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Opération Wuambushu : « La France a toute légitimité pour défendre son département de Mayotte »

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En août 2022, des émeutiers avaient bloqué Kawéni après une opération de la police aux frontières.

Dans une tribune libre, Abdelaziz Riziki Mohamed estime que l’État français n’a pas à se soucier de l’avis des Comores pour poursuivre son opération de lutte contre l’immigration illégale. Originaire de Mohéli, ce docteur en science politique, avocat et écrivain s’appuie sur des écrits sur l’histoire de l’archipel pour rappeler que les îles ont toujours été indépendantes les unes des autres.

De nouveau, des Comoriens rivalisent en ignorance et en hypocrisie pour prétendre que la France n’aurait pas le droit de chasser de Mayotte les clandestins, multipliant les discours haineux, irresponsables et criminels selon lesquels : « Mayotte est comorienne et le restera à jamais », « les Comoriens sont chez eux à Mayotte », etc. Je vis à Mayotte, et je ne suis pas chez moi ici. Je suis un étranger de Mohéli, muni d’une carte de séjour qui me permet d’y vivre dans la légalité, dans le respect de la France, de ses lois, règlements et autres normes, de ses institutions et de ses autorités. Je le dis haut et fort, et je l’assume car le choix de la France par Mayotte procède légalement du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes : chaque peuple peut choisir librement son destin. Différents points donnent tort à ceux qui veulent rattacher de force Mayotte aux Comores, au nom de la géographie, en ignorant (1) le droit international public, (2) l’Histoire et (3) et la volonté et le choix des Mahorais d’être Français.

  1. Mayotte avait dépêché à Maurice une délégation demandant à la Grande-Bretagne de la placer sous son autorité pour la mettre à l’abri des Anjouanais : « Les craintes d’Andriantsoli étaient sans doute justifiées et sa situation restait des plus précaires. En 1837 déjà il avait écrit au gouverneur de Maurice pour solliciter l’aide anglaise et offrir son île à la couronne. Mais l’année suivante le commandant Craigie lui avait répondu que les autorités britanniques n’entendaient pas se mêler des affaires locales. En novembre 1840, il eut à faire face à un nouvel assaut des Anjouanais qui se portèrent à la rescousse d’Andriannavi. Bloqués au fond de la baie de Boëni, les partisans de ce chef étaient d’ailleurs sur le point de succomber à la famine. Les assaillants s’emparèrent de deux des quatre boutres qui barraient l’accès à la baie mais sur terre, le chef Fiunzana, à la tête de ses contingents sakalava, parvint à repousser les hommes de Salim » : Jean Martin : Comores : quatre îles entre pirates et planteurs. Tome I. Razzias malgaches et rivalités internationales (fin XVIIIème – 1875), L’Harmattan, Paris, 1983, pp. 154-155.
  2. En droit international public, une sentence arbitrale rejette les visées haineuses des Comores – infondées – sur Mayotte : « La souveraineté́, dans les relations entre États, signifie l’indépendance. L’indépendance, relativement à une partie du globe, est le droit d’y exercer à l’exclusion de tout autre État, les fonctions étatiques. Le développement de l’organisation nationale des États durant les derniers siècles et, comme corollaire, le développement du droit international, ont établi le principe de la compétence exclusive de l’État en ce qui concerne son propre territoire, de manière à en faire le point de départ du règlement de la plupart des questions qui touchent aux rapports internationaux. […]. Si un différend s’enlève en ce qui concerne la souveraineté́ sur une partie de territoire, il est d’usage d’examiner lequel des États réclamant la souveraineté́ possède un titre – cession, conquête, occupation, etc. – supérieur à celui que l’autre État peut éventuellement lui opposer. Cependant, si la contestation est basée sur le fait que l’autre partie a effectivement exercé la souveraineté́, ceci est insuffisant pour fonder le titre par lequel la souveraineté́ territoriale a été valablement acquise à un certain moment ; il faut aussi démontrer que la souveraineté́ territoriale a continué d’exister et existait au moment qui, pour le règlement du litige, doit être considéré́ comme décisif. Cette démonstration consiste dans l’exercice réel des activités étatiques, tel qu’il appartient à la seule souveraineté́ territoriale » : Max Huber : Sentence arbitrale rendue le 4 avril 1928 entre les États-Unis et les Pays-Bas, dans le litige relatif à la souveraineté́ sur l’île de Palmas (ou Miangas), Cour permanente de Justice internationale (CPJI) : Affaire de l’île de Palmas (ou Miangas), La Haye, le 8 avril 1928, pp. 8-9.

Or, la plénitude et l’exclusivité de la souveraineté étatique à Mayotte sont de la seule France et n’ont jamais fait l’objet d’une contestation de la part de la population de l’île. Les Comores n’ont jamais, jamais, jamais exercé leur autorité directe sur Mayotte. Jamais !

  1. Il n’y a jamais eu d’État ou de nation aux Comores au XIXème siècle. Quand Mayotte a signé son accord avec la France en 1841, le mot « Comores » n’y apparaît nulle part. Il en est de même pour les autres îles quand elles ont conclu leurs accords avec la France. Chaque île a traité ses affaires avec la France, en dehors de « l’État comorien », inexistant.
  2. Aucun souverain n’a porté un jour le titre de « sultan des Comores ».
  3. Il n’aurait pas été possible d’avoir un État comorien au XIXème siècle quand la seule Grande-Comore comptait entre sept et douze sultanats, dont les roitelets, nonobstant leurs relations de famille, se livraient des batailles sanglantes. Ailleurs, on comptait deux sultanats par île.
  4. Les « bons et vrais Comoriens » parlent de géographie, d’islam, de familles, de langue et coutumes communes, mais « oublient » la volonté de vivre ensemble, absente.
  5. Il a été impossible d’avoir une nation comorienne au XIXème siècle, et au mercredi 12 avril 2023, la seule relation entre Comoriens des différentes îles est basée sur la haine, le rejet de l’autre, le mépris et la volonté de former un État à part, loin des autres. Les « bons et vrais Comoriens » mentent et font tout pour faire dire à l’Histoire ce qu’elle n’a jamais dit.
  6. Dès le XIXe siècle, on notait l’inexistence d’un sentiment national comorien, et au mercredi 12 avril 2023, ce sentiment national comorien n’existe que du bout des lèvres des pires hypocrites comoriens, ceux qui passent leur vie à haïr, détester, dénigrer et maudire les Comoriens des deux autres îles. Très édifiant à cet égard, Pierre Vérin note : « Sur le patriotisme insulaire qui veut qu’on soit Grand-Comorien, Mohélien, Anjouanais ou Mahorais avant d’être Comorien, on ne peut s’empêcher d’évoquer ce que Gabriel Ferrand écrivait, il y a près d’un siècle : « J’ai résidé à Majunga, le grand port malgache de la côte nord-ouest, pendant une trentaine de mois. La Résidence de France comptait parmi ses ressortissants un grand nombre de Comoriens navigant en cabotage de la côte malgache, l’île Nossi-Bé et les Comores. Dans aucune circonstance, je n’ai entendu ces indigènes se qualifier de Comoriens, ni appeler Comore l’une des quatre îles que nous désignons sous ce nom. Au début de mon séjour, j’employais les termes de île Comore, Grande-Comore: l’interlocuteur ne comprenait pas lorsqu’un patron de navire venait faire viser les papiers du bord à destination d’une des îles que nous appelons Comores, je lui posais la question habituelle: « Tu te rends aux îles Comores? – Non, répondait le marin, je vais à Ngazidya (Grande-Comore), Inzuani ou Nzuani (Anjouan), Muali (Mohéli) ou Motu (Mayotte)»»: Gabriel Ferrand: Les musulmans à Madagascar et aux îles Comores, E. Leroux, Paris, 1891-1892, 3 volumes, cité par Pierre Vérin: Les Comores, Éditions Karthala, Collection «Méridiens», Paris, 1994, p. 5.
  1. Les migrants comoriens à Mayotte, île de 374 km2, font exploser la Sécurité sociale, la santé et l’école, imposant la construction d’une salle de classe par jour. La violence inouïe qui détruit Mayotte vient d’Anjouan, tout comme ceux qui occupent illégalement et dans la violence les terrains des Mahorais, mais il est interdit d’en parler. Le même danger se reproduit à Mohéli et en Grande-Comore, en attendant les guerres civiles insulaires qui obligeront chacun à aller vivre chez lui, après un inévitable bain de sang. Ce bain de sang se produira un jour. Les Mahorais en ont marre. Les Mohéliens et les Grands-Comoriens en ont marre aussi.
  2. Le sommet de l’hypocrisie est atteint quand cette femme de Grande-Comore, née en Grande-Comore, quitte la Grande-Comore, devient Française au lieu de rester chez elle, en Grande-Comore, et donne des ordres à la République française pour destituer ses élus car ils défendent la France. Que les Comoriens balaient les saletés et la neige devant leur porte.

