Éternelle rengaine, plusieurs faits de violence ont été rapportés dans la nuit de mercredi à jeudi, respectivement à Doujani et Combani. Vers 20h40 à Combani, à proximité de la station Total, une patrouille de gendarmes tombe sur une barricade constituée de poubelles brûlées. Les militaires sont pris pour cible par une trentaine de jeunes individus, armés de projectiles divers. Trois patrouilles viennent en renfort, faisant usage gaz lacrymogène pour tenter de disperser les bandits. L’affrontement s’est prolongé tard dans la soirée, pour prendre fin aux alentours de 23h50. Trois militaires ont été atteints par des projectiles, sans toutefois souffrir de blessure. Dans le même temps, à Doujani 3, près de la carrière, des policiers du GSP (groupe de sécurité de proximité) et de la BAC (brigade anticriminalité) en intervention pour un différend familial ont été pris à partis par des voyous cachés dans l’obscurité et dont le nombre n’a pu être estimé, subissant des jets de projectiles. L’incident à pu être réglé rapidement, sans blessé ni véhicule endommagé. Aucune interpellation n’a eu lieu.
Éric Ciotti à Mayotte après le ramadan
Alors que le fraîchement élu président du parti Les Républicains devait se rendre sur l’île au lagon ce week-end, à l’occasion d’un congrès des LR locaux à Combani, son agenda rudement chargé l’en a empêché. Ce n’est que partie remise, puisque Mohamed Bacar, maire de Tsingoni et président du parti à Mayotte, a déclaré que le congrès – ainsi que la visite d’Éric Ciotti – serait reporté après la fin du ramadan, soit le 20 avril.
L’enjeu, pour les élus de droite, est de réaffirmer l’ancrage local des Républicains à Mayotte, avant les élections sénatoriales (pour lesquelles se présentera Mohamed Bacar), et après la venue de Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance, ainsi que la débâcle présidentielle aux niveaux national et local : en 2022, ce sont le Rassemblement National et la France insoumise qui étaient arrivés en tête des scrutins sur l’île.
Les douceurs de Mayotte représentées au Salon international de l’agriculture à Paris
Cette année, l’île de Mayotte sera de nouveau représentée à la 59e édition du Salon international de l’agriculture, du samedi 25 février au dimanche 5 mars 2023. L’occasion pour le grand public de découvrir les produits, le savoir-faire et les atouts touristiques du 101e département.
Pendant neuf jours, le stand de Mayotte au Salon international de l’agriculture, à la porte de Versailles à Paris, lèvera le voile sur l’île et ses richesses. Pour cette édition 2023, la thématique du stand, porté par la Chambre d’agriculture, pêche et aquaculture de Mayotte, est axé sur le « goûter traditionnel maoré ». Des animations seront donc proposées en cohérence avec ce thème, tout au long du salon. Découverte du café et de thés locaux, création et initiation au masque de beauté, danses traditionnelles ou encore m’biwi… En résumé, un programme varié !
Les richesses de l’île
Le Salon international de l’agriculture est l’événement qui s’impose comme le rendez-vous inratable des professionnels du secteur agricole. En 2022, ce sont plus de 940 exposants qui étaient présents, et plus de 500.000 d’entrées comptabilisées. Autant de visiteurs à charmer pour les nombreuses structures qui vont faire vivre le stand du pavillon 5.2. L’Agence d’attractivité et développement touristique de Mayotte (AaDTM), l’association Saveurs et senteurs de Mayotte, les Vergers de Mayotte ou encore le label Green Fish présenteront leurs produits et services. A leurs côtés, s’ajoutera une dizaine d’artisans et de producteurs, entre autres Taambati Abdou, Halima Andjilani, Fatima Daoud, Assani Said, Amina Bint Combo et Ahamad Alcabir Combo. Au travers de ce panel de représentants locaux, les visiteurs pourront aller au plus près de la richesse du patrimoine culinaire et culturel de l’île.
Les papilles des petits et grands pourront déguster diverses productions mahoraises. Vanille, ylang-ylang, piments, agrumes… Le choix sera varié ! Les produits de beauté, plus particulièrement le msindzano, seront eux aussi mis en avant. D’autres aspects du département seront également présentés, comme le monde marin avec les tortues, le lagon et sa barrière de corail ou encore la forte biodiversité de l’île. Autant d’atouts que Mayotte et les Mahorais pourront mettre en avant pendant ces neuf jours de salon.
Saveurs et senteurs tente sa chance au concours général agricole
L’association Saveurs et senteurs de Mayotte participe une nouvelle fois au Salon international de l’agriculture. Pour l’occasion, six producteurs de l’association seront présents. L’association participera une nouvelle fois au Concours Général Agricole pour tenter de gagner une médaille. Cette année, deux producteurs présenteront également leurs produits individuellement au concours.
Le ras-le-bol des usagers de la barge
Ils sont des milliers à prendre la barge tous les jours. Des usagers qui n’ont pas d’autre choix pour relier la Grande-Terre à la Petite-Terre. Mais ils sont également nombreux à se plaindre du fonctionnement du Service de transport maritime. Les récentes pannes à répétition des barges ont particulièrement agacé les habitués. Ils crient au ras-le-bol et demandent du changement.
