Dans un courrier en date du 22 février, le député LR Mansour Kamardine a interpellé Éric Dupont-Moretti, le Garde des Sceaux, sur les difficiles conditions de travail et l’environnement professionnel des agents pénitentiaires d’origine mahoraise affectés dans les maisons d’arrêt et les centres de détention en métropole. Une situation que nous avions relaté dans le Flash Infos n°5171 de ce mardi.
Le parlementaire a demandé au ministre de la Justice de diligenter une inspection générale sur le respect des valeurs, des principes et des règles de la fonction publique pénitentiaire vis-à-vis des agents natifs du 101ème département, inspection chargée notamment d’identifier les discriminations et d’émettre des propositions pour y mettre un terme, d’ordonner sans délai une inspection sur site des centres de Fleury-Mérogis et de Bois-d’Arcy, d’étudier une modification des règles d’affection des agents pénitentiaires d’origine ultramarine afin de faciliter, dans leur parcours professionnel, des périodes de service dans les territoires où se situent leurs intérêts moraux et familiaux, et d’examiner, compte-tenu de leur sous-développement et des besoins de renforcement de l’État de droit à Mayotte, ses propositions de renforcement des infrastructures pénitentiaires sur l’île aux parfums.
L’institution familiale tire la sonnette d’alarme sur la situation dangereuse et extrêmement préoccupante de la délinquance, des violences et d’insécurité qui touchent le département depuis plusieurs années. Cette crise sécuritaire sans précédent et cette montée de violences d’une extrême sauvagerie inquiètent énormément l’union départementale des affaires familiales de Mayotte.
Depuis plusieurs semaines le constat est alarmant : des affrontements entre bandes rivales à coups de machette, des habitants agressés, terrorisés et assassinés, des forces de l’ordre et des pompiers attaqués, des établissements scolaires transformés en champs de bataille, des bus caillassés et des symboles de la république attaqués sauvagement. « Ces violences touchent malheureusement l’ensemble des localités du département. Les événements de ces derniers jours sur les communes de Mamoudzou, Tsingoni et Koungou relancent de nouveau et plus que jamais, la question de l’insécurité dans notre département. »
À la fin de l’année 2020, l’UDAF avait déjà alerté le gouvernement via l’UNAF son réseau national. À cette époque, elle avait proposé que le sujet de l’insécurité de l’île aux parfums soit abordé au plus haut niveau de l’État en déclarant le territoire comme zone d’urgence sécuritaire. Au cours d’une émission Place Publique, le président Ali Nizary avait proposé que l’état d’urgence sécuritaire soit décrété sur le territoire. L’UDAF avait également demandé que ce sujet soit inscrit à l’ordre du jour au cours d’un conseil des ministres. Pour l’institution familiale, cette démarche permettra tout d’abord de sensibiliser l’ensemble des ministres et parlementaires sur la situation réelle que connaît le 101ème département français en général et sur le sujet de l’insécurité en particulier. Par ailleurs, c’est l’occasion inédite de prendre en considération au plus haut niveau les sujets de Mayotte et de donner par la même occasion, les moyens qui correspondent à la situation réelle du territoire sur plusieurs dossiers. Dans les prochains jours, le président de l’UDAF compte saisir directement le président de la République pour l’alerter et le mettre en garde sur la situation catastrophique de l’insécurité du département.
Plutôt que de bloquer la route nationale, les habitants de M’Tsapéré ont choisi de l’emprunter à pied, en milieu de matinée, ce mercredi. Toujours plus nombreux dans le village, les barrages sont érigés pour dénoncer le sentiment d’insécurité qui y règne. Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, s’est rendu à proximité en fin de matinée. S’il n’a pas rencontré de manifestants, il a indiqué que “sa porte leur est toujours ouverte”.
Calmement, le cortège quitte la rocade de M’Tsapéré et se dirige vers Doujani, suivi par des policiers munis de boucliers. Ce mercredi matin, ceux qui manifestent contre l’insécurité ne veulent pas bloquer l’axe reliant Mamoudzou et le sud de Mayotte. Voulant éviter les gaz lacrymogènes, ils s’entendent avec les forces de l’ordre pour remonter la route nationale, du rond-point Baobab à celui de Doujani en milieu de matinée, où le cortège de 200 personnes traverse le village voisin. À sa tête, Taki appelle les habitants à les rejoindre. “Doujani ! Nous n’avons pas à nous battre ! Venez avec nous ! Nous sommes tous musulmans !“, leur crie-t-il.
Les manifestants se sont rendus sur la rocade de M’Tsapéré sans toutefois la bloquer. Ici, au rond-point de Doujani.
Sur les barrages depuis samedi, le M’Tsapérois avoue être un peu fatigué, mais toujours aussi déterminé ! ”On veut montrer que M’Tsapéré, c’est chez nous. Qu’on peut aller où on veut”, explique Omar, alors que le défilé prend le chemin du retour en direction du village, où le temps semble s’être arrêté… Preuve en est avec la fermeture du centre de consultation ces jeudi et vendredi en raison de « la situation sociale » tendue, informe le centre hospitalier de Mayotte.
Les polices municipale et nationale sont sollicitées depuis samedi pour empêcher les blocages sur la rocade.
Ce qu’il s’est passé la veille n’a pas calmé la colère des habitants. Mécontents d’avoir été repoussés de la rocade, ils ont en effet boudé la réunion avec la mairie de Mamoudzou, le procureur Yann Le Bris, le cabinet du président du conseil départemental et le préfet de Mayotte, Thierry Suquet. Ce dernier, justement, décide d’apporter tout son soutien aux fonctionnaires de police ce mercredi matin. “Je suis ici pour trois raisons. La première, c’est pour remercier les forces de l’ordre. Elles sont très sollicitées ces derniers jours. La suivante est pour rétablir la vérité. Il y avait des rumeurs comme quoi Mayotte serait une île morte. Ce n’est pas vrai, on peut circuler [ce mercredi]. Enfin, je voudrais dire aux habitants que je comprends leur colère. Ma porte est toujours ouverte. Il faut se mettre de nouveau autour de la table”, indique-t-il, depuis un terre-plein à l’entrée de M’Tsapéré.
