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Réunion d’information pour les ateliers Sciences Po du lycée des Lumières

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La section « sciences politique » du lycée des lumières de Kawéni participera à un voyage à Paris du 11 au 18 février 2023. Organisé grâce au partenariat mis en place avec l’école Sciences Po Paris, dans le cadre du dispositif « Conventions Education Prioritaire », l’objectif de ce séjour est de découvrir les institutions politiques et de participer à des cours dans les rangs de l’école Sciences Po. Il permettra également aux élèves participant de mieux préparer et réussir le concours d’entrée dans cette école. Une réunion d’information et d’échanges, avec les parents et étudiants, aura lieu ce jeudi 26 janvier au lycée.

Vingt-six instruments traditionnels comptabilisés à Mayotte

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D’avril à décembre 2022, l’équipe de la Phonothèque Historique de l’océan Indien (PHOI), en partenariat avec Musique à Mayotte, les archives départementales de Mayotte et le musée de Mayotte, a réalisé une étude sur les instruments de musique traditionnels mahorais. Ce projet a bénéficié d’un soutien financier dans le cadre du programme Archipel.eu

À la suite d’une phase de préparation, un collectage de terrain, puis une phase d’analyse et de production, l’équipe du Pôle Régional des Musiques Actuelles (PRMA) peut commencer à partager le fruit de ses recherches. Cela favorisera la connaissance de ces objets porteurs des valeurs culturelles, spirituelles et esthétiques des communautés qui les fabriquent et les utilisent. Au total, ce sont vingt-six instruments traditionnels qui ont été dénombrés à Mayotte.

Tout au long de l’année, des vidéos (12 reportages), podcasts (23 au total), des fiches organologiques et articles consacrés aux instruments de musique de l’île aux parfums seront mise en ligne sur la plateforme : https://www.phoi.io/index…/Articles/Display/Details/id/370

Le projet de « boulevard urbain » est en passe de devenir réalité

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Non, la route de contournement de Mamoudzou par les hauts n’est pas une chimère. Après quatre décennies de valses hésitations, le projet refait à nouveau surface sous la houlette du conseil départemental de Mayotte, sous une nouvelle définition de « boulevard urbain ». Et si le tracé prévu pour 2030 reste presque le même, des améliorations très substantielles sont au programme. La commission nationale du débat public pourrait très rapidement se saisir de ce dossier, en prélude à sa réalisation concrète.

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Deux itinéraires sont évoqués pour aller de Doujani à Majicavo-Koropa. Les travaux pourraient commencer en 2025.

Ainsi donc, ce qu’il convient désormais de designer sous le vocable de projet de « boulevard urbain » de contournement de Mamoudzou est à nouveau au goût du jour après une réflexion qui aura duré quarante ans et six études successives et coûteuses qui n’ont presque menés à rien faute de périmètre défini et de fonctionnalité arrêtée. Qu’à cela ne tienne, le projet refait surface dans les services du conseil départemental de Mayotte sous la conduite de Salime Mdéré, le premier vice-président, en charge des questions d’aménagement. La nouvelle version de cette voie de contournement de la ville chef-lieu (au départ de Koungou et en direction de Tsoundzou via Majicavo) a été présentée aux élus départementaux, jeudi 19 janvier. Le tracé fait douze à treize kilomètres sur une largeur de 27 mètres. L’opération ne sera pas aisée à réaliser à flanc de colline dans la mesure où la particularité du sol ne permet pas de creuser un tunnel.

L’option qui vient d’être arrêtée est unique. Le lagon de Mayotte étant classé, il était en effet impossible d’imaginer un ouvrage passant par la mer. Le nouveau tracé soumis à l’approbation des élus locaux (et aux populations limitrophes) offre onze possibilités de jonction avec la route nationale existante. Un maillage calculé dans le but de sécuriser les quartiers situés le long du parcours et de faire gagner du temps à certains utilisateurs tels que les éboueurs, les distributeurs d’eau et  d’électricité, les concessionnaires automobiles ainsi que les grands opérateurs de téléphonie. Ils sont tous impliqués dans la réflexion en cours conduite par le direction des services d’aménagement du département. L’objectif de ce boulevard reste en effet d’offrir une alternative à la route nationale (hyper saturée actuellement), en améliorant les conditions de circulation, le maillage inter parcellaire, de nouvelles opportunités de développement et de renouvellement urbain, l’amélioration et le désenclavement des quartiers.

Une route à 900 millions d’euros

Il est envisagé de découper l’itinéraire en plusieurs tronçons autonomes dans le but d’éviter de ne pas bloquer l’évolution du projet sur un endroit particulier en raison d’un problème imprévu, ne pas définir un ordre de priorité sur la réalisation du projet et sur la base d’un plan de financement par tranches sur trois ans des 900 millions d’euros estimés (État et Union européenne) grâce à une autorisation de financement accordée en avril 2022. Ce dernier point est d’autant plus essentiel qu’il n’existe pas sur l’île une capacité d’entreprises pour réaliser en un an tous les ouvrages d’art qui parsèmeront le tracé. Ce système adopté permettra aussi de laisser aux communes le soin de prioriser les tronçons de raccordement à raison d’une unité à chaque kilomètre. La réflexion conduite actuellement par les services du département doit permettre de définir les catégories de véhicules autorisés à emprunter le tracé (durant les travaux) afin de limiter au maximum le ravalement de terre et la dénaturation outrancière de l’environnement. Deux fuseaux de travail de 250 à 300 mètres de largeur sont ainsi programmés, l’un urbain, l’autre plus en extérieur.

Une concertation publique cette année

En réalité, il y a plus d’un an, en octobre 2021, qu’un seuil de non-retour a été franchi dans la finalisation de ce projet de boulevard urbain et que le principe de le réaliser en plusieurs tranches a été arrêté. Un comité de pilotage a validé le périmètre de travail (plan de financement, zone de démarrage des travaux). Un périmètre qu’il est techniquement possible d’étendre selon Jean-Michel Lehay, chargé de mission infrastructures routières au Conseil départemental de Mayotte, (et responsable du projet de contournement de Mamoudzou par les hauts), sans avoir à changer tout le temps sa nature. Preuve que la dynamique est bien enclenchée, la Commission nationale du débat public (CNDP), organisme indépendant, a été saisie en février 2022.

Il aura la charge de gérer le planning des débats et la concertation publique sous la conduite de Mme Aupetit, sa responsable régionale basée à La Réunion. C’est elle également qui interviendra sur la piste longue de l’aéroport Marcel-Henry, à Pamandzi, et d’autres grands projets nécessitant un débat public. Cette intervention du CNDP vise à faire participer un maximum de populations à ce projet de voie de contournement, de même que les organisations publiques. Au final, il en sortira un rapport contenant toutes les remarques formulées par les uns et les autres, mais ce qui importe en réalité c’est l’argumentation qui sera formulée en faveur ou défaveur du tracé unique de 27 mètres de largeur. Il s’agit d’un élément extrêmement important lorsqu’on est en présence de subventions européennes.

