L’association sportive Papillon d’Honneur de Mangajou lance sa rentrée de foot animation, pour les catégories U6 jusqu’à U13, qui se tiendra le dimanche 26 février 2023 de 8h à 12h, au terrain de football de Mangajou. Cet événement s’adresse aux jeunes filles et garçons passionnés de football et désireux de s’initier ou de se perfectionner. Il est l’occasion de se réunir et de participer à une journée sportive amusante et interactive.
Les dirigeants et joueurs du club seront présents pour encadrer l’événement, en partageant leur expérience et leur passion pour le sport avec les plus jeunes. Le club encourage les parents à accompagner leurs enfants. L’accès aux enfants non accompagnés sera refusé par le club.
L’antenne mobile (Nouwam) du centre régional de coordination des dépistages des cancers(CRCDC, anciennement REDECA) propose des consultations itinérantes gratuites à toutes les femmes de 25 à 74 ans, avec une sage-femme ou médiatrice de santé. La tournée Nouwam propose une sensibilisation et de l’information sur les cancers, un frottis de dépistage du cancer du col de l’utérus et un examen des seins.
Cette semaine, les équipes de la tournée seront à l’école primaire de Kangani le mercredi 22 février à partir de 13h30 et à la maternité de Mramadoudou le jeudi 23 à partir de 13h30.
Scène rocambolesque dans la nuit de dimanche à lundi, durant laquelle le vol reliant Mayotte à Paris en passant par La Réunion a dû atterrir d’urgence à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, après qu’une jeune femme mahoraise ait accouché, bien aidée par les hôtesses et les passagers. Récit de cette naissance hors-sol qui soulève plusieurs questions.
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Ce dimanche 19 février, le hall de l’aéroport Marcel Henry accueille de nombreux Mahorais désireux de se rendre à Paris, pour les vacances scolaires ou d’autres motifs. Nous avons là des jeunes de Bandrélé qui vont participer à un concours de danse à Strasbourg, des représentants de la délégation mahoraise qui participeront au Salon de l’Agriculture, ce week-end, mais aussi et surtout deux femmes enceintes de huit mois. L’une a un certificat médical lui autorisant à prendre l’avion. L’autre s’appelle Zabibou, a à peine la trentaine, mais n’a pas de justificatif. Il faut dire que sa grossesse pourtant bien avancée ne se remarque que difficilement. Tout cela n’aurait de toute façon eu que peu d’incidence si Air Austral – habituée des désagréments ces temps-ci – n’avait pas dû obliger ses passagers à faire escale à La Réunion, à cause d’un problème de cockpit.
« On va devoir atterrir, est-ce qu’il y a un médecin ? »
Toujours est-il que les résidents de l’île au lagon décollent dans la soirée de dimanche de l’aéroport Roland Garros de Saint-Denis, à bord d’un avion appartenant à « High Fly », une compagnie portugaise, et affrété par Air Austral. Si le confort des passagers est impacté par la barrière de la langue et un service médiocre, le vol se passe plutôt bien. En pleine nuit, alors que l’appareil survole les côtes d’Afrique de l’est, une annonce sonore retentit, demandant si un médecin pouvait se présenter d’urgence au personnel. Personne ne répond, beaucoup des passagers étant endormis, et les hôtesses et stewards commencent à fourmiller. Toutes les lumières s’allument, et le personnel réveille ses clients : « On va devoir atterrir, est-ce qu’il y a un médecin ? »
Fort heureusement, trois personnes se lèvent. Il s’agit de deux médecins et d’une sage-femme, à qui l’on annonce qu’une femme enceinte de huit mois est en train d’accoucher. Zabibou est alors accompagnée à l’arrière de l’appareil, et prise en charge par les trois volontaires, ainsi que par une hôtesse portugaise. L’accouchement se déroule bien, mais la nouvelle-née est prématurée. Survolant l’Éthiopie, le pilote doit se résoudre à atterrir à Addis-Abeba, où se déroulait le jour même le 36ème sommet des chefs d’État de l’Union africaine, dirigée par le président-dictateur Azali Assoumani. L’attente est interminable : il faut que le personnel de l’aéroport international Bole appelle les ambulances, que ces dernières arrivent sur le tarmac, qu’elles mettent la petite sous couveuse et embarquent la jeune femme mahoraise. Mais aussi que les équipes ouvrent la soute et récupèrent les bagages de Zabibou, et que la compagnie profite des prix du carburant local pour faire le plein de kérosène…
Un bébé Français, Éthiopien, Portugais… Ou Maltais ?
En tout, les passagers de ce vol devenu salle d’accouchement auront dû patienter environ deux heures sur le tarmac éthiopien. L’avion redécolle au petit matin pour rallier Paris, et arriver aux alentours de midi, au lieu de 7 heures du matin. « Je m’en rappellerai toute ma vie », déclarait l’hôtesse ayant aidé pour l’accouchement, ses habits maculés de sang. Pour Zabibou et sa petite fille, c’est l’ambassade de France qui devrait désormais les prendre en charge, après avoir été prévenue par Air Austral. Les prochains jours s’annoncent cependant compliqués pour la jeune femme, qui ne parle ni oromo ou amharique, les principales langues éthiopiennes, ni anglais. Quant au bébé, se pose la question de sa nationalité. Une naissance en plein vol constitue en effet un véritable flou juridique – car dépendant des lois des pays impliqués – et un évènement très rare : selon une étude parue en 2019 dans Journal of Travel, seuls 74 bébés étaient nés dans un avion entre 1929 et 2018 !
Ayant au moins un parent français, la petite devrait être Française elle aussi. Si ce n’est pas le cas, on peut se référer à la Convention sur la réduction des cas d’apatridie, signée par une quarantaine de pays – dont la France. Cette convention affirme que la nationalité du nouveau-né correspond au pays d’enregistrement de l’appareil. Problème, l’avion décollant de France, ayant atterri en Éthiopie et appartenant à une compagnie portugaise est enregistré… Sur l’île de Malte ! Une naissance rocambolesque donc pour la petite Mahoraise, qui héritera peut-être d’un passeport exotique. Mais pas de vols gratuits à vie, cette affirmation n’étant qu’une légende urbaine.
Au premier plan, Yves-Michel Daunar, directeur général de l’Epfam. Au milieu, Raynald Vallée, le président de CA, et derrière, Abdoul Kamardine, son premier vice-président.
L’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) tenait ce mardi après-midi une conférence de presse. L’occasion pour l’institution de proposer un premier bilan de ses cinq années d’activité sur le territoire, et de présenter son plan stratégique de développement 2022-2026, un outil visant à coordonner les efforts des collectivités et opérateurs pour un aménagement du territoire plus efficace. Plusieurs projets sortiront de terre cette année.
Un large réseau de zones d’aménagement concertés (ZAC) – carte de gauche – et de zones d’activité économique (ZAE) – carte de droite – devrait voir le jour d’ici 2026.
« On est à un tournant en cette année 2023 ! », se réjouit Raynald Vallée, président du conseil d’administration de l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam), au cours de la conférence de presse donnée ce mardi après-midi à Cavani. Créé en 2017, l’Epfam a vocation à « produire du foncier équipé » pour porter les projets d’aménagement des collectivités, intervenant ainsi sur les volets de l’urbanisme, du logement et de l’agriculture. De l’aveu de ses représentants, l’institution est pour l’heure plus connue sur le papier que sur le terrain. « Mais on va avoir beaucoup de choses à montrer cette année », annonce le président, entouré pour l’occasion de son directeur général Yves-Michel Daunar, et du premier vice-président du CA, l’élu du conseil départemental de M’tsamboro, Abdoul Kamardine.