Une visite sans les habitants
Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, s’est présenté à l’entrée de M’Tsapéré.
Si la visite préfectorale se fait à 200 mètres de Séna, le centre névralgique de la manifestation, aucun habitant ne vient à la rencontre de Thierry Suquet, preuve que le dialogue n’est pas complètement rétabli. “Je suis prêt à les voir au cours d’une audience”, répond-il à la question de savoir s’il compte échanger avec eux. Côté villageois, ce n’est pas forcément à l’ordre du jour ! Ceux-ci attendent des réponses concrètes et rapides concernant la sécurité. “Je vais reprendre les propos du procureur hier (voir Flash Infos de mercredi). Toutes les personnes liées aux cinq meurtres de ce début d’année sont en prison. Concernant les délinquants, on doit régler ce problème tous ensemble. Il faut mobiliser les renseignements, nous dire qui et déposer plainte. Les parents doivent aussi être mis devant leurs responsabilités”, leur répond le délégué du gouvernement.
Derrière lui, les barrages qui s’accumulent ne sont pas sans incidence sur la vie des M’Tsapérois. Des blocages à l’intérieur même du village empêchent les automobilistes de le traverser et pour les habitants de se rendre au travail. Sur cette question, contrairement à la rocade, le préfet laisse la responsabilité aux manifestants “de [les] lever”.
Un moment de répit à Pamandzi
Autour du lycée de Pamandzi, l’atmosphère était moins lourde, ce mercredi matin. Après deux jours de violences, le calme y est enfin revenu. Sur le boulevard Charles de Gaulle, gendarmes et jeunes se sont affrontés à de multiples reprises, lundi et mardi. Les établissements scolaires voisins étant parfois les témoins directs de cette violence.
Mardi par exemple, l’école de Pamandzi 5 a dû être évacuée. Au cours des affrontements, un collégien a perdu sa main en voulant jeter une bombe lacrymogène. Ce mercredi, le préfet de Mayotte a annoncé qu’un lycéen lié aux violences a été déchu de son titre de séjour et renvoyé aux Comores.
Mardi 22 et mercredi 23 février 2022, l’îlot M’Bouzi et ses gardes accueillaient dix mineurs encadrés par les Apprentis d’Auteuil. Au programme : des chantiers éducatifs. L’objectif ? Montrer à ces jeunes issus de secteurs prioritaires et éloignés du circuit scolaire qu’une insertion dans le monde du travail est possible.
Violence, misère, exclusion… Dans certains quartiers de l’île aux parfums, difficile de sortir la tête de l’eau. Portés par la dynamique de groupe, dix jeunes âgés de 16 à 18 ans arpentent l’îlot M’Bouzi. Guidés par les deux gardes de la réserve naturelle nationale, ils découvrent ces mardi 22 et mercredi 23 février un écosystème riche et fragile qu’il faut à tout prix préserver. En français puis en shimaoré, les explications s’enchaînent. “On leur apprend à différencier les plantes endémiques et indigènes des espèces envahissantes”, détaille Halidou Anrif, l’un des gardiens de cet écrin de verdure.
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Plus loin son collègue Nicolas Gommichon ajoute : “Le fléau sur l’îlot, c’est le Lantana Camara. Pendant ces deux journées, les jeunes nous aident à arracher ses pouces qui étouffent les autres végétaux de la réserve.” Ni la chaleur ni le soleil ne viennent altérer la détermination des travailleurs. Les bras chargés de mauvaises herbes et le cœur à l’ouvrage, les jeunes de Mamoudzou et ses villages s’activent.
« Ils participent à une activité qui a du sens »
“Ces jeunes ne veulent pas se contenter de vivre dans l’errance. Ils ont envie de faire autre chose et de se construire un avenir meilleur”, explique Lucie Gagnepain, l’une des membres des Apprentis d’Auteuil qui les supervise durant cette immersion grandeur nature. Si leurs conditions de vie sont difficiles, leur situation n’est pas une fatalité. Au travers d’ateliers comme celui-ci, ils partent à la découverte des plantes, de la nature, mais aussi de perspectives en matière d’insertion professionnelle.
“Ils sont contents d’être là, ils participent à une activité qui a du sens, loin des violences de leurs quartiers”, avance l’éducatrice spécialisée. “Ce sont des jeunes que nous avons rencontrés sur le terrain et que l’on accompagne au quotidien.” À la suite de cette opération, les jeunes bénévoles se verront remettre une attestation de participation. Un outil précieux pour montrer leur volonté à s’insérer dans la société. Dans un cadre idyllique et convivial, les adolescents apprennent à voir leur territoire autrement et à fréquenter des jeunes d’autres coins du 101ème département. Une initiative vertueuse pour l’île, ses habitants et son patrimoine naturel.
Dans son quatrième dossier de présentation, la direction générale de l’aviation civile revient sur la prise en compte des risques naturels. Sans surprise, l’éruption récente du volcan sous-marin complique quelque peu la construction de la piste longue. Toutefois, Christophe Masson, le délégué à la piste longue de l’aéroport de Mayotte, confirme la faisabilité de ce projet d’aménagement.
Flash Infos : En 2020 et 2021, des études et analyses approfondies sur les risques naturels ont été menées. Quelle information principale en avez-vous tiré ?
