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Mohamed Hamissi lève le voile sur le projet Caribus

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Alors que la pose de la première pierre du terminus sud du Caribus se déroulait enfin le jeudi 10 février dernier, nous avons contacté Mohamed Hamissi, l’ancien chef de projet de l’aménagement urbain au sein de la mairie de Mamoudzou, pour qu’il nous résume les péripéties qu’a subi le projet depuis 2010. Car, si Caribus a été beaucoup fustigé pour son retard, au point que beaucoup n’y croyaient plus, c’est que les circonstances de sa création et de sa mise en place ont loin d’avoir été un long fleuve tranquille. Explications.

« Le projet Caribus est toute ma fierté et, même si je ne travaille plus désormais sur le projet, je suis ravi d’en avoir vu enfin une première concrétisation le jeudi 10 février dernier à l’occasion de la pose de la première pierre », affirme Mohamed Hamissi. Ancien chef de projet aménagement urbain au sein de la mairie de Mamoudzou, l’urbaniste travaille désormais en tant que directeur environnement pour la communauté de communes de Petite-Terre. Cela ne l’empêche toutefois pas de continuer de suivre de près le projet Caribus qu’il a porté pendant plus de dix ans. C’est en effet dès 2010 que la réflexion sur la création d’une ligne de bus dans la commune de Mamoudzou émerge dans l’esprit des élus de l’époque. « Cela faisait 25 ans qu’il n’y avait pas eu de projet d’envergure à Mayotte, à l’exception de celui du port de Longoni », précise Mohamed Hamissi qui s’est tout de suite enthousiasmé pour l’idée. « Je savais aussi que le système français impliquait beaucoup de procédures et que le risque de découragement était grand pour les techniciens mahorais », ajoute-t-il. Toutefois, malgré toutes les difficultés, l’urbaniste n’a jamais cessé de croire en ce projet qu’il juge indispensable pour contribuer à fluidifier la circulation dans les rues de de la ville chef-lieu de Mayotte.

Une prise de conscience des problèmes de circulation dès 1995

Le jeune cadre nous révèle que les premières études sur les difficultés de déplacement à l’intérieur de Mamoudzou datent de 1995. « À cette époque, l’État a commencé à prendre conscience de la croissance exponentielle des voitures individuelles sur des routes non dimensionnées », raconte-il. Ce n’est pourtant qu’en 2005 que le conseil général émet un premier « schéma de déplacement à Mayotte » qui évoquait la mise en place de deux lignes de bus : l’une interurbaine pour circuler entre les villages et l’autre urbaine pour circuler à l’intérieur de Mamoudzou. Le but étant de stopper la mentalité du « tout voiture ». C’est à cette période que le projet Caribus commence à germer, en témoigne son intégration au contrat de plan 2008-2014. Le budget de la mise en place de ces deux lignes s’élève alors à 15 millions d’euros et comporte également l’achat de deux nouveaux ampidromes. Toutefois, comme souvent malheureusement à Mayotte, la volonté politique fait défaut et le projet reste lettre morte.

Mais un courrier de Hubert Derache, ancien préfet de Mayotte, adressée en 2010 au conseil général vient changer la donne. « [Il] demandait où en était le projet de mise en place des deux lignes de bus sur le territoire », précise Mohamed Hamissi. « Cette lettre a mis un coup de pied dans la fourmilière et un cahier des charges étudiant la faisabilité du projet a enfin été rédigé et envoyé en 2011 à un bureau d’études », poursuit-il. Dans cette nouvelle version du projet, validé en mars 2012, il n’est cette fois-ci question que de deux lignes urbaines : l’une reliant Mamoudzou à Passamaïnty et l’autre aux Haut-Vallons.

Toutefois, l’appel à projets Grenelle concernant le développement des transports publics sur le territoire national constitue un nouveau coup de théâtre. « Il fallait revoir le cahier des charges pour le passer sur le plan national », explique l’ancien chef de projet aménagement. Cela engendre alors une augmentation du budget initial. D’un petit projet de collectivité, Caribus passe donc à un grand projet national d’aménagement urbain mené avec l’appui de l’État. Les deux lignes de bus prévues initialement se fondent en une seule grande ligne reliant la RN1 et la RN2, soit allant directement des Hauts-Vallons à Passamaïnty. À laquelle s’ajoutent des lignes secondaires : l’une allant jusqu’à Vahibé et l’autre circulant à l’intérieur de M’Tsapéré. « Il était donc désormais question de trois lignes de bus, ce qui impliquait un aménagement beaucoup plus lourd », confie Mohamed Hamissi.

En 2015, la création de la Cadema bouleverse le projet

En 2014, le nouveau maire de Mamoudzou, Mohamed Majani, obtient une subvention de neuf millions d’euros pour mettre en place le projet Caribus. « D’un budget de 24 millions d’euros en 2012, on est passé à un budget de 90.5 millions d’euros. De quoi pouvoir se constituer une solide ingénierie et recruter un mandataire qui pourrait agir pour le compte de la mairie. C’est Transamo qui a été choisi en 2015 », détaille l’ancien chef de projet. Mais c’est alors que la création de la Cadema la même année remet tout en question. « Depuis 1982, les communautés d’agglomérations ont la compétence obligatoire des transports publics », indique le cadre. La ville de Mamoudzou ne peut donc plus s’occuper de Caribus. Il faut alors signer un avenant de transfert de compétence vers la Cadema. Or Dembéni se trouve lésée puisqu’aucune ligne de bus n’avait été prévue pour desservir ce village. Il faut donc obligatoirement en créer une. « De trois lignes, nous avons donc été obligés de passer à quatre », se souvient Mohamed Hamissi qui précise que le projet « n’a cessé de subir des rebondissements en tout genre ».

La 4ème ligne voit donc le jour en 2016. « À ce moment, le projet était déjà bien sur les rails, sauf pour Dembéni car venaient se poser les habituelles questions du foncier et des nouveaux financements. À cette époque, le technicien que j’étais a subi un gros moment de solitude », se souvient l’ancien chef de projet avec humour. Il faut dire qu’à force d’attendre, plus personne ne croit à ce projet et il reçoit de vives critiques de la part des acteurs économiques. « Porter un projet à Mayotte n’est pas chose facile, il faut beaucoup de courage car les critiques sont souvent acerbes », affirme l’urbaniste. Bon an, mal an… Le projet avance malgré tout avec l’attribution de la déclaration d’utilité Publique en 2019 et le lancement d’une consultation pour recruter les entreprises. Il faut cependant encore attendre que passent les élections intercommunales de 2020 pour pouvoir continuer.

Des retard à cause des problèmes d’allotissements

Un projet d’une telle envergure nécessite obligatoirement de passer par un allotissement (fractionnement du marché en plusieurs « lots », ndlr.). Le marché lancé précédemment pour la première tranche s’annule en 2021 car le précédent ne suffit plus. « On est passé de quatre à huit lots. Il fallait donc casser le marché et relancer des procédures », poursuit Mohamed Hamissi qui se félicite qu’après autant de péripéties, la pose de la première pierre du projet ait enfin pu être faite le 10 février dernier. Si l’urbaniste a quitté la Cadema depuis pour se lancer dans de nouvelles aventures au sein de la communauté de communes de Petite-Terre, il reste très fier d’avoir contribuer à faire naître ce projet sur l’île aux parfums. « J’ai rempli la mission qui m’a été confiée et je suis parti avec fierté. »

Pour Mohamed Hamissi, 70% du chemin a déjà été parcouru. Reste évidemment à effectuer les travaux qui sont prévus sur quatre ans, « si tout va bien ». « La Cadema possède désormais une ingénierie de très haut niveau donc je suis confiant », affirme-t-il, tout en rappelant que le coût total du projet s’élève désormais à 245 millions d’euros. « Les matériaux et l’expertise des entreprises coûtent très cher à Mayotte. Cela en vaut toutefois la peine car Caribus est l’un des rares projets structurant de notre île qui en manque cruellement », conclut-il.

En 2022, la direction des affaires culturelles de Mayotte recense les talents du département

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Vendredi 25 février 2022 avait lieu la troisième journée des ateliers organisés par la direction des affaires culturelles (DAC) de Mayotte, à destination des artistes, des élus, des collectivités et de l’ensemble de la filière du spectacle vivant. En novembre 2021, l’institution avait commandé et initié un diagnostic du spectacle vivant, réalisé par l’agence Troisième pôle sur l’île aux parfums.

Comment sensibiliser à la notion de politique culturelle ? Comment accompagner la définition et la mise en œuvre de celle-ci au niveau local ? Comment faire monter en compétence les acteurs ? Ou encore, comment accompagner la structuration professionnelle du réseau d’artistes ? Telles étaient les questions posées lors de la troisième matinée d’échange autour de la thématique du spectacle vivant à Mayotte. Alors que dans le 101ème département la culture demeure souvent la grande oubliée des budgets et politiques publics, les acteurs du secteur comptent bien faire changer les choses.

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Depuis le mois de novembre 2021, la société Troisième pôle, spécialisée en ingénierie culturelle et mandatée par la direction des affaires culturelles (DAC) de Mayotte, a mené un état des lieux du spectacle vivant sur le territoire. L’objectif ? Discuter mais aussi diagnostiquer les besoins des acteurs et des collectivités pour structurer la filière à Mayotte. Alors que le rapport de ce travail d’étude doit être rendu en mars, les acteurs mahorais ont joué cartes sur table et évoqué leurs différents projets et difficultés.

Un réseau d’acteurs à structurer

“Ce qui nous manque ici, c’est la continuité”, affirme Cécile Bruckert. Avant d’ajouter : “Il y a un tel turnover au sein des institutions qu’il est difficile de monter des projets et de structurer la filière”, argumente celle qui fait vivre le quatrième art depuis une vingtaine d’années grâce son association Musique à Mayotte. Alors que les interlocuteurs changent continuellement, les professionnels dénoncent également une charge administrative lourde à assumer. “Si l’on ne prend pas sur notre temps de sommeil pour remplir tous les papiers qui nous sont demandés, impossible de se structurer”, dénonce le patron du restaurant le Voulé, Paul Tibere. Accompagnement, simplification et communication, voici les maîtres mots des acteurs du spectacle vivant pour permettre à la filière de prendre son envol à Mayotte.

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Une confusion au sein des institutions

“L’une de nos grandes problématiques, ce sont les budgets qui sont éparpillés et le manque de travail en réseau qui ne permettent pas de mener une politique globale », se désole Fatou Chauveau, la directrice jeunesse, culture et politique de la Ville à la mairie de Mamoudzou. En effet, bien souvent ce sont les activités sportives qui raflent toutes les subventions et il ne reste à la culture que les miettes. À la mairie de Sada, l’adjointe au maire chargée de la valorisation de la culture, du patrimoine et du tourisme, Sitti Said, fait le même constat : “Ce n’est qu’en apprenant à connaître le terrain et ses enjeux que nous pourrons faire changer les choses. Chacun doit prendre ses responsabilités et nous devons tous tenter de travailler ensemble selon les fonctions qui nous ont été attribuées.” Un secteur qui a bien besoin d’un coup de pouce donc mais qui compte tout faire pour donner la voix au monde du spectacle vivant qui sommeille à l’ombre des baobabs…

La presqu’île de Bouéni garnie de 2.200 plantes par des salariés en insertion de Nayma

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Durant deux semaines, une cinquantaine de salariés en insertion de l’association Nayma ont participé à une opération de restauration écologique de la presqu’île de Bouéni. Un projet qui leur a permis de se familiariser avec les espèces exotiques envahissantes, mais aussi de planter pas moins de 2.200 plantes et ainsi redonner une seconde jeunesse à cet espace naturel sensible.

