Hamada Issilamou est le nouveau maire de Tsingoni

Suite à la condamnation de Mohamed Bacar par le tribunal correctionnel, le conseil municipal de Tsingoni devait choisir son successeur. C’est chose faite, ce dimanche 21 mai, avec l’élection de Hamada Issilamou, qui recueille 24 des 33 voix.

C’est devant la soixantaine de personnes de la MJC de Tsingoni qu’Hamada Issilamou a pu exulter, ce dimanche matin, après la déclaration des résultats. Celui qui fait partie de l’équipe municipale depuis 2014 accède au siège d’édile de la commune, en emportant 24 des 33 voix du conseil, contre 9 pour Ali Abdou, son seul opposant, et candidat déjà malheureux lors des élections de 2020. Dans le camp de la majorité, c’est le bonheur qui dominait, avec une Inchati Bacar qui ne parvenait pas à contenir ses larmes. « C’est un grand soulagement. Ce n’était pas facile de mobiliser, nous n’avons pas dormi de la semaine », confiait celle qui était maire intérimaire depuis la destitution de Mohamed Bacar.

Hamada Issilamou et Mohamed Bacar, maire et père

Après une longue attente des bulletins de vote imprimés (la possibilité pour les votants d’écrire le nom de leur favori étant exclue, étant donné que certains conseillers municipaux ne savent pas écrire), Hamada Issilamou a exprimé « toute [son] émotion » à l’assemblée. « Mon ambition pour le reste de la mandature est de placer le conseil municipal sous le signe de la continuité, mais aussi du renouvellement », a déclaré le nouvel édile de Tsingoni, qui n’a pas manqué de livrer un long hommage à Mohamed Bacar, récemment condamné pour prise illégale d’intérêts. « Il sera difficile de lui succéder, lui qui est immensément bon, talentueux, rassembleur », a-t-il déclamé sous les applaudissements. « Je lui dois tout, comme beaucoup qui sont ici présents. Il m’a tout appris de la gestion des affaires publiques, celui qui est une source de sagesse et qui nous a laissé une commune saine, la boussole pour garder le cap. La majorité et la population se sentent orphelins de votre absence », ajoutait-il au sujet de l’ex-maire qui était absent.

De quoi rassurer les cadres Les Républicains présents, à l’image de Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental, et d’Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou, tout sourire après la victoire de leur confrère. Anchya Bamana, ancienne maire de Sada et candidate pressentie aux prochaines élections sénatoriales, était également présente pour le sacre de Hamada Issilamou. Après avoir été membre du cabinet d’Ibrahim Boinahéry (2014-2020) et adjoint de Mohamed Bacar chargé de l’économie et du développement touristique (2020-2023), le Tsingonien accède donc à la plus haute marche de la commune jusqu’en 2026, date des prochaines élections municipales. Quant à Ali Abdou, il a félicité le nouveau maire et a annoncé qu’il « formerait un groupe d’opposition en bonne et due forme pour contrôler le travail effectué et rendre des comptes à la population ». Reste désormais à espérer une bonne gestion de la commune de l’ouest, avant de, peut-être, rejouer le match dans trois ans.

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