Des travaux lancés en avril prochain
En effet, des premiers coups de pelle seront donnés en avril prochain à Doujani – où la zone d’aménagement concerté (ZAC) inclura, à terme, plus de 900 logements et une variété d’équipements publics scolaires, culturels et sportifs. La première tranche opérationnelle concerne le réaménagement et la viabilisation de la rue de la Carrière, 17 logements dans le cadre du projet de relogement « Davu Dago », et une opération d’au moins 40 logements portée par Al’ma. Puis, les chantiers s’enchaîneront. Les travaux de la ZAC de Longoni débuteront au troisième trimestre de cette année (plus de 100 logements sur les 1.000 prévus à terme, et 2.000m² de services et commerces), tandis que ceux de la zone d’activité économique (ZAE) de Malamani (27.000m² dédiés à des activités industrielles, commerciales et artisanales) seront initiés au quatrième trimestre 2023. Enfin, la première tranche opérationnelle de la ZAC de Tsararano-Dembéni est prévue pour le premier trimestre 2024. Elle concerne la construction de 70 logements (sur 2.000 prévus à terme), d’un gymnase et d’un terrain de foot, d’espaces publics paysagers et de plusieurs milliers de m² de surface commerciale et dédiée aux activités tertiaires. Quid de la livraison finale, demande-t-on dans l’assemblée ? « On va procéder par lots. Certains seront finis, tandis que d’autres seront en cours d’aménagement », explique Yves-Michel Daunar. « Par ailleurs, on sera parfois obligés d’avancer sous forme d’opérations tiroirs : en relogeant temporairement les habitants d’une zone que l’on réaménage », indique le directeur général.
Ces chantiers s’inscrivent plus largement dans un plan stratégique de développement 2022-2026 explicité ce mardi, et dont le fil conducteur est de « répondre aux besoins de la population par la production de foncier aménagé ». « Le plan de stratégie est, certes, une obligation réglementaire, mais surtout un cadrage global qui permet d’avoir une lisibilité opérationnelle et financière, aussi bien en interne que pour les acteurs avec qui nous travaillons », renseigne Raynald Vallée, précisant que cette programmation minutieuse pourrait convaincre les entreprises extérieures de venir faire jouer la concurrence à Mayotte.
Concrètement, à l’horizon 2026, 6.000 logements doivent être produits ou rénovés, 10 hectares de foncier aménagés pour l’accueil de structures scolaires (telles que le lycée des métiers du bâtiment), 15 hectares pour l’accueil d’activités économiques, entre autres. Ces ambitions se déclineront sous la forme d’une multitude de ZAC et de ZAE réparties sur l’ensemble de l’île. « Plus on maille le territoire, plus on permettra aux gens de travailler près de là où ils habitent », avance le président du CA, faisant référence aux difficultés liées au trafic pendulaire.
La rareté du foncier contraint à une stratégie de densification des zones habitées, plutôt qu’à leur extension. « Il s’agira donc de sensibiliser les populations pour porter un autre regard sur la ville telles qu’elles les connaissent aujourd’hui », indique Raynald Vallée. « Incontestablement, nous n’aurons pas d’autre choix que de monter vers le haut », abonde son directeur général. « Attention, nous n’irons pas dans une logique de grandes tours. […] Il ne s’agit pas de calquer ce qui se fait dans les Yvelines ou ailleurs en métropole, mais bien de s’adapter au mode de vie local », tempère le président, annonçant la tenue d’un « forum de la ville durable mahoraise » en juillet prochain, pour mieux « intégrer les attentes de la population dans la façon dont on aménage le territoire ». « Faute de foncier, nous n’avons pas d’autre choix que de densifier, mais il faut trouver les produits intelligents ». L’ingéniosité des architectes sera donc mise à contribution.
Cette logique de non-extension des zones urbanisées s’explique aussi par le rôle de l’Epfam sur le volet agricole. Fort d’une casquette de Safer (société d’aménagement foncier et d’établissement rural), l’établissement joue le rôle de régulateur en matière des prix du foncier agricole. « On sait que les modèles économiques des agriculteurs sont fragiles. Pour pouvoir vivre de son activité, il ne faut pas que le foncier revienne trop cher. […] Or, on assiste à une forme de dévoiement de l’usage agricole du foncier vers de la construction. Sauf que si tout le foncier est transformé en terrain à bâtir, on ne pourra pas nourrir tout le monde demain au vu de l’évolution de la population ! », détaillent les représentants de l’Epfam. D’ici 2026, 80 hectares de surface agricole doivent être aménagées, 80 autres mises en location ou cédées – pour installer, au total, une centaine d’agriculteurs.
Ce mardi 21 février, la mairie de Ouangani organisait un maoulida shengué pour célébrer la journée internationale des langues maternelles.
Pour la journée internationale des langues maternelles, la mairie de Ouangani réunissait habitants et élus pour un maoulida shengué. L’occasion de rappeler l’importance des langues locales et d’aborder la question de leur enseignement à l’école.
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La vice-présidente du Conseil départemental chargée de la culture, Zouhourya Mouayad Ben, a rappelé « l’importance de maîtriser sa langue maternelle ».
Pour Soumaïla Soirifa-Moinaïdi, inspectrice de l’Éducation nationale et représentante du rectorat, il est « nécessaire d’établir un cadre avant de pouvoir enseigner les langues locales de Mayotte. »
« Un homme qui ne maîtrise pas sa langue maternelle et sa culture est comme une maison dont la fondation est assise sur du sable. À tout moment, il peut s’écrouler. » Pour Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente du Conseil départemental (CD) chargée de la culture, la journée internationale des langues maternelles était l’occasion de montrer l’importance des langues locales à Mayotte. Ce mardi 21 février, elle était présente à la mairie de Ouangani, pour un maoulida shengué aux côtés du maire, de la représentante du rectorat mais également d’autres élus et habitants. L’occasion également d’aborder la question de l’enseignement du shimaore et du kibushi à l’école. Selon la vice-présidente du conseil départemental chargée de la culture, « la préservation de la diversité linguistique de Mayotte est une priorité. Et le meilleur moyen de préserver cette diversité est d’enseigner nos langues. »
« La loi ouvre la voie à leur enseignement dans les écoles »
Une campagne de collecte de données pour créer des outils pédagogiques a ainsi été lancée au Conseil départemental via la direction de la culture et du patrimoine. Des alphabets du shimaore et du kibushi ont par ailleurs été adoptés en 2020 et une convention-cadre a été signée le 8 juin 2021, par le CD, le rectorat, le CUFR et l’association de promotion et d’enseignement des langues de Mayotte, Shime. Ce document vise à encadrer la formation, l’enseignement, l’apprentissage et la diffusion des langues mahoraises. « Les enseignants qui le souhaitent peuvent depuis enseigner dans leur langue natale », souligne la vice-présidente.
Dans le cadre de cette convention de trois ans, la collectivité s’est par ailleurs engagée à soutenir l’Éducation nationale et les acteurs associatifs pour la formation des enseignants, la production d’outils pédagogiques et l’édition de dictionnaires bilingues ou de lexiques spécialisés. « Suite à la promulgation de la loi du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, les langues mahoraises sont désormais reconnues comme langues régionales de France. La loi ouvre donc la voie à leur enseignement dans les écoles », complète Zouhourya Mouayad Ben.
Fixer l’orthographe et la grammaire de ces langues
Pour autant, il reste des enjeux forts sur ces langues. Avec notamment la fixation de l’orthographe et de la grammaire. Pour réaliser ce travail, le Conseil départemental a validé la création d’un institut des langues et des civilisations de Mayotte, en mai 2021.