« C’était du sport. Pas besoin d’aller dans une salle de gym ! », sourit Fatima Daoud, encadrante technique chez Nayma, quelques jours après la fin de l’opération de restauration écologique de la presqu’île de Bouéni. Il faut dire que la cinquantaine de salariés en insertion de l’association n’a pas chômé pendant les deux semaines d’intervention, entre le défrichage et la plantation. Cette action s’est inscrite dans le cadre d’une concertation entre le conservatoire botanique national des mascarins de Mayotte et la direction de l’environnement, du développement durable et de l’énergie du conseil départemental.

Sur environ trois hectares, les employés ont appris à identifier les multitudes d’espèces exotiques envahissantes et à assimiler différentes techniques de lutte : écorçage pour l’acacia adulte, arrachage pour l’acacia jeune, coupe à la base pour l’avocat marron, coupe puis arrachage pour le choka vert et la corbeille d’or… « De part mes notions, j’ai pu sensibiliser les groupes avec Yohann des Naturalistes sur les mauvaises herbes présentes autour d’eux », se remémore l’agricultrice aguerrie, qui résume ce chantier participatif à « une sacrée aventure » environnementale.

Retourner le pot et pousser

Puis est venu le temps de redonner une seconde jeunesse à ce site exceptionnel. « Il y avait au moins un kilomètre de marche, nous avons dû faire trois ou quatre voyages pour transporter toutes les végétaux jusqu’en haut des montages », détaille la trentenaire, originaire de Miréréni dans la commune de Chirongui. Tandis que certains se sont chargés des trouaisons sur des placettes circulaires de 20 mètres carrés dans lesquels ils réalisaient 20 trous à l’aide d’angades, d’autres se sont occupés de repiquer et de recouvrir la base de matière organique afin de garder l’humidité. « Je leur ai montré ma technique pour enlever les plants en toute délicatesse : il suffit de retourner le pot et de pousser au milieu, ça sort tout seul », confie malicieusement Fatima Daoud, heureuse d’avoir partagé son astuce. « Ils étaient tous impressionnés ! »

Au total, pas moins de 2.200 pieds de tamarin et de nato ont été plantés en trois jours. « Ils ont hâte de voir le résultat d’ici deux ou trois ans. » Le seul regret de ces jardiniers en herbe ? Ne pas voir grandir d’arbres fruitiers dans cet espace naturel sensible ! Qu’importe, l’objectif initial est largement atteint, à savoir leur apporter des connaissances en termes de biodiversité. Mission accomplie.

Subventions 2022 : plus que quelques jours pour faire votre demande en ligne

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Le conseil départemental rappelle aux associations sportives et socio-éducatives que les dossiers de demandes de subventions pour la campagne 2022 sont à retirer et à déposer au moyen des téléservices dédiés du portail dématérialisé du Département à l’adresse https://lecd976soutientmonprojet.fr/. La plateforme ferme le 28 février à 12h. D’ici là, aucun dossier n’est recevable sous le format papier.

 

Il est rappelé aux organismes concernés par les dispositifs d’attribution des subventions sur les thématiques sportives et de jeunesse que la plateforme du Conseil Départemental fermera le 28 février 2022 à 12h00, délai de rigueur et qu’aucun dossier n’est désormais recevable sous le format papier. Cette campagne 2022 ouverte depuis le mois de novembre 2021 dernier correspond à la seule opportunité disponible pour les organismes concernés sur les thématiques sportives et de jeunesse.

Inscriptions aux stages sportifs de Mamoudzou durant les vacances scolaires

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Durant les vacances scolaires, la ville de Mamoudzou organise des stages sportifs pour les enfants âgés de 8 à 15 ans. Ces stages se déroulent du 28 février au 11 mars 2022, de 9h à 12h, aux plateaux couverts de M’Tsapéré et de Kawéni.

Les parents peuvent inscrire leurs enfants en retournant les formulaires d’inscription dûment complétés par email à a.elhad@mamoudzou.yt, auprès de la direction de l’excellence sportive et de la vie associative située place de l’ancien marché ou sur place le jour de l’activité. Les formulaires d’inscription sont disponibles en téléchargement sur le site de la ville www.mamoudzou.yt ou sur la page Facebook Ville de Mamoudzou.

Victoire de la CFE-CGC face au centre communal d’action social de Chirongui

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Dans un jugement en date du 18 février, le tribunal de Mamoudzou annule la décision du président du centre communal d’action sociale de Chirongui portant refus de titularisation d’une fonctionnaire territoriale stagiaire et condamne le CCAS à procéder à la reconstitution de carrière dans un délai d’un mois. Une victoire pour la confédération française de l’encadrement – confédération générale des cadres qui a appuyé le dossier.

Une étude sur les premiers élus de Mayotte française

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Le conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement lance une étude relative à la mise en valeur des premiers élus de Mayotte française. Il s’agit des premiers maires, conseillers généraux, députés et sénateurs entre 1977 et 1983. Le président Madi Vita invite toute personne disposant d’informations, de documents ou de témoignages sur ces élus à bien vouloir se rapprocher du CCEE situé au 3, immeuble Briqueterie, rue du stade de Cavani à Mamoudzou, au premier étage de l’immeuble Crédit Agricole. Vous pouvez également joindre le conseil au 02.69.66.18.18 ou envoyer vos contributions à l’adresse email contact@ccee-mayotte.yt. L’étude sera publiée dans le courant du mois d’avril prochain.

Un appel à projets pour les acteurs locaux œuvrant pour la sécurité routière

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Dans le cadre du plan départemental d’actions de sécurité routière (PDASR), le pôle sécurité routière de la préfecture de Mayotte lance un appel à projets destiné aux acteurs locaux (associations et structures) œuvrant pour la sécurité routière.

Cet appel à projets vise à favoriser des actions de prévention et de sensibilisation en lien avec cette thématique, et au profit des différents usagers de la route (seniors, piétons, cyclistes, usagers d’engins de déplacement personnel motorisés, usagers de deux roues motorisées, prévention des addictions et de la conduite après usage de substances psychoactives à titre d’exemples). Afin de soutenir les initiatives de sécurité routière, le PDASR permet de financer partiellement les actions répondant à ces enjeux.