Un tracé définitif en octobre 2023

L’absence de concertation publique peut donner lieu à un blocage pour de longues années comme ce fut le cas pour l’aéroport de Pamandzi. Près de 450 actions sont à réaliser avant la fin de l’année pour réussir à aboutir au final à un projet commun obligatoire pour tous les intervenants. Sur quarante ans de procédure engagée sur ce projet, seulement une vingtaine d’actions avaient été concrètement menées avant sa réactivation l’année dernière. A ce jour, 47 actions sont à dénombrer, soit 27 de plus en seulement un an. Le scénario utilisé actuellement pour ce boulevard urbain repose sur deux fuseaux de deux voies chacun (coupés en neuf points) avec la possibilité de passer de l’un à l’autre. Le comité de pilotage du projet devrait se réunir vers le mois d’octobre 2023 pour définir le tracé définitif de ce boulevard urbain et discuter des onze déclarations d’utilité publique (DUP) identifiées et prises en compte par le plan opérationnel de financement 2023 du Feder. Les services du département se veulent rassurants quant aux sujets qui pourraient être abordés durant la concertation publique lesquels n’auraient aucun impact sur les DUP. La concertation publique devrait durer deux mois à partir d’avril et porterait sur les aspects économiques, environnementaux et mobilité.  Un impact socioéconomique est également à prévoir, avec la préparation des organismes locaux de formation en vue de former les ouvriers qualifiés que nécessiteraient les différents chantiers liés à la réalisation de cette voie de contournement de Mamoudzou. Un tel projet au profit de Mayotte ne saurait en effet ne pas être réalisé par un maximum de main d’œuvre mahoraise.

Pour s’assurer d’être compris par l’ensemble de la population, les services du conseil départemental prévoit l’usage du français et du shimaoré dans la concertation publique et les différents supports de communication prévus à cet effet.

Océan Indien : Vers une prochaine intégration de Mayotte dans la Commission ?

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Ce mercredi 25 janvier, l’Assemblée nationale ne va finalement pas étudier le texte qui doit modifier le fonctionnement de la Commission de l’océan Indien.

L’Assemblée nationale n’examinera pas, ce mercredi 25 janvier, un accord relatif à la Commission de l’océan Indien. Il s’agit d’une première victoire pour les partisans d’une Mayotte siégeant au sein d’une instance dont elle a toujours été exclue en raison du conflit politique avec les Comores.

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La lettre de Jean-Louis Bourlanges, le président de la commission des Affaires étrangères, adressée à Catherine Colonna, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

Les parlementaires mahorais n’ont pas caché leur désapprobation ces dernières semaines, quand le gouvernement français a mis à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale l’examen de l’autorisation d’approbation de l’accord international portant révision de l’accord général de coopération entre les États membres de la Commission de l’océan Indien (COI). Sous ce nom pompeux, le texte prévoit d’élargir largement les compétences de la COI (voir encadré). La démarche pourrait s’avérer intéressante puisqu’elle permettrait à d’autres projets de naître à l’échelle régionale. Sauf qu’il reste un problème de taille, puisqu’il manque toujours au sein de ladite commission le département mahorais. En effet, créée en 1982, celle-ci inclut l’Union des Comores, la France au titre de La Réunion, Madagascar, Maurice et les Seychelles. Mayotte, sur fond de conflit politique avec les Comores, n’est toujours pas admise à la table. Députés et sénateurs de l’île, de tous bords, dénoncent depuis des années cette situation. C’était encore le cas d’Estelle Youssouffa, députée de la première circonscription de Mayotte, le 11 janvier, en commission des Affaires étrangères.

La décision de la part du gouvernement français de retirer le texte de l’ordre du jour, ce mardi 24 janvier, a donc été bien accueillie par les représentants de l’île aux parfums. « Je me félicite de cette décision de sagesse qui va permettre d’ouvrir des échanges entre les élus de Mayotte et le Ministère des affaires étrangères sur l’intégration régionale de Mayotte et sur l’actualisation du « plan d’action pour la reconnaissance internationale de Mayotte française » que j’ai négocié en septembre 2020 », a réagi ainsi Mansour Kamardine, l’élu de la deuxième circonscription.

Soutien du président de commission

Les Mahorais ont reçu, en outre, un renfort de poids par l’intermédiaire de Jean-Louis Bourlanges (Modem). Le président de la commission des Affaires étrangères et député des Hauts-de-Seine s’est fendu d’une lettre à Catherine Colonna, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, datée du 13 janvier. « Il est permis de comprendre l’amertume de nos compatriotes mahorais, déjà éprouvés, qui se voient exclus des projets de coopération et de développement portés par la COI, alors que ceux-ci sont financés en grande partie de l’Union européenne et par l’Agence française de développement (AFD) et que la France contribue à hauteur de 40% au budget de l’organisation », a écrit le parlementaire.

Il réfute l’argument d’« une association au cas par cas de l’île à certains projets de la COI » et demande des éclaircissements à la ministre sur la question de l’intégration du territoire mahorais dans l’instance. « Mes collègues et moi serons heureux de connaître votre pensée sur ce sujet. Nous souhaiterions également être pleinement informés de la démarche que le Gouvernement entend prendre pour que Mayotte se voie reconnaître sa juste place dans ce forum de coopération », réclame-t-il.

Un accord qui doit élargir les compétences de la COI

Jusque-là, seuls la diplomatie, l’économie et le commerce, l’agriculture, ainsi que les sciences et l’éducation étaient du domaine de la Commission de l’océan Indien. Le nouvel accord, décidé en 2020, doit permettre un élargissement à « quatorze champs d’action » : la diplomatie ; la paix, la stabilité, la gouvernance et l’État de droit ; la défense des intérêts insulaires ; la coopération économique et commerciale ; la coopération dans le domaine de l’agriculture, de la conservation des ressources et des écosystèmes ; l’économie bleue ; la coopération dans le domaine culturel, scientifique, universitaire et éducatif ; la coopération juridique et en matière de justice ; la sécurité alimentaire et sanitaire ; la sécurité maritime et la lutte contre la criminalité transnationale organisée ; la connectivité aérienne, maritime et numérique pour le rapprochement des peuples ; le changement climatique ; la protection civile ; la circulation des personnes et des biens dans l’espace de la COI.

Condamnée pour avoir insulté des gendarmes sur les réseaux sociaux

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Les diatribes d’une blogueuse de Chirongui ont fini par lui coûter cher. Elle a été condamnée, ce mardi 24 janvier, pour des insultes proférées sur le réseau social Facebook à l’encontre des gendarmes de M’zouazia.

Une habitante de Chirongui, se présentant comme blogueuse, a été condamné à une amende de 500 euros et à verser 1.000 euros à un gendarme de la brigade de M’zouazia. Le 6 août 2022, elle avait insulté la gendarmerie dans une vidéo mise en ligne sur Facebook.