Pour le rectorat, il est en effet nécessaire d’établir un cadre afin de pouvoir enseigner ces langues. « Nous avons détachée une institutrice de Tsingoni à 50 % pour qu’elle puisse mettre en place des outils d’apprentissage des langues maternelles et une expérimentation est menée dans sa classe », précise Soumaïla Soirifa-Moinaïdi, inspectrice de l’Éducation nationale et représentante du Rectorat. Mais tant que ces langues ne seront pas formalisées, « il sera difficile d’aller plus loin. » D’autant que l’Éducation nationale met avant tout « l’accent sur l’apprentissage des savoirs fondamentaux » et notamment des mathématiques et du français. « Des matières dans lesquelles le niveau des élèves est insuffisant », souligne l’inspectrice.
Selon Zouhourya Mouayad Ben, toutefois, l’apprentissage des langues locales pourrait permettre aux élèves de progresser dans les autres domaines. « Cela leur permettrait d’être performants dans la langue qu’ils comprennent déjà puis d’utiliser leurs compétences pour apprendre la langue française et ainsi d’être meilleurs dans les autres matières », assure-t-elle.
La pilotine, une vedette de transport pour les pilotes maritimes, permet d’accéder au navire entrant dans le lagon.
Le pilotage maritime de Mayotte organise, pour la première fois de son histoire, un bureau fédéral élargi, qui réunit toutes les stations de pilotage maritime de France métropolitaine et d’outre-mer. Pendant deux jours, en présence notamment du président de la fédération française des pilotes maritimes, Henry Caubrière, ces rencontres fédérales permettent aux pilotes maritimes de se rencontrer et d’échanger sur leur profession. A cette occasion, le président de la station de pilotage maritime mahoraise, Gilles Perzo, nousexplique ce séminaire et le métier de pilote maritime.
Flash Infos : Vous organisez cette semaine un séminaire professionnel regroupant les stations de pilotage maritime. Tout d’abord, pourriez-vous nous expliquer ce qu’est un pilote maritime ?
Gilles Perzo:Un pilote maritime, c’est un officier de la marine marchande. Ce sont des capitaines recrutés au plus haut niveau et ayant au moins navigués 72 mois dans la marine marchande. L’accès au pilotage maritime se fait sur concours. Un pilote maritime fait une carrière d’environ vingt ans dans le même port, car il faut en connaitre toutes les spécificités. Sa mission principale est d’assister les capitaines des navires à entrer et à sortir des rades et des ports. C’est une mission d’intérêt général. Au total, ce sont 29 stations qui existent et on dénombre 329 pilotes maritime dans les ports français. Bien évidemment, toutes les stations ne font pas la même taille. A Mayotte, nous sommes trois pilotes maritimes.
F.I. : Et quelle est la mission d’un pilote maritime ?
Le pilote maritime monte à bord du navire et assiste le capitaine pour rentrer au port, ici, c’est pour également rentrer dans le lagon. Nous sommes mandatés par l’État et nous avons l’obligation de servir tous les navires de plus de 30 mètres. C’est le préfet qui définit le seuil à partir duquel les navires sont soumis au pilotage. Dans notre île, l’environnement est sensible, notamment dû à la présence de la barrière de corail. En comparaison, à Brest la réglementation est fixée à 50 mètres.
Concrètement, notre travail consiste à rejoindre les navires à l’aide d’une pilotine, une vedette de 12 mètres, pour les guider à rentrer dans le lagon et les mettre à quai. Une fois à bord du navire, le pilote maritime conseille et guide le commandant, car il connait très bien la zone, les quais et l’environnement technique et humain du port. Et inversement, nous réalisons le même travail pour la sortie des navires.
F.I. : Un bureau fédéral élargi a lieu pour la première fois à Mayotte. Pourriez-vous nous expliquer ce qu’est cet événement, ainsi que ses objectifs ?
G.P. :Un bureau fédéral élargi, c’est juste un nom un peu particulier pour nommer un congrès, un séminaire. Chaque année, il y a un séminairequi se déroule à Paris, organisé par la fédération française des pilotes maritimes (FFPM) et en parallèle, il y a également des congrès délocalisés,qui ont lieu dans différentes stations, aujourd’hui c’est à Mayotte. C’est le tout premier bureau fédéral élargi qui est organisé par notre station de pilotage maritime à destination de l’ensemble de nos collègues.
C’est important que l’on échange entre professionnels et que les autorités locales rencontrent le président de la fédération. Sans port à Mayotte, on ne ferait rien, donc le but du jeu, c’est de communiquer sur notre métier, de partager nos problématiques, de réfléchir et d’apporter des solutions. Les projets doivent se faire en concertation avec les pilotes maritimes, qui connaissent bien les problématiques du port dans lequel ils exercent.
F.I. : Quel est le programme et les thèmes évoqués lors de ce congrès ?
G.P. :Nous avons organisé un séminaire de deux jours. Le premier jour concerne uniquement le groupement océan Indien, donc les stations de Mayotte et de la Réunion, qui constitue la zone dans laquelle s’organise le bureau fédéral élargi. Cette journée est animée par une réunion technique et une prise de contact avec la préfecture notamment. Le deuxième jour s’adresse quant à lui à toutes les stations de pilotage maritime. Ce seront des échanges entre les stations, à propos de l’actualité en courset des sujets qui concernent le pilotage maritime en France, ainsi que toutes les questions d’actualité de la vie portuaire et maritime en métropole et en outre-mer.
F.I. : Quelles stations de pilotage maritime sont présentes à Mayotte pour ces rencontres ?
G.P. : Pendant ces deux jours de séminaire, en plus de notre station locale, nous avons neuf stations représentées : le Havre, la Seine, Toulon, Marseille, Bayonne, La Rochelle, Dunkerque, la Loire, la Réunion, Bordeaux, ce qui représente onze pilotes. Mais, les stations non–
A Madagascar, des petites communautés mahoraises oubliées depuis plusieurs décennies lancent un cri d’alarme pour se faire entendre des autorités départementales. Ils demandent de l’aide pour pouvoir revenir dans leur île natale ou la terre de leurs aïeux.
C’est un appel à l’aide qui a été relayé en fin de semaine dernière par MM. Daniel Madi Moussa et Ben Ali Tsontso Manandzafy, respectivement responsables des associations « La Terre Promise » et « Outrou ». Les deux hommes ont expliqué au cours d’une conférence de presse à Mamoudzou vendredi matin qu’il existe dans la province du Boeny (dont Mahajanga est la ville chef-lieu) des communautés originaires de Mayotte, qualifiables d’apatrides, et qui souhaitent rejoindre notre île, avec le soutien des autorités du département parce qu’ils ont perdu leur citoyenneté française. Ce n’est pas l’histoire des Falashas d’Éthiopie récupérés à grand renfort de ponts aériens par l’État d’Israël, mais ça y ressemble à quelques choses près.
En effet, l’Histoire n’a cessé de nous enseigner les migrations entre l’Afrique de l’Est et Madagascar, avec Mayotte comme tête de pont dans ces mouvements de personnes. Ce phénomène s’est amplifié suite à l’indépendance de la Grande île en 1966. La première République malgache dirigée par Philibert Tsiranana a réservé une place importante aux communautés comorienne et mahoraise dans son nouveau processus de développement post-colonial. Il en a résulté un pogrom contre les communautés comoriennes en 1976 qui a donné lieu à un rapatriement par la France de tous les originaires de Mayotte qui avaient demandé la protection consulaire. Surnommés les « Magochi ntchora » (chaussures pointues, littéralement) à leur arrivée sur le territoire, ils ont tous alors bénéficié d’un élan général extraordinaire de générosité de tous les Mahorais.
