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Interpellation d’un individu ayant commis plusieurs escroqueries au dab de la BFC Mamoudzou

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Au début du mois d’avril, la direction territoriale de la police nationale avisait, via sa page Facebook, les usagers des distributeurs d’une nouvelle escroquerie en plein essor sur la commune de Mamoudzou, dite escroquerie de « la mule ».

Dans la lignée de ces faits, plusieurs plaintes étaient prises depuis le mois de février avec un mode opératoire également bien spécifique : l’escroc prenait attache avec sa victime identifiée comme étant client de la BFC. Prétextant qu’il n’était pas en mesure de réaliser un retrait, il demandait à la victime son numéro de compte pour réaliser un virement immédiat de 1.000 euros à son bénéfice. Un dépôt d’espèce fictif par formulaire était réalisé ce qui créditait temporairement la somme sur le compte de la victime. Cette dernière, à la consultation de ses comptes bancaires, constatait le crédit de la somme, et accédait à la requête de l’escroc : retrait au distributeur d’une somme de 1000 euros et remise en main propre à ce dernier. La somme de 1.000 euros était débitée du compte lorsque la banque constatait que le dépôt d’espèce était fictif à l’occasion du relevé de l’automate, parfois plusieurs jours après.

Une enquête minutieuse et approfondie des enquêteurs du service territorial de la police judiciaire, permettait l’identification du mis en cause, qui était rapidement interpellé par la brigade anti-criminalité le 19 avril. Il était formellement reconnu par l’ensemble des victimes et reconnaissait être l’auteur de l’ensemble des faits ayant donné lieu aux plaintes recueillies avec le mode opératoire défini ci-dessus. Neuf victimes au total, soit 9.000 euros de préjudice. Il était déféré le 21 avril et écroué au centre pénitentiaire de Majicavo.

78 moteurs saisis lors des interceptions de kwassa-kwassa détruits

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Jeudi 21 avril, le service territorial de la police aux frontières organisait une opération de destruction de moteurs saisis lors des interceptions de kwassa-kwassa ayant tenté d’entrer sur le territoire national. C’est donc un total de 78 moteurs qui étaient escortés sur le site de l’entreprise de démolition avant d’être détruits par broyage, soit 4.8 tonnes de motorisation.

50 de ces moteurs avaient été saisis par l’unité nautique de la PAF (résultant de 33 embarcations interceptées) sur la période du 25 mars au 20 avril. Les 28 autres moteurs l’avaient été par la brigade nautique de la gendarmerie et la gendarmerie maritime. Depuis le 1er janvier, l’unité nautique de la police aux frontières a intercepté 90 des 155 barques de type kwassa-kwassa saisies dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine en mer.

Un père et son fils incarcérés pour un vol de moteur

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Dans la nuit du 6 au 7 avril, un navire de plaisance est volé alors qu’il était au mouillage sur corps-mort à Mamoudzou. Saisie des faits, la gendarmerie maritime de Dzaoudzi diligente l’enquête avec le concours de la section de recherche (SR) de Mamoudzou. Les recherches immédiatement entreprises permettent de découvrir l’embarcation en échouage, dépourvue de son moteur, dans la mangrove de Dembéni. Les investigations techniques mises en œuvre permettent d’identifier les mis en cause qui se révèlent avec un lien de parenté, à savoir père et fils. Interpellés et placés en garde à vue le 18 avril, ils ont reconnu les faits avant de faire l’objet d’une comparution immédiate. Ils ont respectivement été condamnés à neuf et mois de prison et ont été immédiatement incarcérés à la maison d’arrêt de Majicavo.

Commémoration de l’abolition de l’esclavage : “Il est important pour nos élèves de prendre conscience de leur propre histoire”

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À l’occasion de la commémoration de l’abolition de l’esclavage à Mayotte, les élèves de 4ème du collège K2 ont participé à divers ateliers ce lundi 27 avril. Des activités qu’ils ont réalisé sous le regard attentif du préfet du 101ème département, Thierry Suquet, et du recteur, Gilles Halbout.

Traite, société et esclavage, abolition, telles étaient les thématiques abordées par les élèves en classe de quatrième au collège K2 de Kawéni. En collaboration avec les archives départementales de Mayotte, les professeurs d’histoire-géographie de l’établissement ont pensé des ateliers adaptés à tous pour aborder le passé esclavagiste de l’île aux parfums. “L’un des intérêts de ce projet est de pouvoir déconstruire les représentations des élèves concernant la pratique de l’esclavage sur leur territoire et de relocaliser à l’échelle régionale la notion de traite négrière. Ce projet s’inscrit dans le cadre des adaptations du programme d’histoire en 4ème”, explique Moana Mouniati, enseignante et coordonnatrice du projet.

Mettre en lumière un pan de l’Histoire

Inssa de Nguizijou, représentant des archives départemental et employé au service des publics et de la communication détaille la plus-value de ce projet pour les nouvelles générations. “Nous avons mis à profit les ressources locales pour que les enfants saisissent la réalité de ce qu’a été l’esclavage à Mayotte.” Documents audio en shimaoré, images et textes en français, l’objectif est avant tout que chaque élève prenne conscience de ce qui a pu exister sur les terres mahoraises il y a seulement quelques siècles. “Ils sont très curieux, même les plus turbulents s’intéressent à la thématique”, se réjouit Inssa de Nguizijou, avant d’ajouter qu’ils découvrent que “certains mots utilisés régulièrement en shimaoré proviennent de ce passé.”

S’approprier son passé

“Cette journée permet d’aborder les différents types d’esclavages, d’apprendre d’où venaient les esclaves, mais aussi qu’il y avait des esclavagistes à Mayotte”, affirme la professeur de 4ème et 3ème, Moana Mouniati. Partis sur la route de la traite orientale, les enfants découvrent un sujet qu’ils connaissent très peu. “Nous avons l’obligation d’aborder la société coloniale en 5ème, mais nous ne travaillons pas en profondeur sur l’esclavagisme », commente l’enseignante.

Répartis en différents groupes, les élèves devront à la suite de cette journée réaliser une restitution de leurs connaissances. Le but ? Mettre en commun avec leurs camarades les informations qu’ils ont apprises et avoir une vision globale de cette thématique par le biais d’un cas concret : Mayotte. “Il est important pour nos élèves de prendre conscience de leur propre histoire”, affirme le recteur Gilles Halbout. Un pari sur une jeunesse qui ne doit pas oublier ses racines. “Quand on sait d’où l’on vient, on arrive à mieux construire son avenir et son parcours.”

 

« C’est notre histoire – esclavage et abolitions, une histoire de France » : une exposition à découvrir jusqu’au 6 mai

Habituellement associée au festival des arts traditionnels de Mayotte, la commémoration de l’abolition de l’esclavage se déroulera ce mercredi 27 avril avec deux temps forts, au regard du contexte religieux : exposition de tableaux proposés par les archives départementales sur le préau de la collectivité avec comme thème « C’est notre histoire – esclavage et abolitions, une histoire de France », à visiter jusqu’au mercredi 6 mai et dépôt d’une gerbe devant la stèle dans les jardins du Département par les autorités.

Plan large sur le réalisateur, producteur et scénariste mahorais Anlygne

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Avec une dizaine de films à son actif depuis 2016, le réalisateur, producteur et scénariste mahorais Anlygne se lance dans un nouveau projet avec l’écriture d’un long-métrage, dont plusieurs scènes seront tournées à Mayotte. Portrait d’un autodidacte de 27 ans, destiné à se faire un nom dans le milieu cinématographique.

« Ce qui était un passe-temps est devenu une passion, puis mon métier. » Au bout du fil, Anlygne se la joue discret lorsqu’il s’agit de déballer son parcours professionnel. En licence AES (administration économique et sociale), le jeune homme de 27 ans ne s’épanouit pas « spécialement ». Puis vient 2016, l’année du « déclic pour le cinéma » quand il commence à filmer ses camarades de promo et sort Tous responsable, qui comptabilise 800.000 visionnages.

plan-large-realisateur-producteur-scenariste-mahorais-anlygneLa suite n’est qu’une série de succès, mais aussi et surtout de rencontres. La plus importante ? Celle avec Wil Aime deux ans plus tard « Il m’a inspiré ! Depuis ce jour-là, on ne s’est plus lâchés, on partage la même vision et les mêmes objectifs. » De cette connivence née la structure Chaque Détail Productions. D’abord acteur, comme dans Le Procès (23.7 millions de vues sur Facebook), Anlygne passe petit à petit derrière la caméra et à l’écriture. Ensemble, les deux amis produisent Le Gendre Idéal, qui fait un carton lors d’une séance exceptionnelle organisée en avant-première au Grand Rex en 2019 devant plus de 2.500 personnes.

Émotion et originalité

plan-large-realisateur-producteur-scenariste-mahorais-anlygneL’autodidacte se forme sur le tas, avec l’envie « de transmettre de l’émotion » et « d’apporter de l’originalité ». Tout cela avec un seul mot d’ordre à l’esprit : « rester soi-même ». « C’est un milieu très compliqué, car que l’on soit connu ou non, cela demande énormément de budget et de confiance de la part des distributeurs », admet l’originaire de Pamandzi, parti en métropole à l’âge de 17 ans.

Avec cinq nouveaux films à son compteur, Anlygne enchaîne les expériences aux côtés de Wil Aime. Toutefois, il travaille aussi en parallèle sur un long-métrage. Son premier grand projet comme il aime le définir. « C’est un sujet qui parlera à tout le monde. » Envisagé avant la fin de l’année, le tournage doit se dérouler en Hexagone, au Canada et à Mayotte. « Il y aura quelques scènes pour illustrer l’image et l’histoire de mon île, mais je veux garder tout cela secret pour le moment. »

Si le réalisateur et producteur mahorais se montre confiant pour dénicher des figurants et des acteurs sur place, il a également conscience du chemin à parcourir pour espérer une diffusion en 2023, avant l’ouverture des festivals en avril-mai. En ligne de mire : le volet financier. « Ce serait au minimum trois millions d’euros, mais c’est faisable avec les aides publiques, les partenariats et les co-productions », dévoile l’habitant de Tours. Confiant du destin qui est le sien, Anlygne vit aujourd’hui un rêve éveillé, comme dans un film. « Il faut être patient et ne jamais abandonner ! »

La musique, un art très présent, mais encore trop peu structuré à Mayotte

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Le dzendzé et le gaboussi sont parmi les instruments qui ornent les murs de l’association Musique à Mayotte.

L’île aux parfums comporte un grand nombre de musiques traditionnelles dont certaines sont uniques dans la région. Pourtant, très peu de structures sur l’île enseignent cet art et Musique à Mayotte, créée en 1998, reste à ce jour la seule et unique école de musique du territoire. Cécile Bruckert, la directrice, coordonne une équipe de 16 salariés chargés d’assurer la formation musicale des enfants et des adultes. Une bien petite structure pour un territoire de près de 300.000 habitants.

Nichée en haut du quartier des cent villas, à l’angle du grand virage vers Cavani, l’école Musique à Mayotte est assez discrète. Il faut dire qu’à l’origine, le bâtiment n’est qu’une simple maison individuelle, transformée en école de musique associative à la fin des années 90 sous l’impulsion de trois familles métropolitaines. « À l’époque, il n’y avait aucune structure d’enseignement de la musique sur le territoire et nous souhaitions que nos enfants puissent continuer leur formation dans ce domaine », raconte Cécile Bruckert, la directrice et la seule co-fondatrice de l’association à être restée sur l’île. « Depuis, l’école a bien changé et accueille désormais une majorité d’élèves mahorais dont les parents ont pris conscience de l’importance de l’éducation musicale », poursuit celle qui compare la musique à « un médicament ». « La musique, et plus généralement la culture, peut remédier à beaucoup de choses dans les domaines émotionnels, sociologiques et identitaires. C’est un langage international qui permet aussi de travailler les mathématiques. »

Malheureusement, force est pour Cécile Bruckert de constater que « les collectivités n’ont pas décidé d’en faire un enjeu de société ». La musique, quasi toujours associée à la danse, a pourtant toujours été très présente sur l’île à travers le debaa, le chigoma ou encore le wadaha pour ne citer que ces trois exemples. Les institutions ont d’autre priorités et les domaines culturels se retrouvent bien souvent relégués à l’arrière-plan. Qu’à cela ne tienne : l’association Musique à Mayotte continue d’avancer ses pions pour faire progresser l’enseignement de la musique appuyée en cela par la direction des arts et de la culture (DAC). « En 2017, nous avons signé la première convention triennale avec la DAC pour la démocratisation des enseignements », explique la directrice. Musique à Mayotte a ainsi contribué à mettre en place l’option musique au collège de M’Gombani et dispense un enseignement musical aux enfants de l’école primaire Boboka (Mamoudzou centre) à partir du CE1. « Ces établissements étaient les plus proches physiquement de notre école et ils restent relativement raisonnables en termes de nombres d’élèves. En tant que petite structure, nous ne pouvons malheureusement pas nous déployer partout, mais nous touchons quand même environ 300 enfants », se félicite Cécile Bruckert.

Un potentiel énorme de musiciens sur l’île

« Il y a un potentiel énorme de musiciens sur l’île, pourtant seuls trois ou quatre ont réussi à suivre la formation musicale indispensable pour se faire connaître à l’international », déplore la directrice de l’école de musique. Il faut dire que Mayotte est une culture de tradition orale et qu’à l’origine la musique ne s’écrivait pas. « La mémorisation est à double tranchant : d’un côté, elle permet une forme de liberté, d’improvisation ainsi qu’un sens du jeu collectif, mais le risque est de voir le patrimoine mémorisé disparaître au fil des générations si la transmission ne se fait plus », explique-t-elle. « C’est pour cela que nous incitons beaucoup les musiciens à apprendre à lire et écrire la musique et que nous effectuons des recherches sur les musiques traditionnelles de l’île. »

Si l’école offre un enseignement classique et jazz « comme au conservatoire » (Musique à Mayotte est affiliée à la confédération musicale de France), l’association s’inscrit dans son environnement régional avec des enseignants venant de toute la zone sud-ouest de l’océan Indien. Si des similitudes entre la musique de la région et la musique mahoraise sont évidemment à noter, le 101ème département possède également un patrimoine musical unique qu’on ne retrouve ni dans les autres îles de l’archipel des Comores ni à Zanzibar, comme le debaa, par exemple.  Cela fait de nombreuses années que la structure participe à la préservation du patrimoine musical en collectant notamment des enregistrements. « Certaines choses ont déjà été perdues avec le décès des anciens. L’urgence de la préservation du patrimoine n’a malheureusement pas été perçue à temps », regrette Cécile Bruckert. Le travail de recherche, également soutenu par la DAC, se poursuit néanmoins et, dans le hall de Musique à Mayotte se trouve déjà une jolie collection d’instruments locaux. Une pépinière pour produire les matières premières nécessaires à leur fabrication a même été installée dans le jardin de l’association et des ateliers de fabrications sont régulièrement organisés avec les élèves de l’école.

À long terme, le travail de formation musicale offert par Musique à Mayotte a pour ambition de relier la musique mahoraise à la musique internationale en la fixant sous une forme écrite (sans pour autant négliger l’improvisation) et en contribuant à la professionnalisation des musiciens. « Nous souhaitons montrer aux musiciens mahorais qu’il est possible de vivre de son art, même si cela reste un chemin difficile », déclare la directrice qui, depuis 1998, a perçu un net changement des mentalités. « Les parents mahorais ont désormais un autre regard sur la musique. Avant, la notion de « haram » était un frein puissant pour la formation des enfants, surtout concernant les filles que les parents laissaient très difficilement jouer sur scène. Maintenant, les mentalités se sont détendues, surtout depuis que les Mahorais ont compris que notre école intégrait complètement leur culture », conclut Cécile Bruckert.

 

L’importance de la société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique

musique-art-present-trop-peu-structure-mayotteMichel Mey, le directeur régional océan Indien de la Sacem (société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) est présent sur l’île jusqu’à ce mercredi 26 avril. Il tient une permanence de 17h à 19h dans les locaux de Musique à Mayotte afin d’informer la façon d’adhérer à cette société. « L’adhésion à la Sacem ne coûte que 100 euros à vie et assure une véritable protection des œuvres musicale pour les artistes », explique-t-il, surpris de constater que si peu de musiciens mahorais y adhèrent.

Marine Le Pen remporte la bataille à Mayotte, Emmanuel Macron celle des reports de voix

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La candidate du Rassemblement national, Marine le Pen, a obtenu 59.1% des voix à Mayotte, au second tour de l’élection présidentielle. Elle progresse même de seize points entre les deux tours. De son côté, le président réélu Emmanuel Macron fait un peu mieux en termes de report avec presque 10 000 suffrages de plus (+165%) par rapport au premier tour.

La carte des résultats électoraux à Mayotte n’a finalement pas affiché une couleur uniforme, dimanche soir. Si Marine Le Pen est arrivée à nouveau en tête beaucoup des communes, elle en a perdu un petit peu au second tour. Chiconi ou Dembéni ont finalement donné une très courte majorité de leurs voix à Emmanuel Macron. Dans la deuxième, ça s’est même joué à huit voix près. Outre Dzaoudzi qui a déjà voté en faveur du président réélu, Mamoudzou a basculé dans son sens, après avoir plébiscité Jean-Luc Mélenchon au premier tour. La bataille pour la plus grosse ville de l’île s’est d’ailleurs jouée sur le report des voix. La candidate du Rassemblement national en a eu 1.000 de plus entre les deux tours, 1.077 pour être exact. Alors que le président de la République en a empoché 2.228, lui permettant de l’emporter avec 56% des suffrages.

Sur toute l’île, il n’y a d’ailleurs pas photo. 15.707 électeurs ont choisi de glisser un bulletin de vote Emmanuel Macron dans l’urne. Ils n’étaient que 5.936, deux semaines avant. Soit une augmentation de 165% de sa réserve de voix ! Une tendance qui s’explique facilement par l’envie d’électeurs déçus par les résultats du premier tour de voter contre l’extrême-droite. D’ailleurs, la participation a été plus importante qu’il y a quinze jours avec 45.5% de taux de participation, contre 40.3% au premier tour.

…mais Marine Le Pen aussi bénéficie de reports

Le barrage à Mayotte, d’habitude, on connaît. Celui mis en place contre le Rassemblement national a pourtant montré ses limites. Plusieurs villages ont même accentué son avance, dans le sud notamment. A Bouéni, par exemple, où elle a fait son meilleur score mahorais avec 77.6% des voix, elle en gagne même 459 entre les deux tours (314 pour le président élu). A Sada, c’est le même constat, les deux candidats ont convaincu plus de 500 électeurs chacun entre les deux échéances, permettant à Marine Le Pen d’y atteindre les 63%.

Sur l’ensemble de l’île, « Tata Mariama » augmente d’un tiers son électorat, ce dimanche, ce qu’elle avait déjà réussi à faire en 2017. Un résultat insuffisant au niveau national bien sûr, Emmanuel Macron étant élu grâce au soutien de 58.5% des Français. Mais il montre que la popularité du président de la République est en recul à Mayotte. Et même en profitant d’un report des voix, il n’a pas empêché son adversaire de bien se renforcer.

 

Réaction de Daniel Zaïdani, soutien de Marine Le Pen

marine-le-pen-remporte-bataille-mayotte-emmanuel-macron-reports-voixÉvidemment, la défaite de Marine Le Pen est une grande déception. Surtout par rapport au besoin de changements exprimés par les Mahorais. Emmanuel Macron n’a pas convaincu les territoires d’ultra-marins. Leur vote lui est totalement défavorable. Mais maintenant qu’il est élu, nous attendons des échanges, du respect. On peut ne pas être d’accords, mais il faut qu’il garde une capacité d’écoute.

Je pense à la loi Mayotte où les Mahorais se sont concertés pendant deux ans et quand le conseil départemental a donné un avis défavorable, c’était la fin des échanges. Il faut plus de considération.

Concernant le vote à Mayotte, Marine Le Pen a été jugée sur ce qu’elle propose. En outre-mer, les électeurs voient bien que les revenus sont minimes, il y a des inégalités de salaires, de retraite, voire même des indemnités pour les handicapés.

Vous avez vu ce lundi matin, dans les rues de Mamoudzou, les gens faisaient la gueule. Les Mahorais ont exprimé un besoin de changement, ils ont donné une vraie orientation politique qu’il faudra prendre en compte.

 

Réaction de Mounayat Ahamada, référente des Jeunes avec Macron

marine-le-pen-remporte-bataille-mayotte-emmanuel-macron-reports-voixLes Français viennent de renouveler le mandat d’Emmanuel Macron, avec 58.54% des voix ! C’est avec une immense joie et un soulagement que les JAM Mayotte accueillent les résultats de cette élection présidentielle. Au regard des résultats dans les Outre-mer et à Mayotte (avec 59.10 des voix en faveur de Marine Le Pen), malgré les divisions, nous sommes confiants sur le fait qu’Emmanuel Macron saura rassembler pour bâtir une action commune au service de notre Nation.

Avec ambition, il saura être un président qui répond aux attentes et aux aspirations des Français, pour une France qui porte des progrès pour chacun, pour nos aînés, pour notre jeunesse, pour nos enfants. Une France qui protège les Français, qui s’inscrit dans une Europe forte et qui garde une place forte dans le concert des Nations.

Nous tenons à remercier tous les électeurs qui nous ont accordés leur confiance et les militants qui ont œuvré sans relâche dans tous les territoires. Avec détermination, le combat continue notamment pour les échéances prochaines où il faudra offrir une majorité à Emmanuel Macron, à l’Assemblée nationale…

Solidarité : 80 familles aidées grâce à un groupe d’amis

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Dans notre édition du 7 avril dernier, nous avions parlé de l’initiative du jeune Oirdi Anli, habitant de Cavani, de créer une cagnotte Leetchi pour aider les familles les plus démunies pendant le ramadan. Avec une somme de 4.000 euros, il a permis à 80 familles de recevoir des produits de base.

« L’année dernière, nous avions déjà récolté 1.000 euros. Cette année, les gens ont été beaucoup plus généreux en voyant le sérieux de notre action et nous avons atteint les 4.000 euros », lance le jeune Oirdi Anli. Cet habitant de Cavani, issu d’une famille défavorisée, connaît les problèmes liés à la pauvreté et a décidé de relier plusieurs de ses amis pour mettre en place une cagnotte Leetchi afin d’aider les familles les plus précaires du territoire.

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« À l’origine, nous ne distribuions qu’à Mamoudzou, mais avec la somme que nous avons récoltée, nous avons pu élargir l’action », explique celui qui a donc réuni une dizaine d’amis pour réaliser son projet et distribuer une aide alimentaire à de nombreuses familles de Mamoudzou, de Koungou et de Tsingoni. Une tournée de distribution est aussi prévue à Petite-Terre ce mercredi. À raison de 50 euros le colis, c’est environ 80 familles qui seront aidées cette années grâce à cette initiative personnelle.

Une nouvelle distribution ce mercredi

solidarite-80-familles-aidees-grace-groupe-damisAvec cette organisation « les premiers arrivés sont les premiers servis », mais le natif de Mayotte sait à peu près quel type de famille est dans le besoin sur le territoire. Tous salariés sur l’île, mais se rappelant « d’où ils viennent », les jeunes ont passé tout le week-end dernier à distribuer les colis aux familles démunies et y passeront encore ce mercredi férié.

Pourquoi une telle initiative seulement pendant le mois de Ramadan ? « Les gens ont tendance à être plus généreux que d’habitude. Évidemment, cette aide serait nécessaire toute l’année, mais il nous faudrait alors monter une structure, ce qui est différent », déroule le familier de Facebook, Instagram, Tik-Tok et Snapchat. En tout cas, les premiers bénéficiaires ont déjà pu recevoir de nombreux produits de base tels que du riz, de la farine, de l’huile, du sel et du sucre ! Une preuve de la générosité du peuple mahorais… Quand l’argent est utilisé à bon escient !

Les grands projets du Département

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Une commission permanente du conseil départemental s’est tenue le jeudi 21 avril dans la salle du Cinéma Alpa Joe, sous l’égide du président Ben Issa Ousséni, avec 36 rapports à l’ordre du jour et 3 rapports complémentaires, tous adoptés.

Parmi eux, un rapport de la commission aménagement du territoire, infrastructures et foncier, relatif à la construction de la salle polyvalente de type « Arena » à Ouangani, qui répond à plusieurs ambitions : permettre l’équilibrage du territoire en infrastructures sportives, améliorer et accompagner la performance des sportifs et athlètes mahorais vers l’excellence et le haut niveau, et dans la perspective de l’organisation des Jeux des Iles de l’océan Indien (JIOI) en 2027, répondre favorablement aux attentes des scolaires et de la population, offrir un équipement capable d’accueillir de nombreux événements culturels à l’abri des intempéries et permettant l’organisation de congrès dans cette zone de l’océan Indien et du Canal du Mozambique. Ainsi, Mayotte pourra se positionner comme un lieu d’accueil pour de grands colloques, séminaires et congrès. Avec une enveloppe prévisionnelle de 27.782.330 euros, le projet est livrable en janvier 2026.

D’autres projets d’infrastructures sportives ont été adoptés, comme la construction de la salle des arts martiaux – dojo à Koungou et la construction d’un plateau couvert sportif à Acoua.

L’accompagnement d’un projet de maison de santé dans la commune de M’tsangamouji a également été adopté, par la mise à disposition du conseil départemental de Mayotte de l’ancien local du Cadi de M’tsangamouji.

Pour la commission des finances et affaires européennes, est adopté le rapport relatif à la participation du conseil départemental à la subvention d’équilibre de l’office culturel départemental (OCD) à hauteur de 500.000 euros et celui relatif à la participation du conseil départemental à la subvention obligatoire de la maison départementale des personnes handicapées pour un montant de 600.000 euros.

S’agissant de la commission administration générale, transports et transition écologique, un avis favorable a été donné au projet relatif à la dénomination des deux navires en commande pour le service des transports maritimes : Chatouilleuse et Imâne (en référence de l’hospitalité des mahorais). Un projet de décret relatif à l’extension de la retraite progressive, à l’aménagement de fin de carrière pour se rapprocher du droit commun a aussi été adopté.

Concernant la commission sports, culture et jeunesse, parmi les projets adoptés, figure un rapport relatif à la signature d’une convention de partenariat entre le Département de Mayotte et celui de la Réunion concernant le projet « Appropriation du patrimoine iconographique de l’océan Indien par les populations », ainsi qu’un rapport relatif à la validation du projet portant sur l’élaboration d’une encyclopédie de Mayotte, dont l’objectif est de promouvoir la connaissance de l’histoire de l’île aux parfums.

Au sein de la commission développement économique et coopération décentralisée, figure le projet relatif à la participation financière du conseil départemental au programme promotionnel 2022 autour de « Miss excellence Mayotte », piloté par l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM), pour une enveloppe de 250.000 euros dans le but d’offrir une visibilité du territoire au niveau national, voire internationale, lors de la prochaine élection de Miss Excellence France en métropole, qui diffusera des images de Mayotte pour l’accueil des Miss.

Pour la commission formation professionnelle, éducation et insertion, les projets concernent l’accompagnement professionnel et social, au niveau de la mission locale, l’accompagnement de l’association national des apprentis de France (ANAF) pour l’ouverture d’une antenne ANAF à Mayotte.

Concernant la commission solidarité, action sociale et santé, un rapport relatif à la création d’un service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (SAMSAH) a été adopté, comprenant 16 places sur le Département en partenariat avec l’agence régionale de santé. Un avis favorable a également été donné par l’assemblée aux rapports portants sur l’alignement au niveau national de deux sujets : la revalorisation du montant forfaitaire du revenu de solidarité active (RSA) à Mayotte au 1er avril 2022, et la revalorisation du montant forfaitaire de la prime d’activité.

Nourdine Dahalani, nouveau président de la caisse de sécurité sociale de Mayotte

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Le conseil de la caisse de sécurité sociale de Mayotte s’est réuni le jeudi 21 avril dernier pour installer ses 25 nouveaux conseillers, suite aux arrêtés de nomination du 1er avril (arrêté initial), des 11 et 19 avril 2022.

Nourdine Dahalani (CGT-FO) a été élu président pour les quatre prochaines années. Il succède ainsi à Salim Nahouda, président de la CSSM depuis 2012. En effet, après dix années à la présidence de la CSSM, le conseil du 21 avril 2022 ferme les chapitres d’une histoire commune. Cet événement marque la fin de son mandat, arrivé à terme le 31 mars dernier, en qualité de président de la CSSM. Cependant ce dernier reste membre du conseil.

Le Président du conseil est entouré de trois vice-présidents : Ali Nizary (UNAF), Ousséni Balahachi (CFDT) et Laini Mogne Mali (FNSEA). Cadre de la fonction publique à la direction régionale des douanes de Mayotte depuis 2006, Nourdine Dahalani connaît bien la CSSM du fait de ses anciennes responsabilités de président de la commission de recours amiable (CRA) de janvier 2018 au 31 mars 2022, au titre des organisations syndicales des salariés. Il est également président du comité local de la mutuelle des finances. Il a débuté sa carrière dans la fonction publique, au rectorat de Mayotte de 1994 à 1996. Ensuite, en tant qu’inspecteur de douanes en région parisienne de 2001 à 2006. Le nouveau président du conseil aura à cœur d’œuvrer pour la convergence des droits sociaux en négociant les moyens nécessaires, tout en s’assurant de l’accompagnement des entreprises.

La caisse de sécurité sociale de Mayotte est un organisme multi-branches qui recouvre les cotisations sociales et verse des prestations sociales sur le territoire. La CSSM est depuis sa création en 1977, l’organisme unique de sécurité sociale du régime général et gère cinq branches depuis le 1er janvier 2015, ainsi qu’une partie du front-office du régime agricole (dont la gestion est confiée à la MSA d’Armorique). La nouveauté du conseil de la CSSM à compter de 2022 est d’intégrer le droit commun quant à sa gouvernance. Le conseil comporte dorénavant en son sein des représentants des employeurs et des représentants des salariés et un troisième collège associant les représentants de la société civile.

Nourdine Dahalani a pour objectif d’être le président de l’ensemble des représentants des trois collèges, dans un souci de cohésion et d’efficacité collective. Il prévoit également une collaboration étroite avec la direction de la CSSM et son personnel. Dans les prochaines semaines, le président du conseil sera amené à rencontrer les différents partenaires locaux et nationaux de la CSSM.

345kg d’ossements et 9 carapaces ramassés par le REMMAT

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Le réseau échouage mahorais de mammifères marins et tortues marines (REMMAT) assure depuis 2010 la prévention, le suivi et la gestion des échouages de tortues marines et de mammifères marins à Mayotte. Le samedi 16 avril 2022, le réseau a organisé une vaste opération de recensement et ramassage de carapaces et d’ossements de tortues marines, dans un objectif de sensibilisation et de facilitation des recensements ultérieurs de cadavres de tortues.

Près de quarante membres du REMMAT se sont retrouvés sur les plages de Petite-Terre les plus touchées par le braconnage : Papani, Poudjou, Moya 1, Moya 2 et Aéroport Est Océan. Au total, 9 carapaces et 345 kg d’ossements (dont 61% sur la plage de Papani) ont été ramassés, pour une évacuation ultérieure en haute mer. Pour compléter ces chiffres, une opération similaire aura lieu en Grande-Terre en fin d’année 2022. Cet événement fait suite à des ramassages organisés en 2013, 2015 et 2016 qui avaient permis de recenser plus de 223 carapaces sur une vingtaine de plages du Nord-Ouest, du Sud-est et de Petite-Terre.

Depuis la création du réseau en 2010, près de 2.000 carapaces de tortues ont été recensées à Mayotte par le REMMAT. Dans 83% des cas en moyenne, la cause de mortalité de ces tortues est liée au braconnage. À noter que ces chiffres ne reflètent que la partie visible du braconnage, révélée par les traces et carapaces laissées sur les plages. Ils ne sont donc qu’une estimation minimale du nombre réel de tortues mortes et d’actes de braconnage sur l’île.

En ramassant les ossements sur les plages, le REMMAT souhaite communiquer à travers des chiffres concrets auprès du grand public et des institutions pour sensibiliser à la problématique du braconnage, véritable pression pesant sur les tortues marines de Mayotte. Cette journée aura d’ailleurs permis de sensibiliser plus de 40 personnes sur leur passage vers la plage de Moya, dont 8 qui ont souhaité devenir membres du réseau.

L’opération de ramassage de carapaces était organisée à l’occasion des rencontres du REMMAT, un évènement de fédération des membres du réseau. Cette mobilisation du réseau échouage mahorais permettra d’améliorer la remontée d’alertes sur le territoire et de fluidifier les interventions sur des tortues en détresse ou mortes. Pour rappel, les tortues marines étant des espèces protégées, seuls les membres du REMMAT ayant suivi une formation spécifique et étant inscrits sur un arrêté préfectoral sont autorisés à manipuler des restes de ces spécimens.

Un concours de la police municipale le mardi 3 mai

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Le centre de gestion de la fonction publique territoriale de Mayotte informe les candidats que le concours de la police municipale aura lieu le mardi 3 mai au lycée polyvalent de Sada. Ils doivent se présenter sur les lieux à 14h munis de leurs convocations et carte nationale d’identité ou passeport. Ceux n’ayant pas reçu leurs convocations sont priés de se présenter dans les locaux de la CDG976, situés au 10, rue de Cavani à Mamoudzou.

Présidentielle 2022 : à Bouéni, Marine Le Pen encore largement en tête

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Avec presque un vote pour cinq, le ratio des votes entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen à Bouéni était déjà très haut au premier tour de l’élection présidentielle. C’était encore le cas, ce dimanche soir, pour le second. Elle obtient 77.6% des voix dans la commune du sud de l’île.

Après une dernière cigarette prise sur la terrasse de la mairie, le président du quatorzième bureau de vote de Bouéni descend dans la salle du conseil où se déroule le dépouillement. Vers 19h10, les premières enveloppes sont ouvertes. « Marine Le Pen », « Marine Le Pen », « Marine Le Pen », « Marine Le Pen », « Emmanuel Macron », l’issue ne fait guère de doutes. Au premier tour, la commune avait déjà voté à 62.5% pour la candidate du Rassemblement national. Cette fois, face au président sortant qui avait fait 9.4% dans la commune du sud, elle n’a aucun mal à dépasser les 70%.
Un plébiscite qui parait toujours un peu surprenant dans ce coin tranquille de Mayotte, qui connaît moins de violence que ses voisines du nord. « Ici, les gens ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas », fait observer l’une des fonctionnaires de la municipalité, qui supervise l’élection.


« Et ça fait combien en pourcentage ? »

Et ce soutien envers la candidate, qui certes est l’une des rares candidats à avoir fait le déplacement à Mayotte, ne se traduit pas de manière spontanée. Peu d’électeurs sont par exemple au bureau centralisateur, ce soir-là, encore moins affichant publiquement leur vote. « Emmanuel Macron : 39 voix, Marine Le Pen : 122 voix ». Le résultat du bureau 14 n’émeut personne, tant il était attendu.

Ni tristes ni contents, les agents qui travaillent à la collecte des chiffres venant des 13 bureaux de Bouéni n’attendent qu’une chose maintenant, c’est de pouvoir rentrer chez eux une fois le travail fini.
« Ça fait combien en pourcentage ? » demande un assesseur. Dans le quatorzième bureau, le score du Rassemblement national atteint les 76.7%, ce soir-là. Il est de 77.6% à l’échelle de la commune.

 

Des électeurs bien matinaux à Dzaoudzi-Labattoir

8h. Le bureau de  vote  numéro  159  à  Dzaoudzi-Labattoir  ouvre  ses  portes.  Assesseurs, délégués,   secrétaires,   tout   le   monde   se   tient   prêt   pour   accueillir   les   votants.   En   rang discipliné, les électeurs mahorais se dirigent vers les urnes. « Nous avons vu des personnes de toutes les générations venir voter »,  affirme   Sitti,   la  secrétaire  du   bureau. Dans  une ambiance apaisée, tour à tour les habitants de la commune se rendent dans l’isoloir.  « Je trouve ce second tour très calme et agréable. Il se déroule sans excitation particulière et sans  pression »,  constate  le directeur  du bureau de vote, Saïd  Salim, élu  à  la mairie de Dzaoudzi-Labattoir. Une enveloppe bleue dans une main et les deux billets blancs dans l’autre, Nassim, s’apprête à accomplir son devoir de citoyen. « Il est important pour moi de voter aujourd’hui », avance le   trentenaire.   Soucieux   de   faire   le   bon   choix,   il   n’a   rien   laissé   au   hasard. « J’ai lu les différents programmes des candidats. Ce dimanche, l’enjeu est différent car ils ne sont plus que deux, mais il reste de taille. »  Pouvoir d’achat,  liberté,  démocratie, il  espère  voir des changements à la suite de ces élections en France et en particulier à Mayotte.

L.G

 

A Tsingoni, les électeurs de Marine Le Pen étaient les plus motivés

La chaleur est écrasante, et le soleil au zénith ne permet même pas au minaret de la mosquée de Tsingoni de projeter son ombre sur le bureau de vote de l’école primaire. Là-bas, alors que les panneaux électoraux sont vides d’affiches, seule une petite cinquantaine d’âmes s’y était déplacé en début d’après-midi. « On s’ennuie parce qu’il n’y a personne », déplore l’une des assesseurs. « En même temps, il fait chaud, et puis c’est difficile avec le ramadan, il faut comprendre les gens. » Les rares courageux qui se déplacent pour glisser leur petite enveloppe bleue dans l’urne semblent également être ceux ayant les plus fortes convictions. « Mika », la vingtaine, est disposé à évoquer son vote sans filtre : « On est là, parce qu’il faut virer Macron, faut changer ! » clame-t-il à la sortie de la salle de classe. « Moi, c’est Mariam, toujours », lance un cinquantenaire en proie aux suées.

Pour rappel, la commune de Tsingoni avait placé la candidate d’extrême-droite en tête lors du premier tour, à 40.6%, un peu moins que la moyenne mahoraise. Suivaient Jean-Luc Mélenchon (30.7%) et Emmanuel Macron (11.8%). Le vote de contestation, comme dans beaucoup d’autres villes de l’île, est donc bel et bien au coeur de la réflexion des Tsingoniens cette année. Aux horizons de 20 heures, le couperet tombe : Marine Le Pen est plébiscitée par les habitants de la commune de l’ouest à hauteur de 63.3%. Tout cela sous les lumières de la plus ancienne mosquée en activité de France.

