Les personnels du lycée du Nord font valoir leur droit de retrait

Ce mardi 4 avril 2023, à la suite de l’intrusion de plusieurs groupes d’individus à l’intérieur du lycée du Nord à Acoua armés de machettes, de haches, de barres de fer, et de chaînes agrémentées de cadenas, les personnels de l’établissement ont décidé de faire jouer leur droit de retrait  pour danger grave et imminent. Celui-ci est en vigueur depuis ce mercredi soir. 

Au travers d’un communiqué de presse, l’intersyndicale rappelle que l’ensemble de la communauté éducative est sous le choc et abasourdi par un tel déchaînement de violences. « On ne rentre pas dans l’éducation nationale avec l’idée qu’un jour on se fera tuer, ni qu’on ferait face à des gens armés », explique Henri Nouri, co-secrétaire départemental de la FSU Mayotte. Le portail détruit à l’aide d’un bélier et d’un marteau, l’intrusion dans les salles de classes dans lesquelles les élèves et les enseignants étaient confinés pendant 4h30, le gymnase pris d’assaut ou encore la diffusion de menaces de mort ont marqué sensiblement le lycée du Nord, mardi matin. 

Des mesures de sécurisation du site

Ce droit de retrait sera effectif « tant que des mesures de sécurisation ne seront pas mises en place et que l’établissement ne sera pas mis aux normes », prévient l’intersyndicale. En effet, le personnel demande des mesures de sécurisation, à savoir la fermeture de l’établissement, la réparation et l’installation d’un portail automatique et sécurisé, l’installation d’une clôture, d’une vidéosurveillance et la réparation des salles de classe et matériels vandalisés, mais aussi l’exclusion et les poursuites des individus identifiés comme auteurs des violences.  

D’après le communiqué, « le rectorat avait mis fin au précédent droit de retrait, et ordonnait aux personnels de reprendre leur poste sous peine de retrait de salaire, affirmant que la sécurité de l’établissement serait assurée ». Les événements violents du mardi 4 avril attestent « qu’il n’en était rien ». Le co-secrétaire réaffirme que le personnel « veut se faire entendre et maintenir une alerte face à cette situation ». Les agents laissent entendre qu’ils ne veulent plus être intimidés par les injonctions qui mettent en danger l’ensemble de la communauté éducative. 

Un diagnostic de l’établissement

Ces derniers jugent qu’un établissement scolaire est « un sanctuaire » et que la reprise des cours ne peut être opérée et l’objectif pédagogique mené à bien tant que les élèves et le personnel « risquent leur vie ». Depuis cette intrusion, différentes réunions ont lieu dans le but de trouver des solutions pérennes. Un diagnostic de l’état des lieux précis de l’établissement a été réalisé entre le personnel, la gendarmerie, le rectorat et les parents d’élèves, avec pour objectif d’arriver à une sécurisation interne et externe. A la suite de ce diagnostic, des travaux devraient débuter d’ici le début de semaine prochaine, « c’est un engagement du rectorat, sur préconisations du référent sûreté », fait observer Henri Nouri.  

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