Un casse-tête à venir pour les administrations locales
L’administration de la collectivité territoriale de Mayotte a accompagné leur installation et insertion sociale. A cette époque, ces mêmes autorités avaient connaissance d’un nombre peu élevé de Mahorais ayant choisi de demeurer sur le sol malgache, soit pour des raisons familiales et personnelles, soit parce qu’ils avaient réussi à se mettre en sécurité dans d’autres provinces côtières autre que le Boeny, ou encore par crainte que l’accueil sur leur terre d’origine ne soit pas des meilleurs. Beaucoup d’entre eux ont par la suite maintenu des liens distants avec leurs familles à Mayotte. Pour une courte durée, car la 3ème République malgache, sous la direction de l’amiral Didier Ratsiraka, avait décidé de nombreuses nationalisations.
Ainsi, les communautés comoriennes survivantes du pogrom de 1976 ont dû opter pour la nationalité malgache, avec cependantune mention marginale : malgache musulman ! Quid des Mahorais de Madagascar ? Il semblerait aujourd’hui qu’ils n’aient jamais cherché à faire valoir leurs droits à la nationalité française auprès des consulats français, parce qu’étant dans l’incapacité de produire toutes les pièces justificatives, étant sans contact avec leur parenté à Mayotte. Elles se présenteraient en trois composants, les émigrants de la première génération, leurs enfants et leurs petits enfants. Autant dire un casse-tête pour définir laquelle des 3 générations pourra être en mesure de faire valoir réellement ce que les associations qui les soutiennent appellent « le droit des peuples premiers à retourner sur leur terre ancestrale ».
Un difficile travail d’identification
Outre les aspects juridiques et administratifs, cette affaire s’annonce des plus délicates et de longue haleine. D’abord, il est nécessaire que les autorités locales s’imprègnent de ce dossier et fassent corps commun pour convaincre les plus hautes instances de l’État français, afin que ce droit au retour soit effectivement pris en compte. Ensuite, il faudra mobiliser, comme en 1976, familles, collectivités locales et associations pour accueillir, le moment venu, toutes ces personnes et faciliter leur intégration au sein de la société. Les responsables des deux associations à l’origine de cette conférence de presse ont conscience du fait qu’un dur travail de recensement est à réaliser dans les différentes communes mahoraises pour essayer d’identifier leurs parents proches et prouver leur filiation.
Les demandes formulées devront être étudiées au cas par cas pour évaluer les chances de chacun à pouvoir éventuellement bénéficier de ce droit au retour. Selon Daniel Madi Moussa, son association accompagne déjà plusieurs cas de ces Mahorais « particuliers » ayant réussi à rejoindre illégalement le département. Un recensement aurait déjà démarré dans les provinces malgaches concernées par ce phénomène pour essayer d’identifier toutes les demandes. Pour sa part, M. Ben Ali insiste sur l’urgence qu’il y a pour les élus mahorais de se pencher sur ce dossier car certains cas sont sujets à des souffrances matérielles et de détresse morale caractérisées. Ils survivraient actuellement de la charité des mosquées tenues par la diaspora indienne à Madagascar.
Alors que certaines voix, sur notre île, n’hésitaient pas à évoquer des « assassinats ciblés » concernant les Mahorais décédés sur le sol malgache en 2022, une conférence de presse a eu lieu pour éclaircir les choses et apaiser les tensions. L’occasion de revenir sur le rapatriement parfois difficile des corps des défunts.
« La Terre Promise » et « Outrou », tels sont les noms des deux associations ayant organisé une conférence de presse vendredi matin dans les locaux de la mairie de Mamoudzou pour éclairer le public sur le sujet et mettre un terme à ces rumeurs infondées. La réalité des faits est qu’une dizaine de personnes, aux parcours divers et variés, ont trouvé la mort, à des dates et endroits différents, sur le sol malgache entre 2022 et 2023. Des décès que les autorités consulaires françaises à Madagascar reconnaissent comme étant naturels, consécutives à des maladies chroniques (à l’exception d’un, dû à une crise cardiaque).
Une situation nouvelle pour certaines familles, qui n’acceptent pas ce constat et n’hésitent pas à imaginer une « mano negra » (main noire) empoisonneuse de « touristes fortunés ». Les associations et autres structures œuvrant à la coopération régionale entre les deux îles font valoir une tout autre explication pour justifier cette situation. Selon elles, si ce nombre de décès est remarquable, il est simplement dû au fait que les Mahorais sont très nombreux à se rendre à Madagascar après deux années de pandémie de Covid 19. Par conséquent, ce qui relevait de cas très isolés s’est répandu en raison de l’ampleur du flux de vacanciers.
Un manque de coopération régionale
En revanche, ces décès ont mis en évidence des carences majeures dans les accords de coopération décentralisée entre Mayotte et Madagascar, concernant le rapatriement des corps vers notre département. Il est effectivement de tradition chez les Mahorais de rapatrier sur l’île les citoyens décédés hors territoire afin de s’assurer que l’enterrement respecte les préceptes de l’islam sunnite, les us et coutumes spécifiques à notre territoire. Des démarches que les communautés mahoraises expatriées remplissent avec le soutien des services des Maisons de Mayotte à Paris et à La Réunion s’agissant du territoire français. Rien n’est encore prévu dans les autres territoires, et notamment à Madagascar, terre pourtant très prisée par les Français. Outre l’absence de services ou d’organisations représentatives structurées se pose la question du manque de moyens de conservation des corps dans les provinces malgaches limitrophes de notre territoire.
À cela s’ajoute un autre fait. La compagnie Ewa Air, qui dessert régulièrement ces provinces, ne disposerait pas des certifications nécessaires au transport de cercueils en direction de Mayotte. En pareil circonstances, les familles concernées par ce problème sont contraintes de faire transporter les bières à Antananarivo, la capitale malgache, où elles peuvent être transportées sur des vols d’Air Austral, la maison mère d’Ewa Air, disposant elle des autorisations requises sous réserve d’un transit sur l’île de La Réunion. Autant dire un parcours de combattant, qui n’est pas à la portée de tous.
Accueillir les Mahorais dans les cimetières malgaches
Les dirigeants des deux associations organisatrices de cette conférence de presse ont donc sollicité le Conseil départemental de Mayotte, représenté à cette occasion par son premier vice-président, Salime Mdéré, lequel s’est engagé à faire remonter le problème à ses collègues. Sans engager officiellement son institution, il a reconnu l’importance de la problématique soulevée et la nécessité de lui apporter une réponse rapide, eu égard aux échanges importants et croissants entre les deux voisins. Des discussions qui se sont enchaînées durant cette conférence de presse, il est ressorti que la solution idéale passerait – à l’instar de la métropole et de La Réunion – par l’ouverture de nouvelles Maisons de Mayotte dans les provinces malgaches très prisées des visiteurs Mahorais, qu’ils soient touristes, étudiants, hommes d’affaires ou résidents temporaires, avec une forte implication des autorités consulaires françaises.
En attendant que cela puisse prendre forme un jour, il a été exprimé l’urgence d’un accord pour l’obtention de carrés dédiés à l’accueil de tombes de défunts mahorais dans des cimetières au sein des provinces concernées. Il apparaît en effet que si les rites funéraires des musulmans de Mayotte sont proches de ceux des communautés islamiques desdites provinces, ces dernières mettent en exergue le fait que Mayotte – entité française et européenne – dispose de moyens financiers largement suffisants pour prendre en charge les frais de traitement des corps préalables à la mise en terre. Vaste sujet donc, qui ne manquera pas de donner lieu à moult débats au sein de l’assemblée départementale, et probablement de la société mahoraise dans sa globalité, clergé compris.