Vous trouverez le règlement de l’appel à projets 2022 ainsi qu’une fiche synthétique de l’action à remplir sur https://bit.ly/3t2T1Kk. Le dossier de présentation des actions sera adressé avant le vendredi 25 mars 2022 (12H00) à l’unité éducation et sécurité routière – subdivision territoriale de Kawéni de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement. Informations auprès de Salim Ibrahim à ibrahim.salim@developpement-durable.gouv.fr.

“Gang des coffres-forts” : les douze reconnus coupables

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Les images de l’agression et le cambriolage d’un maraîcher à Ironi Be, près de Tsararano, le 11 mars 2016, avaient défrayé la chronique. Douze hommes d’origine comorienne ont été jugés par la cour d’assises de Mayotte, du lundi 14 au mercredi 23 février. Ce “gang des coffres-forts” est relié à quatorze cambriolages datant de 2016, essentiellement des supérettes ou des entreprises. En nombre, ils se rendaient de nuit sur les lieux et ciblaient le ou les coffres-forts, avant de se rabattre sur la marchandise en cas de difficulté.

Ce mercredi, la cour d’assises de Mayotte les a tous reconnus coupables de “vols en bande organisée” et “vols en bande organisée avec arme”. Pour certains, la violence a été retenue, notamment dans l’agression du maraîcher et de vigiles. Celui qui est présenté comme le chef, Anchridine Abdou, dit “Oasis”, a été condamné à la peine la plus lourde, dix-huit ans de prison. Actuellement aux Comores, l’homme de 38 ans est sous mandat d’arrêt depuis avril 2021. Parmi “ses lieutenants”, Mouhoudoir Ahamadi, dit “Enfant”, hérite de quatorze ans. Tandis que “Solo”, dont le vrai nom est Mosoldine Abdou, se voit attribuer une peine de prison de quinze ans. Les autres, âgés de 23 à 42 ans ont été condamnés à des peines allant de trois à dix-sept années de prison. Tous se sont vus signifier une interdiction de territoire définitive, excepté celui âgé de 23 ans (mineur à l’époque des faits), dont l’ITF est fixée à cinq ans.

550 Mahorais s’installent à La Réunion chaque année, et vice-versa

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Dans une enquête de l’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) sur les mouvements de population à La Réunion, on apprend que les arrivées depuis Mayotte comme les départs vers l’île aux parfums sont faibles. Chaque année, entre 2015 et 2019, 550 résidents de Mayotte s’installent à La Réunion et autant de personnes font le chemin inverse. La moitié des arrivants sont nés dans le 101ème département, l’autre moitié en métropole (24%), à La Réunion (17%) ou à l’étranger (13%). Ce sont principalement des personnes jeunes qui quittent Mayotte pour La Réunion : la moitié ont moins de 18 ans. Ceux qui sont majeurs sont souvent diplômés et viennent vraisemblablement poursuivre leurs études supérieures, occuper un emploi qu’ils ont trouvé ou en rechercher un.

Justice : les propositions de Mansour Kamardine à Éric Dupont-Moretti

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Dans un nouveau courrier adressé à Éric Dupont-Moretti, le député LR Mansour Kamardine partage ses propositions pour sortir l’institution judiciaire du sous-développement patent dans laquelle elle est placée au sein du 101ème département. Selon le parlementaire, la situation de la Justice nécessite l’adoption d’un plan quinquennal avec la construction de la cité judiciaire en attente depuis plusieurs décennies, la création d’une cour d’appel de plein exercice ainsi que de trois charges notariales et de trois offices d’huissier possédant leur siège à Mayotte, le renforcement conséquent des ressources humaines du tribunal judiciaire en magistrats expérimentés et en greffiers pour faire face au désordre qui règne actuellement mais aussi en personnels du parquet et de la police judiciaire, l’édification d’un centre pénitentiaire pour mineurs et d’un centre de détention en complément de la maison d’arrêt de Majicavo, le traitement en urgence des milliers d’affaires au civil en instance, la mise en action de la convention franco-comorienne d’entraide judiciaire en matière pénale signée en février 2014 et la création d’une structure innovante sous la forme d’un centre de socialisation de base, avec un encadrement ferme, pour l’insertion des très nombreux jeunes d’origine étrangères dont la seule socialisation est la bande violente et qui ne sont ni à même d’intégrer le RSAM ni ne pourront être en charge par un simple centre éducatif fermé compte tenu de leur nombre.

Les maires autorisés à instaurer des couvre-feux pour les mineurs

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Le préfet de Mayotte Thierry Suquet, l'édile de la ville chef-lieu, Ambdilwahedou Soumaïla, et le président de l'association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf, ont échangé un peu plus d'une heure, à l'Hôtel de ville de Mamoudzou.

Au terme d’une réunion entre les maires et le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, ce jeudi après-midi, ce dernier a annoncé trois mesures pour lutter contre l’insécurité. Un arrêté en vigueur dès ce vendredi va interdire la vente à emporter d’alcool et sa consommation sur la voie publique, de 18h à 5h. Le délégué du gouvernement autorise aussi les maires à instaurer des couvre-feux pour les mineurs sur leurs communes, tandis que des renforts de gendarmerie et une unité du Raid arrivent sur l’île dès ce week-end.

Les différents édiles sortent contents dans l’ensemble de la réunion, ce jeudi soir, à l’Hôtel de ville de Mamoudzou. Pendant cette rencontre, initiée par les maires, plusieurs mesures ont été annoncées pour lutter contre l’insécurité. En effet, le préfet de Mayotte en a dévoilé trois à court terme. La première est l’interdiction de la vente à emporter d’alcool et sa consommation sur la voie publique. Elle sera en vigueur, dès ce vendredi soir et de 18h à 5h. Deuxièmement, les premiers magistrats ont la possibilité de mettre en place des couvre-feux pour les mineurs sur leurs communes. Ils seront autorisés sur des secteurs en particulier et d’une durée de quinze jours, mais avec la possibilité de les renouveler. Troisième point, le Raid (pour recherche, assistance, intervention, dissuasion) et un escadron de gendarmerie sont attendus sur l’île dès ce week-end. “Nous avons échangé avec des maires autour de solutions pratiques, rapides et urgentes”, souligne le préfet, à la sortie d’une rencontre d’un peu plus d’une heure. Tenant à rappeler “qu’à Mayotte, on circule librement” et “qu’il n’y a pas de barrages”, il se montre ferme : “Aujourd’hui, conformément à la loi républicaine, on assure la liberté de circuler à Mayotte. c’est important de le dire, puisqu’il y a beaucoup de gens qui y sont très attachés.”