Abdouroihamane Bacar-Ahmed est un entrepreneur en colère. Il prend la barge au moins quatre fois dans la journée, pour ses activités professionnelles, mais la traversée est de plus en plus pénible pour lui. “ Cela fait des années que le STM fait n’importe quoi et on subit cela depuis toutes ces années. Ce n’est pas normal”, lance-t-il. La raison de son désarroi ? Le fonctionnement de la barge qu’il trouve de plus en plus désorganisé. Et les récentes pannes des navires ne font que renforcer sa colère. Entre les longues files d’attente, les retards et les barges surchargées, les usagers sont de plus en plus agacés, et ne s’en cachent pas. “Ça devient pesant et ça nous touche psychologiquement. Avant beaucoup étaient contre le pont entre la Grande Terre et la Petite-Terre, mais à cause de tout ça, on se dit qu’il vaut mieux en mettre un”, estime Abdouroihamane.
Son ras-le-bol est loin d’être un cas isolé. Les dysfonctionnements des barges ont un impact direct sur le quotidien de ceux qui l’utilisent régulièrement. A l’exemple de Guillaume. Il habite en Petite-Terre depuis deux ans, mais travaille à Mamoudzou. Il doit sans cesse anticiper un potentiel problème, afin d’être certain d’arriver à l’heure à ses rendez-vous. “C’est pénible parce que je dois partir de chez moi beaucoup plus tôt au cas où… Donc ça bloque beaucoup plus de temps”, explique-t-il. Il a vu son temps de trajet augmenter au fil des mois. “Avant, de chez moi jusqu’au bureau, je mettais 40 minutes maximum. Depuis les récentes pannes, je mets 30 minutes de plus”, assure-t-il. La situation est devenue insupportable à tel point qu’il songe à déménager. “Même si on est bien en Petite-Terre on se pose la question de partir parce que le temps c’est précieux.”
Un manque de communication
Les nombreux problèmes des barges est une chose, communiquer dessus en est une autre. Ce qui est très souvent pointé du doigt, est le manque de communication. “Quand il n’y a pas de barge et que l’on est bloqués, il n’y a personne pour nous informer, nous expliquer la raison. On doit se fier aux rumeurs”, raconte Guillaume. Et à Abdouroihamane d’ajouter “Les agents du STM sont tout simplement absents. Quand il y a un souci, nous sommes livrés à nous-mêmes.” Il existe une page Facebook qui est censée renseigner les passagers, mais il est vrai qu’elle ne le fait pas souvent en temps et en heure.
Le Service de transport maritime a annoncé des travaux sur les deux quais de Petite-Terre, une nouvelle qui inquiète particulièrement une partie de la population. “C’est un autre problème qui va se rajouter. Je me demande comment ils vont gérer ça”, souligne Olivier, un usager quotidien de la barge. Une inquiétude partagée par Guillaume. “Pendant plusieurs mois on va devoir se contenter d’un seul quai au lieu de deux et on sera toujours le même nombre de personnes à vouloir aller travailler en Grande Terre. Je ne sais pas comment ils vont faire pour assurer le service normalement…” Étant donné que les passagers et les véhicules augmentent de plus en plus, la population devra tout simplement prendre son mal en patience.
Quelles solutions ?
La colère d’Abdouroihamane Bacar-Ahmed ne date pas d’aujourd’hui. Il avait même créé une association appelée “la bargerie” afin de “de récolter les témoignages des usagers pour ensuite aller déposer une plainte collective”, précise-t-il. Cependant à l’arrivée du directeur d’exploitation du STM, Rémi Chatagnon (qui a démissionné récemment), ce dernier a installé un dialogue et Abdouroihamane a noté quelques avancées. “Certaines choses ont été faites, c’est mieux régulé, ils ont mis des pancartes, ils ont créé une page Facebook même si elle est mal gérée. Tout cela parce qu’il y avait une volonté commune de bien faire avec l’ancien directeur, mais depuis quelques semaines c’est devenu comme avant”, selon le chef d’entreprise. Ce dernier pense que privatiser le Service de transport maritime, actuellement géré par le conseil départemental, peut être une solution à une grande partie des problèmes. “Si le STM est semi privatisé, des entreprises pourraient s’installer ici et les concurrencer. Il faut qu’ils aient de la concurrence, peut-être qu’ils amélioreront leur service.”
Pour d’autres, comme Olivier, le problème se trouve ailleurs. “Ils manquent d’anticipation. Je pense que s’ils arrivaient à anticiper davantage, ils pourraient mieux gérer la situation.” Malgré tout cela, Olivier affirme avoir vu des changements positifs au fil des années. “Cela fait 10 ans que je prends la barge régulièrement et j’ai changé d’avis sur elle. Avant j’étais tout le temps énervé parce que rien n’allait, mais depuis l’arrivée des deux grandes, ça s’est bien fluidifié. Sur l’année, il n’y a pas autant de problèmes que ça”, relativise-t-il. Olivier est la preuve que certains sont encore très indulgents quant au fonctionnement de la barge.
Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à la barge et aux dysfonctionnements du STM dans le numéro 1032 de Mayotte Hebdo, à retrouver gratuitement ici : https://www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/
Cadema : les services eaux et déchets s’installent à Tsararano

Dans une volonté de décentralisation et de maillage des territoires, les services eaux et déchets de la communauté d’agglomération de Dembéni – Mamoudzou ont quitté le chef-lieu pour s’implanter à Tsararano. Ce jeudi matin a eu lieu la présentation de ces locaux, récemment occupés par les agents des deux services.