Sa page sur le réseau social Facebook compte plusieurs milliers d’abonnés. Des vidéos presque quotidiennes montrent la jeune femme se filmant et réagissant sur différents sujets, quitte à dépasser les limites. Comme ce samedi 6 août 2022, en fin de matinée, où les propos tenus dans une publication sont arrivés jusqu’aux oreilles des gendarmes de M’zouazia. Quelques heures avant, dans la nuit du vendredi au samedi, ces derniers étaient appelés à Chirongui pour mettre fin à une bagarre. Les deux protagonistes, une femme et la blogueuse, en sont venues aux mains, devant la maison où habite la famille de la deuxième. Le portable de la plaignante étant tombé, elle accuse la famille de la blogueuse de lui avoir subtilisé. « Je suis allé voir l’autre groupe et le neveu de la blogueuse a fait le malin et s’est mis tête contre tête », raconte le gendarme, sur le banc de victimes, ce mardi 24 janvier, au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Alcoolisé, le neveu finit menottes au poignet et dans la voiture de gendarmerie. Sollicitée pour donner sa version de la bagarre, la prévenue refuse de répondre sur le moment aux gendarmes. Elle préfère le faire quelques heures plus tard, dans une vidéo sur son compte Facebook. Mais plutôt que de s’en prendre à « ses agresseurs », elle y insulte copieusement la gendarmerie, qualifiant le militaire qui est intervenu (originaire de Chirongui également) de « fils de p**** ». C’est la goutte d’eau pour le gendarme visé, son collègue et la gendarmerie qui déposent plainte pour « injure publique ». « On a l’habitude d’être insulté quotidiennement. Là, ma famille a été attaquée. On a appelé mon père pour le prévenir de la vidéo », fait observer le premier.

« On oublie que c’est moi la victime »

Loin de mesurer la portée de ses propos, celle qui est intérimaire à La Réunion rejette toujours la faute sur la dispute ayant eu lieu dans la nuit. « On oublie que c’est moi la victime », clame-t-elle. Coutumière du fait, elle a déjà eu des plaintes déposées contre elle. Elle dit qu’elle a fait cette vidéo à cause de « l’abus de pouvoir » des gendarmes, affirmant cependant qu’elle « a retenu la leçon ». Le substitut du procureur, Max Goldminc, n’est pas du même avis. Parlant de « paroles particulièrement virulentes et offensantes », il rappelle que les outrages traités d’habitude par le tribunal sont plutôt le fait de personnes interpellées. « Là, ce n’est pas la même chose. » Il requiert une amende de 1.000 euros.

Par décision contradictoire, le tribunal condamne la blogueuse à une amende de 500 euros. Elle devra, en outre, verser 1.000 euros au militaire pour son préjudice moral.

Six mois de plus pour un voleur récidiviste

Déjà condamné par le même tribunal pour un vol au centre éducatif de Bandrélé, le 20 septembre 2022, et une autre fois en 2020, un homme était de retour à la barre, ce mardi. Cette fois-ci, il s’agissait d’un vol datant de la nuit du 5 au 6 janvier, à Chirongui. Originaire des Comores et en situation irrégulière, l’homme âgé de 27 ans ou « plus » selon ses dires est entré en cassant la grille qui protégeait la baie vitrée d’une habitation d’un métropolitain. Un sabre, des lunettes, une combinaison en néoprène, un ordinateur, un coupe-boulons, les clés d’un scooter et deux fusils de chasse sous-marine ont été subtilisés. Le propriétaire s’est aperçu du vol en rentrant dans la nuit, vers 2h. « La lumière était allumée alors que je suis parti dans l’après-midi », se remémore la victime. « Ça vous dit quelque chose ce cambriolage », demande la présidente du tribunal correctionnel, Julie Vignard. « Ça ne me rappelle rien », lui répond le voleur qui a été identifié par son empreinte génétique laissée sur la porte du réfrigérateur. Le tribunal a suivi les réquisitions du Parquet en le condamnant à six mois de prison ferme.

Logement : comment produire plus et mieux ?

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de gauche à droite, Ségolène de Bretagne, directrice de la commission d’urgence foncière (Cuf), Thani Mohamed Soilihi, sénateur de Mayotte, et Delphine Sangodeyi, directrice générale d’AL’MA.

Les 23 et 24 janvier, Mayotte a accueilli les cinquièmes Assises du logement en outre-mer, organisées par la CFDT au pôle culturel de Chirongui. Plusieurs tables rondes ont rythmé ces deux jours de colloque, pour discuter et réfléchir au futur du logement à Mayotte, qui souffre d’une pénurie « sans aucune mesure », selon le syndicat à l’initiative de l’événement.

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Organisées par le syndicat CFDT, les cinquièmes Assises du logement en outre-mer ont eu lieu à Chirongui, ces lundi et mardi.

 « Nous sommes dans un colloque pour parler de construire, mais sans foncier, pas de construction ! », introduit le sénateur de Mayotte, Thani Mohamed Soilihi. Construire plus ? Construire mieux ? Certes. Mais pour construire tout court, la question de la mobilisation du foncier prévaut. Elle a d’ailleurs concentré les échanges ce lundi après-midi au Pôle culturel de Chirongui, à l’occasion des cinquièmes Assises du logement en outre-mer, organisées par la CFDT.

« C’est un sujet que j’ai soumis à la délégation sénatoriale aux Outre-mer dès mon arrivée au Sénat en 2011 », raconte l’élu, dont les réflexions sur le sujet proviennent de son expérience d’avocat. Successions non réglées sur plusieurs générations, occupations sans titre ni acte, ou sur le fondement d’un acte cadial antérieur à 2008 sont autant de problématiques qui, selon le sénateur, « polluent le foncier des outre-mer ». « Lorsque je recevais des gens qui me parlaient de foncier, je m’apercevais que les règles du code civil ne suffisaient pas pour dénouer toutes les situations… il fallait des dérogations ! »

« Du rattrapage du foncier »

Au Sénat, Thani Mohamed Soilihi réalise rapidement que Mayotte n’est pas le seul territoire ultramarin confronté à ces difficultés. Il est nommé rapporteur/coordonateur des trois volets d’un rapport sur la question, dont les préconisations aboutiront par exemple à la création, en 2017, de la Commission d’urgence foncière (Cuf) de Mayotte. Institution unique en France, elle facilite la maîtrise foncière via, notamment, des mécanismes de régularisation tels que la délivrance d’actes de notoriété sans passer par un notaire. « Du rattrage du foncier », en somme. A la table des discussions, la directrice de la Cuf, Ségolène de Bretagne, fait état des mêmes problématiques qui « freinent les aménageurs », et de la difficulté à déployer certains mécanismes législatifs.

Promulguée en 2018 pour lutter contre les situations d’indivision successorale inextricables et relancer la politique du logement en outre-mer, la loi Letchimy prévoit que « pour toute succession ouverte depuis plus de dix ans, le ou les indivisaires titulaires de plus de la moitié en pleine propriété des droits indivis peuvent procéder, devant le notaire de leur choix, à la vente ou au partage des biens immobiliers indivis situés sur le territoire desdites collectivités ». Comprenez : le principe de majorité remplace le principe d’unanimité. « C’est une bonne loi, mais difficile à mettre en œuvre », estime le sénateur, en raison notamment de la nécessité de trouver tous les indivisaires ! Ainsi, seulement 25 actes ont été établis en vertu de la loi Letchimy à Mayotte depuis sa création.

« Des trous dans la raquette ? »

 Pour augmenter l’offre de logements sur le territoire, la balle est aussi dans le camp des opérateurs. Constituée en mars 2022, AL’MA, filiale immobilière du groupe Action Logement, se positionne – en complément de la Société immobilière de Mayotte (Sim) – comme une nouvelle force vive pour construire des habitations abordables sur le territoire, et ambitionne de pondre 5.000 logements en dix ans, à commencer par une « résidence jeunes actifs » à Kawéni. « D’autres opérations vont naître petit à petit. On travaille sur des parcours résidentiels, c’est à dire proposer des logements adaptés à chaque étape de la vie : du locatif social, puis de l’accession à la propriété », rapporte Delphine Sangodeyi, directrice générale d’AL’MA.

Dans l’assemblée, Pascal Catto, secrétaire confédéral de la CFDT en charge des Outre-mer, s’interroge : « N’y a-t-il pas des trous dans la raquette ? On décide de produire plus mais a-t-on les compétences sur place ? ». « L’objectif n’est pas juste d’importer des systèmes avec des ingénieurs extérieurs mais bien de créer des filières locales », rassure la directrice d’AL’MA. A ce titre, les professionnels du secteur présents dans l’assemblée placent beaucoup d’espoirs sur le projet de construction d’un lycée dédié aux métiers du bâtiment à Longoni. « Le grand lycée du BTP va nous faire du bien ! », prévoit Ahmed Ali Mondroha, le directeur général de la Sim.

« Des submersions chroniques par la mer de plus en plus régulières »

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L’érosion fait reculer chaque année le trait de côte. Le phénomène s’intensifie à chaque nouvel épisode de fortes vagues, comme celui qui a touché Mayotte, le week-end dernier.

Érosion, déforestation, risque d’inondations… Plusieurs experts étaient réunis, ce lundi 23 janvier, pour énumérer les principales menaces qui pèsent sur l’environnement mahorais. Une table ronde pour préparer les Ateliers de maîtrise d’œuvre urbaine, du 29 janvier au 7 février, qui vise à définir un avenir souhaitable pour l’île.

« Mayotte est un laboratoire de biodiversité à ciel ouvert. Pour autant, il est exposé à de nombreuses menaces », rappelle Houlam Chamssidine, président du conseil scientifique et du patrimoine naturel de Mayotte et de Mayotte Nature Environnement (MNE). Grâce à ses écosystèmes marins et terrestres particulièrement riches, l’île fait en effet partie des 34 « points chauds » mondiaux de la biodiversité. Mais elle doit faire face à plusieurs défis. D’abord, parce que sa croissance démographique augmente la pression sur les infrastructures et l’environnement, mais aussi en raison des effets du dérèglement climatique qui rendent le territoire de plus en plus vulnérable. D’autant que la préservation de l’environnement n’est pas toujours une priorité pour une population qui vit, pour 75 %, en dessous du seuil de pauvreté.

« Mayotte devient une poubelle »

Le président du Conseil scientifique s’inquiète d’ailleurs de voir le nombre d’habitants continuer de croître. « Mayotte ne peut pas accueillir un million de personnes sur son territoire, cela aurait un impact majeur sur ces ressources. » D’autant que ces dernières sont déjà largement grignotées par les activités humaines. La déforestation atteint notamment des records, avec la disparition de près de « 150 ha par an », assure celui qui est aussi militant. Les activités agricoles fragilisent les terres, les brûlis participent au phénomène d’érosion, les lavages en rivière polluent les cours d’eau… « Le territoire devient une poubelle, les déchets jonchent les routes, on retrouve des taux d’hydrocarbures importants dans la chair des huîtres. L’homme respire un air pollué, consomme des poissons pollués, boit une eau polluée… Il faut qu’on arrive à trouver des solutions », s’alarme-t-il, devant un panel d’experts et de futurs participants aux Ateliers de maîtrise d’œuvre, du 29 janvier au 7 février, à Mamoudzou.

 Un recul du trait de côte significatif

Pour les spécialistes, il y a d’ailleurs urgence à agir. « Nous assistons à des submersions chroniques par la mer de plus en plus régulières. Le risque d’inondations touche 45 % du territoire et le recul du trait de côte est significatif », énumère Charlotte Mucig, directrice régionale du BRGM Mayotte. « L’école de Kani-Kéli est obligée de renforcer sa structure parce que nous avons construit trop près des côtes. Et on constate notamment un recul de la falaise au niveau de l’usine de dessalement en Petite-Terre. Dans quelques années, cette usine sera vraiment au bord du gouffre et on sait à quel point nous avons des difficultés à produire de l’eau pour tout le monde. » D’où l’importance de « trouver un équilibre pour assurer un avenir résilient et souhaitable pour Mayotte ».

L’environnement, enjeu majeur des Ateliers

Plusieurs experts de l’Agence française de développement (AFD), du bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), de l’établissement public foncier d’aménagement de Mayotte (Epfam), également des architectes, urbanistes ou acteurs pour la protection de l’environnement étaient réunis pour dresser un état des lieux environnemental à Mayotte, ce lundi 23 janvier. Une table ronde en vue de préparer les Ateliers internationaux de maîtrise d’œuvre urbaine qui auront lieu du 29 janvier au 7 février sur l’île. Douze participants se réuniront pour l’occasion, ils travailleront en équipes, avant de présenter leurs propositions aux décideurs locaux. Leurs objectifs : déterminer quelles actions d’aménagement rapides et concertées peuvent permettre de répondre aux enjeux de croissance démographique, construire un dialogue entre formel et informel pour répondre aux enjeux fonciers, intégrer les enjeux du changement climatique pour préparer un avenir désirable pour la jeunesse et, enfin, concevoir un développement économique à partir des filières créatrices d’emplois pour valoriser et préserver les atouts de Mayotte.

Les chutes chez les personnes âgées au cœur d’un séminaire

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De nombreux intervenants, associations et professionnels médicaux et paramédicaux participent au séminaire de l’association Fahamou Maecha et aux ateliers mis en place.

Durant toute la semaine, l’association Famahou Maecha organise un séminaire sur la perte d’autonomie, avec pour thème la prévention et le traitement des chutes chez les personnes âgées à Mayotte. Pour cette première édition qui se déroule, du 23 au 27 janvier, à l’hôtel Sakouli, l’accent est mis sur les stratégies de réaménagement des foyers, l’accompagnement des personnes âgées, la mise en place de bonnes pratiques et la solidarité intergénérationnelle.

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Différents publics participent aux ateliers proposés chaque jour lors de ce séminaire.

Première cause de mortalité par accident de la vie courante, la chute est une perte brutale et accidentelle de l’équilibre qui résulte souvent de plusieurs facteurs aggravants. Chaque année, deux millions de chutes de personnes âgées de plus de 65 ans sont responsables de 10 000 décès, première cause de mortalité accidentelle. En 2016, à Mayotte, le nombre de décès dus à des chutes s’élevait à trois. Pour l’association Famahou Maecha, l’organisation de ce séminaire est partie d’un constat. « Nous avons constaté qu’ici à Mayotte il n’y a pas de circuit gériatrique, il n’y a pas de développement de gérontologie », confie Saindou Boina Said, directeur général de l’association. L’objectif est donc, d’avoir « des expériences extérieures pour commencer à mettre en place des bonnes pratiques. L’idée c’est d’anticiper, de faire également de la prévention auprès des jeunes », complète le directeur.