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Depuis presque une semaine, les manifestations demandant plus de sécurité se font plus nombreuses sur l’île. Ici, au comité de tourisme de Mayotte, samedi dernier.

Arrivée du Raid avec drones et nouvelles armes

En échangeant à la sortie, la mesure qui enchante le plus les maires est sans contexte le renfort des forces de l’ordre, elles qui sont mises à rude épreuve dernièrement sur le 101ème département. Une douzaine d’hommes du Raid, habitués aux émeutes et à la guérilla urbaine, débarque ainsi ce week-end. “Ils viennent avec des drones et de nouvelles armes”, fait état Madi Madi Souf, président de l’association des maires et premier élu de Pamandzi. Stationné à Dembéni, l’escadron de 72 gendarmes mobiles est aussi une demande à la fois du préfet et des élus locaux. Leur venue est initialement prévue pour “quatre à six semaines”. “Cela va permettre de soulager les gendarmes de l’île et leur donner la possibilité de travailler sur leurs enquêtes”, continue l’élu pamandzien. Selon lui, la lettre transmise au Premier ministre cette semaine a aidé à faire bouger les choses au sujet de ces renforts. Il promet toutefois, que malgré les mesures annoncées, il sollicite toujours un entretien avec Jean Castex et “pas son cabinet”.

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Une dizaine de maires mahorais ont pu se déplacer à Mamoudzou pour évoquer l’insécurité sur l’île.

Concernant l’interdiction de la vente d’alcool le soir et pendant la nuit, les élus semblent satisfaits. “Il y a un lien direct entre les violences et la consommation d’alcool”, fait remarquer le préfet pour justifier cet arrêté. Ces interlocuteurs sont plus partagés sur l’annonce du couvre-feu pour les mineurs. “Je ne sais pas s'[il] sera efficace. Pendant la crise sanitaire, il y avait des jeunes dans la rue malgré celui instauré”, fait remarquer le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo. “Et vers 22h, ils commençaient à caillasser les patrouilles.” Avant de prendre une telle mesure, il compte toutefois en parler avec les autres élus de sa commune. D’autres sont moins sceptiques. À Pamandzi, Madi Madi Souf compte instaurer un dispositif de ce type “le plus rapidement possible”. Et si les habitants de M’Tsapéré ont demandé un couvre-feu ces derniers jours (voir Flash Infos de mardi, mercredi et jeudi), la mairie de Mamoudzou ne nous a pas répondu sur la possibilité de le mettre en place.

“En finir avec les enfants qui se baladent avec les machettes”

D’autres idées ont été proposées par les maires au cours de la réunion, mais n’ont pas été retenues pour le moment. Il s’agit d’encadrer la vente de tôles, qui servent souvent à la construction de logements de fortune, et celle des machettes. “On veut en finir avec les enfants qui se baladent avec les machettes”, déplore le président de l’association des maires. Enfin, il soumet l’idée de réduire la population de chiens errants : “Ce n’est pas normal que les jeunes se baladent avec une dizaine de chiens autour d’eux.” Assis à droite du maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, le préfet a aussi souhaité aborder d’autres sujets liés à l’insécurité au cours des échanges. “On a parlé parentalité, sécurité des transports », raconte Madi Madi Souf. Ces autres problématiques à plus long terme ne seront pas de trop dans la lutte contre l’insécurité. Et seront sans doute une bonne chose pour des Mahorais qui ne veulent plus sentir le gaz lacrymogène sur l’île aux parfums.

Une heure de natation avec le champion olympique Alain Bernard

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Jeudi 24 février 2022, les sixièmes du collège de Sada ont accueilli lors de leur cours de natation hebdomadaire un invité de marque : Alain Bernard, le premier français à avoir remporté un titre olympique sur 100 mètres nage libre. Un honneur pour les petits nageurs, surexcités à l’idée de montrer leurs performances au médaillé des plus grandes compétitions mondiales.

Quoi de mieux que les conseils d’un champion olympique pour apprendre à nager ? Sur le sable de Tahiti Plage ce jeudi matin, soixante jeunes sadois se jettent à l’eau sous l’œil attentif de la star française des Jeux Olympiques 2008 et 2012, Alain Bernard.

« Alors parmi vous, qui sait nager ?” Devant une horde de mains levées, l’ancien athlète très pédagogue se prend rapidement au jeu. “Je veux nager, mais surtout aller vite”, lance Khaleb* qui se voit déjà chanter la marseillaise à l’aune des Jeux olympiques de Paris 2024. “D’abord, on va apprendre à bien nager et après, on nagera vite, d’accord ?!”, s ‘amuse le natif d’Aubagne. Peu à peu, les bavardages cessent. Disciplinés, les élèves conversent joyeusement avec leur intervenant du jour.

Comme un poisson dans l’eau

D’un ton calme et avec beaucoup de douceur, le colosse d’un mètre quatre-vingt-seize répond tour à tour aux demandes des collégiens. “Êtiez-vous stressé quand vous avez appris à nager ?”, “À quel âge avez-vous appris à nager ?”, “Avez-vous appris à nager à la piscine ou dans la mer ?”, “Est-ce que vous en avez déjà eu marre de nager ?”, “À quoi pensez-vous quand vous nagez ?” Un flot de questions déferle sur le nageur.