Initialement installés au siège de l’intercommunalité à Mamoudzou, « malgré une optimisation de l’espace, les locaux ne permettaient pas d’accueillir tous les agents, ni les usagers », affirme le président de la Cadema, Rachadi Saindou. En réponse à cette problématique, les 31 agents des services eaux et déchets sont donc désormais installés à Tsararano, depuis le 23 janvier.

C’est donc l’un des premiers services de l’intercommunalité dorénavant étendu à la commune de Dembéni. Par rapport aux anciens locaux, « la surface est doublée » note Rachadi Saindou. En plus des 70 m² de bureaux, les agents disposent de 152 m² de garage qui permettent de stationner les véhicules, notamment les deux camions plateaux. Jusqu’alors, ces services ne disposaient ni de garage, ni de local de stockage. « C’est surtout le cadre de travail qui change pour les agents et la sécurisation des biens », concède Fabien Trifol, DGA aménagement de la Cadema.
« Un endroit en commun »
La trentaine d’agents – dont douze présents en permanence, les autres étant des agents de terrain – disposent de deux bureaux. Un premier « consacré aux agents en charge des suivis de curage, sécurisation des travaux, nettoyage des plages et mangroves et accueil du public », ajoute le DGA. Le second est quant à lui dédié aux personnes chargées des suivis de travaux, « qui s’occupent des projets structurants de l’intercommunalité ». Ce local, en comparaison à l’ancien, permet d’avoir « un endroit en commun entre la partie terrain et la partie bureau, qui créer une facilité pour la passation des informations », reconnait Fabien Trifol. Cette mise en commun des services eaux et déchets, permettra à l’avenir de mutualiser les agents de terrain.
Le bâtiment, situé aux abords de la route nationale, est loué par l’intercommunalité. Une opération de chantier de rénovation est actuellement menée et, d’ici le mois juillet, toute la bâtisse sera opérationnelle. En plus des services eaux et déchets de l’intercommunalité, les locaux sont prévus pour accueillir l’office de tourisme au rez-de-chaussée et la coopérative HLM au premier étage. Au total, ce seront donc une douzaine de bureaux qui seront créés. Les services de la Cadema n’étant installé que provisoirement dans ces locaux dans l’attente de son nouveau siège, qui sera implanté à Tsararano et dont la début des travaux est prévue en 2024.
L’eau de l’air
Pureté, économie, autonomie, commodité et écologie (PEACE), des fondamentaux qui constituent un appareil révolutionnaire de captage d’eau pure contenue dans l’air. Cette dernière a le goût de l’eau de pluie, avec la minéralité qui la caractérise et la fraîcheur du réfrigérateur.
Un groupe de personnes opérant dans le secteur de l’environnement semble avoir trouvé une solution durable pour sortir des interminables coupures d’eau de la SMAE et des importations massives d’eau en bouteilles. Pour contribuer à résoudre le problème récurrent du manque d’eau à Mayotte, ils ont décidé de commercialiser un générateur d’eau potable à partir de l’humidité contenu dans l’air. Non, rassurez-vous, ce n’est pas une blague ni de la science fiction façon Frank Herbert. Il s’agit d’un appareil inventé par un Français dans les Caraïbes, Christian Cavanna, et qui a très largement fait ses preuves sur l’île de Saint-Martin. Celui-ci a commencé à travailler sur cette invention il y a 12 ans, et les modèles commercialisés aujourd’hui (sous différents formats) représentent la 8ème génération de son invention qui semble utile à développer sur Mayotte, avec des partenaires locaux.
Baptisé « distributeur Osoley Mayotte », ce concept reproduit le cycle naturel de l’eau, celui des océans qui s’évapore et se transforme en gaz contenant la molécule H2O dans l’air pour former des nuages devant, à leur tour, produire des pluies qui vont alimenter les rivières et la nappe phréatique. Dans une île tropicale telle que Mayotte, l’eau des airs est une ressource illimitée puisqu’elle s’élève à plus de 70 % de la masse. Le « distributeur Osoley Mayotte » aspire cette eau contenue dans l’air et transforme le H2O en gouttes d’eau via différents capteurs qui la minéralise à hauteur de 1 milligramme par litre, soit exactement ce que le corps humain peut absorber. L’eau de l’air est pure, comme conservée dans le réfrigérateur, et a un goût d’eau de pluie. Il faut la laisser reposer 15 minutes pour qu’elle retrouve la température ambiante.
Cet appareil est destiné à une gamme de public très large et se décline sous plusieurs modèles de 30 litres pour le familial (soit à raison d’une production de 1,2 litres par heure) à 5000 litres pour le grand collectif. Les estimations basées sur un modèle d’une famille mahoraise moyenne de 5 personnes donnent un ratio de 2 litres par individu. Le modèle familial appelé G10 coûte 2900 €, amortissables en seulement un an, à raison de 8 € par jour, soit l’équivalent du prix d’un pack d’eau. Il est garanti 2 ans et répond aux normes européennes. Sa consommation en électricité serait de l’ordre de 5 centimes d’euro par jour et peut être autonome via une alimentation électrique générée par des panneaux solaires. Près de 40 appareils ont déjà été commandés et devraient être livrés à leurs propriétaires dans le courant du mois d’avril 2023. Un délai de 3 mois est nécessaire pour leur fabrication. Il est possible de découvrir le générateur d’eau de l’air ou de passer commande par Internet sur le site de la société : www.geobuilder.fr
Un imagier bilingue pour « aider les plus jeunes à maîtriser le shimaore »

Nous évoquions plus tôt cette semaine, à l’occasion de la journée internationale des langues maternelles la question de la formalisation de l’enseignement des langues régionales mahoraises dans les établissements scolaires de l’île. L’auteur et poète Naouirou Issoufali – alias Papana – en donne peut-être un premier outil : un imagier bilingue français-shimaore, dont le premier tirage sera bientôt disponible en librairie.
