L'ACTUALITÉ DE MAYOTTE 100 % NUMÉRIQUE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

Débat télévisé : une question de légitimité …

À lire également

Estelle Youssouffa élue députée de la première circonscription de Mayotte

Apparue en 2018 dans le paysage politique mahorais, Estelle Youssouffa, ancienne journaliste, a été élue députée de la 1ère circonscription de Mayotte ce dimanche...

Le chef d’entreprise Théophane Narayanin confirme sa candidature à ses employés

Il avait commencé à tâter le terrain en décembre 2021 quand il était monté au créneau pour dénoncer le prix de l’eau. Théophane « Guito »...

Estelle Youssouffa : « Pour être audible à Paris, Mayotte doit parler d’une seule voix ! »

Connue pour son activisme social et ses « prises de bec » avec les autorités lors de certaines manifestations, y compris la visite officielle d’Emmanuel Macron...

Entretien avec Issa Abdou : la notion de « défense excusable »

Ancien vice-président du Conseil départemental de Mayotte dans la mandature 2015-2021, originaire de Gnambadao (commune de Bandrélé), Issa Issa Abdou est aussi de la...

Dans le cadre des élections législatives 2022, la télévision publique organise ses traditionnels débats permettant aux différents candidats en lice de défendre leurs programmes respectifs auprès des Mahoraises et Mahorais. Tous deux candidats dans la circonscription 1, l’activiste et consultante Estelle Youssouffa et l’entrepreneur Théophane Narayanin se sont énergiquement affrontés ce mardi 24 mai, dans une ambiance survoltée, assistés de leurs suppléants respectifs, Said Kaambi et Cris Kordjee. En un mot, la société civile face au monde économique.

Les téléspectateurs et auditeurs de Mayotte la 1ère s’attendaient à un échange moins passionné tant les participants à ce débat se connaissent bien pour avoir, ensemble, pris part à des combats communs au profit de la population locale, notamment à l’occasion de la crise sanitaire du Covid-19. Il n’en a rien été ! Et au final, les protagonistes de ce bras de fer ont laissé le public sur sa faim s’agissant des ambitions qui les mènent à cette élection.

Première intervenant, Estelle Youssouffa a expliqué son engagement dans la conquête de l’un des deux fauteuils de député de Mayotte comme un autre moyen de porter (au plus haut niveau) les revendications du mouvement de 2018, demeurées inaudibles faute d’avoir été relayés par les politiques qui ont vu en ses porteurs « des représentants illégitimes ». Elle a poursuivi qu’elle espérait aller à l’Assemblée nationale (avec son suppléant) porter « l’intérêt général des Mahoraises et des Mahorais, les combats sociaux de l’île, le combat contre l’insécurité et l’immigration clandestine, la quête d’un droit commun réel avec un accès aux droits et de la prospérité ». Invité à se prononcer sur la candidature de cette dernière, son vis-à-vis, Théophane Narayanin, un tantinet provocateur, a introduit son propos : « C’est comme dans les hôpitaux, plus on est fou, plus on rigole. »

Estimant que cette candidature était une chance dans la mesure où ils ont eu l’occasion de mener quelques batailles ensemble, il a tenu à préciser que tous les candidats à ce scrutin ne devaient souffrir d’aucune proscription. Il a défendu le choix de sa candidature par le fait « qu’on ne peut plus aujourd’hui procéder par procuration », soulignant qu’il a développé des affaires à Mayotte depuis 27 ans faisant le bonheur de 360 familles (comprendre 360 employés à plein temps) et 60 sous-traitants. Il a ajouté qu’il ne faisait plus confiance aux hommes politiques locaux qu’il rend responsable de la catastrophe économique dans laquelle est plongée l’île, avec des entreprises qui cumulent jusqu’à quatre années de retard dans le paiement de leurs factures de travaux (publics), et de l’argent qui ne circulent pas, mettant quiconque au défi de lui prouver le contraire. En guise de réplique, Estelle Youssouffa lui a assaini le premier coup, se déclarant « consternée par la candidature de Guito (surnom donné à Théophane Narayanin, ndlr.) », laquelle reflèterait « le conflit d’intérêt » et ne se justifiant que par la défense de « ses intérêts personnels ».

Conflit d’intérêt entre Mayotte et La Réunion ?

Et à l’ancienne journaliste « d’Al-Jazzira » – aujourd’hui consultante – de monter au créneau, en déniant au patron de la société « IBS », la légitimité de porter les aspirations de la population mahoraise au Palais Bourbon. Elle a vite fait de qualifier son challengeur de « défendeur des intérêts réunionnais » parce que récemment élu à la CCI de La Réunion et s’est interrogée sur ce « qu’il venait faire à Mayotte sur le champ politique ». De nouveau, elle a dénié à Théophane Narayanin, la légitimité de sa candidature : « Le député de Mayotte doit servir les intérêts de Mayotte, on ne peut servir deux maîtres à la fois. Guito c’est d’abord IBS, ensuite La Réunion, et peu après Mayotte. » Et de poursuivre dans son invective sur le fait que le plus important à ses yeux dans cette affaire est de savoir lequel des candidats allait le mieux servir les intérêts du territoire.

debat-televise-question-legitimiteAinsi, le décor du débat s’est ainsi définitivement trouvé planté, les attaques sont devenues de plus en plus personnalisées sur des sujets ciblés : l’aérien, le port de Longoni, l’essor économique. Invitée à conclure sa lancée par la présentatrice de l’émission, Estelle Youssouffa demande à Théophane Narayanin d’expliquer comment il comptait défendre les droits sociaux des salariés en étant un patron qui recrute… Les répliques ont fusé de tous parts, sur le même ton, aussi bien du côté des suppléants (qui s’exprimaient également en shimaoré) que des auditeurs qui ont réagi par des appels téléphoniques.

La passion l’a emporté sur la raison et voilà que ce qui se présentait comme un débat prometteur – tant sur le plan des sujets à abordés que des réponses – est devenu une cacophonie indescriptible. Pour sa défense, Théophane Narayanin a qualifié Estelle Youssouffa de jeune « irrespectueuse » de ses ainés, faisant remarquer au passage qu’elle pouvait être sa fille (au niveau de l’âge). De son côté, Said Kambi a attaqué la suppléante de Guito, Cris Kordjee, sur le projet de la compagnie aérienne « Zéna » dont elle assurait l’évolution et devant concurrencer dans l’avenir la compagnie réunionnaise Air Austral. La réponse de la bergère au berger ne s’est naturellement pas fait attendre. La fin du débat a été inaudible et ce fut, non sans peine, que la présentatrice de l’émission réussit à sonner la fin de la récréation, chacun des deux camps n’ayant que quelques minutes pour conclure rapidement.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1086

Le journal des jeunes

À la Une

Wuambushu 2 : « Ça bouscule les quartiers, parce qu’on va chercher les gens »

Quelques maires et conseillers départementaux de Mayotte ont pu rencontrer François Xavier Bieuville, ce vendredi, en fin de matinée, dans l’hémicycle Bamana du conseil...

Le corps d’un jeune homme retrouvé avec « une plaie au cou » à Tsingoni ce vendredi

Ce vendredi matin, le cadavre d'un jeune homme d'une vingtaine d'années a été découvert à Tsingoni, par la police municipale, sur la voirie. Il...

Migrants à Cavani : « Ça prendra du temps, il faut le reconnaître », estime François-Xavier Bieuville

Après l’opération de recensement de ce mercredi, une autre de nettoyage est intervenue, ce vendredi matin, devant le stade de Cavani, boulevard Marcel-Henry, à...

Trois cas autochtones de choléra confirmés à Koungou

Depuis lundi, trois cas de choléra dits « autochtones » ont été confirmés dans la commune de Koungou. Un homme, une femme et un bébé, qui...

Les migrants de Cavani chassés de la rue

Depuis les environs de 9 heures, ce vendredi 26 avril, un important dispositif de gendarmes et de policiers bloque l’accès au boulevard Marcel-Henry, devant...