Nous nous connaissons tous. Nous connaissons la haine et le mépris que nous nous vouons sur la base de nos origines insulaires. Alors qu’on ne vienne pas me dire que le Grand-Comorien et l’Anjouanais, plongés dans leur suprématisme insulaire, me considèrent, moi, le Mohélien, comme leur égal. Seuls mes amis des autres îles me vouent du respect fraternel, pendant que ceux qui ne le sont pas sont dans le mépris et la haine. Je suis mieux respecté à Mayotte par les Mahorais qu’à Anjouan et en Grande-Comore, par les Anjouanais et les Grands-Comoriens.

Déclaration en ligne de l’impôt sur le revenu : ouverture du service le 13 avril 2023

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Le service de déclaration en ligne ouvre cette année le jeudi 13 avril 2023 et jusqu’aux dates limites établies par département et par zone. Pour déclarer vos revenus simplement, il vous suffira de vous rendre dans votre espace « particulier » sur impots.gouv.fr et de se laisser guider. Pour le département de Mayotte, le service sera ouvert jusqu’au jeudi 8 juin 2023 à 23h59.

Depuis 2019, l’ensemble des foyers fiscaux ont l’obligation de déclarer en ligne. Néanmoins si vous n’êtes pas en mesure de déclarer vos revenus par internet, vous pouvez utiliser la déclaration papier. La date limite de dépôt des déclarations est fixée au 22 mai 2023 à 23h59 (y compris pour les Français résidents à l’étranger), le cachet de la Poste faisant foi. Pour rappel, vous pouvez déclarer vos revenus sur formulaire papier si vous remplissez l’une des conditions suivantes : votre résidence principale n’est pas équipée d’un accès à internet, elle est équipée d’un accès à un internet mais vous n’êtes pas en mesure de faire votre déclaration en ligne.

Diabète et ramadan, que faire ?

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Le jeûne est contre-indiqué pour les personnes diabétiques âgées, mal équilibrées ou sous insuline. Lors du ramadan, « pensez à bien vous hydrater par de petites gorgées à température ambiante tout au long de la période qui s’écoule entre le coucher du soleil et le lever », rappelle le réseau diabète, RéDiabYlang976. Pour les personnes diabétiques, il est mieux d’éviter de pratiquer une activité physique à jeun, « sinon arrêtez-vous au moindre signe de fatigue, puis manger un fruit et un produit laitier », conseille le réseau diabète.

Samedi 15 avril : première déchèterie mobile à Bandraboua

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La Communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte vous donne rendez-vous à la première déchetterie mobile de Bandraboua. Ce samedi 15 avril, de 7h30 à 11h30 au remblai de Bandraboua, chacun pourra déposer gratuitement ses encombrants, ferrailles, déchets verts et D3E (équipements électriques et électroniques). Cette opération a pour objectif de restaurer la propreté des centres urbains, d’encourager les filières de réemploi et de préserver nos ressources naturelles. Au travers de la mise en place de cette déchèterie mobile, l’intercommunalité du Grand Nord se mobilise en faveur de l’environnement, pour la propreté et la salubrité publique.

Kani-Kéli accueille ce samedi le marché agricole du sud

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La communauté de communes du sud et les communes de Bandrélé, Bouéni, Chirongui et Kani-Kéli organisent le traditionnel marché agricole et d’artisanat du sud, ce samedi 15 avril, de 8h à 13h à Kani-Keli, à l’école primaire « La Rose ». Ce marché est organisé par les collectivités du sud et cet événement permet de valoriser une trentaine d’exposants du territoire, leurs savoir-faire et leurs produits. De nombreux exposants seront présents avec des produits locaux, d’artisanat et de restauration traditionnelle. Il y aura également du textile et des animations pour les enfants avec le bibliobus et les structures gonflables.

Parc marin : lancement de l’appel à projets pédagogiques « Les p’tits fundis du lagon »

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Comme chaque année depuis 12 ans, le Parc naturel marin de Mayotte lance son appel à projets pédagogiques « Les p’tits fundis du lagon » pour l’année scolaire 2023-2024. Les projets doivent être soumis au Parc au plus tard le 21 mai 2023. L’un des objectifs du Parc est de contribuer à la réduction des pressions directes (braconnage, déchets, pollutions…) et indirectes (déforestation, artificialisation des sols…) sur les écosystèmes marins par la prise de conscience de la beauté et de la richesse du lagon, de sa fragilité et de l’impact de nos actions en mer et à terre sur son état de santé. Dans une île où 50 % de la population a mois de 18 ans, le rôle des enseignants est fondamental et le Parc souhaite accompagner ceux d’entre eux qui partagent cet objectif. Le Parc naturel marin, à travers le programme « Les p’tits fundis du lagon », peut faire bénéficier d’interventions pédagogiques en classe, sur le terrain et en sortie en mer, et peut apporter un soutien financier au projet. Les porteurs de projet sont invités à lire les modalités de l’appel à remplir le formulaire de candidature disponible sur le site www.parc-marin-mayotte.fr. Le dossier est ensuite à adresser avant le 21 mai 2023 par voie électronique, avec accusé de réception, au Parc naturel marin de Mayotte à educ.pnmm@ofb.gouv.fr

L’amphidrome « Imane » en cours de construction à Maurice

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Alors que la livraison du nouvel amphidrome « Chatouilleuse » vient d’avoir lieu, la construction du suivant est déjà en cours dans l’atelier du chantier naval de l’océan Indien (CNOI). Ce nouveau bateau porte le nom de « Imane », sistership du « Chatouilleuse ». Il s’agit du sixième amphidrome à être construit par le chantier naval de l’océan Indien. Le savoir-faire de CNOI en construction d’amphidromes est largement reconnu, faisant de l’entreprise un leader dans ce domaine.

Corsair remporte le « Travel d’Or 2023 » de la meilleure compagnie française

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Lors de la soirée du gala des Travel d’Or 2023, rendez-vous des professionnels du voyage, qui s’est tenu le jeudi 6 avril, Corsair a remporté le prix grand public de la meilleure compagnie aérienne française. La compagnie aérienne figurait parmi les nommés puis les finalistes, grâce aux votes de 200.000 internautes. Corsair a donc remporté le grand prix de la meilleure compagnie aérienne française, grâce aux votes du public, mais également du jury, composé de tous les professionnels du tourisme et des transports et présidé par Frédéric Mazzella. Une fois le prix annoncé, Pascal de Izaguirre, président-directeur général de Corsair, déclare, qu’il est « particulièrement fier de l’ensemble des équipes Corsair, nos équipages et l’ensemble des équipes au sol, dont les efforts ont été plébiscités par nos clients et partenaires de la distribution. C’est une très belle récompense qui traduit la qualité de notre offre et de notre service tout au long du parcours client ».

Corsair a amorcé le renouvellement de sa flotte avec l’arrivée de cinq A330neo en 2021 et 2022. Avec l’arrivée de quatre A330neo supplémentaire d’ici 2024, la compagnie aérienne disposera de l’une des flottes les plus jeunes du marché avec une moyenne d’âge de 2 ans et une performance environnementale considérablement améliorée. Les A330neo permettent en effet de réduire de plus de 25% la consommation de carburant et d’émissions de CO2 par siège.

« Wuambushu » : le CHM se désolidarise de la tribune des soignants

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À la suite de la tribune libre diffusée dans les médias, le jeudi 6 avril dernier, et signée par certains soignants de Mayotte, le centre hospitalier de Mayotte rappelle, au travers d’un communiqué de presse, que « ce document n’engage pas la position institutionnelle de l’établissement et de toute la communauté hospitalière ». Le centre hospitalier de Mayotte assure qu’il « continuera d’assurer ses missions de soins et de traitements dans le respect des grands principes du service public hospitalier, quel que soit la situation du territoire ».

Au cours d’un conseil houleux, le budget de Chirongui rejeté

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Bihaki Daouda, lors de son élection comme maire, le 17 mai 2022. En arrière-plan, Youssouf Abdallah, conseiller d’opposition et ex-maire par intérim.

Les tensions autour de la mairie depuis la fin du mandat d’Andhanouni Saïd ne sont jamais retombées à Chirongui. Ce mardi soir, le maire Bihaki Daouda a été mis en minorité sur le vote du budget 2023. L’ambiance était tellement électrique que les élus ont été la cible d’insultes, de jets d’œufs et qu’une conseillère municipale est annoncée blessée. Rien ne semble indiquer une accalmie en tout cas (voir encadré).

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La majorité formée par Bihaki Daouda, en mai 2022, a rapidement volé en éclats.

Le budget de la mairie de Chirongui va-t-il être décidé par la préfecture de Mayotte ? C’est parti pour, le conseil municipal n’a pas validé son budget 2023 avant la date limite fixée ce samedi 15 avril. Deux tentatives, dont la dernière, ce mardi soir, au pôle culturel de Chirongui, se sont avérées infructueuses et ont même provoqué des scènes irréelles. En effet, le conseil de mardi s’est fini accompagner d’insultes et de jets d’œufs sur les élus. Chaque point à l’ordre du jour a été rejeté sous les huées des 200 personnes présentes. La gendarmerie a été appelée pour éviter que ça n’aille plus loin. Chahutée, la conseillère municipale Tahamida Ibrahim aurait même été blessée. Youssouf Abdallah, autre conseiller Les Républicains, nous indique « qu’elle a cinq jours d’ITT ».

Pour celui qui a été maire par intérim après la démission forcée d’Andhanouni Saïd, c’est clair, « c’est le maire qui a provoqué cette situation ». Il voit dans le choix de la salle une manière de mettre la pression pour qu’ils votent le budget déjà rejeté le samedi 8 avril dans la salle du conseil municipal. Le public serait alors composé de partisans du maire, « dont beaucoup sont de Tsimkoura ». « Je démens ces allégations », répond de son côté Bihaki Daouda. Pour le premier magistrat élu le 17 mai 2022, il comptait simplement rendre plus facilement accessible cette séance à un public qu’il pressentait nombreux. Selon lui, il s’agissait plutôt d’habitants venus exprimer un ras-le-bol envers les élus tous bords confondus. « Nous étions aussi la cible des huées. Les habitants sont mécontents, c’est normal. A l’extérieur, on m’a encore incité à voter le budget », raconte ce cadre de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte.

Deux victoires judiciaires pour les Républicains

Ça ne sera pas le cas. Ne pouvant obtenir de consensus, le maire a décidé de jeter l’éponge et ne retentera pas un troisième acte. La Chambre régionale des comptes va donc se pencher sur les finances de la commune pour déterminer un budget à proposer à la préfecture de Mayotte. Une mesure exceptionnelle qui « est de la responsabilité des conseillers Les Républicains », estime Bihaki Daouda. Pour rappel, le climat politique est resté tendu depuis que le maire élu en 2020 (Andhanouni Saïd) a été condamné par la justice pour abus de biens sociaux, prise illégale d’intérêts et favoritisme en mai 2022 (il a fait appel). Son successeur, Bihaki Daouda, a tenté de rétablir le calme en incorporant des élus Les Républicains, les siens de Maesha et des proches de l’ancienne maire, Roukia Lihadji. « Cette majorité macédoine », comme il l’appelle, n’a pas tenu très longtemps. Las et en conflit permanent avec le maire en raison du passif compliqué de la commune, les Républicains ralliés ont fait machine arrière et ont rejoint l’opposition, qui de fait est devenue une majorité.

Ces derniers ont remporté deux importantes victoires sur le terrain judiciaire récemment. Devant le tribunal administratif de Mayotte, le 16 novembre 2022, ils ont obtenu que deux décisions de la mairie soient de nouveau abordées en conseil municipal, le Conseil d’État allant dans le même sens. La première concerne la délégations générale des compétences du maire. L’autre pointe la décision du maire d’avoir gardé, dès le 17 mai 2022, un poste de directeur de cabinet. Youssouf Abdallah explique que « ce n’est pas nécessaire dans une commune de moins de 10.000 habitants ». Il reconnaît toutefois que la majorité sous l’ère Saïd, dont il était adjoint à la sécurité, avait déjà fait ce choix « pour aider le maire ». Ce sont ces deux éléments qui bloquent tout aujourd’hui. Samedi, ils étaient bien à l’ordre du jour, mais les deux camps ne partagent pas la même opinion sur le fait de « traiter de la question de la délibération ». Pour les LR, il fallait qu’ils soient soumis au vote, alors que le maire souligne qu’il ne fallait qu’en débattre. L’ex-maire par intérim invoque alors cette situation pour expliquer pourquoi les LR ont voté contre tous les points à l’ordre du jour, dont les deux comptes du budget 2023 (18 voix contre, 12 pour et un conseiller absent), ce mardi. Il défend toutefois que l’idée que « la porte est toujours ouverte » pour trouver un arrangement d’ici le 15 avril.

« Ce sont eux qui ont fermé la porte », rétorque le maire, qui ne s’inquiète pas pour les investissements déjà en cours, mais s’attend à ce que la Chambre régionale des comptes revienne sur « les projets de cette année » dans le budget, qui devra ensuite recevoir l’aval de la préfecture.

Un blocage politique jusqu’à quand ?

Avec une majorité hostile au maire, comment Chirongui peut s’en sortir ? Outre l’apaisement des débats entre les deux camps, il existe plusieurs autres solutions. La majorité LR, si elle démissionne, peut provoquer de nouvelles élections. Un pari risqué certes, mais qui pourrait déboucher sur l’émergence d’une majorité claire, qui pourrait enfin élire son chef de file à la tête de la municipalité.

L’autre issue pourrait venir de la justice, des anciens adjoints et conseillers restent liés à l’affaire Andhanouni Saïd, certains ont même été condamnés en première instance. Le procès en appel ou d’autres éléments qui intéressent la justice pourraient amener à changer la donne au sein du conseil municipal.

« Les usines de dessalement sont la solution au problème de l’eau »

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Ben Issa Ousseni a évoqué, pour Flash Infos, divers sujets de politique générale.

La gestion de la crise de l’eau, la loi Mayotte, la coopération régionale, l’opération « Wuambushu », plusieurs sujets politiques sont abordés dans le cadre de notre grand entretien avec Ben Issa Ousseni. Le président du conseil départemental a accepté de répondre à tous ces sujets pour ce troisième volet, après l’économie et les transports.

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Le 13 janvier 2022, les élus du conseil départemental de Mayotte ont émis « un avis défavorable en l’état » à propos de la loi Mayotte. Depuis, celle-ci est restée au placard. En visio, ce jour-là, Mansour Kamardine, député de Mayotte et désormais ex-conseiller départemental.

Flash Infos : L’eau risque fortement de manquer sur l’île. Comment le Département peut aider l’État à approvisionner Mayotte ?

Ben Issa Ousseni : Le chiffres parlent d’eux-mêmes : le besoin en eau potable de Mayotte, c’est 40,000 m3/jour. D’ici quelques mois, les retenues collinaires seront à sec, il restera alors la production des forages et de l’usine de dessalement de Petite Terre, soit 10.000 m3/jour. Je m’inquiète du silence de l’État sur cette question sanitaire et sécuritaire majeure et vitale. J’ai donc prévu de saisir le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à ce sujet. Le Département sera, je le redis, toujours aux côtés des plus précaires et des plus fragiles qui risquent d’être les premiers frappés, mais je suis très inquiet pour l’économie et les services. N’oublions pas que l’économie, c’est le levier du développement.

Nous souhaitons que dans le cadre du plan de convergence mais aussi dans le cadre, peut-être, de la loi programme à venir, que l’eau puisse être positionnée parmi les priorités du territoire. Cela sous-entend bien sûr la construction d’une troisième retenue collinaire. Mais cela ne suffira malheureusement pas en cas de forte sécheresse. Par conséquent, il faudra également aller vers les usines de dessalement car je crois que c’est de cette manière que nous arriverons à solutionner ce problème de l’eau. Je continue à dire que nous avons grandement besoin de cette usine de dessalement, mais qu’encore une fois, il urge de se pencher sur la problématique du nombre réel d’habitants sur ce territoire afin que l’on sache réellement pour combien nous devons produire de l’eau. Vous conviendrez avec moi que financer la construction d’équipements de production d’eau pour 200.000 personnes, ce n’est pas pareil que pour 400 ou 500.000 habitants.

F.I. : Un an et demi après votre élection à la tête du Département, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

B.I.O. : Nous sommes à pied d’œuvre et mobilisés, dans ce qui fait la richesse de notre diversité, pour notre territoire et sa population. L’équipe dont j’ai la responsabilité est très investie et impliquée, aux côtés des habitants et des institutions. En 2022, nous avons ainsi adopté à l’unanimité du plan de mandature 2021-2028 qui fixe un cap clair à notre action ; nous agissons avec détermination, à notre niveau, contre l’insécurité ; nous avons pris à bras-le-corps la question des transports scolaires par exemple. Nous avons agi concrètement pour le pouvoir d’achat des Mahoraises et des Mahorais, que ce soit au travers d’un geste fort et partagé durant trois mois sur la baisse du prix de l’essence à la pompe, ou de la charte dite Oudinot, qui se traduit par un accord de modération des prix, grâce à la baisse de l’octroi de mer. 2022 a également vu l’inscription, sur proposition du Département, au patrimoine culturel immatériel national de l’Unesco du maoulida shenge. Et en ce début d’année, nous avons pu ouvrir la très attendue salle de cinéma Alpa Joe. La nouvelle barge « Chatouilleuse » vient d’être livrée. Ce sont là quelques illustrations très concrètes parmi bien d’autres de notre volonté d’agir pour le développement de Mayotte.

F.I. : Où est-on sur le projet de loi Mayotte qui a avorté l’année dernière ?

B.I.O. : S’agissant du projet de loi Mayotte, nous nous sommes accordés avec le gouvernement en février 2023 de le remettre sur la table. Nous travaillons dessus en ce moment au sein du Département, mais j’envisage de mettre sur pied un comité de travail qui s’appuiera sur la base de ce qui a été déjà fait. Ainsi, on évitera ces interminables tables rondes qui n’apportent rien de concret. Nous allons examiner la meilleure façon de mettre à jour ce qui a été fait, repréciser les choses. Très prochainement, je réunirai au conseil départemental l’ensemble des élus locaux, les parlementaires, l’association des maires, ainsi que la société civile et les conseils économique et social, environnemental et de la culture, pour avoir une proposition commune et rapide du territoire. Une réponse qui irait dans le sens des intérêts de Mayotte, avec la plus large concertation possible. Je me doute qu’il n’y aura pas l’unanimité sur ce texte, mais il va s’agir de retravailler l’existant pour aller de l’avant. J’ai insisté auprès du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, pour que Mayotte soit associée aux travaux de ses services avant d’être officiellement saisie pour avis sur la version finale du texte. Je souhaiterais que ce texte atterrisse à l’Assemblée nationale en septembre pour être pris en compte dans le vote de la loi de finances. Selon mes contacts parisiens, il pourrait être débattu au début de 2024.

F.I. : On a vu dernièrement l’Assemblée nationale suspendre récemment un texte peu favorable à l’intégration de Mayotte au sein de la Commission de l’océan Indien (COI). Est-ce que quelqu’un chez nous travaille sur ce dossier ?

B.I.O. : Nos parlementaires travaillent sur ce dossier. De notre côté, nous travaillons sur l’ancien projet de loi Mayotte qu’avait présenté le précédent gouvernement. Pour avoir échangé avec les parlementaires, je sais qu’ils sont à fond sur cette question de la place de Mayotte au sein de la COI. Au niveau du Département, nous restons mobilisés et vigilants.

F.I. : Parlons maintenant de coopération régionale, selon vous qu’est-ce qui nous empêche d’avancer concrètement dans ce domaine ?

B.I.O : Excellente question. J’en profite pour clarifier les choses. Depuis mon arrivée à la tête du Département de Mayotte, je n’ai fait que deux déplacements à Madagascar. Le premier, dans le cadre des fonds Interreg de l’Union européenne parce qu’il y avait des conventions à signer. Mon deuxième déplacement concernait justement du lobbying à faire en faveur de notre candidature aux Jeux des Îles de l’océan Indien. Il nous faut des partenaires pour espérer gagner cette bataille. Il y a eu un remaniement du gouvernement malgache très récemment qui m’a un peu inquiété car les contacts que j’avais noué ont pour la plupart été éjectés. Au-delà de cet aspect, je dirai qu’il est important pour nous d’effectuer ces déplacements régionaux car il convient de vendre l’attractivité de notre département. Bien au contraire, et n’en déplaise à mes détracteurs, je regrette de n’avoir pas fait suffisamment de déplacements dans la zone Océan indien, je vais plus à Paris et à La Réunion pour des raisons connues de nous tous. Mon ami Letchimy (N.D.L.R. Serge Letchimy, l’actuel président du conseil exécutif de Martinique) me rappelle souvent que le développement de Mayotte passe nécessairement par sa zone géographique au sein de laquelle elle occupe un positionnement incontournable. Les échanges économiques doivent être fortes dans la zone, je crois en une coopération gagnant-gagnant en faveur de laquelle nous travaillons beaucoup. Nous avons énormément avancé sur le secteur de l’élevage et de la viande malgache, ainsi que le fourrage à Majunga pour le bétail mahorais. Tirer profit de notre position stratégique dans le canal de Mozambique passe par cette coopération régionale. Mayotte ne doit pas avoir peur de cela. Ce qui m’inquiète chez nous, c’est cette impression que nous avons peur de ce que nous sommes, citoyens français pour toujours au même titre que les Réunionnais et les Guadeloupéens relevant de l’article 73 de la constitution française, nous sommes une partie intégrante de l’Union européenne. Ce qui importe maintenant, c’est développer notre territoire au sein de notre environnement régional. Donc, je dirai que tous les moyens sont bons pour nous faire connaître, d’abord comme Mahorais, ensuite comme Français et Européens.

F.I. : La délégation de service public du port de Longoni se terminant en 2027, est-ce que le Département envisage ou pas de reprendre la main sur cet outil ?

B.I.O. : Pour le moment, la DSP (N.D.L.R. confiée à Mayotte Channel Gataway, la société d’Ida Nel) se poursuit. Vous savez que j’ai toujours craint le passage en force. J’ai en mémoire la résiliation de la DSP de la CCI que j’ai vécu en interne ici. Il restait un an et demi avant son terme, mais cela nous a coûté au final huit millions d’euros. À l’époque, la résiliation avait été opérée avec des avocats nous garantissant que l’opération était totalement sécurisée. Lorsque j’ai vu que dans le projet de loi Mayotte qui a avorté, l’État a mis noir sur blanc qu’il souhaitait la récupération de ce port en vue de sa transformation, mais que le Département devait supporter tous les coûts liés à la résiliation de la DSP en cours, j’ai compris que ce serait à nous de payer les pots cassés. Par conséquent, j’estime qu’on ne doit pas aller au clash sur dossier.

En tout cas, je vous invite à retenir deux choses. Dans un premier temps, je travaille avec ma directrice générale des services pour prendre une assistance à maîtrise d’ouvrage qui nous indiquera la meilleure structure à mettre en place. De mes derniers échanges avec le ministre délégué aux Outre-mers, Jean-François Carenco, l’État est toujours disposé à en faire un grand port maritime d’État. En fin d’année dernière, j’ai discuté avec certains présidents de régions qui gèrent eux-mêmes des ports, lesquels me déconseille de lâcher le port de Longoni qui est à leurs yeux un atout économique important. Ils m’ont conseillé de trouver une structure intermédiaire dans laquelle l’État serait partenaire avec le Département, mais au sein de laquelle nous garderons la main. Autre scénario, la collectivité nommerait le directeur du port qui fonctionnerait en régie. Mes trois différents interlocuteurs m’ont assuré que leurs collectivités s’en sortent bien. C’est à l’issue de ces discussions que j’ai pris la décision de faire appel à une AMO pour obtenir tous les scénarios possibles. Par contre, si un marché doit être lancé sur la base du scénario qui sera retenu, il sera fait deux ans avant le terme de la DSP (soit 2025). Cela permettra au candidat retenu de disposer d’au moins une année de préparation. J’imagine bien que si c’est l’État qui est retenu, le délégataire actuel ne va pas lui faciliter la tâche.

F.I. : Vous faites le choix d’indexer régulièrement l’Insee sur les chiffres qu’il publie sur le nombre d’habitants à Mayotte (310.000 au 1er janvier 2023), un calcul réalisé avec le concours des communes. N’est-ce pas là un moyen de se dédouaner du besoin de politiques publiques ?

B.I.O. : Je ne critique pas l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) pour ce qu’il est. Je crois aussi au travail de la Chambre régionale des comptes (CRC) à Mayotte, ce sont deux institutions connues pour le travail qu’elles fournissent. Dire que nous sommes 310.000 habitants aujourd’hui sur ce territoire me paraît largement sous-estimé la réalité sur ce territoire. Et ce n’est pas moi qui le dis en premier, la Chambre régionale des comptes l’a suffisamment affirmé, les chiffres l’ont démontré maintes fois. Lorsque le quota de consommation de riz accordé à Mayotte est dépassé dès septembre, alors même qu’il est basé sur 400.000 habitants, il y a de quoi se poser de sérieuses questions. Les services des douanes nous expliquent qu’à partir de septembre, il n’est plus possible de bénéficier des exonérations accordées à ce produit parce qu’il a été entièrement consommé ! On voit donc bien qu’il y a un problème sur ce territoire car ces exonérations ne sont pas accordées sur la base des chiffres de l’Insee. C’est d’abord un manque à gagner pour les collectivités locales et puis, on ne peut pas construire une politique publique si on ne dispose pas des chiffres réels du recensement de la population. Vous dites que les maires sont associés, je ne dirai pas tant que ça. Moi, ce que je voudrais, c’est qu’une partie de ce travail soit, au moins pour une fois, complètement délégué aux communes, sous surveillance de l’Insee bien évidemment, afin qu’elles puissent réaliser un vrai recensement. Vous ne pouvez pas faire un tel travail en semaine quand la plupart des gens sont au travail. Je prends mon cas personnel et j’affirme que personne n’est passé à mon domicile pour le recensement de 2017 (N.D.L.R. depuis l’Insee est en train de mettre en place un nouveau recensement plus régulier par échantillonnage). J’ai rempli moi-même la fiche pour aller la déposer à la mairie. Croyez-vous vous que les populations qui sont installées dans les hauteurs et les zones isolées feront la même démarche que moi ? Évidemment, ils ne le feront pas ! C’est pour ça que je plaide en faveur d’une implication de chaque maire, appuyé de sa police municipale. Ils ont conscience d’une chose, ils ne peuvent pas développer leurs communes s’ils ne connaissent pas leurs populations. Je sais que ce sera compliqué, mais je demande l’organisation d’un recensement général de la population impliquant pleinement les maires de Mayotte. Le travail sera fait en fin de journée et durant les week-ends et une explication pédagogique sera donnée aux populations locales car il en va de son intérêt aussi. Que le chiffre qui sortira de ce recensement soit connu de tous et non pas laissé à l’Insee pour qu’elle face sa petite sauce à côté. Je suis désolé d’avoir à le dire sous cette forme. Aujourd’hui, nos dotations sont calculées sur la base de 261.000 habitants alors que nous avons en réalité largement dépassé les 400.000 individus.

F.I. : À l’instar de tous les Mahorais, vous savez que l’opération « Wuambushu » va être menée dans quelques jours sur ce territoire. Que pensez-vous de celle-ci ?

B.I.O. : Je vais être très clair sur ce point, je suis totalement solidaire de mes collègues élus maires. Ce sont eux qui vivent au plus près de la population et qui connaissent les craintes et les difficultés qu’ils traversent à travers l’insécurité qui frappe ce territoire. Ces maires sont en accord avec le ministre de l’Intérieur au sujet de cette opération. Par conséquent, je ne peux que le cautionner. Encore une fois, se pose une question essentielle, comment développer sereinement un territoire avec tous les problèmes que nous connaissons ici ? Et j’ai compris que pour nos collègues maires, cette opération constitue un bon début de réponse.

Lire aussi « Le budget Aide sociale à l’enfance-Petite enfance nous inquiète » et « Nous sommes en train de réimaginer le modèle de transport maritime »

Comores : L’affaire de la « Madoff comorienne » continue de secouer le pays

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Des agents de sociétés d’État comoriennes sont entre les mains de la gendarmerie, pendant que le ministre de la Défense lui nie toute implication dans cette histoire. Tout est parti de l’arrestation d’une jeune femme qui, malgré les sommes en jeu, bénéficie aux yeux de l’opinion une certaine clémence, probablement pour protéger des personnalités haut placées.

Depuis le 5 avril, la presse et l’opinion publique est en ébullition après l’éclatement de l’affaire Nazra Saïd Hassani. Cette femme qui fêtera ses 29 ans, le 13 août prochain, est au cœur d’un scandale financier impliquant presque toutes les sphères. Grâce à son système à la « Bernard Madoff » (du nom de l’ancien banquier d’affaires américain), elle aurait réussi à empocher frauduleusement plusieurs millions de francs comoriens. Suivant le précepte de la pyramide de Ponzi, elle promettait à ses victimes présumées des intérêts alléchants variant entre 10 à 20%, tout dépendait du montant mis sur ce qu’elle qualifiait « d’investissement ».

A ce jour, aucune liste de ses complices n’a été établie. La gendarmerie a cependant commencé à procéder à des arrestations. La première vague s’est abattue, samedi dernier, sur des agents de Comores Telecom, la société nationale des télécommunications. Près d’une trentaine d’employés avaient été interpellés, dont l’agent comptable. Ils auraient tous remis des sommes importantes à Nazra qui a pu les approcher lorsqu’elle occupait le poste de gestionnaire de compte au sein de Huawei, partenaire de Comores Telecom selon sa page Facebook, le 1er juillet 2022. De son côté, ce mercredi, le géant chinois des technologies a annoncé une plainte déposée depuis le 6 avril contre la « Madoff comorienne » pour faux et usage de faux, prétextant ne pas avoir de contrat avec elle.

De l’argent de Comores Telecom

« Par ce biais, elle était amenée à côtoyer un grand nombre de salariés de notre société, avec qui elle a tissé des relations amicales. De cette proximité, elle a pu en entrainer quelques-uns dans ses différentes opérations frauduleuses », expliquait cependant la direction de Comores Telecom, dans un communiqué publié le 8 avril dans lequel elle promet des mesures disciplinaires à la lumière des résultats de l’enquête. Au cours des auditions, des receveurs auraient reconnu avoir pioché sur les caisses de Comores Telecom pour financer le business. A la lumière de ces révélations, la presse a appris, ce mardi, que l’entreprise nationale de téléphonie a procédé au remplacement de cinq chefs d’agence et deux contrôleurs de guichets.

Citée également, la direction générale des impôts et des domaines (Agid), aurait participé par l’intermédiaire de certains agents au business de Nazra Saïd Hassani, dont le visage circule en boucle sur la toile quasiment tous les jours. Lundi, c’était le tour du receveur des impôts de se présenter à la brigade des recherches. Il s’y trouvait toujours au moment où nous écrivions ces lignes. Difficile pour l’heure de savoir si ce dernier et l’agent comptable de Comores Telecom ont investi ou pas de l’argent public, provenant des caisses de leurs sociétés respectives.