Christophe Masson : Nous retenons principalement la prise en compte des conséquences de l’activité volcanique apparue en 2018. C’est assez fondamental par rapport à la définition des caractéristiques de la piste longue… Le site est par conséquent plus contraint sur différents aspects. Premièrement, il y a la stabilité du platier, la plateforme sur laquelle nous allons déposer le remblai. Il faut qu’il tienne dans le temps et qu’il ne s’affaisse pas. En deuxième, il y a la carapace de protection du remblai-digue supportant la piste. Le nouveau volcan peut engendrer des séismes. Et ceux de magnitude supérieure à 6 peuvent entraîner des effondrements sous-marins de matériaux, de l’ordre de 260 millions de mètres cubes. En cas d’effondrement, cela provoque tout naturellement un tsunami. Pour résister à l’action des vagues sur les digues, il faudrait des accropodes (blocs artificiels) de 16 mètres cubes pour le scénario 2. Troisièmement, il y a l’altimétrie (hauteur). Même si c’est plus contraignant, le projet reste faisable, c’est important de le souligner !
FI : À l’horizon 2125, l’hypothèse d’augmentation du niveau des eaux est de 2.28 mètres par rapport à la situation actuelle : 78 centimètres de subsidence, 1.25 mètre dû au changement climatique et 25 centimètres d’incertitude altimétrique. Ces données font froid dans le dos, non ?
C. M. : Rien qu’en 2019, Petite-Terre s’est enfoncée de 19 centimètres à cause du volcan sous-marin. D’ici 100 ans, soit la durée de vie des grandes infrastructures telles que la piste longue, il y aurait l’équivalent de trois fois ce phénomène. Certes, nous parlons d’une perspective sur un siècle, mais nous sommes obligés de regarder sur du long terme. Et toutes ces données sont malheureusement assez réalistes !
La hauteur au-dessus du niveau de la mer de la piste actuelle est au minimum à 2.7 mètres dans la partie nord et au maximum à 7.2 mètres au sud. Dans le projet, cela grimpera à 7.5 et à 8.8 mètres. Cet écart s’impose en raison de l’activité volcanique, dont la conséquence est déjà visible : lorsqu’il y a de gros coefficients de marée, une partie de la piste est inondée…
FI : La réalisation de la piste longue concerne la hauteur de la piste, la stabilité du platier et la carapace de protection du remblai-digue supportant la piste. En raison des risques cycloniques et tsunamiques, mais aussi de l’évolution du volcan sous-marin, il apparaît désormais impensable d’envisager le scénario 1 qui comporte l’allongement de la piste actuelle à l’extrémité sud….
C. M. : Nous convergeons de plus en plus vers le scénario 2. Mais nous attendons encore les derniers éléments environnementaux. Dans les deux cas, prolonger vers le sud est plus pénalisant pour le fonctionnement du lagon. Par contre, il y a un avantage pour le scénario 1 sur l’extrémité nord car il a moins d’impact visuel. Le dossier sur ce sujet devrait sortir dans les prochaines semaines.
FI : D’un point de vue technique, comment seront pris en compte la réalisation d’un pré-chargement du remblai ? Et quelles seront les conséquences sur le calendrier ?
C. M. : La réalisation d’un pré-chargement se fait couramment dès lors que nous sommes confrontés à des sols argileux. Cela consiste à déposer un premier volume important de matériaux sur l’argile. Nous le laissons se tasser avant d’ajouter une deuxième charge qui sera stabilisée. Ce ne sera pas forcément compliqué puisque nous travaillerons d’une extrémité à une autre, donc cela laisse le temps de sécher. Toutefois, tout dépendra encore une fois de l’approvisionnement en matériaux…
Après dix ans d’absence, le chanteur comorien Eliasse revient à Mayotte pour une série de trois concerts : le samedi 26 février prochain au pôle culturel de Chirongui, le 5 mars au 5/5 et le 7 mars au centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni. Pour ces trois rendez-vous, Eliasse sera accompagné de deux musiciens bordelais, Fred Girard à la batterie et Jérémy Ortal à la basse.
« C’est avec une grande émotion que je suis de retour à Mayotte pour partager l’expérience que j’ai acquise au fil de toutes ces années passées dans l’Hexagone et autour du monde », affirme Eliasse. S’il a passé les dix dernières années dans la région bordelaise, c’est en effet sur l’île aux parfums que l’artiste a débuté sa carrière musicale, au milieu des années 2000 en jouant pour divers chanteurs locaux comme Maalesh, Baco, M’Toro Chamou ou encore Bo Houss. Toutes ces collaborations ont nourri sa propre inspiration et c’est en 2008 qu’il sort son premier album intitulé « Marahaba ». Auteur-compositeur-interprète, Eliasse se revendique de la tradition musicale d’Abou Chihabi, musicien des années 70 et créateur du « folk comorien » dans lequel se mêlent rythmes traditionnels de l’archipels et influences venues d’ailleurs.
« Ma musique est hybride », déclare le chanteur. « J’utilise les rythmes du chigoma ou du m’godro que je mêle au blues et au rock. » Les rythmes ternaires de l’archipel se marient donc aux rythmes binaires occidentaux pour créer une world music typique de la région. « Avec Baco, nous avons surnommé notre type de musique « le zangoma », un mot inventé issu du préfixe « za » qui est la marque du pluriel et de « m’goma » qui désigne les percussions », indique-t-il. Toutefois, Eliasse utilise beaucoup d’autres instruments au sein de sa musique. Les guitares, la basse, mais aussi certains instruments traditionnels comme le gaboussi. Plus insolite, il y mêle les sonorités du merlin, un instrument qu’il a découvert par hasard lors d’un voyage au Canada. « Depuis quelques temps, ma musique prend une autre direction et j’utilise notamment beaucoup la guitare électrique », précise-t-il.
Un retour sous forme de trio
En 2019, il sort un deuxième album intitulé « Amani way ». Installé depuis sept ans dans la région bordelaise, Eliasse y a poursuivi sa carrière musicale en donnant de nombreux concerts dans l’Hexagone, mais également aux quatre coins de l’Europe et du monde. Pour son grand retour à Mayotte, île qui l’a vu naître en tant que musicien, il sera accompagné de deux musiciens bordelais : Fred Girard à la batterie et Jérémy Ortal à la basse. Mais Eliasse a également intégré les machines issues de l’électronique au sein de sa musique. « Jouer avec les sonorités apporte une richesse supplémentaire à ma musique », estime-t-il.
