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Les solutions contre l’érosion poussent à Doujani

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Germain Rolland, chargé de mission LESELAM au sein de l’association les Naturalistes de Mayotte et Elise Guilloux responsable d'opération aménagement urbain à l’établissement public foncier et d'aménagement de Mayotte (EPFAM) arpentant la parcelle expérimentale du projet LESELAM 3 à Doujani.

Pluies tropicales, extension de l’urbanisation, déforestation ou encore monoculture, l’érosion a de nombreuses causes et des conséquences dramatiques sur l’île aux parfums et son lagon. Pour tenter d’endiguer ce phénomène, le projet LESELAM 3, lancé en 2021, a créé un laboratoire grandeur nature sur un coteau agricole dans le quartier de Doujani.

Processus de dégradation et de transformation des reliefs, l’érosion est favorisée par les pluies tropicales et accentuée par l’urbanisation ou encore l’existence de parcelles agricoles cultivées sur des pentes, souvent en monoculture mais aussi sans couverture végétale ou paillage au sol. Chaque année, ce sont “20.000 tonnes de terre qui finissent dans le lagon de Mayotte et participent à son envasement”, détaille Germain Rolland, chargé de mission LESELAM au sein de l’association les Naturalistes de Mayotte. Afin de proposer des solutions à ce problème majeur, le troisième volet du projet LESELAM (lutte contre l’érosion des sols et l’envasement du lagon à Mayotte) a mis en place dans le quartier de Doujani une expérimentation sur un coteau agricole.

“Notre objectif est de créer une zone d’aménagement concerté (ZAC)”, explique Élise Guilloux, responsable d’opération aménagement urbain à l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM). Sur 1.5 hectares s’étend alors la parcelle choisie pour mener à bien ce projet. “Nous avons choisi le quartier de Doujani car il a une topographie accentuée typique des reliefs mahorais avec des coteaux et une rivière encaissée”, poursuit la géographe urbaniste.

Deux bassins versants, deux objectifs

“À droite, nous avons laissé la parcelle en l’état actuel et à gauche, nous avons aménagé des intercepteurs hydriques et végétalisés”, expose savamment Élise Guilloux. Au bas des deux terrains : des ruissellomètres. Outils indispensables dont le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) assure le suivi et quantifie les sédiments qui dévalent les pentes à chaque épisode pluvieux. “Cette expérience a déjà été menée à échelle réduite. Ici, nous voulons mettre en avant les bonnes pratiques et obtenir sur deux ou trois ans des données pertinentes pour étendre le modèle”, argumente Germain Rolland.

Mais alors en quoi consistent ces techniques ? Création de petits fossés destinés à canaliser l’eau et la conduire vers la ravine, pose de géotextile pour retenir les sols, revégétalisation et plantation d’espèces disposant d’un système racinaire dense. L’objectif ? Lutter par tous les moyens contre l’érosion en retenant la terre sur les flancs de la colline.

La communication comme arme principale

Aidés par les associations Mlézi Maoré et Espoir et réussite dans la réalisation des travaux, les équipes de l’EPFAM, des Naturalistes de Mayotte et du BRGM n’ont aujourd’hui qu’un seul but : pérenniser les aménagements. “Ce que nous avons mis en place ici, ce sont des choses qui peuvent être reproduites facilement et nécessitant peu de moyens”, affirme l’employée de l’EPFAM. Le but à terme ? “Que la population puisse se l’approprier.” Pour cela, Sandati et Arsalann parcourent au quotidien les quartiers à la rencontre des habitants afin de les sensibiliser. “Nous venons pour discuter et non pour moraliser”, s’exclame Arsalann, employé depuis août 2021 par les Naturalistes de Mayotte. “Nous les accompagnons, faisons un bilan, un suivi, et parfois nous les dirigeons vers des associations”, précise sa collègue Sandati. En shimaoré, en kibushi et parfois même en arabe, le courant passe mieux et tous les riverains peuvent être formés aux risques naturels. Dans une démarche pédagogique, le projet LESELAM 3 a également développé divers supports de communication destiné à tous. Car préserver les sols c’est aussi gagner en productivité agricole, préserver le lagon et ses poissons, mais surtout la santé de l’île et ses habitants.

 

Tereo, l’application aux services de la terre

L’érosion vous inquiète et vous souhaitez agir ? Pour aider les équipes à informer au plus près la population vous pouvez signaler sur l’application Tereo toute pratique vous paraissant dommageable pour l’environnement et les sols mahorais. Auto-construction, brûlis, talus… L’application vous permet de géolocaliser le lieu présentant un risque d’érosion. Rendez-vous sur https://tereo-naturalistesmayotte.sirap.fr/.

L’ancien chef du projet Caribus récompensé par un prix européen

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Mohamed Hamissi (à gauche) faisait partie des lauréats des Talents européens de la mobilité, ce jeudi 9 juin, à Paris.

Ancien chef de projet de la mairie de Mamoudzou et à l’initiative du projet Caribus lancé en 2010, Mohamed Hamissi a été élu meilleur responsable de projet, ce jeudi 9 juin, au Salon européen de la mobilité à Paris. Le futur réseau de transport en commun de la Cadema a été une très longue bataille pour le Mahorais.

Très souvent pointé du doigt sur différentes thématiques notamment sur le fait de ne pas mener à terme certains projets, Mayotte voit Caribus se concrétiser, alors qu’il était en réflexion depuis douze ans. Et bien que l’île aux parfums reste le seul département de France à ne pas bénéficier d’un réseau de transport en commun, Mohamed Hamissi a été récompensé lors du Salon Européen de la mobilité à Paris, ce jeudi, en étant élu meilleur responsable de projet.

Le Mahorais a reçu son prix pendant l’European mobility expo organisé par le Groupement des autorités responsables de transport (Gart), l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) et le GIE Objectif transport public, du 7 au 9 juin, un événement où il était convié avec 250 exposants français et internationaux. Celui-ci a lieu tous les deux ans. A cette occasion, « les Talents européen de la mobilité » récompensent les hommes et les femmes qui œuvrent pour le transport public et la mobilité durable en Europe. Acteurs ayant contribué de façon particulièrement brillante à la création, au montage et à la réalisation d’un projet sont alors mis à l’honneur.

« Le projet Caribus est toute ma fierté »

Initié par l’ancien chef de projet d’aménagement urbain au sein de la mairie de Mamoudzou, l’implantation du projet Caribus sur le territoire mahorais a été semée d’embûches. Et pourtant, quatre lignes (des Hauts-Vallons à Passamaïnty ; de Passamaïnty à l’université de Dembéni ; les hauts de Mamoudzou ; de Passamaïnty à Vahibé) vont voir le jour. À cela, s’ajoutent cinq kilomètres de voies cyclables (le schéma directeur cyclable est en cours de réalisation), vingt kilomètres de voies piétonnes, trois pôles d’échanges multimodaux, deux parkings au terminus de la ligne 1 et 41.551 végétaux plantés. L’année de livraison est prévue en 2025. Le lauréat affirmait en février dernier lors d’une interview : « Je savais que le système français impliquait beaucoup de procédures et que le risque de découragement était grand pour les techniciens mahorais« . Néanmoins, l’urbaniste n’a jamais cessé d’y croire. « Le projet Caribus est toute ma fierté et, même si je ne travaille plus désormais sur le projet, je suis ravi d’en avoir vu enfin une première concrétisation le jeudi 10 février dernier à l’occasion de la pose de la première pierre« , ajoutait-il également.

Bien qu’il ait quitté son poste, l’ancien chef de projet continue de suivre de près le projet qu’il a initié.

Les archives départementales : un haut lieu de sauvegarde du patrimoine mahorais

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Les deux actions de la semaine dernière étaient dédiées aux archivistes et bibliothécaires de l’île.

À l’occasion de la semaine internationale des archives, Charly Jollivet, directeur des archives départementales et de la documentation scientifique de Mayotte, a fait une présentation de son service jeudi dernier. Rappelant son rôle de préservation du patrimoine de l’île, il a également présenté le projet de nouveau bâtiment des archives à M’roalé dont les travaux devraient commencer dans le courant de l’année 2023.

Si, à Mayotte, les actions de la semaine internationale des archives s’adressaient uniquement aux professionnels du secteur, Charly Jollivet a toutefois rappelé que le grand public pouvait à tout moment consulter les précieux documents conservés par son équipe. « La majeure partie des boîtes d’archives sont publiques et j’invite les habitants de Mayotte à venir les consulter, ne serait-ce que par curiosité », déclare-t-il. Ces boîtes contiennent en effet de précieuses informations sur l’histoire de l’île et son patrimoine. Une véritable mine d’or pour les chercheurs ou les simples passionnés d’histoire ! Témoignage authentique des activités administratives, culturelles et intellectuelles de Mayotte, les archives reflètent aussi l’évolution de sa société.

Deux actions à destination des professionnels se sont déroulées sur l’île aux parfums. Le mardi 7 juin, les bibliothécaires étaient conviés aux archives pour découvrir notamment le concept de bibliothèque à vocation patrimoniale et le jeudi 9 juin les archivistes et assistants se sont réunis pour une journée de formation et d’échanges. « L’objectif était de faire connaître notre service et nos offres d’exposition aux professionnels extérieurs et de renforcer les connaissances des personnes du métier », explique Charly Jollivet.

Un nouveau bâtiment bientôt construit à M’roalé

Le directeur a également profité de son bilan de clôture de la semaine pour informer la population que le métier d’archiviste est porteur à Mayotte. « On manque d’archivistes ici donc si ce métier intéresse quelques personnes, elles sont quasi assurées de trouver du travail », affirme-t-il. Si la filière culturelle est peu développée à Mayotte, ce qui oblige les aspirant-titulaires à passer le concours sur d’autres territoires, des passerelles en formation continue existent. D’autant plus que les archives départementales vont se développer avec la construction d’un nouveau bâtiment à M’roalé (à côté de Combani).

Ce dernier, entièrement autonome en énergie grâce à la pose de panneaux solaires, sera construit en briques de terre compressées de Mayotte et conçu pour être un lieu d’accueil agréable du grand public et des scolaires. Il comprendra un auditorium de 97 places pour les conférences et trois petites salles plus intimes pour accueillir des classes ou des groupes. Contrairement au bâtiment actuel de la zone Hamaha, cette nouvelle structure pourra exposer des documents originaux sous vitrine dans des conditions de conservation optimales. Le début des travaux est prévu pour 2023.

Une bande de Majicavo fait une violente descente à Kawéni ce jeudi

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Une attaque très violente a surpris les usagers de la route nationale, jeudi après-midi.

La mort d’un jeune homme de 18 ans à Koungou, dimanche dernier, a entraîné une série d’affrontements particulièrement violents. Ce jeudi après-midi, un autre a eu lieu à l’entrée de Kawéni. Un groupe venu de Majicavo-Lamir a agressé automobilistes et scootéristes avant d’affronter la police. En réponse à ces violences en Grande-Terre, le ministère de l’Intérieur a autorisé le déploiement d’un troisième escadron de gendarmerie .

L’épisode n’a pas duré très longtemps, mais il a marqué les témoins par sa violence. « Un groupe de Majicavo est descendu à Kawéni, devant le magasin Tecma, puis jusqu’au rond-point Disma pour commettre des exactions », indique le commissaire Laurent Simonin. Une centaine de jeunes hommes cagoulés et armés ont violemment pris à partie automobilistes et scootéristes, jeudi après-midi, alors qu’ils descendaient la route nationale. Plusieurs deux-roues ont été arrachés des mains de leurs propriétaires. Quatre personnes ont été blessées et prises en charge par les pompiers.

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L’ancien bâtonnier du barreau de Mayotte, maître Nadjim Ahamada, a posté la photo de son scooter entaillé sur les réseaux sociaux.

Des coups de feu entendus ?

Les équipes de la police de Mamoudzou se sont rapidement rendues sur les lieux. Toutefois, des barrages faits de poubelles et de pneus ont ralenti leur progression. Les fonctionnaires de police ont dû dégager la voie, aidés en cela par des jeunes de Kawéni. Plus haut sur la route, la bande de Majicavo s’en est pris aux vendeurs de fruits, avant de s’enfuir à travers la brousse.
Selon une source policière, le premier équipage d’agents s’est lancé à leur poursuite, se retrouvant ensuite assez vite encerclé par les jeunes. Ils ont alors dû s’extirper en utilisant des gaz lacrymogènes. Au cours de cette intervention, des détonations qui peuvent s’apparenter à des coups de feu ont été entendus. L’arrivée de renforts a permis de repousser les assaillants vers la mangrove. Les policiers ont ensuite formé un cordon pour dissuader les jeunes du quartier Disma d’aller se venger.

Un dispositif pour la sortie du travail, ce vendredi

L’origine de cette violente descente serait liée aux affrontements suite à la mort de Youssouf Moustoifa, un jeune habitant de Koungou âgé de 18 ans. Dans le conflit entre ce village justement et Majicavo-Lamir, plusieurs jeunes de Kawéni ont pris part aux rixes en début de semaine. L’attaque de jeudi pourrait être alors des représailles.
Les exactions ne se sont pas arrêtées là. Jeudi soir, ainsi que vendredi matin, des jeunes de ont monté des barrages sur la route nationale à Majicavo-Lamir, nécessitant l’intervention de la gendarmerie. Si aucun blessé n’est à déplorer confirme la gendarmerie, plusieurs automobilistes et scootéristes ont été agressés. La photo d’une machette plantée dans le scooter de maître Nadjim Ahamada a d’ailleurs fait le tour des réseaux sociaux.
Pour éviter un nouvel acte de violence, la police assure qu’un dispositif de sécurité était mis en place ce vendredi après-midi alors que les élèves sortaient des écoles et des Mahorais quittaient leur travail. C’était le cas également en zone gendarmerie.

 

Un nouvel escadron de gendarmerie envoyé en renfort

Comme en février, le gouvernement français a décidé qu’un envoi de nouveau gendarmes mobiles pourrait calmer les tensions à Mayotte et soulager les forces de l’ordre engagés sur le terrain. Par un communiqué publié ce vendredi, il confirme qu’il va « déployer sur place et en urgence un escadron de gendarmes mobiles supplémentaire afin de restaurer l’ordre républicain ».
Pour rappel, il y a habituellement deux escadrons de ce type en Grande-Terre et un autre demi en Petite-Terre. De fin février à mai, un autre avait été mobilisé après des rixes violentes entre Combani et Miréréni.

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Un nouvel escadron de gendarmes mobiles va être déployé en Grande-Terre.

Départ en retrait pour le lieutenant-colonel Olivier Lefebvre et le chef-d’escadron Gilles Rabault

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Le 3 juin dernier, Olivier Lefebvre, le lieutenant-colonel, et Gilles Rabault, le chef-d’escadron ont organisé leur cocktail d’adieux aux armes, après un séjour respectif de quatre et trois ans au sein du commandement de la gendarmerie de Mayotte, en qualité de chef d’état-major pour le premier et d’officier adjoint en charge de la prévention et du partenariat pour le second.

 

Ces deux officiers supérieurs se distinguent par leurs choix de parcours puisque le lieutenant-colonel Olivier Lefebvre a servi 13 ans en gendarmerie mobile avant de devenir officier et d’effectuer plusieurs séjours professionnels en Outre-mer et à l’étranger tandis que le chef-d’escadron Gilles Rabault a effectué l’essentiel de sa carrière en gendarmerie départementale et en métropole, à l’exception de ses deux affectations à Mayotte, en 1993 et en 2019, ce qui lui vaut d’être considéré comme le « plus Mahorais des Mzungous ».

Outre le fait d’avoir été à la tête d’une compagnie avant leurs affectations à Mayotte, respectivement à Matoury (973) et à Crest (26), le lieutenant-colonel Olivier Lefebvre et le chef-d’escadron Gilles Rabault partagent d’autres points communs qui ont été relevés par le général Olivier Capelle, commandant la gendarmerie de Mayotte, à l’occasion de ses éloges. Au-delà des relations à la fois professionnelles et amicales qu’il a entretenues avec eux, il a mentionné « des carrières longues et riches » qui ont été entamées la même année, en 1984, au même statut de gendarme adjoint volontaire, une manière de servir axée sur une « constante intelligence de situation » et des mérites « unanimement reconnues » comme le témoignent leurs nombreuses décorations.

Après avoir exprimé leurs remerciements aux partenaires publics et associatifs, camarades et membres de la famille et reçu les vœux de bonne retraite des personnes présentes, les deux gendarmes ont donc fait leurs adieux aux armes après 38 ans de service effectif.

Paiement de la collation scolaire année 2022-2023

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Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, et Anzimiya Houmadi, la vice-­présidente de la caisse des écoles de la ville chef-lieu, rappellent aux parents d’élèves que la campagne de paiement des collations pour l’année scolaire 2022-2023 est ouverte jusqu’au 30 septembre 2022. Trois sites de paiement sont ouverts dans les lieux suivants : la médiathèque municipale de Passamaïnty pour les parents dont les enfants sont scolarisés à Passamaïnty, Tsoundzou 1, Tsoundzou 2 et Vahibé, le bureau de la caisse des écoles de Mamoudzou pour les parents dont les enfants sont scolarisés à Mamoudzou, Cavani, Doujani et Bonovo, et la mairie annexe de Kawéni pour les parents dont les enfants sont scolarisés à Kawéni.

Le montant de la collation scolaire par élève est fixé à 34 euros payable en espèce ou par carte bancaire. Afin de faciliter les opérations de paiement, les parents devront se munir de l’extrait de naissance de leur enfant. Pour tout renseignement, vous pouvez contacter la caisse des écoles de Mamoudzou au 06.39.69.15.44 ou au 02.69.66.66.09 et par email à o.tissianti@mamoudzou.yt.

Mamoudzou invitée d’honneur du Kobourou Fashion Awards

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La ville de Mamoudzou est l’invitée d’honneur du Kobourou Fashion Awards, festival international de la mode organisé à Parakou au Bénin. Dans le cadre de cette invitation, la municipalité a envoyé une délégation composée de Dhoul-Mahmoud Mahomed, adjoint au maire en charge de la culture et de la politique de la ville, et des conseillers municipaux Mariame Ali dite Nina, Marianne Damary et Tany Ali Aboudou Chakourou.

La délégation s’est entretenue avec Samuel Akindes, adjoint au maire chef du 12ème arrondissement de Cotonou, et Moussa Soumbounou, opérateur culturel et économique au Bénin et ancien directeur général d’Universal Music Afrique. Les échanges ont porté sur les liens à créer entre les deux villes afin de permettre la structuration d’une filière de l’économie culturelle autonome financièrement et répondant aux référentiels internationaux à travers son ouverture sur le monde et les échanges sud-sud. L’objectif de cette future collaboration s’orientera également sur la circulation des oeuvres et des artistes au profit d’une dynamique économique par la culture.

Le Kobourou Fashion Awards accueille également la Mahoraise, Raïchane Saïd, candidate au concours de top model « La nuit des étoiles ». Son arrivée au Bénin n’est pas passée inaperçu et la délégation est un soutien sans faille pour lui garantir une belle expérience et de nouvelles opportunités pour faire briller le territoire à l’étranger.

Création d’une association de famille et d’amis de personnes malades psychiques

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Comme beaucoup de maladies graves, être atteint de maladies psychiatriques, souffrir de schizophrénie ou de bipolarité a des conséquences parfois dramatiques dans les relations quotidiennes en famille. Si le malade psychique n’est pas soigné, il risque de mettre sa vie en danger ou représenter un danger pour les autres, notamment ses proches.

Être le proche d’une personne en souffrance psychique est souvent difficile à gérer au quotidien. Les préjugés sont encore importants au sujet de la maladie mentale à Mayotte. Il peut être difficile aux familles d’en parler, d’évoquer leurs difficultés et celles de leurs proches malades, par peur, par honte ou quelquefois même par culpabilité. Les difficultés d’accès aux soins des malades psychiques ne facilitent pas non plus les choses pour les proches aidants qui sont très souvent seuls et dépassés par la situation.

C’est pourquoi la création d’une association de famille et d’amis de personnes malades psychiques est en réflexion dans le but d’agir, de soutenir les familles, de s’entraider mais aussi de contribuer à faire évoluer les choses. Aussi, toutes les personnes intéressées peuvent participer à une première réunion le samedi 25 juin à 9h dans les locaux de l’association Nariké M’sada à Cavani (Mamoudzou).

Passez votre examen théorique du permis bateau avec La Poste

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Après avoir été reconnu opérateur par le Ministère de la Mer, La Poste propose depuis le 1er juin 2022 de faire passer les examens théoriques du permis bateau dans ses locaux. Qu’il s’agisse du permis bateau option « côtière » ou option « eaux intérieures », il est désormais possible, après avoir passé son examen pratique en bateau-école, de réaliser son code dans l’un des quatre sites habilités :

La Poste de Kaweni, 1 Impasse Ylang à Kawéni, La Poste de Combani, 1 rue de commerce à Combani, La Poste agence communale de Bandrélé, 1098 Boulevard Moida Said à Bandrélé et La Poste agence communale de Pamandzi, Place des congrès à Pamandzi.

Un site Internet dédié a été mis en ligne pour permettre aux bateaux écoles d’inscrire leurs candidats rapidement et simplement depuis leur ordinateur ou leur smartphone. Après avoir créé leur compte et renseigné les données candidats (identifiant OEDIPP), ils peuvent choisir un créneau de passage et payer directement en ligne ou en mandat SEPA. Le passage du code bateau est facturé 30 euros. Un service client est à leur disposition six jours sur sept pour répondre à leurs questions ou les aider dans leur démarche.

D’une durée d’une heure, l’examen du code bateau est réalisé dans les mêmes salles que les examens des codes de la route, avec le même matériel (tablettes), dans les mêmes conditions mais avec un QCM de 40 questions dédiées aux codes bateau. Les sessions sont animées par l’un des postiers dument habilités et formés à l’exercice, qui garantissent le respect des principes de neutralité et d’égalité. Les épreuves sont corrigées par le Ministère de la Mer. Le résultat est transmis au candidat par mail et envoyé également au bateau- école.

« On a du riz destiné à Mayotte bloqué à La Réunion depuis plus d’un an »

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Les acteurs de la grande distribution ont expliqué que les problèmes d’acheminement vers Mayotte sont la cause première des pénuries.

L’inflation et les pénuries inquiètent les élus locaux. Ce jeudi, le conseil départemental de Mayotte a donc organisé une réunion avec plusieurs acteurs de la grande distribution. Ces derniers évoquent des soucis liés au transport plus qu’à la guerre en Ukraine. Plusieurs pistes ont été abordées comme le gel de l’octroi de mer ou des réunions avec les représentants du port de Longoni.

Face aux gérants d’entreprise de distribution, Ben Issa Ousseni n’a pas promis de miracles, ce jeudi, dans l’une des salles du siège de la collectivité. Le président du conseil départemental de Mayotte a souhaité « connaître la situation car on annonce une pénurie générale à Mayotte de produits de première nécessité, mais aussi de produits du BTP ». Rassuré en partie sur ce point, il déplore que « le gros souci que nous connaissons aujourd’hui est lié à l’inflation, notamment sur la viande, le riz ou l’huile ». La rencontre a été appréciée par ses interlocuteurs, qui n’ont pas hésité à dire ce qu’ils avaient sur le cœur. Les dirigeants d’entreprise comme la Sodifram, Bourbon Distribution Mayotte (qui déteint Jumbo Score) ou Foundi Distribution ont reconnu que l’inflation est déjà visible dans leurs magasins, mais que celle-ci ne date pas de la fin du mois de février et le conflit en Ukraine.

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Le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni (au centre) a souhaité rencontrer plusieurs acteurs de la grande distribution afin de trouver comment lutter contre l’inflation.

Pour eux, le problème est davantage lié au transport rendu compliqué par la pandémie mondiale. Les ports mondiaux étant congestionnés, de nombreuses cargaisons restent à quai et le peu de trafic dans le canal de Mozambique entraîne des gros retards d’approvisionnement. « On a du riz destiné à Mayotte bloqué au port de La Réunion depuis plus d’un an », fait remarquer Nassroudine Mlanao, directeur de Sodifram, rappelant « qu’ils subissent aussi l’inflation ». « Aucun armateur ne veut venir à Longoni. Ils ne sont pas intéressés », déplore Safdar Ballou, le patron de l’enseigne du même nom. Ces problèmes entraînent des rayons vides par intermittence dans lessupermarchés.

Objet de leur courroux également, le port de Longoni en a aussi pris pour son grade. Tarifs jugés « trop chers », conteneurs qui peinent à sortir du port, la gestion déléguée à Mayotte Channel Gateway ne fait pas que des heureux. Pour les dirigeants d’entreprise, Longoni est pourtant le seul point d’entrée d’une île qui importe « 95% de ses produits consommés ».

« Des pistes de travail mises en place »

Le président du Département s’est montré prêt à prendre des mesures. « Il y a des pistes de travail qui ont été mises en place », confirme Ben Issa Ousseni. Sur la demande de Safdar Ballou de geler l’octroi de mer, il n’est pas complétement fermé. Il prévient cependant que cette recette fiscale ne rentre pas dans les caisses du Département, mais des communes. Surtout, il espère que les bénéficiaires jouent le jeu, citant en exemple des produits où l’octroi de mer a été diminué sans qu’il y ait des répercussions sur le prix pratiqué par des distributeurs. « Il faut que les consommateurs puissent réellement bénéficier de nos efforts », annonce-t-il, se disant attentif aussi au prix du carburant, un élément très scruté par la population et les distributeurs.

Concernant les tarifs portuaires, le chef du CD confirme qu’il faudra engager des discussions avec les opérateurs, « notamment la délégataire du port ». Il confie aux distributeurs qu’il y a plus de chances que ce soit encore le conseil départemental de Mayotte qui fasse « des concessions ». Des réunions vont être organisées et doivent mettre autour de la table d’autres acteurs du territoire comme Mayotte Channel Gateway et la préfecture de Mayotte.

Enfin, une autre idée a été mise sur la table pour régler les problèmes de transport, la création d’une compagnie de transport maritime propre à la zone géographique. La chambre de commerce et de l’industrie (CCI) de Mayotte a déjà étudié la question et s’y montre très favorable. Selon Mohamed Ali Hamid, le président de la CCI, les Comores ou Madagascar « pourraient être intéressés », ces deux états connaissant également des difficultés à s’approvisionner.

Mais un député, à quoi ça sert ?

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À quelques jours du premier tour des élections législatives, ce dimanche 12 juin, nous nous sommes intéressés au rôle du député. Revenus, présence à l’Assemblée nationale, intérêt de faire partie d’un parti politique… Analyse de sept préjugés entourant la fonction.

« Un député, ce n’est jamais à l’Assemblée nationale »

C’est une réflexion souvent entendue lorsqu’on voit les images des bancs vides du palais Bourbon pendant certains votes ou débats. Cette situation s’explique par une fonction qui ne s’arrête pas à une simple présence à l’Assemblée nationale. Elle passe aussi par les salles de commissions où sont discutées les lois, voire sur le terrain, dans les circonscriptions. Un travail entre Paris et le territoire local avec lequel il faut forcément jongler.

En raison de l’éloignement, il est d’usage que les députés ultramarins soient d’ailleurs les moins assidus. Ainsi, le site nosdeputes.fr recense leur activité, notamment leur présence. Concernant les députés mahorais, Ramlati Ali (La République en marche) et Mansour Kamardine (Les Républicains), il note que la première était à l’Assemblée au cours de 114 semaines durant les 49 derniers mois. Le député du sud de Mayotte y était, quant à lui, 68 semaines sur la même période.

« Ils sont trop payés »

Évidemment, ce préjugé est subjectif et il est compliqué de dire s’il se confirme ou non. Mais le salaire d’un député, qu’on appelle traitement, est connu. Selon le site de l’Assemblée nationale, il est au 1er janvier 2019 de 7.239,91 € brut mensuel et se répartit comme ceci : une indemnité de base : 5.623,23 €, une indemnité de résidence de 168,70 € et une indemnité de fonction de 1.447,98 €. En net, l’ensemble correspond à 5.715,43 €. A côté du traitement, plusieurs frais peuvent faire l’objet d’une prise en charge. C’est le cas de ceux inerrants au fonctionnement de la permanence, au transport, à l’hébergement ou aux repas du député. Une enveloppe de 5.373 € pour cette « avance de frais de mandat » est allouée. Ses collaborateurs se partagent, eux, un crédit de 10.581 €.

« Un CSP+ a plus de chances d’être élu »

C’est un fait. Les catégories socioprofessionnelles supérieures sont les mieux représentées au palais Bourbon. Selon l’Assemblée nationale, il y a environ 70 % de cadres ou professions intellectuelles dans ses rangs. On trouve dans cette catégorie, des professeurs, des médecins, des avocats, des fonctionnaires (hors enseignement). À contrario, il n’y a aucun ouvrier.  Il existe quelques exceptions, il y a une quinzaine d’agriculteurs par exemple, comme Christian Jacob, le président du parti Les Républicains, ou Sandrine Le Feur (La République en marche), une maraîchère bio.

« Il faut forcément faire partie d’un groupe politique pour siéger »

Ce n’est pas une condition obligatoire. Mais c’est vrai qu’intégrer l’un des groupes politiques offre plusieurs avantages à un député. Les groupes se voient attribuer des sièges dans les différentes commissions et du temps de parole en fonction des questions. Neuf groupes politiques sont actuellement enregistrés, le plus grand étant celui de La République en marche avec ses 266 députés.

En cette fin de législature, il y a également 24 députés considérés comme non-inscrits. Dans les faits, seule la députée d’extrême droite Emmanuelle Ménard ne représente aucun parti. La femme du maire de Béziers, Robert Ménard, est toutefois soutenue par le Rassemblement national. Les autres font partie de formations qui ne sont pas assez étoffées (il faut au minimum quinze parlementaires) pour former un groupe. C’est le cas des récents candidats à l’élection présidentielle, Marine Le Pen (RN) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).

« Il y a forcément du clientélisme »

C’est un préjugé tenace qui entoure forcément chaque fonction politique. La proximité d’un élu permettrait des passe-droits, parfois du financement. Souvent pointée du doigt, la réserve parlementaire permettait, il est vrai, à un élu d’octroyer des subventions aux associations ou aux collectivités de son choix. Mais celle-ci a été supprimée en 2018. Le fonds pour le développement de la vie associative (FDVA) et la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR), prérogatives des préfectures, sont là pour la remplacer. Idem pour l’embauche des proches, l’affaire Fillon en 2017 a fait grand bruit et débouché sur une réforme des usages. Il est désormais interdit pour les parlementaires d’embaucher son conjoint, ses parents, ses enfants, ses beaux-parents ou ses beaux-enfants.

« Le député ne sert que ses intérêts »

De plus en plus de garde-fous sont créés pour éviter qu’un parlementaire ne profite de sa position pour défendre ses intérêts personnels. La loi du 15 septembre 2017 « pour la moralisation de la vie politique » est la dernière à en faire partie. « Afin d’éviter les conflits d’intérêts, la possibilité pour un parlementaire d’exercer une activité de conseil à titre individuel est restreinte. Il est déjà interdit à un parlementaire de commencer à exercer une activité de conseil au cours de son mandat, à moins qu’il ne soit membre d’une profession libérale soumise à un statut législatif ou réglementaire ou dont le titre est protégé », rappelle ainsi le site vie-publique.fr.

Il est possible que les parlementaires doivent réglementer des domaines dans lesquels ils ont eux-mêmes des intérêts. Dans ce cas-là, ils ne peuvent pas prendre part au vote. « La loi fait obligation aux assemblées de tenir un registre des déports. Ces registres doivent recenser les cas dans lesquels un député ou un sénateur « a estimé devoir » ne pas participer aux travaux de son assemblée », poursuit vie-publique.fr. Le Sénat rend public ce registre. Ce n’est pas le cas de l’Assemblée nationale.

« De toute façon, le gouvernement a le dernier mot »

Il y deux types de lois en France, les projets de loi qui émanent des ministères et les propositions préparées par les parlementaires. Depuis le début de l’année 2022, 13 propositions ont été adoptées, contre une trentaine de projets du gouvernement. Cependant, ces derniers peuvent être de simples ordonnances modifiant des lois existantes. L’élargissement de certaines dispositions de la Sécurité sociale aux Mahorais, qui a été décidé en mars dernier, en est un parfait exemple.

Il est vrai que le rôle d’un parlementaire est avant tout législatif. La décision finale concernant les lois revient au gouvernement, et surtout, il peut se passer de l’avis des parlementaires avec le controversé 49.3 (N.D.L.R. utilisé une fois lors de cette législature pour la réforme des retraites). Depuis l’instauration du mandat de cinq ans pour le président de la République, le fonctionnement de l’Assemblée nationale est en outre régulièrement décrié pour sa tendance, du fait d’une majorité de députés de son camp, à suivre les décisions du gouvernement.

 

21 candidats pour deux circonscriptions*

Ce dimanche, plus de 90.000 électeurs inscrits auront à décider quels candidats mahorais seront qualifiés pour le second tour prévu le dimanche 19 juin (sauf si l’un d’eux obtient 50% des suffrages dès le premier tour). S’il s’agit souvent de duels, il est possible qu’une triangulaire ou une quadrangulaire soit tenue si un troisième voire un quatrième candidat rassemblent 12,5% des inscrits.

Circonscription nord : Estelle Youssouffa (divers droite), Ramlati Ali (députée sortante/Ensemble), Théophane « Guito » Narayanin (divers centre), Issahaka Abdillah (Les Républicains), Yasmina Aouny (Nupes/MDM)), Mohammed Moindjié (divers centre), Antoine Autran (divers droite), Elad Chakrina (divers droite), Ahamadi Boura (divers droite) et Ismaïla Djaza (divers centre).

Circonscription sud : Mansour Kamardine (député sortant/Les Républicains), Saïdali Hamissi (Rassemblement national), Madi-Boinamani Madi Mari (Ensemble), Soula Saïd-Souffou (divers centre), Toumbou Maurice (divers droite), Ali Djaroudi (Nupes), Issa Issa Abdou (MDM), Ahumad Salime (divers droite), Anli Madi Ngazi (divers centre), Mouhamed Abdou (divers gauche) et Mouhamadi Mchami (divers centre).

*Retrouver les interviews ou les portraits des candidats dans les Mayotte Hebdo des vendredis 3 et 10 juin.

Mouhamed « Mozer » Abdou veut la même sécurité sociale qu’en métropole

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Ancien infirmier des hôpitaux publics de Mayotte, avant d’intégrer l’éducation nationale pour y exercer la même profession, Mouhamed « Mozer » Abdou est lui aussi de la partie pour les élections législatives de cette année.  Il n’est pas un inconnu pour les électeurs de la deuxième circonscription de Mayotte puisqu’il était déjà candidat il y a cinq ans.

Flash Infos : Puisque vous travailler dans le monde médical, nous allons démarrer cet entretien sous l’angle de la santé, quelle est votre appréciation sur l’offre de soins à Mayotte ?

Mouhamed Abdou : La vision que j’ai de l’offre de soins aujourd’hui à Mayotte est peu reluisante. Il y a quelques années, nous avions ici des dispensaires disséminés dans différents endroits et communes de l’île. Ils ont été fermés pour être remplacés par des centres de référence, à Mramadoudou, Kahani et un autre dans le nord. Cette fermeture de s’est accompagnée d’une réduction de personnel, notamment le nombre de médecins alors que notre territoire est classé désert médical et que notre population augmente de manière exponentielle. Ce choix fait par les autorités compétentes était une erreur, mais on a volontairement décidé de brader la santé des Mahorais pour des questions économiques. Je suis également très critique sur les soins psychiatriques, les quelques centres médicaux psychologiques existants dans certains secteurs ne disposent d’aucun médecin, ce sont des infirmiers qui prennent en charge les malades. Preuve que la situation est catastrophique, les Mahorais sont obligés de partir se faire soigner en métropole et à La Réunion, il y a donc urgence à mettre la question de l’offre de soins sur la table afin de trouver des solutions rapides et efficaces. Prenez par exemple le centre de référence de Kahani où l’on apprend que certains agents et syndicats sont montés au créneau après avoir appris de leur direction la fermeture prochaine de cet établissement, et le transfert du personnel vers le site Martial Henry en Petite-Terre. Tout cela démontre si besoin est, l’état réel de l’hôpital à Mayotte où l’on pratique une médecine de guerre alors que ce n’est pas ce qu’attend notre population.

F.I. : L’actualité dramatique ces derniers jours à Koungou nous amène sur le problème de l’immigration clandestine dans notre île, quelle est votre opinion sur cette question ? Et quelles sont  vos éventuelles propositions pour sortir de l’impasse où nous nous trouvons actuellement ?

M.A. : Pour moi, le problème de l’immigration à Mayotte est à traiter de façon globale, il faut voir les choses à la base et s’interroger sur les causes véritables de ce phénomène. Certaines personnes avancent même l’idée que l’on a atteint des sommets inégalés depuis que nous sommes devenus un département d’Outre-mer. La plupart du temps, cette immigration est à la base de nature sociale, et on ne saurait l’évoquer sans parler de la diplomatie française et comorienne. Seulement vous constaterez qu’à chaque fois qu’il y a des soucis à Mayotte au sujet de l’immigration clandestine, la diplomatie comorienne répond aux abonnés absents. J’estime donc que tant que ces deux entités ne discuteront pas de façon franche et sérieuse sur cet épineux problème, on aura beau gesticuler et mettre en place des dizaines de « plans Chikandra », il n’en sortira aucune solution. Dans notre programme, mon colistier Inoussa Ahamadi et moi-même proposons qu’il y ait un peu plus de fermeté sur ce sujet du côté français à l’égard des autorités comoriennes. En effet, nous estimons à juste titre que la France dispose de quantité de leviers, entre autres monétaire, pour contraindre Moroni à assumer ses responsabilités pour éviter tous ces drames que l’on ne compte plus dans le bras de mer qui sépare Anjouan de Mayotte. Une coopération existe bien entre nos deux pays, y compris sur le plan sanitaire. Il faut savoir que pendant que des milliers de femmes risquent leurs vies tous les jours pour venir accoucher sur le sol mahorais, des hôpitaux sont construits aux Comores. Mais ces établissements demeurent vides faute de personnel compétent, alors pourquoi ne pas aller plus loin sur cette coopération sanitaire en y mettant un peu plus de moyens afin de fixer ces populations dans leur pays. Nous pouvons envoyer du personnel sur place en renfort de nos homologues comoriens, pris en charge par l’Etat français. Il existe bien des écoles françaises aux Comores, à Madagascar et ailleurs, pourquoi il n’existerait pas un hôpital français dans l’archipel qui formerait du personnel médical comorien dans le but de prendre en charge, à terme, leur système de santé.

Il y a aussi cette question de titres de séjours délivrés par la préfecture de Mayotte qui ne sont valables que sur notre territoire, cela n’est absolument pas normal ! Il faut que les futurs parlementaires que nous aspirons à devenir très prochainement se mobilisent pour que cette procédure soit changée pour que ces documents produits localement aient une portée nationale et européenne sur l’ensemble de « l’espace Schengen » afin de permettre aux immigrés qui veulent partir vers l’extérieur de pouvoir le faire librement. Nous demandons également que Paris autorise l’ouverture rapide de consulats comorien et malgache ici-même en vue d’une prise en charge administrative et autre de leurs ressortissants respectifs, comme cela se fait pour les ressortissants français qui séjournent dans ces deux pays. Cela aura également le mérite de signifier clairement la souveraineté française dans notre département.

F.I. : Le pouvoir d’achat des Mahorais, comme de tous les Français d’ailleurs, se trouve au centre de cette campagne des législatives 2022, quelle est votre recette pour alléger le coût de la vie sur notre territoire ?

M.A. : Savez-vous qu’au regard des standards français et européens, ce sont 80 % des habitants de cette île qui vivent sous le seuil de pauvreté. Mayotte est le seul territoire de la République où le taux d’accompagnement social est le plus faible. A mes yeux, la première chose à faire pour un parlementaire mahorais, c’est de se battre pour que les lois applicables en France dans le domaine social le soit aussi à Mayotte, notamment tous les textes de droit commun régissant la sécurité sociale. De cette façon, il sera possible d’accompagner toutes les catégories de la société, personnes actives comme les chômeurs, les retraités ou les personnes isolées et en précarité, dans des conditions dignes d’un pays européen comme la France. Il faut déplafonner les cotisations sociales pour permettre aux personnes ayant travaillé plus de 40 ans de percevoir une autre retraite de 150 euros par mois. Le président de la République a annoncé une retraite supérieure à 1.000 euros pour les Français, cela doit être valable également valable à Mayotte. Il n’y aucune raison justifiant l’existence d’une sécurité sociale différente de celle des autres départements français sur ce territoire.  Deuxième chose, nous sommes le seul département où les monopoles constituent la norme dans plusieurs secteurs, cela est valable pour le carburant mais pour d’autres choses encore. Il faut que cela cesse si nous voulons réellement permettre à la population de mieux vivre sur ce territoire et de s’y retrouver à la fin du mois. Il faut davantage de concurrence dans le domaine de l’alimentaire, on s’aperçoit notamment qu’il n’y a aucun contrôle exercé sur le dispositif du « bouclier qualité prix ». Compte tenu de la crise actuelle, les élus doivent se mobiliser pour obtenir du gouvernement le blocage des prix sur certaines denrées car il n’et pas normal que les Mahorais, en plus d’être les Français les moins dotés, aient à payer plus cher que les autres ces produits de première nécessité. Pour aller plus loin, nous préconisons dans notre programme que l’on puisse accentuer la coopération entre Mayotte et Madagascar pour lever les diverses barrières qui empêchent l’importation de produits alimentaires de consommation courante.

F.I. : Dans votre programme, vous présentez l’économie comme la source principale de l’immigration et des principaux problèmes du territoire, mais également comme la meilleure solution pour les régler. Pourriez-vous être plus explicite sur ce point ?

M.A. : Au risque de me répéter, les dispositifs qui permettront à Mayotte de trouver sa voie et résoudre les défis qui se posent à elle aujourd’hui existent à l’échelle nationale et dans les textes de loi. Il faut simplement se battre pour les faire étendre à notre territoire. Parmi les pistes les plus sérieuses, il y a le dispositif de la zone franche globale qui permettra à beaucoup d’entreprises de venir s’y installer, y créer des emplois et de la richesse à moindre coût. En payant moins de charges, celles-ci auront la possibilité de se développer rapidement et d’embaucher dans plusieurs secteurs tel que le tourisme, le bâtiment et bien d’autres. C’est une piste sérieuse car le potentiel est énorme.

Nous sommes très nombreux à voyager et à constater qu’un pays se développe lorsque ses citoyens circulent. Ce n’est pas le cas à Mayotte, on est coincé, on n’est pas productif, on ne dort pas, etc… Un constat que j’ai fait, les textes applicables à Mayotte en matière de voirie, de 1841 à 2017 étaient ceux de Madagascar française, face à cela on est en droit de se demander si nos parlementaires ne se trompent pas réellement de combat en nous vendant ici des rêves inaccessibles. Tout projet routier peut être mis en place dans le département, seulement ils sont soumis à des règles contraignantes, donc la priorité pour nous en tant que parlementaires sera de faire amender les procédures pour réduire les délais des travaux et éviter de devoir attendre quinze à vingt ans avant qu’un projet ne voit le jour. C’est extrêmement important pour la mise en place de la zone franche globale que nous appelons tous de nos vœux, c’est aussi le cas de cette piste longue dont on nous parle depuis tant d’années. C’est aux parlementaires qu’il revient de mettre une pression maximale sur les administrations compétentes pour qu’il aboutisse. Seulement voilà, une fois élus, nous avons coutume de tourner le dos à nos populations alors qu’elles constituent un levier important lorsqu’il s’agit de faire pression sur les instances gouvernementales. On assiste depuis de nombreuses années à une politique de division menée depuis Paris visant à opposer les Mahorais à leurs élus, ce qui aboutit à freiner nombre d’initiatives. C’est pour cela que nous entendons y remédier en associant régulièrement, et au maximum, nos concitoyens à nos travaux.

F.I. : Quelles sont vos projets les plus significatifs en matière d’environnement ?

M.A. : En matière de défense de l’environnement, nous préconisons un grand développement du solaire. C’est une énergie propre que nous avons la chance de pouvoir exploiter à très grande échelle tout au long de l’année quasiment sans interruption. Il s’agit là d’un projet à connotation économique, sociale et environnemental à la fois, avec un impact certain et palpable sur la réduction du coût de la vie.  En effet, notre objectif premier vise à faire équiper toutes les toitures de Mayotte de panneaux photovoltaïques afin de permettre aux ménages mahorais de mettre quelques centaines d’euros de côté chaque mois, réduire le montant de leurs factures d’électricité et, par la même occasion, réduire le niveau de notre empreinte carbone. Dans cette optique, nous demanderons à ce qu’Electricité de Mayotte (EDM) intègre le réseau national d’Electricité de France (EDF) comme partout ailleurs Outre-mer, afin de permettre à la population de bénéficier des mêmes avantages qu’en métropole. Vous ne le savez peut-être pas, mais il y a maintenant une loi qui interdit les coupures d’électricité en métropole, comme cela se fait pour l’eau dans l’île depuis peu. Le statut spécifique d’EDM ne permet pas aux Mahorais de bénéficier des avantages découlant de cette loi. Aussi, nous allons nous battre pour que l’égalité avec les autres départements soit réelle sur ce sujet.

F.I. : Vous affichez une grande préoccupation en matière de production d’eau et d’électricité propre, qu’est-ce qui motive un tel engouement de votre part ?

M.A. : Lorsque j’entends parler de coupures et de manque d’eau à Mayotte, cela me frustre et me met en colère. C’est un territoire situé en plein milieu de l’océan, avec un risque de subir un « tsunami » un jour, alors comment peut-on, sans gêne, expliquer aux Mahorais qu’ils manquent d’eau ? La vérité, c’est que nous faisons face à un problème de production d’eau et non de disponibilité de la ressource. Si vous lisez notre programme, vous verrez que nous faisons mention d’une consommation moyenne journalière de 300 litres par ménage. Le jour où la SMAE (Société mahoraise d’assainissement et d’eau) nous coupe l’eau, elle doit se voir infliger le remboursement à chaque foyer l’équivalent financière de 300 litres d’eau par jour et par ménage. Cela doit être une mesure imposée par le Syndicat des eaux dans le cahier des charges du gestionnaire du réseau d’eau potable à Mayotte. Vous verrez comment elle va réagir immédiatement, je peux vous garantir qu’elle se mettra rapidement en situation de garantir à la population la production d’une quantité suffisante de cette ressource. Nous disposons d’une structure de désalinisation d’eau en Petite-Terre dont l’exploitation a été confiée au groupe Vinci. Mais, là aussi, l’exploitant n’étant pas soumis à un résultat précis, il fait ce qu’il veut et c’est à la population d’en subir les conséquences. Personne n’est derrière ces structures pour vérifier qu’elles remplissent réellement leurs engagements contractuels en termes de production. Il importe donc que les élus soient régulièrement sur le terrain pour s’assurer que les choses fonctionnement normalement. Nos écoles sont souvent fermées et nos enfants renvoyés à la maison parce qu’il n’y a pas d’eau pour les sanitaires ou d’électricité pour l’éclairage des classes. Il faut y mettre un terme et mener une politique publique en la matière. Les bâtiments doivent être équipés de panneaux photovoltaïques et de réservoirs d’eau de très grande capacité pour au moins une semaine de consommation. Cela nous permettra d’assurer une scolarité continue de nos enfants.

Ali Djaroudi prône l’éducation et la formation

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Entre les gros bras qui se présentent à la députation de la seconde circonscription de Mayotte, il y a ceux qui essaient d’imposer leurs valeurs. Parmi eux, Ali Djaroudi sillonne les rues de Bouéni, Dembéni, Chiconi ou Tsingoni pour convaincre les électeurs de la mise en place du revenu étudiant ou de la circulaire Taubira sur l’île. Investi par la coalition de gauche nommée Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), le directeur d’Initiative Mayotte et président de l’Autam aura fort à faire dans un territoire ayant privilégié l’extrême-droite lors de l’élections présidentielle.

Flash Infos : Sans vous offenser, votre figure est moins connue que celles de vos adversaires. Pourriez-vous nous résumer votre parcours ?

Ali Djaroudi : J’ai fait un bac gestion et économie à Mayotte, avant d’aller à la fac de Lille pour un Deug Administration économique et sociale et une licence économie et gestion. Je suis revenu à Mayotte, où j’ai travaillé dans l’accompagnement des jeunes, puis j’ai intégré la Chambre de commerce et de l’industrie (CCI) en tant que conseiller en développement des entreprises. Aujourd’hui, je suis le directeur d’Initiative Mayotte, qui fait partie du réseau d’initiative France, qui a lui-même pour but d’aider financièrement les entreprises sous formes de prêts à taux avantageux. Je suis aussi conseiller municipal à Bouéni, président de l’Autam [N.D.L.R. Association des usagers des transports aériens à Mayotte] et président de l’association d’aide à l’insertion professionnelle qui est Msikano.

F.I. : En 2022, les prestations sociales ne sont toujours pas les mêmes à Mayotte qu’en métropole. Si vous devenez député de la Nupes, le 19 juin prochain, que mettrez-vous en place pour améliorer le pouvoir d’achat des Mahoraises et des Mahorais ?

A.D. : Nous avons obtenu de la centrale politique, au niveau national, que l’alignement des droits sociaux des Mahorais entre dans le programme de la Nupes. Une fois élu, ce sera donc facile à mettre en place. Il s’agit de corriger une injustice, ce qui doit être fait immédiatement, pas via un plan de convergence.

Le programme commun nous parle et répond à beaucoup de choses, et pas seulement sur les minima sociaux. La retraite doit être alignée au seuil de pauvreté, qui est de 1.063 euros par mois. Ici, il y a des cocos, des bacocos, qui gagnent 200, 400 euros par mois ! La jeunesse également, qui va percevoir une aide du même montant sans condition de revenu, ce qui est quelque chose de très important, puisqu’un jeune qui a le bac, qu’il parte en métropole ou qu’il reste, c’est la panique dans la famille. Il faut que les jeunes soient dans de bonnes conditions pour réussir ses examens, sans pénaliser ses proches.

Toujours dans ce domaine du pouvoir d’achat, les prix des produits de première nécessité, ainsi que de l’énergie, seront bloqués une fois que nous serons à l’Assemblée, et des négociations seront menées avec la grande distribution au niveau national. Le Smic passera également à 1.500 euros net mensuels.

F.I. : Sur cette dernière mesure, comment convaincre les chefs d’entreprises, et notamment de petites et moyennes entreprises (PME), d’augmenter les salaires ?

A.D. : Il y aura un accompagnement de l’État, des compensations, qu’elles soient sociales ou à destination des entrepreneurs, qu’importe. Ce que nous voulons, c’est que l’argent entre dans les poches de nos concitoyens, qu’ils puissent vivre.

F.I. : Qu’elle soit légale ou pas, l’immigration préoccupe les Mahorais…

A.D. : Pardonnez-moi de vous couper, mais je vais vous étonner, parce que les candidats tels qu’Emmanuel Macron ou Marine Le Pen n’ont pas proposé ce que les Mahorais réclament. Concernant l’immigration, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé l’injustice des cartes de séjour mahoraises, non ouvertes au reste de la France. Cette injustice sera corrigée. Les Comoriens qui viennent à Mayotte n’ont pas vocation à rester ici, mais à aller ailleurs. Macron et Le Pen n’osent pas ouvrir à la France les cartes de séjour. Et ça ne veut pas dire que les frontières ne doivent pas être gardées. Il y aura plus de moyens humains, mais aussi matériels. Néanmoins, le vrai problème est de fixer les gens là-bas. Le codéveloppement est un levier que nous actionnerons.

F.I. : Tous les candidats proposent cette fameuse coopération régionale avec l’Union des Comores. Mais concrètement, comment vous faites ?

A.D. : Il faut aider les Comoriens à avoir le minimum là-bas. Ils viennent pour la santé ? Donc il faut que leur système sanitaire soit performant, voire existant. Ils viennent pour l’éducation de leurs enfants ? Il faut donc intervenir pour qu’ils aient au moins les structures éducatives de base. On peut expulser, mais ça devient extrêmement cher : si on prend en compte tous les frais, on est à 13.800 euros par expulsion, c’est énorme ! La solution est donc le codéveloppement.

Sur le sujet de l’immigration, nous appliquerons également la circulaire Taubira [N.D.L.R. relative aux modalités de prise en charge des jeunes isolés étrangers] à Mayotte. La solidarité nationale jouera donc comme dans les autres territoires, et les mineurs isolés seront dispatchés dans tous les départements, qui ont plus de structures d’accueil qu’ici.

F.I. : Vous parliez de la santé, un besoin urgent à Mayotte, puisque pour 100 000 habitants, nous avons 48 médecins, contre 153 en métropole. Comment les députés mahorais peuvent améliorer les choses ?

A.D. : À un moment donné, il faut que l’on forme les Mahorais, puisque les gens qui viennent ici ne sont bien souvent que de passage. Notre université, qui n’en est pas une, doit donc évoluer pour dispenser les premières années de médecine ici. Nous devons aussi augmenter la cadence en termes de formation des infirmiers, et y intégrer plus de Mahorais.

Sur le plus court terme, il faut attirer les professionnels de santé sur l’île. Nous souhaitons donc mettre en place une continuité sanitaire, pour que les gens qui souhaitent se soigner à l’extérieur puissent être accompagnés, le temps que l’on puisse avoir toutes les spécialités de santé à Mayotte.

Il faut dire une chose : le député Mansour Kamardine, lors de son premier mandat, a refusé l’aide médicale d’État à Mayotte. C’est une grave erreur, qui doit être réparée pour que nous puissions soigner les étrangers qui sont sur le territoire sans toucher aux fonds locaux.

F.I. : Les anciens que nous rencontrons nous vantent la Mayotte d’antan, où ils pouvaient « vivre tranquillement ». Aujourd’hui, ce n’est plus possible, avec la délinquance, les caillassages, les barrages… Que proposez-vous pour y rétablir la sécurité ?

A.D. : La sécurité est une question de moyens, mais aussi de prévention et d’éducation. On ne peut pas jouer seulement sur la répression. Les policiers disent d’ailleurs qu’ils attrapent des délinquants, mais les voient traîner de nouveau après quelque temps ! Nous devons donc être plus fermes sur le plan judiciaire. Pour la prévention et l’éducation, les communes, l’État et le Département doivent pouvoir accompagner le monde associatif qui agit en ce sens.

F.I. : L’éducation, justement, est un problème si immense qu’il semble insolvable. Quelles sont les mesures de la Nupes qui pourraient concerner le système éducatif mahorais ?

A.D. : Les classes continueront d’être surchargées tant que nous n’aurons pas résolu les problèmes de naissances et d’immigration, c’est une réalité. Sinon, nous serons toujours sous pression pour construire de nouveaux établissements. On ne peut pas avoir 10.000 naissances par an sans conséquences !

F.I. : Le sud de Mayotte, et notamment votre ville, Bouéni, s’est distingué par un vote massif pour le Rassemblement national. Comment allez-vous convaincre vos électeurs de se tourner vers la Nupes ?

A.D. : Ce n’est pas un vote de conviction, sinon le RN n’aurait pas tant de mal à trouver des candidats. Nous sommes en train d’expliquer le programme Nupes, car les gens n’en avaient pas connaissance. C’est la clé. Le programme de Jean-Luc Mélenchon est porté par les jeunes, avec notamment les mesures concernant les étudiants, ce qui est idéal à Mayotte. Et puis beaucoup de choses ne s’appliquent pas de la même façon qu’en métropole. C’est une injustice qui est pointée du doigt dans le programme, parce que nous avons réussi à l’y intégrer. Le député sortant, par exemple, a des projets pour Mayotte qu’il n’a pas réussi à intégrer dans le programme de Valérie Pécresse, sa propre candidate.

La chanteuse de « Jerusalema » en concert à Mayotte ce week-end

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Un groupe d’enfants ont réalisé la chorégraphie de « Jerusalema » devant sa créatrice, ce mercredi soir.

Tout le monde se souvient du tube « Jerusalema » sorti en 2020 et qui a été un véritable succès lors de sa sortie. Nomcebo Zicode, l’autrice-compositrice et interprète de la chanson, est ce week-end à Mayotte pour deux dates. Vendredi soir, elle se produira au plateau sportif de Chiconi à 20h et samedi à 21h à Koropa piscine.

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La chanteuse Nomcebo Zicode a fait des photos avec les enfants présents ce mercredi soir au domaine de Cavani.

Arrivée ce mercredi à Mayotte, la chanteuse sud-africaine Nomcebo Zicode a déjà été sollicitée pour quelques émissions sur Mayotte la Première et pour des soirées privées. C’est toutefois sur scène que le public mahorais a hâte de la voir se produire. Ce sera chose faite ce week-end puisque l’artiste se produira, ce vendredi 10 juin à 20h au plateau sportif de Chiconi et ce samedi 11 juin à 21h à Koropa piscine. Les Mahorais, comme la majeure partie du public international, ont été touchés par cette chanson écrite en langue zouloue et inspirée d’une prière, produite dans un moment de crise sanitaire où les esprits n’étaient pas tranquilles. Elle a donc été perçue comme une manière d’apporter un peu de joie et d’espoir par le public. Un groupe d’enfants angolais en ont même fait une chorégraphie diffusée sur le réseau social Tik-Tok, transformant cette prière en véritable tube international.

Des jeunes Mahorais se produisent devant l’artiste

Produite par Master KG, un DJ sud-africain, la chanson est devenue un véritable phénomène international. C’est la raison pour laquelle Baba Mahazatra, le patron du bar du même nom, bien connu à Mayotte pour ses karaokés des mercredi et vendredi soir à Passamaïnty, a décidé de faire venir sa créatrice et interprète Nomcebo Zicode sur l’île aux parfums. Une proposition que l’artiste a accepté avec plaisir, preuve que tout peut se faire à Mayotte quand la volonté est présente !

Une première soirée d’accueil en privée a eu lieu à l’hôtel le Domaine de Cavani au cours de laquelle des jeunes danseurs ont interprété la chorégraphie de la chanson devant l’artiste. La chanteuse a été très touchée par cette représentation et a déclaré qu’il était extraordinaire que sa musique ait eu des résonnances jusqu’ici !

Farianti Mdallah rencontre la déléguée générale de l’union nationale des missions locales

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Présidente de la mission locale de Mayotte et conseillère départementale de Mamoudzou, Farianti Mdallah a été reçue par Sandrine Aboubadra-Pauly, déléguée générale de l’union nationale des missions locales (UNML). L’échange constructif et fructueux a porté sur deux points qui mobilisent la structure du 101ème département.

D’abord, le projet innovant de créer une cellule sociale qui offrirait un accompagnement global (insertion, formation, mobilité…) aux jeunes inscrits à la mission locale et surtout aux jeunes pris en charge par l’aide sociale à l’enfance. Sont potentiellement concernés ceux fréquentant les lieux de vie et d’accueil dans les structures d’hébergement ainsi que les personnes en situation de handicap reconnu par la MDPH.

Ensuite, l’ambition est de mettre en place une procédure d’accompagnement et de suivi des jeunes quittant Mayotte pour La Réunion ou la métropole. L’objectif : leur faciliter les démarches et assurer la continuité de leur accompagnement hors du territoire. « Je me félicite de l’accueil que nous avons reçu », note la présidente Farianti Mdallah, très attachée à la mise en œuvre de ces deux projets dès 2022.

Sauvetage d’une tortue victime d’attaque de chiens errants

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Depuis un mois, les meutes de chiens errants font des dégâts sur les tortues femelles en ponte. En Petite-Terre, quatre cas de mort ont notamment été signalés au réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines (REMMAT) en mai.

La nuit du 24 mai, les équipes de terrain de l’association Oulanga Na Nyamba ont repéré une tortue femelle avec des morsures importantes sur la plage de Titi Moya. Le REMMAT a été immédiatement alerté et la tortue a été amenée au cabinet vétérinaire de Petite-Terre avec l’aide du Parc naturel marin de Mayotte.

La réaction rapide des équipes et les gestes de premiers secours pour stopper l’hémorragie ont permis de sauver la tortue. Le lendemain, la blessure a été recousue par le vétérinaire, Christian Schuller. Après une injection d’antibiotiques pour éviter les infections, la tortue a pu être relâchée dans son milieu naturel le soir-même.

Une licence pro orientée vers le montage et la gestion de projets éligibles aux fonds européens

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Depuis le 1er janvier 2014, Mayotte fait partie intégrante de l’Union européenne (UE) en sa qualité de région ultrapériphérique (RUP). À ce titre, le département se voit désormais appliquer pleinement le droit de l’UE moyennant toutefois des adaptations tenant aux caractéristiques et contraintes particulières du territoire. Il est éligible aux différents fonds européens au même titre que les autres départements et régions d’Outre-mer. Cependant, la consommation des fonds qui sont ainsi alloués à Mayotte demeure délicate, tant elle requiert une ingénierie poussée axée sur le montage des projets éligibles aux fonds européens, qui vraisemblablement n’est pas disponible sur le territoire. En effet, les acteurs institutionnels, socio-économiques locaux sont souvent confrontés à d’importants besoins relatifs au montage et à la gestion des projets susceptibles d’être financés par les fonds européens, sans pouvoir disposer de cadres ayant bénéficié d’une formation solide dans ce domaine.

Ce constat a incité le centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte à engager une réflexion très approfondie, en étroite collaboration avec la direction générale des Outre-mer visant à mettre en place une licence professionnelle orientée vers le montage et la gestion de projets éligibles aux fonds européens à l’effet de répondre aux attentes des collectivités territoriales mahoraises et du monde économique local. Ainsi, dès la rentrée universitaire 2022-2023, la licence professionnelle « développement de projets de territoires parcours montage et gestion des projets européens » va ouvrir dans le but de répondre modestement aux attentes locales. Les enseignements seront dispensés par des universitaires, mais également par des professionnels experts dans leurs domaines respectifs. Cette licence professionnelle, réalisée en partenariat avec l’université de Nîmes, qui délivre le diplôme, s’adresse à tout public titulaire d’un BAC+2, désireux d’acquérir des bases solides dans le montage de projet financé par les fonds européens. Les effectifs sont limités à 20 personnes en formation initiale pour un suivi individualisé des étudiants. Le dossier de candidature composé d’un curriculum vitae, d’une lettre de motivation incluant un descriptif du projet professionnel, d’un relevé de note du baccalauréat et des relevés de notes des deux premières années de licence sont à transmettre à l’adresse lpro@univ-mayotte.fr avant le 2 juillet 2022.

Insécurité : Mansour Kamardine appelle le gouvernement à écouter et à agir

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Dans un communiqué, le député sortant LR Mansour Kamardine revient sur les épisodes de violences de ces derniers jours. S’il rappelle ses « interpellations permanentes sur l’impérieuse nécessite de mettre des moyens adéquats pour que Mayotte retrouve sa sérénité », il dresse un constat amer au sujet de l’inaction de l’État… « L’augmentation notable de 40% des forces de l’ordre qui nous avons obtenu ces dernières années ne permet pas de maîtriser une situation qui s’empire. Depuis 2012, les meurtres, les agressions, les menaces sur les citoyens, les risques pour les élèves explosent par manque de moyens, car la mise à niveau récente des forces de l’ordre correspond aux besoins que nous avions il y a cinq ans ! »

C’est pourquoi, parlementaire demande solennellement au gouvernement de prendre la mesure de la situation et de la colère qui monte au sein du corps social, pour en tirer, sans délai, les conséquences en renforçant les effectifs dédiés à la lutte contre les bandes organisées et ceux dédiés à la sécurité publique notamment sur les routes, mais aussi en augmentant les effectifs d’appui à la reconquête des territoires perdus, en créant une base de la Marine permettant l’affectation d’un patrouilleur de nouvelle génération et une base de drones de surveillance à Mayotte, en mobilisant l’agence européenne Frontex pour sécuriser le 101ème département, en consolidant par des moyens innovants la prise en charge des jeunes étrangers non accompagnés  et enfin en modifiant la législation permettant une maîtrise du territoire et une lutte contre l’insécurité plus efficaces. « Ces propositions et d’autres en matière de sécurité, je les porte depuis plusieurs années. Il est temps en matière de lutte contre les violences que le gouvernement écoute les élus de Mayotte ! »

La police intercommunale de l’environnement, dernier rempart à la biodiversité mahoraise

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Un brigadier de la police intercommunale de l'environnement de la communauté de communes du Sud en intervention dans une exploitation agricole illégale située de la mangrove de Miréréni Bé.

Depuis 2019, la police intercommunale de l’environnement de la communauté de communes du Sud œuvre au quotidien pour la préservation de la nature à Mayotte. Sur tous les fronts, les agents sillonnent jour après jour le territoire avec un seul objectif : faire respecter la loi.

8h15. Au volant de leur Nissan Navara, les policiers de la brigade intercommunale de l’environnement de la communauté de communes du Sud partent en patrouille. Direction la commune de Chirongui. Sur les pentes du Mont Choungui, une piste attire leur attention. “Arrête-toi là”, lance le brigadier Maoudjoudi au conducteur. À une dizaine de mètres de l’une des routes les plus touristiques de l’île, le paysage laisse sans voix. Alors qu’un sublime point de vue s’offre à eux lorsque les policiers regardent leurs rangers, la réalité est toute autre. Pneus, batteries, gravats, bouteilles, cannettes… Sur plus de dix mètres de hauteur, les déchets s’entassent dans cette décharge illégale à ciel ouvert.

“Les dépôts sauvages sont nombreux à cet endroit”, affirme le policier intercommunal de l’environnement. “Nous effectuons régulièrement des contrôles et dressons des procès-verbaux.” Ici, les professionnels du BTP trop pressés pour se rendre au quai de transfert le plus proche viennent depuis 2020 déposer leurs détritus. Alors que la brigade tente d’endiguer ce phénomène en réalisant des flagrants délits des contrevenants, les conditions de travail des agents deviennent de plus en plus compliquées. “Ils connaissent nos horaires de service et viennent déverser leurs cargaisons à la nuit tombée”, explique l’agent Abdou. Un véritable jeu du chat et de la souris qui s’étend sur le territoire des quatre communes du Sud de Mayotte.

“Les conséquences de ces travaux pourraient bien être gravissimes »

9h20. Alors que l’équipe d’intervention se dirige vers la commune de Kani-Kéli, celle-ci se retrouve confrontée une fois encore à une infraction au code de l’environnement. Toujours au bord de la route nationale, un habitant a décidé de remblayer un terrain dont le cadastre révèle qu’il n’est pas le propriétaire. “Lorsque la saison des pluies sera là, les conséquences de ces travaux pourraient bien être gravissimes », avance Maoudjoudi en pointant du doigt la ravine en contrebas. Si rien n’est fait d’ici quelques mois, les averses ne feront qu’une bouchée des tonnes de terre rouges qui poursuivront leur course dans la rivière aval et de là au lagon.

Sous le regard inquiet des policiers, des chantiers comme celui-ci poussent de jour en jour comme des champignons. Moyens professionnels, engins de chantier, pot de vin, les destructeurs de l’environnement agissent impunément et les mentalités peinent à évoluer. “Nous faisons de la prévention lorsque cela est nécessaire comme pour le lavage en rivière par exemple, mais lorsque des infractions aussi graves sont commises, nous n’hésitons pas à verbaliser”, affirment fermement les agents municipaux. Différents poids de mesure selon les infractions donc et un même but : la préservation de Mayotte et son environnement.

Pluie d’infractions et de pesticides

9h45. De nouveau en mission, la police intercommunale de l’environnement de la communauté de communes du Sud se dirige cette fois vers la mangrove de Miréréni Bé. Là, sur plusieurs hectares, les palétuviers et autres bois de rose ont été réduits à néant. À la place ? Des champs de tomates, de bananes, de maniocs, mais aussi de l’élevage. Tout juste le seuil de la propriété franchi, les agriculteurs présumés prennent la fuite. Des travailleurs probablement en situation irrégulière et embauchés de manière illégale par des professionnels mahorais. Car surprise : en effet les vaches, chèvres et moutons sont bouclés. Mais, les infractions ne s’arrêtent pas là. Partout, des produits phytosanitaires interdits en France jonchent le sol. Déchets en tout genre, pollution des sols, défrichage, emploi de clandestins… La note est lourde et pourtant les peines tardent à tomber.

S’ils rédigent de nombreux procès-verbaux, les brigadiers semblent parfois confrontés à un grand sentiment de solitude. Ni la population ni les institutions ne paraissent prendre conscience de la gravité de la situation. “Si nous ne faisons rien, c’est une destruction programmée de l’île d’ici 40 ans qui nous attend”, affirme le chef de service de ladite brigade, Jean-Pierre Cadière. Bien seules sur le terrain, les équipes espèrent davantage de coordination à l’avenir avec les autorités compétentes. Si elles bénéficient de l’appui du président de la communauté de communes du Sud, du procureur, mais aussi de la gendarmerie, le temps presse et rien ni personne ne pourra plus rien pour préserver la beauté et la richesse des paysages mahorais.

La démolition des 91 constructions illégales sur l’îlot M’Tsamboro en phase opérationnelle

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À la fois porte d’entrée des kwassas-kwassas à Mayotte et véritable petit coin de paradis pour les habitants, l’îlot M’Tsamboro s’est réveillé ce lundi 6 juin sous les coups des pelleteuses. L’opération de démolition des 91 constructions bâties sans autorisation sur la plage dite « d’Antakudja » constitue la première étape du projet de reprise de main de Shisiwa M’Tsamboro. Jusqu’à vendredi, son accès se retrouve restreint de 7h à 17h et les zones de chantier balisée par l’entreprise Colas sont tout simplement interdites au public.

Deux autres phases doivent s’enchaîner au cours du prochain mois, il est question de sentiers de randonnée, d’aires de bivouacs ou encore un ponton destiné à faciliter l’amarrage des forces de l’ordre. Des choix qui ne sont pas forcément du goût d’une partie de la population, comme nous vous le révélions en exclusivité à la suite de la réunion publique en date du 18 mai. Ce jour-là, l’annonce de la destruction des bangas présents sur le site avait mis le feu aux poudres. « Les aménagements que l’on nous propose ne sont pas conformes à notre culture », avait alors fait remarquer le président de l’association Shime, Rastami Spelo.

demolition-91-constructions-illegales-ilot-mtsamboro-phase-operationnelleEt si la commune, le conservatoire du littoral et l’association Agir pour le développement intégré du nord de Mayotte lancent dans le même temps la reconstruction de bâtiments conformes à l’architecture traditionnelle, la méfiance règne. « Qui aura droit à un banga ? Quelle place sera réservée aux agriculteurs », s’était interrogée il y a de cela trois semaine une descendante de producteurs des célèbres oranges de M’Tsamboro. Être usagers d’une exploitation agricole durable d’une parcelle antérieure à 2019 sera la seule condition ont répondu les autorités.

En effet, ce plan de restructuration financé par le fonds de développement social à hauteur de 300.000 euros a pour objectif non seulement de faire respecter le droit sur cet îlot, mais aussi et surtout d’en préserver le patrimoine environnemental et les pratiques agricoles traditionnelles, menacées de disparaître, et de favoriser le développement d’usages respectueux de l’environnement.

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Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes