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Rania Saïd, de son rêve d’hôtesse de l’air à directrice de Vatel Mayotte

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Passionnée de tourisme depuis son plus jeune âge, Rania Saïd est une femme d’opportunité et d’inspiration. Forte de ses expériences au sein de la compagnie aérienne Air Austral, du Groupe Marriott, de la SIM et du comité du tourisme, la quadragénaire est aujourd’hui à la tête de l’école Vatel. Un parcours atypique pour celle qui entend former les futurs managers des grands établissements de demain.

 « Nos jeunes ont besoin de rêver et de se projeter ! » Rania Saïd ne manque jamais l’occasion de prendre exemple sur son parcours pour ouvrir le champ des possibles. Diplômé d’un bac littéraire au lycée de Mamoudzou, la native de la ville chef-lieu sait déjà ce qu’elle veut : devenir hôtesse de l’air dans le but de travailler dans le tourisme. Mais rapidement c’est la douche froide. « J’étais trop petite, il faut mesurer au minimum 1m70 », sourit-elle plus de vingt ans plus tard. Sa mère malgache l’invite alors à s’orienter vers des études d’infirmière.

En 2000, Rania Saïd intègre l’institut de formation aux carrières administratives, sanitaires et sociales de Dieppe au sein de laquelle elle ne côtoie que des jeunes issus des territoires ultramarins. Le concours en poche, l’habitante de Cavani s’envole pour l’institut de formation en soins infirmiers en Seine-Saint-Denis. « Mais ce n’était pas pour moi », admet-elle. Son style naturel et son excentricité ne collent pas avec la rigueur de la profession. « J’aime être coquette alors qu’il faut être dans la discrétion à l’hôpital. Les blouses blanches, ce n’était pas moi ! »

Six années chez Air Austral

Ni une ni deux, elle traverse la métropole et atterrit à Nice où sa tante travaille à l’aéroport. « Cet univers du voyage qui me plaisait tant est finalement revenu au galop. » Rattrapée par ses souvenirs, elle rejoint un centre de formation, « pas loin de Roissy », pour évoluer comme agent de comptoir. Et c’est à la suite d’un stage de quatre mois chez Air Austral que son aventure professionnelle débute réellement. « J’ai passé six années féériques au service commercial et marketing. » Hasard de la vie ou non, la compagnie aérienne lui propose même de réaliser son rêve d’enfance. Trop tard ! « Je voulais voir autre chose. »

Sa soif de découverte l’envoie à Londres. « J’avais eu la chance de nouer beaucoup de partenariats avec les hôtels, notamment durant les eductours. » Au pays de Shakespeare, Rania Saïd fait face à un nouvel affront : la barrière de la langue. Durant quatre mois, elle suit des cours d’anglais intensifs avant de rejoindre les rangs du célèbre Groupe Marriott, comme « executive lounge ». « J’avais notamment en charge la grande clientèle du Moyen-Orient. Mon job consistait à la fidéliser et à la connaître au détail près. »

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À travers son parcours inspirant, Rania Saïd veut inviter la jeunesse mahoraise à croire en ses rêves.

Vatel Maurice de 2013 à 2016

Ce n’est qu’en 2012 que la mère d’une petite-fille de trois ans repose enfin ses valises sur son île natale. Direction la société immobilière de Mayotte. « Beaucoup de biens ne trouvaient pas preneurs, il fallait donc les valoriser », indique celle qui se voit en ce temps-là créer un poste taillé sur mesure pour mener à bien sa mission. Puis intervient sa première rencontre avec Vatel. Alors président du conseil général, Daniel Zaïdani veut former des cadres mahorais en lien avec le tourisme avec l’école de l’Île Maurice. Comme à son habitude, Rania Saïd fonce sans remords. Et parmi la dizaine de postulants, elle est la seule sélectionnée. Une nouvelle fois, elle prend ses cliques et ses claques pour suivre le programme Bachelor avant de sortir avec un master en 2016. « Durant quelques mois, j’ai développé une activité de tourisme culturel qui rentrait dans le cadre de mon projet de fin d’étude. »

Une rencontre fortuite au festival Liberté métisse à La Réunion avec Michel Ahmed la rapatrie à Mayotte au début de l’année 2018. Responsable communication et promotion au comité du tourisme du 101ème département pendant trois ans, elle se rend très vite compte des carences en termes de compétences, mais aussi du manque de professionnalisme dans le milieu. Poussé par son mentor mauricien, Rania Saïd profite de l’apparition du Covid-19 pour chapeauter son projet d’école Vatel Mayotte jusqu’à son ouverture officielle le 11 octobre dernier !

Les managers de demain à portée de mains

Alors que la première promotion, composée de six filles et deux garçons, se trouvent actuellement en stage depuis avril pour une durée de cinq mois, la directrice tire un premier bilan positif. « Nous ne pouvions pas nous rater ! La présence de Salomé, une collègue sortie de Vatel Paris, est une chance inouïe », insiste celle qui gère principalement le volet administratif. Preuve de ce lancement réussi, l’entité mahoraise jouit déjà d’une belle renommée. « Plein de professionnels et d’intercommunalité sont au taquet pour collaborer avec nous, c’est une grande fierté. Ils sont ravis de la formation pratique et théorique qui fait découvrir les quatre services opérationnels tels que la réception, la salle, la cuisine et la house keeping, et surtout, ils ont conscience qu’ils ont à portée de mains les managers de demain. » D’où l’importance du recrutement en cours pour la prochaine rentrée prévue en octobre. « La sélection des élèves est importante car elle joue sur notre réputation. » C’est en tout cas le cheval de bataille de Rania Saïd : mettre au service du territoire des diplômés munis d’une solide expérience et d’une ouverture vers l’international. La crème de la crème !

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