Dans ses textes où se mêlent français, comorien et même anglais, Eliasse parle des problèmes de l’archipel, de sa politique discutable jusqu’aux drame des naufrages de kwassa. L’amour est aussi une thématique qui lui tient à cœur, mais qu’il utilise davantage sous forme de métaphore qu’au sens propre. Enfin, la protection de l’environnement tient aussi une place primordiale dans ses textes. Au cours de ces trois concerts prévus, il interprètera un panel de ses deux albums ainsi que quelques titres inédits. Chanteur engagé dans l’action sociale, Eliasse donnera également deux représentations à la prison de Majicavo et a déjà commencé à animer des ateliers dans les établissements scolaires.
Vainqueur du championnat à dix, le club des Desperados va défier celui du Tampon (La Réunion), samedi.
Les meilleures équipes des deux îles se retrouveront sur le terrain de Cavani, ce samedi, à 17h. Le Desperados rugby club et l’équipe du Tampon (La Réunion) offriront un match de gala pour promouvoir le rugby, en prémices des Jeux des Îles où les deux territoires ultramarins se retrouveront en 2023.
Avant le match, Éric Landmann est confiant quant aux chances des joueurs mahorais de l’emporter. Le président du comité de rugby de Mayotte supervise l’organisation de la rencontre entre le club du Tampon et le Desperados rugby club basé à Mamoudzou. Un duel attendu, ce samedi, au stade de Cavani, à 17h. Sur le papier, cela s’annonce équilibré. Les deux équipes sont les championnes respectives de leur championnat de rugby à dix. ”On s’est appelé et on a décidé d’organiser ça”, explique l’ancien dirigeant du Rugby club Mamoudzou, avant de préciser que le comité mahorais participe financièrement à la venue de la vingtaine de joueurs réunionnais.
Il voit dans cette rencontre une opportunité aussi de promouvoir un sport qui rassemble “entre 600 et 700 licenciés” répartis sur treize clubs. “Au vu du nombre de jeunes sur l’île, c’est une hérésie de ne pas en avoir dix fois plus”, concède le président. Il y voit plusieurs raisons à cela, dont l’obligation d’avoir une licence pour jouer. Pareil, pour pratiquer un sport physique comme le rugby, des tests médicaux sont demandés par la fédération française de rugby. “À cause du manque de médecins, c’est compliqué de dire à un gamin d’aller réaliser ces tests s’il veut jouer”, rappelle Éric Landmann. Afin d’y remédier, un camion de santé a été acheté en 2021 par le comité. Il sillonne l’île avec un médecin pour se rendre directement auprès des clubs. Un gros plus pour les écoles de rugby disséminées sur l’île qui accueille des jeunes entre 4 et 14 ans.
“Titiller les Réunionnais” en 2023
Eric Landmann est président du comité de rugby de Mayotte.
Pour le match de samedi, le format est légèrement modifié par rapport à d’habitude. Les deux équipes joueront quatre mi-temps d’un quart d’heure chacune. Concernant le nombre de joueurs, il est dans les standards des départements ultramarins. “Le rugby à quinze est très gourmand en effectif. Il faudrait 35 joueurs dans chaque équipe. La fédération française de rugby nous encourage depuis une dizaine d’années à jouer plutôt à sept”, révèle le président du comité. Moins collectif, mais davantage tourné vers les qualités individuelles, le rugby à sept a d’ailleurs été retenu pour intégrer les Jeux des îles à Madagascar en 2023.
Une compétition où Mayotte et La Réunion pourraient se retrouver. “On va essayer de les titiller”, prévient Éric Landmann, qui place Madagascar et ses joueurs évoluant en métropole en grand favori de la compétition.
Match Desperados-Le Tampon, ce samedi, à 17h, au stade de Cavani à Mamoudzou. De 14h à 16h, des matchs entre U19 serviront de lever de rideau à cette fête du rugby.
Depuis décembre dernier, Corsair propose aux voyageurs résidants à Fort-de-France, Pointe-à-Pitre, La Réunion et Mayotte de réserver un vol sur son site Internet (https://www.flycorsair.com/fr)en bénéficiant de la réduction attachée aux bons LADOM. « Désormais, nos clients peuvent effectuer leurs démarches administratives et leurs réservations de billets d’avion sans à avoir à se déplacer ! Une vraie innovation au service de nos clients, et très simple d’utilisation : au moment du paiement sur notre site, il sera proposé le paiement avec un bon Ladom si le dossier respecte les conditions d’utilisation du bon », souligne Jules Perreau, directeur régional océan Indien de la compagnie aérienne.
Pour rappel, en septembre, 2021, Corsair avait signé une convention de partenariat avec L’Agence De l’Outre-mer pour la Mobilité à Mayotte. Ce dispositif spécifique d’aide à la continuité territoriale permet aux résidents mahorais de bénéficier d’une aide financière de l’État d’un montant de 440 euros valable sur un billet d’avion aller/retour en classe économique, au départ de Mayotte et à destination de la France métropolitaine. Cette aide est attribuée sous conditions de ressources (quotient familial du foyer de rattachement inférieur ou égal à 11.991 euros). Pour en bénéficier, il suffit de constituer un dossier en ligne auprès de LADOM sur https://mobilite.ladom.fr/subvention-billet.
Dans un communiqué, le conseiller départemental Daniel Zaïdani demande au préfet de Mayotte, qui « est confronté à une crise sécuritaire majeure à ne pas prendre à la légère », de décréter l’état d’urgence sur toute l’île et l’envoi immédiat de forces de l’ordre supplémentaires pour « faire face au désordre qui détruit lentement mais sûrement notre territoire ». Selon lui, « à défaut d’une réponse forte et ferme, les criminels auront la force d’aller encore plus loin ». Par la présente, l’ancien président de la collectivité tient « à condamner fermement le gouvernement actuel et ses représentants à Mayotte pour le laisser-aller, le laisser-faire et le laisser-passer perpétuels ».
Le conseil départemental de Mayotte est doté de deux délégations extérieures, à La Réunion et à Paris, dont les objectifs sont de disposer d’un lieu d’accueil et d’appui à la communauté mahoraise et de promouvoir Mayotte et ses atouts. Par leur proximité physique et leur organisation, les délégations extérieures sont de véritables atouts pour l’action départementale en faveur des Mahorais établis hors de l’île, mais aussi pour l’attractivité du territoire.
Chaque année, le rapport d’activités de ces services est l’occasion de dresser un bilan des actions et réalisation significatives. À la délégation de Mayotte à La Réunion, ce sont plus de 800 usagers qui ont été accueillis dans les locaux pour des demandes en genre : état civil, bourses et aides étudiantes, démarches administratives … Parmi ceux-ci, on peut noter que 199 familles ont bénéficié d’un accompagnement social, 431 personnes ont été suivies dans le cadre d’une évacuation sanitaire et 192 étudiants ont été aidés dans leurs démarches. Pour la première fois en 2021, le service a lancé un appel à projets à destination des associations mahoraises de La Réunion à hauteur de 40.000 euros, pour lequel cinq projets ont été retenus et financés. La DMR est désormais identifiée dans les réseaux de partenaires économiques et sollicitée en tant qu’experte lors d’événements et webinaires, mais aussi dans les médias.
À la délégation de Mayotte à Paris, les travaux d’aménagement vont permettre de disposer d’un bâtiment plus moderne et mieux adapté aux enjeux du service. Afin de lutter contre l’isolement des étudiants et les aider dans leur insertion, la délégation a mis en place des dispositifs d’accompagnement comme les ateliers de formation, le parrainage d’étudiants (Parrainer c’est gagner) ou la valorisation de jeunes talents (concours d’écriture). Avec la participation de nombreux partenaires (associatifs et institutionnels), ces projets portent leurs fruits. Dans le domaine de l’attractivité territoriale, la DMP, avec le concours d’acteurs locaux, tel que le centre hospitalier de Mayotte ou le Pôle emploi, s’est lancée dans une démarche inédite de promotion des métiers de la santé, des professionnels du médical ou du paramédical. Avec le projet « Mayotte Jobs », le dispositif doit s’étendre à l’ensemble des filières en tension.
Dans le cadre de sa mission de redynamisation, de remobilisation et d’accompagnement des comités jeunes mahorais, la Ligue de l’enseignement de Mayotte, en partenariat avec la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES) et le conseil départemental, a mis en place des ateliers de type MasterClass thématisés (gestion de projet, budget prévisionnel, évaluation de projet…) pour permettre aux jeunes d’avoir des compétences sur la conduite d’un projet.
Afin de finaliser ces actions, un séjour de onze jours avec 17 jeunes de différents comités de Mayotte est prévu à La Réunion du 25 février au 7 mars pour aller à la rencontre des comités jeunes et des institutions réunionnais et pour échanger sur les projets qu’ils souhaitent mettre en place dans leurs communes. Les ambassadeurs devront à leur retour partager leurs expériences dans leurs comités jeunes respectifs présents dans le territoire.
Babette de Rozieres chargée d’une mission sur les cuisines des Outre-mer par Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, a officiellement remis, le 21 février à 15h son rapport. Ce rapport dresse un état des lieux sur la situation des acteurs de la filière agroalimentaire ultramarine dans les neuf territoires. Le ministre a manifesté un réel intérêt pour les patrimoines culinaires des Outre-mer, vecteur important de l’économie. Ce secteur englobe le tourisme, la transmission des savoir-faire, la santé, l’éducation, la formation, la culture, et pose les bases de réflexion pour la mise en œuvre d’une politique de soutien aux professionnels de la filière agroalimentaire des territoires d’Outre-mer.
Le village de M'tsapéré se retrouve bloqué par ses habitants depuis plusieurs jours maintenant.
Une réunion au sujet de l’insécurité était organisée dans l’après-midi de mardi avec le préfet de Mayotte, le conseil départemental, le procureur et la mairie de Mamoudzou. Toutefois, elle s’est tenue sans représentants des habitants. Ces derniers ont ainsi protesté contre le recours aux gaz lacrymogènes des policiers le matin même, quand ils ont voulu bloquer la rocade de M’tsapéré.
Comme prévu la veille, le mouvement de colère des habitants de M’tsapéré contre l’insécurité s’est encore intensifié, ce mardi. Outre les barrages installés le week-end et lundi, de nouveaux devaient voir le jour, notamment sur la rocade qui relie Mamoudzou au sud de l’île dès 3h du matin. Dix-sept tentatives de blocage ont été recensées par la police de Mamoudzou. Au pont des pêcheurs premièrement, puis à Baobab et au rond-point de Doujani, les manifestants profitant du plateau sportif pour passer de l’un à l’autre. Ces essais sont restés infructueux : la police les chassant à chaque fois, parfois à l’aide de gaz lacrymogènes !
Le maire de Mamoudzou Ambdilwahedou Soumaila a invité habitants et institutions pour une réunion, mardi après-midi. Les premiers ont refusé.
Il était clair pour elle qu’il fallait absolument empêcher cet axe majeur d’être complètement bouché. “Il y a un équilibre à tenir entre maintien de l’ordre et droit de manifester”, a confirmé une source policière. Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, s’est montré d’ailleurs plus ferme sur l’utilisation de la rocade, un enjeu pour l’économie de l’île, comme moyen de pression des habitants : “Il ne faut pas rajouter du bordel au bordel”. Selon lui, “les délinquants profitent des bouchons pour racketter les gens dans leur voiture”.
Une réunion sans les principaux concernés
Les barrages montés au fur et à mesure vont continuer ce mercredi à M’tsapéré
C’est le paradoxe de cette crise. À la demande des habitants, le premier magistrat de la ville chef-lieu, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet (*), le procureur, Yann Le Bris, et le cabinet du directeur départemental se sont bien réunis dans l’après-midi, mais sans les principaux concernés. Seul un représentant, Dayane, est allé porter le message du refus des riverains de se mettre autour de la table. Il en est ressorti furieux. “J’ai l’impression que le préfet ne comprend pas ce qui se passe. Il nous dit que les moyens sont là”, s’est-il emporté, devant les marches de l’Hôtel de ville. “On en a marre de prendre des coups.”
Présent lui aussi, le procureur Yann Le Bris était invité pour parler des réponses pénales apportées à la délinquance. “Je comprends le sentiment d’impunité des habitants. À peine on arrête des auteurs d’acte de délinquance qu’ils apprennent que de nouveaux actes ont eu lieu”, a-t-il fait observer. Défendant le travail du tribunal, il a rappelé que pour tous les meurtres commis depuis le début de l’année, des suspects ont été arrêtés et placés en détention. “Il y a zéro impunité”, a-t-il soutenu. De son côté, le maire de Mamoudzou a indiqué sa volonté “de continuer à discuter”, regrettant que les habitants aient choisi de ne pas venir. Justement, sur les barrages, ces derniers comptent bien participer à un nouveau mouvement de blocage ce mercredi, cette fois à l’échelle de Mamoudzou.
(*) La préfecture de Mayotte n’a pas donné suite à nos questions.
Les maires eux aussi mobilisés contre l’insécurité
En assemblée générale extraordinaire, ce mardi, les maires ont tenu à réagir sur la situation actuelle à Mayotte. Ils disent constater « une généralisation d’un climat anxiogène sur l’ensemble de l’île », « une multiplication des violences avec armes, avec l’intention de tuer », « une peur de sortir après 18h », « une multiplication des meurtres avec violence dans un laps de temps très rapproché », « une population exaspérée, qui veut se faire justice elle-même », « une recrudescence des actes de torture et de barbarie », « des jeunes très violents, qui n’ont plus peur de rien et de personne » et « un système judiciaire dépassé par le nombre de faits et d’auteurs de violences très graves, malgré les interpellations, faute peut-être d’effectifs et de places suffisantes en prison ». À la fin de leur communiqué, les maires « en appellent directement au premier ministre ». « Une demande de rencontre est sollicitée dans l’urgence parce que cette situation de peur permanente ne peut plus durer », affirment-ils.
Les 21 et 22 février 2022 au pôle d’excellence rurale de Coconi, s’est tenu le premier colloque de Mayotte en Santé. Au programme : le diagnostic territorial pour la mise en œuvre de “Mayotte sans Sida et sans hépatites”, porté par l’organisme Nariké M’sada.
Préservatifs ou encore dépistages, autant de moyens qui ont fait leurs preuves pour prévenir la transmission du virus du Sida (virus de l’immunodéficience humaine). Sur l’île aux parfums, la Croix-Rouge française, Mlezi Maoré, les Apprentis d’Auteuil ou encore Solidarité Sud font partie des onze structures qui ont participé à la réalisation d’un “diagnostic territorial”. L’objectif de ce travail collectif étant de cibler les véritables besoins de Mayotte en matière de gestion de l’épidémie de VIH et d’adapter les politiques publiques aux particularités du territoire.
“Le 1er décembre a été publié un document cadre mettant en avant la stratégie publique adoptée au niveau national en matière de santé sexuelle et reproductive. De cette feuille de route ont été mises en avant 28 actions prioritaires à mettre en place pour lutter notamment contre l’épidémie de VIH”, détaille François Dabis, professeur de santé publique à l’université de Bordeaux et président de la stratégie nationale de santé sexuelle pour le ministère de la Santé.
Passer à l’acte
Informer, communiquer, éduquer, dépister, suivre ou encore promouvoir la contraception se poseront comme les leitmotivs de ces 28 travaux prioritaires mis en place au niveau national sur la période 2021-2024. Par ailleurs, pour “passer à l’acte” et adapter ces mesures aux contextes locaux, deux actions propres aux territoires d’Outre-mer s’additionnent à cette vingtaine de priorités. Elles constitueront la mise en place d’une cohérence régionale en lien avec les pays frontaliers afin de gérer ensemble la propagation de ce virus. Enfin, à Mayotte un programme destiné à démocratiser et augmenter l’usage de la contraception sur le territoire sera la dernière mesure prioritaire du programme.
“Nous sommes bien conscients que le contexte mahorais peut rendre l’exécution de certaines mesures plus difficiles”, s’attriste François Dabis. Difficultés logistiques, manque de qualification, de moyens ou encore de ressources humaines, beaucoup de politiques publiques sont venues se casser les dents sur les côtes mahoraises. “Nous devrons nous adapter, mais je reste optimiste. Notre objectif est avant tout de promouvoir l’équité”, argumente le professeur.
Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin
En amont du colloque, les objectifs du diagnostic partagé étaient de “dresser un bilan à l’instant T de la prévention réalisée par les associations sur le territoire”, explique Vincent Bertrand, responsable développement au sein de l’association Nariké M’sada. De ce constat ont émergé diverses propositions. Parmi elles, la décentralisation des lieux ressources sur l’île, mais aussi le développement de l’offre de formation sur les métiers du médico-psychosocial afin de pallier aux manques de personnel avec des qualifications spécifiques ou encore, la mutualisation des diverses ressources humaines et matérielles dans une logique de collaboration.
Par ailleurs d’après les chiffres de Santé Publique sur l’année 2020-2021, les dépistages du VIH auraient baissé de 20% en France métropolitaine. Un chiffre qui atteint les 30% à Mayotte et une inquiétude qui demeure : comment redonner envie aux gens de se faire dépister ? Une problématique majeure, car si l’épidémie de Covid-19 ralentie, celle de VIH ne cesse de faire des victimes…
Sirel 976, dont le président est El-Farouq Adinani, se cache derrière cette nouvelle plateforme.
Créés par l’association Sirel 976, le site internet et l’application mobile Eh, Co ! viennent d’être lancés officiellement, ce mardi. La plateforme gratuite, soutenue par la préfecture de Mayotte, doit permettre à chaque association mahoraise de communiquer sur ses événements.
Elle est en ligne depuis trois mois, mais les tests n’étaient pas totalement terminés. La version en ligne du site Eh, Co ! a été présentée, mardi matin, à la Casa Rocher. “Les médiateurs nous disaient qu’après avoir établi le contact avec les jeunes, il n’avait rien à leur proposer”, raconte Thierry Suquet, le préfet de Mayotte. L’idée est alors de se reposer sur les associations, dont les activités ne sont pas toujours connues, pour les attirer. Ça tombe bien, l’association Sirel 976 basée à Tsoundzou avait dans ses cartons un projet d’agenda en ligne destiné aux associations. Le but est simple comme l’explique le délégué du gouvernement. “La plateforme va aider familles et usagers à trouver un spectacle ou une activité”, résume-t-il.
L’interface d’Eh Co ! permet de rechercher des événements grâce à un thème, une date, une association ou sa localisation.
Au cours de sa présentation, le président et fondateur de Sirel 976, El-Farouq Adinani, détaille l’interface du site qui fonctionne au départ comme un moteur de recherche. Les visiteurs peuvent dénicher une activité par mot-clé ou par le nom d’une association. D’autres filtres prennent bien sûr la localité ou le thème également. Sur ce dernier point, le site, ainsi que l’application, compte dix-sept domaines. “Il y a la culture, l’environnement, le sport, le lien social, le médico-social, la santé, etc”, énumère Antoine Schwartz, chargé de mission cohésion sociale de la préfecture de Mayotte. Celui-ci a “fortement soutenu” ce projet.
La possibilité d’interagir à tout moment
El-Farouq Adinani défend aussi l’interactivité du site dont le financement est assuré par le fonds de développement social. En effet, n’importe quelle association peut s’y inscrire rapidement et publier un événement. Ce dernier est reporté ou annulé, pas de problèmes. “Les utilisateurs peuvent modifier la publication. Un email est envoyé aux participants s’ils utilisent le site Internet ou ils reçoivent une notification sur leur Smartphone grâce à l’application”, détaille celui qui a mis en point également Garico’Mayotte, le site de covoiturage 100% mahorais.
Le chargé de mission espère que “toutes les associations subventionnées au moins” utiliseront la plateforme. Il dénombre plus de 2.000 associations sur l’île. Pour les convaincre, il rappelle que les financeurs publics pourront être attentifs aux associations intégrant le projet. Pareil pour les communes ! “Je suis sûr qu’un maire qui voit qu’aucun événement de sa commune n’est présent sur le site ira voir ses administrés ou les associations de sa commune pour qu’ils s’y mettent”, prédit Antoine Schwartz.
Site internet :ehcomayotte.yt. L’application mobile est disponible sur l’App Store et Google Play Store.
Les délais pour le dépôt et l’instruction des demandes d’asile à Mayotte seront drastiquement réduits à partir du 1er mai, pour tenir compte des « spécificités » du département, selon un décret paru dimanche dernier au Journal officiel. Nous avons contacté Gérard Sadik, responsable national des questions Asile à la Cimade, pour expliquer cette procédure et ses conséquences.
Voilà une nouvelle qui risque d’en réjouir certains et d’en faire bondir d’autres. Un décret paru au Journal officiel dimanche dernier vise, « pour tenir compte des spécificités de Mayotte […], à réduire les délais de traitement des demandes d’asile aux différentes étapes de la procédure ». À compter du 1er mai, la durée pour remplir et déposer un formulaire en mains propres contre récépissé à l’office français de protection des réfugiés apatrides (Ofpra), qui va implanter une antenne sur l’île aux parfums, passera de 21 à 7 jours, tandis que la période d’instruction se limitera à trois semaines. Un dispositif similaire à celui appliqué en Guyane depuis le 3 septembre 2018.
Et visiblement, cette accélération semble déjà dans l’air du temps ! Depuis un peu plus d’un an, l’État met les bouchées doubles pour combler le retard accumulé : le nombre de dossiers en instance à l’Ofpra se chiffrait à 1.176 en septembre 2021, contre 2.132 au 31 décembre 2020. Face à constat, Gérard Sadik, le responsable national des questions asile à la Cimade, déplore « un effet rattrapage » et une manière de « résorber le stock comme on dit en langage administratif ». Un changement de braquet étonnant tant l’établissement public sous tutelle du ministère de l’Intérieur a de grandes difficultés pour instruire les demandes dans le 101ème département… Les traitements se déroulent soit par visioconférence pour les ressortissants de l’Union des Comores et de Madagascar, soit par mission foraine – tous les deux mois dernièrement – pour les personnes originaires des Grands Lacs (Burundi, Rwanda, République Démocratique du Congo).
Discrimination par nationalité
Si l’Ofpra a pour obligation de convoquer tous les demandeurs, les dés semblent pipés d’avance en fonction des origines des uns et des autres ! « La préfecture de Mayotte demande d’examiner systématiquement les dossiers comoriens et malgaches selon la procédure accélérée – dans un délai théorique de quinze jours – sans la justifier par un motif légal », précise Gérard Sadik. « En outre, alors que les conditions d’accueil sont réduites à leur plus simple expression (des bons alimentaires d’un euro par jour), les Comoriens et les Malgaches n’ont jamais accès aux quelques 170 places d’hébergement existantes, ni même à la domiciliation. D’un point de vue strictement juridique, Mayotte applique le droit européen d’une manière pas tout à fait d’équerre ! »
En résumé, le décret à venir risque de confirmer la tendance actuelle. Inconcevable pour le responsable national des questions asile pour le Cimade. « Il s’agit d’une discrimination par nationalité, cela n’existe nulle part ailleurs en France ». Or, « nous avons tendance à oublier que la situation aux Comores n’est pas bonne ». En d’autres termes, cette « spécificité locale » se résume à « une question de nombre », en aucun cas à « un critère objectif ».