L’inscription du maoulida shengué au patrimoine culturel immatériel national sera célébrée ce samedi 25 février, place Sicotram à Chiconi.
L’inscription du maoulida shengué au patrimoine culturel immatériel (PCI) national est effective depuis juin 2022. Ce chant traditionnel est le premier élément du patrimoine de l’île de Mayotte à figurer dans la liste du PCI du ministère de la Culture. Ce samedi 25 février, le Département organise un grand événement à Chiconi, afin de célébrer l’inclusion de cette tradition locale dans l’inventaire national.
Organisé par le Département, l’événement a été présenté par Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente, Abdoul Karim Ben Said, directeur du MUMA, Hakim Halidi et Mari Bé Ben Mari Souffou Ben, les deux fundis des communautés mahoraises de shengué.
« C’est une fierté pour Mayotte tout entière et pour tous les pratiquants de cet art culturel, spirituel et artistique », lance Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente du conseil départemental ce lundi, lors de la présentation de l’événement. Ce label national, gage de pérennité pour ce chant traditionnel, marque « une reconnaissance essentielle pour notre société mahoraise ». Les traditions, comme celle du maoulida shengué, connaissent souvent d’importantes variations et peuvent même être fragiles. « Je note, avec satisfaction, que cette tradition est de plus en plus pratiquée par des jeunes. Cette discipline étant jusqu’alors plutôt réservée aux personnes plus âgées », constate l’élue.
L’événement de grande envergure, organisé par le Département en collaboration avec la Ville de Chiconi, va réunir ce samedi 42 associations de communauté de shengué, représentant environ 900 personnes. De 8h30 à 17h, la place Sicotram de Chiconi accueillera donc les différentes communautés du maoulida shengué. A Mayotte, le territoire est divisé en deux zones placées sous l’autorité de deux fundis : la zone nord et la zone sud. Pour Mari Bé Ben Mari Souffou Bé, représentant des communautés du nord, « c’est une réelle satisfaction » de célébrer l’inscription du maoulida shengué.
Un événement pluridimensionnel
Pour cette journée, « il y aura plusieurs dimensions dans le programme », explique le directeur du musée de Mayotte, Abdoul Karim Ben Said. La première sera axée autour de la découverte et de la pédagogie, « pour tous ceux qui n’ont jamais pratiqué de shengué et qui veulent le découvrir, il y aura le matin une initiation au chant, à la danse et à la chorégraphie », ajoute-t-il. En parallèle, des tables rondes et une exposition seront également proposées aux visiteurs. Enfin, la dernière dimension sera plutôt festive et aura lieu tout au long de l’après-midi, avec « une cérémonie de shengué en bonne et due forme, avec les différentes communautés qui seront mises en avant », note le directeur.
Le patrimoine culturel immatériel (PCI) national englobe des pratiques et savoirs dont chacun hérite et qu’il s’efforce collectivement de faire vivre et transmettre. Ce patrimoine vivant découle de la convention Unesco de 2003 pour la sauvegarde du PCI. L’inscription de ce premier élément culturel mahorais permet « de valoriser l’humain, ainsi que la cohésion qui se créer lors de ces événements », affirme Zouhourya Mouayad Ben. D’autres fiches d’inscription au patrimoine culturel immatériel pourraient voir le jour pour le 101e département, notamment sur le debaa, le chigoma ou encore le m’sindzano.
Ce mardi 21 février marque la journée internationale de la langue maternelle (JILM). Dans la lignée de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) qui appelle à une éducation multilingue, jugée plus performante, Rastami Spélo et son association Shime plaident pour une formalisation de l’enseignement du shimaoré et du kibushi dans les écoles mahoraises.
Flash infos : Vous œuvrez pour la promotion et la sauvegarde des langues régionales de Mayotte que sont le shimaoré et kibushi. Quel est votre prochain axe de travail ?
Rastami Spélo : Le prochain défi est celui de la formalisation de l’enseignement de ces langues. Nous sommes ici dans une terre française, mais foncièrement bantoue. Les enfants ont en tête une structure d’une langue bantoue, et ils se trouvent en difficulté car à l’école, ils sont interrogés dans une langue qui leur est presque étrangère. Au final, ils sont handicapés dans les deux langues, et passent du shimaoré au français dans une même phrase – un phénomène que la docteure en sciences du language Lavie Maturafi a identifié comme étant l’émergence d’un nouveau parler « shimao-zungu ». En formalisant l’enseignement du shimaoré et du kibushi dans les écoles, il s’agit de mieux installer les élèves dans les langues qu’ils comprennent déjà, pour pouvoir ensuite investir leurs compétences vers la langue française. Ils n’en seront que plus performants dans la langue de Molière ! Une convention cadre a été signée en ce sens en 2021 ; nous attendons de connaître la posture du nouveau recteur sur le sujet.
F.I. : Vous organisiez ce dimanche un séminaire sur les réalisations au niveau de la valorisation des langues régionales de Mayotte. Qu’en est-il ressorti ?
R.S. : Ce qui est ressorti de ce séminaire, c’est la volonté des locuteurs de favoriser et d’approfondir l’outillage de nos langues maternelles. Les interventions de Rachid Abdou Moussa – qui a créé un clavier de téléphone spécialement conçu pour les langues régionales de Mayotte – ou de Nourdine Combo, qui travaille sur un système de reconnaissance vocale qui traduirait le shimaoré en kibushi, en français ou toute autre langue, ont été particulièrement appréciées.
F.I. : Vous organisez, toujours dans le cadre de cette JILM, un concours de poésie en shimaoré et en kibushi dont les lauréats seront récompensés ce mardi. En quoi est-ce important que les artistes locaux s’approprient leurs langues maternelles ?
R.S. : Nos langues sont naturellement belles ! Nos parents nous ont offert un bagage culturel riche de comptines, de poésies chantées. Ce patrimoine doit continuer à être enrichi et transmis aux générations futures. Je suis persuadé que pour nous intégrer dans la grande France, il faut arriver avec quelque chose en main ! Nos chants, nos poésies… tout cela est à dépoussiérer et à montrer ! C’est le rôle des artistes, et des médias !
F.I. : Vous plaidez par ailleurs pour une réécriture de noms des villages et des communes de l’île. Pourquoi ?
R.S. : Lors de mon intervention à ce sujet sur Mayotte la 1ère, je pointais du doigt la toponymie de Mayotte. C’est une science qui nous permet de mieux nous connaître : de savoir qui nous sommes et d’où nous venons ! Les noms ont souvent été déformés lors de leur passage à l’écrit. En les corrigeant, cela permettra à tous de mieux en comprendre l’origine
Tom présente l’une de ses dernières créations. Derrière lui, des planches à différentes étapes de leur fabrication.
De sa passion des sports de glisse, Tom a créé une activité professionnelle : shaper de skateboards « made in Mayotte ». Dans son atelier, il fabrique des planches artisanales uniques, qu’il commercialise sur son site internet, espérant développer la pratique du skate sur l’île.
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Le jeune homme vérifie le bon équilibre de sa planche. Le shape est un travail d’orfèvre : une simple approximation et la board serait inutilisable.
Ici, le shaper présente quelques essais de peinture et de gravure sur bois.
ambiance, pas besoin de légende
Peinture, gravures, logo… Tom. De son propre aveu, son projet de skateboards made-in Mayotte est aussi un moyen de « développer sa fibre artistique ».