Flash infos : Quel a été votre inspiration pour créer cet imagier bilingue français-shimaore ?
Naouirou Issoufali : Ce livre est né d’une rencontre avec l’illustrateur Rivo Radremba en 2012, au salon du livre jeunesse de la ville du Port à la Réunion. Nous sommes devenus amis et l’idée m’est venue de créer un imagier bilingue pour les plus petits. Entre temps, j’étais passé à autre chose ; j’ai travaillé sur d’autres projets. L’idée était restée dans un coin de ma tête et je me suis repenché dessus il y a un an environ.
FI : Comment avez-vous porté ce projet ?
NI : Je l’ai financé de A à Z ; j’ai payé l’illustrateur, le transport, tout. Le livre est édité par une maison d’édition malgache, à 500 exemplaires. Une diffusion est prévue en librairie. Surtout, je compte me rapprocher des institutions pour qu’elles puissent s’imprégner du livre, et pourquoi pas en commander pour les écoles.
FI : La question de l’apprentissage du shimaore à l’école est-elle importante à vos yeux ?
NI : Oui, tout à fait. La loi du 21 mai 2021 donne une importance aux langues régionales, et shimaore et kibushi ont été reconnus comme telles. C’est ce qui m’a donné l’envie de créer un outil pour permettre aux jeunes d’apprendre correctement le shimaore. Je suis parti d’un constat : aujourd’hui, dans les familles mahoraises, on force nos enfants à parler français sans même leur avoir appris notre langue, que beaucoup ne maîtrisent plus correctement. Or, c’est en maîtrisant d’abord notre langue que l’on pourra être aussi performant en français.
FI : Comment ont été choisis les mots inclus dans l’imagier ?
NI : L’imagier est constitué de trois chapitres : dagoni pour le vocabulaire de la maison, malavouni pour le lexique du champ (fruits, légumes, etc.) et matsungani, celui de la ferme et des animaux. Il s’adresse en priorité aux enfants de 3 à 10 ans, mais peut servir à monsieur et madame tout le monde.
FI : On sait que la graphie et l’orthographe du shimaore sont débattus. Comment avez-vous procédé ?
NI : J’ai suivi les préconisations de l’association Shime dont le président, Rastami Spélo, a supervisé la rédaction de l’imagier en validant l’orthographe et les traductions. Je le remercie pour son aide.
FI : Avez-vous d’autres projets similaires en cours ou prévus à l’avenir ? Si oui, pouvez-vous nous en dire plus ?
NI : Cet imagier est un coup d’essai. S’il est bien accueilli, j’en prévois d’autres, thématiques et plus fournis. Le prochain s’intéressera aux animaux. J’espère aussi inclure le kibushi. Par ailleurs, cet exercice m’a donné envie d’écrire davantage en shimaore. Dans le cadre de la journée internationale de la langue maternelle, j’ai participé au concours d’écriture organisé par l’association Shime, et pour lequel j’ai été récompensé. C’est un retour aux sources qui m’a plu. Je projette donc de publier une nouvelle ou un recueil de poésies en shimaore.
FI : En quoi écrire en shimaore est-il différent du français ?
NI : Ce n’est pas évident car on s’aperçoit rapidement qu’on ne maîtrise pas forcément aussi bien la langue qu’on ne le pense ! C’est plus long à écrire ; il faut faire attention à la signification des mots… Mais cela me plaît beaucoup car poétiquement, les mots résonnent bien, et certains ont plusieurs sens… J’y ai pris goût ! Conserver sa culture, son patrimoine est d’une grande importance pour nous, artistes. Si on maîtrise bien notre langue, alors on ne pourra que mieux la transmettre !
Les cadets citoyens au tribunal
37 cadets citoyens ont assisté à une audience du tribunal de grande instance ce mercredi 22 février. Agés de 16 à 18 ans et recrutés sur la base du volontariat, ils sont accompagnés pendant un an par la gendarmerie. Certains d’entre eux sont en décrochage scolaire mais tous souhaitent connaître les bases de la militarité et de la vie en collectivité. Pendant leur année de formation, ils découvrent les principales institutions telles que la Préfecture. Cette matinée au tribunal judiciaire était l’occasion pour eux de comprendre comment se déroule un procès, de découvrir la justice et d’avoir des informations sur l’accès aux droits. La sortie était organisée en partenariat avec le bureau d’aide aux victimes et le conseil départemental d’accès aux droits.
Une pièce de théâtre pour sensibiliser à l’érosion des sols
La compagnie Stratagème, en collaboration avec les enfants de Mabawas, présente un nouveau spectacle de théâtre intitulé « Les gardiens de la nature », dans le cadre du projet LESELAM visant à lutter contre l’érosion des sols et l’envasement du lagon à Mayotte. Le but de cette pièce est de sensibiliser la population à ce phénomène et de promouvoir les bonnes pratiques pour le limiter. Des représentations auront lieu dans toutes les communes de l’île tout au long de l’année 2023. La première se tiendra le 25 février à 18h à la MJC de Kani-Kéli, uniquement sur invitation. Le spectacle est financé par le fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), l’Agence régionale de santé (ARS) et l’État dans le cadre du projet LESELAM des Naturalistes de Mayotte, et réalisé avec le soutien de la MJC de Kani-Kéli, le studio d’enregistrement de Kani-Kéli, la compagnie Stratagème et les enfants de Mabawas.
Piste longue : nouvelle permanence dans le nord
Un nouveau lieu de permanence ouvre ses portes au marché couvert de M’tsangamouji en Grande-Terre, à compter de ce mercredi 22 février 2023. L’équipe du maître d’ouvrage sera présente tous les mercredis et vendredis matin, de 8 h à 12 h. En parallèle, les permanences se poursuivent à la Maison du projet, rue des Jardins à Pamandzi en Petite-Terre. À partir du 22 février, la Maison du projet sera ouverte les lundis, mardis et jeudis matin, de 8 h à 12 h.
Un forum des métiers et de l’éducation organisé à Tsingoni
Le comité du soutien scolaire de Tsingoni organise pour la troisième fois consécutive son forum des métiers et de l’éducation. L’événement se tiendra le samedi 25 février à la MJC de Tsingoni de 8h à 12h. « Le but de cette journée est d’encourager tous les élèves de l’île dans leur réussite éducative, d’accompagner les lycéens dans leur orientation, de faire rencontrer les professionnels et les élèves, de donner les clés de la réussite professionnelle aux futurs étudiants et de préparer le premier voyage des étudiants nouvellement diplômés », renseigne le comité. Plusieurs stands seront tenus par des professionnels dans différents domaines pour faire découvrir leurs métiers et les formations qu’ils proposent au public.
Forum de l’emploi, de l’insertion et de la formation à M’tsamboro
L’association Outsaha Maecha organise le forum de l’emploi, de l’insertion et de la formation le mardi 28 février à M’tsamboro. Toutes les personnes en recherche d’emploi ou de formation ont rendez-vous de 8h30 à 12h30, au plateau sportif afin de rencontrer les différents partenaires présents.
Les « sorties tranquilles » du week-end
Le commandement de la gendarmerie de Mayotte a communiqué le programme de son dispositif Matémbézi ya ounafassi (« sorties tranquilles ») pour ce week-end. Samedi 25, les gendarmes encadreront des sorties à la plage de M’Tsanga Fanou (de 10h à 16h), au Mont Choungui (9h, 11h et 13h), au Lac Dziani (9h et 13h) et à la cascade de Soulou (de 10h à 16h). Dimanche 26, les rendez-vous sont donnés à la plage du préfet (de 10h à 16h), à la plage de N’Gouja (de 10h à 16h), et aux plages de Moya (de 11h à 18h).
Le réseau électrique perturbé par un accrochage de câble
Des perturbations sur le réseau électrique ont été constatées ce mercredi matin, à Kawéni et Pamandzi, occasionnées par une manœuvre sur le chantier Caribus. « Ce matin à 10h25, un accrochage de câble par la société Colas, en face de HD dans le cadre du chantier Caribus, a occasionné des perturbations sur le réseau autour de Kawéni et de Pamandzi », rapporte EDM dans un communiqué. Le conducteur de travaux de la société Colas a immédiatement prévenu le fournisseur d’électricité, qui a pu intervenir rapidement pour rétablir les clients. « A 12h40, toute la clientèle était réalimentée », indique le service de la communication d’EDM.
Le Canard Enchaîné dévoile une opération d’expulsion massive préparée « dans le plus grand secret »
D’après l’édition de ce mercredi de l’hebdomadaire Le Canard Enchaîné, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, serait sur le point de lancer une opération d’envergure à Mayotte, baptisée « Wuambushu », qui viserait à expulser massivement les étrangers en situation irrégulière et à détruire les bidonvilles. Le canard rapporte qu’un « demi-millier de gendarmes et de flics s’apprêtent à envahir l’archipel » pour deux mois d’opération, « à compter du 20 avril ». Si la décision aurait été « validée par Emmanuel Macron en personne lors d’un Conseil de défense », le journal satirique argue que le ministre voit en Mayotte un terrain opportun pour nourrir des ambitions politiciennes.
Le bébé né dans l’avion Paris-Dzaoudzi n’a pas survécu
L’enfant né dans l’avion reliant Mayotte à Paris dans la nuit du 19 au 20 février n’a pas survécu, a-t-on appris. L’avion avait dû se poser en urgence à Addis-Abeba (Éthiopie) pour permettre une prise en charge de la nouvelle-née, prématurée, et de sa mère.
Les fonds européens à nouveau disponibles pour Mayotte
La campagne des sénatoriales a bel et bien démarré. Le parti du chef de l’État, Emmanuel Macron, a dépêché sur l’île ce mercredi 22 février 2023 son secrétaire général, Stéphane Séjourné, député européen de son état, pour porter deux grands messages importants. Sur le pan strictement politique, le parti macroniste vient contrer sur le terrain la formation de Marine Le Pen, eut égard à ses dernières percées électorales sur notre territoire lors des deux derniers scrutins nationaux.
Le parti Renaissance affiche clairement son intention de démontrer que le Rassemblement National de Marine Le Pen n’est pas seul maître à bord dans l’archipel de Mayotte, malgré ses récentes avancées politiques. Analysées comme la matérialisation du ras-le-bol des électeurs de l’île face à un désintérêt certain des gouvernements d’Emmanuel Macron, devant les préoccupations majeures des populations locales, Stéphane Séjourné lui oppose une opinion différente. Il estime que beaucoup a été fait en faveur de Mayotte, et centre notamment son propos sur la lutte contre l’immigration clandestine, le soutien à l’activité économique et au développement du territoire, quand bien même reconnaît-il qu’il reste encore énormément de choses à réaliser.

M.Séjourné a donc fait deux annonces majeures, à savoir la restructuration du parti présidentiel sur l’île et le déblocage – encore non annoncé officiellement – des fonds européens destinés au développement de Mayotte. Pour mémoire, une annonce avait abasourdi tout le monde l’année dernière, sur l’arrêt de ces fonds suite à un audit des services compétents réalisé en 2021. Les conséquences de ce fiasco avait donné lieu à la création par le Conseil départemental du GIP Europe, au centre d’un vaudeville ces jours derniers. Un vaudeville qui a abouti à la mise à l’écart d’Ali Soula, directeur de ladite institution. La situation a ému la société civile mahoraise et a vu, outre l’implication des « Femmes leaders», l’annonce d’une occupation probable des locaux dudit GIP Europe par les syndicats locaux, à compter de mardi prochain.
Roukia Lahadji, représentante mahoraise de Renaissance
Le secrétaire général de Renaissance se félicite du déblocage de 290 millions d’euros qui vont pouvoir bénéficier au financement de différents projets profitables aux habitants de notre département et que le parti présidentiel ne se gênera pas de valoriser lui même. Stéphane Séjourné annonce en outre la structuration de sa formation politique au niveau local, avec cette fois-ci, une représentante élue par les militants mahorais et non désignée par Paris, comme c’était le cas auparavant. L’heureuse élue n’est autre qu’Hanima Ibrahima (plus connue localement sous l’appellation de Roukia Lahadji), ancienne maire de la commune de Chirongui. Selon M. Stéphane Séjourné, il convient de voir dans ce changement organisationnel politique du parti Renaissance à Mayotte, un changement de tactique de bataille sur le terrain contre le Rassemblement National. Il est aussi question pour la macronie de disposer d’un levier d’ancrage sur le territoire pour porter les ambitions du parti présidentiel. Un levier autonome, une force de propositions disposant des moyens financiers nécessaires, capables de relayer la politique du chef de l’État, mais surtout en mesure d’établir et de porter des projets propres au territoire.
Dans le concret, il s’agira de valoriser sur le terrain les actions du gouvernement et soutenir les amendements que pourraient porter les parlementaires locaux membres du parti Renaissance. C’est le cas de la revalorisation de 150 € du minimum vieillesse à Mayotte, portée notamment par le sénateur Thani Mohamed Soilihi, ou encore l’harmonisation des aides sociales. Un fait d’armes que M. Séjourné n’hésite pas de qualifier de victoire politique. Avec au passage quelques attaques bien ciblées contre la formation de Marine Le Pen, Stéphane Séjourné a évoqué les efforts consentis par le gouvernement d’Élisabeth Borne au profit de notre département, comme le doublement des forces de l’ordre pour lutter contre les violences récurrentes et l’insécurité. « C’est un effort réel et concret, certes pas suffisant au regard des attentes de la population, mais nous sommes partis de si loin », fait remarquer pour sa part le sénateur mahorais. Il porte également au crédit de la macronie un soutien conséquent aux entreprises locales durant le Covid 19, ce qui a permis à l’économie locale de tenir bon et d’avoir prospéré mieux que précédemment. « J’admets que si tous ces efforts avaient été faits auparavant, nous ne serions pas dans la situation que nous connaissons aujourd’hui », a ajouté le sénateur.
Assainir la gestion des fonds européens
Interrogé au sujet de l’ambiance délétère qui prévaut en ce moment sur l’île au sujet de la gouvernance des fonds européens via le GIP Europe, le secrétaire général du parti Renaissance a admis le besoin urgent de trouver une issue à cette situation. Il a estimé qu’il serait incompréhensible que des blocages locaux viennent empêcher le bénéfice pour le territoire de financements aussi importants obtenus après d’après négociations entre l’État français et l’UE. « Il faut débloquer cette situation à travers des opérateurs d’intérêt national unissant les services de l’État aux élus locaux dans un axe de développement d’infrastructures locales, et autour de la dimension française et européenne de Mayotte, de la culture européenne dont l’île est l’ambassadrice dans cette zone du globe », a conclu Stéphane Séjourné. Celui qui est aussi vice-président du groupe Renew au Parlement européen quittera le département demain, en milieu de journée, après de nombreuses et diverses rencontres. Il rejoindra l’île de La Réunion, deuxième escale de son périple ultramarin.
Et le Cluster Tourisme de Mayotte fut !

Le « Cluster Tourisme de Mayotte » – un nom technique voué à être remplacé ultérieurement – a été constitué ce mercredi matin, au cours d’une assemblée générale constitutive tenue dans les locaux de la Chambre de commerce et d’industrie à Mamoudzou. Destiné à rassembler les acteurs du secteur, le cluster est avant tout un « outil de business » qui doit permettre de « mutualiser les compétences » et de « coordonner les actions ».
« Si vous êtes présents aujourd’hui, c’est que vous êtes convaincus du potentiel touristique de notre île ! », introduit Marcel Rinaldy, président du groupe 3M, mais qui avait enfilé ce mercredi matin sa casquette d’élu de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) pour encadrer l’assemblée générale constitutive du « Cluster Tourisme de Mayotte ». Face à lui, 23 membres fondateurs de l’association, tous professionnels de la filière, dont vingt siégeront au conseil d’administration.
Après ceux du maritime, de la cosmétique, et de la tech, le tourisme est donc le quatrième secteur d’activité à faire l’objet d’une « clusterisation » à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte dans le cadre d’une convention signée avec le Département en 2020. Si la CCIM ne fait pas partie directement du cluster, elle est chargée d’en accompagner la structuration et la première phase de développement. « L’objectif, à terme, c’est que le cluster soit autonome, et que la CCI passe la main à un cluster-manager qui se chargera de le pérenniser sur le long terme », renseigne Angélique Gajahi, la responsable de la CCIM en charge de la supervision du projet.
Alors, quel est l’intérêt particulier de cet outil, défini par la chambre comme une « concentration géographique d’entreprises et d’institutions qui s’affrontent et coopèrent en même temps » ? « Le réseau », répond Marcel Rinaldy, selon qui agir en synergie permettra aux entreprises mahoraises de peser plus lourd à l’échelle régionale. Pour Angélique Gajahi, le cluster se différencie des syndicats, groupements ou autres offices de tourisme en ce sens qu’il « regroupe l’intégralité des acteurs de la filière – entreprises, institutions, collectivités » dans le but de la développer économiquement. En effet, l’objectif in fine est bien « de faire du business ! », rappelle Nadjar Mahizio, chef de service innovation au conseil départemental. « Réfléchissez vraiment à votre plan action d’un point de vue économique, car on ne pourra vous accompagner que sur cette base », prévient-il. « Le cluster n’est pas un outil destiné à faire remonter les problèmes d’une profession, ce n’est pas un syndicat », avertit Marcel Rinaldy. « Il s’agit ici de travailler avec et pour les autres ! », abonde Charles-Henri Mandallaz, en l’occurrence président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de Mayotte.
Au cours de l’assemblée, les membres fondateurs – hôteliers, restaurateurs, voyagistes, entre autres – ont accordé leurs violons sur les statuts légaux de l’association, censés garantir une pluralité de représentation des secteurs d’activité au sein du CA, qui sera renouvelé tous les deux ans. Le bureau a également été élu. Antoine Tordeur, gérant du club de plongée Happy Divers, prend la présidence du cluster, épaulé par Aminaty Roumouli en qualité de vice-présidente. Freddy Novou (MCG) et Jérémy Beltrame (Beltrame Consulting) ont été désignés respectivement trésorier et vice-trésorier, tandis qu’Antufaty Hafidhou et Hélène le Gouillou (Baobab Tour) occuperont les fonctions de secrétaire et vice-secrétaire.
« J’espère qu’on part pour une belle aventure », a conclu le président tout juste élu, Antoine Tordeur, promettant d’agir « au mieux, et pour le bien commun de Mayotte ». Un premier atelier de concertation est prévu le 20 mars prochain pour baptiser le cluster et en définir le plan d’action.
Une année pleine de projets pour le Parc naturel marin

Ce mercredi matin, à l’hémicycle Bamana du Département, le conseil de gestion du Parc naturel marin de Mayotte s’est réuni pour faire un point sur les activités menées en 2022. L’occasion également d’évoquer le programme d’actions du Parc pour l’année qui vient de débuter. Au total, c’est une cinquantaine de projets et d’actions pluriannuelles déjà engagées, qui sera menée.
En 2022, le Parc a mené diverses actions, pour un budget de 2,1 millions d’euros – hors charges salariales – avec toujours l’objectif de concilier la préservation de la biodiversité marine et le développement durable des activités maritimes à Mayotte. « Il était important de rendre compte à notre assemblée ce qui a marqué l’année passée, mais aussi de nous inscrire dans la perspective de 2023 », explique Abdou Dahalani, président du Parc naturel marin, lors de la conférence de presse qui s’est déroulée à l’issue du conseil.
La qualité des eaux maritime
Parmi les orientations guidant le conseil de gestion, se retrouve la qualité des eaux maritime. « C’est une thématique très importante, car on ne peut pas développer l’économie maritime, si on n’a pas une bonne qualité d’eau », affirme le président. Pour lui, « ce que nous portons de plus important, c’est faire de Mayotte, un pôle d’excellence maritime ». Afin d’arriver à ce niveau, il faut développer « de la connaissance ». Avec l’objectif de valoriser le lagon, de mieux le protéger et d’en faire un espace de développement économique, « il faut avoir une bonne connaissance de l’évolution du monde marin et ce qui s’y passe », concède-t-il.
Une étude des courants plus précise
En 2022, un modèle de courantologie a été mis à disposition des bureaux d’études et à tous les scientifiques, « afin de suivre et d’être capable de modéliser le déplacement de ce qu’on met dans l’eau de mer », explique Christophe Fontfreyde, directeur du Parc. Concrètement dès 2023, au travers de cet outil, il sera possible de mieux comprendre le déplacement du courant dans le lagon et de ce que l’eau emmène avec elle. « Cet outil peut permettre de prendre des décisions par rapport à l’impact que le projet peut avoir sur le lagon », ajoute ce dernier. Déplacement de terre dans le lagon, déplacement des œufs de poissons, l’outil pourra modéliser le courant pour différents projets.
Remplacer la pierre du msindzano ?
Depuis plusieurs années, le Parc marin travaille sur un projet de remplacement de la pierre utilisée afin de créer le msindzano, le masque de beauté. L’année dernière, un projet de tabouret a vu le jour et « nous avons trouvé une céramiste locale, qui, avec du kaolin, a produit un prototype de tabouret qui a été testé lors du Festival Laka », notifie Christophe Fontfreyde. Un tabouret qui serait 100 % sans corail, une révolution qui doit répondre à un certain nombre de critères « pour que les femmes acceptent de changer leurs habitudes ». 2023 sera donc l’année du test à plus grande échelle et des premiers retours de commercialisation du produit. Pour le directeur, cette action est menée pour protéger le corail et rappelle qu’il « interdit de pêcher le corail ».
Le développement de la pêche
Dans le cadre du développement économique local de la pêche, le Parc avait dans sa programmation la pose de dispositif de concentration de poissons en dehors du lagon. Ce projet permet aux pêcheurs traditionnels de pouvoir aller pêcher à l’extérieur du lagon, car « à l’intérieur du lagon, la ressource a fortement baissé », avoue le président. Ce dispositif devrait atteindre sa pleine capacité au cours de l’année 2023. Parallèlement, le Parc marin mène une étude d’estimation de la ressource, pour permettre l’acquisition de nouveaux équipements de pêche.
La question des mangroves
« Nous avons aujourd’hui adopté une motion afin de soutenir l’action tendant à placer les mangroves de Mayotte sous le régime forestier », lance le président. L’application de ce nouveau régime se traduirait par la mise en place d’un accompagnement en moyen de surveillance et les mangroves seraient placées sous le contrôle de l’Office national des forêts (ONF). Un schéma qui existe déjà dans les outre-mer, notamment en Martinique et en Guadeloupe. « C’est un arrêté législatif à faire valider, qui permettrait aux agents ONF d’avoir la compétence pour verbaliser », ajuste le directeur. A Mayotte, les mangroves sont cogérées entre le Parc marin et le Conservatoire du littoral.
M’gombani : « la rénovation est un élément incontournable pour la transformation du quartier »

La lutte contre l’habitat indigne constitue un enjeu majeur à Mayotte et mettre aux normes son logement est une procédure laborieuse, mais qui reste tout de même possible. Dans le but de répondre à cette problématique, la communauté d’agglomération de Dembéni – Mamoudzou (Cadema) a organisé ce mercredi, la réception du chantier de réhabilitation d’un logement à M’gombani.
« Le logement est au cœur des enjeux sociaux, territoriaux, environnementaux et économiques de notre territoire », affirme lors de son discours, Rachadi Saindou, président de la Cadema. L’habitat indigne peut engendrer des risques pour la santé et la sécurité des occupants. L’enquête portant sur le logement, réalisée par l’Insee en 2017, parue en 2019, montre que 4 logements du 10 sont des constructions précaires et 60 % sont dépourvus du confort sanitaire de base (eau courante, toilettes, ou douche). Par ailleurs, l’électricité n’est pas généralisée, absente dans un logement sur dix. Afin de lutter contre le mal logement, différents programmes de rénovation d’habitations indignes existent, dont celui mis en place par la communauté d’agglomération.
Une rénovation intégrale
Ce mercredi matin, ce sont les travaux du logement de Haloua Boinadai, situé dans le quartier de M’gombani qui ont été réceptionnés. C’est le sixième sur le territoire de l’intercommunalité à avoir été réhabilité. Mis aux normes, rénové intégralement, la maison est également « équipée de panneaux photovoltaïques, d’un chauffe-eau solaire et d’un réservoir de récupération d’eau », explique Thibaud Vigier, responsable d’agence d’HSPC (Habitat social à prix coûtant), pilote de ces travaux. Afin de rénover cette bâtisse, un mois et demi de travaux ont été nécessaires.
Cette réhabilitation, améliorant le confort de vie de ses occupants, a été financée par la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) à hauteur de 36.000 euros, par le conseil départemental (20.000€) et par la Cadema (9.000€). De son côté, la mairie de Mamoudzou a cédé le foncier. « La famille est devenue propriétaire du logement, avec une participation symbolique de 150 € », ajoute Thibaud Vigier.
85 logements rénovés à M’gombani
Dans l’ensemble des territoires ultramarins, l’habitat indigne prend des proportions bien supérieures à ce qui s’observe dans l’hexagone. Le sujet du logement est complexe, voir fragile. Ces territoires comptabilisent de nombreux logements indignes, dégradés et possèdent des besoins très importants en logements sociaux. « Notre mission en matière de logement est complexe et sera longue », concède Rachadi Saindou.
La ville de Mamoudzou a signé une convention avec deux acteurs du logement social, Soliha et HSPC, pour la rénovation de 85 logements dans le quartier de M’gombani. Ce quartier « a grandement évolué depuis 10 ans. La rénovation est un élément incontournable pour la transformation du quartier », note Hamidani Magoma, adjoint au maire de Mamoudzou. La Cadema quant à elle, ambitionne d’accroître son accompagnement, en aidant à la réhabilitation de dix logements par an. « Plus nous subventionnerons de logements, plus nous favoriserons l’amélioration des conditions de vie de dizaines de familles », conclut le président de l’intercommunalité. Un logement rénové qui marque le renouvellement et la revalorisation des logements de ce quartier.