Lundi matin, l’établissement secondaire de Pamandzi s’est retrouvé au milieu de heurts entre une trentaine de jeunes et les équipes de la gendarmerie nationale. Les élèves et le personnel ont dû se réfugier à l’intérieur pour échapper aux callaissages et au gaz lacrymogène. Les militaires ont pu lever barricades sur le boulevard du Général de Gaulle, mais les affrontements se sont transformés en “combats de harcèlement » sur les hauteurs de Pamandzi.
Dans le cadre du webinaire intitulé #Mayottejobs2 « Trouver le bon job à Mayotte – entre méfiance et motivation », cette seconde édition qui s’est déroulée le mardi 15 février a permis au conseil départemental et à différents acteurs de l’emploi et de l’insertion professionnelle d’explorer plus en détails les métiers d’avenir pour l’île aux parfums, en particulier le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle.
Avec un taux de qualification très faible (71% de la population n’a aucun diplôme qualifiant, un habitant sur trois n’a jamais été scolarisé, les taux d’illettrisme et d’analphabétisme avoisinent les 50%), le directeur du centre régional information jeunesse, Mohamed Nassor, a indiqué qu’il est « nécessaire de penser au corps enseignant qui a besoin de professeurs d’école pour faire progresser la maîtrise de la langue française, que ce soit au sein de l’enseignement général ou professionnel ».
Il a ajouté que la réforme des rythmes scolaires a fait émerger le périscolaire. Ce qui nécessite du personnel qualifié (animateurs, agents de restauration collective, chauffeur de transport), sans oublier les postes à responsabilité intermédiaire (coordinateurs d’équipe et de réseaux). Une qualification qui fait aussi défaut au dispositif insertion par l’activité économique, qui est pourtant viable et prometteur à Mayotte (encadrant technique, responsable administratif et financier, assistant comptable, responsable des ressources humaines). Le directeur du CRIJ a également relevé que l’absence de personnels qualifiés dans les organismes de formation rend ces derniers incapables d’émarger sur les budgets européens, faute d’ingénierie interne.
Voici une liste non-exhaustive d’offres d’emploi à pourvoir immédiatement chez Randstad search et Maestria recrutement : responsable de production industrielle, technicien de maintenance industrielle, contrôleur technique automobile, chargé de projet événementiel, chargé QHSE (qualité, hygiène, sécurité, environnement), infirmier coordinateur, infirmier dialyse, chef de projet de digitalisation, responsable de magasin, comptable senior, responsable administratif et financier, conducteur de travaux TCE -MOA , directeur de travaux gros oeuvre, conducteur de travaux génie climatique tertiaire et électricité, chef d’équipe charpente et structures métalliques, infirmier diplômé d’État en cabinet médical, directeur de crèche, responsable des ressources humaines sénior, chargé de mission formation culturelle…
Dans la nuit du 11 décembre 2021 à Pamandzi, une jeune femme rentre à pied à son domicile lorsque le conducteur d’un véhicule lui propose de la déposer. Ce dernier prend une direction opposée et la conduit dans un endroit isolé avant de la violer. Les constations effectuées sur les lieux indiqués ainsi que l’examen gynécologique confortent la déclaration de la victime et conduisent à des prélèvements aux fins d’analyse génétique.
Le 14 janvier 2022, alors qu’elle regarde une chaîne locale de télévision, la victime reconnaît le mis en cause à l’occasion de la diffusion d’une publicité. Les investigations entreprises permettent alors son identification. Placé en garde à vue le 16 février 2022, il nie les faits qui lui sont reprochés mais son profil ADN se révèle identique à celui qui a été prélevé lors des constatations. À l’issue de sa garde à vue, il a donc fait l’objet d’une détention provisoire à la maison d’arrêt de Majicavo dans le cadre de l’information judiciaire ouverte.
Les autorités préfectorales ont confirmé la levée du niveau « Alerte rouge » du plan ORSEC, depuis ce lundi 21 février, 8h00. De ce fait, l’aéroport de La Réunion Roland-Garros peut rouvrir ses portes et redémarrer ses opérations aériennes. Celles-ci ont débuté à partir de 15h conformément aux prévisions établies.
Air Austral a ainsi annoncé la reprise de son activité sur la base d’un programme établi en étroite collaboration avec les autorités et le poste de commandes opérationnelles de l’aéroport. Le premier départ était programmé à compter de 19h30 et ce afin de laisser à ses passagers le temps nécessaire pour rejoindre l’aéroport. Dans la mesure où les prévisions établies restent inchangées, la compagnie prévoit un retour à la normale de son programme des vols, dès ce mardi 22 février.
Pour rappel, le vol UU 274 du lundi 21 février à destination de Mayotte prévu à 14h40, heure locale a été annulé et reporté au mardi 22 février. Décollage prévu à 11h30. Idem pour le vol de 17h20 depuis l’île aux parfums. Les passagers sont reportés sur le vol UU277 de ce jour avec un départ à 14h10. La priorité de la compagnie en veille depuis plusieurs jours pour suivre l’évolution du cyclone tropicale EMNATI et préparer la reprise de ses vols est de pouvoir garantir à ses passagers les meilleures conditions de transport et de les réacheminer vers leur destination le plus rapidement possible. Les voyageurs impactés ont été individuellement contactés par les équipes commerciales de la compagnie Air Austral via SMS et/ou mail.
Aucun autre ajustement à cette heure n’est à noter. Dans tous les cas, il est recommandé avant de se rendre à l’aéroport de vérifier les informations sur les vols opérés, disponibles sur www.air-austral. com.