« Dans une planche on a sept plis d’érable, disposés dans un ordre bien précis », explique Tom en reconstituant l’assemblage de feuilles de bois nécessaires à la fabrication d’un skateboard. Collage, pressage, dessin du shape, découpage… Dans son atelier en périphérie de Mamoudzou, Tom nous détaille scrupuleusement chacune des étapes de son processus de fabrication artisanale de planches de skate, bien rodé grâce à de nombreuses recherches et expérimentations. Chaque outil, choisi minutieusement, remplit une fonction précise. Les matériaux sont sélectionnés avec soin. « Je bosse avec du placage en érable nord-américain, c’est le top », renseigne-t-il. On le sent tout de suite à ses côtés : le jeune homme a, certes, le sens du détail, mais surtout une passion dévorante. « J’ai envie d’innover, dans le sens noble du terme… de concevoir des beaux produits dont je peux être fier ». Derrière lui, sur une étagère murale, s’empilent quelques-unes de ses créations. « Chanfi », « Duja », « Shark », chaque planche a son nom. Toutes sont uniques ; forme et design diffèrent pour donner à chaque board un caractère bien particulier.
Créer des planches à l’équilibre parfait ne s’improvise pas. Tom s’initie au shape en fabriquant d’abord une planche de surf, en autodidacte. « Je me suis formé tout seul en faisant des recherches sur internet. Dans un premier temps, personne ne m’a rien appris. Au début, je n’en étais pas vraiment satisfait, mais aujourd’hui je l’aime beaucoup ! », se réjouit-il, évaluant du regard la planche rouge écarlate de 6,6 pieds de haut. La toxicité du travail de la résine des planches de surf l’oriente plutôt vers la fabrication de planches de skateboard, également moins onéreuse. « La mentalité du skate est aussi beaucoup plus sympa ! Les artisans que j’ai contactés pour prendre des infos étaient tous très avenants, prêts à m’aider dans ma démarche », raconte-t-il. En 2021, Tom professionnalise sa pratique : il suit une formation de shaper auprès de ROAROCKIT, une entreprise spécialisée dans la fabrication de skateboard. En fin d’année dernière, il ouvre son site internet – merlinskateboards.com – et commence à commercialiser ses planches made-in Mayotte.
« Vendre des skates à Mayotte, c’est comme vendre des doudounes ! »
« On m’a dit que vendre des skates à Mayotte, c’est comme vendre des doudounes ! », raconte Tom en riant. « C’est peut-être vrai ; l’avenir nous le dira… Mais quand je vois la jeunesse – plutôt sportive – de Mayotte, je me dis qu’il y a un vrai potentiel ! Et comment développer un sport si on ne met pas la matériel à disposition ? », interroge-t-il. Pour cela – le jeune artisan l’admet – l’enjeu sera de « réussir à développer des planches moins chères en réduisant les coûts de production ». « Je ne veux pas oublier que la moitié de la population vit avec moins de 3000 euros par an et ne peut pas forcément se permettre l’achat d’une planche. J’aimerais développer ça de manière accessible au plus grand nombre », avance-t-il, désireux de « mettre en place des choses avec les établissements scolaires, en montant des projets skate avec les professeurs d’EPS, par exemple ! »
Sur l’île, la pratique du skateboard reste, pour l’heure, confidentielle. « Trop de gens disent qu’il est impossible de skater à Mayotte. C’est faux. On a pas forcément besoin de grandes routes toutes neuves », plaide Tom, qui estime que l’esprit du skate réside davantage dans la capacité à s’adapter à l’environnement existant, et prévoit de recenser et promouvoir « tous les spots ‘skatables’ de l’île » sur sa page Instagram (@merlin_skateboards).
Diplômé de droit pénal, mais « sollicité toute son enfance par [son] père pour des travaux manuels », Tom trouve dans la pratique du shape un bon compromis entre l’intellect et le concret. « Une planche c’est un vrai mélange d’artisanat, de caractéristiques physiques précises et maîtrisées, et de design », analyse-t-il. « C’est très stimulant ! J’aime utiliser mes mains car, aujourd’hui, dans notre société, il y a cette idée selon laquelle tout doit être intellectualisé… Pour autant, il faut savoir utiliser ses mains de manière intelligente ! ». Sur une planche, comme dans la tête… tout est dans l’équilibre !
Un agent du Parc collecte des données de pêche au débarquement dans le cadre des enquêtes du système d'information halieutique (SIH) | crédit Fanny Cautain / Office français de la biodiversité
Le système vidéo Staviro (Station vIdéo rotative) permet d’acquérir des images vidéo sous-marine haute définition. La caméra fait un tour complet en 6 secteurs de 30 secondes chacun. Sur chaque station, 3 rotations sont réalisées. Il faut ainsi environ 15 minutes pour réaliser une station ce qui permet de couvrir une large zone en une seule journée (en moyenne 20 à 40 stations / jour). | Sébastien Quaglietti / Office français de la biodiversité
14 dispositifs de concentration de poissons (DCP) sont installés autour de Mayotte, pour favoriser la pêche hors lagon. | crédit Mélissa Conord / Office français de la biodiversité
Images d’une caméra Staviro | crédit Office français de la biodiversité / Ifremer
Flash infos : Pouvez-vous nous éclairer sur cette difficulté à évaluer l’état des stocks de poissons côtiers et récifaux à Mayotte ?
Christophe Fontfreyde : Mayotte n’est pas un cas isolé. Les stocks des espèces côtières et récifales sont très difficiles à évaluer. En effet, pour estimer la quantité de poissons dans l’eau, les scientifiques se basent sur les quantités de poissons pêchées, leur taille, etc. Or, les espèces récifales sont nombreuses, et donc les quantités débarquées pour chacune d’entre elles souvent trop faibles pour en estimer le stock. Ça peut paraître paradoxal, mais moins une espèce est pêchée, et moins on a d’informations sur le stock ! Nous rencontrons cette difficulté-là, et la science n’a pas forcément la réponse !
F.I. : Vous collectez pourtant des données sur ces espèces. Quels outils avez-vous à votre disposition pour faire état des stocks ?
CF : En l’absence de l’Ifremer à Mayotte, nous réalisons le système d’informations halieutiques (SIH). Six agents de terrain sont répartis sur les différents points de débarquement de l’île. A l’amiable avec les pêcheurs – nos agents ne sont pas des contrôleurs – ils estiment les quantités de poissons débarquées par espèce, les mesurent. C’est difficile d’être exhaustif, car il y a beaucoup de pêche informelle. Ensuite, le parc marin a acheté des caméras « Staviro » (station vidéo rotative, NDLR), développées par l’Ifremer. Ce sont des caméras « haute-définition » sur trépieds que l’on place au fond de l’eau, et qui prennent des images à 360 degrés. Leur déploiement ne prend qu’une quinzaine de minutes, ce qui permet de couvrir une vingtaine de spots par jour. Nous avons fait plusieurs centaines de « points » l’année dernière. Cette année, les halieutes analyseront les images en laboratoire pour mesurer l’abondance et la diversité des différentes espèces. Enfin, nous envoyons des plongeurs qui réalisent des comptages. C’est plus exhaustif qu’une caméra, mais eux ne peuvent s’immerger que deux à trois fois par jour ! En utilisant les méthodologies développées par l’Ifremer à la Réunion, on compile les données du SIH, des « Staviro » et des plongeurs, qui passent dans une moulinette très savante pour nous donner une première estimation de l’état des stocks pour six espèces jugées prioritaires. C’est le projet Demerstock, financé par l’Union européenne, le plan de relance et l’Office français de la biodiversité. On est en phase de recherche et de développement : vraisemblablement, c’est un programme qu’il faudra reconduire sur plusieurs années.
F.I. : Pourquoi est-il important de connaître l’état des stocks de poissons côtiers et récifaux ?
CF : Pour le parc marin, c’est une priorité : nous devons savoir quelles espèces sont en danger, lesquelles doivent être protégées, ou à l’inverse lesquelles nous pouvons pêcher. Notre rôle est – certes – de protéger les espèces, mais aussi la filière pêche ! L’idée d’un parc marin, c’est d’y inclure l’être humain. Ce n’est pas un sanctuaire, nous faisons partie de l’écosystème… mais il faut que les gens s’y comportent suffisamment bien. J’aime employer cette image : c’est un peu stupide de pêcher un poisson qui ne s’est pas encore reproduit, mais c’est pas forcément plus malin de le laisser mourir de vieillesse ! Il y a un intermédiaire à trouver, et c’est notre boulot.
FI : Vous avez, pour encourager les pêcheurs à cibler les espèces pélagiques hors du lagon, installé des « dispositifs de concentration de poissons » (DCP). Pouvez-vous nous en réexpliquer le principe, et quel premier bilan en tirez-vous ?
CF : Effectivement, l’une des sept orientations du plan de gestion du Parc marin est le développement de la filière pêche hors du lagon. L’idée étant de se dire, qu’au vu de l’augmentation de la population sur l’île, et par mesure de précaution, on ne s’imagine pas intensifier encore la pression de pêche dans le lagon. L’une des solutions est donc de s’orienter sur les poissons du large, principalement les espèces thonières. Dans ce cadre, nous avons installé 14 DCP fixes, en milieu et fin d’année dernière. Ce sont des gros blocs de béton, accrochés par des centaines de mètres de câbles à une quinzaine de bouées de surface. A environ cinq mètres de profondeur, nous avons un « feuillard », un ensemble de filins dans lesquels les algues vont se fixer. Des petits poissons s’y cachent, développant toute une chaîne alimentaire et attirant les plus gros poissons. Ce sont des sortes d’oasis, placés à une distance d’entre cinq et quinze miles nautiques (entre 9 et 28 kilomètres, NDLR) du récif, et qui donnent aux pêcheurs une facilité d’accès à la ressource. Nous avons eu de très bons retours. Les pêcheurs en demandent même davantage !
FI : On pense instinctivement que la conservation des stocks concerne avant tout les pêcheurs professionnels. Les pêcheurs plaisanciers doivent-ils être sensibilisés à certaines pratiques ?
CF : Tout à fait. Déjà, les méthodes de pêche sont plus contraignantes pour la pêche de loisir que pour la pêche professionnelle. Par exemple, les DCP ne sont accessibles aux plaisanciers que le week-end. Disons que pour se nourrir, on estime que l’on peut impacter un peu plus le stock que pour s’amuser ! Les pêcheurs plaisanciers peuvent par ailleurs être une source de données intéressante, puisqu’ils ciblent des espèces un peu plus sportives : barracudas, espadons, par exemple.
FI : Hors la pêche, quelles autres pressions subissent les poissons du lagon de Mayotte ?
CF : La principale pression sur le lagon, c’est la terre qui descend de l’île, drainée par la pluie, qui recouvre le corail et l’empêche de respirer. On qualifie ce phénomène « d’envasement du lagon ». Grâce au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières, NDLR), on sait qu’environ 20 000 tonnes de terre arrivent dans le lagon chaque année – le poids de deux tours Eiffel ! Si on veut sauver le lagon, il faut se battre sur les chantiers, particuliers comme professionnels, pour ne pas laisser des tas de terre. Un vrai travail de sensibilisation doit être mené à cet effet. Par ailleurs, ce phénomène est accentué par le défrichage et le remplacement de ce qu’on appelle « le jardin mahorais » par des cultures qui ne retiennent pas l’eau sur les parcelles dénudées. Le lagon de Mayotte est exceptionnel au niveau mondial. A dires d’experts, il est encore dans un état remarquable, et c’est pour cela que ça vaut le coup de se battre, avant qu’il ne soit trop tard.
Du miel d’abeilles bio 100 % made in Mayotte, ça existe et c’est même très à la mode. Mieux encore, ça s’expose à Paris ce mois-ci au salon national de l’agriculture, du 25 au 28 février 2023. Une appellation commerciale est désormais à retenir, « Bandrani » (localité agricole à l’entrée de Mtsamboro, dans le nord), celle lancée par la SARL agricole « Combo Coco ». C’est elle qui commercialise ce miel mahorais.
Du miel naturel, une denrée rarissime dans le département depuis de très nombreuses années. Mais voilà que cet « élixir de jeunesse » revient au goût du jour sur le territoire, et pour de bon, grâce à quelques passionnés et agriculteurs téméraires qui ont décidé de se lancer dans l’apiculture à grande échelle. C’est le cas d’une famille, les « Combo », une fratrie de dix personnes originaires de la commune de Mtsamboro, dans le nord, qui exploite un foncier de six hectares au lieu-dit Bandrani. Il s’agit d’un héritage reçu récemment de leur défunt père, agriculteur, lequel s’inquiétait de voir son patrimoine disparaître après sa mort du fait du désintérêt manifeste de ses enfants pour cette profession.
Une formation à l’apiculture
Pour honorer sa mémoire, sa descendance décide donc de rester soudée pour exploiter les terres agricoles en y plantant des cocotiers et d’autres arbres fruitiers. C’est dans cette projection que la culture des abeilles s’est imposée à eux, car l’insecte s’avère indispensable pour la pollinisation de ces cultures. Une tâche qui s’est révélée très ardue du fait que 90 % des colonies d’abeilles à Mayotte sont sauvages, dispersées dans un habitat extrêmement varié : pneus à l’abandon, amas de cailloux, caniveaux fermés, maisons abandonnées et branches d’arbres font le bonheur des butineuses. « Ce fut une vraie galère pour nous d’en trouver et de les sédentariser dans des ruches. Malgré toutes nos recherches sur Internet et nos échanges avec des apiculteurs hors territoire, nos abeilles finissaient par s’enfuir pour s’installer ailleurs », explique Hamada Elkabir, un des associés de la SARL agricole Combo Coco.
La fratrie s’est alors adressée au lycée agricole de Coconi pour une formation pratique spécifique sur l’apiculture, qui leur a coûté 4000 euros. Une somme conséquente qu’ils ne regrettent absolument pas d’avoir déboursé, au regard des aspects positifs résultats de cette formation. À ce jour, l’exploitation agricole dispose de 100 ruches, qui ont permis la récolte de 200 kilos de miel en 2022 et une quantité bien supérieure en 2023, première année officielle d’exercice. « Après le décès de notre père, il nous a fallu beaucoup de temps pour régulariser les aspects juridiques de notre foncier. Il nous a fallu attendre trois ans avant d’obtenir un titre foncier, aussi, en attendant la finalisation de cette procédure, nous avons décidé de démarrer dans le tas, de façon informelle, la culture des abeilles. Le jeu en valait la chandelle puisque nous avons obtenu ces 200 premiers kilos de nectar pur, 100 % bio, juste pressé ».
ADAM élève les apiculteurs mahorais
En plus de cette production, la SARL agricole Combo Coco dispose d’une quantité suffisante de miel pour ouvrir sa première saison de vente. Le précieux produit est vendu dans des bocaux en verre, de 250 et 500 grammes, pour des prix respectifs de 30 et 55 euros. Deux points de vente sont ouverts dans le nord de l’île, l’un à Hamjago et l’autre à Mtsamboro. Mais il est possible de se faire livrer à domicile sur commande. La famille Combo ne compte pas sectoriser la production du miel naturel d’abeilles à la seule région nord de notre département. Elle se considère désormais investie d’une mission, celle de contribuer à sauvegarder l’abeille mahoraise sur l’ensemble de l’île et d’appeler la population à ne pas céder à la tentation de brûler les essaims d’abeilles qui colonisent régulièrement les espaces habitables.
Les apiculteurs mahorais regroupés au sein d’une nouvelle association, « ADAM », disposent désormais de l’expertise nécessaire pour récupérer ces colonies et les transférer dans des ruches. En effet, d’autres apiculteurs se sont installés et vont s’installer dans d’autres endroits de l’île, dont Majimbini, dans les hauteurs de Mamoudzou. L’association lance ainsi un appel à tous les Mahorais désireux d’accueillir des ruches ou de se lancer eux-mêmes dans la production de miel naturel, de se faire connaître auprès de ses membres. « Notre projet de généraliser la production de miel sur l’ensemble de Mayotte reste très ambitieux et de longue haleine, mais nous nous tenons à l’écoute et à la disposition de toutes les bonnes volontés qui peuvent nous aider à réussir cette aventure. Le développement de la production agricole locale va de pair avec celle des abeilles, donc du miel », assure Hamada Elkabir, dont l’exploitation familiale compte également étendre ses activités dans le maraîchage. Ainsi donc, ce sont 140 pots de miel made in Mayotte qui seront exposés au salon de l’agriculture à Paris la semaine prochaine.
Depuis ce 16 février et un décret publié au Journal officiel, l’Etat permet une autre voie de sécurisation juridique dans la résolution des conflits fonciers à Mayotte. En effet, ce décret a pour objectif d’aider les personnes qui disposent d’un contrat de vente immobilière, respectant certaines conditions de forme, à obtenir un titre de propriété efficace pour sécuriser leur situation juridique. Ces personnes bénéficieront d’une procédure plus rapide et plus souple, et ne seront pas obligées de se faire représenter par avocat pour obtenir une décision du tribunal judiciaire de Mayotte reconnaissant leur droit de propriété. Pour rappel, près de 70 000 parcelles sont dépourvues de titre de propriété régulier, selon la préfecture.
Le centre communal d’action sociale de Dembéni organise des matinées de rencontre afin de recenser, accompagner et orienter les jeunes de 16 à 24 ans sortis du système scolaire. Tout public en difficulté d’insertion sociale et professionnelle âgé de 16 à 45 ans et/ou bénéficiaires du RSA de la commune sont également conviés. Des rencontres sont prévues dans les cinq villages de la commune : à Dembéni (place Mangrove) le 21 février et le 9 mars, à Tsararano (Mwirindza) le 23 février et le 14 mars, à Iloni (dispensaire) le 28 février et le 16 mars, à Ongojou (place publique) les 2 et 21 mars et à Hajangua (ancien foyer) les 7 et 23 mars. Chaque matinée se déroulera de 8h à 11h30.
Au cours de la semaine écoulée, 2 774 domiciles ont été visités par les agents de lutte antivectorielle, avec pour but l’élimination ou le traitement de toutes les situations de proliférations de moustiques et l’information aux personnes rencontrées sur le risque de transmission des maladies vectorielles. Ce sont 2 359 gîtes qui ont été recensés, dont 489 gîtes positifs, c’est-à-dire, contenant des larves de moustiques. « Le risque vectoriel est toujours important sur notre territoire. Cette situation nécessite de rester prudent et d’appliquer les bons réflexes au quotidien afin de limiter la prolifération des moustiques et le risque de transmission des maladies », informe l’agence régionale de santé de Mayotte. Du 20 au 24 février, les agents de la lutte antivectorielle se rendront à Pamandzi, Cavani, Mamoudzou, Tsoundzou et Passamainty.
Afin de préserver la ressource en eau et compte tenu du déficit important de pluies à proximité des points de captage alimentant l’île en eau potable, le préfet de Mayotte, par arrêté préfectoral, a pris la décision de renouveler la limitation de certains usages de l’eau sur le département, à compter de ce lundi 20 février 2023. Cet arrêté complète le maintien du dispositif de tours d’eau décidé par les membres du Comité de suivi de la ressource en eau.
Les mesures spécifiques figurant dans l’arrêté portent sur le lavage des véhicules (interdiction de lavage des véhicules (voitures et deux roues), hors des stations de lavage professionnelles, sauf obligation en matière d’hygiène et de santé publique ; interdiction de lavage des trottoirs, bâtiments, façades, terrasses, cours et murs de clôture avec de l’eau (sauf impératif sanitaire ou de sécurité) ; interdiction de lavage des bateaux de plaisance de particuliers) ; sur l’arrosage (interdiction d’arrosage des pelouses, des espaces verts publics et privés, des jardins potagers de minuit à 18h) ; du remplissage des piscines (interdiction de remplissage et de maintien à niveau des piscines privées, sauf pour les établissements touristiques recevant du public) ; usage domestique (tout usage du réseau d’eau potable à des fins d’épreuves réglementaires ou d’exercice d’incendie nécessitant un volume d’eau supérieur à 5m3 et interdit).
Tout contrevenant s’expose à la peine d’amende prévue pour les contraventions de 5e classe, soit 1.500 euros d’amende, montant qui peut être monté à 3.000 euros en cas de récidive.
Le 14 février 2023, aux environ de midi, trois jeunes étaient victimes de violences au stade de Cavani. Ils recevaient des jets de pierre et l’un d’entre eux, âgé de 18 ans, était frappé à la tête avec une barre de fer. Blessé, il rentrait chez lui et sa famille faisait appel aux pompiers dans l’après-midi. Il était hospitalisé et décédait le lendemain à 12h40, des suites de ses blessures.
Le procureur de la République, Yann Le Bris, informe au travers d’un communiqué de presse que l’enquête a été confiée au service territorial de police judiciaire de Mayotte et permettait l’interpellation de quatre personnes (deux majeurs de 20 et 21 ans et deux mineurs de 15 et 17 ans) impliquées dans les violences ayant entraîné la mort du jeune homme. L’un des majeurs reconnaissait avoir porté un coup de barre de fer.
Les quatre auteurs étaient déferrés au tribunal judiciaire le 18 février 2023. En complément, le procureur de la République informe que « le parquet ouvrait une information judiciaire du chef de violence en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner et du chef de violence en réunion sans incapacité. Ils étaient mis en examen par le juge d’instruction. L’auteur du coup de barre de fer était placé en détention provisoire et les autres mis en examen étaient placés sous contrôle judiciaire ».
Les agents de la SMAE – Mahoraise des Eaux ont prononcé un préavis de grève pour le lundi 27 février. La direction leur aurait refusé une prime d’intéressement.
Un scootériste circulant sur la route nationale à Tsoundzou 1, a subi une agression ce samedi 18 février, aux environs de 21h30 à hauteur du pont à la sortie du village. Le conducteur a reçu une pierre en plein visage, au niveau de l’œil gauche. Blessé grave, ce dernier est actuellement en attente de son évacuation sanitaire. Le lancer de pierre a été fait dans le but de provoquer l’arrêt du véhicule et ainsi, pouvoir dépouiller la victime de son scooter, de son sac et de ses papiers d’identité. Une enquête a été ouverte pour ce vol avec violence. L’agressé est un policier, qui n’était pas en service au moment des faits.