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Caribus : une année de chantier pour la rue Martin Luther King

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Depuis plusieurs mois, le projet Caribus, mené par la communauté d’agglomération de Dembéni – Mamoudzou (Cadéma) est entré en phase de travaux. Menés au sud et au nord du chef-lieu, ces travaux pénalisent régulièrement la circulation des axes routiers. Afin de permettre la continuité du projet, une nouvelle zone est perturbée par un changement de réglementation de la circulation, celle de la rue Martin Luther King à Kawéni.

Les panneaux, installés quelques jours auparavant, alertaient les usagers de la route que la rue Martin Luther King (anciennement rue de l’Archipel) allait être mise en sens unique en direction du nord. Ce mercredi matin, les travaux ont débuté, les engins de chantier se sont installés et la circulation modifiée. A l’instar de la déviation qui avait été mis en place à Passamaïnty, le premier jour de la mise en place de ce sens unique a fait naître de nombreux embouteillages, jusque dans le nord de l’île. Le chantier, sur cet axe très fréquenté, durera un an. Ces travaux sont « extrêmement importants pour le projet Caribus », argumente Ludovic Mihai, directeur mobilités de la Cadéma, ce mercredi, lors d’une conférence de presse dans les locaux de l’intercommunalité. Ils permettront, par la suite, d’avoir « un réseau routier qui fonctionne normalement et avec fluidité », ajoute-t-il.

Qu’est-ce que le chantier va apporter ?

Concrètement, ces travaux portent sur la voirie, avec un rétablissement de largeur de circulation, une mise en place de piétonniers, de voies cyclables, mais ils permettront aussi une sécurisation des flux, tant piétonne, qu’automobile. « Il y aura des trottoirs plantés, du stationnement organisé de manière longitudinale », explique Jean-François Bergeal, directeur de projet Transamo, membre du groupement de maitrise d’ouvrage Narendré pour le projet Caribus. Globalement, la vocation est de rendre cette rue Martin Luther King comme « une voirie urbaine, et non pas le chantier qu’elle est aujourd’hui », complète ce dernier. Mais, dans un premier temps, la priorité du chantier est de sécuriser la structure de chaussée. « Actuellement, on va avoir des mouvements de terre très importants car la fondation de la chaussée est de mauvaise qualité, on va donc tout remplacer », note le directeur de projet. Pour cela, il sera nécessaire de creuser jusqu’à environ un mètre sous le niveau de la chaussée, afin de remplacer les matériaux par d’autres, non-sensibles à l’eau. Cela se traduira par de la substitution de matériaux, « quelque chose qui ne va pas être flagrant pour le quidam », concède Jean-François Bergeal.

Un maintien à sens unique pendant un an

« L’idée, c’est de ne pas attaquer sur tout le linéaire, mais de travailler par zone », confie le directeur de projet. Le but est de libérer rapidement des emprises, de manière à avoir la voie se transformant au fur et à mesure. Durant toute la durée du chantier, la rue sera maintenue à sens unique, toujours dans le sens sortant de Mamoudzou, en direction du nord de l’île. Mais, pourquoi ne pas avoir réalisé ces travaux de nuit ? Pour le directeur de maîtrise d’ouvrage, « l’ampleur des travaux est tellement importante, il n’est pas possible d’enlever un mètre de chaussée et de rendre la circulation le lendemain matin ». Avec pour objectif que la chaussée soit « correctement faite », il est obligatoire d’intervenir sur une grande distance, « il faut mettre un certain nombre de matériaux en même temps, les compacter et donc, on est obligé d’avoir un volume minimum d’emprise », continue-t-il.

Et à moyen terme ?

L’ambition de la réhabilitation de cette artère de Kawéni – qui ne sera plus une impasse, mais sera prolongée jusqu’à la zone industrielle Nel – est de pouvoir, à partir de mi-2024, commencer les travaux sur la route nationale. A ce moment-là, la deuxième phase débutera avec l’aménagement de la Nationale et la voie Martin Luther King servira alors de voie de délestage, avec une file dans chaque sens, afin d’accueillir les automobilistes. Aussi, « les travaux de l’Avenue de l’Europe devraient être finis d’ici à vendredi, dans le plus tard des cas, la semaine prochaine », avertit Ludovic Mihai.

Une indemnisation envisageable pour les commerçants

Pour la réalisation de ce chantier, il a été prévu de « maintenir un accès, au moins piétonnier, à 30 % du temps, des livraisons régulières, avoir des zones de livraisons à proximité des commerces. Mais forcément, les conditions de condition et de stationnement vont être complètement modifiées pendant les travaux », prévient Jean-François Bergeal. C’est donc dans le cadre de ces travaux et des impacts afférents, qu’une commission amiable de règlement et d’indemnisation (Cari) a été mise en place par la Cadéma. Cette commission permet à tout professionnel, impacté par les chantiers du projet, de pouvoir demander une indemnisation pour des dommages, notamment une perte du chiffre d’affaires et de la marge. « Nous avons prévenu et nous continuons à travailler avec les professionnels qui sont dans la rue, ce que soit les commerçants ou les grandes structures », reconnait le directeur de projet. Matthieu Duru, chef de projet Transamo au sein du groupement de maitrise d’ouvrage Narendré, complète « qu’il y a eu des discussions pour organiser le chantier et avec tous les riverains impactés par le chantier. On a forcément des discussions préalables à tous les désagréments ».

Cette commission d’indemnisation représente 0,5 % du montant global du chantier, soit environ 500.000 euros. « Avec une possibilité d’indemnisation tous les trois mois, car l’idée, c’est de pouvoir être fluide », pondère Ludovic Mihai. La saisie de la Cari est soumise à conditions et pour y prétendre, « il faut vraiment que les impacts correspondent à la période de travaux en face de son entreprise, que la difficulté d’accès était manifestée et la plus forte », réaffirme le chef de projet.

Une nouvelle ligne de navettes

Afin de remédier aux embouteillages de l’entrée nord du chef-lieu, la Cadéma étudie la mise en place d’une nouvelle ligne de navettes, reliant les Hauts-Vallons à Mamoudzou. Cette ligne devrait ouvrir au mois de juin et le parking se situe aux alentours du Carrefour. « L’idée étant de la mettre en place assez rapidement, puisque ça permettrait de capter un certain flux et nous souhaiterions pouvoir la prolonger jusqu’à Longoni », convient le directeur mobilités. Pour cela, des échanges avec la communauté d’agglomération du Grand nord de Mayotte (CAGNM) sont en cours, afin de réaliser un partenariat, « puisque finalement nous sommes tous impactés ». Une troisième ligne devrait également voir le jour, reliant Vahibé à Mamoudzou, mais Ludovic Mihai admet que « cette ligne demande un peu plus d’études puisque nous sommes à Vahibé, sur une zone qui présente une situation sécuritaire, qui est autre ».

Ça roule pour les navettes d’Hajangoua

En début de semaine dernière, à la suite des événements qui ont eu lieu dans la première journée de l’opération Wuambushu, la Cadéma avait pris la décision de suspendre son service de navettes entre Hajangoua et Mamoudzou. « On s’était dit que, au vu de la situation sécuritaire, il nous paraissait mieux d’arrêter le service », explique Ludovic Mihai. A ce jour, les navettes ont repris, avec quelques adaptations. En effet, les premiers départs sont après le lever du soleil et le dernier retour avant le coucher, « ce qui fait que nous n’avons pas à amener de mâts d’éclairage sur le parking d’Hajangoua », complète-t-il. Une question sécurité, importante pour la collectivité, qui est en collaboration avec la préfecture et avec la mairie de Dembéni, pour avoir recours aux services de la gendarmerie d’une part et de la police municipale d’autre part. Pour le directeur, « une fois l’accord signé avec la mairie de Dembéni, nous pourrons assurer un service plus complet, car nous pourrons assurer la sécurité ». D’après une enquête, afin d’étudier l’impact de temps de trajet, la durée a été divisée par deux depuis l’installation des navettes. « Le Caribus n’a pas créé d’embouteillages, ça c’est sûr ! », lance Matthieu Duru. D’après la Cadéma, ce sont près de 2.300 personnes transportées par semaine sur les deux arrêts du matin. A la vue de ces chiffres, le directeur mobilités admet que « ça donne beaucoup d’espoir pour le projet Caribus ».

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