 Chèque sans provisions

Au niveau des institutions financières, où Nazra effectuait ses transactions, on est sur le qui-vive. C’est le cas par exemple d’Exim Bank, qui employait le mari de la jeune femme, libéré ce mercredi, après une semaine de détention. Au sein de la Meck-Moroni, des informations font état de six agents qui ont remis de l’argent à leur désormais ex-vice-présidente du conseil d’administration. Mais, une enquête serait en cours. Celle-ci, permettra de déterminer si à part ces agents, d’autres hauts responsables de la Meck sont impliqués ou pas. Dans un souci de transparence, la directrice exécutive a été sommée de partir en congé pour éviter toute interférence. D’autant plus que dès le mois de février 2023, la banque de microfinance a reçu une alerte de la banque centrale sur des chèques sans provisions émis par le numéro 2 du conseil d’administration.

L’on se demande comment l’institution n’a pas réagi depuis tout ce temps ? Certaines versions accusent le conseil d’administration d’avoir fait preuve de « complaisance » envers Nazra. Est-ce parce que la jeune femme se sentait-elle intouchable ? En effet, les noms de plusieurs commerçants, des banquiers et hommes politiques n’arrêtent pas de revenir sur les lèvres. Pour sa part, le délégué chargé à la Défense, qui par ailleurs est un proche collaborateur du président Azali Assoumani a assuré, dimanche, qu’il n’était pas impliqué. Cependant, la « Madoff comorienne » bénéficie d’un traitement plutôt clément. Inculpée depuis février pour « abus de confiance », elle n’a pas passé une seule nuit à la gendarmerie ou à la maison d’arrêt depuis son rapatriement d’Addis-Abeba. (Éthiopie). Des sources indiquent qu’elle serait détenue dans un local situé au nord de Moroni et qui appartiendrait aux services de renseignement.

Le Parquet a promis de communiquer les résultats de l’enquête sans donner de précisions.

Une centaine de permis frauduleux obtenus à Bandrélé

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Selon la préfecture de Mayotte, des employés de La Poste auraient décerné le code de la route en échange de sommes « entre 600 et 1.200 euros ».

Les agences postales sont habilitées à faire passer le code de la route depuis quelques années maintenant. Celle de Bandrélé ne pourra plus le faire depuis ce mercredi 12 avril, la préfecture de Mayotte a décidé la fermeture administrative du centre d’examen en raison de « soupçons de fraude organisée ».

C’est par un communiqué que les services de l’État ont fait connaître sa décision de fermer le centre d’examen de Bandrélé, dans les locaux de La Poste, « à compter du 12 avril 2023 ». En effet, une enquête pour soupçons de fraude organisée vient d’être ouverte par la justice. « Les fraudes au permis, observées en flagrance, mettent en cause une organisation constituée d’employés de La Poste et de particuliers », poursuit la préfecture de Mayotte. Une centaine de cartes roses sont concernées, pour des conducteurs pas seulement à Mayotte, mais également en métropole et La Réunion. Elles auraient été délivrées « sur la base d’un examen théorique validé contre rémunération (oscillant entre 600 et 1.200 euros) ».

Les bénéficiaires recherchés

« L’enquête (administrative et judiciaire) doit à présent identifier toutes les personnes qui ont obtenu le code voire le permis frauduleusement afin que le titre indûment accordé soit retiré », explique la préfecture de Mayotte. En clair, tous ceux qui ont le permis grâce au code de la route « acheté » à l’agence postale de Bandrélé seront recherchés et soumis à des poursuites judiciaires. « Une alerte a d’ores et déjà été inscrite sur le fichier national des permis de conduire pour l’ensemble des candidats soupçonnés », prévient l’État. La procédure administrative pourra déboucher sur l’annulation de l’examen théorique et l’invalidation du permis de conduire, même si la partie pratique a été passée avec succès.

« La lutte contre la fraude aux examens théorique et pratique du permis de conduire est une des priorités de la préfecture de Mayotte. Elle se traduit par l’organisation de contrôles des centres d’examens ou des actions ciblées du Comité opérationnel départemental anti-fraudes (Codaf) auprès des écoles de conduite. Le procureur de la République et le préfet se félicitent de cette action déterminée de lutte contre la fraude, qui permet à la fois sur le plan pénal et administratif de lutter contre l’insécurité routière et ainsi de protéger nos concitoyens », est-il écrit dans le communiqué.

Pour ceux qui attendaient de passer l’examen du code de la route à Bandrélé, il est indiqué qu’ils seront redirigés vers un autre centre.

Des affrontements et des barrages en Petite-Terre et à Dembéni

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Des affrontements ont eu lieu, ce mardi soir, en Petite-Terre pendant près d’une heure et trente minutes. Une cinquantaine de jeunes de Dzaoudzi ont pris la direction de Pamandzi dans le but d’affronter les jeunes du village voisin. Les gendarmes se sont alors interposés et ont dû faire usage de grenades lacrymogènes afin de faire reculer le groupe de Dzaoudzi. Au cours de cette nuit, un blessé est à recenser.

Durant le week-end, plusieurs événements ont eu lieu sur la commune de Dembéni, notamment la fin d’un mouringué qui a dégénéré à Hajangoua. Après les combats, des jeunes du village de Nyambadao ont commencé à dresser des barrages. Les forces de l’ordre sont intervenues et ont repousser les jeunes en dehors du village. Un contrôle de zone a également été mis en place pour empêcher la continuité de ces affrontements. Aucun dégât, ni violence n’est à relever.

Enfin, dans la nuit de vendredi à samedi, c’est cette fois dans le village de Tsararano que des jeunes ont érigé des barrages enflammés sur la RN3. Les pompiers ont éteint les différents feux, ce qui a permis de rouvrir une première partie de la circulation. Les gendarmes, une fois sur place aux côtés des pompiers, ont permis la réouverture totale de l’axe routier.

« Don du sang et don d’organes » : conférence au CUFR

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Dans le cadre du cycle de conférences « Santé, les grands enjeux », une conférence intitulée « Don du sang, don d’organes » présentée par Abdourahim Chamouine, chef du service de pédiatrie du Centre Hospitalier de Mayotte se déroulera ce mercredi 12 avril de 15h à 16h30 en salle M09. L’entrée est libre, mais dans la limite des places disponibles.

Dzaoudzi – Labattoir : cours de natation pour enfants

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La municipalité de Dzaoudzi-Labattoir met en place gratuitement, pour l’année 2023 des cours de natation pour les enfants de 6 à 12 ans de la commune. En partenariat avec le PER (programme de réussite éducative) de la Communauté de Commune de Petite-Terre et l’association Aquati Nage Mayotte. Dès aujourd’hui, il est possible d’inscrire les enfants pour le troisième cycle de formation, qui aura lieu du 24 avril au 05 mai 2023 (30 places). Les cours de natation se dérouleront sur la plage du Faré.

Projet sport et bien être : dispositif d’accompagnement

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Dans le cadre de son rôle de pilote et d’animateur du dispositif Sport Santé Bien-Être, le CROS, en étroite collaboration avec l’ARS Mayotte, DRAJES et l’Association PSL met en place un dispositif d’accompagnement des petites associations souhaitant développer des actions sport santé bien-être.

L’accompagnement proposé se transpose sous plusieurs formes, qualitatif (accompagnement dans l’élaboration, la construction du projet, sa mise en œuvre), financier (Appui au financement du projet proposé à hauteur de 1 000 € et en fonction des charges prévisionnels de ce dernier), humain (mise à disposition d’un éducateur sportif par l’association PSL prise en charge dans le cadre du dispositif). L’objectif est de faciliter les démarches de demande de financement des associations souhaitant développer ou consolider un projet sport santé, favoriser l’encadrement des activités physiques par des professionnels diplômés et formés au sport santé, assurer la continuité du projet dans le temps via un accompagnement personnalisé.

Pour faire une demande d’accompagnement, chaque structure doit remplir la fiche de présentation d’un projet et la renvoyer à l’adresse yasminacombo@franceolympique.com. Chaque association ne peut présenter qu’un seul projet.

La crèche de Disma validée au conseil municipal de Mamoudzou

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Ce samedi 8 avril 2023 s’est tenu le conseil municipal de la ville de Mamoudzou. A cette occasion, en ouverture de séance, Ambdilwahedou Soumaïla, le maire a lu à l’ensemble des conseillers le courrier de remerciement d’une jeune étudiante de Mamoudzou bénéficiaire de l’aide exceptionnelle aux bacheliers ayant obtenu la mention très bien assortie des félicitations du jury. Par la suite, 51 rapports ont été présentés au conseil municipal, dont la validation du programme de création d’une école maternelle et d’une crèche à Disma, mais aussi le stage de détection à l’île de la Réunion pour les jeunes sportifs de la section basket-ball de l’école municipale de l’excellence sportive.

Début du procès pour une bande faisant régner la terreur aux Hauts-Vallons

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Des cinq condamnés en mai 2022, trois ont choisi de faire appel et sont jugés, jusqu’au vendredi 14 avril, par la cour d’assises d’appel des mineurs. Agés de 16 et 17 ans à l’époque, ils doivent répondre de faits de vols et de viols avec arme et en réunion datant des mois d’avril et juillet 2016, dans le quartier des Hauts-Vallons, à Mamoudzou.

Quand le terre-plein des Hauts-Vallons n’était pas encore le grand bâtiment de Mayotte la 1ère, le lieu était la cible en 2016 d’une bande particulièrement violente. « A cette époque, vous saviez qu’une bande sévissait », demande justement Cyril Ozoux, le président de la cour d’assises, ce mardi 11 avril. « Oui, bien sûr. On entendait souvent parler d’agressions », répond le premier témoin de ce procès d’assises qui doit durer quatre jours au total. L’homme grand et solidement bâti fait partie des victimes de la meute qui lui est tombé dessus un soir, alors qu’il discutait avec son amie à l’extérieur du véhicule. « Une dizaine d’individus cagoulés et armés nous ont entouré. Ils m’ont demandé de passer à l’arrière », se souvient-il. Profitant d’un moment d’inattention, il est parvenu à s’enfuir. Tous n’ont pas eu cette chance. Dans plusieurs cas, sur les trois soirs visés par la prévention, les 19 et 24 avril, ainsi que le 7 juillet, des viols ont été commis. Avec, comme le décrit le témoin, un mode opératoire similaire. A quelques exceptions près, le même groupe profitait de l’obscurité pour s’en prendre aux automobilistes ou scootéristes sur ce lieu isolé. Certains portaient des masques, des cagoules, voire un bonnet de père Noël. Agés de 16 et 17 ans, ils opéraient à la lueur de torches armés de pierres, de machettes, de bâtons et de couteaux. Et s’ils dérobaient souvent ce qu’il y a dans les véhicules, ils n’hésitaient pas à s’attaquer sexuellement à leur victime. Le 19 avril par exemple, c’est une prostituée qui sous la contrainte a dû avoir des relations sexuelles avec plusieurs d’entre eux. D’autres fois, des jeunes femmes de 16 et 17 ans étaient mises à l’écart pour subir le même rituel. C’est d’ailleurs le sperme retrouvé sur les victimes qui a permis de confondre au fur et à mesure les auteurs habitant à Kawéni ou Majicavo. Les témoignages des uns et des autres ont permis à cinq accusés d’être condamnés par la cour d’assises, le 25 mai 2022.

La minorité écartée en première instance

Ainsi, les trois hommes de 23 et 24 ans, sur le banc des accusés ce mardi, sont en détention depuis. Le plus jeune a écopé de douze ans de prison, les deux autres, respectivement à huit et quatorze ans. Natifs de Mamoudzou ou Koungou, ils ont fait appel et espèrent diminuer leurs peines, ce vendredi, au dernier jour du procès. Le premier, 23 ans aujourd’hui et natif de Koungou, doit répondre des faits de vol et viol pour les trois soirs. Le deuxième, âge de 24 ans et de Mamoudzou, fait face aux mêmes accusations, mais pour les 24 avril et 7 juillet. Enfin, celui qui a eu la peine la plus lourde a été désigné comme un leader du groupe par les co-accusés. Présent les trois soirs, le jeune homme de 24 ans est accusé aussi de vols et viols, sauf pour le 24 avril, où c’est la complicité de viol qui a été retenue.

Comme lors du procès de 2022, la question de la minorité va être remise sur la table. En première instance, celle-ci n’avait pas été retenue. Si c’est à nouveau le cas, les trois risquent une peine maximale de vingt ans, ce vendredi.

« Nous sommes en train de réimaginer le modèle de transport maritime »

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Suite de notre longue interview de Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental, ce mercredi 12 avril. Cette fois-ci, il aborde les questions liées au transport, un sujet majeur sur l’île. Objet de nombreuses critiques, il plaide pour la réorganisation du STM (service des transports maritimes).

 

Flash Infos : Comment voyez-vous la réorganisation du STM (service des transports maritimes) ? Quid des projets de cale sèche, de l’entretien des navires et les autorisations ?

Ben Issa Ousseni : Merci d’avoir posé cette question. Depuis notre arrivée à la tête du conseil départemental de Mayotte, nous avons décidé de revoir le fonctionnement global de la structure STM. Les barges Polé et Karihani étaient parties en carénage et nous sont revenues en bon état. Nous espérons pouvoir les remettre très prochainement dans les circuits avec les agréments des autorités compétentes. Il nous faut reconnaître que cette étape peut être très longue, certaines barges datent, même si de temps en temps, nous les utilisons pour un dépannage. Nous sommes en train de réorganiser tout le STM, de réimaginer le modèle de transport maritime à Mayotte, peut-être en changeant complètement le statut actuel de cette structure qui est un service, une régie, pour passer directement à une direction de la collectivité départementale, ou même créer une entreprise publique locale dédiée à la gestion de tous les problèmes de mobilité à Mayotte. Pour le moment, on est plutôt sur la trajectoire d’une création d’une entreprise publique locale qui se chargerait de tous les problèmes de mobilité à Mayotte et non pas uniquement la liaison entre Petite-Terre et Grande-Terre. Cela pourrait concerner notamment les nouvelles lignes maritimes que nous souhaitons créer pour desservir l’ensemble de l’île. Elle pourrait également intégrer les problèmes de transport aérien, de transport par câbles et donc l’ensemble des problématiques liées aux transports. Les derniers échanges que nous avons eus à Paris avec les ministères concernés nous laissent passer que l’État abonde dans ce sens. Les changements au sein du STM se feront progressivement. Nous avançons sur le système de la billetterie qui passe du papier à la carte électronique dès ce mois d’avril. Enfin, nous préparons le chantier de réparation des quais Issoufali et Ballou en coordination avec les services de l’Etat pour le second semestre. Vous le voyez, nous avons pris ce dossier à bras-le-corps, et je veux au passage saluer les agents du STM qui assurent un service indispensable de continuité territoriale sans véritable équivalent.

Voir le dossier Mayotte Hebdo sur les transports et le ras-le-bol des usagers de la barge

F.I. : Il est beaucoup question de trafic de tickets de transports dans les barges, qui sont réutilisés jusqu’à trois fois parfois. Comment envisagez-vous de mettre un terme à cela ?

B.I.O. : Cette affaire fait l’objet d’une double enquête en ce moment, l’une administrative menée en interne par nos services, une autre au pénale puisque ces faits ont été dénoncé publiquement par l’ancien directeur technique du STM. Avec la fin des tickets papiers, nous allons bientôt installer une barrière et obliger l’usager à scanner lui-même sa carte avant de passer dans un sas qui lui permettra d’accéder à la salle d’attente. Tous ces changements vont intervenir dans une échéance de six mois, ce qui nous amène vers septembre 2023. Cette restructuration du STM est très compliquée parce que nous sommes confrontés à la difficulté de convaincre les agents de la nécessité du changement. J’ai bon espoir que l’organisme réussira à se mettre en place dans les délais impartis. Vous savez j’y crois fortement à cette réorganisation et à ses retombées positives au point que j’ai fait inscrire six millions d’euros de recettes cette année.

F.I. : Vous avez évoqué publiquement la possibilité d’une gratuité de la barge pour les piétons, est-ce toujours d’actualité ou est-ce une promesse politique qui n’aura pas d’effets ?

B.I.O. : Je m’inscris toujours dans cette logique de gratuité pour les piétons, comme je l’ai toujours dit, ce n’est pas sur ce point que le département fera de vraies économies. Ce que je voudrais à travers cette mesure, c’est que le jeune Mahorais ne soit pas freiné dans sa recherche d’emploi, selon qu’il soit d’un côté ou de l’autre de notre archipel. S’il estime avoir des chances d’embauche dans le sud alors qu’il vient de Labattoir qu’il puisse s’y rendre sans difficulté, de même qu’un jeune de Kani-Kéli qui veut aller à Pamandzi pour trouver du travail. Lorsque j’étais jeune en métropole, la région Picardie nous facilitait la mobilité pour aller rechercher un emploi. J’ai bénéficié de beaucoup de facilités pour faire mes recherches d’emploi et de formation. C’est ce modèle dont j’ai pu profiter que je souhaite voir s’instaurer à Mayotte dès que possible au profit des Mahoraises et des Mahorais. Je rappelle ici que plusieurs délibérations ont été prises par l’assemblée départementale autorisant les étudiants à prendre gratuitement la barge, et c’est la même chose pour les toutes les associations, y compris sportives ou culturelles devant se rendre en compétition ou représentation en Petite-Terre comme en Grande-Terre. Cependant, il est important de retenir que le Département ne pourra pas autoriser la gratuité des barges pour les piétons sans l’aval des deux maires de Petite-Terre, du préfet et du commandant de la gendarmerie. J’ai déjà eu plusieurs réunions de travail et des échanges avec les maires en question et la gendarmerie. Pour le moment, je suis confronté à une absence de consensus sur le sujet, certains estimant que cette gratuité de la traversée par barge est de nature à favoriser l’exportation et l’accentuation de la délinquance en Petite-Terre. Mais nous poursuivons nos échanges et dès que j’obtiendrai le consensus souhaité, le Département autorisera cette mesure.

F.I. : Vous vous plaignez du coût du transport scolaire (46 millions d’euros). Comment allez-vous convaincre les intercommunalités d’assumer cette compétence ?

B.I.O. : Le coût du transport scolaire est exorbitant. Notre priorité en 2023, c’est d’assurer la continuité du service pour éviter de se trouver dans la contrainte de laisser les enfants à la maison. Oui, nous avons enclenché un travail avec les intercommunalités parce qu’elles perçoivent une cotisation patronale sur la mobilité depuis trois ans, notamment la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou), qui perçoit à elle seule environ un 1% de cet impôt. L’objectif visé est que ces institutions assument leur compétence sur le transport scolaire le plus rapidement possible. Certaines de ces entités ont déjà délibéré en faveur de la récupération de leurs compétences en la matière. Outre la Cadema, c’est aussi le cas de la Petite-Terre et de la communauté de communes du Centre-Ouest (3CO), me semble-t-il. Mais je dirais que nous connaissons très bien nos amis qui ne manqueront pas de demander un accompagnement du Département dans la prise en charge de cette responsabilité.

F.I. : Quelle position avez-vous sur la question de la piste longue, notamment son lieu d’implantation, Pamandzi ou M’tsangamouji ?

B.I.O. : Vous posez la question au conseiller départemental ou au président du Département ? Plus sérieusement, ma réponse est simple : les Mahorais ont suffisamment attendu ce projet pour dire aujourd’hui que le plus important est qu’il aboutisse dans les meilleurs délais. Je ne pense pas que relancer le débat sur la localisation soit la priorité, l’enjeu étant d’abord et avant tout d’aboutir. Qu’il faille tout étudier oui, mais pas à n’importe quel prix ni dans n’importe quel délai !

F.I. : Face à la cherté des billets d’avion, l’opposition vous presse, ainsi qu’une partie de la population, de prendre part au projet de Zena Airlines. N’avez-vous pas peur de louper le train ?

B.I.O. : Mettons-nous d’accord sur une chose, le Département n’accompagne pas des personnes ni des idées, il accompagne seulement des projets travaillés et structurés. C’est ce que j’attends des promoteurs de Zena Airlines. J’ai entendu beaucoup de choses là-dessus, mais à l’heure où nous sommes, je n’ai encore jamais reçu de dossier relatif à ce projet sur mon bureau. Certes, j’ai rencontré les porteurs de projet, ils m’ont fait une démonstration du bienfondé de cette compagnie, mais cela s’arrête là. Personnellement, je suis convaincu que Mayotte a besoin de disposer de sa propre compagnie aérienne, c’est une réelle nécessité. Nous sommes en train de travailler sur la mise en place d’une société publique locale pour gérer toutes ces problématiques de transport, j’ai moi-même commencé à prospecter pour avoir un spécialiste de l’aérien ici dans l’île afin de travailler sur une création de compagnie aérienne locale. Est-ce que ce sera Zena ou une autre ? Je ne saurai le dire pour le moment. J’estime que les jeunes à l’origine de ce projet sont très dynamiques, mais ils n’ont pas encore réussi à lui donner suffisamment de maturité pour qu’il soit choisi par le Département. En revanche, si tout est fait en ce sens, il va de soi que nous les épaulerons. Toutefois, je ne pourrai pas attendre indéfiniment car cela fait presque quatre années que j’entends parler de leur projet. En 2021, le collectif des femmes leaders est même venu perturber une réunion de travail que nous avions à l’hôtel de ville de Mamoudzou. Ce qui m’importe actuellement, c’est que Mayotte puisse se doter d’une compagnie aérienne avant la fin de ma mandature. C’est dans cette optique que je suis déjà entré en contact avec certains porteurs de projets. C’est la maturité du projet retenu qui déterminera le statut juridique final.

F.I. : Avez-vous eu l’occasion d’en discuter avec la direction générale d’Air France ?

B.I.O. : Non, pas directement au niveau d’Air France, nous travaillons plutôt avec différents ministères dont Bercy, le ministère des Transports et celui des Outre-mer. En novembre dernier, j’ai soumis la problématique au chef de l’État que j’ai rencontré à Paris. Des navettes de courriers ont déjà eu lieu et nous mettons une pression maximale pour l’ouverture d’une ligne sur Mayotte. Maintenant, nous pouvons nous atteler à ouvrir des discussions avec la compagnie nationale.

F.I. : Monsieur le président, pour clore ce chapitre des transports, quand est-ce que Mayotte pourra disposer de navettes maritimes ou un téléphérique pour réduire les problèmes de circulation ?

B.I.O. : Les déplacements sont notre priorité. Nous disposerons des navettes maritimes dans ce mandat en 2026 (N.D.L.R. alors que la Cadema souhaite les lancer début 2024). Je préfère annoncer des dates que l’on sait tenables que de devoir, tous les ans, repousser l’échéance d’un dossier qui est complexe. Notre avant-projet sur les gares maritimes d’Illoni et de Longoni est en cours de finalisation avec les services de l’État. Les autorisations réglementaires seront obtenues d’ici un an et s’ensuivront les travaux. Simultanément, nous allons lancer l’appel d’offres du futur opérateur qui devra, lui, investir dans une flotte de navettes, adaptées à notre lagon et aux contraintes de nombres de passagers. En parallèle, nous étudions la mise en place d’un service de transport maritime du fret en provenance de Longoni pour désengorger du trafic poids lourds les traversées de Koungou et Kawéni. Bien sûr, il existe un travail en vue d’implanter le téléphérique à Mayotte. À mon grand étonnement, cela coûte très cher, en tout cas bien au-delà de l’idée que je me faisais au départ. Pour seulement 45 kilomètres de câble, les estimations de financement atteignent déjà 1,2 milliards d’euros d’investissement. Vous comprenez bien que lorsque le Département est engagé dans le financement de la piste longue, ma réaction a été immédiatement de solliciter l’accompagnement de nos partenaires de l’État une fois que ce sujet a été posé sur la table.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes