La police nationale intensifie les contrôles de sécurité routière, comme ce mercredi 9 novembre au rond-point Dinga Dinga de Passamaïnty. « En 2021, douze personnes sont mortes sur les routes. Cette année, en dix mois, nous avons déjà enregistré 14 décès et 350 blessés », justifie Marie Grosgeorge, directrice du cabinet du préfet de Mayotte. Des accidents en hausse, notamment pour les personnes à deux-roues. « La plupart sont liés à une baisse de l’attention ou à une imprudence, lorsqu’on double sans visibilité notamment », poursuit la directrice de cabinet. L’objectif est donc de renforcer les opérations de sécurité routière. La préfecture va également lancer une campagne de sensibilisation.
Jusqu’au dimanche 13 novembre, tout le nord de Mayotte sera soumis aux tours d’eau
Dès ce mercredi soir, le nord de l’île, en l’occurrence une partie de Mamoudzou (voir tableau ci-contre), Miréréni dans la commune de Tsingoni, Labattoir, M’tsamboro et M’tsangadoua vont connaître des coupures d’eau à partir de 17h et jusqu’à 5h le lendemain. La société Mahoraise des eaux indique que « des déséquilibres ne permettent plus de garantir la continuité du service sans perturbations importantes ». Un programme de tours d’eau sera donc mis en place jusqu’à ce dimanche 13 novembre.
Attention, chaque village ou quartier du nord de Mayotte connaîtra deux coupures dans la semaine. Par exemple, tous les villages concernés par l’interruption de ce mardi soir le seront de nouveau, ce vendredi 11 novembre.
Des pompiers attaqués lors d’une intervention à Majicavo
Appelés pour prendre en charge un blessé lors d’une rixe, sur la commune de Koungou, ce mardi 8 novembre, en début de soirée, trois soldats du feu ont été pris à partie et leur véhicule dégradé. Ces dernières semaines, les équipes de secours sont régulièrement prises pour cible.
Au centre de secours de Longoni, la soirée a été une fois de plus agitée, ce mardi 8 novembre. « Trois hommes ont été appelés pour un jeune blessé suite à une rixe à Majicavo. Sur place, ils l’ont mis dans le VSAV [N.D.L.R. véhicule de secours et d’assistance aux victimes]. Deux personnes sont rentrées et ont voulu réagresser la victime et les pompiers », raconte le colonel Olivier Neis, le chef des pompiers mahorais. L’un des pompiers a pris un coup au visage et des dégradations du véhicule ont eu lieu.
Pour échapper à ses poursuivants, l’un des soldats du feu a même dû courir pour aller s’abriter dans un magasin, tandis que l’équipage a pu s’extraire de l’autre côté. Ce sont les gendarmes qui sont allés chercher celui qui a dû prendre la fuite. Ces derniers confirment qu’une enquête est en cours et qu’ils ont « bon espoir de retrouver les auteurs ».
« On ne compte même plus les attaques »
Le service médical des pompiers fait actuellement le tour des centres pour s’occuper des blessés, notamment sur le plan psychologique. L’état-major des pompiers se déplacera également au centre de Longoni dans la journée. « C’est de la délinquance gratuite », déplore le colonel Neis. « Depuis trois semaines, on ne compte même plus les attaques. On a quatre VSAV actuellement en réparation. » Il indique également que direction et syndicats vont « se mettre à l’étude pour trouver des solutions ».
A la question si une zone est plus concernée qu’une autre, le chef des pompiers répond : « Oui, la zone, c’est Mayotte. Il n’y a pas un territoire qui n’est pas concerné. L’autre jour, à Soulou, on a reçu une pluie de cailloux. Les collègues ne pouvaient même pas dire d’où ça venait ».
Une 27ème conférence des présidents des RUP de l’Union Européenne à Bruxelles
La conférence des présidents des régions ultrapériphériques de l’Union européenne à Bruxelles (CPRUP) est le temps fort politique annuel organisé par la Martinique qui assure la présidence de la conférence. Cette dernière se déroulera sur deux jours avec une session interne le 15 novembre, dédiée au dialogue entre les présidentes des RUP et à l’adoption d’une déclaration finale, puis une session partenariale le 16 novembre, qui constitue l’espace d’échange entre les RUP, leurs états membres et la Commission européenne.
Cette année à titre exceptionnel, c’est à Bruxelles, dans les murs du parlement européen, que se déroulera la CPRUP, afin de garantir un haut niveau de représentation politique tant du côté des RUP, que des états membres et des instances européennes après une conférence ministérielle en Martinique les 17, 18 et 19 mai 2022. Le 16 novembre prochain, la Martinique cèdera également la présidence de la CPRUP aux Îles Canaries.
La BGE renoue avec son concours Talents de la BGE
Artisans et dirigeants de start-up. Chefs d’entreprise solo ou en coopérative. Jeunes pousses et serial entrepreneurs. Citadins et ruraux… Quel que soit leur profil, les candidats au concours Talents BGE de la création d’entreprise ont jusqu’au 30 novembre pour s’inscrire, sous réserve d’avoir créé leur société récemment et d’avoir été accompagnés par un organisme d’aide à la création d’entreprise. Cette année, BGE renoue avec ce concours qui a fait les beaux jours de la structure. La quatorzième édition propose une nouvelle formule avec cinq catégories : Commerce et artisanat, Service, dynamique rurale, ESS et innovation. Cinq catégories seront récompensées, et pour chacune d’elle, il y aura trois prix : Lauréat, prix coup de cœur et le prix féminin. Le lauréat remporte une dote de 2.000 euros et une visibilité à en faire pâlir plus d’un !
Pour s’inscrire, il faut voir créé son entreprise entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2021. Les candidats doivent avoir été accompagnés par un organisme d’aide à la création d’entreprise : BGE, Adie, CCI, Créa Pépites, Pépites Optimum, France Active, CMA, CAPAM, CRESS, Cabinet Mahorais, Pépites (CUFR)… etc. L’inscription est possible jusqu’au 30 novembre sur www.concours-talents.com
Pour tout renseignement : contact@bgemayotte.fr ou 0269 61 13 82
Du changement la tête des escadrons de gendarmes mobiles
Après avoir passé quatre mois à Mayotte, le colonel Laurent Audoin, commandant le groupement de la gendarmerie mobile IV∕2 de Limoges sera relevé dans les prochains jours par le colonel Maxime Beaumont, commandant le groupement de la gendarmerie mobile II/5 Chambéry. À la tête du groupement tactique de la gendarmerie (GTG) au sein du commandement de la gendarmerie de Mayotte (COMGENDYT), le colonel Audoin a exercé son commandement non seulement sur les quatre escadrons de gendarmerie mobile engagés à Mayotte, mais aussi sur le peloton d’intervention de la Garde républicaine (PIGR) en mission de renfort du 21 septembre au 21 octobre. L’occasion pour nous de souligner la qualité de l’engagement de ces unités dont la complémentarité a permis d’assurer la sécurité des Mahorais, notamment sur les sites touristiques ou au travers des interventions sensibles en appui des unités territoriales.
Le colonel Maxime Beaumont commandera un GTG constitué désormais de 287 militaires des escadrons II/3 Mont-Saint-Aignan, 11/1 Satory, 28/1 Drancy, 13/3 Pontivy, 14/6 Perpignan et 11/9 Villeneuve-d’Ascq. Ayant déjà servi en 2021 dans ce cadre, il présente l’avantage de connaître le territoire ainsi que ses problématiques sécuritaires. Dans son mot d’accueil, le général Olivier Capelle lui a transmis les éléments de contexte nécessaires à la réussite de ses missions.
Michel-Henri Mattera reçoit la Légion d’honneur
Thierry Suquet, le préfet de Mayotte, a remis, lundi 7 novembre, l’insigne de chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur à Michel-Henri Mattera, le directeur de la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS). Cette décoration récompense un parcours personnel et professionnel engagé.
Ce n’est pas seulement l’histoire d’un beau parcours, c’est surtout le signe d’une attention à l’autre, d’une capacité à accompagner, d’un engagement au service qui en besoin. « Vous n’avez peut-être pas risqué votre vie, mais vous l’avez donné à la République, qui est votre référence. C’est pour cette vie consacrée à la République, que vous êtes aujourd’hui honoré de la plus haute distinction française », a déclaré le préfet de Mayotte, à l’attention du nouveau récipiendaire.
Covid-19 : une campagne de vaccination de rappel pour plus fragiles
La vaccination contre le Covid-19 est l’arme la plus efficace que nous avons contre la maladie. L’épidémie n’est pas terminée et il nous faut rester vigilant face à la circulation du virus. De nouveaux variants apparaissent et les vaccins s’adaptent en ciblant particulièrement ces nouveaux variants. Actuellement, la circulation du virus est faible sur l’île. Le dernier point épidémiologique fait état 19 cas sur la semaine du 24 au 30 octobre et d’un taux d’incidence de 6,4.
Toutefois, une nouvelle campagne de rappel de vaccination contre le Covid-19 à destination des populations les plus fragiles a été lancée le 3 octobre. Au fil du temps, l’immunité développée par le vaccin diminue, c’est pourquoi une nouvelle dose de rappel est nécessaire. Elle permet de stimuler son immunité et de se protéger contre les formes graves de la maladie. Notamment face au variant Omicron. En effet, quelques semaines après son apparition, le variant Omicron est devenu majoritaire sur le territoire. Même s’il est moins menaçant que la souche initiale du Covid-19, il reste beaucoup plus contagieux, particulièrement pour les personnes les plus fragiles. Des nouveaux vaccins à ARN-messager bivalents, c’est-à-dire protégeant à la fois contre la souche initiale du Covid-19 mais aussi contre le variant Omicron ont été développés : il s’agit de ces vaccins qui sont proposés dans le cadre de cette campagne de rappel. Dans la situation actuelle de reprise épidémique en métropole, il s’agit d’utiliser tous les outils en notre possession pour protéger les populations les plus à risque.
Ce nouveau rappel de vaccin concerne les personnes à risque de formes graves de Covid-19 et leur entourage. Il est indiqué quel que soit le schéma vaccinal de rappel antérieur (que la personne ait déjà reçu ou non une ou plusieurs injections de rappel) dans les cas suivants : éligible au rappel dès trois mois après ma précédente dose de vaccin ou ma dernière infection (si plus de 80 ans ou immunodéprimé) ou éligible au rappel dès six mois après ma précédente dose de vaccin ou ma dernière infection (si entre 60 et 79 ans, enceinte, à risque de forme grave de Covid-19, fait partie de l’entourage d’une personne fragile ou professionnel des secteurs de la santé et du médico-social).
Pour rappel, la campagne de vaccination anti grippale a démarré le 6 septembre. La Haute Autorité de Santé recommande de proposer l’administration simultanée des vaccins contre le Covid-19 et contre la grippe saisonnière dès lors qu’une personne est éligible aux deux vaccinations.
Koungou, Mamoudzou et Petite-Terre concernés par des coupures d’eau, ce mardi
Une partie du nord-est de l’île connaît une nouvelle interruption de son alimentation en eau, ce mardi 8 novembre. De 18h à 5h, ce mercredi, la commune de Pamandzi et le quartier de la Vigie en Petite-Terre, les villages de Majicavo-Lamir, Majicavo-Koropa, Koungou, ainsi que les Hauts-Vallons et le village de Mamoudzou sont concernés par ces coupures. « La société Mahoraise des eaux informe les usagers que le système de distribution d’eau a tendance à se déséquilibrer naturellement malgré les coupures du week-end dernier. En particulier, le réservoir de Maji-Haut présente un niveau très bas à cette heure-ci, ce qui justifie une autre coupure pour tenter d’équilibrer la distribution », justifie l’exploitant du réseau mahorais. En effet, la semaine dernière, des difficultés de production d’eau potable sur ce secteur avaient poussé la SMAE à mettre en place des tours d’eau le temps du week-end.
Une école de Labattoir boycottée par des parents excédés
Après les collèges et les lycées voilà que l’insécurité s’invite à présent dans les écoles maternelles. Vandalisée durant le week-end, l’école maternelle Badamiers 3 à Labattoir est devenue la source d’une inquiétude grandissante chez les parents d’élèves qui ont choisi de garder leurs enfants à la maison. Une vidéo qui circule depuis 48 heures, y compris sur les réseaux sociaux, met le feu aux poudres. Elle montre des salles de classes délabrées. Des conditions sanitaires compliquées s’ajoutent à l’insécurité tout court.
La colère gronde chez les parents d’élèves scolarisés à la maternelle Ali Baco Chaba de Labattoir. Une vingtaine d’entre eux étaient réunis dans la cour de l’école dans la matinée de mardi, attendant l’issue d’une réunion entre leurs délégués, une représentante du rectorat de Mayotte, l’adjointe au maire de Dzaoudzi en charge des questions scolaires, le directeur de l’école et des représentants des services municipaux. Objet de cette colère, l’inspectrice dépêchée sur les lieux par le rectorat pour présider cette réunion aurait catégoriquement refusé de les entendre, privilégiant une rencontre à huit clos avec leurs seuls délégués. Ils estiment quant à eux que l’insécurité qui frappe ce groupement d’écoles depuis plusieurs années est un secret de polichinelle qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Rien que pour la seule école maternelle Ali Baco Chaba sous les feux de l’actualité en ce début de semaine, elle aurait été visitée par les « dakouanes » (surnoms que s’attribuent les délinquants des quartiers chauds de la ville) deux fois en quinze jours. Mais il n’y pas qu’elle, la maternelle voisine dite Saîd Combo Yacout a également été la cible des vandales, qui s’en sont pris au mobilier et au carrelage marqué à l’encre indélébile. De la petite monnaie (des cotisations pour les photos de classes) aurait également été dérobée. Conséquence, des périscolaires contraints de passer la matinée de lundi sur une natte sous un pré haut. Une école primaire voisine a eu les murs badigeonnés d’excréments. Un local contenant des goûters a également été ciblé, mais les portes n’auraient pas cédé. Excédés par ces actes de délinquance répétitifs, les parents d’élèves ont décidé de ne plus envoyer leurs enfants en cours tant que leur sécurité de sera pas garantie. Une décision que regrette le rectorat de Mayotte, lequel estime que la sécurité des lieux incombe à la municipalité de Dzaoudzi-Labattoir, propriétaire des bâtiments.

Menace de fermeture du groupement scolaire
Une parente métropolitaine arrivée sur le territoire il y a presque deux ans confie qu’une machette aurait été plantée il y a quinze jours par les délinquants sur la branche d’un manguier situé dans la cour de l’école comme un signe d’avertissement. Des faits que les autorités concernées veulent absolument garder sous silence, selon elle, mais que les parents d’élèves réunis devant l’école trouvent inacceptables et insoutenables parlant tous des traumatismes que ces actes de délinquance font subir à leurs enfants. Ils réclament des policiers municipaux devant les écoles aux heures de cours et des gardiens au sein des bâtiments 24h/24h. Ils donnent un délai de deux semaines à la commune pour remédier à la situation, à défaut, ils annoncent qu’ils reviendront en masse fermer l’ensemble du groupement scolaire jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause. Une deuxième réunion de crise s’est tenue en milieu d’après-midi sur invitation de la municipalité pour essayer de convaincre les délégués des parents d’élèves de revenir sur leur décision. Outre ces derniers, l’adjointe au maire chargée des affaires scolaires (qui n’a pas souhaité s’exprimer dans les médias tout au long de la journée), le directeur de cabinet du maire de Dzaoudzi, le directeur des services de la police municipale et le directeur de l’établissement scolaire. Autre sujet d’inquiétude pour les parents d’élèves, la décrépitude des locaux et l’état de délabrement du mobilier. Ils s’indignent des conditions de travail des enseignants et font circuler, y compris sur les réseaux sociaux, une vidéo montrant l’envers du décor au grand dame de l’inspectrice du rectorat. « Pendant que l’ARS Mayotte multiplie les messages de sensibilisation sur les risques de propagation de maladies par les rats, qui peuvent être mortelles dans certains cas, ces animaux se baladent par légion dans les bâtiments. Tous les matins, mon fils refuse de venir en cours depuis qu’il en a croisé dans les toilettes de l’école », explique une parente d’élève. Joint par nos soins, l’ancien collaborateur du maire de Dzaoudzi en charge des affaires scolaires, Abdou Boina Djoumbé, confie que ce bâtiment a été construit en 1990 et qu’il doit être rénové prochainement avec des fonds spécifiques de l’État, que les travaux tardent à démarrer en raison de lenteurs administratives subies dans le traitement du dossier.

L’agriculture bio veut se structurer à Mayotte

Une trentaine d’agriculteurs sont actuellement accompagnés vers la certification bio par l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte. L’objectif : structurer la filière pour répondre à la demande. Même si de nombreux freins persistent.
En 2017, la direction de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (Daaf) rendait publiques ses analyses sur les taux de pesticides relevés dans certains produits de maraîchage. Et révélait notamment des taux 27 fois supérieurs à la norme dans certaines tomates mahoraises. « Ces révélations ont généré une grande défiance chez les consommateurs. Certains assurent d’ailleurs ne plus consommer de produits maraîchers », contextualise Calvin Picker, conseiller pour le développement de l’agriculture biologique au sein de l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam). C’est notamment pour répondre à la demande en produits bio que l’organisation s’est donnée pour mission de structurer l’agriculture biologique. Une démarche initiée il y a trois ans, grâce à une aide du fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) d’environ 200.000 €. « On a commencé à accompagner les agriculteurs et essayé de comprendre quelles étaient les problématiques locales. La principale est l’absence de traçabilité. Certains agriculteurs ne savent ni lire ni écrire, ils n’utilisent pas de factures et les transactions se font en espèces », souligne Yves Michel Daunar, directeur de l’Epfam. Pour l’organisation, l’un des enjeux est donc de changer ces pratiques.
Trente agriculteurs accompagnés par an
En 2019, l’Epfam a commencé par accompagner treize agriculteurs. Aujourd’hui, trente professionnels supplémentaires sont épaulés sur le volet technique, administratif et dans la recherche de débouchés. « L’idée est désormais d’accompagner en moyenne trente agriculteurs supplémentaires par an », souligne le conseiller de l’Epfam. Pour ce faire, l’établissement bénéficie d’une aide un peu plus conséquente du fonds européen de l’ordre d’un million d’euros. « L’objectif est d’aller plus loin dans l’accompagnement », annonce son directeur. Notamment en créant une pépinière de pousses, avec des semences bio importées, qui permettront aux agriculteurs de mettre directement leurs plans en culture. Depuis le début de l’accompagnement, quatre agriculteurs mahorais ont été certifiés bios. Ils ont démarré sur des terrains en friche. Les autres sont actuellement en conversion.
Assani Boinaidi fait partie des rares agriculteurs bio du territoire. Installé il y a six mois dans sa ferme des Trois litchis, à Bandrélé, il cultive des aubergines, des tomates, du basilic ou encore des salades. « J’ai commencé à faire du maraîchage sur mon toit de 200 m², je plantais des brèdes et des tomates. Puis j’ai été retenu dans le cadre d’un appel à projets, pour s’installer sur une parcelle en friche du pôle agricole de Mro Mouhou, à Bandrélé », relate le maraîcher. Le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben, souhaitait en effet « développer l’agriculture sur son territoire ». Pour l’agriculteur, qui travaillait en bio, l’idée était d’étoffer ses cultures, d’expérimenter de nouvelles variétés de tomates afin d’identifier les plus résistantes mais surtout, « de mieux valoriser les produits. »
Une volonté partagée par Antoy Abdallah, revenu de métropole il y a trois ans pour se lancer dans l’agriculture. « C’est un métier difficile. Si les produits ne sont pas valorisés, c’est du gâchis. Avoir ce label permet d’être plus rentable. D’autant qu’une grande partie des produits sont déjà bio, il leur manque juste un tampon pour l’attester », estime l’exploitant de Kani-Kéli, qui se spécialise dans la production de vanille, mais également de produits maraîchers comme les aubergines, la patate douce, le piment ou le manioc.
Une absence d’organisme certificateur
Pour autant, certains freins bloquent encore le développement de la filière. L’absence d’organisme certificateur, d’abord, empêche les exploitants agricoles d’être audités et donc d’obtenir le label « Agriculture biologique ». « Il n’est vraiment pas évident de faire venir un auditeur sur place », souligne Calvin Picker. Les semences bio ne sont pas non plus produites sur le territoire. Elles doivent être importées et la rareté de la demande empêche la filière de se structurer. « La réglementation et le cahier des charges ne prennent pas non plus en compte un certain nombre de caractéristiques mahoraises », reconnaît, pour sa part, Thierry Suquet. Mais malgré ses contraintes, le préfet de Mayotte estime que « l’île peut devenir un territoire fertile pour l’agriculture biologique ».
« Je ne savais pas qu’ils étaient clandestins »
Un maçon de Chirongui a été condamné à un an de prison, dont six mois avec sursis, ce mardi 8 novembre. Il a été arrêté un mois après avoir été surpris en train de transporter 17 clandestins qui venaient juste de débarquer à M’tsangamouji, dans la nuit du 21 au 22 mars 2021.
Son arrivée tardive au tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi 8 novembre, lui a peut-être permis de réduire un peu sa peine. L’homme de 39 ans est entré dans salle d’audience au moment des réquisitions du Parquet, expliquant qu’il n’avait pas été orienté vers la bonne salle du tribunal judiciaire. Malgré ce contre-temps, il a été invité à donner quand même sa version des faits concernant de l’aide à la circulation d’étrangers en France, un refus d’obtempérer et la mise en danger d’autrui. Dans la soirée du 21 mars 2021, vers minuit, alors que les gendarmes ont appris qu’une embarcation transportant des clandestins venait de d’arriver sur les côtes, un barrage est installé à Sada. Deux véhicules l’un derrière l’autre forcent alors le contrôle. Ils sont immobilisés un peu plus loin. Dans le premier, le prévenu refuse de suivre les militaires. Pire, il se débat et, grâce à l’intervention de l’autre conducteur, il réussit à s’enfuir dans la forêt. Il laisse alors ses 17 passagers avec les gendarmes. Ce n’est qu’un mois plus tard qu’il est finalement interpellé.
Sa présence près de la plage a été constatée
Sans avocat à l’audience, ce maçon de Chirongui et père de trois enfants a bien du mal à se défendre, même s’il essaye d’avoir réponse à tout. Ce soir-là, s’il a pris l’utilitaire de son neveu, « c’est pour aller chercher un frigo ». Il l’utilisait de nuit puisque le véhicule « n’était pas en règle ». « Un monsieur m’a arrêté et m’a demandé de les emmener. Je ne savais pas qu’ils étaient clandestins ni combien ils étaient », raconte-il, ce mardi. Sa défense paraît un peu juste, surtout au vu de l’enquête qui a déterminé que l’homme originaire également des Comores est allé directement sur la plage chercher les clandestins. Ces derniers, venus d’Anjouan, ont confirmé avoir payé « cinquante euros par personne » pour être acheminés vers le sud.
Pour le refus d’obtempérer, il confirme avoir traversé la zone de contrôle parce qu’il était paniqué. « – Mais je me suis bien arrêté un peu plus loin. – Attendez, vous vous êtes cachés dans la campagne pendant un mois », fait remarquer Julie Vignard, la présidente du tribunal. « -Non, je n’étais pas caché. -Vous vous êtes rendus à la gendarmerie ? – Heu… » Quant à la plaque d’immatriculation de l’utilitaire couverte de boue, il répond que « c’était la saison des pluies ».
Le représentant du ministère public, Anthony Chaussy, a requis dix-huit mois de prison ferme, puis finalement douze après avoir constaté que le prévenu s’était déplacé. Il a demandé également une interdiction du territoire français (ITF) de cinq ans. Le tribunal l’a suivi sur la durée de la peine, mais l’a assorti d’un sursis de six mois.
Elle volait sa patronne pour recharger le crédit de son téléphone
Une employée de maison d’une trentaine d’années a été condamnée à trois mois de prison avec sursis pour avoir escroqué sa patronne. Le 18 mars 2020, à Mamoudzou, elle a pris une photographie de la carte bancaire posée sur sa table. Puis, elle a procédé à la recharge des crédits de son téléphone portable pour treize euros. Agé de 27 ans, une de ses amies (poursuivie elle aussi) en a fait de même pour vingt euros, tout comme un autre ami. Tous ont reconnu les faits. Cependant, au regard de la somme subtilisée en quelques jours (1.720 euros), la photographie de la carte est sans doute passée dans beaucoup plus de mains que prévu. Par décision contradictoire, le tribunal correctionnel a infligé trois mois de prison avec sursis aux deux femmes. La demande de partie civile a bien été reçue, mais la plaignante, absente de l’audience, n’a pas estimé son préjudice.
Des villages de Koungou, Mamoudzou et Petite-Terre concernés par des coupures d’eau, ce mardi

Une partie du nord-est de l’île va connaître une nouvelle interruption de son alimentation en eau, ce mardi 8 novembre. De 18h à 5h, ce mercredi, la commune de Pamandzi et le quartier de la Vigie en Petite-Terre, les villages de Majicavo-Lamir, Majicavo-Koropa, Koungou, ainsi que les Hauts-Vallons et le village de Mamoudzou sont concernés par ces coupures.
« La société Mahoraise des eaux informe les usagers que le système de distribution d’eau a tendance à se déséquilibrer naturellement malgré les coupures du week-end dernier. En particulier, le réservoir de Maji-Haut présente un niveau très bas à cette heure-ci, ce qui justifie une autre coupure pour tenter d’équilibrer la distribution », justifie l’exploitant du réseau mahorais. En effet, la semaine dernière, des difficultés de production d’eau potable sur ce secteur avaient poussé la SMAE à mettre en place des tours d’eau le temps du week-end.
Un nouveau dispositif de participation citoyenne dans les territoires ultramarins
En avril 2022, le CESE (Conseil économique, social et environnemental) a engagé un projet d’avis pour identifier des pistes concrètes d’améliorations et de solutions pour faciliter les déplacements de toutes et tous dans les zones peu denses. Dans ce cadre, il a lancé une large consultation à travers la mise en ligne d’une plateforme participative qui permet de donner directement la parole aux citoyens. Afin d’inclure l’ensemble des territoires les plus éloignés, cette plateforme est complétée, pour les territoires ultramarins, du dispositif « Concerto » qui permet d’aller vers les citoyens pour recueillir leurs avis et solutions dans le cadre de la consultation. Lancé ce jeudi 3 novembre, ce dispositif vise à recueillir par l’intermédiaire des réseaux de La Poste, la contribution dans les départements d’Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Mayotte) des citoyens résidants dans les zones les plus difficilement accessibles et les moins peuplées. Il s’agit d’une démarche inédite pour permettre la participation du plus grand nombre, notamment les populations les plus fragiles.
Une lettre d’invitation à participer a été adressée à 76 000 foyers d’ultra-marins. Depuis jeudi, les facteurs seront mobilisés dans le cadre de leur tournée postale pour présenter la consultation aux habitants. Des ambassadeurs munis de tablettes seront présents dans quinze bureaux de Poste aux heures d’ouverture durant trois semaines afin de recueillir les contributions des citoyennes et citoyens sur la plateforme. Une plateforme en ligne ouverte à tous les citoyens où ils peuvent répondre à un questionnaire et faire remonter leurs problématiques et solutions, accessible à ce lien : participez.lecese.fr
Les Journées périnatales de Mayotte, c’est mercredi et jeudi à l’hôtel Sakouli
Le réseau périnatal de Mayotte organise la neuvième édition des Journées périnatales de Mayotte, ces mercredi 9 et jeudi 10 novembre, à l’hôtel Sakouli. Ce colloque, temps fort médical à Mayotte, permettra aux professionnels de la santé périnatale de se réunir et d’échanger sur des thématiques importantes. Cette année, sous la présidence du Dr Abdoul Karim Abaine, directeur général adjoint à la direction du pôle santé, famille, enfance du conseil départemental de Mayotte. Cette édition abordera les grossesses précoces, la prise en charge des mineures et prévention à Mayotte, la trisomie 21 à Mayotte et sa prise en charge également, ainsi que de nombreux sujets scientifiques en lien avec la santé de la mère et du nouveau-né.
Ces journées de conférences (sur inscription obligatoire) s’adressent aux gynécologues-obstétriciens, pédiatres, sage-femmes, médecins généralistes, infirmiers, puériculteurs, psychologues.
Un forum pour promouvoir Mayotte à Bruxelles, ce mardi
Plusieurs organismes mahorais sont actuellement en Belgique en vue d’améliorer l’image de Mayotte à l’international. A Bruxelles, au cœur de l’Europe, le forum « Invest in Mayotte » de ce mardi insiste donc sur la stratégie de développement du territoire et ses atouts. Parmi les personnalités présentes, il y a Zamimou Ahamadi, la présidente de l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim), le conseiller départemental Nadjayedine Sidi ou Ali Soula, le directeur général du GIP Europe. Une large place est laissée à l’économie maritime de l’île aux parfums puisqu’on y retrouve également les représentants du port de Longoni, de la pêche avec Sittirati Mohammed, la présidente du Cluster Maritime de Mayotte et la Chambre de commerce et d’industrie mahoraise. La transition énergétique et le développement touristique, autres enjeux importants du territoire, y sont également abordés.
Plus de 1.200 élèves attendus au cross académique UNSS
Des sportifs des écoles primaires, collèges et lycées se retrouveront à Ouangani pour le cross académique UNSS, ce mercredi. Les épreuves auront lieu de 8h à 13h. A 9h30, la course « le Défit » permettra à des élèves en situation de handicap ou en difficultés de s’élancer dans une marche-course solidaire en compagnie de leurs camarades.
Les Assises économiques des outre-mer se tiendront le mardi 6 décembre
Lors d’un événement 100% digital, organisé par le groupe Ouest-France, le marin et l’agence de communication Ilago, en partenariat avec la Fedom, le Cluster Maritime Français et le ministère des Outre-mer, les acteurs publics et privés échangeront sur le thème « Entreprendre Ensemble ». Rendez-vous en ligne et « en live » le mardi 6 décembre, de 9h à 18h15 (heure en métropole), gratuitement et sans inscription.
Un événement à suivre depuis les sites internet des Assises et de ses partenaires médias (20 Minutes, Outremers 360, France Guyane, France Antilles, Ouest-France, le marin). L’économie des Outre-mer est tournée vers l’Hexagone, les pays voisins, les bassins régionaux. Pour se développer, l’Outre-mer ne peut pas reposer que sur « l’entre-soi » des affaires. Alors pour commercer et négocier au loin avec les uns ou au plus près avec les autres, l’entreprendre ensemble est primordial. Il s’agit de renforcer les connexions entre les marchés, les adapter aux contextes locaux, nationaux, internationaux. Tout en pensant un développement économique au service des territoires sans desservir leur environnement. D’où l’urgence d’une transition énergétique et d’une promotion de la production et l’innovation locales. Pour y parvenir, quelles nouvelles sources de financement sont mobilisables pour créer de la richesse et rassurer les investisseurs ?
Le salon de l’orientation se poursuit cette semaine
Le Salon régional de l’orientation à destination des lycéens et de leurs parents se tient jusqu’au 14 novembre dans les lycées de l’académie de Mayotte. En amont de la formulation des vœux sur Parcoursup, l’objectif est d’accompagner les futurs bacheliers, et leurs parents, dans la construction de leur projet de formation. Le Salon régional de l’Orientation leur permettra de s’informer sur l’offre de formation dans l’enseignement supérieur et sur les dispositifs d’aide à leur future vie étudiante (bourses, mobilité, logement, etc.).
Les élèves et leurs parents y ont la possibilité d’échanger avec les intervenants des lycées (BTS, CPGE, Mentions Complémentaires, ….), du CUFR, de l’IFSI, de l’IRTS, des écoles ESCGM, VATEL, du CNAM, du campus connecté, des services du Conseil Départemental (la cité des métiers et la Division des Politiques Scolaires et Universitaires), de LADOM, du Rectorat (Dossier Social Etudiant), du Centre d’Information et d’Orientation, de la Délégation Régionale Académique à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports, des associations de familles et d’étudiants (AEJM, Action Logement, Émanciper Mayotte, Familles Rurales, Réseau LAHIKI, FAMM).
Après les lycées de Sada et Chirongui, respectivement vendredi et ce lundi, trois autres matinées (de 8h à 12h) sont prévues cette semaine. L’orientation étant une démarche de co-construction entre l’élève, les parents et les équipes éducatives, les familles sont invitées à accompagner leurs enfants selon le calendrier suivant : ce mardi au LPO des Lumières (avec LPO de Kawéni), mercredi au LPO de Petite-Terre et jeudi au LPO de Dembéni (avec LPO de Bandrélè), en présence du recteur de l’académie, Gilles Halbout. Un dernier événement est programmé le lundi 14 novembre au LPO Younnoussa-Bamana, à Mamoudzou.
Des feux de circulation à Passamaïnty dès la semaine prochaine

La première tranche des travaux du Caribus avance rapidement dans le sud de Mamoudzou. Une nouvelle étape sera normalement franchie, ce lundi 14 novembre, avec la fermeture d’un tronçon de la Nationale 2 à Passamaïnty et une déviation mise en place sur les futures voies de bus.
Les usagers de la route entre Dembéni et Mamoudzou ont pris l’habitude de voir les engins de chantier en action dans le sud de Mamoudzou depuis quelques mois. Ce lundi 14 novembre, selon le calendrier de la Cadéma (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou), la route entre le rond-point du cimetière de Passamaïnty et celui à l’entrée du bourg, devrait être coupée (voir plan). Pour ceux qui utilisent cette voie, parfois à très faible allure le matin, pas de panique, une déviation va voir le jour sur les voies de bus en train de voir le jour à quelques mètres. « Le tronçon est dévié afin de réaliser des travaux de traversées de chaussée sur la route nationale, ainsi que la pose d’un réseau d’eau potable sur l’ensemble du linéaire », explique Matthieu Duru, le chef des travaux.
Les véhicules sont donc reportés pour plusieurs mois sur ce qui deviendra en 2023 la voie réservée aux bus (BHNS : bus à haut niveau de service). Sur celle-ci, le pôle d’échange multimodal devrait également voir le jour. Sous cette appellation un peu barbare se cache un lieu où piétons, cyclistes et futurs bus de la Cadéma doivent se rencontrer en toute sécurité. L’agglomération réfléchit également à l’intégration ou non des taxis sur la première ligne empruntée par les bus. Autre nouveauté qui devrait être en vigueur dès lundi, des feux de circulation vont être placés au rond-point du cimetière. S’ils ne sont que temporaires, ils vont donner un aperçu de ce que sera le réseau routier allant de Passamaïnty au rond-point Baobab à la fin 2023 et le début théorique de la circulation des bus. « Il faudra dans un premier temps permettre à la population de s’adapter », considère Ludovic Mihai, le directeur Mobilité de la Cadéma.
Un chantier au nord plus compliqué
Est-ce que ces travaux vont entraîner des bouchons encore plus importants ? La Cadéma ne peut l’exclure, même si les déviations sont réalisées pour absorber le flux quotidien de véhicules vers le nord en début de journée et en sens inverse en fin d’après-midi. « C’est un petit mal pour un grand bien », déclare le directeur Mobilité. « C’est comme les études, c’est à la fin que ça va payer. »
Dans le nord de Mamoudzou, sur le futur tronçon Kawéni-Hauts-Vallons, le président de la Cadéma, Rachadi Saindou, en marge de la signature de conventions (voir ci-dessous), reconnaît « quelques freins ». Hormis l’avenue de l’Europe, entre le rond-point Méga et celui d’HD, peu d’artères ont connu des travaux pour le moment. La communauté d’agglomération mise pourtant sur une circulation des bus de Passamaïnty aux Hauts-Vallons « en 2027 ».
L’AFD préfinance Caribus à hauteur de 45 millions d’euros
L’enveloppe de 245 millions d’euros prévue pour l’ensemble des travaux nécessite un coup de pouce de partenaires. Si les subventions d’État et des Fonds européens doivent intervenir, la Cadéma a anticipé sur leur versement en signant sept conventions de préfinancement, ce lundi, avec l’Agence française de développement (voir Flash Infos du mercredi 2 novembre). Celle-ci verse ainsi 45 millions d’euros à la communauté d’agglomération, qui peut déjà s’atteler à son chantier. En retour, lesdites aides seront directement versées à l’agence.