Ce séminaire, organisé en collaboration avec la Fédération internationale des associations des personnes âgées (FIAPA) et la Fédération mahoraise des associations des personnes âgées et retraités (FMAPAR), est donc l’occasion pour les professionnels médicaux et paramédicaux, associations ou encore services d’aide et d’accompagnement à domicile, d’échanger autour de la problématique des chutes. « C’est une rencontre entre des experts. Des experts mahorais tout d’abord, avec tout ce qu’ils souhaitent faire et des experts venus d’autres horizons pour que se dégagent de nouvelles pratiques ou des pratiques meilleures », affirme Alain Koskas, gérontologue et président de la FIAPA. D’autres experts extérieurs sont également venus de la métropole, notamment le Professeur Pierre-Olivier Lefebvre, qui a pu apporter des conseils pour l’aménagement des espaces des villes et villages à destination des personnes âgées. Le professeur Joël Belmin et le docteur Sylvie Pariel, font eux aussi partis des intervenants, afin de communiquer leurs expériences, notamment à l’hôpital Charles Foix de Paris.

Un accueil familial prédominant à Mayotte

Animés par de multiples intervenants, les différents ateliers mis en place tout au long de la semaine sont l’occasion d’aborder des thématiques comme l’ampleur du problème des chutes, ses causes et conséquences ou encore la prévention secondaire des chutes. Ces ateliers permettront aux participants de mieux comprendre « ce qu’il faut faire pour éviter la fragilisation des personnes âgées, pour éviter qu’elles s’isolent », note le directeur de l’association. Dans un deuxième temps, le séminaire apportera des réponses liées aux maisons où résident les personnes âgées, « qui ne sont peut-être pas adaptées pour elle et qu’est-ce qu’on peut faire pour améliorer les choses », conclut-il.

A Mayotte, l’accueil familial est d’ores et déjà existant. Il permet à une personne âgée d’être accueillie au domicile d’un accueillant familial. En parallèle à ce dispositif et dans l’attente du projet de construction d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), dont l’appel à projet devrait être lancé dans l’année, cinq petites unités de vie vont être créées. Ces établissements sont « un lieu d’hébergement pour les personnes âgées en perte d’autonomie », explique Saindou Boina Saïd. Trois unités seront portées par Fahamou Maecha et deux par Mlezi Maoré, chacune d’entre elles pourra accueillir cinq personnes au maximum. Ces structures médico-sociales devront voir le jour au cours de l’année 2023.

Un médecin séquestré pendant un cambriolage aux urgences

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Dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 janvier, vers 2 h du matin, le centre hospitalier de Mayotte (CHM) a été victime d’un cambriolage. Selon une membre du personnel, « cinq hommes cagoulés » sont entrés au service des urgences, puis sont montés dans les étages. Au troisième, ils sont tombés sur un chirurgien qu’ils ont séquestré dans un bureau, leur laissant le temps de dérober des ordinateurs. La police confirme le cambriolage, mais ne souhaite pas en dire plus sur les faits. « L’enquête progresse bien », nous a-t-on confirmé.
Toujours selon le personnel, les agents de sécurité, qui dormaient, sont arrivés « 45 minutes ou une heure » après les faits. Contacté, l’hôpital n’a pas souhaité nous répondre.

Le groupe DMX Mayotte en deuil

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Le milieu local des disc-jockey (DJ) et de l’événementiel est en deuil. Dans la nuit de dimanche, vers 23 heures, Marc Dejean, l’un des leurs s’en est allé dans un lit d’hôpital à Mamoudzou, des suites d’une maladie. Présent sur l’île au lagon depuis une quinzaine d’années, il était passionné de sono et lumières et participait à des nombreux événementiels sur le territoire, notamment les Trophées décernés chaque année par la Somapresse.

Avec quatre autres DJ, dont Franck du restaurant  » Le Mbiwi Café » aux Hauts-Vallons, il avait créé un collectif d’animateurs de soirées musicales baptisé « In glorious basse star ». Âge seulement d’une quarantaine d’années, il était connu pour son fort caractère, mais aussi pour sa générosité et son dynamisme. Il était membre fondateur du Lion’s club Lagon et père d’un enfant. Le journal présente ses sincères condoléances à ses proches et amis.

A Mayotte, le prix à la consommation augmente de + 7,1 % sur un an

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En décembre 2022, les prix à la consommation augmentent de 1 % à Mayotte, par rapport au mois précédent. Ils augmentent particulièrement pour l’énergie, l’alimentation et les services. A l’inverse, les prix des produits manufacturés sont globalement stables. Les prix de l’énergie augmentent de 6,4 %, tirés par ceux de produits pétroliers. Les prix des produits alimentaires augmentent également de 0,9 %, portés essentiellement par les viandes et les volailles, les produits frais, les œufs et produits laitiers et les boissons alcoolisées.

Les prix des services quant à eux, accélèrent légèrement (+ 0,9 %), entrainés par les transports et communications (+ 2,3 %), notamment ceux du transport aérien de + 8 %. Les prix des produits manufacturés sont globalement stables en décembre. Sur un an, les prix augmentent de 7,1 % à Mayotte. C’est plus qu’en France (hors Mayotte) où l’augmentation est de 5,9 %. Entre décembre 2021 et décembre 2022, la hausse des prix des services est nettement plus marquée à Mayotte qu’au niveau national. Les prix de l’alimentation et de l’énergie augmentent aussi un peu plus fortement dans le 101e département. En revanche, l’augmentation des prix manufacturés est plus modérée sur l’île mahoraise.

Le CUFR de Dembéni à la conférence des doyens des facultés de droit

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Après sa réunion à Montpellier en septembre dernier, la conférence des doyens des facultés de droit et de science politique s’est retrouvée, ce samedi 21 janvier, à la faculté de droit de l’université Paris-Est, à Créteil. Le CUFR de Dembéni y était représenté par Thomas Msaïdié qui dirige les études juridiques au centre universitaire de Mayotte.

Les vœux du centre de gestion seront ce mercredi

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La cérémonie des vœux du centre de gestion de la fonction publique de Mayotte (CDG976) aura lieu le mercredi 25 janvier, à 13h30. Cet événement sera également de célébrer les 20 ans du centre de gestion. Au travers de cette cérémonie, Youssouf Ambdi, président du centre et maire de Ouangani, souhaite mettre en lumière les personnes qui ont permis la construction de la structure et surtout leurs témoigner son respect et sa reconnaissance pour le travail accompli.

Depuis sa création, cette institution a porté plusieurs noms, de SIGP en 1986, en passant par SMGP neuf ans plus tard, pour devenir le CDG976 en 2005. Durant son évolution, différentes personnes ont contribué à sa construction et le centre souhaite honorer et remercier tous ces prédécesseurs pour leurs contributions respectives.

