Des agents de sociétés d’État comoriennes sont entre les mains de la gendarmerie, pendant que le ministre de la Défense lui nie toute implication dans cette histoire. Tout est parti de l’arrestation d’une jeune femme qui, malgré les sommes en jeu, bénéficie aux yeux de l’opinion une certaine clémence, probablement pour protéger des personnalités haut placées.
Depuis le 5 avril, la presse et l’opinion publique est en ébullition après l’éclatement de l’affaire Nazra Saïd Hassani. Cette femme qui fêtera ses 29 ans, le 13 août prochain, est au cœur d’un scandale financier impliquant presque toutes les sphères. Grâce à son système à la « Bernard Madoff » (du nom de l’ancien banquier d’affaires américain), elle aurait réussi à empocher frauduleusement plusieurs millions de francs comoriens. Suivant le précepte de la pyramide de Ponzi, elle promettait à ses victimes présumées des intérêts alléchants variant entre 10 à 20%, tout dépendait du montant mis sur ce qu’elle qualifiait « d’investissement ».
A ce jour, aucune liste de ses complices n’a été établie. La gendarmerie a cependant commencé à procéder à des arrestations. La première vague s’est abattue, samedi dernier, sur des agents de Comores Telecom, la société nationale des télécommunications. Près d’une trentaine d’employés avaient été interpellés, dont l’agent comptable. Ils auraient tous remis des sommes importantes à Nazra qui a pu les approcher lorsqu’elle occupait le poste de gestionnaire de compte au sein de Huawei, partenaire de Comores Telecom selon sa page Facebook, le 1er juillet 2022. De son côté, ce mercredi, le géant chinois des technologies a annoncé une plainte déposée depuis le 6 avril contre la « Madoff comorienne » pour faux et usage de faux, prétextant ne pas avoir de contrat avec elle.
De l’argent de Comores Telecom
« Par ce biais, elle était amenée à côtoyer un grand nombre de salariés de notre société, avec qui elle a tissé des relations amicales. De cette proximité, elle a pu en entrainer quelques-uns dans ses différentes opérations frauduleuses », expliquait cependant la direction de Comores Telecom, dans un communiqué publié le 8 avril dans lequel elle promet des mesures disciplinaires à la lumière des résultats de l’enquête. Au cours des auditions, des receveurs auraient reconnu avoir pioché sur les caisses de Comores Telecom pour financer le business. A la lumière de ces révélations, la presse a appris, ce mardi, que l’entreprise nationale de téléphonie a procédé au remplacement de cinq chefs d’agence et deux contrôleurs de guichets.
Citée également, la direction générale des impôts et des domaines (Agid), aurait participé par l’intermédiaire de certains agents au business de Nazra Saïd Hassani, dont le visage circule en boucle sur la toile quasiment tous les jours. Lundi, c’était le tour du receveur des impôts de se présenter à la brigade des recherches. Il s’y trouvait toujours au moment où nous écrivions ces lignes. Difficile pour l’heure de savoir si ce dernier et l’agent comptable de Comores Telecom ont investi ou pas de l’argent public, provenant des caisses de leurs sociétés respectives.
Chèque sans provisions
Au niveau des institutions financières, où Nazra effectuait ses transactions, on est sur le qui-vive. C’est le cas par exemple d’Exim Bank, qui employait le mari de la jeune femme, libéré ce mercredi, après une semaine de détention. Au sein de la Meck-Moroni, des informations font état de six agents qui ont remis de l’argent à leur désormais ex-vice-présidente du conseil d’administration. Mais, une enquête serait en cours. Celle-ci, permettra de déterminer si à part ces agents, d’autres hauts responsables de la Meck sont impliqués ou pas. Dans un souci de transparence, la directrice exécutive a été sommée de partir en congé pour éviter toute interférence. D’autant plus que dès le mois de février 2023, la banque de microfinance a reçu une alerte de la banque centrale sur des chèques sans provisions émis par le numéro 2 du conseil d’administration.
L’on se demande comment l’institution n’a pas réagi depuis tout ce temps ? Certaines versions accusent le conseil d’administration d’avoir fait preuve de « complaisance » envers Nazra. Est-ce parce que la jeune femme se sentait-elle intouchable ? En effet, les noms de plusieurs commerçants, des banquiers et hommes politiques n’arrêtent pas de revenir sur les lèvres. Pour sa part, le délégué chargé à la Défense, qui par ailleurs est un proche collaborateur du président Azali Assoumani a assuré, dimanche, qu’il n’était pas impliqué. Cependant, la « Madoff comorienne » bénéficie d’un traitement plutôt clément. Inculpée depuis février pour « abus de confiance », elle n’a pas passé une seule nuit à la gendarmerie ou à la maison d’arrêt depuis son rapatriement d’Addis-Abeba. (Éthiopie). Des sources indiquent qu’elle serait détenue dans un local situé au nord de Moroni et qui appartiendrait aux services de renseignement.
Le Parquet a promis de communiquer les résultats de l’enquête sans donner de précisions.
Selon la préfecture de Mayotte, des employés de La Poste auraient décerné le code de la route en échange de sommes « entre 600 et 1.200 euros ».
Les agences postales sont habilitées à faire passer le code de la route depuis quelques années maintenant. Celle de Bandrélé ne pourra plus le faire depuis ce mercredi 12 avril, la préfecture de Mayotte a décidé la fermeture administrative du centre d’examen en raison de « soupçons de fraude organisée ».
C’est par un communiqué que les services de l’État ont fait connaître sa décision de fermer le centre d’examen de Bandrélé, dans les locaux de La Poste, « à compter du 12 avril 2023 ». En effet, une enquête pour soupçons de fraude organisée vient d’être ouverte par la justice. « Les fraudes au permis, observées en flagrance, mettent en cause une organisation constituée d’employés de La Poste et de particuliers », poursuit la préfecture de Mayotte. Une centaine de cartes roses sont concernées, pour des conducteurs pas seulement à Mayotte, mais également en métropole et La Réunion. Elles auraient été délivrées « sur la base d’un examen théorique validé contre rémunération (oscillant entre 600 et 1.200 euros) ».
Les bénéficiaires recherchés
« L’enquête (administrative et judiciaire) doit à présent identifier toutes les personnes qui ont obtenu le code voire le permis frauduleusement afin que le titre indûment accordé soit retiré », explique la préfecture de Mayotte. En clair, tous ceux qui ont le permis grâce au code de la route « acheté » à l’agence postale de Bandrélé seront recherchés et soumis à des poursuites judiciaires. « Une alerte a d’ores et déjà été inscrite sur le fichier national des permis de conduire pour l’ensemble des candidats soupçonnés », prévient l’État. La procédure administrative pourra déboucher sur l’annulation de l’examen théorique et l’invalidation du permis de conduire, même si la partie pratique a été passée avec succès.
« La lutte contre la fraude aux examens théorique et pratique du permis de conduire est une des priorités de la préfecture de Mayotte. Elle se traduit par l’organisation de contrôles des centres d’examens ou des actions ciblées du Comité opérationnel départemental anti-fraudes (Codaf) auprès des écoles de conduite. Le procureur de la République et le préfet se félicitent de cette action déterminée de lutte contre la fraude, qui permet à la fois sur le plan pénal et administratif de lutter contre l’insécurité routière et ainsi de protéger nos concitoyens », est-il écrit dans le communiqué.
Pour ceux qui attendaient de passer l’examen du code de la route à Bandrélé, il est indiqué qu’ils seront redirigés vers un autre centre.
Des affrontements ont eu lieu, ce mardi soir, en Petite-Terre pendant près d’une heure et trente minutes. Une cinquantaine de jeunes de Dzaoudzi ont pris la direction de Pamandzi dans le but d’affronter les jeunes du village voisin. Les gendarmes se sont alors interposés et ont dû faire usage de grenades lacrymogènes afin de faire reculer le groupe de Dzaoudzi. Au cours de cette nuit, un blessé est à recenser.
Durant le week-end, plusieurs événements ont eu lieu sur la commune de Dembéni, notamment la fin d’un mouringué qui a dégénéré à Hajangoua. Après les combats, des jeunes du village de Nyambadao ont commencé à dresser des barrages. Les forces de l’ordre sont intervenues et ont repousser les jeunes en dehors du village. Un contrôle de zone a également été mis en place pour empêcher la continuité de ces affrontements. Aucun dégât, ni violence n’est à relever.
Enfin, dans la nuit de vendredi à samedi, c’est cette fois dans le village de Tsararano que des jeunes ont érigé des barrages enflammés sur la RN3. Les pompiers ont éteint les différents feux, ce qui a permis de rouvrir une première partie de la circulation. Les gendarmes, une fois sur place aux côtés des pompiers, ont permis la réouverture totale de l’axe routier.
Dans le cadre du cycle de conférences « Santé, les grands enjeux », une conférence intitulée « Don du sang, don d’organes » présentée par Abdourahim Chamouine, chef du service de pédiatrie du Centre Hospitalier de Mayotte se déroulera ce mercredi 12 avril de 15h à 16h30 en salle M09. L’entrée est libre, mais dans la limite des places disponibles.
La municipalité de Dzaoudzi-Labattoir met en place gratuitement, pour l’année 2023 des cours de natation pour les enfants de 6 à 12 ans de la commune. En partenariat avec le PER (programme de réussite éducative) de la Communauté de Commune de Petite-Terre et l’association Aquati Nage Mayotte. Dès aujourd’hui, il est possible d’inscrire les enfants pour le troisième cycle de formation, qui aura lieu du 24 avril au 05 mai 2023 (30 places). Les cours de natation se dérouleront sur la plage du Faré.
Dans le cadre de son rôle de pilote et d’animateur du dispositif Sport Santé Bien-Être, le CROS, en étroite collaboration avec l’ARS Mayotte, DRAJES et l’Association PSL met en place un dispositif d’accompagnement des petites associations souhaitant développer des actions sport santé bien-être.
L’accompagnement proposé se transpose sous plusieurs formes, qualitatif (accompagnement dans l’élaboration, la construction du projet, sa mise en œuvre), financier (Appui au financement du projet proposé à hauteur de 1 000 € et en fonction des charges prévisionnels de ce dernier), humain (mise à disposition d’un éducateur sportif par l’association PSL prise en charge dans le cadre du dispositif). L’objectif est de faciliter les démarches de demande de financement des associations souhaitant développer ou consolider un projet sport santé, favoriser l’encadrement des activités physiques par des professionnels diplômés et formés au sport santé, assurer la continuité du projet dans le temps via un accompagnement personnalisé.
Pour faire une demande d’accompagnement, chaque structure doit remplir la fiche de présentation d’un projet et la renvoyer à l’adresse yasminacombo@franceolympique.com. Chaque association ne peut présenter qu’un seul projet.
Ce samedi 8 avril 2023 s’est tenu le conseil municipal de la ville de Mamoudzou. A cette occasion, en ouverture de séance, Ambdilwahedou Soumaïla, le maire a lu à l’ensemble des conseillers le courrier de remerciement d’une jeune étudiante de Mamoudzou bénéficiaire de l’aide exceptionnelle aux bacheliers ayant obtenu la mention très bien assortie des félicitations du jury. Par la suite, 51 rapports ont été présentés au conseil municipal, dont la validation du programme de création d’une école maternelle et d’une crèche à Disma, mais aussi le stage de détection à l’île de la Réunion pour les jeunes sportifs de la section basket-ball de l’école municipale de l’excellence sportive.
Des cinq condamnés en mai 2022, trois ont choisi de faire appel et sont jugés, jusqu’au vendredi 14 avril, par la cour d’assises d’appel des mineurs. Agés de 16 et 17 ans à l’époque, ils doivent répondre de faits de vols et de viols avec arme et en réunion datant des mois d’avril et juillet 2016, dans le quartier des Hauts-Vallons, à Mamoudzou.
Quand le terre-plein des Hauts-Vallons n’était pas encore le grand bâtiment de Mayotte la 1ère, le lieu était la cible en 2016 d’une bande particulièrement violente. « A cette époque, vous saviez qu’une bande sévissait », demande justement Cyril Ozoux, le président de la cour d’assises, ce mardi 11 avril. « Oui, bien sûr. On entendait souvent parler d’agressions », répond le premier témoin de ce procès d’assises qui doit durer quatre jours au total. L’homme grand et solidement bâti fait partie des victimes de la meute qui lui est tombé dessus un soir, alors qu’il discutait avec son amie à l’extérieur du véhicule. « Une dizaine d’individus cagoulés et armés nous ont entouré. Ils m’ont demandé de passer à l’arrière », se souvient-il. Profitant d’un moment d’inattention, il est parvenu à s’enfuir. Tous n’ont pas eu cette chance. Dans plusieurs cas, sur les trois soirs visés par la prévention, les 19 et 24 avril, ainsi que le 7 juillet, des viols ont été commis. Avec, comme le décrit le témoin, un mode opératoire similaire. A quelques exceptions près, le même groupe profitait de l’obscurité pour s’en prendre aux automobilistes ou scootéristes sur ce lieu isolé. Certains portaient des masques, des cagoules, voire un bonnet de père Noël. Agés de 16 et 17 ans, ils opéraient à la lueur de torches armés de pierres, de machettes, de bâtons et de couteaux. Et s’ils dérobaient souvent ce qu’il y a dans les véhicules, ils n’hésitaient pas à s’attaquer sexuellement à leur victime. Le 19 avril par exemple, c’est une prostituée qui sous la contrainte a dû avoir des relations sexuelles avec plusieurs d’entre eux. D’autres fois, des jeunes femmes de 16 et 17 ans étaient mises à l’écart pour subir le même rituel. C’est d’ailleurs le sperme retrouvé sur les victimes qui a permis de confondre au fur et à mesure les auteurs habitant à Kawéni ou Majicavo. Les témoignages des uns et des autres ont permis à cinq accusés d’être condamnés par la cour d’assises, le 25 mai 2022.
La minorité écartée en première instance
Ainsi, les trois hommes de 23 et 24 ans, sur le banc des accusés ce mardi, sont en détention depuis. Le plus jeune a écopé de douze ans de prison, les deux autres, respectivement à huit et quatorze ans. Natifs de Mamoudzou ou Koungou, ils ont fait appel et espèrent diminuer leurs peines, ce vendredi, au dernier jour du procès. Le premier, 23 ans aujourd’hui et natif de Koungou, doit répondre des faits de vol et viol pour les trois soirs. Le deuxième, âge de 24 ans et de Mamoudzou, fait face aux mêmes accusations, mais pour les 24 avril et 7 juillet. Enfin, celui qui a eu la peine la plus lourde a été désigné comme un leader du groupe par les co-accusés. Présent les trois soirs, le jeune homme de 24 ans est accusé aussi de vols et viols, sauf pour le 24 avril, où c’est la complicité de viol qui a été retenue.
Comme lors du procès de 2022, la question de la minorité va être remise sur la table. En première instance, celle-ci n’avait pas été retenue. Si c’est à nouveau le cas, les trois risquent une peine maximale de vingt ans, ce vendredi.
Suite de notre longue interview de Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental, ce mercredi 12 avril. Cette fois-ci, il aborde les questions liées au transport, un sujet majeur sur l’île. Objet de nombreuses critiques, il plaide pour la réorganisation du STM (service des transports maritimes).
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Flash Infos : Comment voyez-vous la réorganisation du STM (service des transports maritimes) ? Quid des projets de cale sèche, de l’entretien des navires et les autorisations ?
Ben Issa Ousseni : Merci d’avoir posé cette question. Depuis notre arrivée à la tête du conseil départemental de Mayotte, nous avons décidé de revoir le fonctionnement global de la structure STM. Les barges Polé et Karihani étaient parties en carénage et nous sont revenues en bon état. Nous espérons pouvoir les remettre très prochainement dans les circuits avec les agréments des autorités compétentes. Il nous faut reconnaître que cette étape peut être très longue, certaines barges datent, même si de temps en temps, nous les utilisons pour un dépannage. Nous sommes en train de réorganiser tout le STM, de réimaginer le modèle de transport maritime à Mayotte, peut-être en changeant complètementle statut actuel de cette structure qui est un service, une régie, pour passer directement à une direction de la collectivité départementale, ou même créer une entreprise publique locale dédiée à la gestion de tous les problèmes de mobilité à Mayotte. Pour le moment, on est plutôt sur la trajectoire d’une création d’une entreprise publique locale qui se chargerait de tous les problèmes de mobilité à Mayotte et non pas uniquement la liaison entre Petite-Terre et Grande-Terre. Cela pourrait concerner notamment les nouvelles lignes maritimes que nous souhaitons créer pour desservir l’ensemble de l’île. Elle pourrait également intégrer les problèmes de transport aérien, de transport par câbles et donc l’ensemble des problématiques liées aux transports. Les derniers échanges que nous avons eus à Paris avec les ministères concernés nous laissent passer que l’État abonde dans ce sens. Les changements au sein du STM se feront progressivement. Nous avançons sur le système de la billetterie qui passe du papier à la carte électronique dès ce mois d’avril. Enfin, nous préparons le chantier de réparation des quais Issoufali et Ballou en coordination avec les services de l’Etat pour le second semestre. Vous le voyez, nous avons pris ce dossier à bras-le-corps, et je veux au passage saluer les agents du STM qui assurent un service indispensable de continuité territoriale sans véritable équivalent.
F.I. : Il est beaucoup question de trafic de tickets de transports dans les barges, qui sont réutilisés jusqu’à trois fois parfois. Comment envisagez-vous de mettre un terme à cela ?
B.I.O. : Cette affaire fait l’objet d’une double enquête en ce moment, l’une administrative menée en interne par nos services, une autre au pénale puisque ces faits ont été dénoncé publiquement par l’ancien directeur technique du STM. Avec la fin des tickets papiers, nous allons bientôt installer une barrière et obliger l’usager à scanner lui-même sa carte avant de passer dans un sas qui lui permettra d’accéder à la salle d’attente. Tous ces changements vont intervenir dans une échéance de six mois, ce qui nous amène vers septembre 2023. Cette restructuration du STM est très compliquée parce que nous sommes confrontés à la difficulté de convaincre les agents de la nécessité du changement. J’ai bon espoir que l’organisme réussira à se mettre en place dans les délais impartis. Vous savez j’y crois fortement à cette réorganisation et à ses retombées positives au point que j’ai fait inscrire six millions d’euros de recettes cette année.
F.I. : Vous avez évoqué publiquement la possibilité d’une gratuité de la barge pour les piétons, est-ce toujours d’actualité ou est-ce une promesse politique qui n’aura pas d’effets ?
B.I.O. : Je m’inscris toujours dans cette logique de gratuité pour les piétons, comme je l’ai toujours dit, ce n’est pas sur ce point que le département fera de vraies économies. Ce que je voudrais à travers cette mesure, c’est que le jeune Mahorais ne soit pas freiné dans sa recherche d’emploi, selon qu’il soit d’un côté ou de l’autre de notre archipel. S’il estime avoir des chances d’embauche dans le sud alors qu’il vient de Labattoir qu’il puisse s’y rendre sans difficulté, de même qu’un jeune de Kani-Kéli qui veut aller à Pamandzi pour trouver du travail. Lorsque j’étais jeune en métropole, la région Picardie nous facilitait la mobilité pour aller rechercher un emploi. J’ai bénéficié de beaucoup de facilités pour faire mes recherches d’emploi et de formation. C’est ce modèle dont j’ai pu profiter que je souhaite voir s’instaurer à Mayotte dès que possible au profit des Mahoraises et des Mahorais. Je rappelle ici que plusieurs délibérations ont été prises par l’assemblée départementale autorisant les étudiants à prendre gratuitement la barge, et c’est la même chose pour les toutes les associations, y compris sportives ou culturelles devant se rendre en compétition ou représentation en Petite-Terre comme en Grande-Terre. Cependant, il est important de retenir que le Département ne pourra pas autoriser la gratuité des barges pour les piétons sans l’aval des deux maires de Petite-Terre, du préfet et du commandant de la gendarmerie. J’ai déjà eu plusieurs réunions de travail et des échanges avec les maires en question et la gendarmerie. Pour le moment, je suis confronté à une absence de consensus sur le sujet, certains estimant que cette gratuité de la traversée par barge est de nature à favoriser l’exportation et l’accentuation de la délinquance en Petite-Terre. Mais nous poursuivons nos échanges et dès que j’obtiendrai le consensus souhaité, le Département autorisera cette mesure.
B.I.O. : Le coût du transport scolaire est exorbitant. Notre priorité en 2023, c’est d’assurer la continuité du service pour éviter de se trouver dans la contrainte de laisser les enfants à la maison. Oui, nous avons enclenché un travail avec les intercommunalités parce qu’elles perçoivent une cotisation patronale sur la mobilité depuis trois ans, notamment la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou), qui perçoit à elle seule environ un 1% de cet impôt. L’objectif visé est que ces institutions assument leur compétence sur le transport scolaire le plus rapidement possible. Certaines de ces entités ont déjà délibéré en faveur de la récupération de leurs compétences en la matière. Outre la Cadema, c’est aussi le cas de la Petite-Terre et de la communauté de communes du Centre-Ouest (3CO), me semble-t-il. Mais je dirais que nous connaissons très bien nos amis qui ne manqueront pas de demander un accompagnement du Département dans la prise en charge de cette responsabilité.
F.I. : Quelle position avez-vous sur la question de la piste longue, notamment son lieu d’implantation, Pamandzi ou M’tsangamouji ?
B.I.O. : Vous posez la question au conseiller départemental ou au président du Département ? Plus sérieusement, ma réponse est simple : les Mahorais ont suffisamment attendu ce projet pour dire aujourd’hui que le plus important est qu’il aboutisse dans les meilleurs délais. Je ne pense pas que relancer le débat sur la localisation soit la priorité, l’enjeu étant d’abord et avant tout d’aboutir. Qu’il faille tout étudier oui, mais pas à n’importe quel prix ni dans n’importe quel délai !
F.I. : Face à la cherté des billets d’avion, l’opposition vous presse, ainsi qu’une partie de la population, de prendre part au projet de Zena Airlines. N’avez-vous pas peur de louper le train ?
B.I.O. : Mettons-nous d’accord sur une chose, le Département n’accompagne pas des personnes ni des idées, il accompagne seulement des projets travaillés et structurés. C’est ce que j’attends des promoteurs de Zena Airlines. J’ai entendu beaucoup de choses là-dessus, mais à l’heure où nous sommes, je n’ai encore jamais reçu de dossier relatif à ce projet sur mon bureau. Certes, j’ai rencontré les porteurs de projet, ils m’ont fait une démonstration du bienfondé de cette compagnie, mais cela s’arrête là. Personnellement, je suis convaincu que Mayotte a besoin de disposer de sa propre compagnie aérienne, c’est une réelle nécessité. Nous sommes en train de travailler sur la mise en place d’une société publique locale pour gérer toutes ces problématiques de transport, j’ai moi-même commencé à prospecter pour avoir un spécialiste de l’aérien ici dans l’île afin de travailler sur une création de compagnie aérienne locale. Est-ce que ce sera Zena ou une autre ? Je ne saurai le dire pour le moment. J’estime que les jeunes à l’origine de ce projet sont très dynamiques, mais ils n’ont pas encore réussi à lui donner suffisamment de maturité pour qu’il soit choisi par le Département. En revanche, si tout est fait en ce sens, il va de soi que nous les épaulerons. Toutefois, je ne pourrai pas attendre indéfiniment car cela fait presque quatre années que j’entends parler de leur projet. En 2021, le collectif des femmes leaders est même venu perturber une réunion de travail que nous avions à l’hôtel de ville de Mamoudzou. Ce qui m’importe actuellement, c’est que Mayotte puisse se doter d’une compagnie aérienne avant la fin de ma mandature. C’est dans cette optique que je suis déjà entré en contact avec certains porteurs de projets. C’est la maturité du projet retenu qui déterminera le statut juridique final.
F.I. : Avez-vous eu l’occasion d’en discuter avec la direction générale d’Air France ?
B.I.O. : Non, pas directement au niveau d’Air France, nous travaillons plutôt avec différents ministères dont Bercy, le ministère des Transports et celui des Outre-mer. En novembre dernier, j’ai soumis la problématique au chef de l’État que j’ai rencontré à Paris. Des navettes de courriers ont déjà eu lieu et nous mettons une pression maximale pour l’ouverture d’une ligne sur Mayotte. Maintenant, nous pouvons nous atteler à ouvrir des discussions avec la compagnie nationale.
F.I. : Monsieur le président, pour clore ce chapitre des transports, quand est-ce que Mayotte pourra disposer de navettes maritimes ou un téléphérique pour réduire les problèmes de circulation ?
B.I.O. : Les déplacements sont notre priorité. Nous disposerons des navettes maritimes dans ce mandat en 2026 (N.D.L.R. alors que la Cadema souhaite les lancer début 2024). Je préfère annoncer des dates que l’on sait tenables que de devoir, tous les ans, repousser l’échéance d’un dossier qui est complexe. Notre avant-projet sur les gares maritimes d’Illoni et de Longoni est en cours de finalisation avec les services de l’État. Les autorisations réglementaires seront obtenues d’ici un an et s’ensuivront les travaux. Simultanément, nous allons lancer l’appel d’offres du futur opérateur qui devra, lui, investir dans une flotte de navettes, adaptées à notre lagon et aux contraintes de nombres de passagers. En parallèle, nous étudions la mise en place d’un service de transport maritime du fret en provenance de Longoni pour désengorger du trafic poids lourds les traversées de Koungou et Kawéni. Bien sûr, il existe un travail en vue d’implanter le téléphérique à Mayotte. À mon grand étonnement, cela coûte très cher, en tout cas bien au-delà de l’idée que je me faisais au départ. Pour seulement 45 kilomètres de câble, les estimations de financement atteignent déjà 1,2 milliards d’euros d’investissement. Vous comprenez bien que lorsque le Département est engagé dans le financement de la piste longue, ma réaction a été immédiatement de solliciter l’accompagnement de nos partenaires de l’État une fois que ce sujet a été posé sur la table.
Le gouvernement comorien appelle les autorités françaises à privilégier plutôt le dialogue multilatéral avec les pays dont les concitoyens se trouvent en situation irrégulière à Mayotte, au lieu de maintenir son projet d’expulsions massives. Celui-ci risque de déstabiliser la région selon lui.
C’est la première réaction officielle du gouvernement des Comores sur l’opération Wuambushu. Après plus d’un mois de tergiversations, Beit-Salam s’est exprimé, ce lundi 10 avril, sur ce projet chapeauté par le ministre français de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, visant à détruire les bidonvilles et à chasser les sans-papiers résidant à Mayotte. Jusqu’à présent, tout porte à croire que l’État français compte bien respecter son calendrier. Les gendarmes attendus sur l’île devraient commencer les expulsions à partir du 21 avril prochain. « Ainsi, soucieux d’entretenir la bonne qualité des liens séculaires qui unissent les Comores et la France, et de contribuer à la préservation de la paix, la stabilité dans la région de l’océan Indien et sur le continent africain, le gouvernement comorien interpelle sur le danger d’une telle opération et demande aux autorités françaises d’y renoncer », demande toutefois un communiqué de la présidence comorienne, publié en début de soirée. Depuis que la presse a révélé la préparation de cette opération de décasage de masse, porté par Gérald Darmanin, seule la société civile comorienne était montée au créneau pour la dénoncer, en raison surtout des conséquences humanitaires qu’elle risque d’engendrer.
Visite annulée du ministre des Armées
Le président Azali Assoumani, qui depuis février dernier a pris la tête de l’Union Africaine, ne souhaitait pas s’exprimer en se basant sur des informations relayées uniquement par voie de presse soutenait il y a un mois, le porte-parole du gouvernement comorien, Houmed Msaidie. Ce dernier, disait attendre d’abord des actions sur place avant de se prononcer car les deux pays n’avaient à l’époque pas discuté du sujet. Est-ce désormais chose faite ? Peut-être, puisque le 18 mars, soit quelques jours après cette déclaration des autorités comoriennes, le président français, Emmanuel Macron s’était entretenu avec son homologue comorien et a avait exprimé son inquiétude sur « la situation sécuritaire et sociale à Mayotte », rapportait un communiqué de l’Elysée. Aussi, pas plus tard que le 6 avril, une délégation conjointe française de haut niveau conduite par les ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères, a effectué à Moroni une visite de plusieurs jours. Selon les quelques informations laconiques publiées à l’issue d’une rencontre qui a eu lieu au ministère comorien des Affaires étrangères, les discussions portaient sur la sécurité maritime, les migrations régionales et les liens avec Mayotte. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, devait lui aussi se déplacer aux Comores, le 9 avril, avant que sa visite ne soit annulée à la dernière minute, sans explications.
Le dialogue d’abord
Il faut dire qu’à trois semaines du début de Wuambushu, ce ballet diplomatique ne fait que renforcer la thèse selon laquelle Paris et Moroni échangent sur ce projet d’envergure qui divise encore les différents collectifs citoyens à Mayotte dont certains s’affrontent par des communiqués interposés. « Depuis l’annonce de cette opération, les associations de la société civile aussi bien comoriennes que françaises pour ne citer que celles-là ont, dans leur diversité manifesté leur opposition à ce projet, dénonçant non seulement les conditions de sa préparation mais aussi les séquelles qu’elle laissera et le précédant qu’elle créera », souligne, la présidence comorienne qui suggère aux autorités françaises de privilégier le dialogue et la concertation, non seulement avec l’Union des Comores , mais aussi avec les autres pays dont les concitoyens se trouveraient illégalement à Mayotte. Tout cela, dans le but de « trouver ensemble, les réponses humanitaires de relogement et de formation nécessaires, mais aussi celles de régularisation, pour ceux dont le statut le nécessite ».
Dans son communiqué de deux pages, Beit-Salam estime par ailleurs qu’une telle « action spectaculaire », pour paraphraser Gérald Darmanin,basée sur des destructions de bidonvilles et d’expulsions d’habitants de Mayotte jugés en situation irrégulière ne doit pas aller dans le sens de la déstabilisation de toute une région à un moment où la communauté internationale s’emploie à consolider la paix et la stabilité. Devons-nous nous attendre à une rupture des relations diplomatiques ? Les chances d’arriver à un tel stade sont minces, temporisent certains observateurs. Ceux-ci, restent convaincus que si Azali Assoumani a bel et bien bénéficié du soutien de Paris pour accéder à l’Union Africaine, il ne prendra jamais une décision qui risquerait de fâcher les autorités françaises.
Du côté de la société civile, l’on invite à présent le gouvernement à durcir le ton en refusant par exemple d’accueillir les reconduites qui souvent sont débarqués à Anjouan, comme ce fut le cas en 2018. Si le comité Maore envisage de saisir les Nations Unies, le collectif « Stop opération Wuambushu », lui, a annoncé une série de manifestations prévues courant avril dans plusieurs villes françaises et à l’île de la Réunion. A Moroni, un rassemblement citoyen aura lieu samedi prochain.
Seul département à mettre en place la nomenclature M57, Mayotte a été choisie pour « ses mouvements financiers raisonnables ».
Au 1er janvier 2024, toutes les collectivités locales auront l’obligation de s’aligner sur une nouvelle norme comptable : la nomenclature M57. Un véritable défi, que le centre de gestion de la fonction publique de Mayotte (CDG976) est le premier à avoir relevé dans le département ! Rakibou Mahamoudou, chef de service finances du CDG976, nous éclaire sur le sujet.
Rakibou Mahamoudou, chef de service finances du CDG976, est en charge de ce projet important pour faciliter la vie des collectivités locales.
Flash Infos : Qu’est-ce que la nomenclature M57 ?
Rakibou Mahamoudou : Il s’agit de la nouvelle nomenclature budgétaire – c’est à dire le guide des imputations des comptes en fonction de la nature des dépenses – qui doit s’appliquer à l’ensemble des collectivités locales à compter du 1er janvier 2024. Aujourd’hui, différentes nomenclatures sont utilisées : la M14 pour les communes, la M52 pour le département, la M71 pour les régions… La M57 les fusionne, avec pour objectif d’arriver à un compte financier unique (CFU), en lieu et place des deux comptes – administratif et de gestion – actuels. L’objectif : une meilleure qualité comptable et plus de transparence. Au CDG976, nous avons décidé de faire cette transition dès le 1er janvier 2023. Nous sommes les premiers à Mayotte !
F.I. : Pourquoi cette anticipation ?
R.M. : Le choix est à la fois politique et pragmatique. Au CDG, nos mouvements financiers sont plutôt raisonnables, donc c’était idéal pour expérimenter. L’idée était d’identifier les difficultés du processus de transition, pour ensuite être en mesure d’accompagner les collectivités mahoraises avant le passage obligatoire l’année prochaine.
F.I. : Comment cette transition s’est-elle opérée pour le CDG976 ?
R.M. : La première étape a été de travailler sur le règlement budgétaire et financier. C’est un document nécessaire pour passer à la M57 – une sorte de guide de la collectivité sur toute la comptabilité. Ce règlement a été adopté par l’assemblée délibérante. Deuxièmement, nous avons dû procéder à la transposition de nos comptes, pour passer de notre nomenclature M832 – propre aux centres de gestion – à la M57. Ce travail consiste à nettoyer les comptes qui ne sont pas réglementaires par rapport à la nouvelle nomenclature. En parallèle, tout ce processus a dû être validé par le comptable public – en l’occurrence le payeur départemental – qui nous a activement accompagnés dans notre démarche. Enfin, le troisième chantier était celui de la transpositions des immobilisations. Comme nous n’avons pas beaucoup de biens au CDG976, cela s’est fait plutôt rapidement. En revanche, comme vous pouvez l’imaginer, ce sera un gros morceau pour les communes ! Pour nos agents du CDG, habitués aux comptes simplifiés de la M832, cette transition est un défi, mais que nous relevons avec brio !
F.I. : Quels avantages présentent ces nouvelles règles ?
R.M. : Au niveau de la maquette budgétaire, elles rendent les informations accessibles, de manière claire et précise – aussi bien pour les élus que les administrés. Deuxième avantage : le fait d’avoir un seul compte financier apporte de la souplesse, pour l’ordonnateur mais aussi pour le comptable public. Enfin, la nécessité de constituer un règlement financier et budgétaire pour passer à la M57 est un gage de qualité comptable.
F.I. : Vous êtes donc fins prêts pour accompagner les collectivités mahoraises dans leur transition obligatoire à compter du 1er janvier 2024 ?
R.M. : Oui ! Nous allons pouvoir apporter aux collectivités affiliées demandeuses toute l’expertise que nous avons gagnée cette année. Nous serons en appui sur la constitution de leur règlement budgétaire et financier, ou sur la transposition de leurs immobilisations. Nous jouerons pleinement notre rôle d’organisme accompagnateur !
La couveuse d’entreprise, représentée par sa présidente Farrah Hafidou et le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic ont signé une convention, ce mardi matin, dans le cadre du concours « jeunes entrepreneurs ».
Dans le cadre de l’organisation du concours « jeunes entrepreneurs », la couveuse d’entreprises Oudjérébou, le Rotary Club de Mamoudzou Hippocampe et le rectorat de Mayotte ont acté l’union de leurs compétences, au travers de la signature d’une convention tripartite, ce mardi matin. Ce concours, qui a pour ambition d’initier les jeunes de l’île à la création d’entreprise, connaît un vif succès.
L’édition 2023 du concours a eu lieu en ce début d’année. L’équipe du projet CeRCL a été primée dans la catégorie « étudiants » (photo d’archives).
Réunis dans le cabinet du rectorat ce mardi matin, la présidente de la couveuse d’entreprises Oudjérébou, Farrah Hafidou et le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic – le Rotary n’étant pas présent – ont signé une convention tripartite dans le cadre du concours « jeunes entrepreneurs », avec comme objectif de pérenniser ce projet novateur. Accompagner les porteurs de projets est le cœur de métier d’Oudjérébou. « Depuis quelques années, nous avons l’ambition de pouvoir aussi accompagner les jeunes », explique Farrah Hafidou. C’est de cette envie qu’est né le projet du concours « jeunes entrepreneurs », pour « transmettre un petit peu cette fibre entrepreneuriale », ajoute-t-elle. Pour le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, ce projet permet « le développement et le rayonnement de Mayotte et en même temps, de trouver des perspectives pour nos jeunes sur le territoire ».
Faire preuve d’originalité
Le défi principal pour les participants de ce concours est de créer un modèle entrepreneurial fictif et qui participe au développement économique de l’île. Chaque équipe a dû faire preuve d’originalité afin de remporter le concours. En 2022, lors de la première édition, deux lauréats avaient été primés, dont Kokos expériences, ce projet d’étudiants du CUFR est une entreprise désormais active. Cette année, la finale et remise des prix a eu lieu dernièrement. Ce sont également deux lauréats qui ont été primés et ont remporté 4.000 € chacun. « La différence entre les deux années, c’est que lors de la deuxième édition, plus de lycées ont voulu participer, je pense que ça a créé un engouement », note la présidente de la couveuse. L’occasion donc pour les organisateurs de continuer sur leur lancée et au fur et à mesure, « ajouter des spécificités pour apporter une plus-value », confie-t-elle.
Un accompagnement d’un an
En amont du concours, les participants « sont accompagnés et formés sur les divers items de la création d’entreprise », argumente Farrah Hafidou. Aidés par des référents, nommés dans chaque établissement scolaire, les élèves sont initiés à la gestion d’entreprise, au business plan ou encore à la communication. Une fois primés par le concours, les jeunes porteurs de projets sont accompagnés pendant un an, « s’il le souhaite, car ça reste leur projet », admet-elle. Pour Jacques Mikulovic, ce projet « s’inscrit dans la complémentarité des initiatives prises par le CUFR et le rectorat de Mayotte ». Les contenus de formation contiennent des modules sur le thème de la création d’entreprise. « Il serait intéressant qu’on renforce les modules d’entrepreneuriat, pour donner plus d’initiatives », admet le recteur. Entreprendre n’est pas simple, pour un jeune encore moins. « On dit toujours qu’ils sont trop jeunes pour commencer, il faut leur mettre le pied à l’étrier et il n’y a pas de raison que les choses n’aillent pas en s’améliorant », confie-t-il.
A Mayotte, notamment sur la formation initiale, « on a trop d’élèves qui sont en difficulté, on génère encore trop de décrochage scolaire », constate Jacques Mikulovic. Pour changer ces résultats, « il faut prendre des risques, ce que font également les entrepreneurs, on doit essayer de changer nos paradigmes », lance-t-il. C’est ce que le projet académique « essaiera de traduire du mieux possible », note le recteur de Mayotte. Un projet académique qui devrait voir le jour d’ici la rentrée scolaire.
Abdoul Kamardine, conseiller départemental de M’tsamboro -
Un millier de cases en tôle doivent être détruites dans les mois à venir selon l’objectif fixé par l’État.
Le conseiller départemental du canton de M’tsamboro est, comme nombre d’élus mahorais, favorable à l’opération Wuambushu. Le président du Sdis (Service départemental d’incendie et de secours) espère que l’île retrouvera ainsi « son mode de vie d’antan ».
« A quelques jours du déploiement de l’opération Wuambushu, certaines voix qui ne connaissent rien de Mayotte, de la souffrance de la population de Mayotte s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles qualifient d’une opération de rafles des ressortissants de l’Union des Comores résidant illégalement à Mayotte et qui plus est dans des taudis aux conditions de vie loin de satisfaire toute personne de bonne constitution au XXIe siècle. Mayotte souffre et est gangrenée par un phénomène de violence quotidienne d’un rare intensité, orchestré en grande partie par des bandes de voyou issue de cette population d’origine étrangère et clandestine. Nous ne les entendons pas si souvent ces donneurs de leçons, vis-à-vis de ce qu’endure la population de Mayotte. Il y a dans leur raisonnement une sorte de parti pris de cette population qu’elles estiment défavorisée et victime de la haine de la population autochtone.
Maintenant que le gouvernement après tant et tant de cris de la population et de des élus envisage une opération de remise en ordre des choses baptisé Wuambushu, c’est là que nous les attendons, à coup de communication pour obtenir du gouvernement de la République l’annulation de l’opération qui consiste à assurer une vaste campagne d’expulsion des étrangers en situation irrégulières sur l’île française de Mayotte, la destruction des bidonvilles les abritant et qui dénaturent le paysage de notre si belle île et enfin la reconquête des terres occupées illégalement. Il doit être entendu que l’immigration irrégulière est la première cause de tous les maux de la société mahoraise et de la quasi-saturation de tous les services publics de l’île. Aucun pays au monde n’accepterait ce qui se passe à Mayotte et aucun département de France ne peut supporter ce que vit au quotidien la population de Mayotte.
« Que Mayotte retrouve son mode de vie d’antan »
Pour ma part et en tant qu’à la fois habitant et élu de cette île, je soutiens et encourage la tenue de cette opération qui est à mes yeux essentielle pour garantir à Mayotte une vie harmonieuse et qu’elle retrouve son mode de vie d’antan. Le gouvernement ne doit ni faiblir ni céder aux voix perdues des organismes droit-de-l’hommiste, aux appels empreints d’hypocrisie de la diaspora comorienne et encore moins aux discours mensongers des autorités comoriennes. Ces dernières appellent en effet au dialogue et à la concertation et ce alors qu’elles ne sont même pas fichues de respecter leur engagement maintes fois exprimées de contrôler les sorties et les entrées de leurs frontières. Il s’agit ici de leur part de l’enfumage pur et dur pour détourner l’attention de notre gouvernement.
L’opération Wuambushu doit être menée à son terme pour permettre aux Mahorais de reprendre possession de leurs terres illégalement occupées, de retrouver les conditions d’une vie paisible et de s’engager enfin dans la voie du développement tant espéré et attendu. Il est temps que les choses changent et que le gouvernement comprenne que Mayotte ne pourra avancer dans son développement que par un appui fort de l’État dans tous les domaines, et ce, à commencer par une lutte forte et efficace contre l’immigration irrégulière.
Mayotte, c’est la France, et la France se doit de préserver Mayotte du sous-développement. »
Le député Les Républicains Mansour Kamardine et Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, à Bouéni, le 1er janvier 2023.
Député de la deuxième circonscription de Mayotte, le Sadois soutient l’opération Wuambushu, qui doit débuter le 22 avril. Comme les différents collectifs locaux, il se montre très critique des organisations appelant à l’arrêt de ce dispositif annoncé de grand ampleur dans la lutte contre l’immigration illégale.
« Depuis l’annonce par la presse nationale de l’opération de police destinée à reconquérir les territoires perdus de la république à Mayotte, l’on voit fleurir, ici et là, des pétitions orchestrées par des artificiers du chaos, qui s’émeuvent que l’État engage une reprise en main (« Wuambushu » en langue mahoraise). Qui, un syndicat de magistrats, qui, un collectif de soignants, qui, une association d’avocats, qui, une organisation non gouvernementale d’aide aux migrants, qui, un groupe d’enseignants, tous, de concert, protestent contre l’érection de l’État de droit à Mayotte ! Bien évidemment, les pétitionnaires ne représentent qu’eux-mêmes, c’est-à-dire une petite minorité des corps dont ils sont issus, la majorité demeurant loyale à l’égard de la République et parfois même courageux, comme ce professeur qui s’est récemment interposé en classe, au mépris sa vie, face à un criminel armé d’un coupe-coupe et décidé à massacrer certains de ses élèves.
Avec des clandestins étrangers représentant environ un tiers de la population (les Français ne représentent plus eux-mêmes qu’un tiers des habitants, le 3ème tiers étant composé d’étrangers en situation régulière), des logements insalubres représentant 54% de l’habitat, des dizaines de bidonvilles implantés sans droit ni titre dans des zones à forts risques naturels, avec une insécurité galopante et barbare ayant transformée, en quelques années, la paisible Mayotte en la région au plus fort taux d’homicide d’Europe, il faudrait donner la priorité, encore et avant tout, aux respect dû aux délinquants, aux trafiquants d’êtres humains, aux marchands de sommeil et aux criminels. Nos enfants devraient accepter d’aller à l’école la boule au ventre et se voir dispenser une instruction publique fortement dégradée pour faire place au droit des étrangers.
« Font-ils preuve d’un cynisme qui encourage le chaos ? »
Comment ceux-là même qui depuis des semaines, des mois et des années ont multiplié le recours au droit de retrait et de grève pour dénoncer, à juste titre, les violences qui frappent indistinctement et partout dans les villages, dans les quartiers et dans les services publics, peuvent-ils trahir, aujourd’hui, la volonté du retour de l’État de droit à Mayotte ! Combien de personnels des fonctions publiques de l’État ont refusé de rejoindre un poste à Mayotte, combien sont repartis aussitôt leur arrivée parce qu’ils ont eu peur pour leur vie, celle de leurs enfants ou celle d’un proche ? Combien d’affrontements inter-communautaires ou inter-quartiers ont paralysé la vie économique, sociale, professionnelle et culturelle de l’île ? En signant les différentes pétitions, pour faire pression sur le gouvernement, afin qu’il renonce à cette opération de reconquête des territoires perdus, leurs auteurs ont-ils oublié ces réalités ou alors font-ils preuve d’un cynisme qui consiste à encourager le développement du chaos, parce qu’ils ne se considèrent pas d’ici et savent qu’en cas de péril grave, pour cause de guerre civile, ils auront toujours le temps de fuir, possibilité que n’auraient point les enfants de Mayotte ! En outre, comme en atteste le communiqué des autorités comoriennes du 10 avril, ils se rendent complice d’intelligence avec une puissance étrangère, qui, sans vergogne, prétend coloniser les Mahorais et s’accaparer Mayotte.
Les droit-de-l’hommistes ne sont pas des humanistes ! Ils se comportent tel des Narcisses qui se donnent bonne conscience, à la commisération sélective, au mépris des masses populaires mahoraises qui souffrent d’un système de santé sous-développé, d’une éducation nationale dégradée, d’une protection de leurs droits défaillante et d’une insécurité qui les plonge dans un climat de terreur. Alors je veux espérer que cette opération ira jusqu’au bout, car au final, c’est la paix civile qui est en jeu. Nous l’avons vu dans les affrontements entre Combani et Miréréni, deux villages de la commune de Tsingoni : le jour où l’État a montré que force doit rester à la loi, en interpellant toute la bande de racaille qui terrorisait les populations, la paix est revenue de façon durable. C’est ce résultat qui est attendu avec l’opération Wuambushu. Les populations résidant à Mayotte aspirent, elles aussi, à la sécurité dans leurs maisons, la paix sociale dans leurs quartiers et leurs villages, à la mise en bon ordre et au développement des services publics. Or, il est acquis que ceux qui caillassent les forces de l’ordre et les bus, qui agressent nos enfants à la machette, qui tuent et qui mutilent, trouvent refuge dans les bidonvilles qui bordent nos quartiers. C’est bien ces abcès que nous devons crever, pour des raisons de sécurité, pour que l’instruction publique puisse faire son œuvre au sein d’établissements aux périmètres sacralisés, mais également pour des raisons sanitaires et sociales.
Pour paraphraser le philosophe Marcel Gauchet, je veux dire aux pétitionnaires que le droit-de-l’hommisme n’est pas une politique. Force doit rester à la loi. A Mayotte, non plus, l’État de droit ne se négocie pas ! »
Partie ce vendredi 7 avril, la seconde promotion de l’école Vatel Mayotte va entamer ses cinq mois de stage dans plusieurs destinations du monde. « Placés dans des hôtels allant du quatre au cinq étoiles, on peut mentionner en exemple le Pearl Beach by Sansi au Zanzibar, le restaurant d’application de Vatel Kigali au Rwanda, le château d’Urspel au Luxembourg, le Westminster du groupe Barrière au Touquet ou encore le Tiara Yaksa, un magnifique Relais et Châteaux situé sur la Côte d’Azur », précise l’école hôtelière située aux Hauts-Vallons. Les élèves mettront en pratique ce qu’elles ont appris dans les domaines de la réception, le housekeeping (service du ménage), la cuisine ou encore la salle côté restaurant. Marqué par la pandémie, le secteur de l’hôtellerie ne manque pas d’opportunités pour ces Mahoraises prêtes à partir « à la découverte du monde ».
« Leurs différents parcours peuvent être suivis sur tous les réseaux sociaux de Vatel Mayotte. Toute l’équipe de Vatel Mayotte leur souhaite bonne chance dans leurs aventures professionnelles », fait valoir leur établissement.
Le Crédit Agricole mutuel de La Réunion-Mayotte est heureux d’annoncer la nomination d’Aktar Djoma aux fonctions de vice-président de la Caisse régionale aux côtés du président réélu, Pascal Quineau. Celui-ci avait rejoint la Caisse locale de Mayotte en 2009 en devenant administrateur, puis président de la Caisse locale de Mayotte, administrateur de la Caisse régionale depuis 2011, et membre du bureau de la Caisse régionale depuis 2020. Le 30 mars 2023, Aktar DJOMA, acteur engagé et connu sur le territoire mahorais, est devenu le vice-président de la Caisse régionale de Crédit Agricole mutuel de La Réunion-Mayotte.
Avec ses nouvelles fonctions, il porte la responsabilité de la stratégie du développement du Crédit Agricole de La Réunion-Mayotte. En tant que représentant mahorais, il estime que l’île aux parfums a un potentiel de développement important. Il souhaite d’ailleurs mettre en place rapidement des solutions innovantes pour soutenir son expansion. Votre nouveau vice-président s’engage également à renforcer les liens avec les acteurs du territoire de Mayotte pour favoriser l’inclusion financière de l’ensemble de la population. Il est convaincu que son développement va engendrer une amélioration de la qualité de vie de ses habitants
Présent depuis plus de 30 ans à Mayotte, le Crédit Agricole a toujours été un acteur engagé dans le rayonnement de Mayotte. Sa nomination est la preuve des liens qui unissent les deux territoires.
Le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer a autorisé l’intervention du fonds de secours pour indemniser les pertes agricoles engendrées par la sécheresse qui a touché La Réunion en 2022. Le préfet de La Réunion a pris un arrêté, le 3 avril 2023, reconnaissant l’état de calamité agricole sur l’ensemble des communes de l’île et pour toutes les productions agricoles.
Pour la canne, les pertes seront prise en compte après la fin de la prochaine campagne sucrière. Peuvent bénéficier d’une indemnisation au titre du fonds de secours, les agriculteurs qui ont avoir perdu plus de 13 % du chiffre d’affaires total de l’exploitation et plus de 25 % de la production concernée. Ils doivent être à jour de leurs cotisations sociales et fiscales et avoir déposé une déclaration de surface au titre de la politique agricole commune (PAC).
Les dossiers de demande d’indemnisation sont à retirer, à compter de ce vendredi 7 avril, dans les mairies, les points verts de la Chambre d’agriculture, ou auprès des organisations de producteurs. Complétés, ils devront être retournés au plus tard le mercredi 10 mai auprès des mêmes organisations. La direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) instruira ensuite les demandes.
Mayotte in Tech va organiser les 24H BY WEBCUP, son concours de création de site internet qui aura lieu du 6 au 7 mai 2023 dans les locaux de la CCI Mayotte. Les inscriptions des équipes seront ouvertes avant la fin avril 2023 (équipes de quatre personnes maximum). Mayotte in Tech prend en charge les frais d’inscription « Aussi, nous vous proposons, d’ores et déjà, de constituer vos équipes et de bloquer la date pour ce challenge ! », prévient ce collectif d’entreprises mahoraises spécialisées dans l’information et la communication.
La Nuit du Livre célèbre les livres, ces chefs-d’œuvre qui révèlent deux talents : celui de l’auteur, qu’il soit écrivain, photographe ou illustrateur, et aussi celui du fabricant. Mettez en lumière votre ouvrage et candidatez à La Nuit du Livre 2023. Dans un premier temps, présentez vos ouvrages en remplissant le formulaire en ligne (https://www.creativbook.fr/fr/la-nuit-du-livre) et en envoyant par voie postale votre ouvrage. La clôture des candidatures aura lieu le 20 juin 2023 et la cérémonie de remise des Trophées le 25 septembre 2023. Les catégories pour l’édition 2023 sont : littérature générale, livres de poche, bandes dessinées, mangas, jeunesse, livres scolaires, livres éducatifs, livres animés, beaux livres, livres d’art, encyclopédies, annuaires, livres pratiques, livres audios, nouveaux formats et personnalité du livre.
Au cours des cinq rendez-vous intercommunaux du championnat de la course de pneus, des ateliers ODC (Orange digital center) seront organisés par trois partenaires d’Orange : le bus numérique de la cité des métiers du GIP Carif Oref de Mayotte initiera aux nouveaux outils numériques, le park numérique et Kaza. Le grand public, petits et grands, pourra participer à la découverte de ses outils numériques innovants. Tableau bavard, Easi-Scope microscope autonome Sans-Fi, application de la course de pneus et robot Thymio II, chacun pourra réaliser une course de pneus sous différentes formes, avec ces outils, soit en jouant à l’application « Course de pneus » ou en programmant un robot pour effectuer un parcours donné.