Mayotte Nature Environnement propose ce samedi 15 avril une formation pour en apprendre plus sur la flore mahoraise. Avec plus de 1.350 espèces végétales, et plus d’une cinquantaine d’espèces endémiques sur notre île de 374km², Mayotte est un point chaud de la biodiversité.
Au travers de cette formation, il est proposé d’en apprendre plus sur le règne des plantes, acquérir des outils de reconnaissance de certaines espèces endémiques, menacées ou envahissantes ainsi que découvrir les enjeux de conservation sur le territoire. L’intervenante sera Houbiate Attoumane, botaniste à Mayotte. La formation sera en partie théorique dans les bureaux de Mayotte Nature Environnement à Mamoudzou et en partie sur le terrain au niveau de la pointe Mahabou. Inscription via l’adresse : contact@mayottenatureenvironnement.com
Dans la continuité de l’amélioration de la collecte des déchets, la communauté d’agglomération de Dembéni – Mamoudzou installe des bacs métalliques sur son territoire, notamment à Tsoundzou 1. Ces bacs métalliques de collecte sont installés dans les zones dans lesquelles l’aménagement des bornes enterrées n’est pas possible. Ce mobilier urbain permet d’améliorer la salubrité publique et d’également prévenir le mauvais usage de ce dernier lors de manifestations ou d’altercations entre les villages. « La gestion des déchets et la salubrité de notre territoire sont des challenges que nous devons collectivement mener afin d’avoir la capacité d’offrir un cadre de vie à nos habitants et par la même occasion de rendre notre territoire attractif. Sans cette salubrité nous ne pourrons développer le tourisme, l’habitat et tant d’autres domaines qui favorisent et notre croissance économique notre rayonnement territorial », a déclaré Madame Nadjati Saïndou Combo, vice-présidente en charge de la collecte et de la valorisation des déchets.
Dans le cadre du cycle de conférences « Santé, les grands enjeux », une conférence intitulée « Lorsque l’enfant paraît ; contraception, obstétrique, orthogénie, maternité » présentée par Virginie Leboltan, sage-femme, échographe en gynécologie obstétrique et membre de l’ordre des sage-femmes de Mayotte, se déroulera au centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Mayotte le vendredi 14 avril de 11h à 12h30 en salle 7. L’entrée est libre, dans la limite des places disponibles.
La semaine dernière, 1.802 domiciles ont été visités. Les équipes sur le terrain ont recensé 1.905 gîtes, dont 221 contenaient des larves de moustiques. Cette semaine, les agents de la lutte antivectorielle seront à Dzoumogné, Hamjago, M’tsamboro et Chirongui.
« Le déficit pluviométrique atténue la prolifération des moustiques », explique l’agence régionale de santé de Mayotte. Le risque est donc plutôt modéré. Toutefois, « les pluies de ces derniers jours vont augmenter la densité de moustiques Aèdes à partir de jeudi/vendredi », complète l’agence.
Pour limiter la prolifération des moustiques et le risque de transmission des maladies, il est important d’appliquer les gestes suivants : éliminer les endroits où l’eau peut stagner, vider les récipients contenant de l’eau, changer l’eau des plantes et fleurs chaque semaine, vérifier le bon écoulement des gouttières, couvrir les réservoirs d’eau hors d’usage.
Depuis le 13 février dernier, les inscriptions du festival international de l’image sous-marine étaient ouvertes. Après deux mois passés à réceptionner toutes les productions, les inscriptions pour le concours de films, d’images fixes et des clubs de plongée de Mayotte ferment pour laisser le temps au jury, présidé par Nicolas Barraqué, de sélectionner les grands gagnants des différentes catégories.
Au travers d’un communiqué de presse, l’agence Angalia, organisatrice du festival, « à ce jour, nous avons reçu près de 400 photos, 30 photos imprimées et 30 films, courts et longs métrages confondus ». Le concours de dessin reste quant à lui ouvert jusqu’au lundi 24 avril 2023. En plus de remporter le trophée Jack Passe, trente baptêmes de plongée sont à remporter.
« Les inscriptions se clôturent, mais le festival ne fait que commencer ! », réaffirme l’agence. La 28e édition du festival aura lieu du jeudi 25 au dimanche 28 mai, place de la République à Mamoudzou. Cette année, une nouveauté s’ajoute avec quatre projections uniques qui auront lieu le vendredi 26 et samedi 27 mai au pôle culturel de Chirongui.
Le vote du budget primitif 2023 a rempli, chose rare, l’hémicycle Younoussa-Bamana au siège du conseil départemental, à Mamoudzou.
La hausse des dépenses de fonctionnement prévue en 2023 (+9%) et un déficit de trente millions d’euros dans la section d’investissement 2022 amènent le conseil départemental de Mayotte à faire des choix pour son budget primitif 2023. Ce jeudi 14 avril, les élus ont donc adopté celui-ci en confirmant plusieurs mesures comme l’arrêt des subventions pour les clubs sportifs ou des cartes de transport scolaire qui passent de dix à cinquante euros.
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Un peu diminué, le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, a tenu à défendre son budget.
Maymounati Moussa Ahamadi, la conseillère départementale du canton de Dzaoudzi-Labattoir, a été la première à demander des comptes à la majorité.
Le débat d’orientation budgétaire il y a un mois avait donné un aperçu de ce que la majorité départementale comptait présenter, ce jeudi matin, en séance plénière. Le conseil départemental a vu ses dépenses de fonctionnement bondir en 2022 et s’attend à une nouvelle hausse de 9% en 2023 (environ 357 millions d’euros). En cause, l’augmentation de la masse salariale qui est passée de 113 millions d’euros en 2021, à 121 millions en 2022 et qui devrait être de 128 millions en 2023. « C’est le fait de besoin en ingénierie pour les projets d’investissements, mais aussi la prise en compte des évolutions législatives réglementaires », précise Zamimou Ahamadi, la nouvelle vice-présidente en charge des finances. Cependant, les recettes de fonctionnement sont attendues aussi en hausse (375 millions d’euros), avec dix millions en plus prévus grâce au passage de 0% à 5% de l’octroi de mer régional. Celui avait été maintenu aussi bas pour limiter l’inflation en 2022.
Toutefois, la vice-présidence confirme « qu’il y aura « des arbitrages difficiles » à faire. Au premier rang duquel le budget annexe de la santé et protection à l’enfance (SPE). Son fonctionnement coûte 59 millions à la collectivité. Compensé d’habitude par l’État, des discussions sont en cours, confirme Madi Velou, le vice-président du Département. En attendant, la menace de ne prendre que les assurés sociaux dans les PMI (protection maternelle et infantile) est toujours d’actualité. « On ne le fera pas de gaîté de cœur. Ça pose aussi des questions de santé publique », admet le président du Département, Ben Issa Ousseni, qui n’a pas pu aller au bout de la séance pour des raisons de santé.
Dans l’opposition, plusieurs membres ont pris la parole pour dénoncer les coupes annoncées. « Je préconise de soulever davantage de réseaux, de fonds européens, de se rapprocher de l’Agence française de développement », fait valoir Maymounati Moussa Ahamadi, la conseillère départementale du canton de Dzaoudzi-Labattoir. Elle s’inquiète également des subventions qui ne seront pas versées aux clubs sportifs. Elle est rejointe en cela par Soula Saïd-Souffou. « Je vous demande de ne pas sacrifier notre jeunesse », argue le conseiller départemental du canton de Sada-Chirongui, avant de demander également d’aller réclamer « à l’État notre dû » pour la SPE et le transport scolaire. « On ne va pas à Paris avec son seau et il revient rempli », fulmine en réponse Ben Issa Ousseni. Toujours sur la question du transport des élèves, Soula Saïd-Souffou, Hélène Pollozec et Daniel Zaïdani ont imploré la majorité de ne pas augmenter de 400% le tarif des cartes, soit 50 euros à débourser pour les familles. « On va appauvrir les pauvres », constate le premier. « Il y a déjà un tiers des élèves qui ne peut pas payer les cartes de dix euros », poursuit l’élu de Pamandzi. « Il y a le risque qu’ils n’aillent plus à l’école et finissent dans la rue », s’inquiète la benjamine de l’assemblée. Ils font remarquer que le million d’euros de recettes espéré pourrait être à aller chercher ailleurs.