Habitué aux échanges avec les jeunes, Alain Bernard confie intervenir partout en France pour promouvoir la construction de piscines afin que chacun soit en capacité d’évoluer en toute sécurité en milieu aquatique. À Mayotte l’apprentissage de la natation se pose comme une véritable problématique. En effet, les infrastructures et le personnel qualifié manquent à l’appel. Comme Hugo, Cyril, Guillaume, professeurs d’éducation physique et sportive au collège de Sada, les enseignants font passer aux jeunes la certification du savoir nager. Malheureusement, avec un seul cycle sur l’ensemble de leur scolarité, plus de la moitié des enfants ne peuvent acquérir les compétences nécessaires à la nage en eau libre.

Le lagon, aire de jeu des petits mahorais

Maillot enfilé et lunettes de piscine sur le nez, place aux choses sérieuses. Après quelques minutes à les observer depuis la plage, l’appel de l’océan Indien est plus fort que tout et Alain Bernard rejoint les jeunes et leurs professeurs. Au programme : conseils, jeux et courses pour terminer cette heure de natation. Le lagon met tout le monde d’accord et l’ensemble des nageurs sortent des vagues avec le sourire aux lèvres.

Si pour l’instant, il leur reste encore des progrès à faire avant d’atteindre les 8 à 9 km/heures auxquels nage Alain Bernard, la motivation des jeunes est là. “Au sein du 101ème département, le contexte de crise de l’eau notamment freinent la construction des piscines, ce sont ces enfants volontaires et leur envie d’apprendre qui nous donnent la force de lutter pour développer des infrastructures et leur offrir la possibilité de s’épanouir dans l’eau”, affirme celui qui a parcouru plus de 50.000 kilomètres de bassin à la nage en 15 ans, soit plus les 40.075 kilomètres que mesure la circonférence de la Terre…

L’avenir du BTP à Mayotte se construit aussi au régiment du service militaire adapté

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Pour la deuxième année consécutive, le régiment du service militaire adapté organisait ce jeudi 24 février 2022 un séminaire autour des métiers du bâtiment et travaux publics (BTP). Les professionnels du secteur sont allés à la rencontre d’une trentaine de jeunes en formation préqualifiante à Combani.

Maçonnerie, menuiserie, métallerie, peinture, plomberie ou encore électricité… Pendant plusieurs mois, les jeunes du régiment du service militaire adapté se forment aux prémisses des métiers du bâtiment. Volontaires et déterminés, ils pourront par la suite réaliser des stages, des formations ou obtenir un contrat en entreprise pour parfaire leurs compétences.

Tandis qu’ils s’affairent dans les ateliers, les professionnels du secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) de Mayotte sont de retour sur les bancs de l’école. Après quelques explications et détails sur le travail qu’effectue le RSMA pour l’insertion des jeunes dans le monde professionnel, les employeurs peuvent partir à la rencontre des élèves. Au total, les visiteurs traverseront quatre ateliers. “Nous réalisons au sein de nos locaux des chantiers d’application”, explique l’officier de communication. Monter des murs, les peindre, réparer un cumulus, créer une charpente… Voilà ce qu’apprennent à faire les 18-25 ans durant dix mois.

“Rigueur, discipline, respect de l’autorité et ponctualité”

“Notre plus value c’est la militarité”, affirme le capitaine Raphaël. “Rigueur, discipline, respect de l’autorité et ponctualité”, telles sont les valeurs inculquées par le RSMA. Des acquis dont les jeunes auront bien besoin lorsqu’ils entreront dans le monde du travail. Par ailleurs, lors de leur séjour dans les locaux de Combani, les élèves passeront leur permis de conduire. un avantage non négligeable et une mobilité qu’ils pourront faire valoir sur leur Curriculum Vitae.

Soucieux de l’avenir des jeunes qui passent entre leurs mains, les encadrants du RSMA ont à cœur de travailler en lien avec les entreprises mahoraises. “Avec des journées comme celle-ci, nous souhaitons comprendre comment adapter les compétences du jeune au marché de l’emploi. Mais aussi leur offrir la possibilité d’avoir un premier contact avec le monde du travail”, argumente le capitaine.

Avec plus de 60% de taux d’illettrisme chez les jeunes recrues, la tâche peut sembler ardue. Grâce à leurs professeurs de français et leurs encadrants professionnels, les jeunes apprennent à prendre confiance en eux et à mettre en avant leurs compétences manuelles. Au total sur cette journée, une trentaine d’organismes ont répondu présent. De quoi ouvrir les portes d’un avenir meilleur à ces jeunes mahorais.

État, élus et gendarmerie désemparés à Combani

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Voitures brûlées, affrontements entre jeunes et automobiliste violemment agressé, c’est le triste bilan du dernier week-end vécu à Combani. Ahmed Adam, élu en charge de la sécurité de la mairie de Tsingoni, admet que “tout le monde est débordé”.

La violence est toujours aussi présente à Combani. Dans la nuit de vendredi à samedi, treize véhicules ont été incendiés. Samedi, un jeune homme a été violemment frappé. Admis à l’hôpital de Mamoudzou, il n’est plus dans le coma, mais reste en soins intensifs. Lundi matin, de nouveaux barrages ont été érigés, a confirmé la gendarmerie. Des faits de plus qui entachent l’image de Combani et Miréréni, les deux villages de la commune de Tsingoni. “On n’arrive pas à régler les problèmes”, se désole Ahmed Adam. L’adjoint au maire de Tsingoni chargé de la sécurité enchaîne réunion sur réunion, ces derniers jours… Pour peu de résultats, il l’avoue. “On a eu des échanges avec le préfet*. On a tout fait. Ça ne bouge pas”, déplore-t-il. Le conflit opposant les populations des deux villages ne faiblit pas, alors même qu’un jeune homme de 24 ans a été tué de manière violente, le mercredi 9 février (voir encadré).

“Ils poussent les jeunes à faire des bêtises”

Et contrairement à M’Tsapéré (voir Flash Infos de mardi), il ne faut pas compter sur les plus âgés pour s’occuper du problème. “Ils poussent les jeunes à faire des bêtises. Ils leur donnent de l’argent ou de l’alcool”, fait remarquer Ahmed Adam. Assurant “mettre en place des actions”, l’élu prône la médiation et assure prévenir la gendarmerie dès qu’un événement survient. “Tout le monde est débordé”, constate-il, avant de regretter qu’il n’y ait pas davantage de sanctions “au niveau pénal”.

Ces jours-ci, Ahmed Adam espère l’organisation d’une réunion entre habitants de Combani et de Miréréni pour arranger la situation. Encore faut-il que tout le monde accepte de se parler…

* La préfecture de Mayotte n’a pas donné suite à nos sollicitations.

 

Meurtre à Combani : six personnes placées en détention

Le parquet de Mamoudzou a annoncé que six interpellations ont été effectuées, mardi. Elles sont en lien avec le meurtre d’un homme de 24 ans datant de la nuit du 9 au 10 février. Un acte particulièrement grave, et relayé sur les réseaux sociaux, qui s’est déroulé dans le cadre des affrontements entre villageois de Combani et Miréréni. “Il s’agit de trois majeurs et de trois mineurs. Il ressort des gardes à vue qu’ils sont tous les six impliqués dans les coups mortels donnés à la victime”, indique Yann Le Bris, procureur de la République. Il confirme qu’il s’agit de personnes habitant “le secteur Combani-Miréréni”. Déférées ce mercredi, elles sont maintenues en détention à la prison de Majicavo.

Toujours selon le procureur, les témoignages des habitants ont été cruciaux dans l’avancée de l’enquête. Confiée à la section de recherches de Mamoudzou et diligentée avec le concours de la brigade territoriale autonome de Sada, elle a permis au travers d’investigations techniques et de témoignages d’identifier et de localiser les six mis en cause. Ils ont successivement été interpellés à l’occasion d’une opération de filature ayant mobilisé une trentaine de gendarmes durant 24 heures.

Des blocages à Vahibé pour changer « l’image qui nous colle à la peau »

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Une cinquantaine d'habitants bloquent les allées et venues dans le centre de Vahibé depuis lundi.

Depuis lundi, une cinquantaine d’habitants bloquent les allées et venues à l’intérieur de Vahibé pour éveiller les consciences de la population et des autorités compétentes. Si le maire de Mamoudzou propose des solutions à court terme, le groupe de manifestants veut aller plus loin : décaser les responsables de cette image délétère et relever le défi du vivre-ensemble.

Si M’Tsapéré connaît son lot de barrages depuis lundi, c’est aussi le cas du côté de Vahibé. Moins exposé politiquement et enclavé géographiquement, le village vit pourtant au rythme des blocages. Non pas sur la route départementale, mais à l’intérieur même de la localité. « L’objectif de nous enfermer est d’éveiller les consciences, de discuter et de trouver des solutions », confie Zalifa, la porte-parole du mouvement, dont la décision remonte à dimanche dernier. Rassemblés ce jeudi matin sous un kiosque, une grosse dizaine de manifestants patientent avant de se rendre dans l’une des trois écoles fermées depuis le début de la semaine pour échanger avec des parents d’élèves. « Les enseignants titulaires veulent demander leur mutation à cause de l’insécurité. Cela nous alerte et nous inquiète. »

Professeur, assistant socio-éducatif, conseiller en insertion professionnelle, entrepreneur dans le BTP… Tous en ont plein la casquette de ce sentiment d’impuissance chronique. « Nous sommes tous des jeunes actifs, nous ne sommes pas des voyous comme nous l’attendons par-ci par-là », poursuit la trentenaire, lassée de cette image négative qui leur colle à la peau. « Quand nous disons que nous sommes de Vahibé, le regard change immédiatement ! » Rapidement rejointe par l’une de ses acolytes, agacée quant à elle d’être cataloguée de « sauvage » et de « coupeur de route ».

Mais avant même de pouvoir retrouver un semblant de paix, notamment avec Combani et Passamaïnty, encore faut-il réussir à s’entendre avec son propre voisinnage… « Par rapport à l’histoire de notre village et à nos différents héritages politiques, nous ne devrions pas être réunis aujourd’hui. Et pourtant, nous avons fait le pari du vivre-ensemble de manière intelligente », concède la responsable de projets, en guise d’exemple et de motif d’espoir.

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Les manifestants se désolidarisent des blocages sur la route nationale, comme ce jeudi matin.

Chasser les parents de délinquants

Depuis le début de semaine, les réunions publiques s’enchaînent avec la mairie de la ville chef-lieu. La dernière en date remonte à mercredi, en milieu d’après-midi. « Ils ont proposé l’élagage immédiat des arbres pour empêcher les jeunes de se cacher », relate Zalifa. Un nouvel échange doit se tenir ce samedi pour élaborer un vrai plan de travail et mettre en place des procédures. Une première salve d’annonces pas franchement au goût d’Issouff. « Nous voulons actions concrètes et urgentes. Aujourd’hui, nous nous faisons voler et agresser tous les jours. Ce que nous voulons est à la fois simple et compliqué : que les parents de délinquants soient chassés avec leurs enfants. Nous marquerons enfin les esprits si nous faisons comme les autres, à savoir démolir et dégager », résume l’économiste en bâtiment, pas convaincu par l’application du système judiciaire dans le 101ème département alors qu’il dénombre 13 familles à problèmes sur Vahibé. « Les issues juridiques, c’est un échec à 98%. Si j’ai accepté de perdre mon temps, ce n’est pas pour rien… Trop, c’est trop ! »

Moins vindicative que son compère, Zalifa milite davantage pour des « réponses sociales » sur le long terme, telles que « l’insertion des jeunes », même si elle dénonce « une absence des autorités compétentes » à ce sujet. « Nous voulous mettre nos métiers à profit, mais nous ne pourrons le faire sans stabilité », martèle Yasser. Avant que tout le groupe ne brandisse à l’unanimité sa carte d’électeur pour mettre en garde les responsables politiques. « Vahibé fait partie de Mamoudzou et de Mayotte, que nous le voulions ou non », lâche l’une des manifestantes. « À l’approche des élections, on vient à notre rencontre, puis plus rien. Nous avons le sentiment d’exister tous les cinq-six ans seulement », complète Zalifa. Visiblement, ce temps semble révolu ! Eux en tout cas ont bien l’intension de prendre leur destin en main, une bonne fois pour toute.

Un forum des métiers, liés à la mer

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Ce mercredi 23 février s’est tenu à la Cité des métiers un forum des métiers liés à la mer, intitulé « économie bleue ». Développer l’économie bleue est un projet phare du conseil départemental pour l’essor économique et touristique du territoire, à travers son exceptionnelle biodiversité marine, qui a fait l’objet d’une conférence l’année dernière.

L’objectif de la rencontre était de susciter des vocations auprès des jeunes, de les aiguiller dans leur choix d’orientation vers leur futur parcours.  À cet effet, six classes du lycée Younoussa Bamana ont été reçues en présence de plusieurs professionnels du métier de la mer qui leur ont présenté certaines structures existantes sur le territoire ainsi que les différentes filières de l’économie bleue : la marine marchande, la marine nationale, le transport et la logistique, les activités portuaires, les activités de port de plaisance, le secours en mer, la pêche, l’aquaculture, la plongée professionnelle, le sport nautique, les activités touristique, la formation…

Un jeu de sept familles édité par le conseil départemental autour de l’histoire locale

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Après le succès de la bande dessinée « Mayotte, rencontre de peuples et de civilisations », avec trois éditions (français, shimaoré, kibushi), le conseil départemental récidive, avec un jeu des sept familles visant à populariser la connaissance de l’histoire locale, avec une approche ludique et pédagogique.

Ce jeu inédit intitulé « Kibefte, apprendre l’histoire de Mayotte en s’amusant ! » met en scène des thématiques historiques. Il relate différentes époques de l’histoire de l’île à travers des personnages et des dessins hauts en couleur. Grâce à des illustrations magnifiques et à la fantaisie des personnages, les petits et les grands seront ravis d’apprendre une partie de l’histoire de Mayotte tout en s’amusant. Les cartes sont accompagnées, au verso, d’un court texte explicatif et instructif sur chaque famille. « Nous voulons progressivement, comme c’est le cas avec la bande dessinée, en doter les écoles », indique Zouhourya Mouayad Ben, 4ème vice-présidente en charge de la culture et de la jeunesse. « Cela s’inscrit pleinement dans notre démarche visant à trouver des formes et des outils pour que chacun se familiarise avec son passé. La conscience est un trait d’union entre ce qui a été et ce qui sera, un pont jeté entre le passé et l’avenir. »

Le kibefte est un jeu d’antan qui consiste à deviner le nombre de graines de maïs grillé d’un camarade. Un joueur expose dans sa paume un nombre de graines, dans un laps de temps très court, et charge aux autres de proposer un chiffre selon leurs observations. Celui qui trouve le juste nombre récupère la mise sinon il doit donner à son adversaire l’équivalent en graine du nombre qu’il a énoncé. Son contenu s’adresse à un large public à partir de 8 ans.

Inscriptions scolaires à Bandrélé durant tout le mois de mars

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Le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben, informe sa population que les inscriptions en maternelle des enfants nés du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2019 auront lieu du 1er au 30 mai 2022. Pour ce faire, le service scolaire de la commune est ouvert du lundi au mercredi, de 8h à 12h.

Les pièces à fournir sont un extrait d’acte de naissance de l’enfant (de moins de trois mois) et deux photos d’identités, une attestation de vaccinations obligatoires délivrée par un médecin, une pièce d’identité du responsable légal, un justificatif de domicile de moins de trois mois (facture d’électricité, eau, ou quittance de loyer), un certificat de radiation si l’enfant a déjà été scolarisé dans un autre établissement hors commune. Si autre responsable légal que les parents, il faut le jugement de tutelle délivré par le tribunal. Si parents hébergés chez une tierce personne, il faut une attestation d’hébergement et une photocopie de la carte nationale d’identité de l’hébergeant. Ce dernier doit obligatoirement se présenter à la mairie le jour de dépôt du dossier, à défaut, celui-ci ne sera pas accepté.

Possibilité de faire préinscrire son enfant par courriel en envoyant les pièces justificatives à l’adresse suzanne.baco@bandrele.yt. Un rendez-vous sera ensuite fixé pour la validation du dossier. Les inscriptions se dérouleront les lundis (Bandrélé et Bambo-Est), les mardis (Mtsamoudou et Dapani) et les mercredis (Nyambadao et Hamouro).

L’organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics étend ses activités à Mayotte

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Dans son plan stratégique quinquennal @Horizon2025, l’organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics prévoit de déployer auprès des entreprises du BTP des départements d’Outre-mer un service équivalent à celui dont bénéficient leurs homologues de métropole.

L’OPPBTP est déjà connu de nombreuses entreprises ultramarines à travers son site Internet PréventionBTP.fr sur lequel elles peuvent gratuitement trouver quantité d’informations (technique, juridique, actualités…) et de solutions de nature technique, humaine, organisationnelle, télécharger de nombreux documents comme le guide Covid qu’elles ont largement utilisé ces deux dernières années, utiliser des outils en ligne tels que MonDocUnique qui leur permet de créer ou mettre à jour leur document unique d’évaluation des risques (DUER), s’inscrire à une formation ou un atelier thématique animé en distanciel, interroger le service PréventionBTP en direct pour obtenir rapidement une réponse à une question de prévention en dialoguant si nécessaire avec un conseiller.

Une première séquence d’actions se déroulera à Mayotte du 21 mars au 1er avril 2022, avec le concours de la fédération mahoraise du bâtiment (FMBTP), de la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS) et de la caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM). Elle comprendra des réunions d’information et d’échange sur les outils et services de l’OPPBTP ainsi que sur le travail en hauteur et les moyens de se prémunir du risque de chute, une formation destinée à développer la capacité d’observation, d’analyse et de réaction des équipes face aux risques, des ateliers dédiés à l’élaboration du DUER et des visites pédagogiques de chantier pour apprendre à repérer les principaux risques et trouver des solutions de prévention.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes