Couturier, céramiste, bijoutier, transformateur de produits cosmétiques et du terroir, sculpteur, tourneur sur bois, styliste… Les 15 adhérents de l’association Made in Mayotte vous donnent rendez-vous du mardi 5 au samedi 16 juillet dans le hall de l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte.
Pour cette 10ème édition, est mise à l’honneur la graine de M’Bouyou en shimaoré, graine de baobab. Artisan d’art depuis 2021, Ali M’Colo réalise depuis plus de 20 ans des sculptures avec les coques des fruits. Chaque pièce est unique, décorée d’une fleur ylang et autres décors typiques de l’île. Également présents ? Des agriculteurs transformateurs pour vous régaler avec leur jus, leur confiture de baobab avec les graines et leur huile de massage. Recette 100% Mayotte 100 vitaminée.
Le nombre de pèlerins autorisés par l’Arabie Saoudite à effectuer le Hadj a été réduit du fait de la pandémie au coronavirus. Pour Mayotte, alors que le nombre de pèlerins avant la crise était de 600, il s’élève pour 2022 à 272. Or, les associations mahoraises organisatrices du pèlerinage ont découvert, à huit jours du départ pour le Hadj, que le quota de visa était réduit à 161, contraignant ainsi 111 Mahorais à ne pouvoir effectuer le voyage de toute une vie et alors que les frais de transport et d’hébergement étaient déjà engagés.
Alerté par les trois associations mahoraises organisatrices du Hadj, le député LR Mansour Kamardine a immédiatement interpelé le ministère des Affaires étrangères pour qu’il sollicite, en urgence, le rétablissement du nombre de visas auprès des autorités saoudiennes. Jeudi 23 juin, à quelques jours du départ, 111 visas supplémentaires ont été accordés. « J’en suis ravi pour les pèlerins et remercie Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, pour l’écoute, la rapidité et l’efficacité de son action, ainsi que les autorités saoudiennes pour leur compréhension. »
Un décret du 25 juin relatif à la composition du gouvernement a mis fin aux fonctions de Yaël Braun-Pivet, ministre des Outre-mer. Ceux-ci sont désormais exercées par la Première ministre, Élisabeth Borne.
Après trois années d’absence, les trophées mahorais de l’entreprise ont signé leur retour ce samedi 25 juin avec un événement organisé au bar-restaurant le 5/5. Une soirée au cours de laquelle neuf entrepreneurs ont été récompensés. Cette année a aussi permis de lancer la catégorie « formation et compétences ».
Après le régiment du service militaire adapté en 2019, c’est au bar-restaurant le 5/5 à Mamoudzou que la société mahoraise de presse a décidé d’organiser les trophées mahorais de l’entreprise ce samedi 25 juin. « Cela nous fait plaisir de vous retrouver ce soir pour la 8ème édition », s’est réjoui Laurent Canavate, le directeur de publication de Flash Infos et de Mayotte Hebdo, devant un parterre d’invités, avant de passer la main à Thierry Suquet, le préfet. « Avec vous et la course de pneus (qui se déroulait le jour-même), nous avons deux facettes de la force et du dynamisme de Mayotte. Les jeunes qui ont couru aujourd’hui sont vos employés de demain », a indiqué le délégué du gouvernement, qui n’a pas manqué de mettre un point d’honneur sur l’accompagnement de la jeunesse et la formation. « Je voulais vous assurer du soutien de l’État pour lever les obstacles […] et vous apporter une solution de qualité. Marchons ensemble pour faire avancer ce territoire dans la République et dans la France. »
1 de 20
Mohamed Ahamada, le directeur d’Ampire Production, pour la catégorie « entreprise citoyenne ».
Naftal Dylan, le scénariste de FBI Mayotte, pour la catégorie « entreprise innovante ».
Feyçoil Mouhoussoune, le directeur d’Etic Services, à l’origine du projet Datacenter, pour la catégorie « bâtisseur ».
Mirhane Abdallah, le président de Dagoni Services, pour la catégorie « formation et compétences ».
Hachim Abdallah, le créateur de Jua School, pour la catégorie « économie sociale et solidaire ».
Omar Soulaimana Madi, à la tête d’une exploitation de maraîchage, pour la catégorie « jeune entreprise ».
Dassami Faharidine, l’une des associées de Samani Concept, pour la catégorie « dynamique ».
Bourahima Ali Ousseni, président de la confédération des petites et moyennes entreprises, pour la catégorie « manager de l’année ».
Marcel Rinaldy, président du groupe 3M, pour la catégorie « manager de l’année ».
Sanya Youssouf du cabinet mahorais de conseil, pour le prix du jury.
Des propos introductifs plein d’espoir pour un département où le taux de chômage est le plus élevé de la Nation. Et c’est avec la catégorie « entreprise citoyenne » que la soirée a débuté. Lauréat de ce premier prix, Mohamed Ahamada, le directeur d’Ampire Production, une boîte d’audiovisuelle lancée en 2015, a eu toutes les peines du monde pour partager sa satisfaction. Une émotion partagée par Naftal Dylan, à l’origine de la série FBI Mayotte, à retrouver sur la plateforme Youtube depuis maintenant deux semaines. Au détour d’une scène de liesse, le producteur et scénariste a ainsi reçu le trophée de l’entreprise innovante. « Je suis tellement fier de ce que nous avons accompli et nous allons continuer de porter Mayotte le plus haut possible. Je remercie toutes les personnes qui ont cru en moi ! »
« L’impression de faire quelque chose de bien »
Cet événement a également permis de donner la parole à quelques institutionnels. À l’instar d’Ali Soula, le directeur du groupement d’intérêt public « L’Europe à Mayotte », qui accorde les subventions européennes pour la période 2021-2027. « Les fonds européens nécessitent beaucoup de rigueur et nous sommes là pour vous accompagner. Quand vous avez un projet, venez nous voir et nous vous orienterons dans le dénouement de [celui-ci]. » Un message qui a pris tout son sens au moment d’annoncer le prix du bâtisseur de l’année, attribué à l’ITH Datacenter. « Nous avons vraiment l’impression de faire quelque chose de bien pour le territoire. Je suis très honoré », a ainsi avoué Feyçoil Mouhoussoune, le directeur d’Etic Services, à l’initiative de la construction de ce bâtiment qui doit faire entrer l’île aux parfums de plain-pied dans l’ère du digital.
La formation pour Dagoni Services
Nouveauté cette année avec la catégorie « formation et compétences ». Une grande première attribuée à Dagoni Services. « Valoriser l’entrepreneuriat participe au développement de Mayotte. Je tiens à féliciter mes collaborateurs qui se lèvent tous les matins pour aider les personnes âgées et celles en situation de handicap », a confié Mirhane Abdallah, le président. Même son de cloche pour Hachim Abdallah, qui a créé Jua School en 2020. Salué pour son action dans le secteur de l’économie sociale et solidaire, le professeur de mathématiques en a profité pour rendre hommage aux élèves. « Ce prix est pour l’éducation de tous les jeunes. »
Concernant la jeune entreprise de l’année, le trophée est revenu à Omar Soulaimana Madi, un ancien élève du lycée de Coconi, qui a ouvert son exploitation de maraîchage à la fin de ses études en 2018. Installé à Ongojou, il a eu quelques mots pour l’association pour le droit à l’initiative économique (Adie), qui l’a épaulé pour développer son projet. Quant à l’entreprise dynamique, c’est Samani Concept qui a raflé la mise. « C’est un grand honneur pour nous de recevoir ce prix. Nous existons déjà à Madagascar et à Limoges, nous voulons nous exporter à l’international », a confié Dassami Faharidine, l’une des associées.
Deux managers ex-aequo
Fait rare, ce n’est pas un mais deux managers qui sont montés sur le podium ce samedi soir : Bourahima Ali Ousseni, président de la confédération des petites et moyennes entreprises, et Marcel Rinaldy, président du groupe 3M. « Je suis agréablement surpris », a lâché le premier, tandis que le second a particulièrement mis en lumière son épouse, absente de la cérémonie. « Elle est aussi manageuse ! » Pour clôturer ce rendez-vous, le jury a décidé d’attribuer un prix spécial à Sanya Youssouf, à la tête du cabinet mahorais de conseil depuis 2001. « Quel plaisir ! Franchement, je ne m’y attendais pas… Les efforts finissent toujours par payer. » Un ultime discours qui risque bien de donner quelques idées aux autres entrepreneurs de Mayotte !
La crise sanitaire ayant débuté en 2020 et entraînant plusieurs mesures restrictives a impacté plusieurs secteurs, et notamment ceux du sport et de la culture. Pour trouver une réponse à ces contretemps, Angalia et Orange ont organisé ces deux dernières années une course de pneus numérique, sur smartphone, avec des finales et des lots à la clé. Retour sur une expérience réussie, qui a permis de faire subsister un évènement typique du folklore mahorais… Et qui sera renouvelée chaque année.
« La finale de la course de pneus ne pourra malheureusement pas se dérouler cette année, pour cause de crise sanitaire ». Tel tombait le couperet en 2020, année marquée par la première vague de la Covid-19. Le virus, à Mayotte, empêchait d’un coup de nombreuses manifestations sportives, culturelles ou associatives de se tenir sur l’île, à l’instar de la course de pneus. Angalia et Orange avaient néanmoins réagi de fort belle manière, en proposant une compétition virtuelle via le développement d’une application mobile, disponible sur Google Play et l’Apple Store. Après plusieurs dizaines de milliers de téléchargements en 2020 et 2021, cette initiative est une véritable réussite, comme l’affirme Émeric Bigot, responsable du département sponsoring, partenariat et événementiel chez Orange. « Effectivement, nous sommes très contents, se réjouit-il. Nous avons lancé cette initiative avec Laurent [Mounier, d’Angalia, NDLR] en octobre 2020. En tout, sur les deux ans, nous avons eu 31 497 téléchargements, ce qui est quand même énorme sans faire beaucoup de pub. »
Loin de se reposer sur leurs lauriers, Orange et Angalia mettent en effet le paquet sur la 2ème édition de la course de pneus numérique, l’année dernière. Les joueurs pouvaient désormais emmener Bao, le petit personnage du jeu, sur la barge, à l’ancienne résidence des gouverneurs, à Dzaoudzi, ou encore au pied de la plus vieille mosquée de France en activité, celle de Tsingoni. La grande finale, organisée en live sur Facebook et Twitch mais aussi en présentiel en novembre dernier, avait attiré de nombreux viewers et spectateurs, et permis aux gagnants de recevoir de belles récompenses. « En 2021, nous avons ajouté d’autres régions à la compétition, ajoute Émeric Bigot. En plus de Mayotte, nous avions La Réunion et Madagascar. Notre ambition est de faire rayonner Mayotte au sein de l’Océan Indien. » Ainsi, le développement de l’application a été confié à Sirel 976, une entreprise mahoraise, et sa bande-son est assurée par un artiste de l’île.
Orange numérique
Même si les pneus roulent de nouveau sur le bitume mahorais, l’entreprise reste présente au sein de l’organisation de la course de pneus, et n’abandonne pas sa déclinaison numérique pour autant. « On aura un stand samedi, continue le responsable d’Orange. Et nous allons désormais faire deux évènements dans l’année, puisque nous maintenons la course digitale au mois d’octobre 2022. » Outre le renouvellement de la course de pneus digitale, Orange s’engage donc pour la culture mahoraise, toujours en numérique. La musique et la danse sont notamment au cœur de sa stratégie, avec l’événement « Big Banga », qui verra s’affronter les 10 artistes finalistes ce samedi à 20h15, sur Mayotte la 1ère, pour sa seconde édition.
Mais ce n’est pas tout. Le projet de l’entreprise à Mayotte est global, et ambitionne de rendre accessibles les outils numériques à l’ensemble de la population. C’est en tout cas le but de l’Orange digital center, qui sera lancé à la rentrée dans toute la France, et mené à La Réunion et à Mayotte par Laurence Rezac. « On va proposer un parcours modulaire gratuit, un programme d’ateliers pour accompagner tout le monde dans le numérique, détaille la cheffe de projet. Des partenaires locaux et nationaux nous accompagneront. » Concrètement, plusieurs parcours existeront, adaptés au niveau des personnes intéressées. Celles qui souhaiteront aller plus loin accèderont à une troisième étape, un stage d’une semaine présentant les métiers du numérique, avec des professionnels du secteur.
Enfin, une dernière étape consacrera 24 participants tirés au sort par les organisateurs. « Ils suivront un parcours de design print et seront coachés par des partenaires, afin de travailler sur des problématiques d’entreprise ou de collectivité, et de développer une application, continue Laurence Rezac. Autre particularité, nous faisons travailler nos salariés, qui participeront à ces ateliers sur leur temps de travail. » Un projet global donc, qui aura pour objectif de démocratiser les outils digitaux au sein de la population mahoraise, cette dernière s’adaptant rapidement au numérique, en témoigne le succès de la course de pneus sur smartphone lors de ces deux dernières années.
À l’instar de la course de pneus numérique et des monuments mahorais, de nombreuses initiatives vidéoludiques permettent de mettre en valeur le patrimoine d’une région, voire d’un pays. L’exemple le plus fréquent est celui de reproductions de lieux passés ou présents dans un jeu. Tel est le cas de Call of Duty : Black Ops, qui propose un niveau inspiré de la citadelle de Kowloon, capharnaüm hongkongais détruit dans les années 1990. En France, on peut noter la représentation iconique de Paris dans Assassin’s Creed Unity.
Le meurtre a eu lieu à proximité de la station d’épuration de Chiconi, en juillet 2018.
Quatre voleurs étaient liés à la mort d’un homme de 65 ans, à Chiconi, dans la nuit du 1er au 2 juillet 2018. Le plus jeune, mineur au moment des faits, a étranglé la victime avec un châle. Deux autres lui ont respectivement porté des coups de couteau et maintenu les bras. La cour d’assises les a condamnés à 22 ans d’incarcération. La présence certifiée d’un quatrième, qui n’a pas encore été arrêté, lui vaut une peine de huit ans de détention.
La découverte d’un corps d’un sexagénaire près de la station d’épuration de Chiconi, le matin du 2 avril 2018, avait suscité beaucoup de questions. Comment est-il mort ? Que faisait-il à cet endroit ? D’où proviennent ces multiples blessures ? De mercredi à vendredi, le procès devant la cour d’assises des quatre hommes impliqués a permis d’en apprendre un peu plus sur les faits. Car la victime, un cultivateur de 65 ans, était surtout au mauvais endroit au mauvais moment. La veille de la découverte de son corps, il a croisé une bande bien connue sur l’île pour une série de cambriolages particulièrement violents. Une partie d’entre eux, dont « Sera », étaient d’ailleurs condamnés mardi dernier pour un vol à Sada ayant eu lieu dans la même période.
La victime étranglée avec un châle
Divisé en deux, cette nuit du 1er juillet 2018, la bande de neuf personnes quittait Kahani pour commettre des cambriolages à Sada. Un groupe a alors remarqué cette camionnette dans laquelle se trouvait la victime en compagnie d’une femme. Il lui est tombé dessus pour le voler. Cependant, le père de dix enfants ne s’est pas laissé pas faire. Au vu de l’autopsie, il a tenté de les repousser avec ses pieds. Ils l’ont maîtrisé et c’est finalement la strangulation qui a entraîné sa mort. Parmi les quatre hommes, seuls deux ont admis les coups. Ali Suleimana dit « Kambi » a frappé « deux fois » le sexagénaire avec son couteau. Un jeune homme de 21 ans, mais mineur au moment des faits, l’a étranglé avec un châle. Quant à « Sera », alias de Fady Attoumane, il a tenu la victime selon les autres. Le quatrième, surnommé « Moingolo » et toujours en liberté, aurait maintenu la femme à distance. Les quatre ont volé un téléphone portable et un pistolet qui se trouvait dans la camionnette (N.D.L.R. l’arme a servi à la bande au cours de la même nuit lors d’un autre cambriolage à Sada).
Des « sanctions exemplaires » réclamées
Les réquisitions de l’avocat général, Albert Cantinol, sont lourdes, ce vendredi, conformément aux « sanctions exemplaires » réclamées par l’avocate de la famille de la victime, maître Élodie Gibello-Autran. Il demande qu’une peine de 25 ans soit prononcée contre « Kambi » et le mineur. Il argue que des doutes subsistent sur la minorité de celui qui a étranglé la victime. Il réclame 18 ans contre « Sera », qui a déjà pris six ans de prison en début de semaine, dans le vol de Sada en novembre 2018. Il reconnaît que « Moingolo » avait un rôle moindre et demande six ans de détention pour sa participation. Les trois avocats des accusés présents réclament de « la bonté » ou de « l’indulgence ». Avocate de « Sera », maître Aurore Baudry, fait valoir que « la mort est irréversible, mais l’erreur est humaine ».
Ce vendredi, la cour d’assises les reconnaît finalement coupables de vol avec violences ayant entraîné la mort. « Sera », « Kambi » et celui qui était mineur écopent des peines de 22 ans de prison. Au vu de la gravité de l’acte, les jurés rejettent la demande de maître Saïd Andjilani de prendre en compte la minorité de son client. De son côté, tant que Moingolo n’est pas retrouvé, huit ans de détention l’attendent à Majicavo.
Rachid Abdou Moussa (à d.) a présenté son application au CCEEM vendredi dernier aux côtés de Rastami Spello, le président de l’association Shimé.
Rachid Abdou Moussa, consultant en stratégie et économie, vient de créer Maoclav-concepts, une application permettant de télécharger un clavier de téléphone spécialement conçu pour écrire les langues régionales de Mayotte, à savoir le shimaore et le kiboushi. D’ores et déjà disponible dans le playstore des androïdes, le jeune entrepreneur cherche des financements pour finaliser la version Apple.
Maoclav-concepts est une start-up créée récemment par Rachid Abdou Moussa, consultant en stratégie et économie. Elle a d’ores et déjà généré une application disponible dans le playstore d’androïd, qui permet de télécharger un clavier spécialement conçu pour écrire le shimaore et le kiboushi. « Je me suis appuyé sur la délibération du conseil départemental de 2020 qui fixe l’orthographe de nos langues régionales, mais aussi sur la décision du ministère de l’Éducation nationale en 2021 de renforcer l’enseignement des langues régionales », déclare le jeune entrepreneur qui souligne la nécessité « d’apporter une portabilité » au shimaore et au kiboushi. « Ce clavier comporte trois lettres qui n’existent pas en français et supprime des lettres de l’alphabet latin que l’on n’utilise ni en shimaore ni en kiboushi, à savoir le Q, le C et le X », ajoute-il. L’avantage étant que l’application permet de passer d’un clavier à l’autre en un clic !
Une initiative soutenue par l’association Shimé
Maoclav-concepts est bien entendu soutenu par l’association Shimé, qui étudie et enseigne les langues régionales de Mayotte depuis 1998, mais également par le conseil de la culture de l’éducation et de l’environnement de Mayotte (CCEEM). C’est d’ailleurs dans les locaux de cette dernière structure que Rachid Abdou Moussa a présenté son application vendredi 24 juin dernier en présence de Rastami Spelo, le président de l’association Shimé et de plusieurs membres du conseil départemental qui ont appris par la même occasion à utiliser ce nouveau clavier. Ce dernier peut également servir à écrire le swahili et tous ses dérivés ainsi que le malgache et tous ses dialectes. L’application a donc un fort potentiel au niveau international que le jeune entrepreneur ne demande qu’à développer.
Il a d’ailleurs insisté sur l’aspect « start-up » de son entreprise et a profité de la conférence de presse de ce vendredi dernier pour faire un appel à financement, notamment pour finaliser la version Apple de son clavier, qui n’est pour le moment pas encore disponible. « Il y a de nombreuses possibilités encore à développer. À terme, j’aimerais pouvoir créer un clavier physique », annonce Rachid Abdou Moussa. L’idée est en tout cas prometteuse pour sauvegarder les langues de Mayotte et nul doute que cet outil trouvera de nombreuses utilisations dans les domaines du tourisme, des sciences, des arts, de l’enseignement, et bien d’autres !
Personnalité connue des Mahorais de par son ancien statut d’animatrice sur le territoire, Jane Jaquin a travaillé pour des marques de prêt à porter de luxe durant quelques années sur Paris avant de revenir poser ses valises sur l’île aux parfums. Les opportunités sont telles qu’aujourd’hui, la femme aux multiples casquettes est directrice de l’association Franco-Zanzibarite en Tanzanie. Influenceuse sur les réseaux sociaux où elle partage son mode de vie, ses voyages ainsi que ses valeurs, elle vient de remporter le prix décerné par Travel Noire dans la catégorie « Expat de l’année ».
C’est avec surprise que Jane Jaquin découvre en mai dernier par le biais de ses abonnés sa nomination au concours organisé par Travel Noire, une plateforme créée par des Noirs Américains pour promouvoir le voyage à travers le monde au sein de la communauté noire. Avec près de 20.000 votes en sa faveur, la Mahoraise fait partie des gagnants parmi les 75 nominés et décroche la première place dans la catégorie « Expat de l’année ».
Influenceuse sur les réseaux sociaux, Jane Jaquin transmet un mode de vie, ses valeurs, sa joie de vivre à sa manière. Cette récompense, dont elle est aujourd’hui reconnaissante, est le fruit d’un engagement acharné. « Pour moi, c’est une fierté ! Je suis très heureuse d’avoir remporté ce prix. Pour le moment, je n’ai pas commercialisé mes réseaux sociaux, il y a une différence entre ma victoire et celle des autres puisqu’ils en vivent, ils en ont fait un business. Cela leur permet de valoriser de façon positive leur entreprise et leur travail. Tandis que moi, mis à part avoir gagné en visibilité notamment sur les plateformes de Travel Noire qui sont suivis par des milliers de personnes, je suis juste ravie d’avoir mis en lumière le territoire que je visite », confie celle qui se fait surnommer Tatie Jane. Ainsi, elle démontre que la toile peut véhiculer de bonnes ondes. « Si on sème du bon, on récolte du positif ! »
Malgré plusieurs critiques des internautes sur les réseaux sociaux, ce prix apporte de la crédibilité à son travail. « Cela montre que ce que je fais aujourd’hui parle à un grand nombre, mais aussi que je peux faire passer des messages en dehors de chez moi, je suis amplement ravie que certains Américains aient pu voir mon Instagram et les différents endroits où j’ai pu aller que ce soit Mayotte, La Réunion et la Tanzanie », affirme Jane Jaquin, qui officie désormais comme directrice de l’association Franco-Zanzibarite.
« Si on a peur d’aller trop loin, on peut commencer par aller chez les voisins »
Après avoir été invitée par Miss Tanzanie en 2019 pour l’élection de Miss Tanzanie, l’hôtel dans lequel elle loge lui propose un poste au sein de l’établissement. Jane Jaquin décide donc de poser ses valises dans ce pays de l’Afrique de l’Est. Mais à la fin de son contrat, le Covid-19 ne lui permet pas de rentrer sur son île natale. Elle décide alors de transformer cet imprévu en opportunité. « J’ai été promu chef de projet responsable marketing de l’établissement. Et les résultats fournis ont été satisfaisants. La direction m’a par la suite attribué la fonction de general manager (directrice générale), sachant que je n’avais jamais fait d’hôtellerie avant », explique l’influenceuse.
Située à un peu plus de cinq heures de vol du 101ème département, la Tanzanie présente toutefois quelques similitudes… « C’est vrai que je n’ai pas choisi un pays où le dépaysement est total. En Tanzanie, il n’y a pas forcément de barrière de la langue mis à part l’anglais puisque ce n’est pas un pays francophone. En termes de culture et de religion, on se sent comme à la maison et c’est plutôt un bel endroit pour commencer à vivre une expérience à l’international », affirme l’ancienne animatrice de Miss Mayotte. « Gagner ce prix montre que toutes les personnes peuvent voyager et partir à l’étranger. Si on a peur d’aller trop loin, on peut commencer par aller chez les voisins », conclut-elle. Un message qui devrait en convaincre plus d’un de sauter le pas !
Après deux ans d’absence à cause de la crise sanitaire, la course de pneus a fait son grand retour dans les rues de Mamoudzou samedi 25 juin dernier. Un rendez-vous qui a ravi la population de Mayotte, présente en masse entre le rond-point du Baobab et la place Zakia Madi (ancien marché). L’organisation, au poil, a permis à la course de se dérouler sans le moindre incident et de laisser la bonne humeur inhérente à l’évènement envahir les rues de Mamoudzou.
De retour physiquement, après deux ans de Covid qui avaient donné lieu à sa version numérique, la course de pneus de Mayotte a de nouveau animé les rues de la ville chef-lieu ce samedi 25 juin. 500 enfants (300 garçons et 200 filles) âgés de 10 à 12 ans et 300 adultes, répartis dans différentes catégories, ont parcouru les 1.850 mètres séparant le départ au rond-point du Baobab à l’arrivée place Zakia Madi. Essoufflés, fourbus, mais fiers de leur participation, les coureurs ne se sont pas départis de leur bonne humeur une fois la ligne passée.
1 de 11
Si, cette année, aucun thème précis n’avait été donné, certains participants étaient néanmoins maquillés pour conférer à cette course emblématique un surcroît de folklore. Le public mahorais, friand de cet évènement créé par Jack Passe en 1983 et devenu depuis un véritable symbole pour Mayotte, était bien au rendez-vous ! Des centaines de personnes venues de toute l’île étaient en effet présentes pour encourager les sportifs.
Des personnalités officielles ont remis leurs trophées aux vainqueurs
La remise des trophées s’est déroulée aux alentours de 17h avec, en amont, de nombreux discours des personnalités présentes. L’adjoint à l’excellence sportive, Toiyifou Ridjali, a félicité les organisateurs grâce auxquels la course s’est déroulée en toute sécurité. Il faut dire que ce versant de l’évènement était encadré par le régiment du service militaire adapté qui avait mis à disposition de nombreux engagés volontaires. Le préfet Thierry Suquet était également présent pour « marquer le coup » aux côtés du directeur régional d’Orange et du directeur d’Air Austral. Des présences officielles qui montrent l’importance que revêt ce rendez-vous pour le territoire.
Dans la catégorie enfants, trois garçons et trois filles sont montés sur le podium. Les deux premières, Mounira Ahamadi et Eloïse Ahamada viennent toutes les deux du village de M’tsangaboua. Une fierté pour la présidente de l’UFOLEP, l’association qui organise les championnats dans les villages pour savoir quels jeunes auront la possibilité de participer à la finale. « Avant, seuls les enfants de Mamoudzou pouvaient participer, mais depuis quelques années, nous faisons participer ceux de tous les villages de Mayotte, ce qui est une très bonne chose », affirme-t-elle. « Ça fait un mois environ qu’on s’entraîne Eloïse et moi. C’était super, on a bien rigolé ! », sourit Mounira.
À la question de savoir si elles s’attendaient à gagner, les trois filles ont répondu un « oui » unanime. Une belle confiance en soi que n’ont rien à leur enlever les trois garçons qui ont répondu la même chose ! Les championnats ont en tout cas porté leurs fruits puisque, côté garçons, le vainqueur est de Labattoir et le 3ème de Combani. Mamoudzou rafle quand même la 3ème place chez les filles et la 2ème chez les garçons. Les six vainqueurs de la catégorie enfants sont donc repartis le sourire aux lèvres, très fiers d’avoir remporté cette course qui leur confère une certaine notoriété dans leur village. Sans oublier la joie des cadeaux pour ces enfants issus de familles souvent désargentés : des bons d’achats dans les magasins Jennifer pour les filles et Casal Sport pour les garçons !
Les deux passagers s’apprêtaient à prendre un vol d’Ethipian Airlines avec le précieux métal vers une destination qui n’a pas encore été dévoilée. Ils sont depuis jeudi placés en garde à vue à la gendarmerie de Moroni. A l’heure actuelle, rien n’indique que les deux hommes entretenaient des liens avec l’autre réseau de trafiquants d’or démantelé en décembre dernier.
Encore de l’or intercepté à l’aéroport international de Hahaya. Jeudi, les services douaniers épaulés par la police ont interpellé deux hommes qui étaient sur le point de quitter le pays avec en leur possession une petite quantité d’or. On parle de 3kg selon les informations relayées par le média en ligne CMM dans sa dépêche publiée sur sa page Facebook, vendredi, 24 juin. Les deux passagers avaient caché leur pactole dans une micro-onde, dissimulée dans les bagages. Ce qui constitue un délit selon le code comorien des douanes lequel réprime toute exportation de métaux précieux sans déclaration. Très méticuleux comme on le constate dans les photos publiées sur internet, les propriétaires avaient fait preuve d’une ingéniosité hors norme en démontant la micro-onde pour dissimuler l’or. Mais bien renseignés, les services des douanes travaillant à l’aéroport sont parvenus à intercepter l’or. » Des passagers ont été interpellés par les douanes et la police au départ d’un vol d’Ethiopian Airlines de ce 23 juin et leurs bagages sont saisis« , a répondu le lendemain le directeur général de l’aéroport, Maamoune Chakira. Ce dernier n’a pas rajouté d’autres détails.
Des indiens
Les deux individus de nationalité indienne [ ils résident aux Comores ] sont entre les mains de la gendarmerie pour répondre aux questions des enquêteurs.
Placés en garde à vue, ils avaient d’abord été conduits au commissariat central de police de Moroni, avant d’être transférés à la Gendarmerie nationale, d’après le Lieutenant Zakaria Abdallah, commandant de compagnie de Ngazidja. » On poursuit l’enquête. Ils seront par la suite déférés au parquet« , a-t-il poursuivi. Aucune information sur leur destination encore moins sur la provenance de l’or n’a par contre filtré. Mais, tout porte à croire que les deux passagers comptaient s’envoler pour Dubaï abord d’un vol d’Ethiopian Airlines. » Depuis le mois de mai jusqu’à leur arrestation, les deux hommes auraient fait plus de trois voyages entre Moroni et Dubaï« , a glissé une source. Ce sont donc ces allers-retours qui ont attiré l’attention des autorités. S’agit-il d’un réseau bien organisé ou pas ? Il est trop tôt pour répondre. Aucun lien en tout cas n’a été établi avec le groupe de trafiquants propriétaires de l’or saisi à l’aéroport le 28 décembre 2021. Deux malgaches et un comorien avaient été arrêtés ce jour-là avec en leur possession des lingots d’or évalués à 50kg. Un jet privé les attendait sur le tarmac de Hahaya et était prêt à décoller.
Information judiciaire
On se rappelle du bruit que cette affaire avait suscité. L’Etat malgache qui estimait que cet or provenait de son sous-sol avait dépêché son ministre de la Justice de l’époque à Moroni pour demander l’extradition de ses deux ressortissants impliqués. Une requête à laquelle le gouvernement comorien a accédé. Quant aux 28 lingots d’or, ils n’ont jamais été restitués. Les autorités malgaches n’ont jamais réussi à prouver que le métal leur appartenait. Quant aux 9 présumés membres comoriens du réseau, ils sont placés en mandat de dépôt et se trouvent depuis le mois de janvier dernier à la prison de Moroni. Parmi eux, l’ex directeur général de l’aéroport Yasser Ali Assoumani et Farid Abodo, douanier et également fils du procureur général près de la cour suprême. Les chefs d’inculpation qui les visent avec leurs complices dont des agents aéroportuaires vont de participation à un groupe criminel organisé jusqu’à abus d’autorité mais pas que. Pour le métal jaune saisi jeudi dernier, faudra attendre que le parquet ouvre une information avant de connaitre les charges qui seront retenues.
Un homme, né dans les années 70, s’est présenté au centre territorial de la police aux frontières ce lundi 20 juin aux alentours de 20h pour un départ volontaire vers Anjouan. Placé au centre de rétention administrative en vue d’une expulsion le lendemain, il a fait l’objet d’un malaise à 23h30. Un agent a alors immédiatement appelé le 15 avant de tenter un massage cardiaque. Sur place dix minutes plus tard, le Samu a également essayé de le réanimer. En vain. Il a été conclu que son décès était d’origine naturelle. « Il n’y a pas eu d’état de violence parmi les détenus », confirme Nathalie Gimonet, la sous-préfète en charge de la lutte contre l’immigration clandestine. « Il devait visiblement s’agir d’une personne malade. » Aucun obstacle médico-légal n’a été posé à la suite de cet événement. Depuis, le corps a été restitué à la famille et inhumé à Mayotte.
Fin 2021, l’agence régionale de santé de Mayotte, en partenariat avec la plateforme MODCOV19 et l’ORS, a lancé une enquête de séroprévalence afin d’identifier l’ampleur de l’épidémie de Covid-19 sur le territoire. L’enquête explore de nombreuses thématiques comme le taux d’infection, le taux d’immunité temporaire, les freins au dépistage et à la vaccination.
À la date du 21 octobre dernier, 71% de la population de six ans ou plus habitant à Mayotte a été touchée par le Covid-19. Le virus a atteint toutes les classes d’âge et toutes les catégories de la population. Les plus jeunes représentent le profil pour lequel un déficit important de diagnostic peut être mesuré avec un taux d’un cas détecté pour 85 à 114 non détectés chez les 6-9 ans et 29 à 37 non détectés chez les 10-14 ans. Le milieu scolaire est le principal lieu déclaré de la transmission du virus pour les enfants, tout comme le milieu professionnel pour les adultes.
Début 2021 représente la période où Mayotte a été la plus touchée et concentrant la majorité des contaminations par le Covid-19 : les modèles de la plateforme MODCOV19 estiment alors un taux d’infection de 33% en fin 2020. En dépit d’un respect important des mesures barrières au début de l’année 2021 – neuf habitants sur dix déclarent les appliquer souvent voire quotidiennement – ce taux chute nettement à six habitants sur dix au moment de l’enquête. Le Covid-19 est une maladie moins prise au sérieux par les plus jeunes : la moitié estime qu’il s’agit d’une maladie très grave. Ils sont trois individus de 75 ans ou plus sur quatre à avoir le même ressenti.
Toutes choses égales par ailleurs, les profils de population qui sont les plus à risque de l’infection au Covid-19 sont les plus jeunes et les individus vivant en grande précarité. Assez logiquement, les habitants ne respectant pas « globalement » les mesures préventives sont les plus vulnérables face à l’infection. La mesure qui ressort avec les meilleurs effets protecteurs est le port du masque. Enfin, neuf individus sur dix présentent des anticorps spécifiques de l‘immunité contre le Covid-19, justifiant l’absence de rebond épidémique observée suite à l’arrivée.
Le président du conseil départemental de Mayotte Ben Issa Ousseni est actuellement à la Réunion, pour une série de rencontres avec ses principaux homologues locaux. Ce mercredi 22 juin, le chef de l’exécutif de Mayotte a rencontré la présidente de la région Huguette Bello, accompagnée du conseiller régional, Wilfrid Bertile, et entourée de membres des deux administrations. « D’abord, nous nous félicitons de notre partenariat, et insistons sur la nécessité de plus travailler ensemble à l‘avenir. Je vous invite au passage à vous rendre à Mayotte, que ce soit à la faveur d’un évènement que nous organisons, comme le forum économique, ou pour une visite protocolaire à votre convenance », a indiqué le président, s’adressant à son homologue. « L’un des objectifs que nous recherchons également est notamment d’envisager une convention de partenariat cadre entre le conseil départemental de Mayotte et la Région Réunion d’ici au plus tard la fin de cette année 2022. »
Plusieurs dossiers importants ont été abordés : questions de l’aérien, de la coopération régionale, des Jeux des Îles 2027 pour lesquels le département candidate… Une réunion de travail s’est ensuite tenue au terme de cet entretien, en présence des membres des deux directions générales, avec pour but le renforcement de la coopération entre les administrations, et la réponse aux attentes des usagers comme enjeu numéro un. Accompagnement des jeunes, coopération régionale, gestion des fonds, performance et efficacité ou encore rôle de la délégation de Mayotte à La Réunion ont été au cœur de ce temps de travail, qui prolongera un partenariat déjà actif.
À l’issue d’une vingtaine de réunions entre le conseil départemental, la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement, la mission d’appui du ministère de la Transition écologique, une délégation d’élus départementaux composée du 1er vice-président, Salime Mdéré, et de la conseillère départementale de Dzaoudzi-Labattoir, Maymounati Moussa Ahamadi, est allée rencontrer Hélène Vestur, pré-rapporteur en charge du schéma d’aménagement régional au conseil d’État.
L’objectif consistait à essentiellement à effectuer un bilan d’étape mais surtout un point sur des éléments de blocage impactant l’avancement des travaux du SAR entamé depuis 2018. « Anticiper le processus de validation du SAR pour faire aboutir son écriture d’ici décembre prochain », telle est l’ambition que porte le 1er vice-président. La pré-rapporteur a confirmé son souhait de le faire aboutir au plus tôt, rassurant ainsi les élus de la collectivité. Le calendrier de reprise des travaux à travers deux séquences d’ateliers du SAR est dressé. Les premiers ateliers s’étaleront les 5, 6, 7 et 8 juillet au centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Dembéni avec les élus locaux, notamment les établissements publics de coopération intercommunale dans le cadre de l’élaboration de leur plan local d’urbanisme intercommunal respectifs. « Je formule le souhait que nos élus locaux s’approprient ce SAR qui permet l’aboutissement rapide de leurs projets de développement », a indiqué le 1er vice-président, s’agissant d’un véritable document de planification pour Mayotte.
Le 22 juin, le général Olivier Capelle, le commandant la gendarmerie de Mayotte, a signé avec ses partenaires du rectorat et de l’institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), le protocole de partenariat pour la mise en place d’une classe de la défense et de sécurité globale (CDSG), option gendarmerie nationale, dès la prochaine rentrée scolaire et au lycée de Sada.
Cette CDSG qui concernera les élèves de terminale « métiers de la sécurité » permettra aux intéressés de découvrir les professions au sein de la gendarmerie pour une orientation éclairée de cette voie professionnelle. Le cas échéant et pour ceux qui rempliront les conditions d’aptitude, l’accès à la classe préparatoire intégrée de Mayotte (post Bac) leur sera facilité pour leur permettre de disposer des outils nécessaires à la réussite du concours de sous-officier de la gendarmerie.
Ce mardi 21 juin, le service territorial du recrutement et de la formation de la police nationale de Mayotte, en partenariat avec la Croix Rouge française, organisait une journée de la sécurité intérieure dans la cadre du séjour de cohésion des jeunes volontaires du service national universel (SNU). Sur le site du parc Mahabou, à Mamoudzou, près de 70 jeunes ont pu suivre une formation aux gestes qui sauvent et à la recherche de personne disparue avec l’utilisation de carte et boussole.
Le 22 juin à partir de 16h, une opération coordonnée de sécurité routière a été effectuée en différents points du département et a mobilisé 61 militaires de la gendarmerie et 27 policiers municipaux. Constater les infractions génératrices d’accident et lutter contre les comportements à risque était l’objectif visé. Accompagnée du général Olivier Capelle, le commandant la gendarmerie de Mayotte, Marie Grosgeorge, la directrice de cabinet du préfet, s’est rendue sur les lieux pour témoigner de son soutien aux équipes engagées. Sur les 403 contrôles effectués, 77 infractions ont été relevées, dont six en lien avec l’immigration irrégulière.
Le programme du sénateur Thani a été riche en évènements importants pour Mayotte cette semaine. Outre sa rencontre ce mardi 21 juin avec Yaël Braun-Pivet, la nouvelle ministre des Outre-mer, il a également reçu deux porteurs d’un projet de production d’énergie renouvelable et a assisté à la reprise des travaux à la commission des finances. Interview.
Flash Info : Sur les réseaux sociaux, vous avez montré votre enthousiasme vis-à-vis d’un projet de « solaire flottant » dans le lagon. Pouvez-vous en dire davantage à ce sujet ?
Thani Mohamed Soilihi : Il s’agit d’un projet porté par Jean-Michel Dumay, un membre de TPA (Total Professeurs Associés), et Bastien Cabrol, consultant chez Explore-conseil. C’était la deuxième fois que je les rencontrais pour évoquer leur projet qui me semble extrêmement intéressant pour produire de l’électricité via l’énergie solaire à Mayotte. Actuellement, 95% de l’électricité produite est issue des énergies fossiles, ce qui a un impact fort sur l’environnement. Ce projet consisterait à installer des panneaux solaires sur le lagon. Ils seraient posés sur le même genre de matériaux que ceux utilisés pour les pontons et le tout serait fixé dans le sol avec des blocs de béton. Mais les créateurs du projet pourront mieux vous expliquer l’aspect technique des choses.
Ce qui compte pour moi est que cette installation permettrait de couvrir 30% des besoins énergétiques du 101ème département en occupant seulement 0.01% de la surface du lagon, soit trois fois moins que pour la piste longue, par exemple. Outre l’énergie produite, ce projet faciliterait aussi la désalinisation de l’eau de mer et pourrait être bénéfique pour une éventuelle reprise des activités d’aquaculture. Il ne souffrirait en outre d’aucun problème de financement puisque c’est le genre de projet volontiers financé par l’Europe. C’est toutefois au conseil départemental de délibérer pour initier une future étude de faisabilité.
FI : Vous avez rencontré la nouvelle ministre des Outre-mer ce mardi. Qu’est-il ressorti de cette entrevue ?
T.M.S. : Oui, à chaque remaniement, je m’efforce de rencontrer les acteurs qui auront du poids pour Mayotte et Yaël Braun-Pivet en fait évidemment partie. C’est quelqu’un avec qui j’ai déjà eu l’occasion de travailler de nombreuses fois au cours de ma carrière et je suis très optimiste sur le fait qu’elle s’occupe sérieusement des grandes problématiques de Mayotte. Nous avons évoqué les grandes difficultés du territoire, à savoir la sécurité et l’immigration clandestine, les ressources en eau, l’assainissement et le développement économique. Yaël Braun-Pivet est non seulement très travailleuse, cela va de soi, mais elle a aussi le don de savoir « arrondir les angles » quand il le faut. Pour moi, c’est le genre de personne qu’il fallait pour Mayotte.
FI : La commission des finances s’est réunie cette semaine pour dresser les conclusions de leur contrôle budgétaire relatif au fond exceptionnel d’investissement outre-mer. Pouvez-vous nous en parler ?
T.M.S. : Le FEI a notamment servi à Mayotte pour financer les infrastructures publiques dont notre île a grand besoin. La commission des finances s’est réunie cette semaine pour décider de la reconduction ou non du programme, car ce dernier arrive à son terme. J’y étais invité en tant que rapporteur pour avis des crédits de la mission outre-mer de la commission des lois. Sa conclusion a été que le programme devait être reconduit, mais qu’il fallait revoir sa gouvernance. Le rapport intégral sera bientôt mis sur le site du Sénat.
Adel Mohamed reçoit les victimes dans un bureau au rez-de-chaussée du tribunal judiciaire.
Créé le 1er juillet 2020, le bureau d’aide aux victimes (Bav) composé de deux juristes s’est peu à peu fondu dans le décor du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Une nécessité tant les démarches peuvent être compliquées pour des familles qui arrivent souvent aux procès sans avocats.
Lors des procès, les victimes sont souvent envoyées au Bav pour faire leur demande de partie civile.
Le local n’est pas le plus aisé à trouver. Au rez-de-chaussée du tribunal judiciaire, au détour d’un couloir, le petit bureau aux stores baissées est discret. C’est là qu’Adel Mohamed ou Adidja Mouta Bacar reçoivent quotidiennement les victimes. Comme ce mercredi matin, où entre la session d’assises qui vient de débuter et les affaires du tribunal correctionnel, les rendez-vous s’enchaînent. Après avoir vu déjà six personnes depuis 8h, Adel rencontre une jeune mère de famille qui tient son bébé contre elle. En situation irrégulière, elle a vu un groupe d’hommes pénétrés chez elle, à Chirongui, le 6 mars 2021. Ils avaient cassé la plupart de ses biens. « Il faut des factures pour que les juges puissent décider le montant du préjudice », indique le juriste, à travers la vitre transparente installée pendant la crise sanitaire. Son interlocutrice acquiesce, mais ne peut fournir de justificatifs. Ce sera donc aux juges, au cours de la même matinée, de déterminer le chiffre adéquat. « Je vous donne mon numéro de téléphone. Je vous appelle demain pour vous dire ce qui sera décidée », conclut-il. Dans « cette interface entre le tribunal et les victimes », Adel est le premier occupant du bureau d’aide aux victimes (Bav), depuis son ouverture en juillet 2020. Un poste polyvalent où il doit aider les plaignants dans les démarches, leur expliquer le jargon juridique et les contacter afin de s’assurer qu’ils ont bien un avocat le jour-J. Par contre, il ne peut pas donner de conseils, afin de ne pas interférer avec la profession d’avocat.
Des procédures à régler continuellement
La victime suivante est un jeune homme de Tsoundzou. Le 9 février, il était déjà venu au tribunal dans le cadre d’une comparution immédiate. Ses deux agresseurs ont été condamnés à deux ans de prison et sa demande d’indemnisation à hauteur de 3.000 euros avait été acceptée. Si la comparution permet un jugement beaucoup plus rapide, elle laisse peu de temps aux justiciables de trouver un avocat. « Il en a appelé un, mais il ne pouvait pas le prendre », se désole Adel, qui voit quotidiennement à quel point le manque d’avocats pénalise l’île. Pour qu’il puisse être indemnisé, le jeune homme doit se plier à un courrier du bureau d’aide juridictionnelle qui exige, trois mois après le procès, qu’un certificat de présence soit délivré. Ne parlant pas le français, il converse en shimaoré avec Adel. Quand les victimes parlent kibushi, c’est Adidja qui a l’habitude de prendre le relais. Le garçon glisse le précieux document dans son sac et repart.
Une autre femme d’origine malgache rentre dans la pièce. Cette habitante de Labattoir a vu les relations avec son mari se détériorer au point qu’elle garde ses trois enfants sans qu’un centime d’allocations ne lui parvienne. Une tentative de médiation devrait être mise en place avec un juge des affaires familiales. « Est-ce qu’il t’a menacé ? Est-ce que tu as peur de lui ? » s’enquiert Adel, pour savoir si une procédure rapide doit être lancée. « Non, pas du tout. Je veux simplement qu’il puisse nourrir ses enfants », rassure-t-elle. « On va te demander des extraits de naissance plus récents, les dernières feuilles d’impôt », prévient alors le juriste. Cette dame sera la dernière qu’il voit passer ce matin. L’audience du tribunal correctionnel dans la pièce d’à côté touchant bientôt à sa fin, le banc des victimes s’est considérablement vidé.
« Parfois, ça me frustre »
Le bureau d’aide aux victimes a un statut un peu à part au sein du tribunal. Il s’agit, en effet, d’une antenne d’une association basée à Lille (Nord). Elle remplace l’Acfav (association départementale pour la condition féminine et l’aide aux victimes) qui assurait autrefois des permanences au tribunal.
À Mayotte, les problématiques sont d’autant plus nombreuses au regard des difficultés que la population rencontre. Entre les changements d’adresse ou le manque parfois de communication, il n’est pas rare que les victimes soient absentes lors du procès, même dans des affaires graves. Leur indemnisation est tout aussi compliquée. Pour qu’ils la perçoivent, les plaignants doivent avoir un compte en banque et fournir un relevé d’identité bancaire (Rib). Ce qui n’est pas toujours le cas sur l’île. « Parfois, ça me frustre », admet Adel. « Ils font les démarches et ça bloque à ce niveau-là. » Le Mahorais n’a pourtant pas l’intention de baisser les bras et souhaite que l’équipe s’étoffe à l’avenir d’un psychologue et d’un référent au centre hospitalier de Mayotte pour améliorer encore la prise en charge des victimes.
Colonie de noddis bruns avec le Marion Dufresne, au large de l'île Tromelin. Crédit : Lucie Pichot.
À bord du plus grand bateau de la flotte océanographique française, 75 étudiants scientifiques, en formation maritime ou en cursus artistique, dont une trentaine de jeunes mahorais, vont vivre une expérience unique d’échange et d’apprentissage autour des enjeux de l’océan de demain. Un projet d’école navire imaginé par l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer et le ministère des Outre-mer.
« C’est une chance inouïe de partir sur le Marion Dufresnes II, le navire le plus convoité des scientifiques. » Fraîchement diplômée d’une licence sciences de la vie au centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni, Mouyna Inzoudine ne cache pas sa fierté de pouvoir représenter sa communauté au cours de cette aventure qui s’annonce « inédite ». Un projet d’école flottante imaginé par l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer et le ministère des Outre-mer.
Appareillage du Marion Dufresne à La Réunion pour la campagne MAYOBS15, octobre 2020. Crédit : REVOSIMA – MAYOBS15 (IFREMER, CNRS, IPGP, BRGM, OVPF, Université de Paris).
À partir du 27 juin, pas moins de 75 étudiants – ultramarins, métropolitains et du bassin de l’océan Indien (Kenya, Tanzanie, Seychelles, Madagascar) – scientifiques, en formation maritime ou en cursus artistique, doivent vivre une campagne océanographique de l’intérieur, aux côtés des chercheurs et de l’équipage chevronnés. Parmi eux, on dénombre une trentaine de Mahorais, issus du CUFR et de l’école d’apprentissage maritime. Cinq d’entre eux participent à la première étape, de La Réunion à Mayotte. Au programme : les explorations du Mont La Pérouse et du Tromelin la Feuillée, une escale à terre sur les Îles Glorieuses pour évoquer les petits écosystèmes et la restauration écologique, et un stop au geyser Zélée.
Puis vient la deuxième étape du 9 au 22 juillet. « C’est une superbe opportunité d’embarquer des jeunes du territoire et de vivre une mission scientifique sur la surveillance du volcan sous-marin », se réjouit Emmanuel Corse, maître de conférences en écologie moléculaire au sein de l’unité Marine biodiversity, exploitation and conservation au CUFR, et aussi responsable de l’école bleue Outre-mer au cours de cette période.
Observations et exploitations
Pour celui qui fait partie des six encadrants originaires du 101ème département, « l’une des fortes attentes se situe au niveau pédagogique puisque nous serons en dehors des murs de l’université ». Ainsi, l’équipe composée de géographes et de biologistes prévoit de faire réaliser aux élèves des observations de mammifères, d’avifaunes et de déchets flottants, mais également de leur faire exploiter la faune associée aux roches remontées dans le cadre des campagnes Mayobs. Sans oublier de les faire travailler sur différentes données biologiques.
Et surtout, la délégation mahoraise souhaite « profiter de cette pluralité des embarquants pour aborder des thématiques telles que les cultures, les traditions ou encore les enjeux environnementaux ». Intenses sur le papier, ces deux semaines n’effraient absolument pas Mouyna Inzoudine. Bien au contraire ! « Tout cela peut nous ouvrir de nouvelles portes dans le milieu et consolider nos connaissances auprès de scientifiques expérimentés. »
Une fois de retour sur la terre ferme, place à la restitution de cette épopée hors du commun. « Les artistes vont produire des supports artistiques qui serviront lors de différents événements, à l’instar de la Fête de la science », prévient Emmanuel Corse. « Et nous allons demander aux étudiants scientifiques de réaliser une synthèse de leur expérience pour qu’ils puissent ensuite la communiquer dans le primaire et le secondaire à travers par exemple les réseaux d’éducation au développement durable du rectorat. »
Sensibiliser les jeunes à la richesse et à l’importance des océans
Pour François Houllier, le président-directeur général de l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, l’intérêt de cette école bleue Outre-mer est de regrouper « une équipe interdisciplinaire, interprofessionnelle et internationale », mais aussi de sensibiliser « la jeune génération à l’importance de l’océan où elle vit ». Même son de cloche pour Sophie Brocas, la directrice générale des Outre-mer. Pour elle, la surface maritime nationale représente « un potentiel inouï de développement économique et d’emplois pour demain », elle est « une vigie et une arme contre le changement climatique », et surtout « une promesse incroyable de connaissances pour améliorer la santé, les énergies renouvelables et les matériaux ». À travers ce soutien du ministère, l’idée est de réconcilier les jeunes ultramarins, qui ont le dos tourné à la mer, avec leur environnement. Et par la même occasion de susciter des vocations.