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Mineurs placés : l’observatoire des familles a réalisé une enquête à Mayotte

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En fin de semaine, l’observatoire des familles, guidé par l’union départemental des associations familiales (Udaf) de Mayotte, a dévoilé son rapport d’études portant sur les trajectoires des familles des mineurs placés à Mayotte au centre universitaire à Dembéni, ce jeudi 12 janvier. Cette étude a pour objectif d’avoir une connaissance la plus complète de ces familles.

A Mayotte, l’aide sociale à l’enfance est « une mission cruciale, compte tenu du contexte local que nous connaissons tous », admet Madi Velou lors de son discours d’ouverture en précisant que pour lui, « il s’agit ici d’un début qui devra par la suite être complété par d’autres études ». Présentés par Mohamadou Ibrahima Ba, coordinateur de l’observatoire et des études à l’Udaf, les résultats d’un rapport devaient répondre à la problématique du manque de connaissances des typologies et trajectoires des familles dont les enfants ont été placés dans le 101e département. « Nous avons mené cette enquête dans le but d’être utilisés par les pouvoirs étatiques », confirme-t-il.

Ce rapport marque donc une nouvelle étape dans la mise en place de l’observatoire des familles. Ce dernier « consiste à la mise en place d’études et de recherches par le biais d’enquêtes permettant une meilleure connaissance des familles », note Inaya Ahmed, vice-présidente de l’Udaf et présidente de la commission interne de l’observatoire. Il devra également pouvoir être pérennisé, « le défi est de lui trouver une place, afin de devenir un outil majeur aux côtés des autres observatoires », ajoute Nafissata Mouhoudhoire, représentante de la préfecture de Mayotte.

« Mieux connaître les trajectoires »

Les conclusions présentées, qui serviront dans un premier temps aux professionnels de l’enfance, aux acteurs et décideurs publics, « permettront de mieux connaître les trajectoires et les situations des familles dont les enfants bénéficient d’une mesure de protection de l’enfance éducative ou judiciaire et ainsi prendre des mesures », souligne Madi Velou, vice-président du conseil départemental en charge des solidarités, de l’action sociale et de la santé.

Cette présentation du rapport a permis d’évoquer la méthodologie utilisée via différents entretiens. Neuf familles, concernées par le placement d’enfant à Mayotte ont donc été interrogées. Sur cet échantillon, six sont d’origine comorienne, dont quatre en situation irrégulière, les trois autres étant d’origine française. En quelques données, 68,75 % des familles étaient monoparentales, 16 % ont moins de cinq enfants, pour 62 % de cinq à huit enfants. Les familles ayant plus de neuf enfants représentent 22 %.

Un échantillonnage peu représentatif

Afin d’obtenir ces données chiffrées, l’observatoire a donc étudié un échantillonnage de moins de dix familles. Un chiffre qui surprend dans l’assemblée présente. Au moment des échanges en fin de présentation, la question de la taille de l’échantillon créé débat. « Nous ne pouvons pas réaliser d’analyse statistiques sur un si petit échantillonnage. En plus de l’aspect qualitatif, il aura fallu faire du quantitatif », lance l’un des auditeurs. Pour la représentante de la préfecture, c’est le manque de comparaison avec la globalité de la population qui l’interroge. « Je reste sur ma faim ! Nous avons besoin de connaitre qui peut être impacté par ce sujet, afin de contextualiser et d’apporter les limites de l’étude », exprime-t-elle en s’interrogeant sur « comment prendre des mesures alors que nous ne connaissons pas les raisons des placements ? ». De son côté, les investigateurs de l’étude reconnaissent avoir rencontrés des difficultés pour travailler sur cette étude, avec notamment la complexité de trouver des familles coopérantes pour répondre aux entretiens.

Malgré ces difficultés rencontrées, l’étude a permis de faire état de 21 préconisations, « qui tournent essentiellement autour de l’accompagnement à la parentalité », explique le coordinateur de l’observatoire. Ce rapport est donc un point de départ. « Maintenant, il faut s’accorder afin de connaitre nos attentes pour la suite et pour aller encore plus loin. Nous avons du pain sur la planche ! », constate le vice-président du conseil départemental.

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