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Cédia M’Soili : Du social à la mode, il n’y a qu’un pas

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De nature discrète, Cédia M’Soili est une femme qui cache de nombreux talents. Elle travaille dans le milieu du handicap, mais est également créatrice de mode. Il y a quelques années, elle a créé son concept, nommé Bled’art. Ce qui n’était au départ qu’une passion est ainsi devenu un vrai tremplin pour cette trentenaire.

Sous son foulard, et derrière son sourire, Cédia M’Soili cache une femme ambitieuse et déterminée à réaliser ses rêves. Formée et diplômée en comptabilité, elle se tourne vers un tout autre domaine lorsqu’elle rentre à Mayotte, à la fin de ses études supérieures. « Je me suis retrouvée dans le social un peu par hasard car je devais trouver un travail mais je ne voulais pas travailler dans la comptabilité », explique-t-elle. Elle passe donc une formation pour devenir interface de communication. Concrètement, elle vient en renfort dans la vie d’une personne sourde pour faire le lien entre la langue parlée et la langue des signes. Elle travaille pour une association dans les établissements scolaires avec les enfants pendant presque quatre ans, mais elle finit par s’en lasser car « les personnes sourdes manquaient de motivation », selon elle. Elle est cependant certaine d’une chose, elle veut continuer à exercer dans le milieu du handicap car elle se sent utile.

« Dans notre territoire ce domaine n’est pas très bien vu et ne donne pas envie aux gens de s’impliquer alors qu’il y a beaucoup de travail. On a les moyens mais tout n’est pas fait comme il faut. M’engager dans ça est ma manière de veiller à ce que les choses se fassent comme il se doit, j’ai envie de faire avancer les choses. » C’est la raison pour laquelle en 2019, elle passe le premier diplôme universitaire de l’île qui forme en animation de santé communautaire. Aujourd’hui Cédia M’soili travaille pour l’ADEP, la direction de l’économie, l’emploi et du travail et des solidarités, en tant que chargée de mission pour l’insertion des travailleurs handicapés.

La mode, plus qu’une passion

En parallèle, la jeune trentenaire voue une passion pour la mode depuis de nombreuses années. Lorsqu’elle rentre à Mayotte définitivement en 2016, elle cherche à se démarquer des autres, mais ne trouve pas ce qu’elle cherche dans les boutiques. Elle décide donc de créer ses propres bijoux, et c’est ainsi que naît Bled’Art. Le concept consiste à fabriquer des accessoires pour agrémenter une tenue que l’on a déjà et qui peuvent être portés en toutes circonstances. « J’ai commencé par faire des petits prototypes que je postais sur les réseaux sociaux. Il y a eu beaucoup d’engouement et ça m’a permis d’avoir confiance en moi et d’aller plus loin dans la confection jusqu’à en faire une entreprise », dit-elle fièrement.

Désormais, la créatrice est respectée pour ce qu’elle fait et est sollicitée pour de grands évènements tels que Miss Mayotte, Miss Salouva, ou encore Ambassador Youth Régional Mayotte. Elle a commencé par fabriquer des accessoires, et aujourd’hui elle fait de la décoration murale et customise les tenues. Une évolution qui lui a permis d’ouvrir sa première boutique, à Koungou. Si elle en est fière, elle ne veut pas pour autant se mettre la pression. « Pour garder cette passion je ne dois pas y consacrer 100% de mon temps. Si j’en fais un commerce et que je ne dépends que de ça pour vivre, ça deviendra une obligation et je risque de perdre cette passion. Je le fais parce que j’aime ça et non pas parce que je me sens obligée », précise-t-elle.

Maman et entrepreneuse, un rythme difficile à tenir

Cédia M’soili est maman de deux enfants, âgés de 6 ans et 11 mois. Et elle reconnait qu’il est difficile de combiner ses deux rôles. « C’est un pur bonheur d’être maman mais c’est aussi dur d’être entrepreneuse en même temps. On se demande toujours où est-ce qu’on va laisser nos enfants quand il y a un évènement. De plus, dans mon domaine c’est encore plus compliqué car les événements ont lieu le soir », soutient la mère de famille. Elle compare la vie des femmes entrepreneuses à celle des hommes, qui ne se préoccupent pas ou peu de ces questions, soulignant amèrement une certaine inégalité. « Je ne connais pas d’hommes qui envisagent de partir en voyage d’affaire avec leurs enfants alors que les femmes les emmènent parfois avec elles. »

Et même si son époux est présent, son travail ne lui permet pas de s’occuper de leur progéniture quand elle doit s’absenter. Malgré cela, elle est déterminée à ne rien lâcher car elle estime que « ce sont les difficultés qui nous font avancer. » Et c’est ce qu’elle aimerait faire comprendre aux plus jeunes et aux autres femmes. « Il faut aller au bout de ses rêves pour avoir un équilibre dans sa vie. On ne peut pas vivre que des enfants et du mari. Il faut que l’on ait un espace à nous pour nous épanouir. En plus, en persévérant on se découvre des qualités qu’on ignorait. » Cédia M’soili a déjà réalisé une partie de ses rêves, mais elle en a encore en stock. Elle ambitionne de faire de Bled’art une usine qui fabrique des articles de souvenirs à partir d’objets récupérés.

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