Le futur du logement mahorais discuté à Chirongui

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Les cinquièmes Assises du logement en outre-mer, organisées par la CFDT Mayotte et la CFDT, en partenariat avec la Communauté de communes du Sud, ont débuté ce lundi, au pôle culturel de Chirongui. Deux tables rondes ont rythmé la journée. La première s’intéressait au lien étroit entre les questions de logement et d’emploi, et a réuni Salime Mdéré, premier vice-président du conseil départemental en charge de l’aménagement, Ahmed Ali Mondroha, directeur général de la Société immobilière de Mayotte (Sim) et Yves-Michel Daunar, directeur général de l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM). La seconde, « produire plus, produire mieux », a permis de réfléchir aux mécanismes et politiques de construction et de réhabilitation mises en place pour élargir l’offre de logement à Mayotte. La question du foncier a concentré les échanges, menés par Ségolène de Bretagne, directrice de la Commission d’urgence foncière (Cuf), le sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi, et Delphine Sangodeyi, directrice générale de l’opérateur de logements Al’ma.

Une visite du lotissement Sim de Tsimkoura a conclu la journée. Le DG a pu faire découvrir à la délégation de la CFDT venue de différents territoires ultramarins quelques spécificités de l’offre de logements sociaux mahorais. Une dernière table ronde, prévue ce mardi matin, à 9h30, se concentrera sur les sources de financement disponibles, tant pour les acteurs (bailleurs sociaux, promoteurs et élus locaux), que les particuliers.

L’extension de l’aérogare débute à Pamandzi

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« Le jour du démarrage est sûrement le jour le plus attendu (avec celui de la réception) lorsque l’on fait un projet de construction. C’est donc avec plaisir que les équipes Edeis de l’aéroport Marcel-Henry ont pu assister [ce lundi] aux premiers coups de pelle des travaux d’extension de l’aérogare », annonce la société Edeis.
Ces travaux permettront d’agrandir la salle d’embarquement, de créer de nouveaux sanitaires, de relocaliser le snack, d’ajouter un espace fumeur, d’améliorer le système de traitement des bagages
et d’augmenter le nombre de banques d’enregistrement, de comptoirs compagnies et de boutiques.

Les fortes pluies provoquent des dégâts à Mamoudzou

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À la suite des fortes pluies qui ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, des coulées de boue et de nombreux détritus se sont déversés sur la chaussée, notamment dans les quartiers de Lazerevouni et Mrowahandra à Mamoudzou. Les vents violents ont également déraciné plusieurs arbres du boulevard Halidi Selemani.

Très tôt dans la matinée de dimanche, Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou et le deuxième adjoint se sont rendus sur place afin de constater les dégâts et prêter main forte aux équipes techniques mobilisées. Le maire de la commune rappelle à l’ensemble de la population à maintenir une vigilance accrue, surveiller les enfants et être attentif aux consignes des autorités pendant la saison des pluies.

Sanaa, courses de pneus et de pirogues au menu des festivités de Mamoudzou

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Événement phare de Mamoudzou, la course de pneus organisée par Angalia est de retour, le 24 juin.

Ce lundi 23 janvier, la municipalité de Mamoudzou a dévoilé la liste des événements organisés cette année (voir encadré). Sans surprise, on y retrouve le nouveau festival Sanaa (début septembre), la course de pneus (le 24 juin) et celle des pirogues (le 8 octobre). Deux assises, chères au maire Ambdiwahedou Soumaïla, auront lieu sur les thèmes de la reconquête foncière et de la croissance verte.

 Une deuxième édition de Sanaa

Le festival de musiques, qui a eu lieu en septembre 2022 pour la première fois, est reconduit. Les dates sont fixées du 31 août au 2 septembre. Malgré une communication tardive et des incidents, l’an dernier, le nouveau rendez-vous avait semble-t-il trouvé son public. « Tous les enseignements ont été pris pour que tout se passe dans les meilleurs conditions », prévient Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, au cours de la présentation de l’agenda de la ville . « Accueillir des artistes internationaux, c’est ça l’enjeu », poursuit-il, ajoutant que le festival est également un tremplin pour les artistes mahorais, qui peuvent y nouer des contacts. Les entreprises locales, appelées à parrainer l’événement l’an dernier, sont d’ores et déjà sollicitées pour la seconde édition.

La course de pneus, l’incontournable

L’une des manifestations préférées des habitants de Mamoudzou et sans doute de tout Mayotte, la course de pneus, est programmée au 24 juin. Celle de l’an dernier a eu pas mal de succès, les deux précédentes n’ayant pu avoir lieu (en réel en tout cas) à cause du Covid-19. Dans le même esprit, Mamoudzou ressort les rames le 8 octobre avec la course de pirogues. « ça permet deux choses, valoriser la culture locale et sensibiliser à la protection de ce beau joyau qu’est le lagon », fait remarquer l’élu.

Sensibiliser à l’environnement ou à la maladie

Il n’y a pas que des événements culturels ou sportifs dans la liste fournie par la municipalité. Au mois de novembre, Urahafu na unoro (= la propreté et la santé) fête sa dixième édition. Cette fois-ci, cette action citoyenne ne se limitera pas à deux grandes opérations de nettoyage, les 24 et 25 novembre. « Il y aura des actions auprès des écoles durant tout le mois de novembre », affirme le maire. Le mois précédent, c’est la lutte contre la maladie qui sera mise en avant. Avec Amalca (association mahoraise pour la lutte contre le cancer), plusieurs manifestations pour la lutte contre le cancer seront organisées pendant Octobre rose.

Fin mai, c’est davantage le vivre-ensemble qui sera célébré pendant les journées du même nom. « On a remarqué que sur Kawéni par exemple, on a sept ou huit communautés qui vivent ensemble et peuvent ainsi se retrouver », continue le premier magistrat de la ville. Pour cette deuxième édition, la municipalité n’exclut pas d’ouvrir l’événement à « d’autres villes de la région », dans sa volonté de faire de Mamaoudzou, « une ville-monde ».

Des nouvelles assises en 2023

Les Assises de la sécurité ayant été clôturées en 2022, il n’y a pas d’autre événement prévu sur ce sujet. La maire s’appuie notamment sur l’action municipale, à savoir l’augmentation du nombre de policiers municipaux et de la vidéosurveillance (une quarantaine de caméras en plus). Cependant, le maire l’a évoqué pendant lors du premier jour du décasage de Doujani 3, la semaine précédente, des Assises de la reconquête foncière auront bien lieu le 9 mars. « Elles seront sur le même format que celles sur la sécurité », annonce Ambdilwahedou Soumaïla. D’autres auront lieu début mai sur le thème de la croissance verte.

Les sportifs à l’honneur

Outre les différents trails et les 10 km de Mamoudzou, « qui attire des athlètes internationaux », la Ville de Mamoudzou compte également mettre à l’honneur ses sportifs en les invitant à une journée Sport en fête, le 9 décembre, et en soutenant les Trophées Le sportif de l’année organisées par la Somapresse (qui édite Flash Infos et Mayotte Hebdo), le 18 février. Toujours dans le domaine sportif, les Dimanche activités pour tous sont de retour, cette année. « La rocade de Mamoudzou sera fermée. Ça permet de faire du sport en famille et en toute convivialité », précise le maire au sujet de cette activité qui reviendra à intervalles réguliers au cours d’une année dédiée à l’excellence sportive.

Le calendrier de la Ville de Mamoudzou pour 2023

  • 29 janvier, Dimanche activités pour tous
  • 18 février, randonnée découverte
  • 18 février, Trophées Le sportif de l’année, organisées par la Somapresse, au gymnase Jean-François Hory, à M’gombani, Mamoudzou
  • 5 mars, Dimanche activités pour tous
  • 8 mars, Journée internationale des droits des femmes
  • 9 mars, Assises de la reconquête foncière
  • Du 16 au 25 mars, exposition d’artistes
  • Période du ramadan, foires et tournois sportifs dans toute la commune
  • 26 avril, finale de la course de pneus communale
  • 29 et 30 avril, carnaval de l’identité et de la culture
  • Du 3 au 5 mai, Assises de la croissance verte
  • 6 mai, Journées du vivre-ensemble
  • 28 mai, trail du Caméléon
  • 3 juin, randonnée santé et découverte
  • 11 juin, 10 km de Mamoudzou, avec le Racing club de Mamoudzou
  • 21 juin, fête de la Musique
  • 23 juin, cérémonie de clôture Coup de pouce
  • 24 juin, Course de pneus, avec Angalia
  • 1er et 2 juillet, Hippocampe trail, avec Amis raid rando
  • 14 juillet, cérémonie du 14-Juillet et feu d’artifice
  • 21 juillet, soirée Femmes de l’excellence
  • En juillet (date pas encore connue), forum des associations de Kawéni
  • 6 août, Dimanche activités pour tous
  • 11 août, fête des accueils collectifs de mineurs
  • Tout le mois d’août, parc d’attraction sur le parking du marché de Mamoudzou
  • Fin août, foire de la rentrée scolaire
  • 31 août au 2 septembre, festival Sanaa
  • 10 septembre, trail du Grand Majimbini
  • 16 et 17 septembre, Journées européennes du patrimoine
  • 23 septembre, randonnée santé et découverte
  • Tout le mois d’octobre, Octobre rose, avec l’association Amalca
  • 8 octobre, course de pirogues
  • 22 octobre, Dimanche activités pour tous
  • En octobre (date pas encore connue), Journées nationales de l’architecture
  • Tout le mois de novembre, dixième édition Urahafu na unoro
  • 24 et 25 novembre, Journées de nettoyage
  • 11 novembre, commémoration de l’armistice 1914-1918, place Zakia-Madi
  • 19 novembre, trail des amis
  • 23 novembre, forum programme réussite éducative
  • 3 décembre, trail du Gouverneur, avec le RCM
  • 9 décembre, Sport en fête
  • Du 19 au 23 décembre, Momojou en fête

La campagne de rattrapage vaccinal officiellement lancée

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La campagne de vaccination concerne trois vaccins : diphtérie-tétanos-poliomyélite-coqueluche (DTPc) et la rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et le papillomavirus (HPV).

Dans le département mahorais, la couverture vaccinale apparait fortement dégradée chez les enfants de plus de six ans, fragilisant l’immunité individuelle et collective de la population. Afin de pallier les mauvais chiffres portant sur la couverture vaccinale, l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte et le rectorat de Mayotte lance, dès ce lundi, une campagne de rattrapage de vaccination en milieu scolaire.

Il sera difficile de se soustraire au supplice de l’aiguille. L’objectif de la campagne de rattrapage qui débute est de proposer la vaccination à l’ensemble des enfants et adolescents scolarisés au primaire ou au collège de l’académie de Mayotte. Ce sont donc 22 collèges, ce qui représente 30.000 élèves et 150 écoles élémentaires qui sont concernés. Il y a deux séquences, « le premier trimestre sera consacré à l’ensemble des collèges, et la rentrée d’août, à l’ensemble des écoles », explique Olivier Brahic, directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte.

Après une phase de test réalisée en fin d’année, la première partie de la campagne de vaccination se déroulera pendant plusieurs mois, avec trois à quatre collèges qui réaliseront ce dispositif par semaine. Pour le lancement de ce lundi, ce sont les élèves du collège Kawéni 1 qui ont ouvert le bal. « Les élèves comprennent que c’est dans leur intérêt », souligne Claudine Haab, principale du collège. Pour elle, « l’objectif c’est d’avoir 100 % d’élèves vaccinés, c’est-à-dire, 100 % d’élèves protégés ».

Lutte contre la présence de diphtérie et du tétanos

Trois vaccins sont donc proposés afin de rattraper en priorité le retard constaté sur les vaccinations contre la diphtérie-tétanos-poliomyélite-coqueluche (DTPc) et la rougeole-oreillons-rubéole (ROR). « Nous avons constaté une augmentation des cas de diphtérie et de tétanos sur le territoire, ce qui ne se voit nulle part ailleurs. Il y a urgence à beaucoup vacciner sur ces quatre maladies », souligne Maxime Jean, médecin infectiologue. Il en est de même pour le vaccin ROR, « il faut rattraper le retard de la vaccination ». Pour cette campagne d’envergure, la réserve sanitaire est présente, avec au total environ 300 professionnels de santé qui seront mobilisés. « Nous avons des réservistes qui ont répondu en nombre à l’alerte qui a été lancée », affirme l’infectiologue.

Vaccination contre le papillomavirus (HPV)

« Dans le cadre de ce rattrapage vaccinal, nous saisissons l’opportunité pour proposer aux collégiens de se faire vacciner contre le papillomavirus », ajoute Olivier Brahic. Cette proposition de vaccin revêt un fort enjeu de santé publique. En effet, en 2021, plus de 10 % des frottis cervicaux utérins réalisés à Mayotte, étaient pathologiques. Le papillomavirus (HPV) est notamment responsable du cancer du col de l’utérus. « Nous verrons l’impact de cette vaccination dans les dizaines d’années à venir, en évitant que des cancers surviennent », complète Maxime Jean.

Les élèves mahorais à la découverte du lagon

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Wassian, en 5e au collège de Ouangani, est allé explorer les fonds marins pour la première fois.

Les 26 élèves de cinquième du collège de Ouangani mettaient la tête sous l’eau pour la première fois, ce mardi 17 janvier. La sortie organisée dans le cadre du programme « Les p’tits fundis du lagon » vise à sensibiliser les jeunes générations à la préservation des écosystèmes marins.

Couverte d’un pantalon et d’un t-shirt long en lycra, Wassian enfile un gilet de sauvetage. Elle s’avance vers le lagon, ajuste son masque de plongée sur ses yeux et positionne son tuba. Après une série d’exercices dans quelques centimètres d’eau, elle agrippe le bras de son professeur de français qui l’amène au-dessus des coraux longeant l’îlot Bambo. Elle plonge la tête sous l’eau, puis la ressort rapidement pour reprendre son souffle et ses esprits. Avant de retenter l’expérience. « Au début, j’avais peur. Puis je me suis dit que ça allait, que je flottais. J’ai vu des poissons argentés, multicolores… J’ai jamais trop aimé aller dans l’eau, mais le fait que ce soit si beau, ça m’a vraiment étonnée », confie l’élève de cinquième, qui explorait les fonds marins pour la première fois. Comme elle, 25 élèves de même niveau au collège de Ouangani découvraient la vie sous-marine, ce mardi 17 janvier. « La plupart prenaient le bateau pour la première fois. Ou pour la seconde, après le kwassa. Certains n’avaient même jamais vu la plage, ni la mer, puisque Ouangani n’a pas de littoral », assure Anaïs Vanhaecke, professeure d’arts plastiques, à l’initiative de l’excursion.

 « Faire prendre conscience des pressions exercées sur le lagon »

Le collège fait en effet partie des 45 établissements sélectionnés dans le cadre de l’appel à projet « les p’tits fundis du lagon » lancé par le parc marin. Un programme, financé par l’Office français de la biodiversité, qui vise à « faire prendre conscience aux jeunes générations des pressions exercées sur les écosystèmes marins et les sensibiliser à la richesse et à la beauté du lagon », précise Lisa Tribolles, animatrice environnement au sein du parc marin. L’occasion de partir à la recherche des dauphins et des raies. Avant de s’arrêter sur une plage de Saziley pour aller voir de plus près les traces des tortues venues pondre dans la nuit.

Et après la découverte, place à la théorie. Sur la plage, l’animatrice environnement réunit les enfants pour leur expliquer comment s’est formée leur île, quels animaux vivent dans les coraux ou encore quels phénomènes ont permis de créer du sable blanc et du noir. « On leur explique les fonctions des espèces marines, de la mangrove… Mais aussi ce qui les menace et comment les protéger », détaille l’animatrice. Autour d’elle, le message semble passer. C’est en tout cas ce que confirme Nasry, le crane rasé, habillé en jaune fluo. « Il ne faut pas jeter de déchets depuis la maison, puisqu’ils peuvent ensuite se retrouver dans la mer », lance-t-il, aux côtés de son camarade Jahys.

 Un projet de livre au collège

Une sensibilisation qui, au-delà de l’excursion en bateau, se poursuit en cours. « La sortie dans le lagon fait partie d’un projet que nous menons toute l’année avec trois classes de 5e », précise la professeure d’arts plastiques, épaulée par deux professeurs de français. Les élèves se sont en effet lancés dans l’écriture d’un livre sur le thème des fonds marins. « Pour le moment, nous nous sommes concentrés sur leur imaginaire, avec l’idée que tout est beau au fond de l’eau. Ils ont donc réalisé des dessins que nous allons pouvoir confronter à la réalité », précise Anaïs Vanhaecke. Le tout en abordant les menaces qui pèsent sur les coraux et les différentes espèces. « L’idée est par exemple de leur montrer qu’une tortue peut se transformer en monstre lorsqu’une paille en plastique lui transperce le nez », poursuit la professeure. Des dessins qui s’accompagneront de photos prises pendant l’excursion et seront agrémentés de poèmes, en cours de français, pour remplir la dizaine de pages du futur ouvrage.

Comores : Un ministre interdit aux médias publics de critiquer le pouvoir

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Le secrétaire général du parti au pouvoir, a intimé les journalistes travaillant au sein d’Al-watwan de ne jamais critiquer les actions du pouvoir. Une déclaration qui a suscité l’ire de l’opinion publique. Le syndicat des journalistes a condamné ces propos, rappelant au ministre de la Défense qu’un journal d’État n’est pas synonyme d’organe de propagande au service du gouvernement.

Encore une « bourde » du ministre comorien de la Défense, Youssoufa Mohamed Ali. Le secrétaire général de la convention pour le renouveau des Comores (CRC) s’est attiré encore les foudres de l’opinion publique. Jeudi 19 janvier, lors d’une conférence de presse, alors qu’il était entouré des sympathisants du parti au pouvoir, ce proche collaborateur du président Azali Assoumani s’est adressé aux journalistes du quotidien Al-watwan, d’un ton un peu plus particulier. Selon sa déclaration, relayée sur les réseaux sociaux, les journalistes de ce média public, doivent seulement se contenter de relayer les actions du gouvernement, car ils sont payés par l’argent du contribuable comorien. « Vous ne pourrez pas utiliser les ordinateurs, les appareils photos et écrire ce que vous voulez. Car si j’étais le directeur d’Al-watwan je n’allais pas tolérer cela. Ou sinon vous iriez cultiver des patates ou ouvrir votre propre média », déclarait, le secrétaire général de la CRC, dont le président d’honneur n’est autre que le chef de l’État comorien. Ainsi, la directive est donnée par cet ancien directeur de cabinet chargé de la défense. Aucun média public ne doit dénoncer les mauvaises actions du gouvernement.

Service du peuple

 Un discours que le syndicat national des journalistes comoriens (SNJC) s’est empressé de contester vigoureusement. Dans un communiqué publié le lendemain, soit le vendredi 20 janvier, les journalistes ont condamné les propos du ministre. « Le syndicat est choqué qu’un ministre d’un tel rang, un délégué à la défense ose menacer publiquement les journalistes, même si pour cela, il égratigne au passage le code de l’information, adopté sous l’actuelle législature », a écrit le bureau du SNJC qui a rappelé que tout comme les autres agents de l’État, les employés du journal Al-watwan sont payés grâce à l’argent du contribuable et non le gouvernement encore moins le parti au pouvoir. Ce faisant, les reporters des médias publics, à l’instar de l’Office de radio et télévision des Comores (ORTC), ainsi que les autres organes sont au service du peuple comorien et non d’un quelconque pouvoir, ont souligné de nombreux citoyens, révoltés par les propos du ministre. Cette sortie médiatique sonne comme une réponse au discours prononcé, deux jours plus tôt, à Beit-salam, à l’occasion des vœux du Nouvel an de la presse. Lors de son intervention, la vice-présidente du syndicat, Adjouza Abouheir, avait interpellé le chef de l’État sur ces ingérences. « Monsieur le président, il faudrait peut-être rappeler à chacun de vos ministres et directeurs qu’un média financé par l’État n’est pas un canard du gouvernement. Il faut dire à ces ministres qu’il est temps que cessent les intimidations aux journalistes », martelait la numéro 2 du syndicat.

 Soigner les partisans de la CRC

 Mais habitué aux incartades, le secrétaire général de la CRC voulait peut-être faire comprendre qu’il ne sert à rien de réclamer une indépendance au sein des médias de services publics. Une sortie médiatique qui a fait réagir de nombreuses personnalités. « C’est quand même sidérant qu’il soit difficile de comprendre que les médias financés par l’État sont des médias publics n’appartenant à aucun puissant parti politique. Sinon, messieurs, exigeons que les grands médecins en poste à l’hôpital El-maarouf prennent la carte du parti et qu’aucun praticien n’opère s’il n’a pas prouvé son adhésion », taclait Ali Moindjie, ancien directeur général d’Al-watwan. Abondant dans le même sens, Dini Nassur, acteur politique, a étrillé « Belou », surnom du ministre de la Défense. « Ils ignorent que ce n’est pas la CRC qui finance le journal, mais que c’est bel et bien le budget de l’État et que son parti n’est pas l’État », a-t-il clarifié.  A ce rythme, a ajouté cet ancien ministre, il est à craindre que bientôt, il sera demandé aux employés des hydrocarbures et à ceux de la société d’électricité de ne fournir en carburant et du courant qu’aux familles la CRC, a-t-il ironisé. Idriss Mohamed, président du parti Ukombozi, a lui rappelé au ministre grisé par la réussite d’après ses mots, que sa diatribe est futile et reflète une image fidèle à la pensée antidémocratique du chef de la CRC, Azali Assoumani, qualifié de dictateur par ses opposants.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes