, s’est entretenu jeudi soir avec les élus des départements et collectivités d’Outre-mer au sujet de la crise sanitaire. Présent durant cet échange, le sénateur Thani Mohamed Soilihi (LREM) en a profité pour évoquer le projet de loi Mayotte. Sur ce point, le parlementaire se montre particulièrement vindicatif à l’égard des conseillers départementaux, qui ont émis un avis défavorable.
Flash Infos : Jeudi soir, vous avez participé à la visioconférence avec l’Élysée et en avez profité pour évoquer le projet de loi Mayotte. À ce sujet, comment avez-vous accueilli l’avis défavorable émis par le Département le jeudi 13 janvier dernier ?
Thani Mohamed Soilihi : C’est une décision lourde de conséquence ! Je ne comprends pas cette nouvelle logique, cette stratégie qui consiste à dire « nous ne voulons pas soumettre ce projet de loi à la discussion du parlement ». C’est une méthode qui n’est pas dans les us et coutumes de Mayotte… Même si le conseil départemental n’est pas d’accord avec l’intégralité des 85 propositions du gouvernement, il aurait tout de même pu émettre un avis favorable avec des réserves pour que le bébé se retrouve ensuite entre les mains des députés et des sénateurs. Alors oui, je fais partie de la majorité présidentielle, mais j’aurais privilégié, comme à mon habitude, les demandes du Département et j’aurais été le premier à contribuer pour trouver d’autres dispositions. Je l’ai déjà fait par le passé, en 2018, avec l’amendement sur le droit du sol, alors que Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur de l’époque, était contre. Tout cela pour dire qu’il s’agit d’un mauvais calcul et que les conseillers départementaux devront en assumer les conséquences !
FI : Si ce n’est qu’un simple avis consultatif, cela renvoie une image négative auprès du gouvernement, qui est censé donner son aval sur ce projet de loi lors du prochain conseil des ministres, le mercredi 2 février. Quelle va être sa position selon vous ?
T. M. S. : Après avoir reçu un avis défavorable à l’unanimité, je ne vois pas comment le gouvernement pourrait poursuivre les discussions… Je crains que toute la procédure ne s’arrête net ! Par rapport à ce qui a été dit par le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, lors de la visioconférence, nous nous orientons vers cela. Ce serait vraiment dommage alors que chacun connaissait le processus, qui avait débuté par des consultations pour aboutir à ce projet de loi, avant transmission au parlement. Je m’étonne notamment de la position de Mansour Kamardine : c’est comme si le conseiller départemental ne faisait pas confiance au député… Il ne se donne pas la possibilité d’en discuter. Il ne peut pas dire qu’il aime les Mahorais et qu’il les défend pour derrière tout envoyer à la poubelle. Alors qu’à mon humble avis, le verre est plus plein que vide !
L’idée de présenter un projet de loi en conseil des ministres consiste à le graver dans le marbre et ainsi pouvoir le transmettre d’un gouvernement à un autre. Peu importe le sort des élections présidentielles au mois d’avril, cela veut dire que le prochain exécutif poursuivra le travail entrepris. Or, il n’est pas rare d’entendre qu’Emmanuel Macron a fait tout cela pour des raisons électoralistes. Soyons sérieux une minute : les quelque 91.000 électeurs mahorais représentent moins de 0.20% des voix en France. Il n’a pas besoin d’en faire un argument de campagne électorale !
FI : Ce n’est pas la première fois dans l’histoire de Mayotte qu’un tel rétropédalage se produit…
T. M. S. : Tout à fait ! Aujourd’hui, c’est le même sentiment de dégoût et de frustration qui m’habite que lors de ma proposition de loi pour faire évoluer le mode de scrutin et augmenter le nombre d’élus à Mayotte. C’était une motion qui avait été voté à l’unanimité par le conseil général sous Daniel Zaïdani. Puis tout est tombé à l’eau parce que je n’ai jamais eu de retour… On ne m’avait jamais fait comprendre que cela pouvait créer un problème, alors que, pour l’anecdote, j’avais l’aval du gouvernement Valls.
Lors de son mandat, le président Soibahadine Ibrahim Ramadani avait missionné un cabinet spécialisé pour compléter ce projet de toilettage institutionnel. Quand il a rendu ses travaux, il a confié le dossier aux parlementaires. Je suis le seul à m’en être emparé ! Tout cela pour dire que nous nous tirons régulièrement des balles dans le pied alors que nous demandons tous ces évolutions. Ce qui me chagrine, c’est qu’il s’agit simplement d’un problème de méthode alors que nous sommes tous d’accord sur le fond.
Animal emblématique de l’île aux parfums, le maki est malheureusement dangereusement menacé de disparition. Selon Laurent Tarnaud, primatologue associé au Museum d’Histoire Naturelle de Paris, sa population aurait chuté de 43% entre 1974 et 2020. En cause : la déforestation croissante de l’île qui réduit son habitat naturel comme peau de chagrin.
« Tant que le couvert forestier n’aura pas été stabilisé à Mayotte, les populations de makis continueront à chuter », affirme Laurent Tarnaud. Ce chercheur en primatologie au Museum d’Histoire Naturelle de Paris a consacré sa thèse de doctorat au maki de Mayotte, de son nom scientifique Eulemur fulvus. Longtemps considéré comme un lémurien spécifique (il était appelé autrefois Lemur fulvus mayottensis), il a maintenant été prouvé que l’espèce présente à Mayotte était la même que celle que l’on trouve au nord-ouest de Madagascar. Les quelques petites différences en termes de tailles et de pelage ne sont que des variations phénotypiques non suffisamment significatives pour en faire une espèce à part entière. Outre Madagascar, on trouve des makis dans toutes les autres îles de l’archipel des Comores, à l’exception de Grande-Comores. Selon les historiens, ils y auraient été importés par l’Homme depuis l’île Rouge pour servir de nourriture.
Le maki de Mayotte est une espèce protégée depuis de nombreuses années et un animal que l’on croise si fréquemment en zone habitable que l’on peine à croire qu’il puisse être en danger. Cette proximité avec l’Homme trahit au contraire toute l’étendue du problème : animal arboricole, le maki vit normalement au sein des forêts et c’est la destruction de son habitat qui explique qu’on le retrouve désormais dans les zones habitées. Si sa présence n’est pas particulièrement problématique dans les villages, elle l’est davantage au sein des cultures car les makis se servent allègrement en fruits cultivés, provoquant la grogne des agriculteurs. Ces derniers parlent d’ailleurs de « taxe makis ». En 2019, une conférence avait même été organisée au conseil départemental pour évoquer le problème en présence de Laurent Tarnaud qui terminait tout juste à l’époque son recensement des populations de makis sur l’île. Une indemnisation des agriculteurs par la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) avait été évoquée, mais n’a toujours pas été mise en place à ce jour.
Seul un tiers des makis vivent aujourd’hui en forêts préservées
Le premier recensement des makis de Mayotte a été réalisé en 1974 par Ian Tattersall, un primatologue américain. Il avait alors compté environ 50.000 individus. Entre 2016 et 2019, Laurent Tarnaud, en collaboration avec une équipe de la direction de l’environnement, du développement durable et de l’énergie (DEDDE) du conseil départemental, encadrée par Mahamoud Ahmed Omar, a mené un recensement en zones agricoles en complément de celui réalisé en 2016 en zones forestières. Par projection intégrant le taux annuel de déforestation, la population de lémuriens bruns à Mayotte en 2020 est évaluée entre 25.000 et 33.000 individus. La chute de population estimée se situe donc autour de moins 43%. Par ailleurs, seul un tiers des makis vivent en forêts préservées, les deux autres tiers restent en zones agricoles autour des cultures.
Selon le spécialiste, le marqueur le plus significatif de la réduction de leur habitat se perçoit dans la réduction du nombre d’individus par groupes. « En 1974, les groupes étaient constitués de neuf individus en moyenne. Aujourd’hui, ce nombre s’est réduit à six afin d’éviter la compétition alimentaire entre les individus », indique-t-il. Une étude sur la réduction des forêts démontre en parallèle que le couvert forestier s’est réduit de moins 37% entre 1999 et 2008. Et il a naturellement encore bien chuté depuis, expliquant la présence de plus en plus nombreuse des makis en zones agricoles.
Si aucune action particulière n’est entreprise sur l’île pour protéger ces animaux (outre le fait que les tuer ou les blesser soit interdit par la loi), l’État lutte en revanche contre la déforestation qui a beaucoup de conséquences sur l’écologie du territoire. « Les forêts sont fondamentales car elles contribuent notamment à la préservation des ressources en eau en l’attirant et la filtrant et évitent l’envasement du lagon et l’érosion des sols », explique le chercheur. Une grande victoire a été gagnée dans ce domaine avec la création par un décret du 3 mai 2021 de la réserve naturelle nationale des forêts de Mayotte, qui « couvrira 2.801 hectares de forêt relevant du régime forestier, répartis sur six massifs difficiles d’accès, soit 7.5% du territoire terrestre de Mayotte et 51% des forêts domaniales et départementales », peut-on lire sur le site étatique biodiversité.gouv.fr. L’arrêt de la déforestation sur le territoire de cette réserve (surveillée par des gardes de l’ONF) permettra, entre autres conséquences positives, une meilleure protection de l’habitat des makis.
La guerre avec les agriculteurs
La « taxe makis » sur les arbres fruitiers pose évidemment de nombreux problèmes avec les agriculteurs. Une étude commandée en 2015 par la Chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte a calculé que cette dernière s’élèverait à entre 7 et 29% des récoltes par an (selon les fruits, les types de parcelles et les saisons considérées). Si les makis s’attaquent à tous les types de fruits, les plus impactés sont les goyaves du fait de leur production plus faible que celle des litchis, des fruits de la passion ou des papayes, très prisés également du lémurien brun. Certains agriculteurs ont même décidé de stopper la culture de certains fruits à cause de ce problème, car ils produisaient à perte. Si la majorité d’entre eux respectent cet animal protégé par la loi, la grogne est cependant réelle et le conseil départemental avait organisé plusieurs réunions à ce sujet dans l’hémicycle il y a quelques années dans le but de trouver une solution avant que la colère des cultivateurs ne les amène à perpétrer des actes de violence contre les lémuriens.
Plusieurs solutions avaient alors été envisagées comme le fait d’entourer les arbres de filets ou encore faire pousser des lianes fruitières autour des parcelles afin que les makis s’en nourrissent en lieu et place des récoltes. Nous n’avons pas pu joindre la Capam pour savoir si ces solutions ont été mises en place, mais selon Laurent Tarnaud, il semblerait que ce ne soit pas le cas. « En revanche, certains cultivateurs ont testé des solutions comme déboiser l’espace situé entre les rivières arborées et les récoltes pour y faire pousser de l’herbe car les makis n’aiment pas aller au sol », précise-t-il. En tout cas, comme dans beaucoup de domaines à Mayotte, si des réunions ont été menées et des solutions évoquées, les paroles ne se sont malheureusement pas traduites en actions concrètes et le problème a été relégué aux oubliettes ! Espérons que cette inertie dans le domaine ne pousse pas un jour les agriculteurs à entamer une véritable « guerre » contre cette espèce protégée qui ne pose problème que dans la mesure où l’Homme a détruit son habitat naturel.
La légende du maki
Le primatologue Laurent Tarnaud a effectué plusieurs missions à Mayotte. Il y reviendra du 1er au 15 mars 2022 pour une étude liée aux apprentissages alimentaires chez les makis.
À Mayotte, le maki est un animal traditionnellement très respecté. Une légende raconte en effet qu’il s’agirait d’un homme transformé en animal par la colère de Dieu. Les versions de cette légende diffèrent, mais dans chacune d’elle, une femme n’a pas respecté la sacralité de la nourriture. Tantôt, elle aurait utilisé de l’eau de riz pour laver son bébé et tantôt, elle aurait frappé son fils avec une cuillère en bois destinée à servir la nourriture. Dans tous les cas, Dieu s’est mis en colère et a transformé, soit la femme, soit l’enfant selon les versions, en maki pour la punir de ne pas avoir respecté la nourriture.
Labellisée en 2017, la maison de santé pluridisciplinaire du lagon accueille chaque semaine des centaines de patients. Inventée pour innover et étendre l’offre de soins sur Mayotte, la structure se définit comme un pôle de professionnels médicaux et paramédicaux au service de la population de l’île aux parfums.
Médecin généraliste, infirmiers, pharmaciens, endocrinologue, psychologue, diététicienne… À la maison de santé pluridisciplinaire (MSP) du lagon, les patients peuvent compter sur une équipe complète aux petits soins pour les petits et grands maux. En d’autres termes, la MSP du lagon a pour objectif de “coordonner, structurer et améliorer la prise en charge des patients”, explique Céline Boulineau, infirmière et dernière membre fondatrice encore en poste au sein de la structure. “Le travail d’équipe est vraiment bénéfique pour le diagnostic et le suivi des patients. Nous travaillons sur un logiciel commun. Nous avons l’occasion d’échanger sur les situations que ce soit dans des cas de pathologies chroniques ou aiguës”, détaille la professionnelle de santé. Une activité en étroite collaboration également avec le groupement des maisons et pôles de santé de l’océan Indien (GMPS OI), qui apporte au quotidien son expertise et son soutien aux membres de la MSP du lagon. En bref, la structure mahoraise veut rendre l’offre médicale “pratique, efficace et efficiente ».
Le diabète comme bête noire
En complément d’un catalogue de traitements variés sur tous types de pathologies, les soignants de la MSP du lagon se sont également largement impliqués dans le dépistage et le traitement des cas de diabète à Mayotte. “Nous avons eu la chance de participer au montage du réseau diabète et dans cette démarche, nous avons mené diverses actions”, affirme Céline Boulineau. Le manque de diagnostic de cette pathologie dévastatrice sur l’île aux parfums peut entraîner des conséquences dramatiques sur les patients. Pour prendre le mal à la racine, un pôle de professionnels compétents s’est formé afin de répondre aux besoins des patients. Le docteur Dang, médecin généraliste, le docteur Brochot endocrinologue et diabétologue, mais aussi la diététicienne Stéphanie Durette ou encore les infirmiers rattachés à la maison de santé ont lancé une véritable guerre au diabète.
En 2020, alors que le Covid était dans toutes les bouches, personne ne se préoccupait de nos assiettes. La maison de santé a alors créé un fascicule rempli de conseils pour manger mieux, bouger plus et s’adapter aux divers épisodes de confinement sans mettre en péril sa santé. Par ailleurs, pour prévenir les risques de diabète gestationnel, des créneaux de consultations ont vu le jour pour les femmes enceintes. Celles-ci pouvaient alors bénéficier de quatre séances gratuites avec une diététicienne dans les locaux. De plus, durant la crise sanitaire, elles ont pu réaliser des bilans sanguins et ne pas rompre leur suivi de grossesse. “Nous nous sommes rendus compte qu’avec la pandémie, il était compliqué de réaliser des examens sans risquer d’être en contact avec des personnes malades. Les futures mamans pouvaient alors bénéficier d’une matinée réservée”, commente l’infirmière.
Un avenir en péril ?
Après deux années de Covid-19, plus que jamais la MSP du lagon souhaite poursuivre ses activités. “Nous sommes l’une des maisons de santé labellisées les plus actives de toute l’île”, se félicite Mehdi Rezgui, coordinateur au sein de la maison de santé. Avec pas loin de 10.000 patients par an, l’attractivité de la structure n’est plus à prouver. Basée à Mamoudzou, elle offre un lieu accessible et ouvert à tous. “Nous avons la chance d’avoir une équipe dynamique et compétente, parmi eux notre assistante médicale et notre secrétaire sont deux professionnelles précieuses car elles assurent si nécessaire la traduction en shimaoré et kibushi à chaque consultation », avance Céline Boulineau. Tel un petit colibri perdu au beau milieu du désert médical mahorais, la MSP du lagon tente jour après jour d’apporter aux patients les soins qu’ils méritent. Un avenir qui pourrait bien être remis en question aujourd’hui car la structure n’a pas pu obtenir les subventions escomptées et nécessaires à son bon fonctionnement pour l’année 2022.
Le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, a adressé un message de solidarité et de soutien aux sinistrés des inondations de Madagascar qui, selon un bilan provisoire, ont fait plus de 40 morts et au moins 47.000 sinistrés au terme d’un épisode pluvio orageux dans les quartiers en amont d’Antananarivo. « J’exprime ma solidarité aux victimes de ces événements météorologiques meurtriers survenus à Madagascar. Notre soutien est total aux autorités locales et nationales pour faire face aux conséquences dramatiques de ces pluies qui ont emporté les barrages », a indiqué le chef de l’exécutif de la collectivité, réaffirmant la force des liens avec la grande île.
La commission du développement régional (REGI) a reconduit son président Younous Omarjee, en exercice depuis juillet 2019, à l’occasion des élections de mi-mandat qui ont pris place cette semaine au Parlement européen. Younous Omarjee, originaire de l’île de La Réunion, est le premier ultramarin nommé à la tête d’une commission parlementaire au Parlement européen.
À travers les fonds de la politique cohésion, la commission REGI contribue à réduire les écarts de développements entre les territoires européens. Dotée de 370 milliards d’euros sur sept ans, la politique régionale est le premier poste budgétaire européen, devant la politique agricole commune (PAC).
Pour le président de la commission du développement régional, cette deuxième moitié de législature doit permettre de faire démarrer l’exécution des fonds de cohésion dans toutes les régions. Les États membres et les gouvernements nationaux doivent être au rendez-vous et accélérer l’écriture de leur plan nationaux d’exécution des fonds appelés contrat de partenariat. Dans toute l’Europe, les régions attendent désormais ces fonds. Elle sera aussi l’occasion de mettre à l’agenda un nombre important de priorité : nouvelle stratégie européenne pour les RUP, politique pour les zones rurales, création d’un agenda insulaire et d’une politique européenne pour les îles, adaptation au changement climatique, mécanisme de résolution des conflits transfrontaliers, politique climatique européenne.
Ce mercredi 26 janvier 2022 en conseil des ministres, Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, ont présenté deux projets de loi visant à renforcer la coopération internationale dans l’océan Indien.
L’un autorisant l’approbation de l’accord pour la mise en place d’un mécanisme d’échange et de partage de l’information maritime dans l’océan Indien occidental et de l’accord régional sur la coordination des opérations en mer dans l’océan Indien occidental.
Signés à Nairobi le 26 novembre 2018, ces accords visent à répondre de manière globale à l’ensemble des menaces maritimes présentes dans la zone de l’océan Indien occidental, en y associant les pays riverains. Entrent notamment dans le cadre de cet accord, les missions d’assistance à l’égard de navires, la participation à la recherche et au sauvetage des vies en mer, la protection de l’environnement marin, la protection du patrimoine culturel sous-marin et la coopération en cas de catastrophes naturelles ou environnementales. Deux centres régionaux ont notamment été créés : le centre régional de fusion de l’information maritime (CRFIM) et le centre régional de coordination des opérations (CRCO).
L’autre autorisant l’approbation de l’accord portant révision de l’accord général de coopération instituée en 1984 entre les États membres de la commission de l’océan Indien (Maurice, Madagascar, les Seychelles, les Comores et la France au titre de La Réunion).
Le 6 mars 2020, un nouvel accord a été signé, visant à moderniser le cadre d’intervention de la COI, de façon à répondre plus efficacement aux besoins des États membres. Il permet à la commission de se moderniser, en étendant ses compétences et en renforçant le pilotage politique de l’organisation par l’institutionnalisation d’un sommet des chefs d’État. Les domaines de coopération sont ainsi passés de quatre dans l’accord de 1984 à quatorze dans le présent accord : la paix, la stabilité, la gouvernance, l’État de droit, la défense des intérêts insulaires, l’économie bleue, la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire, la sécurité maritime, la lutte contre la criminalité transnationale organisée, la connectivité aérienne, maritime et numérique pour le rapprochement des peuples, le changement climatique, la protection civile et la circulation des personnes et des biens dans l’espace de la COI.
Trois grossistes en fruits et légumes étaient jugés, mercredi matin, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour avoir employé des travailleurs étrangers en situation irrégulière, essentiellement de pays africains, pour le tri, la vente et le transport d’oignons. Le 9 octobre 2018, à Kawéni, un contrôle de la brigade mobile de recherches (BMR) a mis au jour les petites combines des trois négociants.
Ce jour-là, les policiers tombent sur deux personnes sortant d’une parcelle avec un véhicule utilitaire. L’un est un réfugié, tandis que l’autre a vu son statut de demandeur d’asile expirer. Ils indiquent travailler pour le propriétaire, un grossiste rwandais de 34 ans. Plus loin, la BMR tombe sur deux autres personnes, un Burundais et un Zaïrois, chargées de faire le tri des oignons dans un entrepôt. Eux aussi n’ont plus de papiers valides et disent travailler pour le négociant, absent de l’audience ce mercredi.
Les policiers se rendent compte que dans les parcelles voisines, c’est une constante. L’un dit travailler pour un Comorien, tandis qu’un autre affirme être engagé par un grossiste rwandais. Les deux commerçants se retrouvent donc à devoir expliquer comment ils procèdent. Venus d’Inde et Madagascar, les tonnes d’oignons achetées des centaines d’euros sans qu’ils existent parfois les factures arrivent à Kawéni. Contre une dizaine d’euros, des salariés souvent sans papiers et sans contrat de travail procèdent au tri, puis au transport. L’un d’eux, le seul avec un contrat, a précisé aux enquêteurs « travailler beaucoup », alors que son temps de travail ne doit théoriquement pas dépasser la vingtaine d’heures.
Au tribunal, les grossistes préfèrent ne pas trop s’étendre sur les activités. Aux policiers, le troisième, un Rwandais de 39 ans, a expliqué : « Tout ce qu’on fait en arrivant ici, on le fait pour survivre ». Un avis que ne partage pas la substitute du procureur, Sarah Mbuta. « Vous portez préjudice au secteur économique de Mayotte. Les gens sont exploités et forcés à devoir travailler pour quelques dizaines d’euros par jour. » Alors qu’elle demande 5.000 euros d’amende pour chaque, le tribunal choisit de les différencier. Le grossiste comorien est finalement relaxé, le Rwandais absent ce jour-là est condamné à payer 3.000 euros, tandis que celui de 39 ans doit s’acquitter de 500 euros. Impliqué dans une autre affaire de travail dissimulé jugé le même jour, ce dernier s’est vu condamner à une autre amende de 5.000 euros.
…et jusque dans les cuisines d’un brochetti de Chirongui
« C’est le paradoxe mahorais. On y va tous, on le sait tous, mais on ferme les yeux », explique maître Nadjim Ahamada, au sujet d’une autre affaire de travail illégal. Sa cliente, une femme de 44 ans d’origine malgache, est bien connue à Chirongui où elle dirige un brochetti. Un lieu de passage où les cinq ou six salariés changent au jour le jour. « Les gens viennent quand ils veulent. On peut difficilement caractériser un lien de subordination », continue l’avocat, pour justifier la difficulté de sa cliente à maintenir tout le monde en règle. Déjà dans le collimateur de la justice, la gérante du brochetti a déjà été lourdement condamné pour les conditions insalubres dans lesquelles travaillent ses employés. « Pour rembourser les 75.000 euros qu’elle doit payer, il va falloir en faire des mabawas », ironise son avocat. Le tribunal correctionnel l’a finalement condamné à une amende de 1.000 euros avec sursis.
Le conflit autour des prestation familiales perdure à la maison d’arrêt de Majicavo-Koropa. Après des débrayages devenus quotidiens, une cinquantaine d’agents ont choisi de bloquer l’entrée du site, jeudi matin, suite à un appel de la CGT.
Le feu allumé devant les grilles de la maison d’arrêt n’était pas celui de la joie, jeudi matin. Une partie des agents, excédés que les négociations avec la direction n’avancent pas, ont décidé de bloquer la grille de 6h à 12h. À l’appel de la CGT, une cinquantaine d’agents ont participé à cette action qui s’inscrit dans un mouvement social qui dure depuis plus d’une semaine maintenant. Après un premier débrayage le 19 janvier, au cours duquel les contestataires ont refusé de rejoindre leurs postes de 7h à 8h, les surveillants ont choisi de renouveler cette opération tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. En effet, le paiement de prestations familiales autrefois versées par la Caf a été suspendu.
Un dialogue compliqué avec la direction
Et les négociations pour un retour de ces prestations traînent en longueur, au grand dam des syndicats. « Ils ne veulent rien entendre », regrette Ibroihima Condro Mohamadi, délégué CGT à la prison. Au cours des rencontres avec le directeur Didier Hoarau, ce dernier a pourtant expliqué avoir remonté les informations à la Mission des services pénitentiaires Outre-mer, le service qui chapeaute toutes les maisons d’arrêt des départements ultramarins. Mais les retours ne satisfont pas les organisations syndicales. « On a l’impression qu’on n’écoute pas nos propositions », poursuit le délégué CGT. Ce jeudi, le directeur adjoint est quand même venu à la rencontre des manifestants. « Il a pris note de nos doléances. Il nous a dit qu’elles seront transmises à la préfecture de Mayotte et à la Mission Outre-mer », raconte le syndicaliste.
Le contexte est d’autant plus tendu à la prison en ce moment, suite à deux agressions. Il y a deux semaines, une enquête a été ouverte contre un surveillant qui aurait répliqué à un coup donné par un détenu. Si aucune suite n’a été donnée pour l’instant, les syndicats ont promis d’être vigilant quant au sort de leur collègue. La deuxième agression est plus récente, puisqu’elle a eu lieu mardi midi. Un agent aurait été attaqué par un détenu.
Alors que nous aurions aimé interroger la direction de la maison d’arrêt sur le conflit social, la Mission Outre-mer, dont dépend le site de Majicavo, n’a pas donné suite à nos demandes.