Sur la question des subventions au sport (voir par ailleurs), le président du Département reconnaît « qu’ils demandent un effort aux clubs pour cette année ». Selon lui, ça s’est toujours fait comme ça les années où il y avait les Jeux des îles de l’océan Indien. Car en parallèle, les 2,4 millions d’euros budgétisés pour les sportifs mahorais, qui pourraient atteindre 2,8 millions, doivent permettre à Mayotte d’être compétitive à Madagascar en août et « pas faire de la figuration ».
Un emprunt de 30 millions d’euros
Autre signe que les finances sont justes, un emprunt de trente millions est déjà prévu. Ben Issa Ousseni essaye toutefois de se montrer rassurant. « Ils ne seront débloqués que pour financer les projets », déclare-t-il, en faisant remarquer que des projets comme l’hôtel de région à Mamoudzou ou la cité administrative de Coconi pourraient nécessiter une enveloppe. « Je vous rappelle qu’il n’y a pas de co-financements pour ça », prévient-il.
Au niveau des investissements, le budget est annoncé équilibrer à 110 millions d’euros, après les trente millions de déficit en 2022. Dans les projets notables, 17 millions d’euros vont être consacrés à la réfection des routes et leur sécurisation, 14 autres serviront à la réparation du quai n°1 du port de Longoni et six derniers doivent permettre de terminer les fameux travaux du complexe sportif de Cavani.
Cinq postes supprimés dans l’organigramme
Le nouvel organigramme au conseil départemental a été dévoilé par Abdoul Kamardine, conseiller départemental de M’tsamboro. « L’évolution dans notre organisation s’inscrit pleinement dans un contexte qui oblige à une amélioration continue des services départementaux », annonce-t-il. En tout, sept pôles seront sous la supervision de la directrice générale des services, Christine Ayache. 32 postes sont supprimés contre 27 créés. Cela ne veut pas dire qu’il y des licenciements, certains postes n’ayant jamais été pourvus. Il y aura plutôt des intégrations. C’est le cas par exemple de la direction des achats et de la commande publique qui passe dans la DGA Aménagement, mobilités et Transition écologique. Abdoul Kamardine prévient que trois chantiers suivront avec les agents et les organisations syndicales au sujet « des carrières, des rémunérations et des conditions de travail ».
La motion « Wuambushu » adoptée à l’unanimité
Sur les quatre motions présentées en fin de séance, il y a eu peu de désaccords. Celle présentée par Abdoul Kamardine sur l’opération Wuambushu a fait l’unanimité. Tous les élus ont apporté leur soutien à ce vaste plan de décasages et d’expulsions d’étrangers en situation irrégulière prévue à partir de la fin de semaine prochaine. Madi Velou a aussi présenté une motion pour demander l’extension de la circulaire dite « Taubira » à Mayotte, le seul département à en être exclu. Celle-ci fixe les conditions de prise en charge des mineurs isolés et stipule qu’ils doivent être répartis sur tous les départements. Cette aide serait bienvenue pour un territoire où le nombre de mineurs non accompagnés était évalué à environ 4.500 en 2016 (chiffre de l’Observatoire des mineurs isolés). Autre motion de la majorité qui a été adoptée, celle sur la crise de l’eau demandait notamment la création d’un office de l’eau. S’il n’est pas contre ce texte, le conseiller départemental d’opposition Elyassir Manroufou a toutefois relevé que le Comité de l’Eau et de la Biodiversité de Mayotte existe déjà sur le territoire et invite à ce qu’il n’y ait pas « de doublon ».
Les clubs sportifs devront faire sans les subventions du Département, cette année.
Dernier volet de notre interview du président du conseil départemental de Mayotte, le sport. Ben Issa Ousseni se veut confiant quant à l’organisation des Jeux des îles de l’océan Indien en 2027.
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Les clubs sportifs devront faire sans les subventions du Département, cette année.
Le gymnase de M’tsangamouji fait partie des équipements sportifs prévus pour les Jeux 2027.
Flash Infos : Allons droit au but si vous le voulez bien, sommes-nous prêts pour accueillir les Jeux des îles de l’océan Indien en 2027 ?
Ben Issa Ousseni : Si la candidature de Mayotte est retenue, il faut avant toute chose savoir que c’est le pays hôte qui définit les disciplines (N.D.L.R. il y en aura une vingtaine à Madagascar). Effectivement, il y a un minimum à mettre en place, les cahiers des charges sont exigeants, mais nous allons pouvoir rentrer clairement dans les critères instaurés par le comité des Jeux. S’agissant de nos équipements sportifs, sachez que tous ceux qui rentrent dans le cadre de cet événement sont déjà à un niveau bien avancé. Nous sommes prêts à lancer les travaux si notre candidature est retenue. Il s’agit là d’équipements dont Mayotte en a tant besoin, donc quoi qu’il arrive, nous allons les construire. Les gymnases, la piscine olympique de Kawéni, notre jeunesse en a besoin. Le territoire en manque cruellement, donc on va les faire, Jeux des îles ou pas. Cette fois-ci, Mayotte bénéficie du soutien réel de l’État français au niveau de sa candidature et j’ai compris qu’il nous accompagnera également dans le financement de nos projets. Dans un courrier du 22 février 2023, on a reçu l’appui formel du gouvernement « pour développer les projets structurants tant dans le domaine de l’hébergement, des équipements, de la restauration, du transport, de la sécurité et de la santé… ».
Personnellement, je crois en notre capacité réelle de finir ces équipements à temps. Les études sont pratiquement terminées pour la piscine olympique, on va bientôt lancer le marché. Le permis est déjà déposé pour le gymnase de M’tsangamouji, le centre sportif de haut-niveau de Chirongui, là aussi l’opération pourra être lancée dès que nous serons certains que notre candidature est retenue, il reste juste un petit souci à régler avec le syndicat Les Eaux de Mayotte. Nous disposons déjà du dojo, de la salle polyvalente à Ouangani. Donc sur les équipements sportifs eux-mêmes, nous sommes au point. Le Département finance le stade de Tsoundzou 1 qui va accueillir les compétitions d’athlétisme et le football en complément du stade de Cavani. Et nous sommes prêts à abonder son financement. La Société immobilière de Mayotte (SIM) est prête à travailler pour nous au niveau de la construction du village olympique dès que notre candidature sera retenue. Il se situera dans le périmètre de la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou), celle-ci a déjà repéré le site d’accueil et se tient prête à travailler avec la SIM. Tout a été négocié, demeurent les problèmes de mobilité. C’est pour cette raison qu’il a nous a paru préférable de positionner le village olympique du côté sud de Mamoudzou pour pouvoir circuler plus facilement. En termes de lobbying, nous estimons également avoir effectué le travail, la décision interviendra très prochainement en septembre. Nous ne sommes pas seuls, d’autres territoires sont candidats, les Comores, les Maldives, donc il nous faut attendre septembre pour être fixés.
F.I. : Que pensez-vous justement de la concurrence comorienne ? Il est évoqué un financement chinois des équipements sportifs.
B.I.O. : Je vous dis une chose, je ne connais pas la candidature des Maldives parce que je n’ai jamais été dans cet archipel. En revanche, je connais bien les Comores. Si le choix du comité se fait dans la transparence absolue et l’équité totale, Mayotte a une chance réelle de l’emporter face aux Comores. Là, il s’agit d’effets d’annonces lorsque nous, nous sommes dans le concret. Quelle assurance avez-vous réellement sur la certitude du financement de ces projets par la Chine ? Et je m’interroge en contrepartie de quoi la Chine financerait l’ensemble de ces équipements. A notre niveau, toutes les études sont faites, nous sommes suffisamment avancés dans ces projets et le démarrage des constructions est imminent. Le risque pour nous de situe en termes de lobbying. Les Comores ont une certaine influence auprès de l’île Maurice et des Seychelles. Elles partagent avec Maurice la problématique des velléités séparatistes des îles voisines telle que Rodrigues. C’est pour cette raison que je dis que si tout se décide en toute transparence, Mayotte a très largement les moyens de dépasser la candidature des Comores. Nous sommes donc concentrés sur notre candidature, pas sur celle des autres.
F.I. : Concernant les Jeux 2023 à Madagascar, la ligue de volleyball annonce qu’elle ne pourra pas assurer sa présence faute de moyens financiers. Y-a-t-il un moyen pour éviter une telle situation ?
B.I.O. : C’est plus compliqué que cela ! Le problème du volleyball à Mayotte ne relève pas seulement d’une question de subventionnement. À ce jour, la ligue est en redressement, si ce n’est en liquidation judiciaire. Il appartient donc au tribunal de se prononcer là-dessus, j’ignore si c’est déjà fait ou pas. Dans l’ensemble des compétitions prévues à l’occasion de ces Jeux des îles, le volleyball en fait partie. Je rappelle qu’en décembre dernier, le conseil départemental a validé pour la ligue les subventions destinées aux clubs qui vont participer d’abord aux compétitions nationales. Et plus récemment, lors de notre dernière séance, nous avons validé pour cette même ligue des subventions en faveur de « Zanfi » notamment et d’autres, qui vont participer aux Jeux. La question est à poser différemment, sont-ils en capacité d’envoyer des athlètes ou pas ? Les subventions que nous évoquons ici seront-elles utilisées aux fins de ce rendez-vous régional ou vont-elles servir à combler le déficit structurel que connaît la ligue de volleyball ? Pour ma part, j’insiste sur le fait que ces crédits ont bien été fléchés « Jeux des îles » et j’espère que les responsables de la ligue s’inscrivent dans cette démarche-là car je me refuse à ouvrir une boîte de Pandore. Je ne peux pas accorder une mesure d’exception pour la ligue de volleyball et pas pour les autres. On a tous vu ce qui s’est passé pour la ligue d’athlétisme qui avait à un moment complètement disparu parce qu’il y a eu des problèmes similaires.
F.I. : En coupant les subventions au sport, ne craigniez-vous pas de mettre en péril les clubs sportifs mahorais qui ont des projets prévus cette année pour leurs jeunes licenciés ?
B.I.O. : Les choses ne doivent pas être présentées de cette façon. C’est un raccourci un peu rapide. Nous avons dû, exceptionnellement, cette année, renoncer aux subventions sportives compte tenu d’une situation budgétaire complexe. C’est une décision que nous n’avons pas prise de gaîté de cœur mais qui n’a pas vocation à devenir la règle. Le Conseil départemental accompagne d’ailleurs de bien des façons le mouvement sportif : la direction compte pas moins de 65 agents, nous accompagnons l’excellence sportive, nous prêtons des locaux, construisons des équipements ou avons délibéré récemment pour accorder une enveloppe de 2,4 millions pour les prochains Jeux des îles. Laisser penser que nous sacrifions la jeunesse, que nous mettons en péril les clubs, c’est faire preuve de mauvaise foi, même si encore une fois, nous aurions souhaité faire autrement. La réalité budgétaire nous rattrape et nous faisons au mieux… Chacun doit faire des efforts à tous les niveaux.
Les membres de la commission d’enquête sur le coût de la vie en outre-mer ont auditionné plusieurs acteurs du secteur du logement, ce jeudi 14 avril.
La commission d’enquête de l’Assemblée nationalesur le coût de la vie en outre-mer – dont la députée Estelle Youssouffa est vice-présidente – consacrait, ce jeudi matin, une table ronde à la question du logement. De nombreux acteurs (voir encadré), dont CDC Habitat et Action Logement, ont répondu aux questions des députés.
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La table ronde était présidée par Guillaume Vuilletet, député de la deuxième circonscription du Val-d’Oise.
Présente récemment à Mayotte avec les autres cadres dirigeants du groupe Action Logement, Nadia Bouyer, la directrice générale, a participé à l’audition.
Vous avez sans doute déjà vu ces petites annonces : ici un studio à louer pour 800 euros par mois à Tsoundzou, là un T2 pour 1.200 ou 1.300 euros à Pamandzi… Premier poste de dépense des Français, le logement participe largement de la cherté de la vie à Mayotte, et plus largement en outre-mer. Le sujet était discuté, ce jeudi matin, à l’Assemblée nationale, où la commission d’enquête relative au coût de la vie dans les collectivités territoriales d’outre-mer – présidée par le député Guillaume Vuilletet (RE) – a auditionné pendant deux heures les cadres dirigeants des principales structures du secteur.
La question du logement social a centralisé les débats. S’il s’adresse aux ménages les plus modestes, il demeure plus cher en outre-mer que sur le continent. Sabrina Mathiot, directrice de l’Union sociale pour l’habitat Outre-mer (USHO), rapporte ainsi que le loyer social moyen pointe à 6,05 euros du mètre carré dans l’Hexagone, contre 6,23 euros en Guadeloupe, 5,72 euros en Martinique, 6,44 euros en Guyane, 6,22 euros à La Réunion et … 8,76 euros à Mayotte ! Tour à tour, les intervenants ont tâché d’expliquer les causes de ces prix et de préconiser des solutions concrètes à mettre en place pour les tirer vers le bas.
Des coûts de constructions plus élevés
Autour de la table (et en visioconférence), sont invoqués des coûts de construction plus élevés en outre-mer, gonflés par des salaires rehaussés et des matériaux toujours plus chers à importer dans le contexte inflationniste actuel. « 90 % des produits [de construction] sont d’origine exogène. Quand le fret augmente, on ressent directement l’impact », argue Stéphane Brossard, le président de la commission technique de la Fédération réunionnaise du bâtiment et des travaux publics.
A l’instar de Philippe Pourcel, directeur général adjoint en charge du réseau des outre-mer de CDC Habitat – représenté sur l’île par la Société immobilière de Mayotte (Sim) – plusieurs intervenants ont plaidé pour la mise en place d’équivalence normatives permettant de contourner les normes CE pour favoriser l’approvisionnement régional. Un « sourcing des matériaux plus ouvert », qui permettrait par exemple « d’acheter le fer sud-africain qui est quatre fois moins cher », selon Frédéric Maillot, le député de la sixième circonscription de La Réunion, qui rapporte que « l’ensemble des députés [ultramarins] est favorable aux échanges avec la zone ».
Par ailleurs, l’application cumulative, dans les territoires d’outre-mer de toutes les normes de construction hexagonales, en sus de celles qui leurs sont spécifiques (sismiques, cycloniques), est aussi désignée comme une cause des coûts élevés de constructions. « L’application brutale des normes d’accessibilité, sur des terrains souvent pentus, nous amène à faire des ouvrages invraisemblables, avec des rampes interminables », rapporte le DGA de CDC Habitat. « Ces exigences régionales vont au-delà des capacités du marché à pouvoir les absorber », considère Stéphane Brossard. Comprenez : tout cela se répercute in fine sur les loyers.
En écho au rapport sénatorial sur la politique du logement en outre-mer de 2021, Sabrina Mathiot pointe l’érosion de la LBU (ligne budgétaire unique), qui regroupe les aides de l’État au logement en outre-mer : 270 millions d’euros étaient crédités en 2010, contre 207 en 2020, « avec une augmentation du périmètre d’action dans le même temps », précise-t-elle. A l’échelle de Mayotte, les crédits ont toutefois quasiment doublé sur la même période (de 21 à 37,8 millions d’euros). La directrice plaide également pour un alignement de l’intervention sociale en outre-mer (aide personnalisée au logement – APL, prêts à taux zéro). « Un couple avec deux enfants, un loyer de 500 euros et 15.000 euros de revenus annuels toucherait 293€ d’APL dans l’Hexagone contre 283 en outre-mer », illustre-t-elle.
Le logement intermédiaire comme vecteur d’attractivité
La question du logement a également été abordée sous le prisme de l’attractivité des territoires. « Comment faire revenir les jeunes ? », interroge Nadia Bouyer, la directrice générale d’Action Logement, qui ambitionne de construire 5.000 logements à Mayotte sur les dix prochaines années. « Il manque ce segment de logement intermédiaire », estime celle qui, il y a dix jours à peine, signait la convention de partenariat avec la ville de Mamoudzou et la Cadema (Communauté d’agglomération de Dembeni-Mamoudzou) qui fera naître une résidence pour les jeunes actifs à Kaweni. « A Mayotte, il faut loger les travailleurs qui ne rentrent pas forcément dans les critères sociaux », abonde Philippe Pourcet. Pour cela, « il faut soutenir les maires bâtisseurs qui désirent construire » en déclinant des règles d’urbanisme adaptées aux spécificités des territoires, préconise la DG d’Action Logement. « On a trois ans avant les fins de mandats, il faut donc agir aujourd’hui ! »
Plus tard dans la matinée, la commission a également auditionné Hervé Mariton, ancien ministre de l’Outremer et président de la Fédération des entreprises des outre-mer (Fedom), et Laurent Renouf, son délégué général. Pour rappel, les travaux de la commission d’enquête sur le coût de la vie en outre-mer se poursuivent jusqu’en août prochain et donneront lieu à la publication d’un rapport d’enquête.
Les participants de la table ronde
Sabrina Mathiot, directrice de l’Union sociale pour l’habitat Outre-mer (USHO)
Philippe Pourcel, directeur général adjoint en charge du réseau des outre-mer de CDC Habitat
Anne Frémont, directrice des affaires publiques de CDC Habitat
Philippe Robin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) Océan Indien
Stéphane Sanz, président de la Fédération des promoteurs immobiliers de La Réunion
Stéphane Brossard, président de la commission technique de la Fédération réunionnaise du bâtiment et des travaux publics, représentant la Fédération française du bâtiment
Les uns après les autres, les candidats ont rencontré les recruteurs dans l’optique d’obtenir un poste.
Le futur centre commercial situé à Combani, où s’installeront les enseignes Carrefour, Monsieur Bricolage et C’Tam, mais aussi 17 boutiques, devrait ouvrir ses portes en novembre prochain. Afin d’anticiper les besoins en recrutement des différents magasins, un job dating organisé par Pôle Emploi a eu lieu, ce jeudi matin, à Combani.
Beaucoup de monde a afflué dès l’ouverture du job dating, ce jeudi matin, à la Maison France services de Tsingoni.
Avec la future ouverture du centre commercial de Combani, prévue au cours du deuxième semestre 2023, des besoins en recrutement auront lieu, d’où la tenue de ce job dating ce jeudi matin à la maison France services de Tsingoni, organisé par Pôle emploi en partenariat avec la ville de Tsingoni, le Régiment du service militaire adapté (RSMA) et la Mission locale. En plus des enseignes Carrefour, Mr Bricolage et C’Tam, 17 boutiques prendront possession des lieux. Pour ces dernières, l’espace devrait être segmenté avec une partie prêt-à-porter, services à la personne, high-tech et une pour la beauté et les accessoires. « Il y a donc tout un panel de postes qui seront à pourvoir », explique Salim Farssi, directeur d’agence de Pôle Emploi de Mamoudzou.
Pour cette première matinée, deux enseignes (Carrefour market et Canenga) étaient présentes pour tenter de trouver leurs futurs employés, mais aussi afin d’anticiper les recrutements. « D’autres sessions de recrutement auront lieu, avec d’autres entreprises », prévient le directeur. Le second tour devrait avoir lieu à la fin du mois d’avril. Au global, « le projet initial faisait état de 300 emplois », note Salim Farssi. Sur l’ensemble de ces embauches, il faut compter des recrutements externes, mais aussi potentiellement « des opérations de mobilité interne, sur lesquelles nous pouvons également accompagner », explique ce dernier.
Une cinquantaine de postes
Les offres de postes ont été recueillies il y a deux semaines, diffusées par la suite sur les plateformes de Pôle Emploi. « Chacun a pu se positionner directement sur les offres, mais nous avons également reçu des candidatures du RSMA et de la Mission locale », ajoute le directeur d’agence. Dans un premier temps, un pré-tri a été réalisé par les équipes de Pôle Emploi, en collaboration avec les entreprises, afin de pouvoir sélectionner et convoquer les candidats qui correspondent à 80 % au poste, dans le but « qu’ils participent aux auditions d’aujourd’hui », argumente Salim Farssi. Les uns après les autres, les candidats ont donc rencontré les recruteurs tout au long de la matinée.
Pour l’opération de ce job dating, une cinquantaine de postes était proposée. Hôte(sse) de caisse, employé(e) de rayon, manager de rayon, ouvrier professionnel, animateur de caisse ou encore responsable de caisse, tels étaient les offres pour lesquelles étaient auditionnés les candidats, par les enseignes directement. Dès l’ouverture du job dating, la Maison France services s’est remplie de potentiel candidats. « Une communication a été diffusée, donc forcément on a eu un flux qui n’était pas vraiment attendu », confie le directeur. Capacité d’adaptation et gestion de flux, le tout dans une volonté de ne laisser personne de côté ont alors été les mots d’ordre.
Salim Farssi précise que « les profils qui se rapprochent aux postes concernés » ont pu être également reçus par les recruteurs ou par les équipes de Pôle Emploi mobilisées pour l’occasion.
Abdelaziz Riziki Mohamed, docteur en science politique, avocat et écrivain -
En août 2022, des émeutiers avaient bloqué Kawéni après une opération de la police aux frontières.
Dans une tribune libre,Abdelaziz Riziki Mohamed estime que l’État français n’a pas à se soucier de l’avis des Comores pour poursuivre son opération de lutte contre l’immigration illégale. Originaire de Mohéli, ce docteur en science politique, avocat et écrivain s’appuie sur des écrits sur l’histoire de l’archipel pour rappeler que les îles ont toujours été indépendantes les unes des autres.
De nouveau, des Comoriens rivalisent en ignorance et en hypocrisie pour prétendre que la France n’aurait pas le droit de chasser de Mayotte les clandestins, multipliant les discours haineux, irresponsables et criminels selon lesquels : « Mayotte est comorienne et le restera à jamais », « les Comoriens sont chez eux à Mayotte », etc. Je vis à Mayotte, et je ne suis pas chez moi ici. Je suis un étranger de Mohéli, muni d’une carte de séjour qui me permet d’y vivre dans la légalité, dans le respect de la France, de ses lois, règlements et autres normes, de ses institutions et de ses autorités. Je le dis haut et fort, et je l’assume car le choix de la France par Mayotte procède légalement du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes : chaque peuple peut choisir librement son destin. Différents points donnent tort à ceux qui veulent rattacher de force Mayotte aux Comores, au nom de la géographie, en ignorant (1) le droit international public, (2) l’Histoire et (3) et la volonté et le choix des Mahorais d’être Français.
Mayotte avait dépêché à Maurice une délégation demandant à la Grande-Bretagne de la placer sous son autorité pour la mettre à l’abri des Anjouanais : « Les craintes d’Andriantsoli étaient sans doute justifiées et sa situation restait des plus précaires. En 1837 déjà il avait écrit au gouverneur de Maurice pour solliciter l’aide anglaise et offrir son île à la couronne. Mais l’année suivante le commandant Craigie lui avait répondu que les autorités britanniques n’entendaient pas se mêler des affaires locales. En novembre 1840, il eut à faire face à un nouvel assaut des Anjouanais qui se portèrent à la rescousse d’Andriannavi. Bloqués au fond de la baie de Boëni, les partisans de ce chef étaient d’ailleurs sur le point de succomber à la famine. Les assaillants s’emparèrent de deux des quatre boutres qui barraient l’accès à la baie mais sur terre, le chef Fiunzana, à la tête de ses contingents sakalava, parvint à repousser les hommes de Salim » : Jean Martin : Comores : quatre îles entre pirates et planteurs. Tome I. Razzias malgaches et rivalités internationales (fin XVIIIème – 1875), L’Harmattan, Paris, 1983, pp. 154-155.
En droit international public, une sentence arbitrale rejette les visées haineuses des Comores – infondées – sur Mayotte : « La souveraineté́, dans les relations entre États, signifie l’indépendance. L’indépendance, relativement à une partie du globe, est le droit d’y exercer à l’exclusion de tout autre État, les fonctions étatiques. Le développement de l’organisation nationale des États durant les derniers siècles et, comme corollaire, le développement du droit international, ont établi le principe de la compétence exclusive de l’État en ce qui concerne son propre territoire, de manière à en faire le point de départ du règlement de la plupart des questions qui touchent aux rapports internationaux. […]. Si un différend s’enlève en ce qui concerne la souveraineté́ sur une partie de territoire, il est d’usage d’examiner lequel des États réclamant la souveraineté́ possède un titre – cession, conquête, occupation, etc. – supérieur à celui que l’autre État peut éventuellement lui opposer. Cependant, si la contestation est basée sur le fait que l’autre partie a effectivement exercé la souveraineté́, ceci est insuffisant pour fonder le titre par lequel la souveraineté́ territoriale a été valablement acquise à un certain moment ; il faut aussi démontrer que la souveraineté́ territoriale a continué d’exister et existait au moment qui, pour le règlement du litige, doit être considéré́ comme décisif. Cette démonstration consiste dans l’exercice réel des activités étatiques, tel qu’il appartient à la seule souveraineté́ territoriale » : Max Huber : Sentence arbitrale rendue le 4 avril 1928 entre les États-Unis et les Pays-Bas, dans le litige relatif à la souveraineté́ sur l’île de Palmas (ou Miangas), Cour permanente de Justice internationale (CPJI) : Affaire de l’île de Palmas (ou Miangas), La Haye, le 8 avril 1928, pp. 8-9.
Or, la plénitude et l’exclusivité de la souveraineté étatique à Mayotte sont de la seule France et n’ont jamais fait l’objet d’une contestation de la part de la population de l’île. Les Comores n’ont jamais, jamais, jamais exercé leur autorité directe sur Mayotte. Jamais !
Il n’y a jamais eu d’État ou de nation aux Comores au XIXème siècle. Quand Mayotte a signé son accord avec la France en 1841, le mot « Comores » n’y apparaît nulle part. Il en est de même pour les autres îles quand elles ont conclu leurs accords avec la France. Chaque île a traité ses affaires avec la France, en dehors de « l’État comorien », inexistant.
Aucun souverain n’a porté un jour le titre de « sultan des Comores ».
Il n’aurait pas été possible d’avoir un État comorien au XIXème siècle quand la seule Grande-Comore comptait entre sept et douze sultanats, dont les roitelets, nonobstant leurs relations de famille, se livraient des batailles sanglantes. Ailleurs, on comptait deux sultanats par île.
Les « bons et vrais Comoriens » parlent de géographie, d’islam, de familles, de langue et coutumes communes, mais « oublient » la volonté de vivre ensemble, absente.
Il a été impossible d’avoir une nation comorienne au XIXème siècle, et au mercredi 12 avril 2023, la seule relation entre Comoriens des différentes îles est basée sur la haine, le rejet de l’autre, le mépris et la volonté de former un État à part, loin des autres. Les « bons et vrais Comoriens » mentent et font tout pour faire dire à l’Histoire ce qu’elle n’a jamais dit.
Dès le XIXe siècle, on notait l’inexistence d’un sentiment national comorien, et au mercredi 12 avril 2023, ce sentiment national comorien n’existe que du bout des lèvres des pires hypocrites comoriens, ceux qui passent leur vie à haïr, détester, dénigrer et maudire les Comoriens des deux autres îles. Très édifiant à cet égard, Pierre Vérin note : « Sur le patriotisme insulaire qui veut qu’on soit Grand-Comorien, Mohélien, Anjouanais ou Mahorais avant d’être Comorien, on ne peut s’empêcher d’évoquer ce que Gabriel Ferrand écrivait, il y a près d’un siècle : « J’ai résidé à Majunga, le grand port malgache de la côte nord-ouest, pendant une trentaine de mois. La Résidence de France comptait parmi ses ressortissants un grand nombre de Comoriens navigant en cabotage de la côte malgache, l’île Nossi-Bé et les Comores. Dans aucune circonstance, je n’ai entendu ces indigènes se qualifier de Comoriens, ni appeler Comore l’une des quatre îles que nous désignons sous ce nom. Au début de mon séjour, j’employais les termes de île Comore, Grande-Comore: l’interlocuteur ne comprenait pas lorsqu’un patron de navire venait faire viser les papiers du bord à destination d’une des îles que nous appelons Comores, je lui posais la question habituelle: « Tu te rends aux îles Comores? – Non, répondait le marin, je vais à Ngazidya (Grande-Comore), Inzuani ou Nzuani (Anjouan), Muali (Mohéli) ou Motu (Mayotte)»»: Gabriel Ferrand: Les musulmans à Madagascar et aux îles Comores, E. Leroux, Paris, 1891-1892, 3 volumes, cité par Pierre Vérin: Les Comores, Éditions Karthala, Collection «Méridiens», Paris, 1994, p. 5.
Les migrants comoriens à Mayotte, île de 374 km2, font exploser la Sécurité sociale, la santé et l’école, imposant la construction d’une salle de classe par jour. La violence inouïe qui détruit Mayotte vient d’Anjouan, tout comme ceux qui occupent illégalement et dans la violence les terrains des Mahorais, mais il est interdit d’en parler. Le même danger se reproduit à Mohéli et en Grande-Comore, en attendant les guerres civiles insulaires qui obligeront chacun à aller vivre chez lui, après un inévitable bain de sang. Ce bain de sang se produira un jour. Les Mahorais en ont marre. Les Mohéliens et les Grands-Comoriens en ont marre aussi.
Le sommet de l’hypocrisie est atteint quand cette femme de Grande-Comore, née en Grande-Comore, quitte la Grande-Comore, devient Française au lieu de rester chez elle, en Grande-Comore, et donne des ordres à la République française pour destituer ses élus car ils défendent la France. Que les Comoriens balaient les saletés et la neige devant leur porte.
Nous nous connaissons tous. Nous connaissons la haine et le mépris que nous nous vouons sur la base de nos origines insulaires. Alors qu’on ne vienne pas me dire que le Grand-Comorien et l’Anjouanais, plongés dans leur suprématisme insulaire, me considèrent, moi, le Mohélien, comme leur égal. Seuls mes amis des autres îles me vouent du respect fraternel, pendant que ceux qui ne le sont pas sont dans le mépris et la haine. Je suis mieux respecté à Mayotte par les Mahorais qu’à Anjouan et en Grande-Comore, par les Anjouanais et les Grands-Comoriens.
Le service de déclaration en ligne ouvre cette année le jeudi 13 avril 2023 et jusqu’aux dates limites établies par département et par zone. Pour déclarer vos revenus simplement, il vous suffira de vous rendre dans votre espace « particulier » sur impots.gouv.fr et de se laisser guider. Pour le département de Mayotte, le service sera ouvert jusqu’au jeudi 8 juin 2023 à 23h59.
Depuis 2019, l’ensemble des foyers fiscaux ont l’obligation de déclarer en ligne. Néanmoins si vous n’êtes pas en mesure de déclarer vos revenus par internet, vous pouvez utiliser la déclaration papier. La date limite de dépôt des déclarations est fixée au 22 mai 2023 à 23h59 (y compris pour les Français résidents à l’étranger), le cachet de la Poste faisant foi. Pour rappel, vous pouvez déclarer vos revenus sur formulaire papier si vous remplissez l’une des conditions suivantes : votre résidence principale n’est pas équipée d’un accès à internet, elle est équipée d’un accès à un internet mais vous n’êtes pas en mesure de faire votre déclaration en ligne.
Le jeûne est contre-indiqué pour les personnes diabétiques âgées, mal équilibrées ou sous insuline. Lors du ramadan, « pensez à bien vous hydrater par de petites gorgées à température ambiante tout au long de la période qui s’écoule entre le coucher du soleil et le lever », rappelle le réseau diabète, RéDiabYlang976. Pour les personnes diabétiques, il est mieux d’éviter de pratiquer une activité physique à jeun, « sinon arrêtez-vous au moindre signe de fatigue, puis manger un fruit et un produit laitier », conseille le réseau diabète.
La Communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte vous donne rendez-vous à la première déchetterie mobile de Bandraboua. Ce samedi 15 avril, de 7h30 à 11h30 au remblai de Bandraboua, chacun pourra déposer gratuitement ses encombrants, ferrailles, déchets verts et D3E (équipements électriques et électroniques). Cette opération a pour objectif de restaurer la propreté des centres urbains, d’encourager les filières de réemploi et de préserver nos ressources naturelles. Au travers de la mise en place de cette déchèterie mobile, l’intercommunalité du Grand Nord se mobilise en faveur de l’environnement, pour la propreté et la salubrité publique.
La communauté de communes du sud et les communes de Bandrélé, Bouéni, Chirongui et Kani-Kéli organisent le traditionnel marché agricole et d’artisanat du sud, ce samedi 15 avril, de 8h à 13h à Kani-Keli, à l’école primaire « La Rose ». Ce marché est organisé par les collectivités du sud et cet événement permet de valoriser une trentaine d’exposants du territoire, leurs savoir-faire et leurs produits. De nombreux exposants seront présents avec des produits locaux, d’artisanat et de restauration traditionnelle. Il y aura également du textile et des animations pour les enfants avec le bibliobus et les structures gonflables.
Comme chaque année depuis 12 ans, le Parc naturel marin de Mayotte lance son appel à projets pédagogiques « Les p’tits fundis du lagon » pour l’année scolaire 2023-2024. Les projets doivent être soumis au Parc au plus tard le 21 mai 2023. L’un des objectifs du Parc est de contribuer à la réduction des pressions directes (braconnage, déchets, pollutions…) et indirectes (déforestation, artificialisation des sols…) sur les écosystèmes marins par la prise de conscience de la beauté et de la richesse du lagon, de sa fragilité et de l’impact de nos actions en mer et à terre sur son état de santé. Dans une île où 50 % de la population a mois de 18 ans, le rôle des enseignants est fondamental et le Parc souhaite accompagner ceux d’entre eux qui partagent cet objectif. Le Parc naturel marin, à travers le programme « Les p’tits fundis du lagon », peut faire bénéficier d’interventions pédagogiques en classe, sur le terrain et en sortie en mer, et peut apporter un soutien financier au projet. Les porteurs de projet sont invités à lire les modalités de l’appel à remplir le formulaire de candidature disponible sur le site www.parc-marin-mayotte.fr. Le dossier est ensuite à adresser avant le 21 mai 2023 par voie électronique, avec accusé de réception, au Parc naturel marin de Mayotte à educ.pnmm@ofb.gouv.fr
Alors que la livraison du nouvel amphidrome « Chatouilleuse » vient d’avoir lieu, la construction du suivant est déjà en cours dans l’atelier du chantier naval de l’océan Indien (CNOI). Ce nouveau bateau porte le nom de « Imane », sistership du « Chatouilleuse ». Il s’agit du sixième amphidrome à être construit par le chantier naval de l’océan Indien. Le savoir-faire de CNOI en construction d’amphidromes est largement reconnu, faisant de l’entreprise un leader dans ce domaine.
Lors de la soirée du gala des Travel d’Or 2023, rendez-vous des professionnels du voyage, qui s’est tenu le jeudi 6 avril, Corsair a remporté le prix grand public de la meilleure compagnie aérienne française. La compagnie aérienne figurait parmi les nommés puis les finalistes, grâce aux votes de 200.000 internautes. Corsair a donc remporté le grand prix de la meilleure compagnie aérienne française, grâce aux votes du public, mais également du jury, composé de tous les professionnels du tourisme et des transports et présidé par Frédéric Mazzella. Une fois le prix annoncé, Pascal de Izaguirre, président-directeur général de Corsair, déclare, qu’il est « particulièrement fier de l’ensemble des équipes Corsair, nos équipages et l’ensemble des équipes au sol, dont les efforts ont été plébiscités par nos clients et partenaires de la distribution. C’est une très belle récompense qui traduit la qualité de notre offre et de notre service tout au long du parcours client ».
Corsair a amorcé le renouvellement de sa flotte avec l’arrivée de cinq A330neo en 2021 et 2022. Avec l’arrivée de quatre A330neo supplémentaire d’ici 2024, la compagnie aérienne disposera de l’une des flottes les plus jeunes du marché avec une moyenne d’âge de 2 ans et une performance environnementale considérablement améliorée. Les A330neo permettent en effet de réduire de plus de 25% la consommation de carburant et d’émissions de CO2 par siège.
À la suite de la tribune libre diffusée dans les médias, le jeudi 6 avril dernier, et signée par certains soignants de Mayotte, le centre hospitalier de Mayotte rappelle, au travers d’un communiqué de presse, que « ce document n’engage pas la position institutionnelle de l’établissement et de toute la communauté hospitalière ». Le centre hospitalier de Mayotte assure qu’il « continuera d’assurer ses missions de soins et de traitements dans le respect des grands principes du service public hospitalier, quel que soit la situation du territoire ».
Bihaki Daouda, lors de son élection comme maire, le 17 mai 2022. En arrière-plan, Youssouf Abdallah, conseiller d’opposition et ex-maire par intérim.
Les tensions autour de la mairie depuis la fin du mandat d’Andhanouni Saïd ne sont jamais retombées à Chirongui. Ce mardi soir, le maire Bihaki Daouda a été mis en minorité sur le vote du budget 2023. L’ambiance était tellement électrique que les élus ont été la cible d’insultes, de jets d’œufs et qu’une conseillère municipale est annoncée blessée. Rien ne semble indiquer une accalmie en tout cas (voir encadré).
La majorité formée par Bihaki Daouda, en mai 2022, a rapidement volé en éclats.
Le budget de la mairie de Chirongui va-t-il être décidé par la préfecture de Mayotte ? C’est parti pour, le conseil municipal n’a pas validé son budget 2023 avant la date limite fixée ce samedi 15 avril. Deux tentatives, dont la dernière, ce mardi soir, au pôle culturel de Chirongui, se sont avérées infructueuses et ont même provoqué des scènes irréelles. En effet, le conseil de mardi s’est fini accompagner d’insultes et de jets d’œufs sur les élus. Chaque point à l’ordre du jour a été rejeté sous les huées des 200 personnes présentes. La gendarmerie a été appelée pour éviter que ça n’aille plus loin. Chahutée, la conseillère municipale Tahamida Ibrahim aurait même été blessée. Youssouf Abdallah, autre conseiller Les Républicains, nous indique « qu’elle a cinq jours d’ITT ».
Pour celui qui a été maire par intérim après la démission forcée d’Andhanouni Saïd, c’est clair, « c’est le maire qui a provoqué cette situation ». Il voit dans le choix de la salle une manière de mettre la pression pour qu’ils votent le budget déjà rejeté le samedi 8 avril dans la salle du conseil municipal. Le public serait alors composé de partisans du maire, « dont beaucoup sont de Tsimkoura ». « Je démens ces allégations », répond de son côté Bihaki Daouda. Pour le premier magistrat élu le 17 mai 2022, il comptait simplement rendre plus facilement accessible cette séance à un public qu’il pressentait nombreux. Selon lui, il s’agissait plutôt d’habitants venus exprimer un ras-le-bol envers les élus tous bords confondus. « Nous étions aussi la cible des huées. Les habitants sont mécontents, c’est normal. A l’extérieur, on m’a encore incité à voter le budget », raconte ce cadre de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte.
Deux victoires judiciaires pour les Républicains
Ça ne sera pas le cas. Ne pouvant obtenir de consensus, le maire a décidé de jeter l’éponge et ne retentera pas un troisième acte. La Chambre régionale des comptes va donc se pencher sur les finances de la commune pour déterminer un budget à proposer à la préfecture de Mayotte. Une mesure exceptionnelle qui « est de la responsabilité des conseillers Les Républicains », estime Bihaki Daouda. Pour rappel, le climat politique est resté tendu depuis que le maire élu en 2020 (Andhanouni Saïd) a été condamné par la justice pour abus de biens sociaux, prise illégale d’intérêts et favoritisme en mai 2022 (il a fait appel). Son successeur, Bihaki Daouda, a tenté de rétablir le calme en incorporant des élus Les Républicains, les siens de Maesha et des proches de l’ancienne maire, Roukia Lihadji.« Cette majorité macédoine », comme il l’appelle, n’a pas tenu très longtemps. Las et en conflit permanent avec le maire en raison du passif compliqué de la commune, les Républicains ralliés ont fait machine arrière et ont rejoint l’opposition, qui de fait est devenue une majorité.
Ces derniers ont remporté deux importantes victoires sur le terrain judiciaire récemment. Devant le tribunal administratif de Mayotte, le 16 novembre 2022, ils ont obtenu que deux décisions de la mairie soient de nouveau abordées en conseil municipal, le Conseil d’État allant dans le même sens. La première concerne la délégations générale des compétences du maire. L’autre pointe la décision du maire d’avoir gardé, dès le 17 mai 2022, un poste de directeur de cabinet. Youssouf Abdallah explique que « ce n’est pas nécessaire dans une commune de moins de 10.000 habitants ». Il reconnaît toutefois que la majorité sous l’ère Saïd, dont il était adjoint à la sécurité, avait déjà fait ce choix « pour aider le maire ». Ce sont ces deux éléments qui bloquent tout aujourd’hui. Samedi, ils étaient bien à l’ordre du jour, mais les deux camps ne partagent pas la même opinion sur le fait de « traiter de la question de la délibération ». Pour les LR, il fallait qu’ils soient soumis au vote, alors que le maire souligne qu’il ne fallait qu’en débattre. L’ex-maire par intérim invoque alors cette situation pour expliquer pourquoi les LR ont voté contre tous les points à l’ordre du jour, dont les deux comptes du budget 2023 (18 voix contre, 12 pour et un conseiller absent), ce mardi. Il défend toutefois que l’idée que « la porte est toujours ouverte » pour trouver un arrangement d’ici le 15 avril.
« Ce sont eux qui ont fermé la porte », rétorque le maire, qui ne s’inquiète pas pour les investissements déjà en cours, mais s’attend à ce que la Chambre régionale des comptes revienne sur « les projets de cette année » dans le budget, qui devra ensuite recevoir l’aval de la préfecture.
Un blocage politique jusqu’à quand ?
Avec une majorité hostile au maire, comment Chirongui peut s’en sortir ? Outre l’apaisement des débats entre les deux camps, il existe plusieurs autres solutions. La majorité LR, si elle démissionne, peut provoquer de nouvelles élections. Un pari risqué certes, mais qui pourrait déboucher sur l’émergence d’une majorité claire, qui pourrait enfin élire son chef de file à la tête de la municipalité.
L’autre issue pourrait venir de la justice, des anciens adjoints et conseillers restent liés à l’affaire Andhanouni Saïd, certains ont même été condamnés en première instance. Le procès en appel ou d’autres éléments qui intéressent la justice pourraient amener à changer la donne au sein du conseil municipal.
Ben Issa Ousseni a évoqué, pour Flash Infos, divers sujets de politique générale.
La gestion de la crise de l’eau, la loi Mayotte, la coopération régionale, l’opération « Wuambushu », plusieurs sujets politiques sont abordés dans le cadre de notre grand entretien avec Ben Issa Ousseni. Le président du conseil départemental a accepté de répondre à tous ces sujets pour ce troisième volet, après l’économie et les transports.
Le 13 janvier 2022, les élus du conseil départemental de Mayotte ont émis « un avis défavorable en l’état » à propos de la loi Mayotte. Depuis, celle-ci est restée au placard. En visio, ce jour-là, Mansour Kamardine, député de Mayotte et désormais ex-conseiller départemental.
Ben Issa Ousseni : Le chiffres parlent d’eux-mêmes : le besoin en eau potable de Mayotte, c’est 40,000 m3/jour. D’ici quelques mois, les retenues collinaires seront à sec, il restera alors la production des forages et de l’usine de dessalement de Petite Terre, soit 10.000 m3/jour. Je m’inquiète du silence de l’État sur cette question sanitaire et sécuritaire majeure et vitale. J’ai donc prévu de saisir le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à ce sujet. Le Département sera, je le redis, toujours aux côtés des plus précaires et des plus fragiles qui risquent d’être les premiers frappés, mais je suis très inquiet pour l’économie et les services. N’oublions pas que l’économie, c’est le levier du développement.
Nous souhaitons que dans le cadre du plan de convergence mais aussi dans le cadre, peut-être, de la loi programme à venir, que l’eau puisse être positionnée parmi les priorités du territoire. Cela sous-entend bien sûr la construction d’une troisième retenue collinaire. Mais cela ne suffira malheureusement pas en cas de forte sécheresse. Par conséquent, il faudra également aller vers les usines de dessalement car je crois que c’est de cette manière que nous arriverons à solutionner ce problème de l’eau. Je continue à dire que nous avons grandement besoin de cette usine de dessalement, mais qu’encore une fois, il urge de se pencher sur la problématique du nombre réel d’habitants sur ce territoire afin que l’on sache réellement pour combien nous devons produire de l’eau. Vous conviendrez avec moi que financer la construction d’équipements de production d’eau pour 200.000 personnes, ce n’est pas pareil que pour 400 ou 500.000 habitants.
F.I. : Un an et demi après votre élection à la tête du Département, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
B.I.O. : Nous sommes à pied d’œuvre et mobilisés, dans ce qui fait la richesse de notre diversité, pour notre territoire et sa population. L’équipe dont j’ai la responsabilité est très investie et impliquée, aux côtés des habitants et des institutions. En 2022, nous avons ainsi adopté à l’unanimité du plan de mandature 2021-2028 qui fixe un cap clair à notre action ; nous agissons avec détermination, à notre niveau, contre l’insécurité ; nous avons pris à bras-le-corps la question des transports scolaires par exemple. Nous avons agi concrètement pour le pouvoir d’achat des Mahoraises et des Mahorais, que ce soit au travers d’un geste fort et partagé durant trois mois sur la baisse du prix de l’essence à la pompe, ou de la charte dite Oudinot, qui se traduit par un accord de modération des prix, grâce à la baisse de l’octroi de mer. 2022 a également vu l’inscription, sur proposition du Département, au patrimoine culturel immatériel national de l’Unesco du maoulida shenge. Et en ce début d’année, nous avons pu ouvrir la très attendue salle de cinéma Alpa Joe. La nouvelle barge « Chatouilleuse » vient d’être livrée. Ce sont là quelques illustrations très concrètes parmi bien d’autres de notre volonté d’agir pour le développement de Mayotte.
B.I.O. : S’agissant du projet de loi Mayotte, nous nous sommes accordés avec le gouvernement en février 2023 de le remettre sur la table. Nous travaillons dessus en ce moment au sein du Département, mais j’envisage de mettre sur pied un comité de travail qui s’appuiera sur la base de ce qui a été déjà fait. Ainsi, on évitera ces interminables tables rondes qui n’apportent rien de concret. Nous allons examiner la meilleure façon de mettre à jour ce qui a été fait, repréciser les choses. Très prochainement, je réunirai au conseil départemental l’ensemble des élus locaux, les parlementaires, l’association des maires, ainsi que la société civile et les conseils économique et social, environnemental et de la culture, pour avoir une proposition commune et rapide du territoire. Une réponse qui irait dans le sens des intérêts de Mayotte, avec la plus large concertation possible. Je me doute qu’il n’y aura pas l’unanimité sur ce texte, mais il va s’agir de retravailler l’existant pour aller de l’avant. J’ai insisté auprès du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, pour que Mayotte soit associée aux travaux de ses services avant d’être officiellement saisie pour avis sur la version finale du texte. Je souhaiterais que ce texte atterrisse à l’Assemblée nationale en septembre pour être pris en compte dans le vote de la loi de finances. Selon mes contacts parisiens, il pourrait être débattu au début de 2024.
F.I. : On a vu dernièrement l’Assemblée nationale suspendre récemment un texte peu favorable à l’intégration de Mayotte au sein de la Commission de l’océan Indien (COI). Est-ce que quelqu’un chez nous travaille sur ce dossier ?
B.I.O. : Nos parlementaires travaillent sur ce dossier. De notre côté, nous travaillons sur l’ancien projet de loi Mayotte qu’avait présenté le précédent gouvernement. Pour avoir échangé avec les parlementaires, je sais qu’ils sont à fond sur cette question de la place de Mayotte au sein de la COI. Au niveau du Département, nous restons mobilisés et vigilants.
F.I. : Parlons maintenant de coopération régionale, selon vous qu’est-ce qui nous empêche d’avancer concrètement dans ce domaine ?
B.I.O : Excellente question. J’en profite pour clarifier les choses. Depuis mon arrivée à la tête du Département de Mayotte, je n’ai fait que deux déplacements à Madagascar. Le premier, dans le cadre des fonds Interreg de l’Union européenne parce qu’il y avait des conventions à signer. Mon deuxième déplacement concernait justement du lobbying à faire en faveur de notre candidature aux Jeux des Îles de l’océan Indien. Il nous faut des partenaires pour espérer gagner cette bataille. Il y a eu un remaniement du gouvernement malgache très récemment qui m’a un peu inquiété car les contacts que j’avais noué ont pour la plupart été éjectés. Au-delà de cet aspect, je dirai qu’il est important pour nous d’effectuer ces déplacements régionaux car il convient de vendre l’attractivité de notre département. Bien au contraire, et n’en déplaise à mes détracteurs, je regrette de n’avoir pas fait suffisamment de déplacements dans la zone Océan indien, je vais plus à Paris et à La Réunion pour des raisons connues de nous tous. Mon ami Letchimy (N.D.L.R. Serge Letchimy, l’actuel président du conseil exécutif de Martinique) me rappelle souvent que le développement de Mayotte passe nécessairement par sa zone géographique au sein de laquelle elle occupe un positionnement incontournable. Les échanges économiques doivent être fortes dans la zone, je crois en une coopération gagnant-gagnant en faveur de laquelle nous travaillons beaucoup. Nous avons énormément avancé sur le secteur de l’élevage et de la viande malgache, ainsi que le fourrage à Majunga pour le bétail mahorais. Tirer profit de notre position stratégique dans le canal de Mozambique passe par cette coopération régionale. Mayotte ne doit pas avoir peur de cela. Ce qui m’inquiète chez nous, c’est cette impression que nous avons peur de ce que nous sommes, citoyens français pour toujours au même titre que les Réunionnais et les Guadeloupéens relevant de l’article 73 de la constitution française, nous sommes une partie intégrante de l’Union européenne. Ce qui importe maintenant, c’est développer notre territoire au sein de notre environnement régional. Donc, je dirai que tous les moyens sont bons pour nous faire connaître, d’abord comme Mahorais, ensuite comme Français et Européens.
F.I. : La délégation de service public du port de Longoni se terminant en 2027, est-ce que le Département envisage ou pas de reprendre la main sur cet outil ?
B.I.O. : Pour le moment, la DSP (N.D.L.R. confiée à Mayotte Channel Gataway, la société d’Ida Nel) se poursuit. Vous savez que j’ai toujours craint le passage en force. J’ai en mémoire la résiliation de la DSP de la CCI que j’ai vécu en interne ici. Il restait un an et demi avant son terme, mais cela nous a coûté au final huit millions d’euros. À l’époque, la résiliation avait été opérée avec des avocats nous garantissant que l’opération était totalement sécurisée. Lorsque j’ai vu que dans le projet de loi Mayotte qui a avorté, l’État a mis noir sur blanc qu’il souhaitait la récupération de ce port en vue de sa transformation, mais que le Département devait supporter tous les coûts liés à la résiliation de la DSP en cours, j’ai compris que ce serait à nous de payer les pots cassés. Par conséquent, j’estime qu’on ne doit pas aller au clash sur dossier.
En tout cas, je vous invite à retenir deux choses. Dans un premier temps, je travaille avec ma directrice générale des services pour prendre une assistance à maîtrise d’ouvrage qui nous indiquera la meilleure structure à mettre en place. De mes derniers échanges avec le ministre délégué aux Outre-mers, Jean-François Carenco, l’État est toujours disposé à en faire un grand port maritime d’État. En fin d’année dernière, j’ai discuté avec certains présidents de régions qui gèrent eux-mêmes des ports, lesquels me déconseille de lâcher le port de Longoni qui est à leurs yeux un atout économique important. Ils m’ont conseillé de trouver une structure intermédiaire dans laquelle l’État serait partenaire avec le Département, mais au sein de laquelle nous garderons la main. Autre scénario, la collectivité nommerait le directeur du port qui fonctionnerait en régie. Mes trois différents interlocuteurs m’ont assuré que leurs collectivités s’en sortent bien. C’est à l’issue de ces discussions que j’ai pris la décision de faire appel à une AMO pour obtenir tous les scénarios possibles. Par contre, si un marché doit être lancé sur la base du scénario qui sera retenu, il sera fait deux ans avant le terme de la DSP (soit 2025). Cela permettra au candidat retenu de disposer d’au moins une année de préparation. J’imagine bien que si c’est l’État qui est retenu, le délégataire actuel ne va pas lui faciliter la tâche.
B.I.O. : Je ne critique pas l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) pour ce qu’il est. Je crois aussi au travail de la Chambre régionale des comptes (CRC) à Mayotte, ce sont deux institutions connues pour le travail qu’elles fournissent. Dire que nous sommes 310.000 habitants aujourd’hui sur ce territoire me paraît largement sous-estimé la réalité sur ce territoire. Et ce n’est pas moi qui le dis en premier, la Chambre régionale des comptes l’a suffisamment affirmé, les chiffres l’ont démontré maintes fois. Lorsque le quota de consommation de riz accordé à Mayotte est dépassé dès septembre, alors même qu’il est basé sur 400.000 habitants, il y a de quoi se poser de sérieuses questions. Les services des douanes nous expliquent qu’à partir de septembre, il n’est plus possible de bénéficier des exonérations accordées à ce produit parce qu’il a été entièrement consommé ! On voit donc bien qu’il y a un problème sur ce territoire car ces exonérations ne sont pas accordées sur la base des chiffres de l’Insee. C’est d’abord un manque à gagner pour les collectivités locales et puis, on ne peut pas construire une politique publique si on ne dispose pas des chiffres réels du recensement de la population. Vous dites que les maires sont associés, je ne dirai pas tant que ça. Moi, ce que je voudrais, c’est qu’une partie de ce travail soit, au moins pour une fois, complètement délégué aux communes, sous surveillance de l’Insee bien évidemment, afin qu’elles puissent réaliser un vrai recensement. Vous ne pouvez pas faire un tel travail en semaine quand la plupart des gens sont au travail. Je prends mon cas personnel et j’affirme que personne n’est passé à mon domicile pour le recensement de 2017 (N.D.L.R. depuis l’Insee est en train de mettre en place un nouveau recensement plus régulier par échantillonnage). J’ai rempli moi-même la fiche pour aller la déposer à la mairie. Croyez-vous vous que les populations qui sont installées dans les hauteurs et les zones isolées feront la même démarche que moi ? Évidemment, ils ne le feront pas ! C’est pour ça que je plaide en faveur d’une implication de chaque maire, appuyé de sa police municipale. Ils ont conscience d’une chose, ils ne peuvent pas développer leurs communes s’ils ne connaissent pas leurs populations. Je sais que ce sera compliqué, mais je demande l’organisation d’un recensement général de la population impliquant pleinement les maires de Mayotte. Le travail sera fait en fin de journée et durant les week-ends et une explication pédagogique sera donnée aux populations locales car il en va de son intérêt aussi. Que le chiffre qui sortira de ce recensement soit connu de tous et non pas laissé à l’Insee pour qu’elle face sa petite sauce à côté. Je suis désolé d’avoir à le dire sous cette forme. Aujourd’hui, nos dotations sont calculées sur la base de 261.000 habitants alors que nous avons en réalité largement dépassé les 400.000 individus.
B.I.O. : Je vais être très clair sur ce point, je suis totalement solidaire de mes collègues élus maires. Ce sont eux qui vivent au plus près de la population et qui connaissent les craintes et les difficultés qu’ils traversent à travers l’insécurité qui frappe ce territoire. Ces maires sont en accord avec le ministre de l’Intérieur au sujet de cette opération. Par conséquent, je ne peux que le cautionner. Encore une fois, se pose une question essentielle, comment développer sereinement un territoire avec tous les problèmes que nous connaissons ici ? Et j’ai compris que pour nos collègues maires, cette opération constitue un bon début de réponse.