Le député LR Mansour Kamardine défend l’établissement d’une zone franche économique douanière et fiscale spéciale sur l’ensemble du territoire de Mayotte (ZEM), sur la base du dispositif mis en œuvre dans la région ultrapériphérique espagnole des Canaries. Le but ? Attirer d’important investissements dans le secteur privé et développer fortement l’emploi privé local avec une cible de 100 millions d’euros d’investissement par an et la création de 1.000 emplois par an dans le 101ème département.
Le dispositif proposé par le parlementaire est le suivant : un taux d’impôt sur les sociétés de 5% sous réserve de la création de cinq emplois dans les huit mois suivant l’inscription des établissements dans la ZEM et un investissement minimal de 100.000 euros et sur la base d’une assiette fiscale de 1.5 million d’euros ; l’augmentation de l’assiette fiscale mentionnée ci-dessus de 500.000 € par nouvel emploi créé au-delà des cinq visés ; un abattement fiscal sur les bénéfices de 90% pour les établissements s’inscrivant dans la ZEM, sous réserve d’un réinvestissement des montants exemptés d’imposition dans leur activité, sur le territoire de Mayotte et dans un délai de deux ans ; la création d’un zone franche douanière au port de Longoni, conformément aux articles n°243‑249 du code des douanes de l’Union européenne.
Les buts recherchés sont la dynamisation de l’activité économique par l’arrivée d’investissements extérieurs, la croissance de la taille des entreprises mahoraise par un réinvestissement des bénéfices, l’émergence d’entreprises locales compétitives au niveau régional pour partir à la conquête des marchés de l’océan Indien et la création de nombreux emplois locaux.
Les résultats de la zone économique canarienne (ZEC), mise en place au sein de la RUP des Canaries, militent fortement pour qu’un dispositif similaire soit offert aux RUP françaises, en particulier à Mayotte. En effet, la zone canarienne génère 140 millions d’euros d’investissement et crée plus de 1.000 emplois par an, faisant des Canaries la région ultrapériphérique européenne la plus dynamique en matière économique et en termes de création d’emplois.
Mayotte, éloignée de la métropole, confrontée à de multiples défis, au cœur d’un espace à fort potentiel de développement, nécessite selon lui un dispositif spécifique d’intégration économique régionale qui la positionnerait comme un moteur économique régional. « La mise en place de la ZEM serait un formidable accélérateur du développement économique et de l’emploi à Mayotte. J’ai défendu l’étude d’un tel dispositif à l’automne 2021 lors des débats sur la loi de finances et la loi 3DS. Je suis de plus en plus convaincu qu’à travers un tel dispositif nous pouvons faire de Mayotte l’une des régions les plus dynamiques d’Europe et la région la plus dynamique du sud-ouest de l’océan Indien. C’est pourquoi je demanderai au prochain gouvernement d’examiner avec attention la création d’une zone économique spéciale à Mayotte. »
Le président de l’association des maires, Madi Madi Souf, au nom de ses collègues édiles, félicite Élisabeth Borne, ancienne ministre du travail, de l’emploi et de l’insertion, pour sa nomination au poste de première ministre. « Une femme d’expérience, haut fonctionnaire de l’État, qui a déjà occupé les postes de ministre de la transition écologique et solidaire, et de ministre des transports. » Il s’agit de m deuxième femme à être nommée à ce poste, 30 ans après Édith Cresson. Le président espère installer avec la nouvelle cheffe du gouvernement, des relations franches et cordiales concernant notamment les dossiers de Mayotte. « Il y a urgence et matière à agir. Le cri de désespoir sorti des urnes lors de la dernière élection présidentielle est là pour nous le rappeler. La reprise du projet de loi Mayotte, en l’améliorant, selon les attentes des Mahorais et des élus locaux, l’alignement des droits sociaux, la mise en sécurité de notre jeune département, entre autres sujets brûlants, feront partie de nos discussions à venir. »
La coalition créée par Andhounani Saïd a complètement volé en éclats avec sa condamnation, le mardi 3 mai, pour prise illégale d’intérêts, détournement de fonds et favoritisme. Quinze jours plus tard, une nouvelle majorité s’est refondée autour de Bihaki Daouda, cadre stratégique de 44 ans, élu maire ce mardi.
À Chirongui, les amitiés d’hier ne sont pas forcément celles d’aujourd’hui ! Amis et colistiers aux élections municipales de 2020, Bihaki Daouda et Youssouf Madi se sont retrouvés à briguer la même place, celle du maire de Chirongui, ce mardi matin. Le poste était laissé vacant depuis qu’Andhounani Saïd a été démis de ses fonctions par la justice (voir Flash Infos du mercredi 4 mai). L’affaire judiciaire a laissé des traces dans la mairie et la majorité autrefois soudée n’y a pas résisté, permettant à Bihaki Daouda, cadre stratégique à la Sécurité sociale, de sortir de la mêlée.
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Les conseillers ont aussi procédé à l’élection des huit nouveaux adjoints. Certains ont fait partie de l’équipe précédente, comme Dhoifiri Mkadara au premier plan.
Sur les 29 votes, 17 sont allés à Bihaki Daouda, 12 pour Youssouf Madi.
Le maire par intérim Youssouf Abdallah (en arrière-plan) a laissé le siège au nouvel élu.
Youssouf Madi a été tête de la liste Maesha au premier tour des élections municipales de 2020. Liste où figurait son ami Bihaki Daouda.
Âgé de 44 ans, Bihaki Daouda est le nouveau maire de Chirongui.
Face à son ancienne tête de liste, Youssouf Madi, il obtient 17 voix sur 29. “Je voulais gagner. J’ai tout fait pour”, admet le nouveau premier magistrat. Âgé de 44 ans, il a réussi à fédérer des conseillers municipaux à la fois de la majorité (Maesha, la Droite solidaire et au moins deux élus LR) et de l’opposition. Un temps pressenti, le maire par intérim Youssouf Abdallah (Les Républicains) n’a pas souhaité se porter candidat au vu de l’éclatement de son groupe. “Je passe dans l’opposition”, reconnaît-il, en n’excluant pas la possibilité de se présenter en 2026.
Une municipalité à redresser
Une fois à son poste, la tâche s’annonce difficile pour le nouveau maire, qui hérite d’une collectivité ébranlée par la gestion d’un Andhounani Saïd aujourd’hui déchu. “Je sais que les derniers mois ont été une dure épreuve », déclare Bihaki Daouda, espérant que son mandat transforme “ces derniers temps en mauvais souvenir”. Et il donne quelques idées pour essayer de restaurer la confiance des habitants de la ville de 9.000 habitants. “Dans l’immédiat, il s’agit de faire un état des lieux, que ce soit au niveau des ressources financières que des ressources humaines, dans l’organisation des services. Puis, tout de suite, voir les chantiers qui sont en cours puisqu’il y en a pas mal dans la commune. Il faut se mettre en action. On n’a que quatre ans devant nous”, prévient-il.
Fort de sa nouvelle coalition, il établit déjà ses priorités, citant “la solidarité et la justice sociale” en premier lieu. Il compte prêter une attention toute particulière au service public, à l’éducation, “une priorité dans notre commune”, mais aussi “à la consultation et la participation”. Il se proclame ainsi conscient “qu’il y a beaucoup à faire”.
Huit adjoints également élus ce mardi
L’élection des adjoints a été assez rapide, puisqu’une seule liste était présentée, tandis que les élus désormais dans l’opposition ne sont pas restés. Ancien adjoint d’Andhounani Saïd, Dhoifir Mkadara devient premier adjoint de la nouvelle équipe municipale. Abdillah Momedi prend la place de deuxième adjoint. Élus d’opposition, Daniel Moussa et Ismaëla Mderemane Saheva rejoignent la majorité aux troisième et quatrième postes d’adjoints. Les quatre dernières places reviennent à des femmes : Hissani Jean-René (5ème), Nouanti Dini (6ème), Djamalia Antoissi (7ème) et Intia Abdallah (8ème).
Le directeur de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer, Patrick Croissandeau, explique que « la situation n’est pas simple, mais qu’il y a des raisons d’espérer » et ajoute qu’il n’y a pas « de signaux de diminution de la consommation » malgré l’explosion de l’inflation.
Ce mardi 17 mai, le directeur de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (Iedom) à Mayotte, Patrick Croissandeau, a dressé le bilan économique de 2021 et a abordé les perspectives pour l’année 2022. Si le climat des affaires, l’emploi et la consommation des ménages a plus que résisté aux conséquences de la crise du Covid-19, l’accélération de l’inflation continue d’affoler les indicateurs.
Si 2021 coïncide avec une année de reprise évidente et une croissance au rendez-vous, elle se distingue également par la naissance de l’inflation et son accélération en 2022. Le directeur de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer, Patrick Croissandeau revient sur la situation économique du 101ème département, mais aussi sur les perspectives. Pêle-mêle.
Le climat des affaires. Celui-ci se trouve en nette hausse dès le premier trimestre 2021, après la crise sanitaire marquée par des périodes de confinement et de restrictions drastiques ! Il s’élève même à 119 points à la fin de ladite année. « Nous pouvons considérer que la perte d’activité de 2020 a été rattrapée dans l’ensemble. Il s’agit d’une belle performance pour Mayotte », indique Patrick Croissandeau, le directeur de l’agence locale. Pour 2022, l’indicateur s’avère toujours en progression constante. « Nous approchons les 120, 121 points… Un niveau que nous n’avons pas atteint depuis 2007. » Conséquence : les trois quarts des sociétés mahoraises envisagent une évolution positive et une augmentation de leurs chiffres d’affaires.
Les secteurs du BTP, du commerce et des services. Avec une marge préservée, le secteur du BTP peut avoir le sourire en repensant à 2021, malgré des trésoreries « tendues » en raison principalement de délais de paiement trop importants. En ce qui concerne le commerce, il bénéficie du dynamisme de la consommation des ménages, « dans un contexte où la concurrence tend à s’exacerber ». En revanche, c’est plus compliqué pour le secteur des services, qui « a vécu une année moins favorable que nous pouvons qualifier de plus heurtée ». La raison selon Patrick Croissandeau ? Les difficultés de recrutement !
L’emploi. Avec 2.000 créations d’emploi en 2021 selon l’institut national de la statistique et des études économiques, Mayotte comptabilise 51.000 personnes en activité. « Nous retrouvons peu ou prou les niveaux de 2019. » Toutefois, le taux de chômage s’élève quant à lui à 30% et continue de progresser (22.000 personnes en recherche d’un emploi). Ce paradoxe peut s’expliquer pour deux raisons : l’accélération de la formalisation des statuts des demandeurs d’emploi et l’arrivée sur le marché d’actifs.
La consommation des ménages.« [Son] dynamisme a été maintenu en 2021 », assure Patrick Croissandeau. Les importations présentent une progression record (21.7% en valeur). Exemple avec 32% pour les biens d’équipements des foyers. Dans le même temps, les exportations affichent un redressement de l’ordre de 9%. Problème : cela creuse le déficit de la balance commerciale (867 millions d’euros, +22%). « L’économie mahoraise dépend des importations et produit peu pour l’exportation », rappelle le directeur de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer.
Les crédits. Le financement dédié aux entreprises augmente de 12% en 2021. Si les crédits d’exploitation (à court terme) sont en retrait en raison de l’instauration des prêts garantis par l’État, les crédits d’investissement (+6.5%) et immobiliers (31%) s’envolent. Par ailleurs, les encours des crédits aux particuliers évoluent de 4.8% sur un an, tandis que les crédits à la consommation sont en croissance continue (8.7%), avec un total de près de 350 millions d’euros. À l’inverse, on distingue une légère baisse des crédits à l’habitat. « Le distinguo entre [ces deux derniers] n’est pas simple du fait de la problématique du foncier. »
L’inflation.« Nous sommes dans une période plus longue et plus forte qu’envisagée en 2021, avec des impacts pour les entreprises et les ménages. » En 2022, l’augmentation des tarifs à Mayotte devrait être l’ordre de 5%. Un contexte que 72% des patrons interrogés déplore… « Ces prix sont tirés à la hausse par l’énergie et l’alimentaire. Il y a là les conséquences indirectes du conflit russo-ukrainien », estime Patrick Croissandeau. « Nous pensons que l’inflation va rester à des niveaux élevés jusqu’à la fin de l’année, avant d’inverser la trajectoire en 2023 et de retrouver un taux de l’ordre de 2% d’ici 2024. »
Les défis. Selon le directeur de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer, Mayotte doit poursuivre la réalisation des grands projets, préserver la cohésion sociale et l’environnement, développer le tissu entrepreneurial et innover pour apporter plus d’efficacité et de productivité dans le privé et le public. Si le contexte social et sécuritaire, les difficultés de recrutement et d’approvisionnement et l’accélération de la problématique de fret, « il faut nous donner la capacité de mener à terme les infrastructures, sources de croissance, d’activités et de richesses ». Pour y arriver, Patrick Croissandeau croit dur comme fer en la capacité de résilience des entreprises mahoraises.
Elle n’ira donc pas jusqu’au bout de sa candidature. Contre toute attente, Cris Kordjee a choisi de former un tandem avec l’homme d’affaire réunionnais Théophane Narayanin dans le but de réunir et d’enrichir leurs deux projets. Initiative probablement difficile à défendre auprès de ses sympathisants.
Candidate déclarée (sans étiquette) il y a encore quelques jours, Cris Kordjee crée la surprise en ce début de semaine en annonçant, qu’elle va rester dans la course des législatives, mais en tant que colistière de Théophane Narayanin (dit Guito). Dans un communiqué rendu public lundi en fin de journée, elle explique les raisons qui l’ont conduite à ce choix. « Être élue n’est pas une fin en soi ni une obsession pour moi. Ce qui m’importe, c’est d’apporter ma pierre à l’édifice, à la suite de tous ceux qui nous ont précédés dans ce combat et qui se sont battus parfois en vain pour que la voix de Mayotte soit écoutée et respectée », écrit-elle.
Ce virage pris par CrisKordjee interroge beaucoup dans l’opinion publique, et pas seulement du côté de ses soutiens et sympathisants, quand bien même l’intéressée se défend d’une alliance contre nature et justifie sa décision par la pléthore de candidatures déclarées dans la 1ère circonscription législative, et la « complémentarité » de leurs projets respectifs qu’ils vont à présent porter à deux dans la défense des intérêts de Mayotte. Théophane Narayanin serait à l’origine de cette initiative de partenariat, et la décision de Cris Kordjee d’accepter son offre n’aurait pas été facile à prendre selon elle, « parce qu’elle risque de contrarier la dynamique née de ma candidature ».
Narayanin, un acteur économique incontournable
Elle se dit également consciente qu’il lui sera reproché de faire abstraction des origines réunionnaises de son partenaire, mais elle préfère mettre en avant les 40 années d’investissement de celui-ci dans le développement économique de l’île, convaincue que le secteur public ne résoudra pas seul le chômage endémique sur le territoire. Dans un autre document de trois pages qu’elle a envoyé à notre rédaction, la désormais colistière du candidat Théophane Narayanin indique qu’il lui paraît salutaire qu’un acteur économique se positionne dans ces élections législatives 2022 pour proposer un projet économique. « Le développement de notre territoire a besoin d’un projet équilibré qui tient sur deux jambes avec d’un côté un socle de mesures sociales, et de l’autre, un socle de mesures de développement de l’activité économique au profit de tous ses acteurs. »
Dans les sujets prioritaires qu’elle a défini pour ce mandat, Cris Kordjee fustige les hésitations des gouvernements successifs qui se seraient traduites par des reports incessants de mesures de progrès et de dispositions d’exception tels que les équipements structurants, les droits sociaux et les retraites. Elle propose que tous ces sujets soient mis sur la table car selon elle, il y a trop de contradictions et d’incohérences entre les diagnostics socio-économiques successifs partagés par tous les observateurs et les réponses décalées, voir non-réponses proposées.
Condamné en 2021 pour viol, Tyler Biasini l’a été à nouveau, ce mardi soir.
Président de l’association Gueules d’amour, il a été jugé en appel par la cour d’assises de Mayotte, suite à un viol d’une jeune femme de 21 ans en 2014. Après une première condamnation à sept ans de prison en 2021, le trentenaire a été de nouveau déclaré coupable.
Jeune homme “gentil” et “droit” ou “violent avec les femmes “, la cour d’assises de Mayotte a entendu les deux versions jusqu’à ce mardi soir. Tyler Biasini, 38 ans ce jeudi, a laissé des souvenirs contrastés chez les nombreuses filles rencontrées. “Protecteur” pour les unes, il a un “comportement violent” ou “méchant” pour les autres. Parmi ces dernières, c’est surtout le récit de la jeune femme de 21 ans qui a été déterminant dans cette affaire (voir Flash Infos de ce mardi). Originaire du Congo et en attente d’un titre de séjour à l’époque, fréquentant le Loft où Tyler Biasini travaille comme serveur, elle reste marquée par cette histoire alors qu’elle a refait sa vie en métropole. “J’aimerais laisser ça derrière moi”, reconnaît-elle via visioconférence, presque huit ans après les faits.
Dans la nuit du 1er au 2 juillet 2014, alors qu’il prétexte de lui “offrir un cadeau” pour les 21 ans de la jeune femme, il lui propose de monter dans son appartement. Selon elle, le président du refuge animalier Gueules d’amour a alors complètement changé d’attitude.”Il m’a attrapé par les cheveux et m’a tiré vers la chambre, puis a commencé à me frapper et m’insulter. Je lui ai demandé pourquoi il me fait ça pendant qu’il m’étranglait. Il m’a traité de sale pute, de sale noire”, a-t-elleraconté, ce lundi.
“Ce n’est pas parce que je suis violent que je suis un violeur”
Au cours du procès, beaucoup de témoins se sont succédé que ce soit à la barre ou en visioconférence. Ses amis, sa femme actuelle ou les personnes croisées au refuge restent très élogieux à son égard. L’ancienne présidente de l’association a même annoncé qu’il était sur son testament. D’anciennes conquêtes et son ex-femme ont eu une toute autre appréciation. Elles ont évoqué au cours de l’audience “un comportement violent” et “une frustration sexuelle”. Certaines d’entre elles ont même porté plainte ou ont déposé une main courante. Son ancien patron le décrit comme un bagarreur et grand consommateur d’alcool. “Ce n’est pas parce que je suis violent que je suis un violeur”, déclare-t-il, avant que les jurés ne se retirent pour délibérer.
Décrit comme “un homme à femmes”, l’ancien barman se vantait de coucher “avec une femme différente par jour”. “Un violeur peut être persuadé qu’il est un séducteur. La sidération de la victime est alors de l’acquiescement”, explique Albert Cantinol. Sur les déclarations des témoins qui soutiennent l’accusé, “il montrait beaucoup plus d’empathie à l’égard des chiens que des êtres humains”, estime l’avocat général. “Charmeur d’un côté, violeur de l’autre.Ce n’est pas incompatible”, ajoute-il. Il requiert dix années de réclusion.
L’avocat de la victime, maître Jean-Paul Ekeu, a insisté sur les divers éléments donnés par la jeune femme et ont amené la première condamnation. « Il y a la perquisition, ses déclarations, le certificat médical, les écoutes et messages téléphoniques », rappelle-t-il. En effet, la victime a changé peu ou prou ses déclarations depuis huit ans. Et une enquête en 2014 sur des possibles faits de prostitution a permis de récupérer plusieurs conversations téléphoniques où la Congolaise a raconté la même chose à plusieurs reprises, sans savoir qu’elle était écoutée.
L’avocate de Tyler Biasini, maître Céline Cooper, a appelé les jurés “à faire le tri dans le dossier”. Sur les accusations de plusieurs femmes, elle rappelle qu’il n’a pas été condamné. Et que la seule fois où il l’a été en raison de son comportement avec les femmes en 2008, il s’agissait de violences et non d’un viol. Concernant la victime, l’avocate a tenté de mettre en lumière “des variations” dans son récit. “Vous êtes obligés de tester sa crédibilité”, indique-t-elle aux jurés. Sur “le cadeau”, une relation sexuelle précédente niée par l’intéressée ou sur le fait qu’elle ait pris ses bijoux précipitamment en sortant de l’appartement, maître Céline Cooper tente de montrer que les déclarations ne sont pas les mêmes ou à mettre en doute. Sur la prostitution, la jeune femme de 28 ans aujourd’hui s’est faite plus évasive, ce lundi. Elle rappelle toutefois : ”ce n’est pas parce qu’on est une prostituée qu’on peut vous violer”.
La cour d’assises a confirmé le verdict en appel, tard dans la soirée de mardi, et a condamné Tyler Biasini à six ans de prison.
Par un arrêt du 8 avril 2022, le conseil d’État a rendu une décision par laquelle il a enjoint au conseil départemental de communiquer à l’union maritime de Mayotte (UMM) la copie certifiée conforme de l’arrêté tarifaire n°003/SP/CD/2016 du 28 avril 2016 du président du CD976, dans le délai d’un mois à compter de la notification de la décision. Il ressort des motifs de l’arrêt que le « caractère utile et urgent » de la demande de communication de l’UMM découle de son « intention de demander la résiliation du contrat de concession de la société MCG si l’arrêté tarifaire du 28 avril 2016 se révélait être un faux ». En effet, et comme cela a déjà été relayé par les médias, la société MCG a fait usage, depuis le début de l’année 2021, de ce texte présenté par elle, comme étant un arrêté du CD976.
Par courrier du 9 mai 2022, le président du CD976 a informé celui de l’UMM de l’incapacité du Département à exécuter l’injonction du conseil d’État en raison de l’inexistence de l’arrêté tarifaire litigieux. Il en résulte donc que le document présenté par la société MCG comme étant l’arrêté tarifaire n°003/SP/CD/2016 du 28 avril 2016 est un faux, dont elle continue de faire un usage frauduleux.
C’est ce que confirmaient déjà le faisceau d’indices graves et concordants porté à la connaissance du président du CD976 par l’UMM ainsi que les conclusions de l’expert graphologue que le président du CD976 avait lui-même missionné. Le faux et l’usage de faux en écritures publiques est un délit pénal, c’est même un crime lorsqu’il est commis par une personne dépositaire de l’autorité publique ou par une personne chargée d’une mission de service public agissant dans l’exercice de ses fonctions ou de sa mission (art. 441-4 du code pénal) : « Le faux commis dans une écriture publique ou authentique ou dans un enregistrement ordonné par l’autorité publique est puni de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende. L’usage du faux mentionné à l’alinéa qui précède est puni des mêmes peines. Les peines sont portées à quinze ans de réclusion criminelle et à 225.000 euros d’amende lorsque le faux ou l’usage de faux est commis par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public agissant dans l’exercice de ses fonctions ou de sa mission. »
Un manquement d’une telle gravité qu’il est difficile d’en imaginer plus grave dans l’échelle de gradation (et qui pourtant ne fait que s’ajouter à une longue liste d’autres manquements contractuels dénoncés par le président du CD976 ainsi que par le préfet de Mayotte), rend d’autant plus inéluctable la résiliation unilatérale de la concession aux torts de la société MCG, cette mesure devant être prononcée sans délai.
Dans le cadre des finalités intercomités qui se dérouleront du 30 mai au 6 juin 2022 à Bourges et à Orléans, la ligue de handball de Mayotte procédera à la distribution des équipements pour la délégation du 101ème département, le samedi 21 mai 2022 à 14h au gymnase de Cavani.
Ces finalités sont la compétition fédérale de référence des jeunes joueurs de 12-13 ans. L’un des enjeux est d’assurer la détection des forts potentiels afin de leur faciliter l’accès au programme d’accession pôle espoir ainsi que la formation des juges arbitres jeunes (JAJ).
La délégation de Mayotte sera composée des deux sélections (filles et garçons), de deux entraîneurs par sélection, d’un représentant du bureau directeur, d’un binôme d’arbitrage, ainsi que d’un accompagnateur arbitrage. Les équipes ultramarines se rencontreront en amont lors d’un tournoi du 1er au 2 juin et les finales se dérouleront du 4 au 5 juin. Le président de la ligue tient particulièrement à remercier ses partenaires, dont le conseil départemental et la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES) qui l’accompagnent dans ces actions pour la promotion du handball et en faveur de nos jeunes joueuses et joueurs.
La direction du centre hospitalier de Mayotte (CHM) informe qu’un protocole de sortie de grève a été signé ce lundi 16 mai avec le personnel du laboratoire membre de l’intersyndicale. En effet, un accord a été trouvé entre les deux parties afin de mettre fin au mouvement de grève dans un climat apaisé.
En préambule, il a été précisé que la cadre de santé était en accident de travail et avait demandé la protection fonctionnelle du directeur. Par mesure conservatoire et afin de protéger sa santé, il est acté qu’elle n’exercera plus ses fonctions au laboratoire. La direction a réitéré « toute sa confiance en la cadre de santé, excellente technicienne dont la valeur et le travail ne sont pas remis en cause, à qui d’autres fonctions valorisantes ont été proposées ».
Cet accord stipule plusieurs points : un nouveau cadre de santé en cours de formation prendra ses fonctions début juillet ; un audit organisationnel sera réalisé afin de détecter les différentes problématiques du service qui connait un problème de management ancien, de plus une attention particulière à la communication auprès des équipes a été demandé à l’encadrement médical et paramédical par l’équipe de direction ; dans la perspective de la certification COFRAC, des référents ont été nommés et des agents supplémentaires ont été recrutés afin de pallier à l’augmentation exponentielle des actes du laboratoire et de sécuriser son accréditation. Enfin, le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) sera également actualisé en fin d’année 2022.
Une émouvante cérémonie a réuni ce lundi matin à Sada le corps des sapeurs-pompiers pour accompagner le sergent-chef Mahadi Ali Hamada, décédé d’une longue maladie, dans sa dernière demeure. Le président du service départemental d’incendie et de secours, Abdoul Kamardine, et la conseillère, Laini Abdallah Boina, étaient présents, hommage auquel s’associe le président du Département, Ben Issa Ousseni, qui salue avec émotion « le parcours exemplaire de ce pompier et présente ses sincères condoléances à la famille. On ne soulignera jamais assez l’importance des soldats du feu au service de la population », souligne le chef de l’exécutif.
Le commandant Bruno Jean Elie représentant le chef de corps a notamment retracé ce parcours : « Il était l’un des pionniers de l’histoire des sapeurs-pompiers de Mayotte. C’est en 1988 que le jeune Mahadi Ali Hamada a rejoint l’équipe qui va poser les premiers pas de cette aventure des pompiers à Mayotte. Il a pas à pas franchi toutes les formations malgré ses difficultés envers la langue et a fait preuve d’un dévouement de tous les instants. » Et de conclure que « de là-haut, tu nous protèges et nous guides vers la réussite dans nos missions ».
Condamné à sept ans de prison en 2021 pour viol, Tyler Biasini avait fait appel. Son nouveau procès devant la cour d’assises de Mayotte a donc commencé ce lundi, avec un jugement attendu ce mardi soir.
L’affaire date de 2014 et avait fait grand bruit à Mayotte. Connu pour son engagement envers la cause animale, Tyler Biasini, âgé de 37 ans aujourd’hui, a été accusé de viol par une jeune femme de 21 ans à l’époque. Le procès d’assises en juin 2021 avait établi sa culpabilité et entraîné une condamnation du président du refuge animal Gueules d’amour à sept ans de prison. Aidé désormais de maître Céline Cooper, avocate au barreau de Lyon, il clame toujours son innocence et a donc fait appel. Alors qu’en première instance, les débats se déroulaient à huis clos. Cette fois-ci, aucune demande n’a été faite et a pu nous permettre d’en connaître plus sur les faits. Le 1er juillet 2014, la victime et l’accusé se sont retrouvés au Jungle café, à Mamoudzou. La jeune femme venait y rejoindre son petit ami de l’époque et des copines, le soir de ses 21 ans. « Tyler m’a appelé pour me souhaiter bon anniversaire. C’était bizarre parce qu’on s’était embrouillé », se souvient-elle. ». Ce « copain de soirées » comme elle le désigne, elle le croisait souvent au Loft, la boîte de nuit dont il était le gérant. Alors qu’il l’a rejoint au bar, il lui a promis « un cadeau ».
Déposés au niveau du Loft par un ami du jeune homme, ils sont montés dans son appartement situé au-dessus de la discothèque. « Il m’a attrapé par les cheveux et m’a tiré vers la chambre, puis a commencé à me frapper et m’insulter. Je lui ai demandé pourquoi il me fait ça pendant qu’il m’étranglait. Il m’a traité de sale pute, de sale noire », raconte-elle. Toujours selon elle, il serait allé chercher un couteau de cuisine avec une lame de quinze centimètres pour le mettre à côté du lit. Après un rapport sexuel vaginal et un autre oral, il s’est dirigé dans la cuisine pour rouler un joint de bangué. La jeune femme en a profité alors pour remettre ses vêtements, prendre son téléphone et ses bijoux, puis s’enfuir. C’est en arrivant au foyer qu’elle a raconté les faits à une fille qui l’a orientée vers la police.
Des amis du jeune homme « sous le choc »
Si la matérialité est compliquée à établir puisqu’il n’y a pas de traces ni des coups ni d’un rapport sexuel, le médecin a noté l’état de choc de la victime. De son côté, Tyler Biasini ne nie pas qu’ils ont couché ensemble, mais assure toujours que le sexe était consenti. « Je suis innocent, madame la juge » sont ses seuls mots, ce lundi. La défense a beaucoup misé sur la moralité et invité de nombreux témoins à décrire un jeune homme travailleur et protecteur à la fois des animaux, des enfants et des femmes. En visioconférence ou à la barre, sa mère, sa femme, ses amis dressent le portrait de quelqu’un de « gentil », « très aimé », « charmant ». S’ils lui prêtent « un comportement de dragueur », « d’homme à femmes », il aurait toujours été « correct ». Même ses amantes n’ont pas le souvenir d’une attitude agressive. Les proches affirment qu’ils ont été « surpris » ou « sous le choc » en entendant parler de cette affaire.
Leur description n’est pourtant pas si éloignée de ce que la victime décrit, jusqu’au soir du 1er juillet et du passage à l’acte. « Ce n’est pas le Tyler que je connaissais », admet-elle. À entendre les femmes qui le défendent, c’est presque elle qui est la méchante de l’histoire. Une amie d’enfance de Tyler a ainsi utilisé ce lapsus : « Je suis une amie de la victime ». Même chose quand l’ancienne présidente de l’association Gueules d’amour, assure que « la soi-disante victime l’a piégée ». Quand l’avocat général lui rappelle que celui qu’elle considère comme « son fils » a été déjà été condamné cinq fois pour des affaires de stupéfiants et des violences contre une femme, elle réplique : « À chaque fois, il a été piégé ».
Et en effet, la face cachée du garçon est au centre de cette affaire. Plusieurs femmes, dont son ex-épouse, l’accusent d’user de violence dans le cadre de relations, notamment sous influence de la drogue et de l’alcool. Une attitude qui se rapproche de ce que dit la victime dont la version est restée peu ou prou la même depuis huit ans maintenant. Quand maître Céline Cooper a tenté plusieurs fois de mettre en doute les déclarations de cette jeune femme en essayant de démontrer qu’il y avait bien une relation et qu’elle était consentante, elle répond : « À ce moment-là, je ne suis pas sa chérie, je suis un objet ».
Ce mardi, il reste que quelques heures aux jurés pour démêler le vrai du faux de ce que disent les protagonistes et déterminer l’issue du procès.
Si Naftal Dylan ne connaît pas encore la date exacte de sortie des cinq premiers épisodes de la saison 1, il promet qu’ils seront disponibles dès le mois prochain.
Après plus d’un an de travail, le public a pu découvrir la bande annonce de la première saison tant attendue de FBI Mayotte le mercredi 11 mai. Un moment de divertissement qui devrait ravir les fans, impatients de retrouver les personnages mahorais en action.
Avec plus de 20.000 vues en 24 heures sur Instagram, 30.000 sur Facebook et pas moins de 7.000 en cumulé sur Linkedin et Youtube, la saison 1 de FBI Mayotte promet un départ sur les chapeaux de roues. Malgré les difficultés rencontrées Naftal Dylan, producteur et réalisateur de la série, se dit heureux de voir son projet aboutir. “Je suis très fier de notre travail et de mon équipe”, affirme le professionnel de l’audiovisuel. Après l’écriture, la scénarisation, les castings et les tournages, les cinq premiers épisodes de la série sont fin prêts.
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Diffusion à la télévision, sur Youtube ou encore sur Netflix ?
Mais alors sur quel canal le public va-t-il pouvoir retrouver ses personnages préférés ? Désireux d’offrir à cette première saison un lancement digne de ce nom, Naftal Dylan affirme vouloir présenter son travail en avant-première d’ici peu. “Nous n’avons pas encore de date exacte pour la diffusion des épisodes, mais une chose est sûre, ils seront disponibles au mois de juin sur Youtube.”
De son côté, la chaîne Mayotte la 1ère, qui avait déjà distribué les épisodes pilotes de FBI Mayotte, n’a pas encore confirmé la retransmission de cette première saison sur ses ondes. “Les épisodes sont là et le public attend la suite des aventures. J’espère qu’[elle] acceptera d’ajouter la série à sa programmation”, avance Naftal Dylan.
Par ailleurs, FBI Mayotte voit grand. Après le succès des épisodes pilotes, cette première saison a été tournée avec des moyens conformes aux standards Netflix. Objectif ? Devenir la première série mahoraise à trôner fièrement dans le catalogue de la célèbre plateforme de streaming.
Un soutien infaillible de la communauté mahoraise
“Je suis ravi de voir que des gens croient en nous et nous soutiennent”, explique le jeune réalisateur. La compagnie aérienne Ewa, le centre hospitalier de Mayotte, la préfecture, l’office du tourisme de Petite-Terre, Gary Location et le groupe 3M, mais aussi de nombreuses entreprises ont contribué à la réussite de ce projet local. “Nous avons tourné dans des lieux où je n’aurais jamais pensé pouvoir le faire un jour”, s’extasie mahorais.
Parfois freinée par des questions de budget, l’équipe de FBI Mayotte espère que les acteurs institutionnels apporteront également leur aide pour poursuivre cette aventure. “Nous avons décidé de tourner la saison 1 en deux parties de cinq épisodes chacun. Nous espérons que le conseil départemental pourra nous soutenir pour la seconde partie de ce projet qui met en avant la culture et le territoire mahorais.”
Les élèves en pleine préparation du menu « équilibré » composé de poulet, de riz et de légumes.
Dans le cadre de l’édition 2022 de la Tablée des Chefs, une vingtaine d’élèves du lycée des métiers du goût et des saveurs de Kawéni a réalisé 250 repas pour le centre communal d’actions sociales de Mamoudzou qui les a distribués dans la foulée aux plus nécessiteux de la ville chef-lieu.
Lundi. 7h. Dans la cuisine du lycée des métiers du goût et des saveurs de Kawéni, une vingtaine d’élèves en terminale CAP cuisine ou en mention complémentaire « cuisinier de desserts en restaurant » s’activent derrière les fourneaux. En réponse aux directives prononcés par leurs deux enseignants, les « oui chef » fusent dans tous les sens. Ce jour-là, il s’agit de produire 250 repas dans le cadre de l’édition 2022 de la Tablée des Chefs. Un événement national qui a pour mission de nourrir les familles dans le besoin et d’éduquer les générations futures en développant leur autonomie alimentaire. « Il était impératif de tout mettre en barquettes avant 11h », relate Fabien Gimenez, en poste au sein de l’établissement scolaire depuis 17 ans.
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Pour le chef Fabien Gimenez, ce type d’exercice demande une certaine adaptation : « Quand le riz est cuit en quantité, il faut arrêter la cuisson avant. »
« Ce sont des entreprises de la grande distribution qui nous ont donné la matière première à partager », prévient Fabien Vannucci, le directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques au lycée de Kawéni.
11h, les apprentis cuisiniers déposent les 250 barquettes dans le coffre du camion du centre communal d’actions sociales de Mamoudzou.
Les repas sont à destination des familles qui se trouvent en grande précarité alimentaire. « Nous allons livrer 35 bénéficiaires par village », souligne Zoulfati Madi, la 4ème adjointe en charge de la politique sociale à Mamoudzou.
Heure à laquelle le camion du centre communal d’actions sociales de la ville de Mamoudzou vient récupérer les mets afin de les distribuer « aux publics précaires identifiés dans sept villages de la commune », précise Zoulfati Madi, la 4ème adjointe en charge de la politique sociale. Un service hors norme, réalisable grâce aux fins de stock offerts par les partenaires de l’opération tels que Distrimax, qui demande une certaine logistique… « Ce n’est pas le même rythme quand nous collaborons avec une collectivité, c’est un peu l’usine », confie le chef au recteur, Gilles Halbout, venu apporter son soutien au moment du chargement des caisses dans le véhicule. Heureusement, « nous avons anticipé dès vendredi pour éviter les retards inopinés le jour J », ajoute son collègue Fred Lebras.
De la cuisine d’assemblage
Et il faut dire que les quantités sont impressionnantes avec pas moins de 37 kilogrammes de blanc de volailles, 40 kilogrammes de riz, 20 kilogrammes d’oignons, 16 litres de lait de coco et une farandole de légumes ! « Cela reste de la cuisine, mais c’est une autre méthode de travail dans le sens où nous faisons de l’assemblage dans ce cas de figure », dévoile Fabien Gimenez, qui se réjouit de l’engouement affiché par ses apprenants alors que la période d’examens, synonyme de stress, commence tout juste…
Tant mieux car le même objectif chiffré les attend ce mardi. À destination cette fois-ci du CCAS de Koungou. « Parmi toutes les écoles hôtelières de France qui ont participé, nous sommes l’établissement qui a produit le plus de repas », se félicite Fabien Vannucci, le directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques au lycée de Kawéni. Et à n’en pas douter, le jeu en vaut la chandelle. Il suffit d’imaginer la réaction des bénéficiaires face à leur assiette « gastronomique ».
Les jeunes footballeurs de Kani-Kéli se sont envolés le 28 avril 2022 pour un stage de détection au Mans (Sarthe). Du 2 au 13 mai, les joueurs licenciés des catégories U14 à U18 ont côtoyé un environnement professionnel et ont pu être observés tout au long de cette période. Cerise sur le gâteau, les plus performants pourront prochainement intégrer le centre de formation du club métropolitain.
Comme partout ailleurs, de jeunes footballeurs amateurs mahorais sont animés par le fait de devenir professionnel. Au sud de l’île aux parfums, l’école de foot Daka située à Kani-Kéli regorge de joueurs talentueux. Une vingtaine d’entre eux ont eu la chance de s’envoler pour le Mans au début du mois de mai. Afin de leur donner de la visibilité, les dirigeants des catégories U14 à U18 ont eu l’occasion d’emmener avec eux vingt-deux de leurs poulains qu’ils considèrent comme faisant partis des meilleurs. L’objectif étant de leur donner la chance d’exceller dans cette pratique ludique qu’ils pourront avec rigueur et effort en faire un métier.
« Nous sommes dans une démarche où nous souhaitons permettre à nos jeunes de côtoyer un environnement professionnel de haut niveau », avance Houssaini Tafara, le responsable de l’école de foot de Daka. L’objectif ? Entretenir une relation avec Le Mans Football Club pour que les éducateurs métropolitains puissent se déplacer sur Mayotte et contribuer à la pratique et à l’amélioration de l’éducation sportive des footballeurs mahorais. Et vice-versa dans le cadre de différents stages organisés en Hexagone qui vont permettre aux entraîneurs locaux de monter en compétences.
Une arrivée difficile
Arrivée au Mans, l’équipe a été dans un premier temps accueillie pas la diaspora mahoraise. Lors des premiers entraînements, les joueurs ont été surpris du sérieux, de la rigueur ainsi que de la cohésion du Mans FC, bien qu’ils aient été préparés mentalement et physiquement.
De plus, les débuts ont été assez compliqués pour les joueurs de l’école Daka, qui se sont très vite rendus compte de l’exigence demandée par les formateurs. Sans compter le choc climatique puisque les deux premières séances se sont déroulées sous 9 degrés. « Les entraînements étaient effectués dans différentes enceintes, le stade Beaulieu, le stade de la Californie, le stade de L’île au sport et le stade du Clos-Fleury en fonction des catégories… Lors du premier échauffement, un exercice tactique que nous avions longuement travaillé en amont leur a été demandé : il fallait toucher la transversale depuis les 16 mètres ! », détaille Houssaini Tafara.
De nouveaux talents
Avec beaucoup de détermination, plusieurs joueurs ont montré qu’ils étaient à la hauteur. « Cinq, six d’entre eux sortaient du lot… Deux filles sur six et quatre garçons ont tapé à l’œil de tous les entraîneurs, ils ont été remarquablement très professionnels et le Mans FC nous l’a bien souligné. Les jeunes joueurs sont conscients que tout le monde ne sera pas retenu. Néanmoins, ils sont tout de même contents d’avoir pris part à cette expérience et ont réalisé que le niveau était très élevé », avance le dirigeant. Toute l’équipe Daka est satisfaite du travail accompli. « Ce fut une grande satisfaction de montrer qu’à Mayotte, on peut et on sait jouer au football. À travers cette expérience, on a pu donner de la visibilité à notre île », évoque-t-il.
Une fois les différents joueurs détectés, tout un accompagnement est mis en place pour leur intégration : « Il faut avoir l’accord des parents, trouver la bonne école et la bonne filière afin que les joueurs partent avant la rentrée de septembre… Au centre de formation, ils sont accompagnés jusqu’à leur 18 ans dans le but d’être repérés par des recruteurs dans les tournois auxquels ils participeront. ». L’école de foot Daka est fière d’avoir réalisée ce projet. « Nous avons réalisé un projet dont personne ne parlait et dont beaucoup n’y croyaient pas », fait remarquer Houssaini Tafara.
Si les personnes âgées se retrouvent sans aucun revenu lorsqu’elles n’ont pas la nationalité française, les retraités français de Mayotte ne sont pas beaucoup mieux lotis. Entre dévalorisation des minima sociaux français et absence de certaines allocations, le troisième âge mahorais se retrouve dans une situation de survie ou de dépendance vis-à-vis de sa famille.
Il faut le dire d’emblée : il n’est pas plus difficile pour une coco ou un bacoco de trouver du travail à Mayotte que dans le reste de la France. Cependant, beaucoup moins de personnes âgées ont droit à la retraite qu’en métropole, et le fait qu’environ deux tiers des entreprises mahoraises soient informelles cantonne les travailleurs du troisième âge à de faibles revenus et aux petits boulots. C’est le cas de Mhoma Ali, quinquagénaire du sud de l’île. Faisant renouveler sa carte de séjour depuis 1995, année de son arrivée à Mayotte, le vieil homme n’a désormais pas le droit aux aides, puisqu’il n’a pas la nationalité française. « Dès lors que j’ai eu mes papiers français, j’ai cherché du travail dans n’importe quel domaine, mais en vain, déplore-t-il. J’ai donc toujours été au chômage. » Pour vivre, ou plutôt survivre, Mhoma enchaîne les petits boulots pour autrui : « J’effectue quelques bricoles, retouches de chaussures, des commissions à la campagne. Cela me permet d’avoir juste de quoi manger ». Loin d’être le seul dans cette situation, le grand-père du sud pense que « le travail n’a pas d’âge », ce qui devrait conforter notre président de la République dans son idée d’un âge de départ à la retraite repoussé à 65 ans.
Minima sociaux, misère maximum
Bien que Mayotte soit le 101ème département français, les prestations sociales dont bénéficient ses habitants semblent d’un autre pays, au point que les personnes âgées doivent parfois travailler, à l’instar de leurs semblables états-uniens. Au sujet du troisième âge, justement, l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie et ancienne allocation aux personnes âgées) est de 20,12 euros par heure en France, en moyenne. La même allocation à Mayotte – arrivée seulement en 2015 – ne s’élève qu’à 16,92 euros par heure. Même si quelques départements d’hexagone sont encore moins bien lotis, l’île au lagon fait partie du wagon de fin, sans compter que très peu de personnes éligibles bénéficient de ces aides. « Quand on regarde bien, les dispositifs destinés aux personnes âgées peuvent très rapidement se résumer à l’APAet l’ASPA, alors qu’il existe d’autres aides en métropole », déplore El-Mahamoudou Chaib, président de l’association Msanga Mayotte. Il y a déjà quinze ans, en 2007, 70% des retraités mahorais avaient des revenus inférieurs au SMIC, la majorité d’entre eux ne percevant que la somme ridicule de 300 euros tous les trois mois. « On nous a dit : construisez Mayotte avec la France, vous aurez un avenir meilleur. Cette vie meilleure, qui donc en bénéficie ? », demandait une personne âgée dans les colonnes de Mayotte Hebdo en décembre 2007.
« Aujourd’hui, c’est l’argent qui dirige ce monde, déplorait encore Hamada Ali, une quinquagénaire de Barakani. Je gagne 300 euros versés tous les trois mois. Avec les factures, les courses, comment voulez-vous que je vive ? » Même quand les Mahoraises et Mahorais ont droit aux allocations, en effet, « ces minima sociaux ne les aident qu’à survivre », témoigne El-Mahamoudou Chaib. L’acteur associatif ajoute que « ça ne suffit pas lorsque la personne est seule. Très souvent, elle a des connaissances, des enfants, qui viennent la soutenir financièrement au quotidien ». Et, si cette personne a la chance de pouvoir compter sur sa famille, elle se retrouve très vite face à un autre problème : l’entrave de ses proches à son indépendance. « À Mayotte, un senior se retrouve limité dans ses capacités et ses décisions de manière assez précoce, tout simplement parce que les traditions mahoraises ont tendance à surprotéger les personnes âgées », explicite le directeur de Msanga Mayotte.
Les retraites dans le viseur
Du côté des grands débats politiciens, c’est l’âge de départ à la retraite, grand thème des campagnes électorales en 2022, qui semble dicter la ligne de conduite à adopter quant au vieillissement de la population. Il faut dire que ce dernier est préoccupant, du point de vue des cotisations sociales reversées aux retraités. Dans les années 1970 et 1980, le ratio actif-retraité était de plus de 3 actifs pour 1 retraité. Aujourd’hui, il n’est plus que d’un 1,75 actif pour 1 retraité. Si l’on suit les projections de l’Insee, qui propose une population de plus de 73 millions de Français en 2060, ce ratio tomberait à 1,25 actif pour 1 retraité à la même échéance. Face à ces chiffres alarmants quoique semblant s’atténuer sur la durée, deux philosophies politiques se font face. La première d’entre elles souhaite repousser l’âge de départ à la retraite pour augmenter le nombre d’actifs, sans tenir compte du chômage. La seconde veut l’avancer, pour mettre les jeunes, plus touchés par le chômage, au travail, sans tenir compte de l’allongement de l’espérance de vie.
Sur ce terrain, on pourrait penser que Mayotte se porte bien, puisque, même si les cotisations sociales sont moins élevées que dans le reste de la France, seules 5647 personnes mahoraises de plus de 60 ans touchaient des prestations sociales en 2019, selon les chiffres de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM). Ces quelques milliers de bénéficiaires ne représentent que 2,1% de la population. Néanmoins, leur nombre n’était que de 4736 en 2017, et va encore évoluer considérablement dans les prochaines années. La nécessité de mettre un œuvre un véritable schéma départemental de l’autonomie devient donc urgente, sans pour autant y brader la qualité de l’accompagnement de nos aînés. « On est encore très loin d’une prise en charge efficace des personnes âgées, les choses sont abordées de manière trop timide », tranche finalement El-Mahamoudou Chaib.
C’est un fait, Mayotte est le plus jeune département de France, engendrant des milliers de naissances par an. Mais, et alors que la masse de jeunes générations deviendra vieille dans quelques décennies, on observe une baisse continuelle d’enfants par femme sur l’île. Le système de solidarité intergénérationnelle familiale, amené à péricliter, est donc à repenser. Et ceci dès maintenant, au risque de laisser les futures personnes âgées de Mayotte vivoter dans des conditions indignes.
Voilà maintenant un peu plus d’un an que Tava Colo, doyenne de France durant plusieurs années, nous a quittés à l’âge impressionnant de 118 ans. La « supercentenaire » constitue sans conteste un cas exceptionnel, dans un département qui possède l’espérance de vie la plus basse du pays : 76,3 ans à Mayotte contre 82,4 ans dans l’ensemble de la France. Mais les tendances ont déjà commencé à s’inverser. Si d’aucuns ressassent que le dernier département français est aussi le plus jeune, et que seul 1,7% de la population a plus de 65 ans, l’espérance de vie croît depuis plusieurs années, tout comme la mortalité infantile sur les quelque 10 000 naissances par an que connaît l’île. La population considérable que représentent les 0-20 ans à Mayotte va ainsi inexorablement vieillir, et constituer une classe d’âge incroyablement nombreuse dans quelques décennies.
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Le tout est donc de le prévoir, dans la mesure où le nombre d’enfants par femme à Mayotte tend à baisser depuis plusieurs années, même s’il reste encore particulièrement élevé. En effet, les derniers chiffres disponibles notent qu’une femme mahoraise a en moyenne 4,3 enfants, contre seulement 1,8 dans l’ensemble du pays. En 2007, il n’y a que quinze ans, il était de plus de 5 enfants par femme à Mayotte. De plus, « on a de plus en plus d’enfants qui partent à l’extérieur, et des femmes qui sont sur le marché du travail », complète El-Mahamoudou Chaib, président de Msanga Mayotte. Cette association, la première du genre sur l’île au lagon, propose une aide aux seniors à travers l’aide à la toilette, l’accompagnement psycho-social, familial, et dans les démarches administratives et médicales. Ainsi, le modèle mahorais de solidarité intergénérationnelle et intrafamiliale s’en trouve menacé. « Je trouve que les conditions de vie des personnes âgées restent encore difficiles, même si le contexte mahorais tend à atténuer les choses, de par la prévalence de la solidarité et les traditions intergénérationnelles qui perdurent. C’est grâce à la culture solidaire mahoraise qu’on a des personnes qui ne sombrent pas. »
Mettre ses parents en EHPAD, « une honte »
Néanmoins, des changements deviennent visibles, alors que nous ne sommes qu’au début d’une phase de vieillissement de la population. « On commence déjà à voir certaines difficultés qui étaient cachées jusqu’alors : le mal-logement, puisque c’est ce qui frappe en premier lieu, continue El-Mahamoudou Chaib. Beaucoup de personnes âgées vivent dans des endroits inadaptés à leur situation. Mais aussi l’isolement, même quand ils ont de la famille, qui s’absente lors de la journée de travail. » Alors, pour éviter d’avoir dans quelques décennies des milliers de cocos et bacocos livrés à eux-mêmes, une réflexion est nécessaire et d’ores et déjà urgente. L’un des axes de celle-ci concerne la création d’établissements spécialisés pour les seniors. Récemment, le groupe SOS Seniors, qui possède 112 établissements dans l’hexagone et accompagne Mlezi Maoré ici, a récemment répondu à un appel à projets concernant la constitution de cinq petites unités de vie, pouvant accueillir entre trois et cinq personnes. « Cela correspond à une petite maison en colocation au sein de laquelle nous greffons des services d’aides et de soins à domicile », déclare Maryse Duval, directrice générale du groupe (voir l’entretien ci-après).
« C’est grâce à la culture solidaire mahoraise qu’on a des personnes qui ne sombrent pas »
Si ce genre d’initiative est évidemment louable, ça ne plaît pas à tout le monde. Halima, 72 ans, ne se voit absolument pas dans un établissement spécialisé de type EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). « Je ne trouve pas ça normal de mettre un parent en maison de retraite, affirme-t-elle. Pour moi, c’est une honte de faire ça, car c’est à nous de nous occuper de nos parents et non des inconnus. Même si j’étais amenée à mettre un membre de ma famille en maison de retraite, je n’aurai aucune confiance car certains membres du personnel traitent mal les patients. Mais je conçois tout à fait que certaines personnes n’ont pas le choix. » Le scandale Orpea aura donc passé les frontières du seul hexagone, même si Halima n’a pas à s’en faire : « Je vis avec ma belle-fille et mon fils, et mes voisins sont là donc je ne me sentais pas seule. Mais il n’y a plus de complicité et de partage. Maintenant c’est chacun pour soi. Aujourd’hui, la mentalité métropolitaine est beaucoup trop mise en avant et c’est ce qui limite les relations sociales. Chacun reste chez soi et les personnes prennent de moins en moins de nouvelles de leurs proches. »
Imaginer un système respectueux des traditions
Même son de cloche du côté de Nouria, 68 ans : « Pour moi, ce sont les membres de la famille qui doivent s’occuper des plus vieux. J’ai accueilli mes parents chez moi, c’était dans mes responsabilités de m’occuper d’eux. Ils ont vécu chez moi jusqu’à la fin de leurs jours ». Pour la future septuagénaire, « on oublie la culture mahoraise », et les jeunes de l’île « pensent d’abord à eux avant de penser à leurs ainés ». Certains de ces jeunes sont néanmoins encore très attachés à la tradition, à l’image de Narma, 16 ans : « Ils se sont occupés de nous quand on était bébés, c’est normal que l’on s’occupe d’eux plus tard ». Tout l’enjeu est donc de trouver une gestion de la future situation qui permette de faire perdurer la solidarité traditionnelle de l’île aux parfums. « Il ne faut pas prendre la même trajectoire qui a été prise sur le plan national, c’est-à-dire de créer des structures pour y mettre des personnes âgées parce qu’il n’y a pas d’alternatives, confirme El-Mahamoudou Chaib. Il faut réfléchir à un modèle respectueux des valeurs mahoraises. »
Le président de l’association Msanga a déjà quelques pistes concernant les structures et dispositifs d’aide à destination des personnes âgées. « Il ne faut pas institutionnaliser ces structures, mais respecter l’autonomie et l’indépendance de la personne, sermonne-t-il. Par exemple, des accueils de jour, le temps que ses enfants reviennent au domicile, ne serait-ce que pour le lien social. » Msanda Mayotte a également mis en place des « conseils de vie sociale ». La structure invite en fait la personne trois fois par an, afin qu’elle puisse les informer des difficultés vécues, « ce qui fait que l’on a tout de suite la capacité de trouver des réponses concrètes », continue M. Chaib, avant de répéter que « la catégorie des personnes âgées va se développer de manière conséquente au cours des prochaines décennies ». Un défi parmi d’autres que les pouvoirs locaux et nationaux, qui axent leurs moyens sur la jeunesse, ont à relever dès à présent.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment lancé l’application mobile ICOPE Monitor, afin d’alléger les démarches médicales des personnes âgées. Le programme ICOPE (Integrated care for older people, soit « Programme de soins intégrés pour les seniors » en français) a pour but de prendre en charge la santé des personnes âgées sur six points : la mobilité, la mémoire, la nutrition, l’état psychologique, la vision et l’audition. Disponible sur l’App Store et Google Play, la plateforme permet de gérer les tests de contrôle du patient, et ses rendez-vous médicaux si son état le nécessite. Dans l’idéal, l’application peut ainsi déceler les troubles de santé avant qu’il ne soit trop tard.
Dans la soirée du mercredi 11 mai, deux bandes rivales, probablement originaires de Passamaïnty et de Tsoundzou, se sont affrontées au niveau du rond-point des Africains, à Doujani. Sur la route départementale, outre les caillassages, les protagonistes ont monté des barrages et incendié des épaves de véhicule. Aux alentours de 22h, les forces de l’ordre sont intervenues pour ramener le calme dans le quartier et repousser les bandes vers Gnambotiti. Deux suspects ont été interpellés et auditionnés par la police nationale. Une enquête était toujours en cours pour identifier les auteurs des faits.
Dans la nuit de mercredi 11 mai à jeudi 12 mai, aux alentours de 1h40, deux scootéristes ont trouvé la mort au niveau de l’enseigne Disma à Kawéni. Les enquêteurs de la police nationale travaillent actuellement afin de déterminer les causes exactes de l’accident. Le conducteur et son passager auraient chuté seuls sur la voie publique.
L’assemblée générale annuelle de la conférence des régions périphériques maritimes, dont Mayotte est membre, se tenait les 12 et 13 mai à Gotland en Suède. Le Département y était notamment représenté par une petite délégation autour de sa 2ème vice-présidente, Tahamida Ibrahim, en charge des affaires européennes. De nombreux élus européens ont siégé durant ces deux jours, composés de plusieurs sessions.
L’allocution de la cheffe de délégation mahoraise, Tahamida Ibrahim, portait sur les principaux enjeux sociaux qui touchent les territoires insulaires et représentent un défi majeur pour leur plein développement et leur compétitivité. Dans un contexte de grands déséquilibres mondiaux (transports, filières affaiblies par le Covid-19), l’élue a rappelé « la vulnérabilité de nos territoires face au changement climatique, à l’accroissement de la démographie, à l’immigration incontrôlée, au chômage des jeunes, qui s’est donc amplifiée dans ce contexte ». Soulignant vouloir « tirer toutes les leçons liées à cette crise et nous préparer aux autres inéluctables à venir pour en atténuer leurs effets sur nos populations en favorisant la résilience de notre économie », la vice-présidente a évoqué la question de l’économie bleue : « l’aboutissement à la fin de l’année dernière et au terme d’une concertation élargie avec l’ensemble des acteurs de la mer du territoire de notre stratégie associée d’un plan d’action permet désormais à notre collectivité d’engager la phase de mise en œuvre grâce à un comité interne déjà au travail ».
Elle s’est attardée sur les grands enjeux dans ce domaine : l’aménagement du littoral et l’accès à la mer, le domaine crucial de la pêche et de l’aquaculture, la question du transport maritime « à l’évidence, majeure », la formation aux métiers de la mer ou encore la coopération régionale. « Mayotte doit ainsi renforcer sa position dans cette région en tant que territoire européen et région ultrapériphérique du canal de Mozambique et île de l’océan Indien occidental », a-t-elle indiqué, défendant une politique d’intégration dans l’espace régional. Ceci, sans oublier, devant les représentants d’institutions et de collectivités européennes que « la question de la gestion de flux migratoires constants » qui est « une préoccupation majeure pour notre territoire. Mayotte est, depuis plus de dix ans, au cœur d’une croissance démographique exponentielle, d’une urbanisation spontanée et d’une pression sur ses moyens financiers. Elle ne peut faire face seule à ses défis ».
Le club d’athlétisme de Mamoudzou organise du 20 au 22 mai un stage sportif ouvert à tous en présence de Patricia Girard, médaillée de bronze aux Jeux olympiques d’Atlanta sur 100 mètres haies en 1996, et Nasrane Bacar, athlète native de Mayotte. Un événement d’envergure qui a pour ambition de sensibiliser un public large, tant des enfants que des jeunes ou encore des adultes, à la pratique de la course sur le territoire. Au programme : une conférence le 20 mai au lycée des Lumières et deux rencontres les 21 et 22 mai organisées à Labattoir et à Mamoudzou. Le but : diffuser les valeurs propres au sport et le vivre ensemble.