Axel Nodinot

 

Emmanuel Macron réélu président de la République française

Cinq après, et toujours suivant le même duel, Emmanuel Macron conserve son poste de président des Français. Ce dimanche 24 avril, il s’impose face à Marine Le Pen avec 54.2% des voix (selon les résultats partiels à 23 heures, heure à Mayotte).

Le candidat de La République en marche dispose toutefois d’une marge moins importante qu’en 2017 où il comptait 66.1% des suffrages. L’abstention est annoncée également plus importante avec 26.5% de personnes qui ne sont pas allées voter (toujours selon les résultats partiels), contre 25.4% en 2017.

Ce résultat révèle peu de surprises pour cette élection présidentielle 2022 où les partis traditionnels (comme le Parti socialiste et Les Républicains) ont laissé leurs places à trois forces politiques, la gauche derrière Jean-Luc Mélenchon, l’extrême-droite de Marine Le Pen et le courant centriste libéral du gagnant, Emmanuel Macron.

Affrontements Combani/Miréréni : condamné pour avoir tiré au fusil sur deux jeunes

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Un homme de 27 ans a été condamné, vendredi 22 avril, à trois ans de prison par le tribunal de Mamoudzou. Le 14 janvier et le 21 février, il a blessé des jeunes de Miréréni avec son fusil de type airsoft, au cours de conflits inter-villages. L’un d’eux, âgé de 17 ans, a été grièvement blessé à l’œil.

Dix ans séparent les victimes et Amjad M’Daoma, ce vendredi, au tribunal de Mamoudzou. En comparution immédiate, ce dernier est jugé pour trois faits différents, mais qui prennent place dans le même cadre,  la guerre que se livrent jeunes de Combani et Miréréni. En effet, les deux mineurs, de 17 ans et 16 ans, habitent tous les deux à Miréréni. Le prévenu, plus costaud et plus âgé, est un jeune homme de Combani où il gère un cybercafé avec sa compagne. De temps en temps, celui qui se décrit lui-même « bagarreur » tourne des clips de rap avec les jeunes du quartier. Une activité dans laquelle il s’affiche parfois avec des armes de type airsoft.

Cet élément joue clairement en sa défaveur. Et quand la première victime est interrogée par le tribunal, elle l’identifie clairement. « Je l’ai reconnu à son casque de moto », confirme-t-il, un pansement sur son œil gauche depuis qu’il a été pris pour cible le 14 janvier. Le deuxième, âgé de 16 ans, a eu encore moins de mal à reconnaître celui qui l’a croisé le 21 févier, au pont de Miréréni, avant d’être touché par des plombs au niveau du visage et du bras gauche. « Il n’avait pas de cagoule ce jour-là. Et je le connais bien, puisque je suis de Combani », affirme-t-il. Lors d’une audition, un autre témoin, de Combani cette fois, a confirmé la réputation du prévenu au sein de son village. « Tout le monde sait qu’il a des armes », a-t-il raconté aux gendarmes.

Son avocat plaide la relaxe

Malgré ces trois témoignages contre lui, Amjad M’Daoma continue de nier à la barre. Une attitude qui met en colère le président du tribunal, Laurent Ben Kemoun. « À vous entendre, c’est comme si vous ne savez pas ce qui se passe à Combani », fulmine-t-il. « Je ne sais pas qui leur a tiré dessus, mais ce n’est pas moi », se contente de répondre le prévenu. Présenté comme le chef d’une bande à Combani, même si son avocat Yanis Souhaïli rappelle qu’il n’a aucun casier judiciaire, il a pour sa défense l’absence de preuves matérielles. La relaxe est même demandée par son défenseur.

Dans sa réquisition, le procureur Yann Le Bris s’appuie sur les versions de jeunes. « Les deux victimes décrivent le même comportement », fait-il remarquer, avant de demander une peine de cinq ans de prison. Le troisième fait, un incendie volontaire, est moins facile à prouver pour l’accusation. Si l’éducateur venu témoigner assure qu’il a entendu des jeunes essayer de dissuader un « Amjad » de mettre le feu au poteau électrique, il reconnaît qui ne l’a pas vu.

Le tribunal de Mamoudzou a reconnu Amjad M’Daoma coupable des blessures volontaires à l’aide d’une arme et en réunion et l’a condamné à trois ans de prison avec un maintien de détention. Des expertises médicales ont été demandées pour évaluer le préjudice des deux jeunes. En attendant, il doit indemniser de 5.000 euros la victime de 17 ans et de 1.000 euros la deuxième, ainsi que de 500 euros chacun pour les frais d’avocats. Concernant l’incendie volontaire, il a été relaxé.

La société Miss France renvoie la balle au comité mahorais…actuellement en stand-by

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À la suite d’une apparition publique de Miss Mayotte affublée d’un pin’s aux couleurs des Comores, une lettre a été envoyée par des Mahorais mécontents en vue de destituer Anne Ousseni. La société Miss France, par l’intermédiaire de sa présidente Alexia Laroche-Joubert, leur a répondu que la procédure est du ressort des comités locaux. Cependant, celui de Mayotte n’est plus actif, n’ayant plus de délégué régional.

societe-miss-france-renvoie-balle-comite-mahorais-actuellement-stand-byFaute de personne en capacité de lui enlever, Anne Ousseni conserve son écharpe de Miss Mayotte. La jeune représentante de l’île a été très critiquée quand elle s’est affichée, lors d’un vernissage à Kawéni en mars, avec un pin’s représentant le drapeau de l’Union des Comores. Un geste mal interprété par des Mahorais en raison de l’histoire tumultueuse entre les îles de l’archipel. Des politiques ont même pris position pour demander au moins des excuses, voire sa destitution. Confuse, la miss avait répondu sur les réseaux sociaux : « Ma démarche était maladroite, mais n’avait d’autre but que de marquer cette rencontre d’un esprit d’ouverture, de respect et d’hospitalité. Je tiens à m’excuser en vous priant de croire dans ma volonté de continuer de toujours faire de mon mieux pour représenter la beauté de notre île et promouvoir sa richesse, ses spécificités culturelles et son patrimoine ».

Un aveu qui ne suffit pas à calmer certains esprits, qui ont fait part de leur mécontentement directement auprès de la société Miss France et notamment sa présidente, Alexia Laroche-Joubert. La célèbre productrice de télévision leur a répondu par une lettre datée du 12 avril. Alors qu’elle dit qu’elle « partage, bien entendu, votre surprise », elle rappelle que « l’utilisation par une miss régionale de son titre auquel est associé « Miss France » à des fins de propagande ou de militantisme politique est parfaitement contraire aux valeurs véhiculées par « Miss France » ».

Aucun délégué régional actuellement

Ce n’est pas tout, puisque la présidente évoque également la destitution de la miss. Cependant, elle se retranche derrière le fait que « celle-ci ne peut pas être décidée par la société Miss France qui n’est pas l’organisateur de l’élection de Miss Mayotte 2021 ». Pour rassurer ces interlocuteurs, elle ajoute : « Nous ne manquerons pas de nous rapprocher de la société Miss Mayotte afin de lui faire part de vos préoccupations. » Une intention louable, mais vaine, le comité mahorais étant actuellement en stand-by (voir ci-dessous). Aziz Patel, le délégué de La Réunion, qui fait office de relais actuellement pour Mayotte, assure que cela ne le concerne pas non plus. « J’ai déjà bien à faire avec l’élection de Miss Réunion », préfère-t-il répondre, laissant à la société Miss France le soin de gérer la suite de l’affaire.

Dans sa réponse, Alexia Laroche-Joubert dédouane cependant l’une des tenues de la candidate au cours de l’émission du 11 décembre 2021, que les protestataires jugeaient trop proche des couleurs de l’Union. « Sachez que Miss Mayotte n’a pas choisi elle-même son costume. Ce costume et son créateur ont été sélectionnés à l’occasion d’un concours », tient-elle à justifier.

Contactée, la société Miss France n’avait, pour le moment, aucune réponse à apporter sur la suite des événements dans ce cas très particulier. Celle-ci ne peut que constater le fait que la polémique ne devrait pas se renouveler, cette année, l’élection de Miss Mayotte 2022 étant compromise.

 

L’île sans représentante en 2022

Non liée à cette récente polémique, l’absence de Miss Mayotte au futur concours Miss France tient davantage à des questions d’organisation. En effet, le comité mahorais ne dispose plus de délégué régional. Franck Servel, qui en assurait la fonction depuis des années, a présenté sa démission en janvier. Le comité n’ayant pas trouvé de successeur adéquat pour l’instant, il est donc peu probable qu’une miss aux couleurs de Mayotte soit présente à la future soirée Miss France organisée d’habitude en décembre.

Le « coup de cœur du jury collège » du concours VideoDiMaths pour 13 élèves de Zakia Madi

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Dans le cadre du concours VideoDiMaths, 13 élèves de quatrième du collège Zakia Madi d’Iloni ont reçu la mention « coup de cœur du jury ». Ils ont été plébiscités ce vendredi 22 avril par le recteur, Gilles Halbout, qui leur a remis plusieurs cadeaux symboliques.

« On aime les maths ! » Élève de quatrième au collège Zakia Madi d’Iloni, Eliass ne cache pas sa joie au moment de recevoir sa calculette des mains du recteur, Gilles Halbout. « À Paris, on m’a dit tout le bien de votre projet, c’était normal que vous soyez récompensés », rétorque le responsable de l’académie, en déplacement ce vendredi 22 avril au sein de l’établissement scolaire pour plébisciter les 13 collégiens, qui ont remporté la mention « coup de cœur du jury » du concours VideoDiMaths 2021-2022.

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Tout remonte en fin d’année dernière lorsque Paul Nieto, leur professeur de mathématiques, se voit proposer par son inspecteur académique de candidater à cette expérience proposée par le centre national de la recherche scientifique (CNRS). Une démarche qui s’inscrit dans la stratégie nationale de la culture scientifique, technique et industrielle. Fraîchement inscrite en décembre, la troupe débute alors l’écriture du texte un mois plus tard avant de procéder au tournage. « J’ai choisi d’aborder la question du Covid-19 », relate l’enseignant. « Dans les médias, on ne dit jamais combien de personnes sont vraiment protégées. On l’a démontré avec un raisonnement de classe de sixième. »

La notion de pourcentage

Que ce soit derrière ou devant la caméra, les jeunes s’impliquent dans ce projet durant leurs heures creuses. « C’était en plus des cours, on bossait dessus lorsqu’on avait des profs absents », confie Hamilati, convaincue par la thématique choisie. « Les calculs, c’était quand même dur. Et ce n’était pas si simple que cela de trier toutes les informations sur ce sujet », poursuit Eliass. Pour arriver à leur démonstration, à savoir le chiffre de 44.400.000 de Français totalement vaccinés, les camarades de classe mettent alors en lumière la notion de pourcentage. « L’idée était de rechercher de nouveaux acquis et d’apporter une nouvelle vision des mathématiques », résume Paul Nieto.

Un cheminement qui ravit Gilles Halbout, mathématicien de profession. « Vous êtes la fierté de ce territoire », leur lance-t-il. Avant de les pousser à poursuivre en cette direction. « En France, nous avons besoin de beaucoup d’ingénieurs. Mais pas seulement. Vous pouvez aussi travailler dans la finance ou les assurances en suivant la voie des mathématiques. » Si certains élèves s’imaginent déjà intégrer une filière bien précise dans l’enseignement supérieur, d’autres se montrent plus dubitatifs… Quoiqu’il en soit, tous font preuve d’une appétence indéniable pour cette matière !

Carburants : l’usine à gaz de l’inflation

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Crise ukrainienne, reprise d’activité post-Covid, ruée sur les bouteilles de gaz… Chacune de ces propositions est valable pour expliquer la hausse exceptionnelle des prix du gaz et des carburants à Mayotte ces derniers mois. Les foyers du 101ème département, qui ne peuvent se contenter que d’une remise de l’Etat sur l’essence, n’ont désormais qu’à prier pour que le prix des produits bruts baisse.

D’aucuns soutiennent que les Mahorais sont résignés face à la relative pénurie de gaz et l’augmentation – bien moins relative – de la hausse des prix des carburants. Que nenni ! Sur les réseaux sociaux, les internautes semblent adeptes du dicton « mieux vaut en rire qu’en pleurer ». Des dizaines de mèmes et d’espiègleries viennent fleurir le web mahorais au sujet de l’explosion des prix du gaz et de l’essence. Si le second degré est de rigueur en ligne, la population s’est néanmoins enflammée sur une potentielle hausse des prix. En se ruant sur les bouteilles de gaz disponibles sur l’île au lagon, les consommateurs ont provoqué une pénurie temporaire qui n’aurait jamais dû exister, à l’image des comportements observés dans les grandes surfaces lors des premiers confinements liés à la crise sanitaire. Le manque éphémère a donc été dû à un certain instinct grégaire, et non pas à une quelconque pénurie faisant suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. À Mayotte, les bouteilles ne sont pas les mêmes que celles de métropole. Quand l’Hexagone doit compter en partie sur le gaz naturel de Russie, l’île au lagon tourne au butane importé des pays membres de l’OPEP, qu’il s’agisse de l’Inde ou de pays d’Amérique du Sud. Cependant, les hausses de prix, elles, sont bien réelles.

+ 25% pour le sans plomb, + 31% pour le gazole

En tout juste 14 mois, de janvier 2021 à avril 2022 plus exactement, les carburants et le gaz ont atteint des hauteurs inouïes. Alors que les prix de vente maximum du sans plomb et du gazole étaient respectivement de 1,39€ et 1,15€ le litre au début de l’année dernière, ils sont désormais à 1,74€ et 1,51€, d’après les publications de la préfecture de Mayotte. Cette explosion représente une hausse de 25% pour le sans plomb et de 31% pour le gazole. « La structure de prix est la même tous les mois, on prend le prix du pétrolier sur les 15 premiers jours du mois précédent, explique Karine Poisson, directrice générale de TotalEnergies Mayotte. Ce qui veut dire qu’à partir du moment où le marché augmente, le prix de base du produit également. Tout est formalisé de façon claire, que ce soit les taxes qu’il peut y avoir au niveau de l’Etat et du fret, ainsi que des marges, qui sont validées par la préfecture et qui sont fixes d’un mois à l’autre. »

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Seulement, si l’on observe les courbes, elles sont en hausse exponentielle depuis quelques semaines. Même sur le petit caillou de l’hémisphère sud qu’est Mayotte, la guerre menée par la Russie en Ukraine depuis le 24 février a donc un effet, que l’on pourrait qualifier de papillon. « La crise en Ukraine pèse évidemment beaucoup sur le cours du pétrole mondial, continue Karine Poisson. Cela nous met dans une situation où la parité euro-dollar nous est aussi moins favorable, puisque le dollar augmente. Mais il y a aussi le post-Covid qui provoque une reprise d’activité, et donc beaucoup plus de demande, face à moins d’offre de l’autre côté. » Quant à la bouteille de gaz de 12 kilos, elle est passée de 22,50€ en janvier 2021 à 29€ en avril 2022, ce qui correspond à une hausse de 29%. Des dépenses superflues pour les Mahoraises et les Mahorais qui, faut-il le rappeler, vivent avec un PIB par habitant de 9380€ en moyenne (Insee, 2015) contre 32967€ en France, et dont 77% se situent au-dessous du seuil de pauvreté.

Ressentiment réunionnais

La situation est donc dramatique pour les ménages de l’île aux parfums, qui doivent faire face à « l’odeur de l’essence » ces derniers mois. Autre motif de grogne sociale : les différences de tarifs existant entre Mayotte et le département voisin de La Réunion. De l’autre côté de Madagascar, « au 1er février 2022, le prix de la bouteille de 12 kg était de 20,33 euros à La Réunion et de 25,43 euros à Mayotte, soit un surcoût à Mayotte de +25,43 %. Au 1er avril, le prix de la même quantité de gaz est de 22,96 euros à La Réunion et de 29,00 euros à Mayotte, soit un surcoût de +26,31 % », comme le rappelait Mansour Kamardine dans une publication du Journal officiel datée du 12 avril. Le député mahorais a notamment demandé au gouvernement « ce qui explique une augmentation plus importante des prix à Mayotte qu’à La Réunion. Il lui demande également ce qu’il entend mettre en œuvre pour réduire les différences de prix de plus de 26% au détriment des habitants de Mayotte. Il lui demande enfin s’il va décider d’une inspection des services de l’État sur les coûts d’importation des hydrocarbures par les opérateurs économiques ainsi que leurs marges sur ses produits. »

Quant aux différences de tarifs à la pompe entre l’île Bourbon et celle au lagon, Karine Poisson les résume en une « question de coût d’accès au produit ». « Les lignes de fret maritime ne sont pas du tout les mêmes pour La Réunion et Mayotte, déclare-t-elle. Nous avons un pétrolier par mois, qui vient pour remplir les stocks, mais ce coût d’approvisionnement est beaucoup plus élevé qu’à La Réunion. Sur le reste, c’est-à-dire les taxes et les marges, elles sont globalement les mêmes. » Bien que les explications de TotalEnergies, en situation de monopole à Mayotte, paraissent logiques, il est compliqué pour un ménage qui voit son budget diminuer de les admettre. Fort heureusement, les Mahorais ne semblent pas encore décidés à fouler le pavé comme ce fut le cas en 2011, lors des manifestations contre la vie chère, ayant en partie dégénéré en émeutes. Mais, alors que la France est sur le point d’élire son prochain président de la République, il faudra que ce dernier se retrousse les manches au sujet des carburants, et plus généralement du pouvoir d’achat. Au risque de voir les ronds-points refleurir en jaune, et les rues s’embraser une nouvelle fois de la colère populaire.

 

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à l’inflation dans le Mayotte Hebdo numéro 996.

Des éducatrices et des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse recrutés

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Le ministère de la Justice recrute par concours des éducatrices et des éducateurs pour sa direction de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Leur mission : accompagner les jeunes en conflit avec la loi et les aider à s’insérer dans la société. Au cœur de la mise en œuvre du code de la justice pénale des mineurs, son action s’inscrit dans les principes consacrés par cette réforme pour garantir une réponse éducative plus rapide et plus lisible et améliorer la prise en considération des victimes.

Au tribunal, l’éducateur a une mission d’aide à la décision du magistrat et rencontre le jeune avant son passage devant le juge des enfants. Il évalue la situation et formule des propositions éducatives.

Acteur de terrain, il est affecté au sein des services et établissements de la PJJ où il met en œuvre les mesures éducatives, les mesures de sûreté ou les peines prononcées par le juge. Cette intervention peut être menée soit à partir du lieu de vie habituel du jeune, soit dans un foyer (établissement de placement éducatif, centre éducatif renforcé, centre éducatif fermé, famille d’accueil…), soit en détention. L’éducateur travaille avec la famille du mineur dans une démarche de soutien et de respect de l’autorité parentale.

L’éducateur intervient également dans les procédures civiles afin d’évaluer la situation du jeune, son contexte familial, et apporter ainsi un éclairage au juge des enfants afin qu’il prenne les décisions adaptées, notamment en cas de situation de danger pour le mineur. La principale voie d’accès au métier d’éducateur de la PJJ est un concours de la fonction publique, accessible aux titulaires d’un diplôme de niveau bac +3. Les inscriptions au concours sont ouvertes jusqu’au 23 mai prochain. Les épreuves écrites auront lieu le 15 septembre, tandis que les épreuves orales d’admission se dérouleront à partir du 28 novembre.

À l’issue du concours, les futurs éducateurs et éducatrices bénéficient d’une formation rémunérée à l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse pendant 18 mois. La rentrée de la nouvelle promotion aura lieu le 1er mars 2023. D’autres voies d’accès sont possibles : concours externe sur titres (être titulaire d’un diplôme d’État d’éducateur spécialisé), concours 3ème voie (avoir exercé pendant cinq ans une ou plusieurs activités au cours des dix dernières années, avec un contrat de droit privé), concours interne (être fonctionnaire ou agent public depuis au moins quatre ans). Pour s’inscrire, rendez-vous sur lajusticerecrute.fr.

Une ordonnance relative à la chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte

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Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a présenté une ordonnance à l’occasion du conseil des ministres de ce mercredi 20 avril relative à la chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (CAPAM). Prise sur le fondement de l’article 79 de la loi n°2020-1525 du 7 décembre 2020 d’accélération et de simplification de l’action publique, cette ordonnance a pour objet de redéfinir le périmètre d’action de cet établissement, au regard de sa situation actuelle, et de clarifier les dispositions qui lui sont applicables. Elle a pour effet, d’une part, de conforter le régime juridique particulier de cet établissement insulaire, en lui réattribuant une compétence dans les domaines de la pêche et de l’aquaculture et, d’autre part, de sécuriser son action dès lors qu’elle dispose d’élus représentant ces secteurs d’activité.

Elle tire ainsi les conséquences de l’absence de mise en place, à compter du 1er janvier 2019, d’un comité régional des pêches maritimes et des élevages marins d’une part, et d’une chambre d’agriculture de droit commun d’autre part. Pour ce qui est du champ d’action et des missions exercées par la chambre, un alignement avec ceux d’une chambre départementale d’agriculture de droit commun est recherché, moyennant des adaptations liées à ses attributions spécifiques.
L’ordonnance vise aussi à prendre en considération les capacités humaines et financières de l’établissement, afin de l’accompagner dans son redressement. Elle ne rend ainsi pas applicable à cette chambre certaines dispositions susceptibles de l’exposer ou de la fragiliser et fait en sorte de la recentrer sur des missions de représentation, de consultation et d’appui.

Un espace d’échange expérientiel sur l’héritage du contexte post-colonial

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L’association Fikira de Mayotte et d’Ailleurs vous invite à participer à un espace d’échange expérientiel donnant voix aux histoires individuelles, sociales, familiales, dans la langue de son choix. Comment l’intime s’entremêle à l’histoire collective de Mayotte ? Comment celle-ci résonne en chacun d’entre nous ?

La journée du mercredi 18 mai organisée à la MJC de M’Gombani est le fruit d’une réflexion initiée il y a deux ans à la suite d’un ciné-débat, autour de la thématique de l’héritage du contexte post-colonial de Mayotte. Les participants se sont largement saisis de cet espace pour prendre la parole et témoigner. Animés par ces échanges, l’association a souhaité continuer à travailler autour de ces sujets. Au programme : restitution des témoignages, ateliers d’expériences groupales, interventions théoriques, table ronde, propositions artistiques. Comment l’art et la littérature peuvent permettre d’exprimer ce qui relève encore de l’indicible ? Qui est légitime à prendre la parole et à la donner ? Comment aborder le sujet de l’histoire de Mayotte sans tomber dans un débat politique enflammé, ni des considérations théoriques qui viennent mettre à distance le grand tourbillon d’émotions que ce sujet provoque ? La journée invite à réfléchir, professionnels et habitants, aux effets de la rencontre avec l’altérité.

Informations via Facebook ou par email à assofikira@gmail.com. Inscriptions sur https://www.helloasso.com/associations/fikira-de-mayotte-et-d-ailleurs/evenements/petites-histoires-et-grands-recits-journee-d-echange.

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Mardi 24 juin 2025

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Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes