La trêve n’aura duré qu’une petite semaine… Alors que les chauffeurs de bus ont exercé leur droit de retrait le mardi 20 septembre pour manifester leur colère face aux attaques subies, ils ont repris le chemin de la route le lundi 26 septembre. Mais tout porte à croire qu’ils risquent à nouveau de d’exprimer leur mécontentement à la suite de neuf caillassages de véhicules en ce début de semaine à Longoni. « En raison des dégâts occasionnés, tous les services de la zone Nord (N006, N018, N031, N052, N060, N063, N064, N066 et N080) ne pourront être pleinement assurés ce lundi après-midi 3 octobre », a indiqué en fin de matinée le réseau Halo.
Secourisme : les pompiers spécialisés dans les interventions en milieu périlleux en exercice à la SMTPC
Depuis 2016, le groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux (GRIMP) des sapeurs-pompiers porte secours dans des environnements particulièrement dangereux. À l’instar de vendredi dernier, dans une grue perchée à 22 mètres au sein de la société mahoraise de travaux publics et de construction (SMTPC) à l’occasion d’un exercice de sécurité. Focus sur cette unité spéciale.
Vendredi. 8h30. L’indication blanchâtre sur fond rouge « groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux » se fond dans le décor du parc « matériel bâtiment » la SMTPC (société mahoraise de travaux publics et de construction). À l’arrière du véhicule tout terrain, où des cordes soigneusement pliées s’entassent, une petite dizaine de sapeurs-pompiers peaufine une dernière fois son matériel. Seuls les cliquetis des mousquetons empilés sur un rail brisent tant bien que mal le silence de cathédrale ambiant.
Depuis l’autre bout, le responsable du site Kamal Combo invite d’un geste l’unité spéciale du service départemental d’incendie et de secours (Sdis) à le rejoindre pour un débriefing express. L’ordre du jour : un exercice de sécurité sur une grue à tour. Perché à 22 mètres de hauteur, l’ouvrier polyvalent Abdou Assane M’Gazidja simule un malaise.
Entre 45 minutes et 1h30 de préparation
Ni une ni deux, toute la bande se met en branle-bas de combat ! Les sergents Abdou Moussa et Harithi ainsi que le caporal Dhoul s’empressent d’escalader les escaliers pour prêter main-forte pendant que les sergents Idalhabib, Soulaiman et Oumar installent le dispositif au sol. « La durée de préparation dépend du niveau de difficulté », confie le conseiller technique au GRIMP depuis 2016, reconnaissable à son casque blanc. « Au minimum, il faut compter 45 minutes, mais cela peut monter jusqu’à 1h30. »
Une mise en pratique indispensable sachant que leur dernière mission officielle remonte au 1er août à Mliha plage, sur la commune de M’Tsangamouji, pour une assistance kwassa. « Mais nous n’avions pas pu manœuvrer à cause de l’accessibilité ce jour-là ! Nous avions dû appeler l’hélicoptère de la gendarmerie. » Une opération délicate, aux antipodes de celles plus banales réalisées plus régulièrement au mont Choungui pour venir en aide à des randonneurs blessés ou plus spécialement en Petite-Terre pour sortir des zébus tombés dans un puit…
Donnant-donnant pour les deux parties
Pour cette fin de semaine donc, à l’instar du 6 septembre au dépôt de Total situé à Longoni, les sapeurs-pompiers s’attellent à répéter leurs gammes. Ce qui n’est pas pour déplaire à Nicolas Lefevre, le responsable QSE (qualité sécurité environnement) régional de la SMTPC, qui y voit un intérêt tout aussi important pour ses collègues. « L’idée est de faire ce type d’évacuation une fois par an et d’être en lien avec les services de secours. Nous souhaitons développer ces exercices dans d’autres configurations, avec des accès difficiles ou des espaces confinés tels qu’un blocage au fond d’un regard. »
Pas le temps de déblatérer davantage que les soldats du feu s’apprêtent à passer à l’action. « C’est bon pour la tension de corde », crie Idalhabib. Après une dernière vérification, le treuil thermique se met en route. En l’espace d’une poignée de secondes, la barquette civière se retrouve dans le vide, en compagnie de Dhoul. Au sol, Assani Bourahima, le chef d’équipe plancher, reste bouche bée : « Il est bloqué de partout ! » Hilare au moment de poser ses pieds sur la terre ferme, le grutier se montre quant à lui beaucoup plus détendu qu’une heure auparavant, impatient de découvrir les photos de ses exploits. « C’est bon, il a bien atterri ? », lui demande Harithi, à peine redescendu en rappel. Prêt à affronter une mise en situation réelle cette fois-ci.
Quand la gestion d’Air Austral provoque la colère des passagers d’un Paris-Dzaoudzi

Les passagers du Paris-Dzaoudzi de samedi soir ont posé le pied sur Mayotte, les yeux fatigués, à 14h35, ce lundi après-midi. En effet, une panne d’aérofreins sur un des 787 de la compagnie d’Air Austral les a bloqués en métropole plus de vingt-quatre heures. Outre l’incident technique, c’est le manque de communication de la compagnie qui a provoqué des mécontentements et même des incidents pendant l’embarquement d’un autre avion vers La Réunion.
« Ce n’est pas le problème technique. Ça, on peut le comprendre. C’est davantage la gestion et la communication qui ne vont pas », raconte Matthieu Guyot. Le directeur adjoint du centre hospitalier de Mayotte fait partie des passagers du vol entre Paris et Dzaoudzi qui s’est transformé Paris-Saint-Denis-Dzaoudzi le soir suivant à cause d’une panne d’aérofreins. « La compagnie a dû retarder le vol dans un premier temps à cause d’un message de maintenance dans le cockpit », précise Emmanuelle Naoures, chargée de communication d’Air Austral. Le vol prévu au départ à 22h30, samedi soir, est d’abord repoussé à 23h. A 23h30 finalement, les passagers montent dans le boeing 787, avant d’en ressortir une heure plus tard. « La problématique tient au temps d’attente du retour des techniciens, c’est un temps assez long », confirme la chargée de communication. En effet, aucune communication n’arrive de la part de la compagnie. Ce n’est que vers 2h, que tout le monde est informé qu’il n’y aura pas de vol dans la nuit et qu’il faut revenir pour une nouvelle liaison prévue à 20h25 sur le même appareil. « Il n’y avait plus aucune disponibilité sur la plateforme d’hôtels », avance la salariée d’Air Austral pour expliquer l’absence de proposition d’hébergement. Une moitié dorme donc dans l’aérogare avec des oreillers et des couvertures sur les fauteuils, voire à même le sol. D’autres choisissent de trouver quand même un hôtel (dont le remboursement doit être effectué par la compagnie aérienne) ou de repartir dormir chez des proches ou chez eux. « On nous a dit qu’on n’aurait pas de problèmes pour rentrer avec la carte d’embarquement et avec les produits achetés au duty free. Mais la sécurité de l’aéroport n’a pas été informée, on a dû négocier », rapporte Clémentine Trimaille, une voyageuse.

Blocage temporaire d’un embarquement vers La Réunion
Plus tard dans la journée, vers 18h, quand l’horaire du vol de dimanche soir affiche à nouveau un retard, la pilule est trop dure à avaler après ce long temps d’attente, surtout que l’itinéraire comprend dorénavant un passage par La Réunion. En effet, le pilote du boeing 777, qui remplace l’appareil faisant défaut, n’a pas la certification pour atterrir à Mayotte. Il faut qu’un autre pilote réalise le trajet entre Saint-Denis et Mayotte. A côté, à la porte d’embarquement voisine, les Réunionnais commencent tranquillement à monter dans leur avion. Excédés, plusieurs passagers bloquent alors cet autre vol en demandant que les Réunionnais prennent le vol prévu plus tard. « On a vu une vingtaine de policiers arrivés et personne d’Air Austral », confirme le directeur adjoint du CHM. L’intervention de la police calme le jeu, à défaut de l’attente. « L’information a été confuse. Les passagers ont reçu un message, dimanche matin, disant que le vol est annulé et qu’un autre direct Paris-Dzaoudzi était prévu », reconnaît la chargée de communication, qui réitère « les excuses pour ces désagréments ». Finalement, l’embarquement se fait en quatrième vitesse vers 22h30, les voyageurs étant pressés de mettre fin à leur calvaire.
Une indemnité de 400 euros minimum
Le vol terminé, « les naufragés » d’Air Austral ont la possibilité de porter réclamation auprès de la compagnie. Un document a été distribué à l’arrivée à La Réunion. Il est indiqué, selon les règles européennes, que dans le cas d’une annulation d’un vol intracommunautaire de plus de 1.500 kilomètres, cela entraîne le versement d’une indemnité de 400 euros. Ce que confirme Air Austral. « L’indemnité sera versée dès qu’on aura reçu la réclamation », prévient Emmanuelle Naoures, avant de rajouter que « tous étaient mobilisés pour trouver une solution ». Pas sûr que les passagers épuisés, dont des enfants en bas âge, partagent le même avis.
En sortie Naturalistes, un groupe de douze personnes agressées au Mont Bénara
Ce dimanche 2 octobre, un groupe de douze randonneurs en sortie Naturalistes au Mont Bénara a été victime d’un vol au préjudice au niveau du Mont Bépilipili. Si les deux agresseurs se sont enfuis avec quelques téléphones portables et de l’argent liquide, certains promeneurs se sentent encore choqués.
Après une période d’accalmie en raison – vraisemblablement – de la présence dissuasive des gendarmes sur les chemins touristiques au cours des week-ends (voir Flash Infos du 4 septembre), les agressions repartent à la hausse en ce début d’année scolaire, et plus particulièrement ce dimanche 2 octobre. En sortie Naturalistes au Mont Bénara, un groupe de douze personnes a en effet eu la mauvaise surprise de se faire dépouiller de ses effets personnels. « C’était juste avant le Mont Bépilipili, dans un tout petit sentier étroit qui grimpe », relate l’une des douze participantes qui souhaite rester anonyme.
Lors d’une pause fraîcheur, vers 13h, la bande se fait dépasser par deux jeunes personnes, « d’une vingtaine d’années », armés chacun d’une machette et d’une pierre pour l’un d’eux. « J’ai vu direct qu’ils n’étaient pas là par hasard, ils n’allaient pas aux champs, ce n’était pas des agriculteurs », poursuit l’adhérente de l’association. Quelques minutes plus tard, les protagonistes se greffent parmi les randonneurs, l’un à l’avant, l’autre à l’arrière.
« Donne ton sac ou je te tue »
C’est alors que les ennuis commencent. « Donne ton sac ou je te tue » lâche alors l’un des agresseurs sur un ton agressif. En réponse, les randonneurs du jour s’exécutent sans résister. « Ils sont repartis avec cinq ou six portables et de l’argent liquide », confie la témoin de la scène. « On n’a même pas mangé, on est redescendus immédiatement, en à peine 1h30. »
De son côté, le président des Naturalistes, Michel Charpentier, confirme la tenue de cet événement regrettable même s’il précise ne recenser qu’une seule mésaventure en excursion au cours des quinze dernières années. « C’est la faute à pas de chance ! Après, vu le nombre de sorties que l’on fait (près de 200 par an), ce n’est pas surprenant que cela tombe sur nous à un moment donné », souffle-t-il. Avant d’indiquer : « D’après ce que j’ai appris récemment, il semble que ce soit la troisième agression sur [ce] site en moins d’un mois. » Une information non confirmée par la gendarmerie, qui a enregistré des dépôts de plainte à Hajangoua pour ce vol au préjudice.
Des sorties en lien avec les gendarmes comme solution ?
Reste à connaître les conséquences pour la suite en termes d’affluence sur ce type de rendez-vous récurrent. « D’un côté, on ne veut pas céder à la panique et tomber dans la psychose parce que ce n’est pas systématique. D’un autre, on doit trouver les moyens de renforcer nos consignes de sécurité et voir avec [les forces de l’ordre] pour ne pas être inquiétés », s’interroge Michel Charpentier. Une idée à creuser d’autant plus que la gendarmerie vient de relancer son opération « Matembézi Ya Ounafassi » (sorties tranquilles), qui intègre – normalement – le mont Bénara.
Néanmoins, pas sûr que cela soit suffisant à entendre l’une des victimes du dernier week-end… « Certains qui viennent d’arriver sur l’île réfléchissent à repartir avant l’heure… Ça donne pas envie de rester, je peux le comprendre. »
Mansour Kamardine : « ça va, la vie politique est ainsi faite »
Éléments importants de la majorité départementale, Mansour Kamardine et Tahamida Ibrahim ont cédé leurs sièges de conseillers départementaux, ce dimanche 2 octobre, lors de l’élection partielle. Ce revers électoral digéré, les deux ex-conseillers départementaux souhaitent « bonne chance » à leurs successeurs.
À Sada, la défaite de Mansour Kamardine, ancien maire de la commune et sans doute l’homme politique le plus connu de l’île, a été une surprise. Malgré une mobilisation importante entre les deux tours de l’élection départementale partielle (66.2% de suffrages exprimés), le Sadois et Tahamida Ibrahim n’ont pas réussi à combler leur léger retard du premier tour sur Soula Saïd-Souffou et Mariam Saïd Kalame (voir Flash Infos de ce lundi). « Quand on est Mahorais, quand on voit les souffrances au quotidien, quand on est investi depuis sa jeunesse, on a forcément envie de s’impliquer. Mais ça va, la vie politique est ainsi faite », constate celui qui reste tout de même député.
Alors qu’il a remporté les législatives en juin contre une coalition d’autres candidats, cette-fois-ci, l’élection était jouée d’avance selon lui, dénonçant par là une aide extérieure venue du port. « Quand j’ai vu ce qui se passait ce week-end, j’ai compris qu’on allait perdre. On a vu des hordes de jeunes arrivés en camions pour distribuer des victuailles, mabawas et alcools. À Chirongui, les militants m’ont dit que le combat est inégal », raconte-il, avant de souhaiter quand même « bonne chance aux vainqueurs ».
« Les gens mélangent avec ce qui se passe à la mairie de Chirongui »
Au conseil départemental, même s’il n’assurait pas de vice-présidence et que la présidence a été laissée à Ben Issa Ousseni, la voix du Sada comptait, notamment dans le conflit opposant le délégataire du port au Département. « C’est une question de vie pour les Mahorais. J’espère soit que le conseil départemental prenne la mesure de ce qui se passe, soit que le gouvernement s’attaque aux dysfonctionnements. » Même s’il restera attentif à ce qui se passe du côté de Longoni, il concède qu’il y a « trop d’enjeux pour une seule personne ».
« J’avais commencé à faire pas mal de choses », regrette également Tahamida Ibrahim, binôme de Mansour Kamardine. « Je ne sais pas, il faudrait leur demander », répond-elle, quand on la questionne sur le choix des habitants de son canton de se tourner vers le camp d’en face. Conseillère municipale de Chirongui, elle reconnaît que cette double-étiquette l’a peut-être pénalisée vu les déboires cette année de la municipalité. « J’ai l’impression que les gens mélangent avec ce qui se passe à la mairie de Chirongui », admet-elle. Toutefois, même si cette défaite est amère, celle qui est enseignante à Dembéni estime « qu’il n’y a pas mort d’homme » et compte continuer à s’investir en politique. Et l’ex-conseillère départementale a déjà prévenu. « On ne fera pas appel à la justice » pour provoquer une nouvelle élection partielle.
Quelles incidences sur la majorité au Département ?
En quittant le conseil départemental, Tahamida Ibrahim laisse le siège de deuxième vice-présidente en charge des finances et des affaires européennes. Alors qui pourra le combler la semaine prochaine (une nouvelle séance doit se tenir douze jours après l’élection) ? Soula Saïd-Souffou et Mariam Saïd Kalame ne sont pas fermés à l’idée de travailler avec la majorité, même si Ben Issa Ousseni a publiquement soutenu leurs adversaires. Interrogée dimanche soir, la candidate de Chirongui s’attendait d’ailleurs à un appel du président du conseil départemental « dans la soirée ». Comme indiqué ci-dessus, Mansour Kamardine s’est impliqué dans les affaires maritimes en prenant la présidence du conseil portuaire. Là aussi, il y a un poste à combler désormais.
Sécurité routière : les accidents de la route en hausse cette année
Trois personnes sont décédées à bord de leur voiture ce samedi 1er octobre, à Ironi Bé. Un accident loin d’être isolé. Selon la gendarmerie, la hausse du nombre de collisions serait liée à l’augmentation de la population et à des vitesses inadaptées.
Samedi 1er octobre, trois personnes ont perdu la vie dans un choc frontal entre un bus scolaire et une voiture. Deux des passagers du véhicule sont décédés sur le lieu de l’accident, à la sortie d’un virage, à Ironi Bé. Le troisième a succombé à ses blessures. Un drame qui s’ajoute à la série d’accidents ayant eu lieu cette année. Le 11 juin dernier, un automobiliste, sous l’emprise de l’alcool, fauchait une femme d’une soixantaine d’années sur la terrasse de sa maison à Tsingoni, ne lui laissant aucune chance de survie. À peine un mois plus tôt, c’est une sage-femme de 26 ans qui décédait au guidon de son scooter à Bandrélé. Après avoir été percutée par un véhicule qui tentait de la doubler dans l’obscurité, à 4h30 du matin. Au total, au moins 11 personnes ont perdu la vie sur les routes à Mayotte depuis début 2022. Soit autant que sur toute l’année 2021. Et même plus qu’en 2020, où neuf personnes étaient décédées sur les routes de l’île.
« Des accidents liés à une vitesse inadaptée »
« On constate une hausse des accidents cette année. Les collisions sont souvent liées à une vitesse inadaptée, des prises de risques qui conduisent à des drames. C’est ce qu’il s’est passé samedi, la voiture a doublé alors qu’elle avait une mauvaise visibilité dans le virage », déplore le colonel Olivier Casties. Selon la gendarmerie, les comportements inadaptés et les dépassements dans de mauvaises conditions sont les principales causes des accidents. « Et nous avons une certitude : la population augmente, mais le réseau routier est toujours le même. Lorsqu’il y a des embouteillages, bien sûr, il y a peu de collision, mais dès qu’il y a un peu d’espace, ils reprennent de la vitesse », estime le colonel.
Des opérations de contrôle « quotidiennes »
Pour tenter de limiter les accidents, la gendarmerie organise des opérations de contrôle. « L’idée n’est pas uniquement de faire de la sécurité routière, mais du contrôle de flux au sens large. Nous nous situons sur les voies principales afin de réguler la circulation, mais également de lutter contre l’immigration clandestine. C’est de cette façon que nous trouvons notamment des personnes recherchées », précise le colonel Casties. Au total, les 280 gendarmes de Mayotte, aidés par le même nombre de gendarmes mobiles, assurent cette mission « au quotidien ».
Théophane « Guito » Narayanin condamné à un an de prison avec sursis
Le chef d’entreprise réunionnais a été reconnu coupable de blessures volontaires avec incapacité supérieure à trois mois par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence dans le cadre du travail d’un employé, de mise à disposition de travailleur d’équipement de travail sans information ou formation et embauche de salarié sans visite médicale. Le 5 mai 2016, en effet, un ouvrier d’IBS s’est blessé gravement au bras à cause d’une manœuvre autour d’un tapis amenant la roche dans une machine de concassage sur le site de Kangani. L’inspection du travail a relevé les divers manquements lors d’un contrôle suite à l’accident. Si le chef d’équipe a été relaxé, la société a été condamnée à verser une amende de 100.000 euros assortie d’un sursis pour la moitié de cette somme.
Formation aux violences urbaines pour les policiers du groupe d’appui opérationnel
Le jeudi 29 septembre, les policiers du groupe d’appui opérationnel du service territorial de la police aux frontières de Mayotte ont suivi une journée de formation relative aux violences urbaines. Si ce stage est ordinairement proposé aux effectifs de la sécurité publique, l’organisation interne de la direction territoriale et l’impérieuse nécessité pour l’ensemble des policiers de voie publique de travailler en sécurité, ont permis d’élargir son public.
Progressions en sécurité, bonds offensifs, réductions de barricade, séances de tir ont été le menu de cette formation continue, dispensée à 28 policiers, pendant près de six heures par les formateurs aux techniques et à la sécurité en intervention de la police nationale de Mayotte.
Baisse du prix de l’essence et légère augmentation de celui du gazole
Comme le prévoit la réglementation, le préfet fixe mensuellement les prix maximums des produits pétroliers suivants : supercarburant sans plomb, gazole routier et maritime, mélange détaxé, pétrole lampant, et gaz de pétrole liquéfié.
Ces prix maximums (toutes taxes comprises) sont calculés en trois temps. Tout d’abord, les prix maximums hors taxe sont établis à partir d’une méthode de calcul mentionnée dans la réglementation et de données objectivables. Ils prennent en compte les coûts supportés par les entreprises et la rémunération des capitaux ou, le cas échéant, de leur marge commerciale. Ensuite, les prix maximums toutes taxes comprises sont déterminés en ajoutant aux prix hors taxe le montant des différentes taxes applicables, notamment la fiscalité indirecte locale, dont les taux et tarifs sont déterminés par le conseil départemental et dont les recettes contribuent aux financements des collectivités locales. Enfin, la remise forfaitaire de 25 centimes par litre de carburant, financée par l’État, est appliquée aux prix toutes taxes comprises.
Pour le mois d’octobre, les prix des produits pétroliers enregistrent une baisse en ce qui concerne l’essence (-0.07) et une légère augmentation pour le gazole (+0.01), en raison de plusieurs facteurs. L’évolution des cours du carburant : les cotations moyennes des produits pétroliers baisses sur les 15 premiers jours du mois de septembre (-12% pour l’essence et -2% pour le gazole). La parité euro-dollar : la dépréciation de l’euro par rapport au dollar (-2%). L’évolution de la fiscalité indirecte : maintien de la remise de 7.4 centimes de la taxe spéciale de consommation sur le prix de l’essence et du gazole routier par le conseil départemental de Mayotte. Le maintien de l’aide exceptionnelle financée par l’État : par décret du 22 août, l’aide exceptionnelle est prolongée jusqu’au 31 décembre et est majoré à 25 centimes d’euros par litre jusqu’au 31 octobre.
Journées portes ouvertes des France services du 3 au 15 octobre
Douze France services sont ouvertes sur le département pour proposer un lieu d’échange pour toutes vos démarches du quotidien. C’est un service public de proximité, plus humain et plus accessible qui se déploie au plus proche de vous.
Ces espaces ouverts à tous, modernes et conviviaux, vous permettent d’accéder dans un seul et même lieu aux principaux organismes de services publics : les services des ministères de l’Intérieur et de la Justice, les Finances publiques, Pôle emploi, la caisse de sécurité sociale de Mayotte, la Poste et également d’autres partenaires comme la Mission locale et les services municipaux.
En complément des démarches administratives, chaque France services vous donne accès à des postes informatiques en libre-service. Dans le cadre des Journées portes ouvertes, les 12 FS ouvrent leurs portes gratuitement, pour vous faire découvrir une partie de leurs services.
Point d’avancement sur les dossiers de la piscine olympique et du transfert des routes nationales
Une commission permanente a eu lieu le jeudi 29 septembre dans la salle de cinéma Alpa-Joe, sous l’égide du président du conseil départemental, Ben Issa Ousséni. L’ordre du jour a porté sur 36 rapports dont deux rapports complémentaires, tous adoptés.
Plusieurs rapports phares ont plus particulièrement attiré l’attention des élus. Il s’agit, notamment, celui relatif au lancement de la procédure de déclaration d’utilité publique pour le projet de la piscine olympique de Kawéni. La réalisation de cet équipement est nécessaire afin de pallier au manque d’infrastructures sportives sur le territoire, sans oublier l’obligation d’en disposer un pour accueillir les Jeux des Îles de l’océan Indien de 2027. Or, le terrain est actuellement occupé par une direction du Département, une exploitation agricole et des occupants ayant réalisé des clôtures en dur. D’où la nécessité de lancer la procédure de DUP.
Dans cette même commission (aménagement du territoire), les conseillers départementaux se sont penchés sur le transfert des routes nationales à la collectivité. En l’espèce, la préfecture de Mayotte a adressé au chef de l’exécutif un courrier lui indiquant cette possibilité. Afin d’appréhender cette gestion, l’assemblée délibérante demande que ce transfert soit effectif qu’à partir du 1er janvier 2026.
Parmi les rapports adoptés, notons également l’adoption d’un règlement simplifié pour la mise aux normes des taxis de Mayotte (avec des commissions exceptionnelles d’aide aux artisans taxis), une aide à la modernisation de très petites exploitations agricoles (530.000 euros au total), l’attribution d’une subvention à un projet de valorisation des plantes médicinales (archives orales), la validation d’une convention de partenariat entre le musée de Mayotte et l’association Musique à Mayotte sur la connaissance et la valorisation des instruments de musique (11.000 euros), l’aide financière (30.000 euros) du Département à la commune d’Acoua dans le cadre du contrat local de santé (CLS) avec l’agence régionale de santé et la préfecture, la participation du conseil départemental au déploiement du programme service d’accompagnement à la rénovation énergétique à Mayotte (386.000 euros sur deux ans).
Un corps calciné découvert dans un champ à Sohoa
Ce dimanche matin, des agriculteurs du village de Sohoa, commune de Chiconi, ont trouvé en allant aux champs la dépouille visiblement incendiée d’une personne. Une équipe de la section de recherches de la gendarmerie a été envoyée sur place pour tenter d’identifier le corps et connaître les circonstances de sa mort. Yann Le Bris, le procureur de la République, confirme qu’une enquête a été ouverte après la découverte du cadavre.
Deux personnes perdent la vie dans un accident à Tsararano
Un bus scolaire et une voiture sont entrés en collision frontalement, samedi matin, vers 6h30, dans la montée entre Tsararano et Ironi Bé. Selon Abdoul Kamardine, conseiller départemental de Mayotte et président du Sdis 976 (service départemental d’incendie et de secours), deux personnes sont mortes sur place. Une troisième a été admise en réanimation. Les trois se trouvaient à l’intérieur de la voiture. Dans le car, aucun élève ni le chauffeur n’ont été blessés.
Soula Saïd-Souffou et Mariam Saïd Kalame au Département, Mansour Kamardine le quitte
Piliers de la majorité départementale, Mansour Kamardine et Tahamida Ibrahim doivent céder leurs sièges à Soula Saïd-Souffou et Mariam Saïd Kalame. Lors du second tour de l’élection partielle, ce dimanche 2 octobre, le duo gagnant obtient 52.3% des voix dans le canton de Sada-Chirongui.
Il y a plus d’un an, Mansour Kamardine était candidat à la présidence du conseil départemental de Mayotte, et malgré sa victoire étriquée (50,3%), il faisait partie des poids-lourds d’une majorité départementale finalement réunie autour de Ben Issa Ousseni. Ce dimanche 2 octobre, il quitte la collectivité par la petite porte après une défaite au terme d’une élection partielle chez lui, à Sada. «Quand il a été élu maire de Sada en 1983, il avait fait campagne en disant vouloir dégager les vieux. C’est exactement ce qui s’est passé », fait observer Soulaimana Noussoura, ancien compagnon de route du député. La campagne électorale a été pourtant « rude », confie Soulaïmana Hamada Saïd, le remplaçant de Soula Saïd-Souffou, le nouvel élu du Département avec Mariam Saïd Kalame. « On est allés voir les anciens du Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM), les nouveaux. On a essayé de mobiliser tout le monde. »
Et ça a payé apparemment puisque l’avance d’une centaine de voix au premier tour s’est muée en un écart de 306 voix au final. Dans le même temps, la participation est passée de 56.6% à 66.2%. Même à Sada, Mansour Kamardine et Tahamida Ibrahim ne sont pas arrivés en tête. Ils comptent 51 bulletins de retard. « C’est pourtant le fief de Kamardine ! », déclare le maire de Sada. Houssamoudine Abdallah ne voyait pas forcément d’un bon œil l’émergence de Soula Saïd-Souffou au sein du MDM, craignant que son parti se scinde en deux pôles. Il admet qu’avec cette victoire surprise, « on ne sait pas comment ça va être avec les nouveaux conseillers ».
La revanche de Mariam Saïd Kalame un an après
S’il y en a une qui savoure particulièrement cette victoire, c’est la candidate de Chirongui. Battue de 38 voix en juin 2021, elle a œuvré à l’organisation de cette nouvelle élection en déposant un recours, qui a finalement été accepté en juillet dernier. « Je savais que j’allais gagner dès que le recours a annulé l’élection », estime-t-elle. « Ça fait des mois que je me préparais. C’est un soulagement de voir que la démocratie existe bien à Mayotte. » Consciente que la popularité du Sadois Saïd-Souffou dans sa commune a bien aidé, elle admet qu’après la défaite de l’an dernier, elle a fait un choix stratégique.
Elle se tourne de vers l’avenir dorénavant. « Je serai à la hauteur », prévient-elle. Et concernant les futures relations avec un conseil départemental réduit de deux de ses membres importants ? Elle n’est pas trop inquiète. « Je suis sûr que Ben Issa Ousseni va m’appeler dès ce soir. »
Département : les étudiants-infirmiers attendent toujours leurs bourses

Le financement des études en métropole contre l’obligation de travailler ensuite à Mayotte, c’est le deal que signent chaque année le conseil départemental et une partie des étudiants de l’Institut de formation en soins infirmiers de Mayotte. Mais avec un délai trop important pour le premier virement, ces derniers vivent mal les conditions précaires dans lesquelles ils sont plongés. Côté Département, on répond « être assujetti à la règle de l’administration ».
À chaque rentrée de l’Ifsi (Institut de formation en soins infirmiers), 35 élèves rejoignent les salles de classe sur le site du centre hospitalier de Mayotte (lire Flash Infos du mardi 6 septembre). Des dizaines d’autres, faute de places, partent chaque année en métropole dans des Ifsi partenaires. Nîmes (Gard), Grenoble (Isère) ou Quétigny (Côte-d’Or) accueillent par exemple la dernière promotion. Conscient que le manque d’infirmières locales est criant, le Département a mis en place des contrats d’engagements avec « ces expatriés ». Bourses de 900 euros par mois et billets d’avion sont censés être réglés par la collectivité, tandis que les étudiants promettent de revenir travailler au moins neuf ans à Mayotte.

Cet accord « gagnant-gagnant » comporte toutefois un hic. Chaque année, les élèves se plaignent des délais de paiement trop longs, les plongeant vite dans des difficultés financières avec factures et loyers impayés. « On n’a toujours pas nos bourses d’août et septembre. Toutes les promotions ont envoyé des mails. Personne n’a eu de réponses. » L’exaspération de Karima Majani est palpable. Étudiante en deuxième année à l’Ifsi de Nîmes, elle est devenue la porte-parole de ses camarades logés à la même enseigne. « On s’entraide entre nous, des élèves sont obligés de se tourner vers les associations. D’autres n’y vont pas parce qu’ils ont honte », poursuit-elle. « Les assistantes sociales viennent nous voir, mais elles disent qu’elles ne vont pas nous aider dès qu’elles voient notre attestation pour une bourse de 900 euros. » Elle aimerait, en outre, que le Département se porte garant pour les loyers, arguant que c’est difficile de trouver un logement quand les propriétaires ou bailleurs voient les adresses mahoraises des parents d’élèves.

Les comptes bancaires dans le rouge
Warda Bacar, la présidente de l’association des étudiants mahorais dans le monde, connaît bien ce problème. « Les étudiants m’ont envoyé les relances des huissiers, des relevés de compte bancaire dans le rouge. Leurs camarades les aident, les parents donnent ce qu’ils peuvent, mais ils ne peuvent pas tous le faire. Il y a même une étudiante qui m’a demandé de quoi se vêtir pour l’hiver », raconte-elle. Selon Soilihi Mouhktar, à la tête de la direction de l’apprentissage, de la formation professionnelle et de l’insertion, cette situation n’est pas inhabituelle. « On a beau leur expliquer les choses. Il y a un processus à chaque rentrée. Il faut monter le dossier de rémunération, puis il y a une série de validations », explique-t-il. Une attestation de présence est par exemple nécessaire pour vérifier que les étudiants assistent bien aux cours. « On est assujetti à la règle de l’administration », défend-il, avant de prédire un début des paiements « vers le 5 octobre ». Alertant régulièrement « les expatriés » sur ces délais à respecter, il leur préconise ainsi « des provisions de 1.000 ou 1.500 euros » pour les premiers mois.

L’an dernier, face à la gronde et aux retards pris concernant « quelques dossiers », l’employé du Département avait soumis l’idée d’une prime d’installation de 800 euros à la rentrée. Validée par les élus, elle est désormais incluse dans les derniers contrats d’engagement. Cependant, soumise aux mêmes lourdeurs administratives, celle-ci n’est toujours pas arrivée non plus sur le compte des étudiants.
Des billets d’avion souvent à leurs frais
Dans le contrat, le Département s’engage également à payer le premier billet aller vers la métropole, puis celui du retour à la fin des études. « Les étudiants nous donnent des dates, puis on les transmet à un prestataire chargé de trouver ce qu’il y a de plus pratique », relate le directeur de la Dafpi. Dans les faits, deux problèmes se posent toutefois. Le premier concerne de nouveau les délais de traitement des dossiers. Ceux-ci sont trop courts et obligent les étudiants à prendre en urgence des billets par eux-mêmes pour être sur place à la rentrée. « Il y a une promesse de remboursement. Mais à ce jour, il n’y a toujours rien », rappelle Karima Majani. Et pour le billet retour, c’est un autre souci. L’agence de l’outre-mer pour la mobilité (Ladom), qui gère les voyages de ces étudiants et des fonctionnaires, ne prend pas en charge des dossiers quand les adresses sont en métropole. Un comble pour ces étudiants expatriés en accord avec le conseil départemental.
Une accumulation de problèmes qui amènent les étudiants à réfléchir sur la suite de leur carrière. « Ils parlent entre eux », constate Warda Bacar. Karima Majani, la porte-parole de ces étudiants en galère, hésite notamment à rentrer à Mayotte dans le cadre de son travail. Et cela même s’il faut rembourser ce qu’elle a perçue.
À Mayotte, 16% des filles et 5% des garçons âgés de 10-12 ans sont touchés par le surpoids
Publiée ce septembre, une enquête menée en 2018-2019 par l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte sur les jeunes de 10-12 ans met en lumière les problèmes de poids chez cette tranche d’âge et fait le lien avec la consommation alimentaire et la situation sociale.
Mayotte fait état d’une situation typique des territoires en transition nutritionnelle où les surcoûts liés à l’insularité, la persistance de la pauvreté, et l’accès à une nourriture de qualité et diversifiée sont des freins au développement d’une alimentation saine. L’enquête santé des jeunes des enfants de 10-12 ans scolarisés en classe de 6ème dans l’académie permet de poser un premier bilan de leurs habitudes de vie en fonction de leur consommation alimentaire.

En 2019, on observe trois plus de filles touchées par le surpoids (16%) que de garçons (5%). Ces derniers sont deux fois plus concernés par l’insuffisance pondérale : 14% contre 6%. À la naissance, 7% des enfants ont un poids et une taille hors des seuils inférieur et supérieur de normalité, dont 4% en dessous.
La précarité et le nombre de repas liés
Autre indicateur inquiétant : un jeune sur cinq dit ne manger qu’une seule fois par jour ! Sans grande surprise, la fréquence de prise du petit-déjeuner est particulièrement liée à la précarité. Chez les plus défavorisés, seulement quatre sur dix avouent le prendre « tous les jours » ou « plusieurs fois » par semaine…
Chez les jeunes consommant au moins un repas régulièrement, c’est ceux du midi et du soir qui ressortent le plus souvent (44%). Parmi eux, ils sont 14% à les déclarer insuffisants et, a contrario, 54% à les trouver tous deux suffisants. 0.3% des enfants n’ingurgite que le petit-déjeuner et 3% mangent uniquement le soir. Conséquence : les élèves ne déclarant qu’un seul repas par jour sont plus souvent concernés par l’insuffisance pondérale (13% contre 10% pour les autres). Ils sont également deux fois plus nombreux à se retrouver en surpoids (10%).
Manque de diversité alimentaire sur Mamoudzou
Pis encore, seulement 3% de ceux ayant une situation sociale complexe (absence d’eau et/ou d’électricité) ont une alimentation variée ! Si les féculents sont systématiquement présents, les légumes et les poissons s’avèrent être une denrée relativement rare (47%, 41% et 42%), notamment dans le secteur de Mamoudzou.
Enfin, la zone de scolarisation recensant le plus d’enfants en surpoids est celle du Sud : 17%, soit deux fois plus que sur les autres zones (8-10%). Il s’agit également de l’une des parties du territoire dont la proportion de jeunes les moins précaires est la plus importante : 87% contre 57 à 77%. Comme quoi…
« Si ça, ça ne s’appelle pas se saboter »
Scolarisé au lycée et habitant avec sa mère et ses sœurs à Kawéni, un jeune homme de 18 ans a été condamné à dix-sept mois de prison assortis de douze mois de sursis probatoire pour un vol avec violences et en réunion, le dimanche 25 septembre. Le jour-même de son procès, ce vendredi, il devait passer un entretien pour un poste d’agent de sécurité.
« J’ai un contrôle dans trois semaines, je ne veux pas le rater », fait remarquer le lycéen de 18 ans, ce vendredi après-midi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Interpellé dans la semaine, le jeune homme est jugé pour un vol datant du dimanche précédent. Ce jour-là, au bord de la route nationale à Kawéni, en face du garage Renault, deux personnes sont entourées par une dizaine de jeunes « entre 16 et 18 ans ». Le chef de la bande dévoile sous son t-shirt ce qui pourrait ressembler à une hache se souviennent les victimes. Il leur demande de l’argent, puis se sert directement dans leurs poches. L’une se laisse prendre son téléphone portable et une montre connectée, la deuxième donne une quarantaine d’euros. Deux jours plus tard, en faisant un tour en voiture avec la police de Mamoudzou, la victime reconnaît son agresseur.
Alors qu’il niait sa participation devant les policiers, le lycéen la reconnaît au tribunal judiciaire, ce vendredi, dans le cadre d’une comparution immédiate. Sur l’arme qu’il portait, « c’est un petit bâton que j’ai trouvé par terre. Je m’en servais pour jouer », tente-il de justifier. Plus que les faits qui sont établis, c’est le profil du jeune chef de bande. « Vous êtes Français, scolarisé, vivez avec votre mère et on vous voit racketter les gens, alors que vous êtes en train de faire des démarches pour devenir agent de sécurité. Je ne comprends pas. Si ça, ça ne s’appelle pas se saboter », estime Chantal Combeau, la présidente du tribunal correctionnel. Sur sa consommation d’alcool (il a volé trois bouteilles de vodka deux jours après les premiers faits), il dément avoir un problème, mais avoue en consommer jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus.
« Ses sœurs n’en reviennent pas »
Christophe Capsié, le vice-procureur, indique « qu’il y a un message à faire passer » et rappelle que le prévenu « a été identifié comme le leader du groupe ». En effet, c’est ainsi qu’il a été décrit par les deux victimes qui ont été très choquées par l’agression, l’une d’elles s’est vue prescrire sept jours d’interruption totale de travail (ITT). « C’est aussi pour ça que vous aviez vingt euros, la moitié de la somme volée, et que l’argent n’a pas été réparti entre la dizaine de participants », précise le Parquet, avant de requérir deux ans de prison dont un an avec sursis. L’avocat du jeune homme, maître Soumetui Andjilani, admet qu’il faut à son client un meilleur encadrement, mais conseille de ne pas l’envoyer en prison. « J’ai rencontré ses sœurs et elles n’en reviennent pas qu’il ait fait ça », plaide-t-il. Le tribunal décide finalement de le condamner à dix-sept mois de prison avec douze mois de sursis. Il ajoute des obligations de soins et de formation, ainsi que 140 heures de travaux d’intérêt général et une interdiction de porter une arme pendant cinq ans.
Cette sentence pourrait s’effectuer sous la forme d’un maintien à domicile avec un bracelet électronique. La famille s’y est montrée favorable.
Mamoudzou lance ses marchés paysans à partir de ce samedi
Les marchés paysans permettent à la population de profiter de produits issus de l’agriculture et de l’artisanat local. Les visiteurs peuvent se procurer fruits et légumes, boissons, condiments traditionnels auprès des producteurs locaux ainsi que divers objets artisanaux, bijoux et décorations exprimant le savoir-faire mahorais.
Ce nouveau dispositif organisé par la ville de Mamoudzou accompagne la dynamique économique et favorise l’émergence d’activités commerciales, agricoles et artisanales au sein des villages. En rapprochant commerçants et habitants, les marchés paysans contribuent à décongestionner les réseaux routiers et facilitent la consommation en circuits courts. Cette opération a également vocation à formaliser la vente des produits issus de l’agriculture locale dans des espaces dédiés et contrôlés.
Retrouvez les exposants tous les week-ends de 8 h à 12 h, en alternance dans les villages. À commencer ce samedi à Cavani, sur le perchoir, et ce dimanche à Passamaïnty, sur le parking Mpweka Dinga.
Précisions sur les fonctions sur l’article sur les cancers de l’enfant
Deux erreurs se sont glissées dans l’article intitulé « Cancers pédiatriques : Un peu de couleurs pour oublier les douleurs », paru ce jeudi. La première concerne les étudiantes qui se sont occupées des enfants accueillis le temps d’un après-midi, ce mercredi, puisqu’elles sont puéricultrices et non auxiliaires de puériculture. Elles étaient encadrées par Clélia Balme et Pascale Bourhane, cadres puéricultrices à l’Institut des études de santé de Mayotte et non en pédiatrie.
Deux premiers rendez-vous pour Octobre Rose
À l’occasion du mois d’Octobre Rose, la ville de Mamoudzou accueille le lancement de la campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du sein ce samedi 1er octobre. Rendez-vous sur la place de la République de 9h à 13h pour prendre à des ateliers de découverte de l’auto-palpation, des partages d’expérience autour du dépistage et des informations sur la trajectoire des soins dans le cancer du sein à Mayotte, mais aussi à la MJC de Kawéni de 8h30 à 12h pour assister à une conférence-débat sur la thématique « La vie après le cancer ».