Dans le cadre de l’opération « colonies apprenantes » mise en place par le ministère de l’Éducation nationale, une journée découverte et protection de la nature a lieu le 12 décembre, dans le village de Tsimkoura à Banga Parc. Cet événement est organisé afin de montrer l’importance de l’environnement et du développement durable dès le plus jeune âge. Durant cette journée de découverte, les collectifs des mineurs (ACM) proposeront plusieurs actions ainsi que des activités avec ou sans hébergement. Dans un premier temps, ils feront découvrir aux jeunes présents ce jour-là le cycle des déchets. Ensuite, ils organiseront des sorties découvertes au sein de l’usine de recyclage, ainsi qu’une sortie mangroves. Dans la même journée, pour montrer aux jeunes comment valoriser les déchets, il y aura plusieurs ateliers tels que l’instauration et fabrication de poubelles de tri, un atelier de fabrication de bracelets en paille, porte-monnaie ou de bijoux.
Des fêtes de fin d’année sans crustacés
Depuis le 1er novembre et jusqu’au 31 mars 2023, la pêche, la vente et la détention de langoustes, cigales de mer et crabes de mangrove est interdite à Mayotte par arrêté préfectoral. Le Parc naturel marin de Mayotte rappelle que cette période de répit permet aux crustacés de se reproduire, de maintenir leur population et d’enrichir le lagon pour les saisons à venir. Pour la préservation des écosystèmes et des ressources, le Parc invite chacun au respect le plus strict de cette réglementation, en rappelant au travers d’un communiqué que « du 1e novembre au 31 mars, je ne pêche pas de crustacés, je n’achète pas de crustacés, je ne détiens pas de crustacés, je ne consomme pas de crustacés, je ne vends pas de crustacés. »
Si vous souhaitez plus d’informations sur ces espèces, vous pouvez visiter cette page du site du Parc : parc-marin-mayotte.fr/editorial/les-crustaces
Malgré la crise sanitaire, le PIB augmente à Mayotte en 2020
Le produit intérieur brut (PIB) à Mayotte augmente de 4.1 % en 2020. La consommation des administrations publiques reste en effet soutenue, indique une étude de l’Insee La Réunion-Mayotte. Cette année-là, la crise sanitaire pèse sur l’économie mahoraise en raison des mesures de restrictions mises en œuvre, pour autant, le PIB de Mayotte progresse donc de 4.1 % pour s’établir à 2.7 milliards d’euros. Cette résistance de l’activité économique s’explique, en premier temps, par le poids important des administrations publiques, qui ont moins subit la crise sanitaire que les entreprises privées. En outre la forte croissance de la population a aussi eu un effet favorable sur l’activité économique, par son effet sur la consommation des ménages et les besoins en services non marchands.
Du fait de la croissance démographique, le pouvoir d’achat individuel moyen des ménages ne progresse que de 0.2 % en un an et le PIB par habitant ne progresse, quant à lui, que de 0,5 % en valeur et atteint 9.900 euros en 2020. Le niveau national est 3.5 fois plus élevé. La consommation finale des administrations publiques est le premier moteur de la croissance, suivi par le solde des échanges avec l’extérieur qui induit un recul des exportations et importations. A contrario, la crise sanitaire a affecté la production des entreprises mahoraises, en augmentant que de 1%. La consommation totale des ménages à Mayotte, qui inclut celle des ménages résidents et des ménages non-résidents, baisse de 0.6 %.
Trois élèves blessés dans une rixe près du lycée Bamana
A Mamoudzou, ce sont les conflits à la sortie des classes qui ont occupé la police. Au lycée Younoussa-Bamana, vers 15h, ce mardi, deux groupes ont été impliqués dans une rixe. Deux lycéens ont été blessés par des « disques pour meuleuse », confirme la police. Celui qui aurait lui-même porté les coups a été retrouvé plus tard dans le quartier M’gombani. Il était également touché à l’avant-bras par un coup de tournevis. L’état de leurs blessures n’a pas exempté les trois d’un placement en garde à vue.
Un petit garçon décède dans un accident à Labattoir
Grave accident de la circulation, ce mardi 6 décembre, au soir, vers 18h, sur le boulevard des Amoureux a Labattoir, à quelques mètres de la supérette Sodicash et du collège Bouéni M’titi. Des passants qui ont assisté à la scène ont rapporté qu’une conductrice a heurté un petit garçon d’environ trois ans. D’après ces mêmes sources, le garçonnet aurait perdu beaucoup de sang car il aurait été trainé par le véhicule sur une certaine distance. Un important dispositif sécuritaire et sanitaire est vite arrivé sur les lieux. La victime a reçu les premiers soins sur place, mais selon nos informations, il n’a pas survécu.
La Technopôle « livrée au deuxième semestre 2023 »

La SASU Mayotte Technopôle, l’Association Mayotte Technopôle (AMT) et la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte ont organisé, ce mardi 6 décembre, une visite du chantier de la Technopôle à Dembéni. Une convention de passage de relais opérationnel entre la SASU et l’AMT a été signée à cette occasion.
« Quel bonheur de pouvoir parler de la technopôle pour de vrai ! », se ravit Nadine Hafidou, présidente de la SASU Mayotte Technopôle et secrétaire de la CCI Mayotte, devant l’assemblée présente, ce mardi 6 décembre, à Dembéni pour assister au passage de relais opérationnel du projet technopolitain entre la SASU et l’association Mayotte Technopôle (AMT). La fierté de la présidente est palpable : et pour cause, elle porte le projet depuis 2014 ! En huit ans, l’idée d’une « Silicon Valley mahoraise » – pour reprendre les mots de Soibahadine Ibrahim Ramadani, ancien président du conseil départemental – a su fédérer de nombreux partenaires financiers et institutionnels : le Département, l’État via la préfecture et le ministère des Outre-mer, la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadéma), l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim), l’Agence française de développement (AFD), la Caisse des dépôts, le centre universitaire de formation et de recherche (CUFR), le groupement d’intérêt public « L’Europe à Mayotte », et bien entendu la ville de Dembéni.
Quelques paraphes et signatures plus tard, c’est officiel : l’AMT – présidée par Madi Vélou, conseiller départemental du canton de Dembéni – passe aux commandes de la technopôle, avec pour mission première de l’aménager, et d’en garantir l’ouverture au deuxième semestre 2023. Laboratoires, espaces de coworking, bureaux, résidence de chercheurs, et même espace événementiel… Le nouvel outil a vocation à être une plateforme opérationnelle : un lieu de rencontre pour scientifiques, étudiants et chefs d’entreprises destiné à structurer le tissu économique mahorais, et à accroître son attractivité à l’international. « La technopôle est une brique essentielle dans la construction de l’économie du territoire », estime Thierry Suquet, le préfet de Mayotte.
Pour l’heure, les briques sont bien réelles : la technopôle est un chantier impressionnant. Le site – de plus de 3.000m² – surplombe la baie de Dembéni, avec une vue imprenable sur le lagon. Le bâti s’enroule naturellement autour de la colline pour mieux s’intégrer à l’environnement et profiter d’une ventilation naturelle. L’innovation architecturale – tout en courbes de bois et de béton – pousse Colas, en charge des travaux, dans ses retranchements : « un vrai challenge », admet le représentant de la société. « Non seulement le bâtiment est beau, mais c’est un exploit technique », tranche le préfet.
Donner vie au projet technopolitain
Le chantier, son ampleur, et – il faut bien l’admettre – la vue impressionnent. Mais n’oublions pas l’essentiel : « on est pour l’instant sur un projet de bâtiment, maintenant il faut y mettre de l’activité ! », clame Yannick Mahé, directeur général de l’AMT, devenu officiellement l’exploitant du site, ce mardi. « Notre objectif sera d’accompagner les entreprises mahoraises naissantes, ou désireuses de se développer, sur un ensemble de secteurs clés – juridique, financier, technique et technologique – pour leur permettre de rayonner plus largement aussi bien localement que dans la région », explique-t-il. « Mayotte doit passer d’une économie confidentielle à une économie de marché. » « On ne doit plus avoir un tissu économique seulement constitué de petites entreprises. La technopôle doit pouvoir porter des grosses structures, des sociétés de grande envergure qui iront à l’international », abonde Nadine Hafidou.
D’autre part, la technopôle sera également une porte d’entrée sur les marchés français et européens pour les acteurs économiques de la région. « Les entreprises des régions voisines pourront par exemple profiter des laboratoires pour conformer leurs produits aux normes européennes », indique le DG d’AMT. L’Association Mayotte Technopôle dispose d’environ un an pour concrétiser ses ambitions et ouvrir le site. « Quand vous reviendrez pour l’inauguration, vous verrez des salles colorées, du mobilier et des outils informatiques dernier cri, qui seront à la disposition des entreprises, étudiants et chercheurs », annonce Madi Vélou. Le rendez-vous est pris !
Les Réunionnais ne viendront pas défier le champion de Mayotte de rugby

Le caillassage du bus des joueurs de basket-ball de Saint-Denis de La Réunion, samedi 3 décembre, ont convaincu les rugbymans du SC Chaudron de décliner l’invitation du comité territorial de Mayotte pour une rencontre prévue ce samedi 10 décembre.
C’est sous la forme d’un coup de gueule qu’Éric Landmann, le président du comité territorial de rugby, a souhaité réagir. Ce samedi 10 décembre, devait initialement se dérouler le choc entre les champions mahorais et réunionnais de rugby à 10. En l’occurrence, Bouéni, vainqueur le week-end dernier des Desperados de Mamoudzou (24-22), rencontrait le SC Chaudron de Saint-Denis. « Les dirigeants étaient sensibilisés à ce qui se passe à Mayotte avaient déjà quelques réserves », note le président du comité mahorais. Sauf, qu’en marge de la Coupe de France zone océan Indien, samedi, le club de basket de Saint-Denis s’est retrouvé caillassé à Pamandzi. L’information tournant assez vite dans le milieu sportif réunionnais, « on a décidé de ne pas prendre de risques ». « C’est tout le monde du rugby qui paye l’addition. Ça fait ch… ! », fulmine Éric Landmann. Pour accueillir les délégations réunionnaises, le comité prend en charge les coûts de déplacement, s’adjoint les services d’une boîte de sécurité privée pour surveiller les abords du stade de Cavani et est en contact avec la police municipale. Pour l’instant, la rencontre de ce samedi est décalée à février, « à la sortie de cet épisode de violences ».
Une manière de se mesurer aux voisins
Importantes dans la préparation des Jeux des îles, l’annulation de ce type de rencontres empêche les Mahorais de se confronter à leurs potentiels adversaires. Car, même si les joueurs locaux participeront à des tournois en métropole en juillet 2023, il y a peu d’occasion de se mesurer aux voisins de l’océan Indien. « On veut organiser les Jeux de 2027, mais pour organiser un seul match de rugby à 10, on se heurte déjà à des annulations », fait remarquer le dirigeant, qui mise sur ce genre de match pour mettre en valeur le bilan de son comité dans les instances fédérales. « Ça fait toujours bien de voir une action portée par le petit comité mahorais, », argue-t-il, après avoir rappelé qu’il n’y a pas de soucis sur les terrains mahorais où le rugby est joué à sept ou à dix, chaque week-end. « Il y a parfois des réticences dans les équipes de jeunes qui jouent à l’extérieur. Certains ont peur d’être reconnus sur les terrains adverses », admet-il.
Déçus, les joueurs de Bouéni resteront à la maison ce week-end. Ça leur laissera au moins un peu de temps supplémentaire pour fêter le titre.
« Raconter sa vie intime, et d’autant plus à Mayotte, il faut une sacrée dose de courage »

Un jeune homme de 30 ans a été condamné à deux ans de prison, dont six mois avec sursis, pour une agression sexuelle le 2 avril 2019, à M’tsapéré. Après avoir échangé avec une fille de 19 ans qu’il convoitait, il l’a conduit dans un endroit isolé pour la contraindre de coucher avec lui. Le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi 6 décembre, a décidé d’un maintien à domicile sous bracelet électronique pour exécuter le reste de sa peine, l’homme ayant déjà passé un an en détention provisoire.
« Monsieur vit dans une fiction. Il s’invente une vie », plaide maître Élodie Gibello-Autran, qui défend la victime de 22 ans aujourd’hui. Le prévenu, de son côté, regarde droit devant lui, impassible. Le 2 avril 2019, au niveau de La Poste de M’tsapéré, le jeune homme âgé de 30 ans dorénavant croise une fille qu’il a déjà accostée plusieurs jours plus tôt à Doujani, où ils vivent tous les deux. Venant d’être déposée par son petit copain, elle ne se méfie pas et commence à discuter avec son interlocuteur. « Il m’a emmenée dans un endroit plus calme, sur un terrain pas éclairé. Il m’a demandé une relation sexuelle, j’ai refusé. J’ai alors commencé à pleurer, il m’a allongé, puis bloqué mes pieds. Je l’ai senti faire des va-et-vient. Une fois qu’il a terminé, il m’a proposé de l’argent, que j’ai refusé. Ensuite, il m’a raccompagné jusqu’à Doujani », a-t-elle raconté aux enquêteurs (vivant à la Réunion, elle était absente du procès). Sur les conseils de sa psychologue, la jeune femme déjà victime d’un viol deux ans plus tôt a porté plainte, trois jours après les faits. Outre le témoignage de la victime, le sperme retrouvé dans sa culotte est bien celui du prévenu et des conversations téléphoniques attestent de la peur du jeune homme qu’elle se mette à parler.
Placé en détention pendant un an, mais aujourd’hui libre sous contrôle judiciaire, lui assure que si relation sexuelle il y a eu, elle était consentie. « C’était ma chérie. On avait des projets », tente-il sans rien prouver toutefois. Il faut dire que ces déclarations de cet homme né en Grande Comore sont fluctuantes depuis le début. Il a notamment raconté un moment qu’il s’agissait d’un frère jumeau reparti aux Comores. Sur l’acte en lui-même, il dit de nouveau à la barre du tribunal que son sexe n’a pas touché la jeune fille, « qu’il a éjaculé dans son pantalon ». « Comment ça se fait que votre sperme se retrouve à l’intérieur de la culotte de la victime ? Il ne peut pas traverser les vêtements », demande le substitut du procureur de la République, Max Goldminc. « Si, le tissu est très fin », répond le prévenu.
« Je ne voulais pas être vu comme quelqu’un de faible »
Le substitut du procureur de la République se montre inquiet quant au profil du prévenu, lors de ses réquisitions. « C’est un homme dangereux. Il a fait un an de prison, est en contrôle judiciaire, mais ne reconnaît pas les faits ni ne présente ses excuses à la victimes (N.D.L.R ce qu’il a fait au moment de s’adresser une dernière fois aux juges) », fait-il remarquer. Frustré sexuellement à l’époque, il le reconnaît lui-même, il dit « qu’il ne sait pas pourquoi elle a déposé plainte ». Il se montre parfois en décalage complet avec les faits évoqués. Quand la présidente du tribunal correctionnel, Chantal Combeau, lui demande pourquoi il ne voulait pas qu’elle raconte l’histoire à sa famille, il répond : « Je ne voulais pas être vu comme quelqu’un de faible, que je n’ai pas pu coucher avec elle ».
Contrairement à ce que dit Max Goldminc, qui a requis cinq ans de prison dont un avec sursis, l’avocate de l’habitant de Doujani, maître Aurore Baudry, nie « la contrainte » et dénonce une enquête bâclée selon elle. « On n’a pas la bonne date de naissance, pas la bonne pour les faits de rébellion (N.D.L.R. objet d’une plainte des policiers qui l’ont interpellé, il a été relaxé pour ces faits). Il n’y a pas eu d’enquête pour savoir s’ils avaient déjà en relation. C’est un dossier monté de toutes pièces », plaide l’avocate. Maître Gibello-Autran défend de son côté la détermination de sa cliente, « qui veut être reconnue comme victime et tourner la page ». « Quand on est une femme, raconter sa vie intime devant des policiers, et d’autant plus à Mayotte, il faut une sacrée dose de courage », fait-elle valoir.
Le tribunal correctionnel a décidé de déclarer coupable de faits d’agression sexuelle le jeune homme de Doujani. Il devra purger six mois de prison supplémentaires (il a déjà fait un an de détention) sous bracelet électronique, assortis de six mois. En plus d’une obligation de soins, il devra indemniser la victime à hauteur de 3.000 euros.
Soins palliatifs : « Rares sont les familles qui refusent notre prise en charge »

Ce jeudi 8 décembre, a lieu un séminaire à la MJC de Mamoudzou, à travers lequel des professionnels de santé prendront pris la parole pour expliquer au public ce que sont les soins palliatifs. Des patients, ainsi que des membres de leur famille, sont aussi appelés à témoigner.
L’objectif des soins palliatifs, c’est de soulager « les douleurs physiques et d’autres symptômes des patients atteints d’une maladie incurable, évolutive ou terminale », explique Véronique Fernandes, infirmière au centre hospitalier de Mayotte (CHM), à Mamoudzou. Par ailleurs, ils doivent permettre d’améliorer la qualité de vie des patients et de leur famille. Ces soins concernent aussi bien les enfants que les adultes et ils peuvent également être administrés à des personnes souffrant de troubles psychiatriques.
À Mayotte, comme dans certains pays dans le monde, de nombreuses personnes souffrantes de maladie grave, psychiatrique ou en fin de vie peuvent bénéficier de ces soins à la demande des équipes soignantes, hospitalières ou libérales, voire d’associations partenaires. « Il nous arrive d’être sollicités par les familles aussi », poursuit l’infirmière. La personne malade ou bien la famille les contactent. Ensuite, les professionnels de santé programment une visite à domicile, car ils reçoivent que de manière exceptionnelle les patients ou familles dans leurs locaux.
Près de 500 patients pris en charge en 2022
Au centre hospitalier de Mayotte, une équipe mobile d’accompagnement en soins palliatifs (Emasp) se déplace au chevet du patient, que ce soit en intra-hospitalier, en structures ou à domicile. Cette équipe pluridisciplinaire n’est pas seulement composée de professionnels de santé. Il y a d’autres personnels intervenants auprès des patients, à savoir trois médecins, quatre infirmières, une infirmière puériculture, une auxiliaire de puériculture, car les soins palliatifs peuvent également concerner les enfants en bas âge. Il y a par ailleurs quatre aides-soignants, une psychologue, un référent cultuel et culturel, une assistante sociale ainsi qu’une cadre de service, une secrétaire et un logisticien pour la gestion du service et du matériel.
Au sein du service des soins palliatifs à Mamoudzou, l’équipe reçoit souvent des demandes de prises en charge. Actuellement, « leur file active adulte est de plus de 130 patients et la file active pédiatrique de plus de 45 ». Pour l’année 2022, à ce jour, ils sont à plus de 500 patients pris en charge, ainsi que leur famille. « Rares sont les familles qui refusent notre prise en charge », estime l’infirmière, car le bénéfice de leur accompagnement est reconnu pratiquement par les patients et leurs proches.
Cependant, lorsque les personnels de santé perçoivent un refus quelconque ou une certaine méfiance, « nous nous retirons en leur laissant la possibilité de nous contacter si le besoin se faisait ressentir. Nous leur communiquons nos coordonnées, le dossier même classé peut être ouvert à nouveau à n’importe quel moment », rassure Véronique Fernandes.
Jeudi 8 décembre, de 8h à 16h, à la MJC de Mamoudzou, séminaire « Les Soins Pal’ on en parle ! ». Rencontre avec l’équipe mobile d’accompagnement en soins palliatifs (Emasp), conférences, tables rondes et témoignages de patients. Inscriptions via l’adresse mail : communication@chmayotte.fr
Les organismes de formation prônent la numérisation
Ce mardi 6 décembre, le GIP Carif-Oref organisait un forum à destination des organismes de formation de Mayotte, en partenariat avec des acteurs économiques et institutionnels du territoire. Cette journée avait pour principal objectif d’effectuer un point d’étape sur l’ensemble des actions menées à destination des organismes de formation. Cet événement a eu lieu dans le cadre du bilan du pacte ultramarin d’investissement dans les compétences 2019-2022 (PUIC).
En ouverture du forum, Daoud Saindou Malide, vice-président à la formation professionnelle du conseil départemental de Mayotte a rappelé que le pacte « vient soutenir le conseil départemental et les organismes de formation du territoire dans le déploiement d’actions majeures de structuration des outils de pilotage et de suivi des actions de formation », et ajoute que « dans notre département, sans doute plus qu’ailleurs, les attentes sont encore plus fortes en raison des spécificités du territoire ». Le territoire mahorais comptabilise, en 2022, près de cent organismes de formation, contre 80 en 2020. « Le contexte socioéconomique difficile de Mayotte, fait de l’île un terrain sensible à la qualité de la relation entre la formation et l’emploi », continue le vice-président.
Réunis ce jour, les organismes de formation ont donc pu assister et participer à l’élaboration du point d’étape portant sur l’ensemble des actions mis en place. En premier lieu, le bilan des certifications Qualiopi a été dressé. « La certification Qualiopi pour les organismes de formation est un travail sur le long terme. C’est une démarche de qualité permanente », explique Stéphane Guillebaud, gérant de Lead Performances et accompagnateur dans cette certification. A Mayotte, ce sont 73 organismes de formation qui sont certifiés via cet accompagnement. La digitalisation de l’offre de formation, second point abordé lors de cette matinée d’échanges, est l’une des clés mises en place pour l’adéquation avec le développement du monde du numérique. Ce sont 74 plans de numérisation qui ont été formalisés sur le territoire et 45 accompagnements engagés. « La numérisation dans la gestion administrative est l’objectif premier », assure le gérant. Sur l’île, seulement 30 % des organismes de formation dispensent une formation en format numérique.
Prolongement du PUIC jusqu’en 2023
Initialement prévu pour se terminer en cette fin d’année 2022, le pacte est prolongé jusqu’en décembre 2023. « Le développement de l’écosystème de nos formations et la montée en qualité de notre proposition de formation doit aller au-delà de la durée du pacte. Il doit être d’une façon pérenne au cœur de la politique d’orientation et de formation du territoire », clame Youssouf Moussa, directeur du GIP Carif-Oref.
Ces actions menées par les organismes de formation permettent aux Mahorais, un accès aux formations professionnelles certifiées et en voie de digitalisation.
Un petit garçon décède dans un accident à Labattoir
Grave accident de la circulation, ce mardi 6 décembre, au soir, vers 18h, sur le boulevard des Amoureux a Labattoir, à quelques mètres de la supérette Sodicash et du collège Bouéni M’titi. Des passants qui ont assisté à la scène ont rapporté qu’une conductrice a heurté un petit garçon d’environ trois ans. D’après ces mêmes sources, le garçonnet aurait perdu beaucoup de sang car il aurait été trainé par le véhicule sur une certaine distance. Un important dispositif sécuritaire et sanitaire est vite arrivé sur les lieux. La victime a reçu les premiers soins sur place, mais selon nos informations, il n’a pas survécu.
Trois élèves blessés dans une rixe près du lycée Bamana
A Mamoudzou, ce sont les conflits à la sortie des classes qui ont occupé la police. Au lycée Younoussa-Bamana, vers 15h, deux groupes ont été impliqués dans une rixe. Deux lycéens ont été blessés par des « disques pour meuleuse », confirme la police. Celui qui aurait lui-même porté les coups a été retrouvé plus tard dans le quartier M’gombani. Il était également touché à l’avant-bras par un coup de tournevis. L’état de leurs blessures n’a pas exempté les trois d’un placement en garde à vue.
De la danse pour aborder le handicap de manière légère et décomplexée
Ce jeudi 8 décembre, à 19h30, au pôle culturel de Chirongui, deux artistes, Éric Languet et Wilson Payet en partenariat avec Lalanbik donneront pour la première fois un spectacle de danse à Mayotte. « Ma vie sans bal », comme il s’intitule, est une conférence dansée d’une durée de trente à quarante minutes à travers laquelle les deux artistes abordent de façon légère et décomplexée le handicap dans plusieurs dimensions sociales, symbolique, philosophique et poétique. Après quinze ans d’expériences, Éric Languet et Wilson Payet nous livrent par le biais de mouvements et de mots leur vision sur le handicap, à la fois racialistes, provocantes et émouvantes.
Réservations en ligne sur yurplan.com/event/MA-VIE-SANS-BAL/93211
Tarifs : 10/7/5 euros
Le RSMA rend hommage à ceux qui ont combattu en Afrique du Nord
Depuis le décret du 28 septembre 2003, la journée nationale d’hommage aux soldats « Morts pour la France » de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie a lieu chaque 5 décembre. Ce lundi, a donc eu lieu cette commémoration au sein du régiment du Service militaire adapté de Mayotte, présidée par Marie Grogeorge, sous-préfète de Mayotte et directrice de cabinet, en présence du général Olivier Capelle, commandant du groupement de la gendarmerie de Mayotte, du colonel Guillaume Larabi, chef de corps du RSMA de Mayotte, d’Attoumani Mohamed, président des anciens combattants de Mayotte, de Nadjayedine Sidi, conseiller départemental et d’un adjoint au maire de la ville de Tsingoni. En cette année du soixantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, « le RSMA a rendu hommage, par un dépôt de gerbes, à tous ceux qui se sont battus pour la France en Algérie, au Maroc et en Tunisie et à toutes les victimes de ces combats. Nous ne les oublions pas », déclare le régiment via un communiqué.
Le BC M’tsapéré ira en métropole défendre l’océan Indien
Avec sa victoire (55-49), ce samedi 3 décembre, au gymnase de Pamandzi, le club de Mamoudzou s’est qualifié pour le Trophée Coupe de France. Malgré une entame compliquée, les Mahorais ont réussi à battre les Réunionnais de Saint-Denis pour s’adjuger le titre de Coupe de France au niveau régional. Ils s’envoleront, comme l’an dernier, en métropole, pour représenter Mayotte et l’océan Indien. Espérons qu’ils ne connaîtront pas les mêmes déboires que l’an dernier avant leur match contre Alfortville, en région parisienne. Ils avaient vu la fédération française de basket-ball annuler toutes les rencontres impliquant des clubs ultramarins, avant qu’elle se ravise. Puis, à leur arrivée en métropole, les joueurs du BCM ont dû attendre plusieurs jours que la décision finale de jouer le match soit rendu. Résultat, la formation de Nationale 3 (cinquième division française) a pris facilement le dessus (106-71) sur les ultramarins.
Côté filles, La Tamponnaise a également écarté le Fuzz’Ellipse de Cavani (38-68), ce samedi.
Football : Kawéni remporte la finale de la Coupe de Mayotte U18
Sur le stade municipal de Bandraboua, plusieurs finales de la Coupe de Mayotte ont départagé les meilleures équipes jeunes de l’île, ce dimanche 4 décembre. Et c’est l’école de football de Kawéni qui a remporté le derby face au Mahabou sporting club (2-1) en catégorie U18. A l’étage d’en-dessous, en U15, l’USC Labattoir n’a pas fait de détails contre l’Olympique de Miréréni (7-0). Le club de la commune de Tsingoni peut toutefois se consoler avec le titre acquis en U13 aux dépens de l’Entente AS Rosador/École de foot de Passamaïnty.
Logements insalubres : dix logements temporaires sortent de terre à Koungou
Dans la continuité de la lutte contre l’habitat illégal et insalubre, la ville de Koungou va expérimenter un nouveau système de logements temporaires. Installés au lieu-dit Hamachaka du village de Majicavo-Koropa, les premiers modules des dix logements temporaires ont été posés ce lundi matin.
Porté par la ville de Koungou conjointement avec les services de l’État, le projet ambitionne à mettre en place un relogement rapide des ménages à Majicavo-Koropa, le temps de la construction des logements définitifs. S’inscrivant en complémentarité des dispositifs de relogement d’ores et déjà mis en place, cette opération vise notamment à garantir le retour des ménages initialement expulsés (voir ci-dessous). Le but est également de proposer un dispositif qui soit dédié aux opérations de démolition de logements insalubres, afin de ne pas bloquer des places en hébergement d’urgence.
« C’est un défi ! »
Cette construction innovante de logements temporaires en modules aspire à la rapidité de mise en place du dispositif, mais aussi à la gestion locative et un accompagnement social des ménages pour leur insertion. Il se veut relativement court. Du lancement des études, à la pose des modules en passant par les travaux, ce sont seulement trois mois qui sont nécessaires à l’aboutissement du chantier. « C’est une opération pour la construction de logements temporaires, pour les familles impactées par la résorption de l’habitat insalubre, de l’habitat illégal et de la lutte contre l’insécurité », explique Vanille Guichard, chef de projet à la ville de Koungou, en ajoutant : « l’objectif était de faire ce chantier rapidement, c’est un défi ! »
Ce sera donc très rapidement, que les 28 modules, qui équivalent à dix logements, du T2 au T5, seront installés. Ils contiendront des sanitaires, douches, buanderie et cuisine communs, mais chaque famille aura son espace de vie séparée. « C’est le premier chantier d’habitats modulaires sur l’île. Les logements assureront la sécurité, le confort et l’acoustique des familles », assure Renaud Linemann, directeur d’Industrie Modulaire de Mayotte, l’une des entreprises en charge de la construction de ces logements.
Une construction pour permettre une démolition
Cette construction intervient en amont d’une nouvelle opération de démolition d’habitats insalubres et illégaux dans la commune de Koungou. La chef de projet explique que « c’est une première opération, qui fait suite à un constat qui est de ne pas démolir pour démolir, mais de faire des opérations globales, du projet urbain. La démolition est une étape nécessaire, pour reconstruire ou parer le risque ». Une démolition qui pourra « permettre aux personnes d’intégrer des solutions de relogement adaptées à leur situation », conclut Vanille Guichard. Du côté de l’attribution de ces logements temporaires, le choix des familles installées fait suite à une enquête sociale menée en amont.
350 cases en tôles détruites en 2021 à Carobolé
Le lundi 27 septembre 2021, ce ne sont pas moins de 350 cases en tôles qui avaient été détruites au lieu-dit Carobolé, dans la commune de Koungou. Cette opération de destruction de l’habitat illégal avait été réalisée à la demande de la commune, sur la base de l’opération Elan publiée le 21 juin 2021, visant la lutte contre l’habitat illégal et insalubre. Ce nouveau décasage faisait suite aux 955 destructions de logements illégaux, intervenues depuis le début de l’année 2021. A la suite de cette opération de destruction, la municipalité avait évoqué le lancement d’un important projet de construction de logements sociaux.
Les tours d’eau concernent dorénavant toute l’île

Malgré la fin de la saison sèche, la production d’eau potable est actuellement insuffisante pour assurer l’alimentation en eau potable de tout le territoire mahorais. Si les zones du nord (Koungou, Mamoudzou et Petite-Terre), les plus consommatrices, étaient les premières concernées par des tours d’eau, depuis ce lundi 5 décembre, c’est toute l’île qui s’y met.
Cela fait trois semaines que les habitants du nord de Mayotte sont confrontés à des coupures d’approvisionnement en eau basées sur un système de rotation. Maintenant, c’est au tour des habitants du sud (qui ont connu des coupures importantes la semaine dernière à cause de problèmes sur le réseau) d’y avoir droit également. La société Mahoraise des eaux (SMAE) informe ses usagers qu’à partir de ce lundi 5 décembre et jusqu’au 11 décembre, un nouveau programme de tours d’eau est mis en place. Les coupures seront réalisées chaque jour à partir de 17 h et l’eau sera remise à partir de 7h le lendemain. Ces dernières se feront

comme habituellement par secteur et à raison de deux fois par semaine. Elles débuteront ce lundi 5 décembre dans les communes de Bandraboua, M’tsangamouji, Chirongui, Bouéni, Kani-Kéli et le village de Tsingoni. Le jour suivant, Pamandzi, La Vigie, Mamoudzou (village), Cavani Mamoudzou, Hauts-Vallons, Majicavo-Lamir, Majicavo-Koropa, Koungou et les communes de Bandrélé et Dembéni seront concernées.
Le mercredi 7 décembre, elles continueront dans les secteurs suivants : Cavani, M’tsapéré, Mandzarsoa, Ambassadeur, Doujani, Passamainty-Ngnambo Titi, les quartiers de Convalescence, Cavani sud, 100 villas, 16 villas, Tamarin Bas et Haut, 10 vat, Vétier 1 et 2, Vahibé, M’tsamboro, M’tsanguadoua, Miréréni (Tsingoni), ainsi que les communes de Labattoir, Sada et Ouanguani. Jeudi, les coupures d’eau seront réalisées à Longoni, Kangani, Trévani, Kawéni (village et zone industrielle), Passamaïnty, Tsoundzou 1 et 2, Mtsahara, Hamjago, Combani, Tsingoni, les communes de M’tsangamouj, Chiconi et Chirongui. Vendredi 9 décembre, ce sera dans la commune Pamandzi, La Vigie, Mamoudzou (village), Cavani Mamoudzou, Hauts vallons, Majicavo-Lamir, Majicavo-Koropa, Koungou, les communes de Bandraboua, Bouéni et Kani-Kéli.
Durant le week-end, le samedi, Cavani, M’tsapéré, Mandzarsoa, Ambassadeur, Doujani, Passamainty-Nyambo Titi, Convalescence, Cavani sud, 100 villas, 16 villas, Tamarin Bas et Haut, 10 vat, Vétier 1 et 2, Vahibé, Mtsamboro, Mtsanguadoua, Miréréni (Tsingoni), les communes de Labattoir, Bandrélé et Démbeni connaîtront leur deuxième interruption de la semaine. Tout comme Longoni, Trévani, Kangani, Kawéni (village et zone industrielle), Passamaïnty, Tsoundzou 1 et 2, M’tsahara, Hamjago, Combani, ainsi que les communes de Sada, Ouangani et Chiconi, le lendemain.
Job dating sportif : « beaucoup moins stressant qu’un recrutement classique »
Ce lundi matin, au stade de Cavani, s’est déroulé l’événement « du stade à l’emploi », organisé – entre autres – par Pôle emploi Mayotte, sous la houlette du Comité olympique Paris 2024 et de la Fédération française d’athlétisme. Plus d’une centaine de demandeurs d’emploi ont participé à une série d’épreuves sportives, suivie d’un job dating. L’objectif : mettre en lumière le rôle du sport en tant que découvreur de talents.

« Équipe 5, équipe 5 !! On est les meilleurs ! Alleeeez ! » De joyeux cris emplissaient le stade de Cavani ce lundi matin. Une centaine de personnes, affublées de t-shirts blancs estampillés « Pôle emploi Mayotte » et de dossards numérotés ont pris part à une série d’épreuves sportives. Parmi eux : une majorité de demandeurs d’emploi, et une poignée de représentants d’entreprises anonymes disséminés dans les différentes équipes. « Le but de l’opération est de permettre aux entreprises d’observer leurs potentielles recrues pendant les épreuves sportives, de détecter des aptitudes, et de les mettre en lien avec les offres d’emploi proposées au cours du job dating », explique Gabrielle Kuola, directrice du service partenariat de Pôle emploi Mayotte. Esprit d’équipe, capacité d’écoute, rigueur, sens de l’anticipation : les activités sont conçues pour mettre en valeur les qualités humaines et relationnelles. « J’ai par exemple entendu un chef d’entreprise dire d’un jeune homme : lui je l’ai observé, il est très calme. Il écoute les consignes, et les applique… C’est exactement ça que nous attentions de cet événement : une nouvelle façon d’appréhender le job dating », se ravit la directrice.
Un dispositif inédit à Mayotte
Déjà expérimenté à la Réunion, le dispositif « du stade à l’emploi » est une nouveauté à Mayotte. « J’ai 33 ans, et c’est bien la première fois qu’on me demande de faire du sport pour trouver du travail », s’étonne Abdallah Mohamed. « Mais c’est intéressant, ça permet de montrer notre motivation. »
« Utiliser le sport comme vecteur d’insertion professionnelle, c’est la base même de notre système militaire. On prêche le goût de l’effort, le dépassement de soi, pour développer l’esprit de résilience », observe David Thouch, adjudant-chef à la maison du Service militaire adapté (SMA) de Kaweni, pour qui la journée a été fructueuse – cinq dossiers de recrutement montés, pour des postes qui étaient à pourvoir depuis le mois de novembre. « En moyenne, on valide la moitié des dossiers présentés, donc on peut estimer que deux ou trois personnes seront effectivement recrutées. »
Un cadre informel pour faciliter les échanges
L’après-midi, les employeurs présents – parmi lesquels le SMA, le groupe Kananga, Ranstad ou encore Probat – ont pu approfondir la discussion avec leurs recrues potentielles au cours d’entretiens de pré-recrutement tenus en bordure du stade. La pratique sportive matinale a visiblement détendu les candidats. « C’est beaucoup moins stressant qu’un entretien classique », estime Ousseni Kamal, candidat pour un poste de chauffeur poids lourd. L’adjudant-chef Thouch abonde : « ce cadre plus informel permet un meilleur échange ».
S’il faudra attendre quelques jours pour évaluer les retombées exactes de l’opération en termes de recrutement, Gabrielle Kuola se projette déjà : « on compte bien réitérer l’événement l’année prochaine, cette fois-ci avec du rugby ! »
Caribus : les taxis craignent des bâtons dans leurs roues
« Schouma », le président du syndicat des taxis centre, se dit « inquiet » et « déçu » devant les affiches présentant le futur Caribus. Il souhaite que sa profession ne soit pas oubliée dans le projet de transport en commun de la Cadéma (Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou).
Les embouteillages, malgré le système de navettes gratuites en place depuis ce lundi, ont empiré dans le sud de Mamoudzou avec les travaux du Caribus. Concernés aussi par ces files à rallonge, les chauffeurs de taxis goûtent peu l’arrivée de ce nouveau moyen de transport qui pourrait les concurrencer. « Schouma », le président du syndicat des taxis centre, s’en explique : « Ce sont seulement des gens qui n’ont pas de voiture qui prendront le bus, et encore plus les navettes gratuites. Quelqu’un qui a sa voiture ne la laissera jamais sur un parking pour prendre le bus, surtout par les temps qui courent. »
Les bouchons n’aident pas non plus la profession selon lui. « La vie des taximen mahorais est en péril : nous constatons une perte de recettes depuis lundi dernier, parce qu’avec le ralentissement, nous faisons forcément moins d’aller-retours, nous constatons également une perte en termes de carburant, à force de stationner dans les embouteillages. Qui va prendre en charge tout ça ? Surtout que nous arrivons à la fin de l’année, où les taxis doivent s’acquitter des frais de comptabilité, de gestion, des assurances, qui va payer tout ça ? », demande le syndicaliste.
« C’est une institution à ne pas oublier »
Les taxis s’inquiètent, à mesure que le projet avance, de devenir « les oubliés du Caribus ». En effet, les premiers contours de la première ligne de bus (entre Passamaïnty et le rond-point Baobab) sont visibles et il n’y a pas encore d’indications sur leur présence ou non dans les couloirs de bus, comme cela peut se faire dans d’autres collectivités (Paris, Lille,…). Du côté de la Cadéma (Communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou), on assure que l’ajout des taxis est l’une des pistes en réflexion, mais que rien n’est arrêté pour le moment. « Qu’il fasse attention. Il faut qu’ils préparent un portefeuille pour les taxis. On est prêts à bloquer l’île. Qu’il ne prenne surtout pas ce problème à la légère. Les taxis sont à Mayotte depuis plusieurs décennies, c’est une institution, et il s’agirait de ne pas l’oublier », prévient « Schouma », qui promet de rester attentif à ce sujet. « Lors de notre dernière réunion, nous avions trouvé un accord pour une cohabitation des moyens de transport, mais il n’y en a aucune trace dans leurs schémas et travaux », relève-t-il.
En attendant, la galère des bouchons, qu’ils soient particuliers, conducteurs de bus ou de taxis, tout le monde y a le droit au sud de Mamoudzou.
Crash du 26 février : l’assureur d’AB Aviation sommé de verser les provisions aux familles des victimes
Les 101 ayant droits qui avaient intenté contre la compagnie un procès devant le juge de référé réclamaient des provisions s’élevant à plus de 505 millions de francs. Mais le magistrat, en a accordé qu’aux proches directs à savoir les conjoints, les enfants, ainsi que les parents. Chaque membre touchera 4.000 euros au lieu de 10.000.
Première victoire au niveau du volet civil pour les familles des douze passagers qui ont péri dans l’accident du vol d’AB Aviation. Après cinq mois de procédure, le juge de référé a finalement rendu sa décision le 24 novembre. Il a condamné Fly Zanzibar, propriétaire de l’avion qu’exploitait d’Ab Aviation, à verser les avances aux familles. Cette société tanzanienne comparaissait avec son assureur, Phoenix assurance. Leur avocat, maître Aicham Itibar, a annoncé son intention d’interjeter appel. Mais ce recours n’est pas suspensif souligne le conseiller des proches des victimes. A présent, les familles attendent le déblocage des sommes accordées. Le 30 mai dernier, quelques mois après le crash du Cessna Caravan qui s’est abimé en mer, le 26 février, huit des quatorze familles des victimes avaient saisi le juge pour réclamer des provisions. Estimés à 101, ces ayants droits, demandaient 505 millions de francs comoriens [plus d’un million d’euros] à la compagnie comorienne. La partie civile estimait que chaque proche rentrant dans la catégorie d’ayant droit recevrait cinq millions de francs. Sauf que dans son ordonnance, le juge de référé a considéré que pour le moment, il est urgent de n’accorder qu’aux parents directs, c’est-à-dire le père, la mère, les enfants et enfin les conjoints des victimes. Chacun, touchera la somme de deux millions de francs comoriens. Soit donc 4.000 euros que Phoenix, la police d’assurance où l’aéronef disparu au large de l’île de Moheli y était inscrit, doit verser.
Oncles et frères en stand-by
L’avion loué par AB Aviation pour assurer le transport domestique n’a jamais été retrouvé, après son accident survenu fin février. Ni l’épave encore moins les corps des victimes n’ont été localisés jusqu’à ce jour. Ce délibéré rendu le 24 novembre a certes satisfait l’avocat des huit familles plaignantes mais il ne répond en aucun moment aux principales attentes de ses clients a souligné, maître Saïd Mohamed Saïd Hassane. A propos de la somme décidée par le magistrat, ce dernier a rappelé que le juge était libre de fixer le montant. « Pour les autres ayant droits notamment les oncles, frères entre autres, leurs requêtes n’ont pas été jugées irrecevables. Pas du tout. Le magistrat a seulement privilégié les êtres plus proches. C’est pendant les audiences de fond que la question sera tranchée. Le premier rendez-vous est prévu pour le 14 février prochain », a ajouté le conseiller de la partie civile qui reste tout de même pragmatique pour la suite. « Car nous attendons surtout que les personnes responsables de l’accident soient identifiées, interpellés et traduits devant la justice. Parce qu’un avion ne tombe par hasard. Il y a forcément des personnes travaillant dans la chaine qui ont commis des erreurs et des fautes quelque part », a-t-il martelé.
Volet pénal bloqué
Les 4.000 euros évoqués ne sont pas des indemnisations au sens premier du terme, mais plutôt des provisions qui auraient dues être remises aux proches après l’accident. Mais, la compagnie avait dans un premier temps refusé de les verser arguant que la règlementation comorienne régissant le transport domestique ne le prévoyait pas. Après plus d’un mois de bras de fer, les familles ont décidé de se tourner vers la justice en assignant AB Aviation et l’aviation civile, auprès du juge de référé. La compagnie comorienne a par la suite sollicité l’assignation de son assureur. Aujourd’hui, si la procédure de mise en état avance, le volet pénal en revanche piétine toujours. « Plus révoltant, ce n’est pas la première fois que cela arrive. Avec le crash du vol de Yemenia, il n’y a jamais eu de procès pénal aux Comores », regrette maître Saïd Mohamed. On dit que l’absence d’un juge d’instruction à Mwali, où l’accident a eu lieu bloquerait le lancement d’une vraie enquête judiciaire. Le bémol, personne n’a vu les conclusions de la commission d’enquête mise en place au lendemain du drame. Des sources assurent que des conclusions préliminaires auraient été remises au chef de l’État depuis un moment. Pourquoi personne ne les a jamais évoquées ? Est-ce une façon de protéger des personnalités haut placées mises en cause par cette enquête préliminaire ?